Kurdistan

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Messagede bipbip » 27 Sep 2014, 11:21

Reportage Photo : Les anarchistes turcs au secours du Kurdistan syrien

Kobanê (Aïn Al-Arab) est devenu un abcès de fixation où s’affrontent deux mondes : les forces progressistes, laïques et révolutionnaires d’un côté, les fanatiques religieux de l’autre.

(...)

Des milliers de jeunes gens, socialistes, syndicalistes, révolutionnaires, féministes, libertaires ont afflué de toute la Turquie vers Kobanê. Ils et elles y vont pour soutenir les réfugié.e.s et défendre la ville.

... http://www.alternativelibertaire.org/?R ... narchistes
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Re: Kurdistan

Messagede bipbip » 29 Sep 2014, 07:13

Situation très difficile à Kobanê

Difficile d’avoir une vision précise, mais quelques bribes d’infos sont assez alarmantes. Les bombardements de la coalitions semblent totalement ignorer le front de Kobanê et l’urgence de la situation. La Turquie annonce qu’elle va changer de position par rapport à l’EI... mais rien ne change, elle verrouille la frontière au nord, réprime les manifestation de solidarité sur le territoire turc, d’Istanbul azux régions kurdes.

Depuis moins de 48 heures, les combats se sont rapprochés de la ville. Il y a une âpre bataille pour le contrôle d’une colline située à 6 km à l’ouest de Kobanê. C’est une position stratégique cas c’est l’unique point dominant dans cette zone totalement plate. Les Kurdes l’avaient perdu vendredi mais le lendemain ils l’ont reprise.

... http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article1581



Turquie : des centaines de Kurdes forcent la frontière pour passer en Syrie

KURDISTAN - (AFP) Des centaines de Kurdes turcs et syriens ont abattu la barrière qui marque la frontière entre les deux pays et sont entrés en Syrie avec l’intention d’y rejoindre les forces kurdes qui combattent les jihadistes autour d’Aïn al-Arab, a constaté un photographe de l’AFP.

Réunis côté turc à l’appel de plusieurs mouvements kurdes, les manifestants ont réussi à créer une brèche dans les barbelés qui séparent la Turquie et la Syrie, à quelques centaines de mètres du poste-frontière turc de Mursitpinar (sud).

Une fois côté syrien, ces manifestants ont été accueillis par des combattants du mouvement syrien PYD, la branche militaire du Parti kurde de l’Union démocratique (PUD), qui tentent de freiner la progression de l’EI vers Aïn-al-Arab, à une poignée de kilomètres à peine de la frontière turque, a rapporté l’agence de presse kurde Firat.

Les forces de sécurité turques ne sont pas intervenues pour empêcher ce passage.

Les autorités turques s’étaient jusque-là fermement opposées à l’entrée de Kurdes non syriens sur le territoire syrien, provoquant à plusieurs reprises des échauffourées entre militants kurdes et forces de l’ordre.

Les combattants de l’EI se sont rapprochés vendredi de la ville syrienne d’Aïn al-Arab (Kobané en langue kurde), située à quelques kilomètres de la frontière turque. Selon un photographe de l’AFP, des bruits de tirs de mortier et d’armes légères ont été entendus tout au long de la journée côté turc.

Depuis une semaine, ces combats pour le contrôle de la région ont provoqué un exode de masse de ses populations à majorité kurde vers la Turquie.

Le Premier ministre Ahmet Davutoglu a indiqué vendredi que leur nombre avait franchi la barre des 160.000.

http://internationalistes.blogspot.fr/2 ... rcent.html
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Re: Kurdistan

Messagede JPD » 29 Sep 2014, 21:25

Allocution d’Alternative libertaire soutenue par l’OCL à la manifestation parisienne de la gauche kurde du 27 septembre 2014, en solidarité avec le Kurdistan syrien.


2.000 à 3.000 personnes avaient répondu à l’appel de la Fédération des associations kurdes de France (Feyka), samedi 27 septembre 2014, et ont défilé en soutien à la ville de Kobanê, assiégée par l’État islamique (Daech).

Toute les tendances de la gauche kurde étaient là, dont de forts contingents de sympathisant.e.s du PKK et du PYD (organisation-sœur du PKK en Syrie). Et, bien évidemment, des dizaines de drapeaux à l’effigie du leader emprisonné Abdullah Öcalan.

Si ce culte du leader donne généralement froid dans le dos aux militantes et aux militants français, plusieurs délégations d’organisations (PCF, NPA, AL, OCL...) avaient passé outre et étaient présentes, en solidarité avec une lutte aussi urgente que légitime.

A l’arrivée de la manifestation place du Châtelet, plusieurs déclarations de solidarité ont été lues.

Ci-dessous, celle d’Alternative libertaire, soutenue par l’OCL.



Aujourd’hui, Kobanê, au Kurdistan occidental, est assiégée par les forces barbares de l’État islamique – Daech.

Aujourd’hui, Kobanê se bat pour la liberté, pour la démocratie et pour les droits des femmes.

Aujourd’hui, Kobanê se bat héroïquement, malgré le double jeu du gouvernement turc, malgré les atermoiements de la coalition dirigée par Washington.
Aujourd’hui, Kobanê est devenu le symbole de la résistance de la Rojava syrienne, mais pas seulement.

Si Kobanê tombe, ce n’est pas seulement toute la Rojava qui sera menacée, c’est aussi un modèle politique et social : celui du confédéralisme démocratique et de l’autonomie démocratique, édifié depuis le 19 juillet 2012.

