Amérique du nord - Luttes autochtones

Re: Amérique du nord - Luttes autochtones

Messagede digger » 29 Nov 2016, 19:11

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Report Back from the Battle for Sacred Ground
http://www.crimethinc.com/texts/r/battle/

Récit de la bataille pour la Terre Sacrée

Depuis des mois, des centaines de personnes, comprenant des membres de presque une centaines de peuples indigènes différents, sont mobilisées pour bloquer la construction du Dakota Access Pipeline. Le 27 octobre, la police a attaqué le camp de Sacred Ground, rencontrant une résistance acharnée. Nous venons de recevoir le récit suivant de camarades qui ont participé à la défense du camp. En décrivant les affrontements les plus violents que les mouvements indigènes et de défense de l'environnement de la région ont connu depuis de nombreuses années, ces camarades posent d'importantes questions sur la solidarité dans les luttes.

La Bataille

Lorsque nous sommes arrivés le 23 octobre, nous ne parvenions pas à trouver nos contacts, les amis et amis d'amis qui ont été admis au sein du mystérieux camp Red Warrior. Les rumeurs autour du camp disent que l'expulsion de Sacred Ground - seul camp sur le tracé direct du Dakota Access Pipeline - est imminente. La tribu affirme que cette terre est partie du territoire que leur a accordé le Traité de Fort Laramie en 1851 et qu'elle a fait usage de son droit de préemption lorsqu'elle a installé le camp.Nous avons décidé de nous installer au camp de Sacred Ground et de réfléchir à comment nous rendre utiles pour empêcher son expulsion.

Sacred Ground est installé à environ deux miles au nord du camp principal, sur l'autoroute 1806. Le camp principal lui même est juste au nord de la Réserve de Standing Rock, où sont installés deux autres camps NoDAPL, Rosebud et Sacred Stone. Avant d'arriver, nous avons vu des photos de barricades bloquant l'autoroute 1806 au nord du camp de Sacred Ground.

Lorsque nous nous sommes rendus sur place, cependant, nous avons découvert que les barricades avaient été poussées sur les bas côtés de la route, celle la plus au nord transformée en une sorte de poste de contrôle. Selon les personnes qui s'y trouvaient,les dirigeants du camp leur avait ordonné d'enlever les barricades, ce qui revient à permettre à la police d'entrer et d'expulser le camp.

Les "dirigeants du camp" sont des consultants embauchés du Nonviolent Direct Action. Ils utilisent une stratégie classique de désobéissance civile non violente : ils espèrent que les images montrant la police expulsant des personnes en prière leur gagnera la sympathie de l'opinion publique. Les personnes avec qui nous parlons au point de contrôle ne partage pas ce point de vue de toute évidence. Mais qu'est-ce qu'ils y peuvent ? Leurs aînés ont embauchés ces gens pour organiser la lutte.

Après quelques conversations avec les personnes sur les barricades et avec les "dirigeants du camp", il a été décidé que nous laisserions la route ouverte jusqu'à ce que la police arrive et que nous érigerons aussitôt les barricades le plus rapidement possible afin de freiner leur avance. Cela permettra de gagner du temps pour que les personnes qui souhaitent être arrêtées en prière puissent se rassembler et se préparer. Çà vaut ce que çà vaut, mais le plan a été accepté par les "canaux autorisés".

Aussitôt ce plan d'action adopté, un nouveau groupe prend forme et, au milieu de la nuit, une trentaine de personnes que nous n'avions jamais vu charge dans des camions des rondins, des pneus et du fil barbelé. L'énergie est électrique. La possibilité d'une réelle défense physique de ce camp stratégiquement crucial est dans l'air et dans toutes les conversations des gens.
“Je ne sais pas qui sont ces 'dirigeants',” nous dit un gars indigène alors que nous jetons des pneuxs au bord de la route. “Ce ne sont pas mes aînés. Je suis venu ici pour défendre ce camp et je vais faire ce que j'ai à faire.” Nous ne savons toujours pas où se trouvent les légendaires guerriers rouges, mais nous sentons que nous avons trouvé les gens que nous voulions soutenir dans cette bataille.

Voilà le plan : les gens sur la colline, au point de contrôle, constituent la première ligne de défense. Lorsque les flics arrivent, ils occupent la route et commencent une cérémonie de prière. Ils nous informent qu'ils n'ont pas l'intention de bouger avant d'être arrêtés ou pire. Pendant qu'ils bloquent la route, notre travail sera de construire la barricade suivante un quart de mile plus loin pour permettre au cercle de prière de se rassembler dans le camp? Pour nous, ce n'est pas idéal, parce que cela signifie que l'expulsion aura lieu. Mais nous ressentons aussi que nous avons peu de pouvoir dans cette situation. Nous sommes blancs. Nous venons d'arriver. Nous nous disons que, au moins, nous aurons participé à organiser une résistance. La police ne sera pas juste invitée.

Nous organisons des tours de garde toute la nuit, essayant d'identifier tous les objets volants dans le ciel. Est-ce un drone ou un satellite? Est-ce la lune derrière les nuages? Pourquoi est-ce que çà bouge alors? Pourquoi cet avion de surveillance éclaire - t'il par ici ? Pendant des heures, j'ai le sentiment que nous sommes entrés dans un courant historique profond, que ce moment est relié à tous les autres moments où des gens ont attendu pour défendre des barricades contre des ennemis supérieurs en nombre. Nous plaisantons et racontons des histoires, nous faisons attention à chaque mouvement sur la colline, nous spéculons et nous planifions. Nous recevons des nouveaux noms d'après les choses stupides que nous disons ou faisons. La nuit est longue et le soleil est le bienvenu à l'aube.

Le matin, nous apprenons qu'il y a une autre barricade en train de se faire sur un pont de la Route 134, la seule entrés par laquelle la police puisse accéder au camp de Sacred Ground, puisque toutes les autres traversent la réserve de Standing Rock. Apparemment, c'est ce à quoi étaient occupés les Red Warrior, qui n'ont pas l'intention de laisser passer la police. Si cela est réconfortant à entendre, nous ne comprenons pas néanmoins pourquoi la même détermination à défendre physiquement l'espace est absente ici, sur l'autoroute 1806.

