Brésil

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Messagede stratos » 21 Juin 2013, 21:27

Autour des mobilisations au Brésil
lu sur le site de la CNT Solidarité Ouvrière

RETRAIT OU AUGMENTATION DES TARIFS, LA LUTTE CONTINUE POUR L’OBTENTION DES AUTRES REVENDICATIONS !

Par Zé María, Ouvrier métallurgique. Président national du Parti Socialiste des Travailleurs Unifiés (PSTU) du Brésil. [Traduction Batay Ouvriye]

Importante victoire des mobilisations qui secouent le pays tout entier que celle remportée hier soir ! En effet, le gouvernement vient d’opérer le retrait de l’augmentation des tarifs de transport qu’il venait de passer. Cependant, ce retrait n’arrêtera pas le processus de lutte en cours.
L’augmentation des tarifs d’autobus, loin d’être la seule cause des protestations, fut à peine la goutte d’eau qui éleva une mer d’insatisfactions de la population brésilienne. La lutte doit continuer ! Car nous devons mettre en évidence toutes les tribulations qui martyrisent les travailleurs et les jeunes de notre pays.
Retrait ou maintien de l’augmentation, décision importante certes ; mais, de toute façon, le prix des transports demeure trop élevé. Le vrai prix des transports doit être celui indiqué par la Constitution qui en fait un droit. Donc : zéro ! Il n’est pas normal que ne peuvent jouir de ce droit que ceux qui en ont les moyens : dans la ville de Sao Paulo, 34% des déplacements s’effectuent à pied ou en bicyclette !
Autre questionnement d’importance qui reste sans réponse : pourquoi autant d’argent pour la coupe du monde, si les gouvernements disent qu’ils n’ont pas de ressources pour améliorer la santé ou l’éducation ?
La lutte contre la corruption est un autre sujet important. Dans ce sens, les pancartes dénonçant les projets de loi qui visent à renforcer l’impunité des politiciens corrompus furent très applaudies. De même celles qui fustigeaient la répression et la criminalisation des mouvements sociaux.

Bannières de la classe travailleuse et méthodes de lutte

Un autre aspect de grande importance dans la continuité de ce processus est de promouvoir la participation de notre classe de manière de plus en plus organisée. Pour cela il sera fondamental de porter les revendications qui ont trait à notre classe elle-même : augmentation des salaires, contrôle des prix des produits de première nécessité, annulation de la réforme sur les retraites, contre la tertiarisation, contre les privatisations, paiements des professeurs, investissement dans la santé, l’éducation, le logement, assainissement de nos quartiers populaires etc, etc, etc… À bien y réfléchir : les revendications des différents secteurs de notre classe exigeraient simplement, en fait, un autre modèle économique pour notre pays.
Il est nécessaire que tous les secteurs des travailleurs concernés se mettent à cette tâche de manière urgente. La CSP-Conlutas, participant pleinement du processus, mobilisera toutes ses bases en ce sens. Les majeures centrales syndicales devraient, à l’occasion, appeler à une grève générale dès que possible, le principal étant que, d’abord, tous nous participions à cette mobilisation. Rien de moins n’est acceptable pour les organisations des travailleurs.
Dans ce même ordre d’idées, il faut de suite renforcer l’appel à la participation générale aux mobilisations en cours. Hier, à une rencontre de bilan partiel, la présence de la jeunesse du PT (au pouvoir actuellement) fut critiquée. Je pense le contraire. À mon sens, il est bon que les jeunes du PT s’ajoutent aux revendications de la mobilisation générale, cela prouve qu’elles sont réellement de base et concernent le peuple dans son entier. Certains diront que c’est une contradiction, le gouvernement venant du PT lui-même. Peut-être… mais c’est une contradiction positive. Plus il y aura des gens du PT dans les rues, moins sera la capacité du gouvernement d’agir comme il le fait maintenant et ceci, d’une manière ou d’une autre, nous amènera à dépasser cette contradiction. Que s’ajoutent donc les drapeaux PT ! Ils ne feront que renforcer la lutte des travailleurs et des jeunes brésiliens.

Le caractère de classe des manifestations
Si les travailleurs entrent dans cette bataille, de manière organisée, non seulement participant dans les mobilisations de rue, mais également avec leurs méthodes de lutte traditionnelles (grèves, occupation des lieux de travail ou paralysant l’économie…), nous aurons beaucoup plus de force pour conquérir nos demandes. En plus – et ceci est fondamental – nous aurons assuré aux protestations le caractère de classe qui leur est nécessaire, bloquant du même coup l’entrée en jeu des réactionnaires de droite et l’utilisation qu’ils pourraient faire du processus en cours.
En ce sens, il est nécessaire par exemple de bien lever l’étendard de la lutte contre la corruption mais il est tout aussi obligatoire de toujours y ajouter nos revendications de travailleurs, nos demandes de classe bien spécifiques et précises contre l’exploitation capitaliste.

