Burkina Faso

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Messagede moolood » 04 Oct 2008, 14:08

Chroniques de lutte au Burkina

C'est le titre du documentaire ci-après qui a été tourné au Burkina en 2005. Y est montré la situation du travail et de l'éducation à travers les préoccupations et les confrontations des gens avec les institutions en place. Ainsi, une organisation prenant en charge les enjeux et les intérêts de chacun se met en place pour endiguer l'offensive anti-populaire qui menace les gens dans leur existence même.
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http://www.dailymotion.com/video/x62hi4 ... lutte_news
« Les révolutions qui commencent en troupeau, se finissent à l'abattoir » Reiser selon Pierre Carles
Ma dailythèque: http://www.dailymotion.com/mortimer111
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Re: Chroniques de lutte au Burkina

Messagede Pïérô » 05 Oct 2008, 16:26

intéressant,
j'ai pas un ordi de pointe et ai eu pb de synchro
j'aime bien le "rap" du début...et la chanson de la manif à la fin.
je pense aussi qu'il existe des contacts avec ce type de syndicalisme de lutte au Burkina, il faudrait que je trouve les renseignements...
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Messagede altersocial » 05 Mai 2014, 20:27

Sit-in des agents de la mairie de Ouagadougou

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Des agents de la mairie de Ouagadougou, à l’appel du Syndicat des travailleurs de la Commune de Ouagadougou (SYTRACO), observent un sit-in ce lundi, a constaté APA, dans la capitale burkinabè.
Ils sont nombreux, les agents de la commune, à prendre d’assaut le côté ouest de l’hôtel de ville de Ouagadougou, où dès 7 heures du matin certains d’entre eux étaient déjà visibles.

Selon le secrétaire général du SYTRACO, Palé Sié Justin, le mouvement va se poursuivre jusqu’au 7 mai prochain et chaque jour, de 7h à 12h, il y aura sit-in.

Tout en regrettant que l’enceinte de la mairie, initialement prévue pour le sit-in, leur soit refusée, par les autorités municipales, Palé Justin souligne que lui et ses camarades ne vont ‘’pas céder à la provocation ».

En effet, un impressionnant dispositif sécuritaire est positionné à l’entrée principale de la mairie pour empêcher le personnel manifestant d’y entrer.

Les tentatives de APA pour entrer en contact avec le maire, Marin Casimir Ilboudo, ont été vaines.

Le syndicat réclame ‘’la satisfaction » de sa plateforme revendicative et ‘’l'application effective et immédiate des mesures gouvernementales aux agents des collectivités territoriales ».

Un communiqué du syndicat, en prélude à la manifestation, fait cas d’une situation ‘’grave » et d’une ‘’injustice » dans laquelle vivent les travailleurs de la mairie de la capitale du Burkina Faso.

Le SYTRACO revendique la prise en compte des agents des collectivités territoriales dans les négociations relatives à la grille salariale qui étaient en cours et l’application effective aux agents des collectivités territoriales des mesures salariales décidées par le gouvernement en septembre 2013 au profit des agents de la fonction publique.

Le même syndicat, pour la même cause, avait organisé le 14 février 2014, une marche-meeting pour remettre ses doléances au ministre de tutelle des collectivités territoriales.

Selon le secrétaire général du SYTRACO, si rien n’est fait les travailleurs de la mairie iront en grève dans les jours à venir.
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Re: Burkina Faso

Messagede bipbip » 02 Nov 2014, 11:51

De Ben Ali à Compaoré : les élites françaises contre les peuples

Alors que le régime de Blaise Compaoré vacille sous la pression de centaines de milliers de burkinabè, la classe politique française ne se départit toujours pas clairement du soutien qu’elle apporte depuis 27 ans à l’autocrate. La France semble même tenter de s’opposer à un départ précipité de Compaoré revendiqué par le peuple du Burkina Faso.