Aux alentours de midi, une file de voitures de police apparaît, sirènes hurlantes, mais pas sur l'autoroute. Elles empruntent la voie d'accès à côté du chantier du pipeline, là où il n'y a pas de défenses. Des personnes commencent à stationner leurs voitures pour bloquer la route d'accès et des groupes commencent à se rassembler. Des rumeurs circulent, selon lesquelles la police amènerait des véhicules blindés par l'autoroute. Nous courons à nos postes à la seconde barricade et commençons à jeter des pneus sur la route. Juste à ce moment, un camion s'arrête et en sort un consultant salarié non violent consultant qui est en route pour négocier une arrestation de masse. Il rassemble en cercle les membres de la barricade et prononce un plaidoyer enflammé pour que nous laissions la route ouverte. “Lorsque les gens verront les images de la police nous arrêtant et faisant intrusion dans nos tipis avec des fusils, ils sauront que notre lutte est juste.”

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Quelques personnes sont convaincues et commencent à enlever les fils barbelés. Notre groupe a une rapide conversation. Nous ne sommes pas convaincus par ce type, mais nous ne voulons pas être ceux qui désobéissent à ses ordres — nous ne voulons pas aider la police ou les médias à présenter une histoire "d'agitateurs extérieurs" et nous ne voulons pas saboter la possibilité pour d'autres anarchistes comme nous de participer à la lutte. Nous décidons de nous concerter avec les gars indigènes avec qui nus avons passé la nuit sur la barricade. Lorsque nous leur demandons leur réaction à ce discours, la réponse est sans équivoque: “qu'il aille se faire voir.” Exactement ce que nous pensions.

Alors que nous construisons la barricade, nos nouveaux amis nous imposent une règle : construisez autant que vous voulez mais nos aînés ont dit : pas de feu. Nous acceptons. A ce moment, les gens sont rassemblés en haut de la colline au premier point de contrôle; nous commençons à amasser les matériaux de la barricade sur la route, laissant une file ouverte pour que nos gens puissent passer de l'autre côté avant la police. Nous regardons de loin les véhicules blindés approcher de la foule.

Puis une voiture bleue, qui était stationnée près du premier point de contrôle, descend de la colline à toute allure vers nous. Elle se gare, bloquant la moitié de la route. Une femme indigène en sort et crève ses pneus avec un couteau. Un groupe retire ses plaques d'immatriculation, et, bientôt, une autre voiture arrive et bloque l'autre côté de la route de la même façon. Les flics se dirigent vers nous et le bruit courre que l'autre barricade est déjà en feu. Les gens et les chevaux sont rassemblés de notre côté. A ce moment là, le consultant salarié non violent monte sur le capot d'une voiture et essaie de prononcer un discours pour calmer tout le monde. Il peut à peine prononcer un mot avant qu'un jeune indigène ne monte sur l'autre voiture et commence à chanter :

“BLACK SNAKE KILLAZ! BLACK SNAKE KILLAZ!”

Alors que les chants de la foule couvre les paroles du gars qui venait de négocier une arrestation de masse soigneusement orchestrée, la barricade est enflammée et la bataille commence. Des bouteilles et des pierres sont jetées sur les véhicules de police. Mais cela ne dure qu'un instant, avant que un groupe d'aînés et de la sécurité du camp ne commence à repousser les combattants de la barricade. Des invectives et des bagarres éclatent. Des indigènes de tous âges sont de chaque côté de cette longue et attristante bagarre. Ceux qui s'opposent à la confrontation physique réussissent à nous repousser, permettant à la police de former une ligne autour du côté nord du camp où sont rassemblés d'importants groupes.

A ce moment là, un camions se gare au milieu de la route, avec deux personnes dedans. Des madriers sont entassés autour du camion et deux tipis sont montés. quelques-uns essaient de former une ligne contre la police, une douzaine de personnes barrant la route en tenant des poteaux de tipis. D'autres jettent des pierres et des madriers sur les flics et leurs véhicules. Le chaos est indescriptible. Un jeune guerrier à cheval est touché par un tir de tasser et tombe au sol. Tout autour de nous, les gens crient sous les effets du gaz au poivre. Des grenades assourdissantes explosent en l'air, mêlées aux balles de caoutchouc et aux beanbag rounds 1. Les invectives continuent entre ceux qui veulent résister et ceux qui veulent être arrêtés en priant. Les flics sont déjà dans le camp.

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Après une heure pénible, nous sommes expulsés vers ke sud du seul camp qui bloque la construction du Dakota Access Pipeline. Plus d'une centaines de personnes sont arrêtées, beaucoup d'entre elles accusées de "complot de menaces avec incendies" sans tenir compte de leur proximité avec la barricade enflammée. Cela semble calculée pour assécher le fonds d'aide juridique puisque les cautions sont fixées à 1 500 $ par tête. Sacred Ground est perdu.

Émeute dans la prairie

Alors que nous nous dirigeons vers le sud, de la fumée s'élève d'une colline à l'est. Quelques personnes clairvoyantes ont tiré avantage du chaos pour incendier du matériel de construction. Cette initiative est accueillie avec des cris de joie. Dans la direction opposée, de la fumée s'élève, provenant d'un camion incendié sur le pont de la Route 134. Des personnes courent au sommet de la colline vers l'est. Il sont les témoins d'une course poursuite: des policiers en tenue militaire poursuivent deux guerriers à cheval, qui ont apparemment ont rassemblé un troupeau de buffles conduit sur la ligne de la police. Les policiers tirent sur les chevaux, tout en essayant de les isoler, pendant que d'autres personnes se démènent pour enlever les fils barbelés pour que les chevaux puissent s'échapper. Ils y réussissent à quelques secondes près. Les ATVs de la police font demi-tour sous nos injures.

Une autre barricade est érigée au croisement de l'autoroute 1806 et de la Route 134. Une foule se rassemble à cette intersection. Il est clair que c'est un nouveau front. Alors que les gens sont en train de manger et de préparer la bataille, un cri s'élève: “Arrêtez le pickup blanc!” Nous courons sur la route pour bloquer un pickup blanc qui arrive du nord. Il bifurque sur la route et accélère. Des pickups amis le prennent en chasse et il est bientôt poussé au bord de la route. Le conducteur, un agent de sécurité du DAPL, qui avait pointé un fusil sur des manifestants sur la colline, sort du pickup, un fusil AR–15 à la main rifle. Il est poursuivit jusqu'à un étang et s'ensuit une heure de face à face. Pendant ce temps, son pickup est pillé, conduit sur la colline et ajouté à la nouvelle barricade. Il est incendié parmi d'autres véhicules donnés à la cause.

Les policiers du Bureau des Affaires Indiennes arrivent du sud, désarment l'agent de sécurité du DAPL et l'arrêtent. Ils laissent tous les autres tranquilles et s'en retournent vers le sud. Pour nous, anarchistes, c'est un événement extraordinaire. Nous avions entendu dire que les policiers du BAI "soutenaient" les manifestants mais nous ne ne nous attendions pas à ce qu'ils traitent le mouvement avec autant de respect. Plus tard, nous avons entendu la rumeur selon laquelle ils avaient vraiment empêché la police d’État d'entrer dans la réserve par le sud, l'empêchant effectivement de nous nasser.

