Afrique du Sud: fin de la grève dans l'industrie automobile
La production automobile en Afrique du Sud, perturbée par deux grèves ces deux derniers mois, devrait reprendre à partir de lundi, le Syndicat national des métallurgistes Numsa ayant appelé dimanche à la fin du mouvement chez les fabricants de composants.
"Le syndicat a pris la décision délibérée de mettre fin à la grève dans le secteur des composants automobiles, et nous nous adresserons demain (lundi) matin aux ouvriers sur leurs lieux de travail, après quoi ils reprendront le travail", a indiqué Irvin Jim, le secrétaire général de Numsa, lors d'une conférence de presse à Johannesburg.
Le syndicat, qui réclamait depuis quatre semaines des augmentations de salaires à deux chiffres, a accepté une hausse de 10% pour cette année, suivie de 8% de plus en 2014 et en 2015.
Les sept usines automobiles sud-africaines,possédées par BMW, General Motors, Ford, Mercedes, Nissan, Toyota et Volkswagen, ont d'abord été affectées par 21 jours de grève fin août-début septembre, auxquels a mis fin la promesse d'augmentations de salaires de 11,5% cette année et de 10% en 2014 et 2015.
Mais au moment où la grève de la fabrication prenait fin, Numsa a appelé le secteur des composants à débrayer.
L'industrie automobile sud-africaine, qui représente 6% du PIB national et participe à 12% des exportations, a estimé ses pertes à environ 3.000 unités, soit 600 millions de rands (45 millions d'euros), par jour.
La filiale locale du constructeur automobile allemand BMW a indiqué jeudi que les grèves ont compromis ses projets de développement dans le pays, et qu'elle ne serait pas candidate pour accueillir la production d'un nouveau modèle.
"Numsa refuse tout chantage de BMW, de la Naamsa (l'association des constructeurs automobiles, ndlr) ou d'autres analystes et économistes néo-libéraux (qui remettrait en cause) notre droit de grève", a commenté le syndicat à ce sujet.
"BMW doit se rappeler que c'est l'argent du contribuable qui subventionne les généreux profits qu'il fait en Afrique du Sud", a-t-il ajouté, rappelant que l'industrie automobile bénéficie dans le pays de droits de douane et d'un système de taxation avantageux.