... http://survie.org/francafrique/burkina- ... lites-4793
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Re: Chroniques de lutte au Burkina

Messagede Pïérô » 29 Jan 2015, 13:41

Burkina Faso : de la chute de Compaoré à une révolution confisquée

Arrivé à a tête de l’Etat avec le putsch du 15 octobre 1987, le capitaine Blaise Com-paoré a assis son pouvoir en interne en maîtrisant l’appareil militaire et sur le plan international en jouant le rôle de pivot de la Françafrique et de l’impérialisme occi-dental dans le cadre de la lutte antiterroriste des années récentes. Mais ce régime dont certains thuriféraires français n’ont pas cessé de chanter les louanges a fini par voir sa base sociale se rétrécir à un clan familial et à quelques supplétifs attirés par la perspective du pouvoir et de l’argent facile. Encore prêt à manipuler la consti-tution comme il l’a toujours fait depuis 1991, Compaoré a été acculé à quitter le pouvoir par une insurrection populaire d’une ampleur inégalée. Malheureusement, la séquence politique qui a suivi semble montrer que la victoire du peuple n’est pas pour autant acquise.

Les fondements du régime Compaoré

Se référant dans les premières années de son régime au processus révolu-tionnaire initié par Sankara qu’il s’agissait alors de « rectifier », le régime de Blaise Compaoré s’est doté d’une façade civile à partir de 1991 avec l’adoption d’une cons-titution. Malgré ce ravalement, le régime était demeuré fondamentalement militaire en s’appuyant sur l’armée, notamment sur le Régiment de sécurité présidentielle. Deve-nu, suite à la mort d’Houphouët-Boigny en 1993, une pièce centrale de la Françafri-que dans la sous-région, il a pu compter durant tout son règne sur des soutiens re-nouvelés des politiques français qu’ils soient de « droite » ou de « gauche » malgré des crimes de sang à répétition et des implications dans des guerres civiles meur-trières dans les pays voisins comme au Liberia et en Sierra Leone ou encore plus récemment encore en Côte d’Ivoire. Paradoxalement, cela ne l’a pas empêché de se poser en médiateur dans les crises de la sous-région. En effet il a participé à la ges-tion de six crises ouest-africaines (Niger, Togo, Guinée, Liberia, Sierra Leone, Côte d’Ivoire, Mali) d’où l’étiquette de « pompier pyromane » qui a fini par lui coller à la peau, au point par exemple d’avoir été récusé par la partie malienne dans les négo-ciations concernant la crise au Nord du Mali. Une autre opportunité dont il a su se saisir sur le plan international est la présence de groupes islamistes armés au Sa-hel. Ainsi, depuis plusieurs années, iil avait accueilli discrètement le redéploiement des troupes françaises, le commandement des opérations spéciales (COS), et les forces américaines dans le pays au titre de la « lutte contre le terrorisme ».