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Alors qu'un défilé de véhicules blindés et de Hummers approche, venant du nord, tout le monde se replie sur un pont de l'autoroute 1806. Celui-ci n'est pas sur la réserve mais c'est la seule entrée côté nord. Des troncs entiers d'arbres sont déchargés de camions, constituant une barricade solide. Elle comprend un panneau routier à énergie solaire, dont les batteries ont été habilement expropriées. La barricade prend feu. La police approche et se met sur une ligne.

Pendant les huit heures suivantes, les pierres et les cocktails molotov défendent la barricade; un mur de boucliers en contreplaqué protège des balles en caoutchouc et des grenades lacrymogènes. Les partisans de la non violence sont partis, et l'énergie combative que détenait Sacred Ground apparaît dans sa pleine force.La bataille dure jusqu'aux premières heures du matin, lorsque la police tire un grand nombre de grenades fumigène et utilise cette couverture pour se retirer et battre en retraite, laissant deux camions de transport militaires bloquant la route au nord du pont.
Ces camions sont incendiés et et la bataille du pont est gagnée.

Par la suite

Après un peu de sommeil, nous nous sommes rendus au pont le lendemain matin et avons trouvé des gens assemblés en ligne au nord des véhicules militaires incendiés. La police et la Garde Nationale étaient en train d'ériger de solides barrières d'autoroute à environ 8 mètres de la ligne - condamnant l'autoroute 1806 en tant que route fonctionnelle mais empêchant aussi les opposants au pipeline de ramener leurs véhicules sur l'ancien site du camp de Sacred Ground.

Il y avait seulement une vingtaine de personnes à tenir la ligne avec des boucliers en contreplaqué; la plupart d'entre eux étaient très jeunes. Des médias et autres fouilleurs de merde rôdaient autour du pont, examinant les restes incendiés de la veille? Au bout d'un moment, un indigène plus âgé est apparu, se plantant devant la ligne et nous a parlé : “J'ai 78 ans. Je suis un aîné. Je suis venu ici pour conclure un accord avec la police pour vous faire tous quitter ce pont.” Un autre vieil homme indigène , qui tenait un bouclier, lui a crié en retour: “J'ai 73 ans et je suis aussi un aîné. Et je dis que nous nous défendrons! Nous tiendrons notre position!”

Bientôt, la "sécurité" du camp est arrivée avec des ordres de leurs aînés pour nettoyer le pont et nous repousser. Ils se tenaient par le bras et formaient une chaîne pour nous obliger à quitter le pont. La tension montait alors que ceux qui voulaient le tenir, indigènes et non indigènes, discutaient les uns avec les autres. Une fois encore, les gens qui étaient"de notre côté", agissant au nom "des aînés", ont fait le travail de la police.

“C'est ce qu'ils ont toujours fait!” nous ont dit ceux qui essayaient de tenir le pont. “Ils nous dressent les uns contre les autres pour nous pacifier”

Les personnes qui nous expulsaient du pont n'avaient pas d'arguments, seulement leurs corps agissant au nom "des aînés", ignorant la contradiction d'expulser des aînés parmi nous.

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A la fin de la journée, le pont n'avait pas été seulement évacué mais la sécurité du camp avait aussi formé une ligne à un quart de mile sur la route et empêchait quiconque d'approcher. Les tensions étaient vives à l'intérieur du camp, alors que les partisans de la résistance physique au pipeline étaient en désaccord avec ceux qui croyaient que des arrestations symbolique l'arrêteraient et ceux qui s'intéressaient uniquement sur le rassemblement historique des tribus indigènes divisées par des siècles d'hostilité.

Lorsque nous sommes retournés au camps, nous avons été pris à part par une femme indigène. Elle explique qu'elle a entendu dire qu'il y avait des "agitateurs" dans le camp et qu'elle allait nous garder à l’œil. Elle est convaincu que ce n'étaient pas des indigènes qui s'étaient battus la veille mais des gens de l'extérieur. Un camarade blanc, qui était ici depuis des mois,nous a dit qu'il était surveillé et menacé par quatre hommes indigènes et qu'il n'avait été sauvé que par le fait qu'il connaissait le nom de chacun d'entre eux et qu'il pouvait trouver des guerriers indigène pour se porter garants de lui. D'autres contacts chez les Red Warriors nous firent savoir combien la situation était délicate, nous expliquant que les débats en cours s'étendaient bien au delà de ce que nous pouvions comprendre en tant que non indigènes. Toute action que nous entreprendrions de façon autonome pourrait aggraver les choses pour tout le monde. Nous nous sentions paralysés, ne sachant pas comment contribuer aux efforts de ceux avec qui nous avions ressenti une si fort affinité la nuit d'avant.

Tard cette nuit, du sommet de la colline de Sacred Stone, nous avons regardé du haut de la colline un feu large de deux miles qui brûlait dans la direction du chantier. Nous ne savions pas si les gens de notre bord l'avaient allumé dans un ultime geste d'intimidation ou si les forces de l'ordre l'avait fait pour effrayer les gens du camp. Nous avons décidé de croire le premier parce que nous étions certains de ne jamais connaître la vérité.

(A suivre ci-dessous)
Modifié en dernier par digger le 02 Déc 2016, 14:16, modifié 1 fois.
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Re: Amérique du nord - Luttes autochtones

Messagede digger » 02 Déc 2016, 14:10

Considérations pour la solidarité

La situation ici est délicate. Même si la bataille pour Sacred Ground a démontré que les personnes engagées dans cette lutte désirent et sont capables de combattre en dehors des restrictions imposées par une désobéissance civile orchestrée, la manière dont cela pourrait se passer n’est pas évidente maintenant que la position stratégique bloquant le chemin du pipeline a été perdue. En outre, les tensions sont si vives dans les camps qu’il est dangereux de se réclamer partisan de l’énergie guerrière exprimée vendredi.

Les anarchistes non indigènes qui souhaitent venir soutenir les mouvements NoDAPL sont confrontés à de sérieux dilemmes. D’un côté, il s’agit d’un mouvement né autour des droits indigènes et de la lutte pour la décolonisation. Nous pouvons nous considérer comme des alliés ou des partenaires au sein du mouvement; si nous assumons ce rôle, cela signifie soutenir les personnes indigènes dont nous nous sentons proches à travers leurs actions, tout en essayant de ne pas exacerber les conflits au sein des communautés indigènes. Même si cette approche peut apparaître comme rébarbative dans la situation actuelle, des opportunités nouvelles pourraient se présenter bientôt.

