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Messagede ivo » 29 Sep 2012, 18:40

Ukraine : Ioulia Timochenko, emprisonnée, appelle à renverser le régime dans une vidéo
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VIDEO L'opposante et ex-Première ministre Ioulia Timochenko, emprisonnée depuis plus d'un an, apparaît dans une vidéo secrète ce samedi. Elle demande aux Ukrainiens de "renverser" le régime "mafieux" du président Viktor Ianoukovitch.

http://www.youtube.com/watch?v=gPx6x-ZN ... r_embedded

Samedi, le parti de Ioulia Timochenko, BIouT, a publié une vidéo filmée par son avocat. On y voit l'opposante assise, vraisemblablement dans l'hôpital où elle a été transférée en mai en raison d'hernies discales. Elle demande aux Ukrainiens de se soulever contre le régime : "Je veux m'adresser à tout le monde! Si vous ne comprenez pas maintenant que c'est la criminalité et la mafia qui règnent en Ukraine, rien ne pourra vous protéger après", a-t-elle lancé sur cette vidéo, exhortant ses compatriotes à "se lever et à renverser ce groupement criminel lors de ces élections".

Elle parle du régime du président Viktor Ianoukovitch, comme d'un régime "mafieux" et martèle que les gens au pouvoir ne s'intéressent qu'à "l'enrichissement et la corruption qu'ils ont organisé en Ukraine".

Pressions psychologiques

Sur cette vidéo de deux minutes, Ioulia Timochenko se plaint de ses conditions d'emprisonnement. "Chaque jour ici, on exerce non seulement des pressions psychologiques mais aussi physiques, chaque jour ici se transforme en enfer et c'est fait exprès, sciemment. C'est le plan de Ianoukovitch", raconte-t-elle. Elle dénonce le caractère illégitime de sa détention et parle de traitements inhumains et dégradants.

Ioulia Timochenko purge une peine de sept ans de prison pour "abus de pouvoir" au sujet d'un accord gazier qu'elle avait signé lorsqu'elle était Premier ministre et qui aurait été désavantageux pour l'Ukraine.
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Re: Ukraine

Messagede ivo » 30 Oct 2012, 09:13

UKRAINE. La démocratie grande perdante du scrutin ?
Où commence un exercice réussi de démocratie ? En Ukraine, l'OSCE a dénoncé lundi un scrutin marqué par un "recul de la démocratie", notant des "abus de pouvoir", "un rôle excessif de l'argent dans cette élection", "l'emprisonnement d'importantes figures de l'opposition" et notamment l'ancien Premier ministre Ioulia Timochenko ou encore un "déséquilibre dans la couverture médiatique" du scrutin. L'élection, pour laquelle le Parti des régions, au pouvoir, arrive en tête, semble ne pas s'être déroulée sous les meilleurs hospices démocratiques. De fait, plusieurs cas de fraudes ont été recensés par les observateurs et plusieurs vidéos ont été diffusées sur Youtube qui démontrent des cas de tricherie.

>>>
http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20 ... rutin.html
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Re: Ukraine

Messagede Pïérô » 25 Jan 2014, 14:26

Difficile de ne pas se sentir soutenir une résistance populaire en Ukraine, mais il est difficile de s’y retrouver. L’extrême droite y est de plus en plus en avant plan et la question du sens est brouillée. Le nationalisme ukrainien peut-il être facteur d’insurrection sociale ? Qu'est ce qui bouge et quelles sont les forces politiques qui gravitent dans cette opposition très large ? Comment le mouvement révolutionnaire et anarchiste, assez faible, peut peser ?