Une contestation sociale et politique ancienne

Le 3 janvier 1966, une manifestation populaire emmenée par les syndicats avait chassé du pouvoir Maurice Yameogo, le premier président de ce qu’on appe-lait à l’époque la Haute-Volta. En 1975, ce contre-pouvoir syndical avait aussi mobi-lisé la population pour dissuader le général Lamizana de mettre en place un régime de parti unique. On voit donc que la capacité du peuple de s’opposer voire de met-tre fin à un pouvoir dictatorial ou autoritaire n’est pas nouvelle dans l’histoire du pays. Sous le régime de Compaoré, comme souvent en Afrique ce sont les étu-diants qui ont été les premiers à se mobiliser contre le régime, dès mai 1990, ce qui s’est soldé par une répression féroce organisée par la Sécurité présidentielle qui a torturé les étudiants et même assassiné le président de l’Association nationale des étudiants burkinabé (ANEB), Dabo Boukary. Mais c’est surtout à partir de 1998 que le régime va être confronté à un mouvement de contestation de masse à la suite de l’assassinat du journaliste d’investigation, Norbert Zongo. Au moment de sa mort il enquêtait sur le décès de David Ouédraogo, chauffeur de François Compaoré, frère du chef de l’Etat, suite à son passage entre les mains des tortionnaires de la garde présidentielle. Durant près de deux ans, le régime fait face à une contestation sans précédent. après avoir fait des concessions apparentes tant sur le plan politique que judiciaire face à la demande de justice et de remise en cause du pouvoir patri-monial, le régime était revenu a ses fondamentaux, la répression et l’intimidation de ses adversaires. Mais à partir de 2008, un nouveau cycle de mobilisations débute au sein de la Coalition contre la vie chère mis en place par les syndicats qui n’ont pas cessé de jouer leur rôle de contre-pouvoir. En parallèle d’autres mobilisations moins « centrales » ont eu lieu par exemple contre les compagnies minières dans le contexte du « boom minier » de l’or (cf CA précédent n° 244 novembre 2014), contre la culture du coton transgénique développée par Monsanto ou encore au sujet de l’accaparement des terres par l’agrobusiness, ce qui révèle bien le rôle de relais de l’impérialisme joué par un régime dont le caractère népotiste était bien connu, avec deux personnages centraux : le frère du président François Compaoré et sa belle-mère Alizeta Ouedraogo qui avaient la haute main sur les affaires économiques du Burkina. En 2011, à la suite de la mort d’un collégien à sa sortie d’une garde à vue par la police, la version officielle d’un décès par une méningite met la ville de Koudou-gou dans un état d’insurrection. Le mouvement prend de l’ampleur dans tout le pays dans les semaines qui suivent. À la colère contre l’impunité, l’arrestation et la mort de manifestants se greffent d’autres revendications sociales, tel l’arrêt des coupures d’eau et d’électricité pour factures impayées, la réduction des frais d’inscription aux examens (BEPC, baccalauréat), des mesures vigoureuses contre la vie chère, l’indépendance de la justice et la sécurisation des magistrats, la subvention de certains produits de gran-de consommation, la suppression de certaines taxes, la réfection des routes dans les provinces, la fin de la pollution engendrée par les activités des transnationales mini-ères, la fin de l’inamovibilité des directeurs généraux des entreprises d’État, la fin de l’accaparement des terres par les oligarques, l’amélioration du prix d’achat du coton aux producteurs et baisse du prix des intrants, le droit à l’orpaillage artisanal, etc. Sur ce mouvement populaire, sont venues ensuite se superposer des mutineries dans l’armée : environ huit vagues pouvant s’étendre sur plusieurs jours et à différentes garnisons en moins de deux mois et demi qui causent décès, viols, blessés, des-tructions de biens publics et privés, pillages. Le 14 avril 2011, la garde présidentiel-le elle-même se rebelle, obligeant Blaise Compaoré a fuir son palais quelques heu-res. Une fois que ses revendications ont été prises en compte, le RSP va être utilisé pour mater les autres mutins. Débutée en février 2011, l’expression étendue du ras-le-bol populaire n’a pris fin qu’en juin 2011. Ces différents mouvements qui éclatent souvent spontanément en réaction à un événement (souvent de nature répressive étant donné la nature du régime) sont aussi inscrits dans un cadre organisationnel qui s’est créé à partir de la fin des années 1980 avec la création de la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B), puis du Mouvement burkinabé des droits de l’homme et des peuples (MBDHP). Ce sont ces mêmes organisations qui ont été à la base du Collectif de lutte contre l’impunité né à la suite de l’affaire Zongo en décembre 1998 ou le CCVC en 2008. Plus récemment dans la même orbite est née l’Organisation démocratique de la Jeunesse (ODJ). Cependant après 2011, on assiste à l’éclosion de « mouvements citoyens » dont le plus médiati-que est le Balai citoyen apparu en 2013 avec des chanteurs comme Smockey et Sams’K. Le Jah, notamment influencés par le mouvement Y’en a marre apparu à la même époque au Sénégal.