Manifestations et partis politiques
Une des contradictions parmi les plus importantes à s’être exprimée clairement durant les différentes mobilisations, est la résistance au déploiement des banderoles et drapeaux des partis politiques. Le sens commun de la population affiche en effet un refus catégorique à la présence des partis politiques en tant que tels. Ceci est tout à fait compréhensible, compte tenu de la pratique que la population a depuis toujours observé de la part de ces partis et autres politiciens qui, ensemble, ont généralisé la corruption et le clientélisme électoraliste qui l’accompagne.
Ce problème n’est cependant pas trop grave. Il sera dépassé grâce à notre patience et notre persévérance : les masses finiront par comprendre la grande différence qui existe entre les partis traditionnels et leurs politiciens de ceux qui sont partie prenante des luttes et mobilisations du peuple. Dans le cadre de ce processus, elles finiront par comprendre alors l’importance de la présence des partis effectivement insérés dans la lutte des travailleurs et qui proposent réellement la transformation profonde de notre pays. Le Parti Socialiste des Travailleurs Unifiés (PSTU), dont je suis membre, est un de ceux-ci. Non seulement sommes-nous de plein pied dans cette mobilisation mais nous portons avec nous notre appareil de lutte, avec l’objectif déclaré de construire avec les travailleurs et jeunes de notre pays une société socialiste.
Le plus grave ces jours-ci est l’utilisation instrumentale du sens commun des masses par des secteurs qui se déclarent « de gauche » (anarchistes, punks…) et attaquent les représentants de partis politiques de lutte qui y apportent leurs drapeaux ou autres signes distinctifs. Ces éléments, rarement structurés, prétendent s’opposer au capitalisme sans organisation aucune. Avec leur slogan selon lequel « …uni, le peuple gouvernera sans parti », ils ne savent pas qu’ils font le jeu des capitalistes, maintenant le peuple prisonnier des partis qui justement gouvernent aujourd’hui. En réalité, ils transmettent l’illusion qu’il suffit de vouloir en terminer avec le capitalisme pour assurer sa perte. Ainsi, ils amènent le peuple à une paralysie de fait, incapable qu’il sera de réaliser de manière structurée et consciente les tâches qui lui incombent pour sortir de l’exploitation et la domination dont il souffre.
Il est de la plus haute importance de finir avec cette contradiction qui nous paralysera tôt ou tard, à savoir : lutter contre le PT et la répression que ce parti au pouvoir nous inflige nous qui défendons nos droits justes et légitimes, et bloquer la présence « de tout parti politique », y inclus ceux qui ont émané de la lutte des travailleurs eux-mêmes.
D’un autre côté, il est urgent de donner un caractère de classe à cette mobilisation en cours. La massifier au possible, avec l’entrée structurée des travailleurs organisés. Enfin, y apporter les revendications de notre classe, en consolidant les tendances qui aspirent à un modèle économique réellement autre. Vamos à luta !

Sao Paulo, 20 juin 2013
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Re: Brésil

Messagede bipbip » 23 Juin 2013, 13:54

Nouvelles manifestations monstres au Brésil

Le Point.fr – Publié le 23/06/2013 à 09:46 - Modifié le 23/06/2013 à 09:56

Des dizaines de milliers de Brésiliens ont de nouveau manifesté samedi 22 juin dans plus de 100 villes du pays, malgré la main tendue par la présidente Dilma Rousseff.

La main tendue de Dilma Rousseff n’y aura rien fait. Des dizaines de milliers de Brésiliens ont de nouveau manifesté samedi dans plus de 100 villes du pays, Quelque 75 % des Brésiliens soutiennent le mouvement historique de protestations, selon le premier sondage, publié samedi, sur la crise qui secoue le géant d’Amérique latine depuis bientôt deux semaines. Les promesses de la présidente de gauche ont été accueillies avec scepticisme sur les réseaux sociaux, par les jeunes généralement issus de la classe moyenne qui animent ce mouvement très hostile aux institutions.

À Belo Horizonte (sud-est), la troisième ville du pays, 70 000 personnes ont manifesté en marge du match Japon-Mexique (1-2) de la Coupe des confédérations. La police a tiré des gaz lacrymogènes sur des manifestants qui voulaient forcer le périmètre de sécurité autour du stade et ont jeté des pierres sur les forces de l’ordre. Quinze personnes ont été blessées, dont quatre policiers, et deux manifestants tombés d’un viaduc qui sont dans un état grave, selon la police. « Nous sommes contre le Mondial parce qu’il masque les problèmes du pays », a déclaré à l’AFP Leonardo de Melo, un musicien de 23 ans, lors de cette manifestation.

Plus tard il y a eu des pillages de boutiques et d’un concessionnaire automobile dans le quartier de Pampulha et un véhicule a été incendié près de l’aéroport. La police a annoncé l’arrestation de 22 personnes pour vandalisme.

Au stade de Salvador de Bahia (nord-est), des dizaines de supporteurs disséminés dans les tribunes ont brandi à bout de bras avant les hymnes du match Brésil-Italie (4-2) des pancartes où l’on pouvait lire : « Descendons dans la rue pour changer le Brésil », ou encore : « Ce n’est pas contre la sélection, c’est contre la corruption ». Dans les rues de Salvador quelque centaines de personnes seulement, bien moins que prévu, ont manifesté, selon un journaliste de l’AFP sur place. Mais des abribus ont été détruits par des vandales.

75 % des Brésiliens soutiennent le mouvement

À São Paulo, mégapole et poumon économique du pays, 35 000 personnes ont protesté dans une ambiance familiale, la plupart contre un projet de réforme constitutionnelle (PEC37) prévoyant de retirer le pouvoir d’enquêter aux parquets, souvent perçus dans le pays comme des acteurs efficaces contre la corruption. À Santa Maria (sud), une ville où l’incendie d’une discothèque avait tué 242 jeunes en janvier, 30 000 personnes ont défilé. Enfin dans le quartier ultra-chic de Leblon à Rio, une quarantaine de manifestants ont protesté pacifiquement devant le domicile du gouverneur Sergio Cabral. Certains y ont planté des tentes dans l’intention d’y camper, imitant les « Indignés » espagnols.