D’un autre côté, il s’agit d’une lutte contre un pipeline, et, comme toutes les luttes de notre époque, contre la police qui le protège. A partir de cette perspective, tous ceux qui boivent de l’eau, qui comprennent la menace du réchauffement climatique et qui s’oppose à la police, ont un intérêt pour y participer. A partir de cette perspective,initier des actions autonomes semble justifié. Cependant, si nous prenons cette orientation, nous devons être attentif à ne pas ignorer la dimension de décolonisation du mouvement et ne pas brûler les ponts avec les personnes indigènes qui pourraient être nos camarades dans les mouvements à venir.

En outre, cette lutte a attiré l’attention du monde entier grâce au travail des gens présents ici depuis des mois, y compris des combattants indigènes et non indigènes, dont certains des camarades anarchiste. Tous ceux qui agissent de manière autonomes doivent considérer l’impact que cela aura sur les plans et les relations sur lesquels ces gens ont travaillé si dur pour mettre en place.

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Pour l’instant, notre projet est d’habiter cet endroit, de nouer des relations, et d’essayer de nous rendre utiles envers ceux qui ont choisi de lutter pour arrêter ce pipeline par d’autres moyens que ceux légaux. Nous ne voulons pas totalement accepter le rôle « d’alliés » ni ne voulons agit imprudemment sans une connaissance approfondie de la situation dans laquelle nous nous trouvons, une situation que nous reconnaissons avoir été créée par d’autres.

Pour ceux qui peuvent venir, particulièrement ceux avec des compétences utiles: venez. La suite n’est pas claire mais nous aurons besoin de toute l’aide d’où qu’elle vienne. Si vous venez, préparez-vous à passer du temps à apprendre les dynamiques de pouvoir en place ici et à avoir moins de liberté d’action que vous pourriez souhaiter jusqu’à ce que vous gagniez la confiance de gens.

Pour ceux qui ne peuvent pas venir, ou qui pensent qui se sentent incapables d’agir avec une sensibilité appropriée à l’importance de ce moment pour les personnes indigènes : c’est le moment d’étendre la lutte à d’autres lieux. Nous espérons voir l’éventail entier de tactiques des mouvements contre la police de ces dernières années déployé contre les infrastructures d’extraction et les flux du capital en général. Nous encourageons les actions de toutes sortes, même si certaines d’entre elles ne seront d’aucune utilité pour cet endroit précis.

Il s’agit d’une lutte cruciale stratégiquement à un moment charnière. Comme nos camarades l’ont souligné, si nous n’agissons pas rapidement, nous risquons d’abandonner l’idée populaire de résistance à l’état aux forces d’extrême droite qui récupérerons nos tactiques et nos arguments pour leurs propres fins. Ce qui s’est passé ici dans la lutte contre le pipeline, et ce qui est devenu réalité durant les heures qui ont suivi la bataille de Sacred Ground, a le potentiel pour se propager dans une résistance plus large aux industries d’extraction et à l’écocide. Propageons-le — mais faisons-le avec tact envers les guerriers indigènes et les camarades anarchistes qui se sont lancés dans cette lutte depuis des mois, qui ont démontré leur aptitude à s’organiser et à lutter et qui ont construit le mouvement NoDAPL à ce stade.

NDT

1. Bean bag rounds, littéralement des cartouches à sac de haricots. Ce sont des munitions dont les cartouches contiennent des sachets qui peuvent contenir du plomb, du sable ou des billes d’acier.

Pour en savoir plus

https://nodaplsolidarity.org/
#NoDAPL: Riot Police Raid Sacred Ground Camp https://warriorpublications.wordpress.com/2016/10/30/nodapl-riot-police-raid-sacred-ground-camp/
Sacred Stone Camp http://sacredstonecamp.org/
Oceti Sakowin Camp http://www.ocetisakowincamp.org/
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Re: Amérique du nord - Luttes autochtones

Messagede digger » 04 Déc 2016, 19:27

Dakota du Nord : les activistes anti-pipeline de Standing Rock menacés d'éviction
Les «protecteurs de l'eau» qui s'opposent à la construction de l'oléoduc Dakota Access, aux Etats-Unis, ont jusqu'au 5 décembre pour quitter leur campement

Avec des températures oscillant entre 0°C et -5°C, un sol gelé et enneigé, les activistes du camp de Standing Rock, dans le Dakota du Nord, maintiennent leurs positions et conservent une volonté tenace d’empêcher l’entreprise Energy Transfer Partners de faire passer un oléoduc sous la rivière Missouri. Plusieurs semaines d’affrontements avec les forces de l’ordre de l’Etat et la garde nationale ont donné une résonance dans tout le pays au mouvement. Des centaines de personnes vivent maintenant dans le camp Oceti Sakowin construit sur les terres de la tribu sioux Standing Rock. Des terres que l’Etat américain considère comme propriété fédérale.

C’est pour cette raison que le corps de l’armée en charge de ces terrains a publié un avis d’éviction le 25 novembre. Une lettre signée par John Henderson, le commandant du district, prévoit une évacuation le 5 décembre : «Cette décision est nécessaire pour protéger le public des affrontements violents entre les manifestants et les forces de police, et pour éviter le décès, les maladies, ou des blessures graves pour les habitants de ce camp, à cause des dures conditions hivernales du Dakota du Nord. Toute personne qui se trouvera sur les terres fédérales […] après le 5 décembre sera considérée comme violant une propriété privée et pourra être poursuivie devant la justice locale, de l’état ou fédérale.»
Ordre d’évacuation immédiate

L’armée a, pour compenser, établi une «zone de liberté d’expression» au sud du campement où les militants auront le droit de manifester. Dave Archimbault II, le chef de la tribu sioux de Standing Rock, à qui était adressée la lettre, s’est dit «très déçu» : «C’est malheureux et ironique que cette annonce arrive au lendemain de la célébration de Thanksgiving – un échange historique entre les autochtones américains et les premiers immigrés venus d’Europe. […] Nous avons beaucoup souffert, mais nous espérons toujours que le président Obama respectera ses engagements de clore le chapitre des promesses bafouées envers notre peuple.»

La construction du Dakota Access Pipeline (DAPL), long de 1 885 kilomètres et censé transporter du pétrole des grandes plaines du nord des Etats-Unis à l’Illinois et passer près de la réserve sioux de Standing Rock, est le sujet de manifestations de plus de 200 tribus autochtones depuis le mois d’avril. D’un montant de 3,8 milliards de dollars (3,4 milliards d’euros), ce projet, abouti à plus de 80%, aurait déjà détruit plusieurs sites sacrés sioux et risquerait de polluer l’eau dont ces derniers s’abreuvent. Ces opposants s’autoproclament donc «protecteurs de l’eau».