L’éclatement du bloc au pouvoir et la mobilisation pour l’alternance

Durant les années 1990-2000, des élections ont bien eu lieu mais du fait de la fraude ou de la corruption des opposants par le régime, il n’y a pas eu de véritable opposition parlementaire, ce qui va changer pour la première fois à partir de 2010. Zephirin Diabré, plusieurs fois ministre dans les années 1990 et conseiller du prési-dent pour les affaires économiques, avant de poursuivre sa carrière à l’extérieur, no-tamment au sein du PNUD, puis, de 2006 à 2011, au sein du groupe AREVA, crée son parti, l’UPC (l’union pour le changement). Lors des élections législatives de décembre 2012, si le parti au pouvoir, le CDP (Congrès pour la démocratie et le progrès) obtient la majorité des sièges à l’Assemblée nationale (soixante-dix sur cent vingt-sept), l’Union pour le progrès et le changement (UPC) fait une entrée remarquable, avec dix-neuf sièges, ce qui fait de Zéphirin Diabré le chef de file de l’opposition. La première mobilisation de masse organisée par cette opposition politique a eu lieu le 29 juin 2013 en réaction au vote de l’assemblée en faveur de la mise en place d’un sé-nat, une deuxième chambre que l’on soupçonne de faciliter un « tripatouillage constitu-tionnel ». Ensuite, les événements vont se précipiter il y a un an environ lorsqu’apparaît plus clairement le projet de réforme visant à modifier l’article 37 de la Constitution, pour permettre à Blaise de rempiler en 2015 pour deux nouveaux mandats jusqu’en 2025… Au début de l’année 2014, la crise qui couvait en interne dans le parti présidentiel, écla-te alors au grand jour : un certain nombre de caciques du CDP — Salif Diallo l’ancien ministre de l’agriculture et surtout « l’homme des basses oeuvres » du régime, Simon Compaoré, l’ancien maire de Ouagadougou, Roch Christian Marc Kaboré l’ancien pré-sident de l’Assemblée nationale — face à la dérive monarchique du régime de plus en plus évidente, créent leur propre parti le MPP (Mouvement du peuple pour le progrès). Après avoir hésité à faire adopter son projet par voie de référendum, le régime décide au dernier moment le 21 octobre de le faire par au moyen d’un vote parlementaire. En additionnant les voix du CDP à celle d’un autre parti, l’ADF-RDA, la majorité requise lui était acquise mais c’était sans compter avec la mobilisation du peuple burkinabé qui allait déjouer ces calculs politiciens.

Le scenario de la chute de Compaoré

Le mardi 28 octobre une manifestation appelée par l’opposition et les mou-vements citoyens atteint des niveaux inégalés. Les soutiens internationaux du ré-gime lui demandent encore de retirer son projet. Mais il passe outre en mettant en place un dispositif sécuritaire pour faire voter les députés à l’abri des manifesta-tions. Mais tout ce dispositif vole en éclats devant la détermination des jeunes qui ont bien compris que c’était maintenant ou jamais. L’assemblée nationale part en fumée, les députés s’enfuient et la loi ne sera jamais votée . La mobilisation s’étant construite autour du refus de voir Blaise Compaoré se présenter à l’élection présidentielle de 2015, la radicalité du peuple insurgé les 30 et 31 octobre a surpris et paralysé les partis dits d’opposition et bon nombre des acteurs de la société civile. Pendant toute la mobilisation ces derniers estimaient que lutter pour le départ de Blaise Compaoré était en soi suffisant ce qui leur évitait d’avoir à s’exprimer sur leur projet politique. Le vide politique créé par le départ de Blaise Compaoré qui s’annonce déjà le 30 octobre et qui devient effectif le lendemain va être comblé par la prise de pouvoir des militaires qui se fait dans une certaine confusion : le Général Traoré, chef d’état-major qui s’était mis en avant pour être chef de l’Etat est finalement écarté de même qu’un autre général Kwame Lougué dont le nom avait été scandé par certains mani-festants. La venue au pouvoir du lieutenant-colonel Zida, n° 2 du RSP ne fait que confirmer que cette institution était le « vrai pouvoir » au sein du pouvoir burkinabé tandis que le soutien actif à ce dernier de la part des figures de certains « mouvements citoyens » comme le Balai citoyen ou le Collectif anti-référendum révèle a contrario le caractère superficiel de la politisation au sein de ces mouve-ments . En outre, ce qui est tout aussi révélateur aussi de cette fin de régne, c’est la fuite de Compaoré escorté par des éléments du RSP et finalement exfilitré par des militaires français vers la Côte d’Ivoire

Une transition politique en cours qui consacre la permanence d’un pouvoir militaire