Les Brésiliens sont 75 % à soutenir le mouvement, selon un sondage de l’institut Ibope publié samedi par la revue Epoca. Le prix et la piètre qualité des transports en commun arrivent en tête des motifs de mécontentement (77 %), devant la classe politique (47 %) et la corruption (33 %). Les manifestants sont souvent très critiques envers les sommes colossales dépensées pour l’organisation de la Coupe Fifa des confédérations – qui se dispute jusqu’au 30 juin – et du Mondial en 2014. Mais le coeur des Brésiliens balance, entre ces critiques et leur amour viscéral pour le football. Ils approuvent à 67 % l’organisation du Mondial au Brésil, que la « Seleçao » a remporté cinq fois dans son histoire, alors que 29 % sont contre. L’onde de choc des protestations brésiliennes à atteint Hollywood : l’acteur américain Brad Pitt a renoncé à assurer lundi à Rio la promotion de son film World War Z en raison des événements en cours. « Toute l’équipe du film World War Z adresse son respect et sa considération au peuple brésilien dans ce moment d’inquiétude et de réflexion que traverse le pays », a indiqué dans un communiqué la Paramount.

http://dndf.org/?p=12610&utm_source=rss ... -au-bresil


Déclaration du Collectif Anarchiste Drapeau Noir – Membre de la Coordination Anarchiste Brésilienne (CAB)

Résistons à la hausse des tarifs !

Le pays est secoué par les manifestations dans la lutte pour les transports publics. Au début de la semaine il y a eu des manifestations massives à Belo Horizonte, Rio de Janeiro, Sao Paulo et des dizaines d'autres villes Le Congrès de Brasilia a été occupé par les manifestants, tout comme l'Assemblée Législative à Rio de Janeiro. A la date d'aujourd'hui, Porto Allegre, Goiania, Natal, Recife et d'autres villes ont déjà obtenu une réduction des tarifs, et les perspectives de victoires sont toujours vivantes dans d'autres villes.

La criminalisation de la protestation et la réponse brutale de la police ont été un des facteurs qui a renforcé les manifestations. Des centaines de camarades ont été arrêtésE puis relâchéEs après avoir payé un caution exorbitante, dans une tentative de faire taire et d'intimider les exigences populaires. La répression violente de la police a été l'étincelle pour le peuple, qui est comme un baril de poudre, et les manifestations sont de plus en plus massives..

Les secteurs réactionnaires te les médias, qui ont durement critiqué et criminalisé les manifestations, battent maintenant en retraite face à la détermination des gens dans la rue. Leur stratégie a été très claire : ils essaient de « dompter » les manifestations en prêchant le pacifisme, l'inertie et en proposant des programmes qui n'auront pas de réalisations concrètes.

Les gens n'étaient cependant pas endormis jusqu'à la semaine dernière. Aucun de nos droits ne nous a été offerts en cadeau – ils ont été conquis. Les capitalistes tirent des profits de la marchandisation des droits sociaux (santé, éducation, transports, etc...); et l'État et ses gouvernements sont le moteur de cet état des choses. Parler d'un « pays meilleur », d'un « meilleur usage des impôts » ou « s'opposer à la corruption » revient à faire fausse route, car c'est ignorer la nature réelle de l'État capitaliste. La corruption fait partie intégrante de ce système, qui a créé des lois pour maintenir la domination de la classe dirigeante. Ceux qui se plaignent de la violation des règles du jeu ne font, finalement, que légitimer la façon dont ce jeu fonctionne : ce n'est pas seulement la corruption qui est injuste, mais bien le système capitaliste dans son ensemble, basé sur l'exploitation et l'oppression de la classe ouvrière.

Nous devons réfléchir à nos priorités et lutter objectivement contre les problèmes que les gens rencontrent. Notre solidarité s'exprime pour celles et ceux à la base. Ainsi, nous entendons que nous ne sommes pas là pour chanter des hymnes et hisser le drapeau du pays: le nationalisme n'est qu'un instrument de réconciliation entre les classes, qui nous unit à nos ennemis sous le même bannière (les patrons de transport et le maire sont également brésiliens et « contre la corruption »).

Florianopolis a une longue tradition de lutte pour les transports, telle les «émeutes des rochets » de 2004 et 2005, au cours desquelles les luttes populaires ont également obtenu le retrait de la hausse des tarifs par l'action directe et grâce au gens qui étaient descendus dans les rues. Une culture de la revendication sur ce sujet est née dans cette ville, qui a culminé avec la défense du Tarif Zéro - un modèle où le transport public est gratuit, financé par les secteurs les plus riches de la société et sous contrôle populaire. La force des manifestations à travers le pays et la mesure dans laquelle le sujet est débattu en ville signifie que le Tarif Zéro est notre objectif stratégique, et il y a une possibilité réelle de le gagner.