«Je déteste continuer à vous supplier d’agir […] mais s’il vous plaît s’il vous plaît s’il vous plaît, prenez une position morale contre le DAPL» — Mark Ruffalo (@MarkRuffalo)

Le 29 novembre, les menaces des autorités ont continué. Le gouverneur du Dakota du Nord, Jack Dalrymple, a publié un ordre d’évacuation immédiate à l’encontre des militants de Standing Rock. Les activistes, des autochtones américains et des écologistes, ont décidé de répondre à ces décisions en lançant, en décembre, un mois d’action à travers tout le pays, sans déplacer le campement. Selon les organisateurs, plus de 2 000 vétérans de l’armée américaine, membres de l’organisation «Veterans for Standing Rock», avaient prévu de se rejoindre ce week-end, au camp Oceti Sakowin, pour former «un bouclier humain» et protéger les manifestants contre les forces de l’ordre.
Une amende pour ceux qui aident

La répression policière s’est durcie depuis le mois d’octobre, les forces locales et la garde nationale n’hésitant pas à faire usage de gaz lacrymogène, de canons à eau, de tirs de balles en caoutchouc et de Tasers. Le 20 novembre, une jeune manifestante a été gravement blessée au bras par une grenade à concussion : elle aurait même, selon son père, failli se faire amputer. Lors de cette même manifestation, les forces de police ont fait usage de canons à eau contre les militants alors que la température extérieure était inférieure à 0°C. Le groupe de médecins du campement a ensuite dénoncé plusieurs cas d’hypothermie.

«Retweetez pour demander au ministère de la Justice d’enquêter sur les actions policières lors des manifestations à Standing rock» — AmnestyInternational

Ces dernières semaines, de nombreuses personnes se sont rendues au camp Oceti Sakowin pour faire des dons de nourriture et d’équipement pour l’hiver. Seulement, le shérif du comté de Morton, fortement opposé aux manifestations, a mis en place des barrages pour contrôler les personnes tentant de se rendre au camp. Il a menacé de punir d’amendes de 1 000 dollars tous ceux qui voudraient aider les «protecteurs de l’eau».

En maintenant leurs positions pendant tout le mois de décembre, malgré les risques d’évacuation, les opposants espèrent bloquer la construction de l’oléoduc jusqu’au 1er janvier. «Si cette date butoir est dépassée, une majorité des parties prenantes au projet, ayant des contrats pour transporter le pétrole dans ce pipeline, pourront les renégocier ou les annuler. Cela pourrait être dévastateur pour Energy Transfer Partners et les autres entreprises impliquées dans le DAPL», est-il expliqué sur un site regroupant toutes les actions organisées en opposition à l’oléoduc. Fin novembre, déjà deux investisseurs norvégiens avaient déclaré se retirer du projet.


http://www.liberation.fr/planete/2016/12/04/dakota-du-nord-les-activistes-anti-pipeline-de-standing-rock-menaces-d-eviction_1532199
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Re: Amérique du nord - Luttes autochtones

Messagede bipbip » 06 Déc 2016, 02:30

Projet de pipeline dans le Dakota du Nord: les Sioux obtiennent gain de cause
C'est une victoire pour les manifestants contre le pipeline censé traverser le Dakota du Nord. Les services fédéraux viennent d'annoncer l'étude d'un nouveau tracé, qui éviterait les terres dont les tribus indiennes estiment qu'elles violent des sites sacrés et polluent les réserves d'eau potable.
Ils sont arrivés sur le site de construction du pipeline au mois d'août. Une manifestation de protestation des Sioux de Standing Rock, qui s'est transformée en cause indienne au fil des semaines. Quelque 200 tribus ont rallié la cause, le plus grand rassemblement indien jamais organisé aux Etats-Unis. Des activistes du monde entier les ont rejoints. Jusqu'aux vétérans, plusieurs milliers, qui sont venus s'interposer entre le camp des protestataires et les autorités qui avaient donné un ordre d'évacuation pour ce lundi 5 décembre.
... http://www.rfi.fr/ameriques/20161205-pr ... rchambault


Etats-Unis : victoire des Sioux face au projet d’oléoduc qui menace leurs terres
Les Sioux de la réserve de Standing Rock, dans le Dakota du Nord, viennent de remporter une grande victoire le 4 décembre. Depuis le 1er avril, ils ont établi un camp de résistance pour bloquer un projet d’oléoduc, le Dakota Access Pipeline d’une longueur de 1800 kilomètres, qui menace des sites culturels ancestraux et leurs sources d’eau. Le 4 décembre, le Corps des ingénieurs de l’armée américaine a annoncé qu’il refusait à la société pétrolière un permis de forage sous la rivière Missouri. La secrétaire adjointe aux travaux civils de l’Armée de terre précise dans un communiqué que le gouvernement va « entreprendre une étude d’impact environnementale complète » et « étudier des tracés alternatifs » [1]. Cette déclaration stoppe officiellement la construction du pipeline, évalué à 3,8 milliards de dollars, et financé en partie par des banques françaises.
... http://www.bastamag.net/Etats-Unis-vict ... urs-terres
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Re: Amérique du nord - Luttes autochtones

Messagede Pïérô » 30 Déc 2016, 21:50

[Territoire algonquin de Barriere Lake] Campement et résistance contre l'exploration minière.
Depuis début octobre, des Algonquins de Barriere Lake tiennent un campement de protection de la terre aux abords de l'autoroute 117, à 300 km au nord d'Ottawa, dans la «province de Québec». Le camp se veut une réponse aux projets d'exploration de la minière torontoise, Copper One. La lutte a débuté en juin 2016 lorsque le Ministère de l'Énergie et des Ressources naturelles a levé le moratoire sur les mines qui touchait le territoire des Algonquins de Barriere Lake. Le moratoire, signé en 1991 lors d'une entente trilatérale sur la gestion des ressources renouvelables [1], protégeait 10 000 kilomètres carrés de terre reconnue comme territoire ancestral des Algonquins de Barriere Lake. Copper One a déjà fait plusieurs demandes auprès du gouvernement afin de mettre en branle des forages exploratoires sur les terres ancestrales algonquines. Même si la minière se vante sur son site web d'entretenir des discussions depuis plusieurs années avec les communautés autochtones locales, ces dernières rappellent qu'elles n'en veulent tout simplement pas. Lors d'une entrevue radio à CKCU’s “OPIRG Roots Radio”, le Chef Casey Ratt a réitéré le refus catégorique de sa communauté : “we want to make sure a drilling operation doesn’t happen for any reason.” Copper One prévoit explorer un total de 14 sites et le gouvernement du Québec vient de leur en donner le droit.
... http://ucl-saguenay.blogspot.fr/2016/12 ... -lake.html