C’est pourquoi, sous le drapeau des Unités de protection populaire (YPG) qui défendent Kobanê, on trouve côte à côte des miliciennes et des miliciens kurdes, arabes, turcs, qu’ils soient musulmans, yézidis, chrétiens ou athées. Toutes et tous se battent côte à côte contre les fanatiques.

C’est pourquoi la défense de Kobanê et de la Rojava syrienne intéresse non seulement le peuple et la diaspora kurde, mais aussi toutes et tous les partisans de l’émancipation, les féministes, les anticolonialistes et les anticapitalistes.

Kobanê doit pouvoir compter sur les milliers de jeunes gens, révolutionnaires, syndicalistes, anticolonialistes, libertaires qui sont venus de toute la Turquie pour défendre la ville, et qui aujourd’hui sont bloqués à la frontière par l’armée turque.

Car Kobanê et le Kurdistan n’ont pas pour seul ennemi l’État islamique.

Ils ont d’autres ennemis, plus sournois, qui aimeraient que Daech fasse le « sale boulot » à leur place : Bachar el-Assad et Recep Tayyip Erdoğan.
Quant aux États-Unis, après avoir longtemps hésité, ils ont bombardé les forces de Daech qui assiègent Kobanê. Cependant, il faut savoir que s’ils ne souhaitent pas la victoire de Daech, ils ne souhaitent pas non plus la victoire du modèle politique et social que représente la Rojava.

On parle aujourd’hui d’une possible intervention terrestre contre Daech dans la région de Kobanê. Pourtant, ce serait une catastrophe si, demain, au nom de la lutte contre le djihadisme, l’armée turque occupait militairement la Rojava. Ce serait la fin de l’autonomie populaire, le démantèlement des milices d’autodéfense, la prison pour les révolutionnaires.

Le peuple kurde a besoin d’armes pour défendre Kobanê et la Rojava. Il n’a pas besoin de subir l’occupation de l’armée turque ou américaine.

Vive Kobanê libre, vive le Kurdistan libre, vive la révolution.
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Re: Kurdistan

Messagede bipbip » 05 Oct 2014, 13:54

Les YPG: Kobané ne tombera jamais !

Kobané, la plus petite des trois régions du Kurdistan syrien, résiste depuis près de trois semaines contre les hordes de barbares. Les frappes de la coalition restent insignifiantes, voire complices dans l'attente de la chute de cette ville héroïque qui refuse de se soumettre. Les combattants kurdes paraissent déterminés, quelque soit le prix à payer: "La ville de Kobané ne tombera jamais et sera le tombeau du Daesh."

Les combats se poursuivaient sur trois fronts autour de la ville de Kobané, assiégée complètement depuis 15 septembre par des milliers de membres de Daesh, lourdement armés.

Des dizaines de tanks, canons antiaériens, missiles Grad de fabrication russe, missiles Milan de fabrication franco-allemande, missiles thermique de fabrication américaine et des obus sont utilisés contre les combattants kurdes, inférieurs en nombre et moins bien armés.

Les combattants et combattantes kurdes ont détruit de nombreux blindés dont trois vendredi 3 octobre et canons antiaériens. Ils combattent seuls une force soutenue, armée et financée par certains pays dont la Turquie.

Les responsables kurdes affirment que les Unités de protection du peuple (YPG) ont besoin d'armes pour pouvoir repousser les attaques.

Le seul accès pour envoyer des renforts et des armes à Kobané est le point de passage de Mursitpinar, dans province d'Urfa, au Kurdistan de Turquie, ce qui est le principal obstacle devant l'acheminement des renforts.

La diaspora kurde est dans la rue depuis deux semaine dans presque toutes les villes européennes, mais aussi au Canada, en Australie et au Japon pour protester contre les attaques barbares et appeler la communauté internationale à agir immédiatement avant qu'il soit trop tard.

Le 3 octobre, les barbares de Daesh n'arrivaient toujours pas à entrer dans la ville après près de deux semaines de combats.

Dans un communiqué, le commandement général des YPG a affirmé que les barbares de Daesh ne sont pas entrés dans la ville et ils ne pourront pas y entrer.

"Ils ne pourront pas réaliser leurs rêves. Comme nous avons défendu nos peuples et nos valeurs depuis deux ans, nous répondrons nos responsabilités historiques, quelques soient nos moyens et les conditions."

"La ville de Kobané ne tombera jamais. Une lutte historique sera menée et Kobané sera le tombeau du Daesh"

"L'anéantissement et la défaite du Daesh commencera à Kobanê. Chaque rue, chaque immeuble du Kobané sera un tombeau. La résistance se renforcera et anéantira Daesh."

"Il faut que tout le monde le sache: Nous briserons les attaques dans la plaine de Kobané et déclareront au monde entier la victoire du Kurdistan occidental et de la Syrie libre et démocratique. Nous appelons les jeunes du Kurdistan et tous ceux qui sont pour la liberté et l'égalité à rejoindre nos rangs."

Sur le front, la commandante kurde, Mariam a déclaré: "Nous avons pris toutes les mesures. Nous résisterons rue par rue, immeuble par immeuble à Kobané. " Pour elle, les frappes de la coalition n'ont touché aucune position importante de Daesh.

La co-présidente du PYD, Asya Abdullah, a de son coté affirmé que "Kobané sera un enfer pour Daesh"

"Nous avons des préparatifs dans la ville. Nous promettons de briser les attaques" a ajouté le président du canton de Kobané, Anwar Moslim. La femme du président du PYD à Kobané, Ayşe Efendi, a souligné: "Les YPG sont dans la ville. Nous sommes prêts. Qu'ils viennent..."

http://www.actukurde.fr/actualites/693/ ... amais.html


De Kobané à Alep, un horizon ténébreux; une solidarité plus nécessaire
http://alencontre.org/laune/syrie-de-ko ... saire.html
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Re: Kurdistan

Messagede JPD » 06 Oct 2014, 20:54

Tract distribué ici et là samedi



Aux côtés de la résistance de Kobanê !
Ne laissons plus les Kurdes seuls !
Leur lutte est la nôtre !