Nous sommes dans les rues non seulement pour lutter pour le Tarif Zéro, mais aussi contre la criminalisation des exigences populaires, et en solidarité avec les luttes dans les autres villes ! Jour après jour nous allons construires nos outils d'organisation et accumuler de la force sociale, face à la violence d'un sytème qui exclut la plus grande partie de la population des richesses produites ; violence également d'un système qui même abondant ne réserve que la misère, la faim et la pénurie pour les pauvres, violence des expulsions et de la répression de la police qui résultent des travaux pour de grands évènements comme la Coupe du Monde et les Jeux Olympiques. Violence de la réalité à laquelle les gens sont soumis.

Il est temps de renforcer l'organisation des opprimés, à travers nos mouvements sociaux, les organisations de travailleurs et d'étudiants, les espaces communautaires et culturels. Seule leur articulation, basée sur l'indépendance de classe, est capable de créer force suffisante pour influencer la direction de la société. C'est essentiel pour parvenir à contenir les attaques de la classe dirigeante et accumuler les forces pour faire pencher la balance en notre faveur, pour progresser vers nos objectifs d'une société sans classe, de liberté et de justice. Les possibilités et les limites de manifestations dans le pays sont contestées: il est temps de descendre dans les rues!

Lutter, Créer, Pouvoir Populaire !


Coletivo Anarquista Bandeira Negra
Collectif Anarchiste Drapeau Noir – Membre de la Coordination Anarchiste Brésilienne (CAB)

Traduction : Coordination des Groupes Anarchistes - Secrétariat aux Relations Internationales

Related Link: http://www.cabn.libertar.org/
http://www.anarkismo.net/article/25767
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Re: Brésil

Messagede bipbip » 25 Juin 2013, 00:13

Communiqué FAG
http://www.anarkismo.net/article/25768

Répression et persécution de l’Etat Brésilien (Porto Alegre, Brésil).

La Police fédérale envahit le siège de la Federação Anarquista Gaúcha

Fédération Anarchiste Gaúcha – FAG

L’après‐midi du jeudi 20 juin 2013 , entre 12 et 15 agents non‐identifiés mais portant des gilets et des vestes de police et en se présentant comme des agents de la Police Fédérale sont entrés et ont perquisitionné l’athénée Batalha da Várzea, l’espace politique et social de la Fédération Anarchiste Gaúcha située Travessa dos Venezianso. Ils se sont également emparés d’une partie de notre matériel. Les agents n’ont pas montré d’ordre de perquisition aux voisins qui se sont inquiétés de savoir ce qui se passait. Par ailleurs, dans la matinée des agents, également cachés, ont tenté d’appréhender une camarade à son domicile.

La FAG est une organisation politique vieille de 18 ans. Au cours de ces années, nous ne nous sommes jamais cachés et nous avons toujours maintenu nos espaces publics dans lesquels nous réalisons de nombreuses activités d’ordre politique et culturelle ainsi que notre participation dans le champs populaire de la gauche Gaúcha et nationale. L’athénée est un espace où, tout au long de ces trois dernières années nous nous sommes tenus à ces activités, en maintenant une bibliothèque publique et en réalisant des activités périodiques.

Nous souhaitons rappeler aussi qu’en octobre 2009, notre ancien siège (situé à Lopo Gonçalves) avait aussi était envahi par la Police civile sur ordre du gouverneur de l’époque, Yeda Crusius, suite à une affiche sur laquelle nous la tenions pour responsable de la mort du militant du Mouvement des Sans Terres (MST) Elthon Brum à San Gabriel. À cette occasion, tout le matériel de notre siège avait été saisi, y compris les poubelles.
Cette fois, après les nombreuses « rumeurs urbaines » publiées par RBS1 nous accusant d’être des sociopathes, on nous accuse de planifier, avec l’aide de militants d’autre pays, l’emploi de tactique de guérillas urbaines : on voit là un motif très net pour semer la panique et instiguer la répression sur notre type de militance.

Ainsi, les provocations et mensonges développés par la presse réactionnaire ou la répression employée par les appareils policiers de l’état bourgeois ne sont pas des nouveautés pour nous. Depuis nos débuts en tant que courrant politique nous avons été la cible de l’acharnement répressif du patronat agissant mains dans la main avec l’Etat.
Durant plus d’un siècle, nous avons résisté ces lâches attaques, sans jamais baisser ni nos têtes, ni nos poings et ce n’est pas ce nouvel épisode qui affaiblira la combativité de notre militance.

Nous dénonçons enfin le gouvernement municipal, provincial et fédéral comme responsables de cette lâche attaque contre notre organisation. Il ne nous intimiderons pas et nous continuerons en employant tous nos efforts pour la construction d‘un peuple fort au sein d’un champs populaire combatif qui organise les opprimés de ce pays et leurs légitimes demandes.

No Pasarán !!!

À bas la répression contre ceux qui luttent !!!