Ukraine : l'extrême droite s'incruste dans les manifs à Kiev
http://www.liberation.fr/monde/2014/01/ ... dan_975038

Ukraine: Autonomous Workers Union Update on Euromaidan
http://revolution-news.com/ukraine-auto ... uromaidan/

AWU Statement on the Current Political Situation
http://avtonom.org/en/news/awu-statemen ... -situation

(bienvenue aux traducteurs-trices :) )


Image

Ce drapeau est celui de l'Organisation des nationalistes ukrainiens (extrême droite)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Arm%C3%A9e ... krainienne

Image

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Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
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Re: Ukraine

Messagede digger » 26 Jan 2014, 09:01

Le communiqué du Syndicat Autonome des Travailleurs de Kiev (qui est le troisième communiqué à ma connaissance) renvoie dos à dos le gouvernement (pro-russe) qu’il accuse de vouloir mettre en place une dictature de type sud-américain des années 70 et les pro-européens. Selon eux, il n’y a aucune raison de participer aux manifestations de rues "qui n’ont aucun sens depuis le début" et il appelle à se mobiliser dans les quartiers et sur les lieux de travail.
Je vois, pour ma part, les choses ainsi : Le Parti des Régions, parti présidentiel à l’électorat surtout russophone, plus ou moins soutenu par le Parti Communiste, un brin nostalgique de l’ex-URSS d’un côté. De l’autre, une opposition pro-européenne, attirée par les sirènes du libéralisme et de l’amélioration du niveau de vie que l’Europe est censée apporter.
Pour l’instant, je ne vois pas la place pour une troisième voie, entre l’influence de l’UE et celle de Poutine. Les choses étaient plus simples avant. Les chars russes seraient déjà à Kiev.

D’autres communiqués du Syndicat Autonome des Travailleurs de Kiev
http://tahriricn.wordpress.com/2013/12/14/ukraine-autonomous-workers-union-statements-on-euromaidan/
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Re: Ukraine

Messagede bipbip » 01 Fév 2014, 01:34

“Les hommes politiques devaient obéir à la foule” – Interview sur les manifestations à Kiev

Cet entretien avec un camarade des syndicats de travailleurs autonomes à Kiev a été faite le 28 Janvier 2014. Il jette une certaine lumière sur les événements dans le Maidan : le tableau des raisons derrière les protestations, leur attention sur le président haï, les différences par rapport à la “révolution orange”, le rôle du droit, la faiblesse des luttes sociales et des scénarios possibles.

... http://juralib.noblogs.org/2014/01/31/k ... -la-foule/
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Re: Ukraine

Messagede leo » 20 Fév 2014, 20:45

~~ ~

Déclaration sur la situation en Ukraine
du Syndicat autonome des travailleurs (anarcho-syndicaliste)



Le 19 février, Kiev

« La guerre civile a commencé hier en Ukraine ».
C’est ainsi que commence cette déclaration de camarades de Kiev en date du 19 février.


http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article1484
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Re: Ukraine

Messagede bipbip » 26 Fév 2014, 13:39

Ukraine : mais qui sont vraiment les révolutionnaires de la place Maïdan ?
Le grand jeu entre l’Europe et la Russie à propos de l’Ukraine a longuement été analysé par les médias. Qui ont presque oublié de se pencher sur la diversité du mouvement populaire qui a renversé le Président Viktor Ianoukovitch. Loin de se résumer à sa frange ultranationaliste d’un côté ou pro-européenne de l’autre, les occupants de la place Maïdan, à Kiev, rassemblent des militants pour les droits humains, des féministes, des non-violents, des salariés et des retraités pauvres, des indignés… Une pluralité qui fait sa force mais aussi sa faiblesse.
... http://www.bastamag.net/L-UKRAINE-FAIT-SA-REVOLUTION
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Re: Ukraine

Messagede leo » 02 Mar 2014, 18:51

Déclaration du SAT Kiev sur l’intervention russe

le 2 mars 2014

Le 27 février 2014, les chauvins pro-russes de Crimée, soutenus par la police anti-émeute Berkut et la Flotte russe de la Mer Noire ont procédé à un coup d’État militaire en Crimée. Il est déjà maintenant clair que le gouvernement du mouvement ‟Unité de la Russie”, dirigée par Aksionov, n’est rien d’autre qu’une marionnette du régime du Kremlin.

Nous ne considérons ni l’intégrité territoriale de l’Ukraine ni l’inviolabilité de ses frontières comme des valeurs, nous sommes contre un ‟rétablissement de l’ordre” violent en Crimée, mais nous pensons que le statut de la Crimée doit être défini en tenant compte de l’opinion de la minorité tatare de Crimée.

