Gentrification

Gentrification

Messagede Class War » 13 Sep 2012, 18:01

Berlin, de moins en moins punk, de plus en plus bobo

La fermeture du Tacheles, squat historique de la capitale allemande, marque l'embourgeoisement grandissant de la ville.

Le Tacheles, squat de Berlin, a été évacué par la police mardi 4 septembre.

Les pétitions n'y changeront rien. Le Tacheles, squat d'artistes emblématique de Berlin, était contraint mardi matin à la fermeture par des huissiers épaulés par la police.

Le Tacheles est l’un des derniers squats de Berlin qui avaient fleuri après la chute du Mur de Berlin en 1989 et qui ont quasiment tous disparu au fil des ans. Il avait été investi par les squatteurs en février 1990, deux mois avant sa démolition programmée. Un projet immobilier prévoyait à l'époque la construction d'une rue en lieu et place du bâtiment.

Ces dernières semaines, sur les murs de cette imposante bâtisse de cinq étages du centre-ville, pendaient plusieurs guirlandes blanches fabriquées avec les pétitions réclamant le maintien du squat. «Berlin n’est bientôt plus sexy», lisait-on sur la pancarte, en référence au slogan de Berlin, «ville pauvre mais sexy».

«C’est le vol d’une oeuvre d’art protégée par la police», a lancé le porte-parole du Tacheles, Martin Reiter, devant une centaine de sympathisants et journalistes rassemblés dans le calme devant le bâtiment.

Après la chute du Mur, le 9 novembre 1989, l’est de la ville était en ébullition. Dans les quartiers du centre, on vivait pour un rien au milieu d’immeubles en ruine, portant toujours les traces de mitraille, stigmates de la Seconde Guerre mondiale, et où l’odeur du charbon de chauffage empestait tout l’hiver. «Attirés par les petits prix et l’atmosphère créatrice qui a suivi la déroute de la RDA communiste, de nombreux artistes étrangers sont venus s’installer à Berlin», raconte Harriet Häussler, professeur à l’Université Libre de Berlin.

De jeunes bohèmes squattaient et installaient leurs ateliers dans des bâtiments désaffectés, parfois totalement incongrus: brasseries, églises, bains-douches, magasins... Comme dans le Tacheles, où une quarantaine d’artistes venus de tous les pays d’Europe occupaient en permanence la trentaine d’ateliers dispersés sur les cinq étages et s'étendant sur 1.250 m2.

C’est à cette époque que les quartiers du centre-est, Prenzlauer Berg, Friedrichshain, et Mitte – où se trouve le Tacheles –, sont devenus de plus en plus prisés par les jeunes.

Avec le déménagement du gouvernement de Bonn à Berlin à l'été 1999, la métropole allemande, redevenue capitale dès 1991, s’est doté de nouveaux habitants un peu plus fortunés: politiques, journalistes, lobbyistes y ont emménagé. «Et on a vendu les immeubles délabrés à des investisseurs qui les ont rénovés après en avoir chassé les anciens occupants. Ils les ont reloués bien plus cher», explique Harriet Häussler.

A partir de 2005, la population de Berlin a recommencé à croître, constate Thomas Helfen, collaborateur du projet de gestion urbaine berlinois ASUM. La ville compte actuellement plus de 3,5 millions d’habitants.

Et avec la Coupe du Monde de football en Allemagne en 2006, la capitale est devenue à la mode, visitée par des cohortes de touristes alléchés par ses hôtels et restaurants bon marché, sa vie nocturne et son offre culturelle. De nombreux appartements sont désormais occupés par des touristes qui louent pour le week-end ou une semaine.

«De plus en plus de jeunes nouveaux venus veulent vivre dans le centre, ce qui a fait monter les prix de quartiers traditionnellement populaires, comme ceux de l’ex-RDA ou, à l’ouest, de Neukölln et Kreuzberg», constate Thomas Helfen.

Dépourvue d’industries, situées à l’ouest, à Munich, Stuttgart ou dans la Ruhr – et de grandes banques, généralement installées à Francfort, Berlin reste néanmoins une ville pauvre. «Elle n’a plus d’argent pour construire des logements sociaux», indique Thomas Helfen.

«Berlin reste largement plus abordable que New York, Londres, Paris, ou même Hambourg, Munich, Francfort», constate Harriet Häussler, qui souligne la persistance d’une forte proportion d’artistes parmi les actifs à Berlin, estimée à environ 10%, soit plus que la moyenne nationale.