Federação Anarquista Gaúcha – FAG ‐ 20 juin 2013


Image

«la FAG, c'est la Federaçao anarquista gaucha.
Gaucha ne veut pas dire gauche mais désigne les habitant-e-s du Sud du Brésil et tout spécialement celles et ceux qui Roi Grande do Sul, état (région) dont la capitale régionale est Porto Alegre.
La FAG fait partie de la coordination anarchiste brésilienne qui regroupe les organisations communistes libertaires d'une dizaine d'états et notamment à Sao Paulo, berceau de la contestation actuelle. Tou-te-s ces camarades font partie d'Anarkismo : http://www.anarkismo.net/
La FAG est impliquée dans le Mouvement des sans-terre, dans les luttes des sans-logis, étudiantes et des travailleurs-ses, mais aussi dans le mouvement des recycleurs-ses (métal, papier, carton, plus d'un million de personnes à l'échelle du Brésil ) qui permet de dégager un revenu pour les familles pauvres venues de la campagne depuis les années 90 en structurant des coopératives de production. Une partie de ce mouvement est lié au mouvement populatire (quartier, syndicats, gauche anticapitaliste et libertaire).»
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Re: Brésil

Messagede bipbip » 25 Juin 2013, 23:37

Bruxelles,
ce mercredi 26 juin 2013
la communauté brésilienne organise une manifestation en appui au mouvement, à 17h30, devant l'Ambassade du Brésil, 350 av. Louise, Bruxelles
Le Collectif Alternative Libertaire de Bruxelles y participera.


Brésil : la révolte, les anarchistes et les peuples indigènes
La Coordination anarchiste brésilienne (CAB) fait le lien entre deux aspects de la révolte au Brésil : dans les villes, la lutte pour un vrai service de transports, et plus généralement pour de vrais services publics ; dans les zones rurales, la lutte des peuples indigènes contre l’agro-business dévastateur et le plan IIRSA. Avec, en toile de fond, la gabegie liée au Mundial 2014.
Extrait d’un article de la CAB publié sur Anarkismo.net, le réseau communiste libertaire international : http://anarkismo.net/article/25742

La lutte n'est pas un crime !

Stoppons la répression des mouvements sociaux au Brésil !

Durant le premier semestre 2013, il y a eu des mobilisations du nord au sud du Brésil qui ont été confrontées à la réaction des gouvernements, de l’appareil répressif et des médias. Depuis les luttes pour la défense des transports publics dans la capitale, en passant par les grèves des chantiers du PAC (Plan d’accélération de la croissance) jusqu’aux résistances des peuples indigènes, toutes ces luttes ont été l’objet d’une criminalisation liée à l’organisation de la Coupe du monde de football.

La Coupe du monde arrive ! Mais en plus de ce méga-évènement, nous avons les projets pharaoniques du Plan d’accélération de la croissance (PAC) et de l’Initiative pour l’intégration des infrastructures régionales de l’Amérique du Sud (IIRSA) [1]. Ces politiques publiques perpétuent l’œuvre de 500 ans de massacres des peuples autochtones. Expropriations et expulsions se multiplient au profit des entreprises. L’argent du peuple brésilien est gaspillé. Dans les villes où aura lieu la Coupe, et même dans d’autres villes, on annonce la construction de bâtiments et autres édifices. […]

Transports publics et offensive populaire dans les villes

Chaque début d’année, le patronat des transports, en lien avec les pouvoirs publics, augmente scandaleusement les prix, alors que les transports sont de mauvaise qualité (inadaptés aux handicapés), fréquemment en retard et bondés. En outre, les travailleurs des transports sont surexploités.

Cette situation scandaleuse a conduit la jeunesse à s’opposer aux augmentations et à revendiquer un « pass gratuit » pour les étudiants et les chômeurs, et un autre modèle de transports, 100 % gratuits. […] Sur ce point, les récentes victoires Porto Alegre et à Goiânia sont l’exemple à suivre. […] La réduction du coût des transports collectif est une victoire de la rue et du peuple entraîné par la jeunesse. Loin d’être une mobilisation virtuelle, cette action a été le fruit d’un patient travail de mobilisation auquel nous avons modestement apporté notre contribution.

D’autres luttes pour la réduction des tarifs se sont multipliés au Brésil, tandis que la réaction conservatrice du gouvernement, des médias et des entreprises tentait de légitimer la répression des mouvements sociaux, avec des dizaines d’incarcérations et des poursuites judiciaires. […]

La résistance indigène contre l’agro-industrie

Plusieurs mobilisations des peuples indigènes ont marqué le premier semestre 2013, parmi lesquelles l’occupation de l’Assemblée nationale par près de 300 personnes […]. Il y a plus d’une centaine de propositions de lois contraires aux droits des peuples indigènes en examen à la Chambre des députés et au Sénat. Parmi celles-ci, on peut souligner la Proposition d’amendement de la Constitution (PEC) 215 […]. Si ce texte est appliqué, il donnera le pouvoir au Congrès de modifier la réglementation des terres des peuples indigènes, pouvoir qui était jusqu’à présent réservé à une organisation des peuples natifs. De nombreux députés souhaitent en effet mettre les terres indigènes au service de l’agro-industrie.

Une bonne partie du capitalisme brésilien, donc de la lutte des classes et des luttes indigènes, repose sur l’agro-industrie, basée sur la monoculture et l’exportation. Pour s’étendre, elle s’attaque aux exploitations familiales, expulse les travailleurs ruraux et vole les terres des peuples indigènes. Ce modèle concentre les richesses, génère de la misère, de la violence et de la pauvreté presque partout où il s’installe. A la campagne et dans les villes, il tue lentement les travailleurs qui consomment les produits empoisonnés par les pesticides. On constate également une augmentation du coût des produits alimentaires de base (riz, haricot et blé) qui représentent jusqu’à 70 % de la consommation du pays, mais seulement 30 % des terres cultivées, et cela en raison de la progression de la monoculture. […]

Du sud au nord du pays, nous sommes solidaires des luttes des peuples indigènes. Depuis les procès de résistance dans la communie de Maracanã à Rio de Janeiro, en passant par les luttes des Pitaguarys dans le Ceara ou encore les mobilisations des Guaranis et des Kaingangs dans le Rio Grande do Sul, nous sommes main dans la main avec les indigènes pour la défense de leur territoire et contre les impacts du plan IIRSA.