Appel à la solidarité avec la Nation algonquine du Lac Barrière.
Nous relayons l'appel lancé par la Nation algonquine du Lac Barrière qui lutte contre un projet d'exploitation minière. Lien vers l'original, ici http://solidaritelacbarriere.blogspot.ca/.
La Nation algonquine du Lac Barrière vient d’apprendre que le gouvernement du Québec risque d’octroyer, dès lundi 19 décembre 2016, des permis qui permettraient à la compagnie minière Copper One d’ouvrir des chemins miniers et de débuter des forages miniers en plein cœur de son territoire traditionnel, et ce, malgré son désaccord manifesté à maintes reprises au gouvernement du Québec au cours des dernières années.
En fait, le gouvernement avait coopéré avec la Nation en 2011 en suspendant les titres miniers de la compagnie Copper One, mais le gouvernement a renversé cette décision plus tôt cette année, sans même informer, consulter, ou obtenir le consentement de la Nation—ce qui est contraire au respect des droits autochtones les plus élémentaires au Canada et à l’international. Cela est également contraire au respect du processus de négociation qui était en cours depuis 2015 entre la Nation du Lac Barrière et le gouvernement du Québec pour une cogestion intégrée des ressources du territoire.
La Nation algonquine du Lac Barrière est en faveur d’un développement responsable de son territoire, notamment via une foresterie intelligente, certains développements hydroélectriques, la chasse, la pêche et autres activités récréotouristiques, mais elle s’oppose totalement à l’exploitation minière, qu’elle juge incompatible avec son mode de vie et ses visions de développement — notamment à cause de la nature non-renouvelable de la ressource et des quantités immenses de déchets miniers laissés derrière, à perpétuité, sur le territoire.
... http://ucl-saguenay.blogspot.fr/2016/12 ... ation.html


Les Innuats s'opposent à GNL Saguenay et ne reconnaissent pas la loi 106 du Gouvernement du Québec.
Les INNUATS viennent confirmer leur souveraineté par la pratique de leurs activités traditionnelles en territoire jamais cédé par voie de traité, le NITASSINAN, au port de Grande Anse, La Baie, Saguenay.
Les INNUATS s’opposent au projet d’usine de liquéfaction de GAZ NATUREL GNL SAGUENAY qui transportera le gaz vers les marchés européens par navire, ce qui augmentera le risque de contamination de la faune sur le fjord et le fleuve. L’usine sera alimentée par un pipeline de 650 km, du gaz non conventionnel de l’ouest canadien, obtenu par fracturation. Les INNUATS promettent que GNL rencontrera une résistance féroce sur le NITASSINAN, les Innuats rappellent que l’eau c’est la vie.
... http://ucl-saguenay.blogspot.fr/2016/12 ... t-gnl.html
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Re: Amérique du nord - Luttes autochtones

Messagede Pïérô » 29 Jan 2017, 01:36

Appel à l’action contre le projet d'Énergie Saguenay.

Le Saguenay-Lac-St-Jean sur le Nitassinan se voit depuis quelques temps convoité pour de grands projets extractivistes. L'un d'entre eux – d'ailleurs qualifié de ''calibre mondial'' par ses propres promoteurs – consiste en l'installation d'un port méthanier sur le site de Grande-Anse (La Baie, Saguenay). Le chantier comprend la construction d'un gazoduc de 650 km et d'installations pour entreposer et réfrigérer le méthane avant de le transborder dans des cargos. Une telle entreprise impliquera une augmentation du trafic maritime dans le parc marin du Saguenay-Saint-Laurent – seul espace maritime protégé au Québec – sans compter la destruction qu'elle engendrera et le danger inhérent aux possibles bris du gazoduc. De plus, le va-et-vient des méthaniers dans la rivière Saguenay menace de remuer les dépôts de boues rouges hautement toxiques, véritables déchets de l'industrie aluminière dormant au fond du cours d'eau.

Si les promoteurs et la mairie pensent que le projet va se concrétiser sans rencontrer de résistance, et bien ils se mettent le doigt dans l’œil. Le Nitassinan, territoire ancestral innu, n’a jamais été cédé par voie de traité. Il est ni à vendre, ni à détruire. En ce sens, des actions ont déjà été réalisées par des membres du Regroupement des familles traditionnelles de Chasseurs-cueilleurs Ilnuatsh. Ils ont confirmé leur souveraineté par la pratique de leurs activités traditionnelles tout près du terminal de Grande-Anse. Les Innuats s’opposent à GNL Saguenay et ne reconnaissent pas la loi 106 du gouvernement du Québec. Les accords avec les conseils de bande ne valent rien. Ces organes coloniaux ne représentent pas le peuple innu. L’eau c’est la vie et l’avenir ne se trouve pas dans un projet comme celui d’Énergie Saguenay. C’est pour cela qu’une action va se tenir à Grande-Anse le 2 février prochain à 7h du matin. Le Regroupement des familles traditionnelles de chasseurs-cueilleurs Ilnuatsh organise une cérémonie traditionnelle et une round-dance [1]. Tous et toutes sont invité.e.s à venir participer. Nous relayons cette information et nous appelons à une journée d’action contre la construction d’un gazoduc et l’installation d’un port méthanier à Grande-Anse. Partout où nous nous trouvons, mobilisons-nous contre ce grand projet inutile!

... http://ucl-saguenay.blogspot.fr/2017/01 ... ergie.html
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Re: Amérique du nord - Luttes autochtones

Messagede Pïérô » 03 Fév 2017, 14:51

La bataille contre le pipeline Dakota Access reprend

L'armée américaine s'apprête à donner la dernière autorisation nécessaire pour terminer la construction d'un oléoduc, qui menace une tribu sioux dans le Dakota du Nord, aux Etats-Unis.

Mi-décembre, ils célébraient l'arrêt des travaux. Quelques semaines plus tard, les voilà de nouveau sur le sentier de cette guerre pacifiste. Le 24 janvier, le président Trump a signé un décret, dès le deuxième jour de son mandat, pour relancer le projet de pipeline Dakota Access, dans le nord des Etats-Unis. Mardi, c'était au tour de l'armée de donner le feu vert à l'entreprise Energy Transfer Partners, en charge du projet. La mobilisation au camp de Standing Rock contre le «serpent noir», qui n'avait cessé depuis décembre, devrait s'intensifier dans les semaines à venir. Mercredi, 76 militants ont été arrêtés par la police locale à Standing rock, d'après le Guardian.