Depuis le 31 octobre 2014, avec la prise en main par le lieutenant-colonel Zida de la situation, tout est allé très vite. Après l’adoption d’une charte de la transition, un conseil national de la transition a été mis en place puis le gouvernement. Les annon-ces n’ont pas manqué pour répondre à la demande de justice des victimes du régime Compaoré, au sujet de l’assassinat de Thomas Sankara et de Norbert Zongo notam-ment. La volonté de rupture s’est affichée avec le limogeage de certains responsables comme le directeur de la société d’électricité la SONABEL ou encore celui de celle des hydrocarbures, la SONABHY mais on peut voir cela comme des têtes jetées en pâture au peuple pour faire oublier que si la tête est partie, le coeur du pouvoir reste le même. En fait, le processus politique a été totalement court-circuité par Zida qui a réussi a s’imposer comme premier ministre alors que le chef de l’Etat. Kafando apparaît de plus en plus comme un président-potiche qui est là pour donner une façade civile à une transition essentiellement militaire. Zida semble vouloir imiter le populisme de Sankara en jouant de son charisme et en prenant des initiatives qui peuvent lui appor-ter une certaine popularité, par exemple en annonçant que les entreprises nationales qui avaient été privatisées pour un franc symbolique par le clan présidentiel seraient de nouveau nationalisées. Enfin tout récemment, ce sont les partis qui avaient soutenu la réforme constitutionnelle (le CDP et l’ADF-RDA) qui ont été suspendus. Mais pour le moment, on ne sait pas pour qui « roule » Zida ? Pour le colonel Diendéré qui était le chef d’état-major particulier du régime depuis le coup d’Etat de 1987, qui a joué un rôle central dans le scénario de la chute de Blaise et qui n’a pas été inquiété depuis la tran-sition à la différence du secrétaire général de l’ancien parti au pouvoir, Assimi Kouan-da qui a été placé en détention ? Pour le chef de file de l’opposition au sein de la pré-cédente assemblée, Diabré qui apparaît le mieux placé sans un scénario électoral clas-sique, soutenu par les puissances occidentalise du fait de son capital relationnel et de son néolibéralisme affiché ? Pour les dissidents du CDP du MPP qui ont quitté le navi-re avant la fin du règne Compaoré ou encore pour des courants sankaristes qui tirent un bénéfice relatif de la situation — plutôt symbolique que politique — et qui sont re-présentés à travers des figures en vue de la transition comme l’avocat Benewende Sankara ou le journaliste Chériff Sy ? Ou tout simplement pour lui-même comme en témoigne son omniprésence — avec le cumul du poste de premier ministre et celui de la défense — qui ne peut que faire penser à un scénario à la Poutine. Face au risque évident de confiscation de la victoire populaire, les syndicats ont adopté une position circonspecte. Ils ne prennent pas part aux institutions de la transi-tion si ce n’est à la Commission de réconciliation nationale et des réformes pour y rappeler leurs revendications sur la défense des travailleurs et la lutte contre l’impunité. Sur un plan plus politique, la position du Parti communiste révolutionnaire voltaïque (PCRV) appelant à la poursuite de l’insurrection et de mise en place d’un gouvernement révolutionnaire « ouvrier et paysan » est restée sans effet sur la réalité. Ce parti clandestin apparu en 1978 se réclamant du marxisme-léninisme albanais d’Enver Hodja a été ensuite à l’origine de la création de la CGT-B et du MBHDP à la fin des années 1980. Il a souvent été présenté comme le grand manipulateur des mouve-ments de contestation du régime Compaoré mais ne semble plus être en mesure de jouer le rôle d’une avant-garde qu’il continue de revendiquer. On peut cependant miser sur la conscience politique accumulée au fil des mobilisations par le peuple burkinabé qui a chassé le dictateur choyé par les puissances occidentales afin qu’il ne se laisse pas déposséder durablement de sa victoire. En attendant, la question d’une alternative politique révolutionnaire à construire pour éviter un retour à la « case départ » reste posée.

PB


Notes

1. - Pour avoir un aperçu de ce qu’a été le lobby pro-Compaoré en France on peut être édifié en al-lant sur le site du CISAB http://www.cisab.org/index.php.

2. - Le bilan de l’insurrection s’établit pour l’ensemble du pays à 24 morts et 635 blessés. La question de la recherche des responsables de ces victimes est aussi une question posée au nouveau pouvoir.