Depuis le 15 septembre, les habitants majoritairement kurdes de la région de Kobanê font face à une gigantesque offensive militaire des djihadistes de l’État Islamique (EI).
Depuis près de 3 semaines, les combattant-e-s des Unités de défense du peuple (YPG) et des femmes (YPJ) résistent avec des effectifs et surtout un armement totalement inférieurs : armes légères adaptées à la guérilla contre des chars, des blindés, des lance-missiles, de fabrication russe et étatsunienne, tout droit sortis des arsenaux des armées de Damas et de Bagdad.
Ils et elles ont dû céder du terrain et abandonner 70 villages au terme de très violents combats et de très lourdes pertes, de part et d’autre. Cette offensive a provoqué l’exode de 200 000 personnes de l’autre côté de la frontière, malgré les interdictions et blocages des autorités turques qui ont finalement dû reculer. Elle a provoqué des massacres, des kidnappings, des disparitions, des décapitations (le 1er septembre : 10 têtes coupées – 3 femmes et 7 hommes, 6 Kurdes et 4 Arabes – et exposées dans un village à 15 km à l’ouest de Kobanê).

Mais cette offensive a aussi provoqué une formidable mobilisation des Kurdes en Turquie et dans la diaspora : manifestations de masse dans les villes, opérations villes-mortes, rassemblements de milliers de personnes sur la frontière, infiltration de plusieurs centaines de volontaires pour défendre la ville.
Malheureusement, ces soutiens et renforts sont loin d’être suffisants.
L’assaut sur Kobanê, lancé sur trois fronts – ouest, sud et est – bénéficie en effet d’un complément décisif au nord grâce à la Turquie qui a verrouillé la frontière et déployé sa police et son armée pour bloquer les renforts et surtout les acheminements en armes (antichars surtout) susceptibles d’inverser le rapport de forces.

Les Kurdes encerclés par les djihadistes
et l’armée turque

Aujourd’hui, les djihadistes sont aux portes de la ville. Malgré la résistance farouche des combattants hommes et femmes, des habitants restés pour se battre et des jeunes volontaires venus de l’autres côté de la frontière, les forces de l’EI semblent pouvoir prendre prochainement la ville de Kobanê et se livrer à un massacre de masse. De leur côté, les YPG-YPJ affirment qu’ils ne se rendront jamais et qu’ils se battront rue par rue, maison par maison.
Cette ‟“victoire” des djihadistes – qu’elle que soit l’issue finale – n’est que le résultat tragique des derniers développements en Irak et en Syrie : la montée en puissance de l’entité appelée EI, elle-même conséquence de l’effondrement des régimes en place et du soutien apporté par les pétromonarchies du Golfe persique et la Turquie aux divers mouvements armés de l’islam politique en Syrie comme en Irak qui donneront naissance à l’EI, et par voie de conséquence, l’absence, ou la trop grande faiblesse, d’oppositions laïques, anticoloniales et anticapitalistes..
La Turquie, qui a été parmi les principaux appuis des djihadistes depuis 2011, entend profiter de la situation pour s’imposer comme la première puissance régionale, affaiblir ou liquider la résistance kurde et briser l’émergence d’une nouvelle réalité sociale-politique dans la région porteuse d’une alternative aux découpages et aux États-nations issus de la domination coloniale, et, des islamistes aux dictatures, aux formes les plus totalitaires et barbares de la domination politique.
Les États-Unis et les pays occidentaux, parfaitement informés de ce qui se jouait, ont laissé leurs ‟alliés” dans la région armer, entraîner, encadrer, financer des dizaines de groupes djihadistes qui se sont rassemblés dans l’EIIL (puis EI), pour, à l’époque, faire tomber les régimes de Bachar al-Assad et de Nouri al-Maliki.
Mais aujourd’hui, le monstre semble avoir échappé à ses créateurs et se retourne contre eux.

Les quelques bombardements réalisés par la coalition arabo-étatsunienne du « front syrien » sur les forces djihadistes assiégeant Kobanê, pourtant parfaitement visibles, complètement à découvert, ont été volontairement dérisoires et symboliques et n’ont eu aucun effet sur le terrain. Ils ne peuvent s’interpréter autrement que comme un blanc-seing laissé à l’EI et à la Turquie pour affaiblir puis liquider les forces kurdes de Kobanê, c’est-à-dire de l’ensemble du Rojavayê Kurdistanê.

Les Kurdes, seuls une fois de plus

Une fois de plus les Kurdes se sont retrouvés seuls. Pas seulement parce qu’abandonnés et en manque de soutien, mais aussi en butte à une puissante coalition d’intérêts convergents visant à empêcher toute modification des frontières et de la réalité socio-économique de la région.
De l’État turc aux pétromonarchies, du régime de Bachar al-Assad à celui de Bagdad, des USA aux djihadistes, de l’‟Occident” au régime iranien, s’il y a un point qui les rassemble tous – au-delà des apparences, des langages, des références et des conflits qui les opposent – c’est bien que le Kurdistan ne doit pas exister et que le projet de transformation et de remises en question porté par la gauche kurde (pouvoir communal, démocratie d’assemblées populaires, écologie sociale, anti-patriarcat,…) ne doit pas avoir le moindre début de réalité.