... http://www.liberation.fr/planete/2017/0 ... nd_1545541
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Re: Amérique du nord - Luttes autochtones

Messagede Pïérô » 04 Fév 2017, 01:20

[Photos] Saguenay sur le Nitassinan: Actions contre le projet de gaz naturel liquifié.

Le Saguenay-Lac-St-Jean sur le Nitassinan se voit depuis quelques temps convoité pour de grands projets extractivistes. L'un d'entre eux – d'ailleurs qualifié de ''calibre mondial'' par ses propres promoteurs – consiste en l'installation d'un port méthanier sur le site de Grande-Anse (La Baie, Saguenay). Le chantier comprend la construction d'un gazoduc de 650 km et d'installations pour entreposer et réfrigérer le méthane avant de le transborder dans des cargos. Une telle entreprise impliquera une augmentation du trafic maritime dans le parc marin du Saguenay-Saint-Laurent – seul espace maritime protégé au Québec – sans compter la destruction qu'elle engendrera et le danger inhérent aux possibles bris du gazoduc. De plus, le va-et-vient des méthaniers dans la rivière Saguenay menace de remuer les dépôts de boues rouges hautement toxiques, véritables déchets de l'industrie aluminière dormant au fond du cours d'eau.

... http://ucl-saguenay.blogspot.fr/2017/02 ... sinan.html
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Re: Amérique du nord - Luttes autochtones

Messagede bipbip » 05 Fév 2017, 15:59

Projets d’oléoducs : Trump repart en guerre contre les Sioux

Donald Trump a signé le 24 janvier, quatre jours après son investiture, des décrets présidentiels visant à relancer deux projets d’oléoducs. Très controversés, les deux oléoducs Keystone XL et le Dakota Access ont fait l’objet d’une intense bataille politique entre les défenseurs du climat et les industriels des énergies fossiles. Tous deux avaient été suspendus par l’administration Obama.

C’est le 6 novembre 2015, après des mois d’actions non violentes et de batailles juridiques et administratives, que Barack Obama annonce l’abandon de la construction de l’oléoduc Keystone XL au nom, notamment, de la lutte contre les changements climatiques. « Transporter du pétrole brut plus sale jusque dans notre pays ne renforce pas la sécurité énergétique des États-Unis », fait alors valoir le président sortant. Porté par le consortium TransCanada, cet oléoduc doit transporter sur 1900 kilomètres le pétrole issu des champs de sables bitumineux de l’Alberta jusque dans le Golfe du Mexique.

« Nous allons renégocier certaines conditions et, s’ils les acceptent, nous verrons si nous pouvons le faire construire », a précisé Donald Trump à propos du projet Keystone XL. « Ce sont beaucoup d’emplois, 28 000 emplois, de super emplois dans la construction. » Ce décret « invite TransCanada à soumettre à nouveau sa proposition et ordonne aux agences [fédérales] de l’approuver sans délai ». L’objectif est « d’assurer une approbation rapide » du projet.

Une décision « irresponsable »

Le même processus est à l’œuvre dans le cadre du projet Dakota Access Pipeline. D’une longueur de 1800 kilomètres, ce pipeline, dont la construction est évaluée à 3,8 milliards de dollars abondés en partie par des banques françaises, menace des sites culturels ancestraux des Sioux et leurs sources d’eau. Depuis le 1er avril 2016, des tribus amérindiennes et des militants écologistes occupent un terrain privé, acheté 18 millions de dollars par la société exploitante. Au terme de neuf mois de résistance, ils ont obtenu le 4 décembre dernier le rejet du tracé initial, le gouvernement s’engageant à « entreprendre une étude d’impact environnementale complète » et à « étudier des tracés alternatifs » (voir ici). La construction du pipeline a donc été stoppée. Là encore, le décret signé par Donald Trump « ordonne aux agences d’accélérer leurs analyses et leur approbation de la portion restante de l’oléoduc, que la précédente administration a bloquée pour des raisons politiques ».

Les Sioux de Standing Rock ont immédiatement dénoncé les nouveaux décrets signés par le président Trump. Dans un communiqué, ils réitèrent que leurs sources d’eau potable risquent d’être contaminées par le projet. Leur avocat a également déploré une décision « irresponsable », prise avec « trop d’empressement ». « Nous ne sommes pas opposés à l’indépendance énergétique. Nous sommes opposés à des projets de développement imprudents et motivés par des raisons politiques, qui ignorent nos droits issus de traités et menacent notre eau. Créer un deuxième Flint ne rendra pas l’Amérique plus grande. » Une référence au slogan de campagne de Trump – Make America Great Again – et à Flint, une ville de l’État du Michigan de 100 000 habitants, où l’eau potable a été contaminée au plomb après des coupes budgétaires.

... http://www.bastamag.net/Relance-d-oleod ... nald-Trump
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Re: Amérique du nord - Luttes autochtones

Messagede bipbip » 09 Fév 2017, 16:45

Les Lakota, Dakota et Nakota du camp de Standing Rock appellent à la désobéissance civile partout

Les Lakota, Dakota et Nakota du Camp de Standing Rock appellent à la désobéissance civile en masse, où que vous soyez, et accueillent tous ceux qui sont mobiles et autonomes dans le camp

« Nous appelons immédiatement nos alliés et tous les gens à résister où ils se trouvent, et à la désobéissance civile de masse, en signe de solidarité avec Standing Rock ; le feu est en eux, c’est le moment de le ranimer. Le cœur de Standing Rock bat partout, le feu a été repris par 10 000 organisateurs potentiels dans tout le pays et nous avons besoin de vous pour aller manifester immédiatement. Demandez aux gens de Désinvestir des grandes banques et de nous aider à définancer [Defund] le DAPL !
Nous sommes la Révolution et la résistance continue. »
– La Direction du Camp Oceti Sakowin