Les derniers événements montrent que Poutine ne va pas se limiter à l’annexion de la Crimée. L’objectif du régime impérialiste du Kremlin est d’étendre le commandement russe sur tout le territoire de l’Ukraine.

Le régime russe s’avère ainsi être la principale menace pour les intérêts du prolétariat dans l’espace post-soviétique.

Nous sommes des adversaires de la guerre et du militarisme. Cependant, nous pensons que dans cette situation, les prolétaires conscients ne peuvent compter sur personne, sauf sur eux-mêmes.

Il n’y a aucune raison d’attendre un quelconque ‟sauvetage” de l’OTAN. Les politiciens nationalistes ukrainiens ne peuvent organiser la défense que d’une partie du territoire, dans le meilleur des cas. La guerre peut être évitée que si les prolétaires de tous les pays, en premier lieu ukrainiens et russes ensemble, prennent position contre le régime criminel de Poutine.

L’action commune du prolétariat ukrainien et russe et de toutes les forces progressistes et démocratiques qui mettra fin au régime de Poutine, signifiera simultanément la fin du régime nationaliste néolibéral actuel en Ukraine.

Tandis que pour les militants de gauche et les anarchistes de l’Ouest, il est grand temps de rompre les liens avec le prétendu ‟anti- impérialisme” qui se réduit à soutenir le régime de Poutine contre les Etats-Unis.

Pas de guerre entre les nations, pas de paix entre les classes !

2 mars 2014

[ Traduction : OCLibertaire ]

http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article1484
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Re: Ukraine

Messagede Blackwater » 02 Mar 2014, 19:04

http://www.article11.info/?Demystifier-Euromaidan-Revoltes-et a écrit:DÉMYSTIFIER EUROMAIDAN – RÉVOLTES ET HÉRITAGE DU SOCIALISME RÉEL

Le courage et la ténacité des gens qui ont tenu les barricades de Maïdan, jusqu’à l’emporter, ne laissent pas d’impressionner. Et ils donnent très envie de croire qu’un vent de liberté s’est levé, porteur de vraies promesses de transformation sociale. C’est là que le bat blesse, explique l’ami Charles Reeve : derrière le soulèvement, la réaction.

Les événements ukrainiens, l’occupation de la place de Kiev et le massacre qui a abouti à l’éviction de Yanoukovitch et de son gang n’ont pas été faciles à suivre pour qui cherche à comprendre le monde où l’on est forcé de vivre ! Surtout si l’on tient compte du peu d’informations directes et fiables, et de la puissance de la propagande pro-UE et pro-démocratique distillée par les des médias européens. Nous avons aussi été confrontés aux dérives habituelles de ceux qui se laissent vite séduire par tout affrontement de rue avec la police. Or, voir dans les barricades et les affrontements violents avec les mercenaires du régime un signe de radicalité révèle un grave manque de sens critique, au même titre qu’attribuer un contenu démocratique à la révolte en fonction de la revendication d’intégration à l’UE relève d’un raisonnement erroné.

Le devenir de toute révolte sociale qui reste cantonnée dans le champ de la politique est façonné par les intérêts des forces capitalistes et les rapports inter-capitalistes. Comme on sait, on l’a observé concrètement, le rapport entre les intérêts du capitalisme européen -tout particulièrement son noyau allemand - et ceux du capitalisme russe est au centre de la crise ukrainienne. Mais un mouvement social capable de déséquilibrer les rapports politiques à l’intérieur d’un État crée inévitablement des situations imprévisibles et peut peser sur la logique froide des rapports inter-capitalistes. C’est pourquoi la compréhension de la nature et des projets des forces politiques à l’œuvre à l’intérieur du mouvement ukrainien est indispensable pour y voir plus clair.