La solidarité vaut plus que des écrits ! Soyons solidaires de celles et ceux qui luttent !

Coordination anarchiste brésilienne, 19 juin 2013


[1] L’IIRSA a été lancée en 2000 par la Colombie, l’Équateur, le Pérou, la Bolivie, le Brésil, l’Argentine, le Paraguay, l’Uruguay, le Chili, le Venezuela, le Guyana et le Surinam. Il s’agit d’un projet d’intégration du capitalisme sud-américain, avec des conséquences sociales et environnementales désastreuses. Nous en avions parlé en 2006 dans l’article « Venezuela : Les deux visages du chavisme ».

http://www.alternativelibertaire.org/sp ... rticle5386
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Re: Brésil

Messagede bipbip » 29 Juin 2013, 05:15

communiqué d'Alternative Libertaire
A Porto Alegre, la police bâillonne nos camarades

Solidarité avec la Federaçao anarquista gaucha


Alors que le peuple brésilien est dans la rue pour dénoncer une classe politique qui préfère les grands projets du mondial 2014 à la lutte contre la pauvreté, nos camarades de la Federaçao anarquista gaucha (FAG), sont victimes de la répression.
Durant l’après-midi du jeudi 21 juin, 12 à 15 agents se présentant comme membres de la police fédérale ont perquisitionné l’athénée libertaire de la Federaçao anarquista gaucha (FAG) à Porto Alegre (état du Rio Grande do Sul au Brésil) et ont saisi une partie du matériel servant au fonctionnement de ce local dont les activités politiques et culturelles sont publiques. Il comprend une bibliothèque publique, accueille des débats et sert à l’organisation de nombreuses luttes

Après le gouvernement régional (en 2009), c’est le pouvoir fédéral qui s’en prend à une organisation qui dérange et essaye de la discréditer en essayant de la faire passer pour un groupe terroriste.

Cette opération comparable à celles menées dans un régime autoritaire intervient dans un contexte où l’état brésilien est en difficulté face à une contestation qui ne cesse de monter en nombre et en radicalité contre l’augmentation des prix, les dépenses ruineuses décidées pour le mondial de foot et les jeux olympiques et les expulsions de dizaines de milliers de personnes du fait de ces aménagements à la gloire de l’état et du capital. Ils et elles protestent également contre le manque de services publics, la corruption qui constitue la seconde nature de l’état et du capital, mais aussi l’homophobie alors que des députés de droite cherchent à faire adopter au parlement une loi assimilant l’homosexualité à une maladie.

Alternative Libertaire ->Brésil : la révolte, les anarchistes et les peuples indigènes

L’État brésilien et le Parti des travailleurs au pouvoir, ainsi que toute la classe politique voient leur pouvoir et leur légitimité de plus en plus contestés. Les militant-e-s de la FAG, mais aussi de la Coordination anarchiste brésilienne dont ils et elles font partie à l’échelle fédérale jouent un rôle actif dans ce mouvement contestation fort-e-s de leur insertion dans le mouvement populaire, dans la jeunesse et les entreprises. Ce n’est donc pas un hasard s’il constitue une cible pour l’état allié au grand capital brésilien.

Alternative Libertaire Brésil : le gouvernement PT cible les anarchistes à Porto Alegre

La répression, c’est précisément ce qui a entraîné la massification et la radicalisation du mouvement populaire de contestation au Brésil. En agissant ainsi l’état brésilien montre son vrai visage, celui d’un régime fruit d’une alliance entre un parti au pouvoir menant une politique de plus en plus conservatrice et libérale, le capital financier, le grand capital industriel et l’agrobusiness qui détruit forêts et agriculture vivrière brésilienne sur l’autel du profit.

Nous assurons les militant-e-s et militant de la FAG de notre solidarité, dénonçons les agissements de l’État brésilien pour ce qu’ils sont, c’est-à-dire la réaction d’une oligarchie souhaitant affaiblir par tous les moyens le mouvement populaire brésilien et appelons toutes les forces populaires, anticapitalistes et libertaires à faire bloc avec lui.

Nous exigeons l’arrêt des poursuites et des provocations de l’État fédéral brésilien à l’égard des militantes et militants de la FAG et appelons partout à la mobilisation en leur faveur.

Front social contre le fascisme, l’état et le capital

Libertaire, égalitaire, une révolution reste à faire

Alternative Libertaire le 26 juin 2013

• A l’heure où publions ce communiqué, le site de la FAG n’était plus consultable en ligne, « suspendu ». FAG http://www.vermelhoenegro.org/
http://www.alternativelibertaire.org/sp ... rticle5390
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Re: Brésil

Messagede bipbip » 30 Juin 2013, 09:39

Appel international à la solidarité et au soutien contre la persécution au Brésil de militants anarchistes et de la Federação Anarquista Gaúcha à Porto Alegre

Solidarité contre la persécution de la Federação Anarquista Gaúcha au Brésil

A Porto Alegre, le 20 Juin dernier, environ 15 officiers de la police civile ont attaqué l'Ateneo Batalha da Varzea, les locaux sociaux et politiques de la Federação Anarquista Gaúcha, sans mandat.