L’Etat turc vient de se donner un cadre légal pour une intervention terrestre visant « tous les groupes terroristes » présents en Syrie et en Irak. Ce qui lui permet de continuer à jouer sur tous les tableaux dans la nouvelle situation : rejoindre officiellement la coalition anti-EI, mais aussi continuer d’aider les djihadistes qui lui conviennent et surtout établir une ‟zone tampon” de sécurité sur le côté syrien de la frontière (qui possède jusqu’à 870 km de long), c’est-à-dire la possibilité d’imposer son ordre précisément là où se trouvent les 3 cantons qui forment le Rojava.

La direction du PKK a fait savoir depuis plusieurs jours que si la Turquie laissait les djihadistes commettre un massacre à Kobanê, cela signifierait purement et simplement la fin du processus de résolution du conflit kurdo-turc.

La ‟”nouvelle” coalition des pompiers pyromanes dirigée par les États-Unis et à laquelle l’État français s’est rallié, prétend combattre pour éliminer les djihadistes avec des bombardiers et des drones, comme en Afghanistan, au Palistan, en Somalie, au Yémen... Or sur le terrain, ce sont les mouvements de la gauche kurde qui sont en première ligne, en Irak comme en Syrie ; ce sont eux qui se battent depuis deux ans en Syrie contre les islamistes, ce sont eux qui sont intervenus en Irak au mois d’août dernier pour sauver des milliers de Yézidis réfugiés dans les monts de Sinjar et pour stopper l’offensive djihadiste qui menaçait la capitale de la région autonome kurde.

Contre les dictatures sanglantes de Damas et de Bagdad, contre les djihadistes, contre les pétromonarchies, la lutte kurde ouvre la voie de l’autonomie des peuples

Mais il est vrai qu’ils le font à leur manière : en ne faisant aucunement confiance aux États et aux régimes en place. Ce sont eux qui poussent et aident les populations kurdes et non-kurdes, les nombreuses minorités (ethnico-linguistiques et religieuses) de cette vaste région à s’engager directement dans la résistance, à se battre, à s’organiser par elles-mêmes, à s’armer militairement et politiquement, à s’auto-défendre socialement, à coordonner leurs milices populaires, à ne compter que sur leur propre force et mobilisation pour protéger leur territoire et leurs vies et repousser les djihadistes.
Les différents pouvoirs en place l’ont bien compris : cette invitation à l’autodétermination et à l’organisation autonome des luttes et de la vie sociale contient un redoutable parfum de liberté, une menace de sécession et d’insubordination.
C’est cette menace de ruptures dans les relations de pouvoir établies (clientélisme, corruption, féodalisme, patriarcat, étatisme, obéissance à des systèmes de croyances et de transcendances extra-sociales…) – et en conséquence la possibilité d’en créer, d’en inventer de nouvelles, sur des bases tout autre –, que la coalition ‟arabo-occidentale” entend effacer à tout prix, quitte pour cela à ce qu’elle soit liquidée dans le sang, par djihadistes, autres milices ou armées régulières interposées.

Si nous appelons à mobiliser et à amplifier la solidarité avec la résistance de Kobanê et plus généralement avec la lutte du peuple kurde, c’est d’abord parce qu’il y a urgence et que chaque jour, chaque heure compte. Et si cette urgence nous concerne, c’est parce que ce mouvement de libération du Kurdistan, dans le sens le plus large de mouvement social et populaire – avec ses caractéristiques plutôt positives et d’autres plus discutables et critiquables – nous apparait aujourd’hui, dans cette région du monde, comme la principale force susceptible non seulement de contrecarrer la double barbarie des islamistes et des régimes en place, mais aussi d’introduire dans les zones kurdes et bien au-delà suffisamment d’éléments de transformation et de rupture à partir desquels il devient au moins possible – et pensable – de postuler des formes d’égalité, d’ouvrir des espaces politiques autonomes d’appropriation du commun et d’avancer des perspectives intelligibles et audibles de libération sociale et politique.
C’est là une condition non suffisante mais nécessaire pour faire reculer les barbaries à l’œuvre, pour rendre de nouveau l’air respirable et ce monde habitable ici aussi.

Le 3 octobre 2014

Organisation Communiste Libertaire
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Re: Kurdistan

Messagede Pïérô » 09 Oct 2014, 14:20

Le peuple kurde se révolte: Erdogan paie sa complicité avec Daesh
La résistance de Kobané, assiégée par les barbares de Daesh, a gagné toute la Turquie après les promesses non tenues du gouvernement turc et la poursuite de sa complicité avec Daesh. Au moins 15 personnes ont été tuées, tandis que le couvre-feu a été instauré dans onze ville. Des tanks ont été déployés dans des villes kurdes.
Quand les barbares de Daesh sont entré pour la première fois dans la ville de Kobané, dans la nuit de 6 octobre, les Kurdes de Turquie et d'Europe se sont mobilisés, descendant dans les rues et affrontant les forces de l'ordre.
... http://www.actukurde.fr/actualites/694/ ... ZKPZA.dpuf


Kobanê, ville symbole – Sa résistance suscite l’admiration et fait figure d’exemple en Syrie
Attaquée et assiégée depuis deux semaines environ, la ville kurde de Kobane au nord de la Syrie (Ayn Al-Arab en arabe) est en train de tomber entre les mains des forces réactionnaires de l’État islamique, communément appelé Daesh, qui bénéficient de la complicité de l’armée turque.
Kobane a connu un exode massif de la population, en particulier vers la Turquie, dont les forces militaires ont commencé par fermer les frontières. Mais Kobane a résisté et continue de résister héroïquement face aux forces imposantes et lourdement armées de Daesh.
... http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article33227
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
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Re: Kurdistan

Messagede bipbip » 10 Oct 2014, 01:40

Un message des anarchistes sur place : « La révolution l’emportera à Kobanê ! »

Des camarades de l’Action anarchiste révolutionnaire (DAF) se sont portés au secours de la ville de Kobanê http://www.alternativelibertaire.org/?R ... narchistes, assiégée par l’État islamique (Daech). Une partie a pénétré dans la ville. D’autres sont restés dans un village sur le territoire turc, Boydê. Ils et elles nous envoient ce message.