Deux forces politiques organisées étaient présentes, depuis le début, dans la révolte de Maidan contre le régime de Yanoukovitch et son Parti des Régions. À côté des partis démocratiques libéraux pro-UE, une autre force politique a progressivement exercé une influence sur le cours des événements. Il s’agit du courant ultra-nationaliste et raciste, représenté en particulier par le parti Svoboda, qui a une réelle implantation et un pouvoir de mobilisation à Kiev et en Ukraine occidentale.Pour des raisons d’opportunisme et d’intérêt politique, les démocrates occidentaux et leurs plumitifs ont choisi de minimiser, voire d’ignorer et de passer sous silence, leur intervention, leur idéologie et leur projet politique1. Or celui-ci n’est pas identique à celui des forces pro-UE, dans la mesure où ce courant fanatiquement nationaliste est opposé, du moins en théorie, à la fois à la domination russe et à celle de l’Europe, vue comme une zone de valeurs décadentes et soumise aux « intérêts juifs internationaux »2.

L’existence, à Kiev, de petits groupes possédant une vision critique du monde et des intérêts capitalistes en jeu est un atout précieux pour nous éclairer dans le brouillard d’Euromaidan. Plusieurs textes sont accessibles sur le Net. Citons notamment cette interview, réalisée par une radio libre de Caroline du Nord (USA), Ashville Fm Radio, avec un camarade anarcho-syndicaliste de l’Union autonome des ouvriers d’Ukraine. On peut aussi lire, sur le site de ce groupe et en anglais, une autre interview et une discussion. Enfin, un texte, moins intéressant et plus idéologique, du Syndicat autonome des travailleurs de Kiev est disponible en français.
Il ne s’agit pas de tenir ces textes pour LA vérité sur la situation en Ukraine. Compte tenu de la confusion qui règne et des aspects contradictoires et changeants de la situation, des divergences d’analyse sont légitimes et doivent s’exprimer. Mais il s’agit de lire ces textes en respectant l’intelligence de ceux qui s’expriment et d’en tirer des éléments pour prolonger la réflexion, comprendre un mouvement qui ne va pas nécessairement dans le sens de nos désirs et attentes. Car, à l’instar d’autres évolutions dans les sociétés issues de l’effondrement du bloc du capitalisme d’État, ces révoltes sont portées par et porteuses de tendances profondément réactionnaires face auxquelles les courants émancipateurs se trouvent en minorité, voire en danger.

Revenons maintenant brièvement sur quelques-uns des aspects abordés par ces camarades ukrainiens.
La composition sociale des manifestants présents à Euromaidan a évolué au cours des mois. Au début, la majorité des manifestants étaient des membres des classes moyennes pro-occidentales, partisans des partis d’opposition au régime de Yanoukovitch. Puis, avec le déchaînement de la répression policière et l’arrivée d’éléments des classes plus populaires, la composition de la multitude sur la place s’est diversifiée. Le rapport de force entre les partis présents a également été modifié et le rôle des partis extrémistes nationalistes et racistes, le parti Svoboda en particulier, est devenu plus important. D’après cette analyse, les classes moyennes et la jeunesse étudiante de Kiev constituent la base principale de recrutement des cadres et activistes de ces partis nationalistes, Svoboda et Praviy Sektor— lesquels sont également très fortement implantés chez les travailleurs en Ukraine occidentale. On peut penser que beaucoup de jeunes et de chômeurs, enragés par la situation de misère et séduits par l’hystérie nationaliste, furent facilement recrutés dans les groupes paramilitaires et envoyés au casse-pipe. Plutôt apathique et moins militante, la grande masse des travailleurs voit dans ces groupes paramilitaires des partis fascisants une « avant-garde » qui protège le peuple contre une classe dirigeante corrompue. D’une façon générale, remarquent ces camarades anarcho-syndicalistes, la présence dominante de ces partis correspond à l’ambiance générale à Euromaidan, où les idées nationalistes soudaient largement les occupants.

Un autre aspect qui illustre les limites du mouvement est le fait que, en dehors d’Euromaidan et des rues limitrophes, la vie a suivit son cours « normal » à Kiev. Bien entendu, partout, dans les entreprises, dans la ville, en Ukraine occidentale en général, les affrontements sur Euromaidan étaient au centre des conversations et préoccupations. Pourtant, aucun mouvement de solidarité collective, aucune grève, ne furent signalées. L’appel, lancé par quelques organisations libérales de gauche, à une grève politique n’a eu aucun écho, et même la grève des employés des transports de la ville, en janvier, s’est déroulée sans lien concret avec l’agitation dans la place. Une tentative de grève dans quelques universités fut cassée par les milices fascisantes.