(AFP)

http://next.liberation.fr/arts/2012/09/ ... tes_843790
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Re: Gentrification

Messagede Class War » 14 Sep 2012, 22:22

Constantine (Algérie): De nouvelles émeutes liées à des problèmes de relogement

En Algérie, les luttes contre les injustices de la propriété privée (même quand celle-ci se nomme «publique») ne cessent de donner lieu à des heurts avec les forces de l’ordre. Là-bas comme partout, les institutions étatiques cherchent à endormir les révoltés. Leur objectif n°1: conserver à l’identique les rapports sociaux actuels. Le 2 septembre, c’est à Constantine que la colère a éclaté. Compte-rendu ci-dessous, dans un article issu de la presse mainstream algérienne:

* * *

- Les protestataires exigent leur relogement: 3 policiers blessés et 4 personnes interpellées dans des affrontements à Constantine
I.T. (Le Temps d’Algérie) – 3 septembre 2012

Le siège de la wilaya de Constantine a été, durant la matinée d’hier, le théâtre d’une manifestation conduite par des habitants de l’avenue de Roumanie écartés du relogement de l’année 2010.

Les manifestants ont encerclé ledit siège et ont bloqué la route parallèle en usant de pierres. Ils ont même attaqué un camion qui transportait des boissons gazeuses et vidé la moitié de la cargaison pour utiliser les bouteilles lors de la bagarre. Cette situation a nécessité l’intervention des policiers antiémeute qui se sont accrochés avec les jeunes manifestants. Bilan : 3 policiers blessés et 4 jeunes interpellés.

Aussitôt, la ville a été encadrée par un dispositif sécuritaire et notamment les alentours de la wilaya, ce qui a permis de maîtriser la situation, d’autant que cet incident a coïncidé avec la visite de l’ambassadeur américain à Constantine.

Notons que les évincés du relogement de l’avenue de Roumanie, une quarantaine de familles en tout, n’en sont pas à leur première démonstration de force. Ils n’ont jamais lâché prise depuis 2010 et reviennent à la charge dès qu’ils ont vent de la poursuite du programme de relogement.

En janvier dernier, ils avaient investi le pont suspendu de Sidi M’Cid, menaçant de se donner la mort. Certains ont escaladé les câbles du pont en menaçant de se jeter dans les gorges du Rhumel pour exiger leur relogement immédiat. Ils se disent victimes d’une opération de relogement «arbitraire» et réclament une réhabilitation «urgente et immédiate».

Les concernés avaient exigé la présence du wali qui les avait écoutés et avait promis d’étudier leurs cas. Ils détiennent, selon leur porte-parole, des actes de propriété de constructions démolies en juin 2010 dans le cadre du plan de modernisation de Constantine. Ils ont affirmé avoir reçu, il y a près d’un an, des assurances de la part des autorités locales pour trouver une solution équitable à leur cas, notamment un relogement par étapes dans le cadre de l’opération de résorption de l’habitat précaire en cours à Constantine.

A lire également, l’article « Un rassemblement a dégénéré devant le siège de la wilaya, émeutes du relogement à Constantine » sur Algérie-360.

http://fr.squat.net/2012/09/04/constant ... elogement/
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Re: Gentrification

Messagede Class War » 17 Sep 2012, 00:03

Article publié sur Squat!net (avec de nombreuses vidéos):
https://fr.squat.net/2012/08/14/ventani ... -squatter/

>> Ventanilla (Pérou): Une violente expulsion de terres occupées
>> par 2 000 personnes dégénère, les flics tuent un squatter

Le 19 juillet dernier au Pérou, à Ventanilla, dans la région de Callao, des affrontements violents ont opposé plusieurs centaines de personnes aux forces de l’ordre.

La police est venue expulser ces centaines de squatters qui, au fil des années, se sont construits leurs propres logements avec les moyens du bord. Au Pérou comme partout ailleurs, la propriété privée prime sur tout le reste. Plus de 2 000 personnes occupaient ces terres (et continuent de les occuper, pour une partie d’entre eux), abandonnées depuis une quarantaine d’années.

La veille déjà, les flics avaient fait leur apparition et avaient commencé à essayer de terroriser les habitant-e-s.

Le 19, les squatters, que les médias dénomment « les envahisseurs » [los invasores], ont peu apprécié le retour des flics, tout comme l’arrivée des journalistes. De nombreuses pierres et toutes sortes d’autres projectiles leur ont été offerts en guise de bienvenue… En retour, armes à feu et grenades lacrymogènes. La guerre de classe en mode guérilla a duré toute la journée. La route principale du quartier a ainsi été bloquée pendant de longues heures.

Bilan: Au moins sept blessé-e-s graves côté squatters, dont un enfant de huit ans blessé par balle. Un homme est décédé sous les balles de la police. Un flic aurait « quasiment » perdu un oeil durant les affrontements. Au moins douze arrestations ont eu lieu.
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