3. - Une tentative de manifestation contre la prise du pouvoir par les militaires a eu lieu le dimanche 2 novembre sur la place de la Révolution mais elle a été dispersée.

http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article1635
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Re: Chroniques de lutte au Burkina

Messagede Pïérô » 03 Fév 2015, 01:33

Le Burkina Faso après le soulèvement populaire - Emission radio de Survie 31 sur Campus fm 94 mhz
http://www.afriradio.net/audio321.html
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Re: Burkina Faso

Messagede Pïérô » 09 Mar 2015, 02:15

Pour Washington et Paris, le Burkina est une caserne
Les appels répétés de la « communauté internationale » pour une transition civile au Burkina Faso sont-ils un soutien pour une transition démocratique réussie ? On aimerait y croire. Mais il faudra plus que la langue de bois des déclarations pour convaincre.
... http://survie.org/billets-d-afrique/201 ... is-le-4899


Chute de Compaoré
Les médias français amnésiques
Comme pour le Tunisien Ben Ali en 2011, ce n’est qu’à l’occasion de sa chute que quelques uns des crimes de Blaise Compaoré, jusqu’alors cité comme honorable « président », « médiateur » pour la paix dans la région, ont été évoqués par la presse française. Malgré ce relatif revirement, cette soudaine focalisation sur la situation politique burkinabè n’a pas échappé aux réflexes classiques du traitement médiatique d’une « crise africaine ».
... http://survie.org/billets-d-afrique/201 ... iques-4900
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Re: Burkina Faso

Messagede bipbip » 12 Avr 2015, 11:22

Burkina Faso : manifestation contre la cherté de la vie dans la capitale

Plusieurs milliers de personnes ont manifesté mercredi à Ouagadougou, la capitale burkinabè, pour protester contre la cherté de la vie, mettant en garde les autorités de la transition contre les tentatives de " verrouillage" des espaces de liberté.

Les manifestants se sont massés à la Place de la nation, épicentre de la révolution qui a chassé Blaise Compaoré du pouvoir en fin octobre dernier, pour exiger de meilleures conditions de vie et de travail, du gouvernement de transition aux affaires.

... http://french.xinhuanet.com/2015-04/09/c_134135618.htm
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Re: Burkina Faso

Messagede Pïérô » 02 Mai 2015, 16:13

Au Burkina Faso, malgré le contexte de transition les syndicats ne lâchent rien

Au Burkina Faso, c'est dans un contexte particulier, post-insurrection, que les travailleurs ont commémoré vendredi 1er mai la fête du Travail. Malgré un contexte de transition où le gouvernement se dit préoccupé par les préparatifs des élections générales d'octobre prochain, les syndicats restent fidèles à leur engagement. Depuis pratiquement trois ans, les mêmes revendications parviennent au gouvernement sans obtenir de réponse et les travailleurs haussent le ton.

Comme chaque année, les mêmes slogans ont été scandés par les travailleurs durant la marche et le meeting qui ont marqué la célébration de la fête du Travail au Burkina Faso. Les revendications demeurent les mêmes depuis pratiquement trois ans : une révision de la loi portant régime juridique applicable aux emplois et agents de la fonction publique, une diminution significative des prix du carburant et des produits de grande consommation, la suppression de l'impôt unique sur le traitement des salaires entre autres.

« Le refus de fait des autorités de la transition d’engager des mesures fortes et diligentes contre l’impunité des crimes de sang et des crimes économiques demeurent des constantes d’une situation préoccupante, s’inquiète Chrysogone Zougmoré, le vice-président de la coalition contre la vie chère. La situation est aujourd’hui encore aggravée par des coupures intempestives d’eau et d’électricité qui plongent les populations des grandes zones urbaines dans le désarroi. »

Tout en dénonçant le silence du gouvernement sur leurs revendications, Yamba Georges Koanda, président du mois de l'unité d'action syndicale a appelé les travailleurs à rester mobilisés pour la suite de la lutte. « Le mouvement syndical affirme avec force qu’il ne peut accepter que les préoccupations des travailleurs et des populations soient mises sous boisseau. Si le gouvernement ne leur accorde pas l’attention nécessaire, nous reviendrons ici et nous saurons faire ce qu’il nous restera à faire », promet Yamba Georges Koanda.

http://www.rfi.fr/afrique/20150502-1er- ... kina-faso/
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Re: Burkina Faso

Messagede bipbip » 25 Mai 2015, 11:53

Les Burkinabés marchent contre Monsanto

REPORTAGE Des centaines de personnes se sont réunies à Ouagadougou samedi pour dénoncer l'usage des OGM, très répandu dans le pays.