Selon les informations fournies par ces camarades, l’occupation de la place est restée dominée par les appareils des partis - des partis d’opposition aux partis ultra-nationalistes et racistes. Ces derniers ont investi l’essentiel des activités pratiques et l’organisation de l’occupation. De par leur nature militariste et machiste, ils se sont imposés dès le départ comme « les spécialistes » de la violence et ont pris en charge l’ « auto-défense » d’Euromaidan. Malgré le fait que l’occupation a duré plus de deux mois, les pratiques d’action indépendante et d’auto-organisation furent quasiment inexistantes, les chefs et les hiérarchies ont dominé et ont décidé. Il n’y a pas eu d’assemblées ou autres prises de décision collective, les débats politiques furent limités aux questions nationalistes et politiques. Toute tentative d’aborder la question sociale a rencontré l’opposition immédiate des chefs nationalistes et néo-nazis, qui criaient alors à la « provocation ». La vie interne de la place fut - certes - variée, mais les organisations ultranationalistes ont gardé le contrôle des activités. Les groupes paramilitaires, les Sotnia, sont resté sous la direction de chefs nationalistes et fascistes, dont certains étaient liés à des secteurs de la police. Il s’agit de groupes composés exclusivement d’hommes, où les valeurs machistes sont particulièrement affirmées. Il n’est ainsi pas étonnant que, juste après que Yanoukovitch et son clan ont été débarqués, ces groupes aient pris le contrôle du centre de Kiev et des bâtiments officiels, mêlés à la police de Kiev qui s’est rangée du côté des forces d’opposition.

Les petits groupes de radicaux furent marginalisés, exclus de l’organisation de l’occupation, de la place (à l’exception des groupes d’aide médicale, où bon nombre de radicaux et de femmes ont pu s’investir). Dès qu’ils ont tenté d’exprimer leurs idées ou qu’ils ont soulevé des questions sociales, ils ont été violemment pris à partie, accusés d’être des « provocateurs » et expulsés d’Euromaidan. Oser aller à contre-courant du mythe pro-UE des partis d’opposition, rappeler que l’Europe est aussi synonyme d’austérité sociale, équivalait à se faire traiter de partisans de la Russie…
Quelques radicaux ont bien tenté de se regrouper et de former une Sotnia indépendante. Mais les milices de Svoboda les ont aussitôt attaqués et expulsés d’Euromaidan, les accusant d’être un groupe « racialement impur ». Selon les informations fournies par ces camarades, les rares anarchistes et radicaux qui ont réussi à s’intégrer dans des Sotnia se sont résignés, pour des raisons tactiques ou par opportunisme, à accepter les valeurs nationalistes et racistes des chefs ! Autant dire que, ainsi faisant, ils ont renoncé à leurs valeurs et principes et se sont politiquement suicidés.La confusion et la force du nationalisme est aujourd’hui telle que même la figure de Makhno se trouve adulée par les ultranationalistes et racistes. Il a lutté contre les Bolcheviks, donc il est présenté comme un vrai nationaliste ukrainien…

Les trois textes mentionnés ci-dessus ouvrent aussi le débat sur une question importante, soit les causes et les fondements de l’essor de l’idéologie nationaliste et du racisme dans les sociétés de l’ancien bloc capitaliste d’État. Tout se passe comme si le vide idéologique laissé par l’effondrement des régimes totalitaires communistes avait été remplacé par l’essor du nationalisme, et la vieille idéologie du « socialisme scientifique » par celle du « nationalisme scientifique ». La passivité et le suivisme actuel des travailleurs vis-à-vis des partis populistes sont liés à la culture de la soumission qui régnait sous le « socialisme réellement existant ». Pour ses besoins de propagande, le pouvoir russe se déchaîne, réduisant tout le mouvement d’Euromaidan à une prise de pouvoir fasciste. Or, dans l’est de l’Ukraine, le Parti communiste ukrainien joue le même rôle populiste que le parti Svoboda dans l’ouest du pays. Il organise ses propres milices paramilitaires et développe un nationalisme pro-russe féroce et belliqueux. C’est fascisme brun contre fascisme rouge, et vice-versa.