Puis reçu par Censored News du Camp Dakota, Nakota et Lakota : Ainsi ils demandent que les gens reprennent le cri de Mni Wiconi jusque chez eux, de résister et d’être créatifs dans leur résistance, utilisant la désobéissance civile non-violente (NVDA). Nous en avons entraînés des milliers.
Protéger les gens, le camp KXL de Rosebud, doit rouvrir. De même Pte Ospaye, le camp sur la ligne de front contre le KXL à Bridger.
L’appel a été lancé de retourner à la Rivière Cannonball. Cependant, les gens doivent comprendre que nous sommes en pleine transition dans les camps.
S’ils viennent, ils doivent savoir d’avance : absolument pas d’alcool ni de drogue, y compris ne pas aller boire au casino. Pas d’armes.
C’est dirigé par des Autochtones et TOUTES les actions et la vie quotidienne seront menées par la prière et seront dirigées par des Autochtones. La prière d’abord et avant tout en toutes choses.
Ils doivent être autonomes. Soyez prêts à prendre soin de vous-mêmes ou amenez des gens pour vous aider, dans ces dures conditions de vie.
Nous vivons suivant les valeurs Lakota, selon la loi traditionnelle, qui peut sembler archaïque et dure à certains, mais c’est nécessaire. Vivre comme un Lakota, Dakota ou Nakota et retourner sur les voies traditionnelles est important.
Nous déménageons plus haut.
Des gens vont sans aucun doute rester dans la zone inondable, nous espérons qu’ils changeront d’avis, mais nous ne pouvons pas forcer les gens à bouger.
La Tribu Sioux de Cheyenne River a loué du terrain pour un camp d’hiver.
Les groupes de la base ont reçu la permission d’utiliser un terrain privé à utiliser comme camp d’hiver.
Sacred Stone est ouvert.
Tous ces camps s’unissent en ce qui concerne la tolérance zéro pour l’alcool ou la drogue, pour la non-violence et la prière d’abord et avant tout, et le bannissement des armes.
Traditionnellement, les camps déménageaient, surtout en hiver. Ne pensez pas en termes de camping permanent.
Quiconque serait pris à causer de l’agitation ou à créer des situations dangereuses pour le mouvement, les gens ou les camps, devra quitter les lieus.


https://nantes.indymedia.org/articles/36768
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Re: Amérique du nord - Luttes autochtones

Messagede bipbip » 12 Fév 2017, 14:38

Dans le Dakota du Nord, la bataille reprend contre l’oléoduc voulu par Trump

La construction du Dakota Access Pipeline, qui menace l’approvisionnement en eau des tribus sioux avoisinant son tracé, a repris cette semaine. Les Amérindiens reprennent le combat devant les tribunaux et sur le terrain.

... https://reporterre.net/Dans-le-Dakota-d ... -par-Trump
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Re: Amérique du nord - Luttes autochtones

Messagede Pïérô » 14 Fév 2017, 02:35

[États-Unis] Actions de solidarité avec Standing Rock.

À Denver, dans l’État du Colorado, plus de 200 personnes ont participé à une action en solidarité avec la lutte menée à Standing Rock. Après une manifestation qui s’est terminée devant les bureaux de la banque Wells Fargo, des activistes ont réussi à entrer dans le bâtiment malgré la présence des gardes de sécurité qui ont tenté de bloquer toutes les portes. La banque Wells Fargo est l’une des principales institutions qui financent Energy Transfer Partners, la compagnie derrière la construction du pipeline. Pendant plus de 30 minutes, la banque a été complètement bloquée. Rappelons que le projet d’oléoduc Dakota Access pipeline [1] doit traverser la rivière Missouri, cours d’eau qui alimente en eau potable des millions de personnes, et la communauté autochtone de Standing Rock [2]. Malgré tout, le 7 février, l’Army Corps of Engineers a donné le feu vert à la poursuite du projet à la demande du Président Donald Trump.

... http://ucl-saguenay.blogspot.fr/2017/02 ... -avec.html
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Re: Amérique du nord - Luttes autochtones

Messagede bipbip » 23 Fév 2017, 12:24

#NoDAPL - Solidarité internationale avec Standing Rock contre l’oléoduc DAPL - L’armée américaine va intervenir éminemment pour détruire les camps des "Water Protectors" !

SOLIDARITÉ INTERNATIONALE AVEC STANDING ROCK CONTRE LE PROJET DE L’OLÉODUC DAKOTA ACCES PIPELINE (DAPL) : L’ARMÉE AMÉRICAINE VA INTERVENIR AUJOURD’HUI POUR DÉLOGER LES CAMPEMENTS DES "WATER PROTECTORS" !

Lors des 40 ans du Centre iternational de culture populaire (CICP), où est domicilié le Comité de solidarité avec les Indiens des Amériques (CSIA-Nitassinan), plusieurs initiatives de solidarité avaient été organisé contre la construction de l’oléoduc DAPL sur la réserve Sioux Lakota de Standing Rock. Après une première victoire avec un gel du projet par l’administration Obama, le président Trump s’est empressé de signer un décret exécutif relançant les très controversés projetsDAPL et Keystone. Il est à souligner que Trump avait des investissements dans le projet de l’oléoduc DAPL au moins jusque pendant sa campagne présidentielle et que quatre banques françaises (BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole et Natexis).

Les forces de répression du gouvernement américain vont intervenir aujourd’hui pour déloger les Water Protectors sur la réserve de Standing Rock en violation avec les traités qui garantissent les terres Lakota (l’assaut est prévu à 14h heure locale / 20h en France). Exprimons notre solidarité internationale !

... http://www.csia-nitassinan.org/spip.php?article803
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Re: Amérique du nord - Luttes autochtones

Messagede bipbip » 25 Fév 2017, 18:51

Quatre banques françaises contre les Sioux du Dakota, expulsés par Trump

Ce 22 février, les forces de l’ordre ont procédé à l’évacuation du principal campement des Sioux et de leurs alliés qui s’opposaient encore à la construction de l’oléoduc Dakota Access, aux États-Unis. Les forces de l’ordre ont procédé à plusieurs arrestations et des incidents ont émaillé l’évacuation. Selon le compte-rendu du Guardian, deux mineurs auraient été victimes de brûlures graves suite à une explosion inexpliquée dans un tipi du camp.

L’oléoduc Dakota Access doit amener, sur plusieurs centaines de kilomètres, le pétrole de schiste extrait dans le Dakota du Nord vers l’Est des États-Unis. Une portion de cette infrastructure doit traverser, à proximité de la rivière Missouri, des terres ancestrales des Sioux, menaçant leurs sources d’eau potable. Après des mois de manifestations et d’occupation des terrains, l’administration Obama avait finalement bloqué le chantier et demander l’étude d’un tracé alternatif. Dès son arrivée à la Maison blanche, Donald Trump a cassé cette décision et ordonné la reprise rapide des travaux. Le nouveau président possède des actions dans Energy Transfer Partners (ETP), l’entreprise qui construit l’oléoduc, et compte parmi ses plus proches alliés un magnat du pétrole de schiste

... http://www.bastamag.net/Le-soutien-sans ... -Sioux-par
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Re: Amérique du nord - Luttes autochtones

Messagede bipbip » 28 Fév 2017, 15:42

vidéo de l'intervention de la "police", à Standing Rock
https://vimeo.com/205742057
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