Ils veulent «virer Monsanto» comme ils ont «viré Blaise». Entre 1 000 et 1 500 personnes, selon les organisateurs, paysans, agronomes ou membres de la société civile, se sont rassemblées pour une marche samedi matin à Ouagadougou, dans le cadre de la journée mondiale de résistance aux OGM (organismes génétiquement modifiés), qui coordonnait plus de 400 marches dans le monde. Depuis 2008, le Burkina Faso est le seul pays de la région à cultiver du coton transgénique en plein champ.

... http://www.liberation.fr/monde/2015/05/ ... to_1315611
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Re: Burkina Faso

Messagede bipbip » 17 Sep 2015, 11:56

Appel à la grève générale au Burkina Faso

Appel de l’Union d’action syndicale (UAS) à une grève générale à partir de ce 16 septembre 2015 sur toute l’étendue du territoire national.

Le Président de mois des centrales syndicales et celui des syndicats autonomes, au nom des secrétaires généraux des centrales syndicales et des syndicats autonomes appellent les travailleuses et les travailleurs des secteurs public, parapublic, privé et du secteur informel à observer une grève générale sur toute l’étendue du territoire national pour compter du mercredi 16 septembre 2015 jusqu’à nouvel ordre.

Ils les appellent à se mobiliser contre les ingérences du Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP) dans la vie politique et pour une véritable démocratie dans notre pays.

https://communismeouvrier.wordpress.com ... more-57630
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Re: Burkina Faso

Messagede Pïérô » 19 Sep 2015, 15:20

Burkina : Le Régiment de Sécurité présidentielle rappelle aux yeux du monde son caractère putschiste
Le coup d'Etat au Burkina Faso n'est pas tout à fait une surprise. La crise était annoncée car ce Régiment de la sécurité présidentielle, ses officiers et Gilbert Diendéré qui les contrôlaient sentaient leur fin proche s'ils ne tentaient pas quelque chose avant les élections qui étaient prévues pour le 11 octobre.
... http://blogs.mediapart.fr/blog/bruno-ja ... putschiste


Un Coup d’état au Burkina Faso ?
A l’approche d’élections « libres et démocratiques » le pays des hommes intègres est dans une crise politique grave.
Les éléments de l’ancienne garde rapprochée du président Blaise Compaoré, qui a été destitué par un soulèvement populaire insurrectionnel en octobre 2014, font un coup de force à Ouagadougou, la capitale.
... https://renverse.ch/Burkina-Faso-Un-Cou ... a-Faso-301
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Re: Burkina Faso

Messagede bipbip » 20 Sep 2015, 00:37

Burkina Faso - Coup d’Etat orchestré par les militaires du Régiment de Sécurité Présidentiel (RPS) et résistance populaire : les syndicats en première ligne pour défendre la démocratie

Le 16 septembre, les militaires du RPS ont fait prisonnier les membres du gouvernement de transition. Le dictateur Blaise COMPAORE avait dû prendre la fuite le 31 octobre 2014 après une insurrection populaire dont les causes fondamentales sont la vie chère, la mal gouvernance, l’impunité, la fraude, la corruption, la mise en place inopportune d’un Sénat et la tentative de modifier la constitution afin de briguer un autre mandat présidentiel, après déjà 27 ans de règne sans partage. Rappelons que COMPAORE était arrivé au pouvoir après avoir assassiné son ancien compagnon d’arme, Thomas SANKARA. Le RSP est resté la garde prétorienne du dictateur et ce putsch est évidemment une tentative pour Blaise COMPAORE et ses complices de revenir au pouvoir par la force.

La résistance s’est immédiatement organisée au Burkina-Faso, en tête les forces démocratiques de l’Unité d’Action Syndicale (UAS) composée de toutes les centrales syndicales (CGT-B – CNTB – CSB – FO/UNS – ONSL – USTB) et des 17 syndicats autonomes (SAIB–SAMAE–SATB–SATEB–SBM–SNEAB–SNESS–SYNAPAGER–SYNATEB–SYNATIC–SYNATIPB– SYNATRAD–SYNTAS–SYNTRAPOST–SYSFMAB–SYNATEL–UGMB). Ce large front syndical a appelé à une grève générale illimitée sur tout le territoire national et à des rassemblements et manifestations sur les lieux stratégiques afin de protester contre ce coup d’Etat et exiger la libération des autorités prises en otage et la remise en place des organes de transition. Depuis hier, les mobilisations sont nombreuses et soutenues. La réponse des militaires est sans équivoque et ne laisse planer aucun doute sur leurs intentions, malgré leur discours qui se veut rassurant : la répression s’est abattue avec violence sur les manifestant-e-s à Ouagadougou hier, faisant plusieurs morts et une soixantaine de blessés parmi les manifestants aux mains nues.