De Boydê, le 8 octobre 2014. 24e jour du siège de Kobanê par l’État islamique (Daech). Tandis que, dans tous les villages frontaliers, des militantes et des militants font rempart de leurs corps pour dissuader les attaques, toute la population, dans toute la région, s’est dressée pour empêcher la chute de Kobanê.

Depuis près de trois semaines, nous faisons office de boucliers humains dans le village de Boydê, à l’ouest de Kobanê. Ces deux derniers jours, les explosions et le fracas des armes se sont intensifiés dans les banlieues et dans le centre-ville. En même temps, les soldats turcs ont augmenté leur pression. Toutes celles et ceux qui approchaient la frontière, d’un côté comme de l’autre, ont été ciblés par des grenades lacrymogènes. Le village où nous nous trouvons a subi une attaque de ce type mardi. Plusieurs personnes ont également été blessées par des tirs à balles réelles.


Image

Chaîne humaine au village de Boydê

Ces attaques sur les villages frontaliers signifient que les hommes de Daech sont, eux, autorisés à franchir la frontière. Le soutien de la République turque à Daech est évident ici. Bien sûr, ce n’est pas seule chose qui est évidente.

Nous avons appris qu’un des commandants de Daech dirigeant l’offensive sur Kobanê a été abattu par les YPG-YPJ [1] Pourtant, les combats n’ont pas diminué en intensité ; ils n’ont presque pas cessé de la journée.

Nous savons à présent que les explosions que nous entendons sont le fait des YPG-YPJ. Les miliciennes et les miliciens ont déserté les rues du centre-ville pour prendre les djihadistes en embuscade et, semble-t-il, cette tactique a fonctionné.

Dans les réunions, au village, certaines rumeurs font sensation. L’une d’elle est la crainte qu’inspirent les combattantes des YPJ aux djihadistes. En effet, Daech incarne l’État, la terreur, le massacre… mais aussi le patriarcat. Et les djihadistes craignent de ne pouvoir être considérés comme « martyrs » s’ils sont tués par une femme. D’où leur peur d’affronter les YPJ. Il faut dire que quand elles les rencontrent, les combattantes sont sans pitié. Cette lutte des YPJ, c’est celle de la liberté contre le patriarcat.

Ces deux derniers jours, le soulèvement au Kurdistan et dans les villes d’Anatolie donne un sentiment d’invincibilité du peuple organisé. Ce soulèvement renforce la confiance à Kobanê, dans les villages frontaliers et dans toute la Rojava [2] Chaque fois qu’un frère ou qu’une sœur tombe, notre douleur est vive, mais plus vive encore notre colère et notre détermination. Les cérémonies funèbres qui débutent à genoux se muent rapidement en danses effrénées, le martèlement de nos pas fait trembler la terre et transforme notre peine en une véritable rage.

C’est tout ce dont nous avons besoin ici. Pour la liberté et la révolution que nous espérons, en dépit de tout.

Vive la résistance populaire de Kobanê !
Vive la révolution dans la Rojava !
Vive l’Action anarchiste révolutionnaire !

(traduction Alternative libertaire)



Un message complémentaire reçu le 9 octobre au matin :

KOBANÊ EST PARTOUT !

Ce matin, des camarades de l’université d’Istanbul ont repoussé une attaque de partisans de Daech, protégés par la police. Un étudiant a été grièvement blessé. Des camarades de DAF et d’autres organisations révolutionnaires ont contre-attaqué. La police a placé trois d’entre nous et quatre autres étudiants révolutionnaires en garde à vue.

Nous ne laisserons pas tomber Kobanê !
Les bandits de Daech ne passeront pas !
La répression ne nous découragera pas !
Bijî berxwedana Kobanê



[1] Yekîneyên Parastina Gel : Unités de protection populaires. Les YPG regroupent les combattants kurdes, et les YPJ les combattantes.

[2] Rojava : Kurdistan syrien.

http://www.alternativelibertaire.org/?U ... histes-sur
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Re: Kurdistan

Messagede abel chemoul » 10 Oct 2014, 23:29

Depuis près de trois semaines, nous faisons office de boucliers humains dans le village de Boydê, à l’ouest de Kobanê.

question: boucliers humains contre qui? Daech? à quoi sert de jouer les boucliers humains face à des types qui tuent tout ce qui n'est pas d'accord avec eux?
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Re: Kurdistan

Messagede leo » 11 Oct 2014, 14:03

Kurdistan / Libération des peuples

Pourquoi le monde ignore-t-il les révolutionnaires Kurdes de Syrie ?

par David Greaber

Anthropologue et militant anarchiste étatsunien

Au beau milieu de la zone de guerre en Syrie, une expérience révolutionnaire et démocratique est détruite par les djihadistes de l’État islamiste. Le reste du monde, et une grande partie de la "gauche", ne semble pas se rendre compte que c’est un scandale.

http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article1588
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Re: Kurdistan