Les développements barbares auxquels nous assistons s’inscrivent dans le droit fil de ce que fut l’ancien système oppressif d’exploitation, qui avait érigé les noms du socialisme, du marxisme et du communisme en couverture idéologique. Pour encore des années à venir, nous ne sommes pas sortis de cette liquidation.
À l’animateur de la radio-libre nord-américaine qui lui demande quelle forme concrète de solidarité on peut avoir avec les anarcho-syndicalistes ukrainiens, le camarade interviewé répond : « Le mieux que vous puissiez faire, c’est ce que vous faites : tenter de démystifier la situation actuelle. Car nous comprenons bien que beaucoup d’anarchistes dans les pays occidentaux tendent à être super optimistes sur ce qui se passe en Ukraine. » La solidarité internationale se doit de refuser de voir une situation complexe de façon simpliste. Il semble évident que nous assistons là, non à un mouvement qui pose les prémices d’une émancipation sociale, mais au contraire à un mouvement majoritairement contrôlé par des formations politiques autoritaires et animé par des idéologies mortifères et réactionnaires. Il y a, probablement, dans les zones d’ombre et dans les rares espaces non-investis par les chefs nationalistes et racistes, des germes d’une autre façon de voir le monde, d’autres formes d’action. Mais tout dans l’évolution de la situation tend à prouver que nous nous trouvons encore loin du chemin de l’émancipation sociale. Le reconnaître, c’est faire acte de solidarité envers nos camarades qui sur place peinent à se faire entendre.


1 Une exception à souligner, l’article d’Emmanuel Dreyfus, « En Ukraine, les ultras du nationalisme », dans Le monde Diplomatique de mars 2014.

2 Sur le sujet, il faut aussi mentionner ce texte, qui apporte un autre son de cloche sur la question du racisme mais qui confirme le retour du religieux et la domination des idées nationalistes et autoritaires.


http://www.article11.info/?Demystifier- ... evoltes-et
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Re: Ukraine

Messagede Blackwater » 02 Mar 2014, 19:06

Déclaration des internationalistes contre la guerre en Ukraine

Au delà des divergences, il nous semble intéressant de publier ce que peuvent écrire des groupes d’extrême-gauche, marxistes ou anarchistes, sur la situation qu’ils vivent dans leurs pays. Concernant les menaces de guerre sanglante en Ukraine entre les cliques dirigeantes ukrainophones et russophones, nous publions ici une "Déclaration des internationalistes contre la guerre en Ukraine" signée par la KRAS-AIT (Confédération Révolutionnaire Anarcho-Syndicaliste, Russie), la Fédération Anarchiste de Moldavie (Moldavie), la Fraction Socialisme Révolutionnaire (Ukraine) ainsi que des internationalistes d’Ukraine, de Russie, de Lituanie, d’Israël et de Moldavie.

Guerre à la guerre ! Pas une goutte de sang pour la "nation" !

La lutte de pouvoir entre les clans de l’oligarchie en Ukraine menace de se transformer en conflit international armé. Le capitalisme russe tente d’utiliser la redistribution du pouvoir au sein de l’Etat ukrainien pour mettre en oeuvre ses vieilles aspirations impériales et expansionnistes en Crimée et en Ukraine orientale, régions où il a d’importants intérêts économiques, financiers et politiques.


Dans le contexte de la prochaine crise imminente en Russie, le régime tente d’attiser le nationalisme russe afin de détourner l’attention de l’aggravation des problèmes socio-économiques des travailleurs : salaires et pensions de misère, démantèlement des soins accessibles, de l’éducation et d’autres services sociaux. Dans la tempête d’une rhétorique nationaliste et agressive, il est plus facile d’instaurer un Etat autoritaire et corporatiste basé sur des valeurs réactionnaires et des politiques répressives.