Dans cette ville, depuis le début de l'année, il y a eu des manifestations massives pour des revendications populaires en matière de transport public, de santé, d'éducation, de lutte contre la corruption, avec l'objectif de créer un changement social dans leur localité et leur pays.

C'est un pays où des milliers de gens sont descendus dans les rues pour dénoncer la pourriture généralisée et affirmer qu'il est nécessaire et urgent de tout changer. Confrontés à tant d'opulence des puissants, avec des stades construits pour la Coupe des Confédérations et la Coupe du Monde de la FIFA, confrontés à une telle répression subie, au déplacement et la militarisation des quartiers de la classe ouvrière, à une négligence presque totale en matière de santé publique et d'éducation, à l'usure et au vol que constitue - comme corollaire - le coût et la qualité des transports.

Et maintenant, ils cherchent à criminaliser la FAG, et à la rendre responsable de toute la colère et la fureur que la population du pays tout entier ressent. Ils cherchent à accuser la FAG, en disant qu'ils ont trouvé de la littérature anarchiste dans ses locaux. Mais que pensait-on trouver dans un local anarchiste ? La FAG est accusée d'être de connivence avec l'extrême droite, alors que son activité a lieu dans des espaces que la droite rejette, comme le comité de résistance populaire, le mouvement des collecteurs de déchets, le syndicalisme, le mouvement paysan, la lutte étudiante, des activités visant à impliquer d'avantage de camarades dans des pratiques à caractère libertaire.

Et il y a d'autant plus de choses qui séparent la FAG de ce qui a été son ennemi tout au long de l'histoire, comme le raid qui a eu lieu en 2009 sous les ordres du gouverneur Yeda Crusius, lorsque l'organisation anarchiste l'a rendue responsable de l'assassinat du militant Elton Brum.

Ainsi, elle s'est battu contre les puissants, ceux d'en haut et leurs alliés au pouvoir. Ce raid est avant tout idéologique, parce que c'est la persécution de nos idées qui en est le but principal. C'est ce qu'ils veulent effacer : toute perspective de révolte et de libération que nos luttes peuvent adopter, l'indépendance de classe, la démocratie directe, la construction du pouvoir populaire.

Nous exprimons donc notre plus grande préoccupation et attirons l'attention sur la question et nous resterons vigilant en répondant à cette situation par l'histoire de nos luttes!

A bas la répression du mouvement du peuple brésilien!
A bas la criminalisation de la FAG!
En avant avec ceux qui luttent!
Arriba los Que Luchan!



Approuvé par:
Columna Libertaria Joaquín Penina (Rosario, Argentine)
Columna Libertaria Errico Malatesta (CABA, Argentine)
Federación Anarquista Uruguaya (Uruguay)
Zabalaza Anarchist Communist Front (Afrique du Sud)
Federazione dei Comunisti Anarchici (Italie)
Federación Libertaria Comunista (Chili)
Unión Socialista Libertaria (Pérou)
Coordination des Groupes Anarchistes (France)
Organización Anarquista Socialismo Libertario (San Pablo - Brasil)
Libertäre Aktion Winterthur (Suisse)
Miami Autonomy & Solidarity (États-Unis)
Federación Anarco Comunista (Argentine)
Autogestión Oscar Barrios (Buenos Aires - Argentine)
Convergencia Libertaria (Valparaíso - Chili)
Gisela Gaeta - actriz - (Buenos Aires - Argentine)
Red Libertaria Estudiantil (Valparaíso - Chile)
Dr Alejandro Horowicz, titular de "Los cambios en el sistema políticomundial", Sociologia, Universidad de Buenos Aires (Argentine)
Osvaldo Bayer (Buenos Aires - Argentine)
Sala Alberdi (Buenos Aires - Argentine)
Pueblos, Barrios y Colonias en Defensa de Atzcapotzalco (Mexique)
Luciano Andrés Valencia, écrivain et historien (Rio Negro - Patagonie Argentine)
Mb12 de Agosto (Claypole - Glew - Argentine)
Salvemos al Iberá (Corrientes - Argentine)
Martín Jaime (Argentine)
Analia Casafu, Ruben Saboulard, Angela Morin, Comision de Coordinacion de las ASAMBLEAS DEL PUEBLO (Argentine)
Sociedad de Resistencia Oficios Varios San Martín adhéré à la FORA - AIT (Argentine)
FOB - Federación de Organizaciones de Base, Córdoba, Rosario , Buenos Aires , José C. Paz, Berazategui, Almirante Brown, Florencio Varela, Valentin Alsina, Lanus, Lugano, La Matanza, Lomas de Zamora (Argentine)
Prairie Struggle Organization (Canada)
Workers Solidarity Alliance (États-Unis)
Frente Estudiantil y Social de Zaragoza (État espagnol)
Federação Anarquista do Rio de Janeiro (Brésil)
Alternative Libertaire (France)
Confederación General del Trabajo - CGT (État espagnol)
Iniciativa Socialista de Izquierdas (Andalucía , Catalunya, Extremadura, Madrid, Aragón, Castilla Y León ,etc – État espagnol)
Kasandrxs, Feministas Libertarias (Neuquén – Argentine)
USI (Italie)
CIB UNICOBAS (Confederazione Italiana di Base)(Italie)


http://www.anarkismo.net/article/25795
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Re: Brésil

Messagede bipbip » 03 Juil 2013, 23:08

Interview de l'OASL(Organização Anarquista Socialismo Libertário) sur la protestation au Brésil
en anglais (et portugais et italien) : http://www.anarkismo.net/article/25852
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Re: Brésil

Messagede bipbip » 08 Juil 2013, 06:08

Appel à la grève le 11 juillet
LA LUTTE CONTINUE AU BRÉSIL !