L’Union syndicale Solidaires exprime toute sa solidarité à la population et son soutien sans faille aux camarades des syndicats qui luttent actuellement pour préserver le processus démocratique dans lequel le pays était engagé depuis la fuite du dictateur.

Nous soutenons leurs légitimes revendications de dissolution immédiate du RSP aux bottes de Blaise COMPAORE.

Nous demandons également aux instances internationales de dénoncer avec fermeté cette tentative de coup d’état militaire et d’exiger le rétablissement sans délai et sans condition des organes de la Transition.

Vive la solidarité Internationale ! Vive l’Unité d’Action Syndicale (UAS) du Burkina ! Vive la solidarité entre les peuples du monde !

http://www.solidaires.org/article51764.html
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Re: Burkina Faso

Messagede Pïérô » 21 Sep 2015, 10:36

Burkina : « Ça ne passe pas ! », le message de la rue aux putschistes
Un peu partout à travers le Burkina Faso, des habitants, souvent des jeunes, érigent des barrages routiers paralysant la circulation et le pays pour mettre la pression sur les putschistes.
... http://www.jeuneafrique.com/depeches/26 ... tschistes/



CNT-f. Déclaration de soutien au peuple du Burkina
Camarades,

La CNT-F apporte tout son soutien à la lutte du peuple burkinabé contre le coup d’Etat perpétré par le RSP, et condamne la répression sanglante de ces derniers jours.

Par ailleurs nous dénonçons le néocolonialisme de l’Etat français qui n’a eu de cesse de soutenir la dictature de Blaise Compaoré depuis l’assassinat de Thomas Sankara ; et l’impunité des responsables des assassinats et disparitions de militants syndicaux et politiques, ainsi que de journalistes.

Nous exigeons le retrait immédiat de toutes les troupes françaises en Afrique et l’arrêt des collaborations militaires ou policières. La CNT-F appelle à rejoindre toutes les mobilisations en France en solidarité au peuple burkinabè.

Naan Laara, an saara ! Solidarité internationale !

Salutations syndicalistes révolutionnaires

Le Groupe Afrique du Secrétariat International de la CNT-France

http://www.cnt-f.org/declaration-de-sou ... rkina.html
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Re: Burkina Faso

Messagede Pïérô » 27 Sep 2015, 13:02

Grève illimitée contre le coup d’Etat : L’Unité d’Action Syndicale suspend son mot d’ordre
samedi 26 septembre 2015

Les syndicats qui ont été aussi, à travers le déclenchement d’une grève illimitée, les artisans de la résistance active contre le putsch du 16 septembre, ont suspendu ce samedi 26 septembre 2015, leur mot d’ordre pour, disent-ils, contribuer à alléger les souffrances des populations. La décision de la suspension de la grève a été annoncée au cours d’un point de presse de l’Unité d’Action Syndicale (UAS) animé par le président de mois des centrales syndicales, Bassolma Bazié.

« L’UAS se félicite de l’adhésion des travailleurs et des populations à son mot d’ordre de grève générale sur toute l’étendue du territoire qui a permis de faire échec au coup d’Etat réactionnaire de type fasciste, d’obtenir la libération des personnes arrêtées et fait important, la dissolution du Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP). Au regard de ces acquis importants, et prenant en compte un certain nombre de difficultés liées à la rentrée scolaire, à la situation dans les hôpitaux et services de santé, au niveau du transport, l’Unité d’Action Syndicale (UAS), a décidé de suspendre à partir de ce jour, samedi 26 septembre 2015, le mot d’ordre de grève générale, sur toute l’étendue du territoire national ». C’est en ces termes le président de mois des centrales syndicales et syndicats autonomes, Bassolma Bazié, a annoncé la suspension du mot d’ordre de grève du mouvement syndical qui était en vigueur depuis le 16 septembre 2015.

... http://www.lefaso.net/spip.php?article67092
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