Messagede digger » 11 Oct 2014, 14:39

Le parallèle que fait D.Graeber entre la situation de l’Espagne et le Kurdistan est intéressante et la répond à la question du titre de l’article. En 1936-39, les démocraties, et en premier lieu la France et l’Angleterre, préféraient l’établissement d’un régime franquiste à celui révolutionnaire et libertaire. Tout comme l’URSS stalinienne. Il en va de même aujourd’hui au Kurdistan. Le modèle kurde, tel que le décrit Graeber, est bien trop dangereux pour les états-nations, quelle que soit leur régime, et pas seulement pour la Turquie, l’Irak et la Syrie, mais aussi pour l’Europe, qui n’a pas réglé, loin s’en faut, ses questions "nationales".
Daech fait le boulot contre les Kurdes, ce que ne pouvaient se permettre de faire les turcs. Il sera toujours temps de s’occuper de Daech après, au nom de la démocratie et de la défense des valeurs. La politique internationale est tout aussi cynique au XXIème siècle qu’elle ne l’était au XXème.
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Re: Kurdistan

Messagede Pïérô » 14 Oct 2014, 09:18

Turquie: révolte, attaques racistes, violences étatiques

La politique antikurde du gouvernement AKP face à la crise syrienne et sa complicité avec les ennemis de l'humanité (Daesh) a allumé la mèche d'une révolte. Au moins 31 personnes ont été tuéesdepuis trois jours, par la faute de la politique du régime d'Ankara, tandis qu'à Kobané, la résistance kurde restait forte face aux attaques barbares depuis 24 jours.

La ville de Kobané est assiégée complètement depuis le 15 septembre par les barbares de Daesh. Personne n'attendait que cette ville résiste aussi longtemps, alors qu'ailleurs en Irak et en Syrie, plusieurs villes dont Mossoul sont tombées dans les mains de cette organisation sauvage en seulement quelques heures.

Des combats se poursuivaient au corps à corps dans la ville entre les combattants kurdes et les barbares. La défense kurde reste forte dans la ville dont les rues sont jonchées de cadavres de barbares. Jeudi 9 octobre, les barbares ont tenté de prendre le contrôle du poste-frontière de Murshitpinar, sur la frontière avec la Turquie, qui donne le seul accès à Kobané, mais cette attaque a été brisée. De nombreux cadavres de barbares jonchaient le sol, selon des responsables kurdes près de la frontière. Les tentatives des barbares de parvenir au poste-frontière avec la Turquie pour cerner la ville se poursuivaient vendredi 10 octobre.

LE PKK DEMANDE L'OUVERTURE D'UN CORRIDOR

Quand les barbares de Daesh sont entrés pour la première fois dans la ville de Kobané, dans la nuitdu 6 octobre, les Kurdes de Turquie et d'Europe se sont brusquement mobilisés, descendant dans les rues et affrontant les forces de l'ordre. Le 9 octobre, le PKK a demandé à la Turquie d'ouvrir un corridor afin de pouvoir envoyer des renforts àKobané pour combattre les barbares. Seul un corridor, indispensable pour l'envoi des renforts contre le fascisme de Daesh, peut calmer les manifestants kurdes, selon le PKK. Le mouvement kurde a également appelé les manifestants à éviter tout acte de vandalisme et à ne pas prendre pour cible les symboles turcs comme le drapeau.

31 MORTS, 351 BLESSES, 1113 DE BATIMENTS ET 1177 VEHICULES INCENDIES

Au total, 31 personnes ont été tuées et 351 autres ont été blessées depuis le 6 octobre, a declaré le ministre turc de l'Intérieur Efkan Ala, lors d'une conférence de presse, tenue le 10 octobre. Il a ajouté que 1113 bâtiments dont 212 écoles, 67commissariats, 25 sous-préfectures, 29 locaux des partis politiques, ainsi que 1177 véhicules ont été incendiés. Selon le ministre, 1124 personnes ont été placées en garde à vue dont parmi elles 58 ont été envoyées en prison. Il a affirmé que cette vague de manifestations sans précédent est l'affaire d'une minorité marginale, alors qu'il a souligné que 35 provinces ont été touchées.

Dans la journée du 9 octobre, la tension restait très forte dans les rues de la Turquie, pas moins de dix personnes ont été tuées. Pire encore, les racistes, fascistes et pro-Daesh sont descendus dans les rues après les déclarations officielles menaçantes pour les manifestants kurdes.

LA POLICE TIRE A BALLE REELLE

Des manifestations ont eu lieu dans toutes les villes du Kurdistan de Turquie, mais aussi dans les métropoles turques comme Istanbul, Izmir et Adana. Des actes de lynchage racistes visant les kurdes ont également eu lieu. Un manifestant blessé grièvement après avoir été lynché à Istanbul a affirmé qu'il a été jeté par la police au milieu des lyncheurs.

A Dargecit, dans la province de Mardin, les soldats turcs ont visé les manifestants à balle réelle, blessant sept personnes dont trois grièvement, après les funérailles de deux manifestants réunissant 20.000 personnes. Le co-maire BDP de Dargeçit, Sinan Akan, figurait parmi les blessés. Il a été touché au bras. Les deux manifestants avaient été tués mercredi 8 octobre.

A Cizre, dans la province de Sirnak, la police a tiré à balle réelle, blessant au moins 20 personnes dont deux grièvement .

26 soldats d'origine kurde ont déserté l'armée turque en soutien de Kobané, rejoignant les manifestations à Ankara et à Adana.