En Ukraine, la crise politique et économique aiguë a conduit à exaspérer la confrontation entre les "nouveaux" et "vieux" clans oligarchiques, et a pour la première fois utilisé des formations ultra-nationalistes et ultra-droitières pour réaliser un coup d’Etat à Kiev. L’élite politique de Crimée et d’Ukraine orientale n’a pas l’intention de partager son pouvoir et ses propriétés avec les nouveaux dirigeants de Kiev et se tourne vers le gouvernement russe pour avoir de l’aide. Des deux côtés, on a recours à l’hystérie nationaliste, respectivement ukrainien et russe. Il y a des affrontements armés et effusion de sang. Les puissances occidentales ont leurs propres intérêts et leurs propres aspirations, et leur intervention dans le conflit pourrait mener à une troisième guerre mondiale.

Ces messieurs des différentes cliques belligérantes nous poussent, comme d’habitude, nous les gens ordinaires, les travailleurs salariés, les chômeurs, les étudiants, les retraités…, à nous battre pour leurs intérêts. Ils veulent nous saouler avec leur drogue nationaliste, nous pousser les uns contre les autres, nous faire oublier nos réels besoins et intérêts : que nous n’avons que faire de leurs "nations", alors que nous avons à régler d’autres problèmes urgents et vitaux : comment joindre les deux bouts dans ce système qu’ils ont instauré pour nous opprimer et nous réduire en esclavage.

Nous ne succomberons pas à l’intoxication nationaliste ! Qu’ils aillent en enfer avec leurs Etats et "nations", leurs drapeaux et leurs discours ! Ce n’est pas notre guerre et nous ne devons pas y participer et payer avec notre sang leurs palais, leurs comptes en banque et leurs plaisirs de s’asseoir dans les confortables fauteuils du pouvoir. Et si les messieurs de Moscou, Kiev, Lvov, Kharkov, Donetsk et Simferopol commence cette guerre, notre devoir est d’y résister par tous les moyens !

Pas de guerre entre les "nations" – pas de paix entre les classes !

KRAS-AIT (Confédération Révolutionnaire Anarcho-Syndicaliste, Russie),
Fédération Anarchiste de Moldavie (Moldavie),
Fraction Socialisme Révolutionnaire (Ukraine),
Internationalistes d’Ukraine, de Russie, de Lituanie, d’Israël et de Moldavie.


http://communismeouvrier.wordpress.com/ ... n-ukraine/
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Re: Ukraine

Messagede bipbip » 08 Mar 2014, 00:13

UKRAINE : bruits de bottes et restructuration
http://dndf.org/?p=13348&utm_source=rss ... ucturation

Communiqué d'Alternative Libertaire

Solidarité avec les antifascistes, syndicalistes et révolutionnaires d’Ukraine

Nous sommes resté-e-s relativement silencieux-ses sur les événements secouant l’Ukraine depuis le mois de novembre. L’occupation de la place Maidan, présentée comme un mouvement « pro-UE » par les médias nous laissait dubitatif, jusqu’au début de la répression sanglante de l’Etat ukrainien.

Nous ne pouvions que soutenir les revendications plus que légitimes du peuple ukrainien face au pouvoir corrompu des oligarques, incarné par Yanoukovitch qui pillait les richesses et exploitaient la population de manière méthodique et face à la répression policière. Mais les témoignages de plus en plus nombreux de nos camarades anarchistes, syndicalistes et antifascistes sur place (dont ceux du syndicat autonome de Kiev), notamment sur le rôle central de l’opposition profasciste et nationaliste au sein du mouvement Maidan, avec ses milices financées de manière obscure, et ses méthodes autoritaires (interdisant l’accès de la place occupée aux militants révolutionnaires de gauche et anarchistes de manière visible) nous dictaient la prudence, prudence renforcée devant le soutien inconditionnel des dirigeants européens au mouvement.

Malheureusement, il semble aujourd’hui que nous avions raison.

Depuis le départ précipité de Yanoukovitch, négocié par les diplomates européens et américains, les fascistes ont pris largement place dans le nouveau gouvernement, interdisant en premier le Parti communiste ukrainien prorusse et stalinien, traquant ses membres, et occupant militairement les bâtiments administratifs de Kiev, sans même toucher aux intérêts des oligarques que le peuple avait combattu.