UN ENFANT KURDE SYRIEN TUE PAR DES SOLDATS

Un enfant kurde syrien originaire de Qamishli a été tué et treize autres personnes ont été blessées par des soldats turcs, lors d'une manifestation sur la frontière entre la ville de Nusaybin, au Kurdistan de Turquie, et la ville de Qamishli, au Kurdistan syrien. Au moins 16 jeunes ont franchi la frontière pour rejoindre les rangs des YPG. Plus de 30 autres jeunes ont franchi la frontière depuis la ville de Silopi, dans la province de Sirnak, prenant leur place dans les rangs des YPG.

Le préfet de police de Bingol a été visé par une attaque armée. Le préfet a été blessé, l'adjoint au préfet et un commissaire ont été tués. Plus tard dans la nuit, la police turque a tiré sur une véhicule à Genc, dans la province de Bingol, tuant quatre personnes pour ne pas s'être arrêtées.

ATTAQUES RACISTES EN COLLABORATION AVEC LA POLICE

Après la menace du ministre turc des affaires étrangères Ahmet Davutoglu de répondre deux fois plus fort aux manifestants, les fascistes, racistes et pro-Daesh se sont lancés dans la chasse aux kurdes, assassinant plusieurs personnes, notamment à Antep. Prêts à commettre des massacres, ils ont assassiné sauvagement au moins 4 personnes. Les locaux du parti kurde BDP de Sahinbey et Sehitkamil ont été incendiés. Selon les témoins et les responsables kurdes, la police turque collaborait avec ces attaques racistes pour réprimer les manifestants.

A Adana, les pro-Daesh ont tué une personne et ont blessé son fils.

LES KURDES D'EUROPE RESTES MOBILISES

Les Kurdes d'Europe restent aussi mobilisés. Le Conseil Démocratique Kurde de France (CDKF) appelle à manifester samedi 11 octobre à 15h, de République à Bastille .

Des organisations kurdes, turques, arméniennes, yézidies et alévies appellent aussi à manifester le 11 octobre à Dusseldorf (Kaiser-Wilhelm-Ring 40545-Dusseldorf).

http://www.actukurde.fr/actualites/696/ ... iques.html
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Re: Kurdistan

Messagede Pïérô » 16 Oct 2014, 09:54

Syrie/Kurdistan : Kobanê résiste pour Rojava la révolutionnaire

La bataille qui fait rage autour et dans la ville de Kobanê, où résistent les combattantEs de l’YPG, du JPG et du PKK, a bien sûr pour but militaire la constitution d’une bande sous le contrôle de Daesh qui lui permettrait de relier ses territoires d’Irak au nord du Liban. Mais aussi un but politique… la destruction de Rojava révolutionnaire.

Depuis deux ans la province du nord de la Syrie vit dans une autonomie régie par la Charte de Rojava [1] qui garantit entre autres une égalité totale des hommes et des femmes, des élections au suffrage universel pour toutes les assemblées, législative, locales, et le non-cumul des mandats ! Mais aussi la séparation totale entre les religions et les structures étatiques et le respect de toutes les religions à égalité de traitement. Cette charte est largement inspirée par l’évolution politique du PKK et de son leader Abdullah Ocalan, qui ont depuis plusieurs années renoncé à la revendication d’État-nation pour une vision confédérale de régions autonomes, y compris pour tout le Moyen-Orient. Un programme en actes, inspiré du communalisme libertaire de Murray Bookchin, qui n’a pas échappé aux militants anarchistes qui s’y intéressent beaucoup [2]. Autant dire que pour les salafistes et autres wahhabites, les Kurdes de Rojava sont des envoyés du diable qui attaquent l’État et le lien intrinsèque de la religion avec l’État et qu’il faut les détruire à tout prix.

Mais les djihadistes de Daesh ne sont pas les seuls ennemis mortels de la province autonome de Rojava.

La Turquie qui a positionné ses chars depuis trois semaines sur les collines dominant Kobanê assiégée ne bougera pas tant que la résistance kurde tiendra tête à Daesh. Pendant ce temps, la police et l’armée turques massacrent les manifestants kurdes solidaires de Kobanê dans tout le pays. L’expérience de Rojava est autant une épine dans le pied pour l’AKP, que pour le second pouvoir turc, l’armée, profondément kémaliste et nationaliste tenant de l’expansionnisme turc dans la région, à l’opposé de la Confédération démocratique des peuples du Moyen-Orient avancée par le PKK. Les négociations entamées par Erdogan avec le PKK il y a quelques mois, après un énième cessez-le-feu du PKK, ont été de la poudre aux yeux pendant que les armes, le matériel et les combattants de Daesh transitaient tranquillement par la Turquie sans être inquiétés. Le projet de création d’une zone tampon à la frontière syrienne, dernière trouvaille du gouvernement Erdogan, revient à faire cautionner par la « communauté internationale » l’occupation de Rojava par l’armée turque et son « nettoyage ethnique », le remplacement des exilés kurdes par des réfugiés arabes syriens. Bien entendu François Hollande a tout de suite approuvé !

Quant au gouvernement Barzani de la région autonome du Kurdistan d’Irak, qui écoute depuis longtemps les sirènes du libéralisme, il a établi des liens commerciaux importants avec la Turquie, des liens policiers et militaires avec les USA et Israël, et ne fait évidemment rien pour venir en aide aux héroïques défenseurs de Kobanê.

Défendre Rojava et son emblême Kobanê, ce n’est pas seulement se révolter contre un massacre annoncé, c’est défendre une expérience révolutionnaire populaire de gouvernement féministe et démocratique unique dans tout le Moyen-Orient.