L’est du pays, russophone en majorité, s’est à son tour soulevé, suite à des démonstrations de force du PCU, et la Crimée réclame son indépendance, sous la protection de la Russie, qui a envoyé des parachutistes prendre de force la ville de Sebastopol et ses environs. Face à cela, le nouveau gouvernement « Pro-EU » demande à réactiver son arsenal nucléaire et mobilise l’armée à son tour. Ces tensions peuvent à terme conduire à un conflit majeur.

Nous sommes certain-e-s que celui-ci n’apportera évidemment rien de bon à la population ukrainienne. Nous ne sommes d’ailleurs pas dupes des enjeux géopolitiques et de l’interventionnisme européen, états-unien, et russe dans ce conflit en préparation. L’Ukraine est un pays charnière dans la course à la puissance que mènent les bourgeoisies et les États occidentaux et russe. Ainsi elle constitue un point de passage vital du gaz pour l’économie ouest-européenne, et une base militaire d’importance pour la Russie. Ce n’est pas sous la tutelle de l’un ou de l’autre que s’améliorera le sort des Ukrainien-ne-s. Il est d’ailleurs navrant de voir les médias dominants focalisé sur une révolte dirigée par des nationalistes en Ukraine, alors que les soulèvements anticapitalistes en Bosnie et dans le reste des Balkans sont totalement ignorés.

Il est tout aussi lamentable de voir que l’ensemble des médias occidentaux font tout ce qu’ils peuvent pour masquer la montée de l’extrême droite et son intégration dans les institutions grâce à son alliance avec le parti de droite pro Union européenne qui domine le gouvernement de transition.

Toutes nos pensées et notre solidarité vont aujourd’hui à nos camarades ukrainien-ne-s, et à toutes celles et ceux qui là-bas, se mobilisent pour une société libre et égalitaire, et qui sont emprisonné-s ou tué-e-s, comme Sergei Kemskiy, anarchiste assassiné sur Maidan par la police, et à l’ensemble du peuple ukrainien, dont les souffrances et l’exploitation ne sont pas (encore ?) terminées.

Seul un mouvement d’ampleur, populaire et rassemblant les forces sociales combatives du pays pourra faire face à l’interventionnisme et apporter les changements économiques et sociaux vitaux pour la population. Nous nous mobilisons aujourd’hui pour exiger l’arrêt des opérations militaires, et de l’interventionnisme occidental et russe, ainsi que l’arrêt du soutien européen et états-unien au gouvernement « nationaliste » dont la légitimité par les urnes et dans la rue reste encore à démontrer.

En Ukraine comme ici, Ripostons au fascisme, résistons à l’impérialisme ! Mort à la guerre ! Solidarité avec les antifascistes, syndicalistes et révolutionnaires d’Ukraine !

Alternative libertaire, le 6 mars 2014

http://www.alternativelibertaire.org/?S ... istes,5775
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Re: Ukraine

Messagede bipbip » 11 Mar 2014, 12:15

Cela se passe en Russie mais concerne l'Ukraine

Saint-Pétersbourg : Manifestation contre la guerre

C’est dans un climat particulièrement répressif, avec d’importantes forces de police et des contrôles et des fouilles de "suspects" aux abords du lieu de rendez-vous et dans les stations de métro, que s’est tenu samedi 8 mars une manifestation à Saint-Pétersbourg contre la guerre impérialiste entre la Russie et l’Ukraine. Des éléments nationalistes étaient également présents aux abords de la manifestation pour insulter les manifestants, les traitants notamment, avec toute la finesse dont savent faire preuve les nationalistes du monde entier de "Juifs francs-maçons et homosexuels corrompus par les Etats-Unis" (sic). Malgré tout, ce sont 500 personnes qui se sont regroupés à l’appel notamment de plusieurs organisations d’extrême-gauche,marxistes et anarchistes, pour manifester contre la guerre, le militarisme et les nationalismes.

Photos : http://communismeouvrier.wordpress.com/ ... more-39194
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Re: Ukraine

Messagede bipbip » 17 Mar 2014, 09:50

“Bas les pattes de l’Ukraine !” : des dizaines de milliers de manifestants ont défilé samedi dans Moscou contre l’”annexion” de la péninsule ukrainienne de Crimée, et contre la politique de Vladimir Poutine.
http://juralib.noblogs.org/2014/03/16/m ... quen-1968/
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