Mireille Court

Notes

[1] http://peaceinkurdistancampaign.files.w ... 060314.pdf

[2] « Le nouveau PKK a déclenché une révolution sociale au Kurdistan », OCL, septembre 2014 / http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article1574

Disponible sur ESSF (article 33271), « Le Parti des travailleurs du Kurdistan s’est transformé en une force luttant pour la démocratie radicale » – Le nouveau PKK a déclenché une révolution sociale au Kurdistan http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article33271.


* Article paru dans l’Hebdo TEAN, daté du 16 octobre 2014.

http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article33272
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Re: Kurdistan

Messagede bipbip » 19 Oct 2014, 02:36

Kobanê : Un mois de résistance

Cela fait maintenant plus de trente jour que la population de Kobanê résiste face aux bandes de Daesh. Plus de trente jour que les combattantes et combattants du YPG et du YPJ résistent face aux chars et à l’artillerie des terroristes fanatiques. Daesh avait d’abord annoncé prendre la ville en une semaine, et quatre semaine plus tard, Kobanê résiste toujours.

... http://communismeouvrier.wordpress.com/ ... esistance/
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Re: Kurdistan

Messagede Pïérô » 20 Oct 2014, 07:10

« L’État islamique a déjà perdu la bataille de Kobanê »
Dans une interview donnée le 17 octobre au journal turc prokurde Özgür Gündem, et reproduite par le site web anglophone Rojava report, Mehmûd Berxwedan, du commandement général des YPG, explique pourquoi l’État islamique (Daech) a, selon lui, « déjà perdu » la bataille de Kobanê.
http://alternativelibertaire.org/?L-Eta ... a-perdu-la


Une ‟Révolution” attaquée – l’Alternative au milieu de la guerre en Syrie
La résistance acharnée de Kobanê face aux djihadistes commence à être connue mondialement. Mais ce qui est en jeu est beaucoup moins connu : l’autonomie des régions kurdes et une expérience inédite d’auto-organisation populaire au niveau communal qui cherche à redéfinir les formes de gouvernement et d’administration en alliant respect des multiples formes d’appartenances, libération sociale et libération des femmes.
... http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article1592
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Re: Kurdistan

Messagede bipbip » 21 Oct 2014, 01:24

« Barcelone, Varsovie, Stalingrad, Kobanê »

Reportage photo par Cuervo (AL Paris-Sud) sur la manifestation de soutien à la gauche kurde du 18 octobre 2014 à Paris, et texte de l’allocution des organisations libertaires.

Environ 3.000 personnes ont défilé de Bastille à Nation le 18 octobre, en soutien à la ville de Kobanê, qui résiste toujours aux djihadistes.

En plus des organisations de la gauche kurde de la mouvance du PKK et du PYD, la présence française était nettement plus conséquente que les semaines précédentes : Front de gauche, NPA, mais surtout un fort cortège libertaire avec AL, FA, CGA, OCL et CNT-SO.

A la fin de la manifestation, place de la Nation, un camarade en a donné lecture à la foule. Se sont également exprimés le PCF, MSF, les Verts, le NPA, un représentant du Conseil de l’Europe et une camarade d’une organisation kabyle.



ALLOCUTION LIBERTAIRE

« Barcelone, Varsovie, Stalingrad

La bataille qui se livre aujourd’hui à Kobanê impose le souvenir de ces trois cités.

Barcelone, 1936. Les fascistes se sont cassés les dents sur cette citadelle ouvrière, épicentre de la révolution espagnole.

A Barcelone, deux mondes se sont affrontés : d’un côté, les forces libertaires, laïques, féministes et révolutionnaires ; de l’autre l’obscurantisme, le fascisme et le fanatisme religieux.

Comment, aujourd’hui, ne pas penser à Barcelone, quand à Kobanê deux mondes s’affrontent à nouveau ?

Varsovie, 1944. Il y a soixante-dix ans exactement. Pendant soixante jours, les insurgés polonais ont tenu tête à l’armée nazie.

Pendant soixante jours, ils se sont battus quartier par quartier, rue par rue, maison par maison.

Pendant soixante jours, l’armée soviétique a stationné, l’arme au pied, à quelques kilomètres.

Pendant soixante jours, Staline a laissé Hitler faire le sale boulot à sa place. Une fois Varsovie brisée par les nazis, l’armée soviétique a occupé la ville.

Comment, aujourd’hui, ne pas penser à Varsovie, devant le cynisme de l’État turc vis-à-vis de Kobanê ?

Stalingrad 1943. Pendant des mois, l’armée hitlérienne a épuisé ses forces en vain, incapable de s’emparer de la cité. Cet échec a brisé son moral, stoppé son expansion, préludé à sa déroute.

Comment, aujourd’hui ne pas espérer que Kobanê sera le Stalingrad de l’État islamique ?

Les miliciennes et les miliciens qui se battent à Kobanê le savent.

Ils portent sur leurs épaules la possibilité d’un autre futur pour tout le Moyen-Orient. Celui du confédéralisme démocratique mis en œuvre au Kurdistan syrien depuis 2012.

C’est pourquoi les anticolonialistes, les féministes et les révolutionnaires du monde entier peuvent vibrer pour eux.

L’hypocrisie doit cesser.

La gauche kurde ne doit plus être classée comme "terroriste" pour complaire à Ankara.

Les réfugiés ont besoin d’aide, pas des grenades lacrymogènes de l’armée turque.

Kobanê a besoin d’armes et de renforts. Pas du blocus cynique qu’on lui impose.

Ce combat est aussi le nôtre.

Vive Kobanê libre ! Vive le Kurdistan libre ! Vive la révolution ! »

http://alternativelibertaire.org/?Barce ... Stalingrad
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