Cette fois-ci, ce sont directement LES TRAVAILLEURS qui en prennent l’initiative.

Les manifestations habituelles seront donc accompagnées d’un blocage général de l’économie, en particulier capitaliste.

En effet, TOUTES LES CENTRALES SYNDICALES, ensemble, prononcent le mot d’ordre de GRÈVE pour le JEUDI 11 JUILLET 2013 prochain. Celle syndicale et populaire, la CSP-Conlutas, fait partie des pionniers de cette nouvelle phase.

Les revendications sont encore les mêmes (voir notre message du 25 juin passé) : le gouvernement Roussef, n’ayant prêté attention qu’à celle concernant l’augmentation du tarif des transports, n’a fait que proposer un referendum bidon comme sortie de crise, referendum qui n’effleure qu’un seul des aspects, la logique de fonctionnement des partis politiques, sans même vraiment s’attaquer à la corruption qui gangrène le système et qui était précisément une des principales pratiques contre laquelle la rue s’était déjà clairement prononcée. Mystification politique donc qui, en fait, est présentée pour mieux servir le Parti des Travailleurs (PT) aux prochaines élections présidentielles.

“Ce ne sera cependant qu’un premier pas dans une lutte qui s’annonce très longue” clarifient les organisateurs, conscients qu’ils sont tous des enjeux de haute envergure que cette confrontation met sur table : ce que en fait le gouvernement se refuse de reconnaître, c’est précisément la profondeur de cette crise structurelle et de classe que le peuple du Brésil, parmi d’autres sur la planète, met aujourd’hui au grand jour.

En face de cette évidence, le gouvernement et ses vils serviteurs prédisent un “Coup d’État de la droite”, prétexte que fustigent les organisateurs étant donné, justement, que le caractère de classe qu’apporte maintenant le mot d’ordre des travailleurs, ôte toute confusion ou autre récupération malsaine.

La présence d’abord au sein de mobilisations populaires et maintenant la PRISE DE DIRECTION DES TRAVAILLEURS apportera donc à cette mobilisation profonde la clarté suffisante pour se proposer alors non pas de critiquer la politique réactionnaire de ce gouvernement mais d’affronter ouvertement son essence même, ceci afin d’avancer vers l’éclatement de ce verrou macabre que les gouvernements nationalistes-populistes ont pour tâche d’occulter.

VAMOS A LUTA !


http://www.cnt-so.org/LA-LUTTE-CONTINUE-AU-BRESIL

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Re: Brésil

Messagede Blackwater » 08 Juil 2013, 22:15

Alternative Libertaire a écrit:Entretien avec l’OASL

Brésil : « Dans l’imaginaire social, occuper la rue est devenu un moyen de faire de la politique »

L’Organisation anarchiste socialisme libertaire (OASL) [1] a participé aux luttes de juin 2013 contre l’augmentation des transports à São Paulo et dans ses environs – Mogi das Cruzes, Marilia et Franca – qui ont entraîné un vaste mouvement social dans le pays. Les autres organisations liées à la Coordination anarchiste brésilienne (CAB) ont de même, dans d’autres États, contribué aux luttes. Début juillet, deux militants de l’OASL, Pablo Pamplona et Thiago Calixto, ont répondu aux questions de notre camarade sud-africain Jonathan Bane (Zabalaza Anarchist Communist Front).

Jonathan Bane : Comment les mobilisations ont-elles démarré ? Comment et par qui sont-elles organisées ?

Pablo Pamplona et Thiago Calixto : Les semaines précédentes, il y a eu plusieurs luttes significatives, comme la grève enseignante de l’État de São Paulo, qui a mobilisé des milliers de personnes en manifs, mais qui était sous le contrôle d’un syndicat proche du pouvoir. Une autre lutte importante est celle de l’université estadual paulista (UNESP) qui est en grève depuis plus de deux mois, avec des occupations et des barrages routiers à Marilia, sur des revendications larges comme le titre de séjour étudiant, l’égalité par rapport aux autres universités publiques, pour une politique de quotas sociaux et raciaux et contre la sélection au mérite à l’entrée de l’université. Les militantes et les militants de l’OASL ont aidé à construire ces luttes.

Et puis on voit d’autres luttes significatives, au niveau communautaire, syndical, agricole et étudiant, qui ont aidé à faire partir la mobilisation populaire. Notamment, sur le bidonville du Moinho, l’action des gens expulsés de leurs maison à cause de la spéculation immobilière et de la préparation des méga-événements [2]. Ces mouvements ont certainement aidé à entraîner la population dans les rues.

La lutte contre l’augmentation du titre de transport est organisée, depuis 2006, par le Mouvement Pass libre (MPL). Ce mouvement, avec lequel l’OASL a une grande affinité, garde un caractère autonome et combatif. Il construit ses luttes dans l’indépendance, et privilégie une participation horizontale et généralisée. Ils n’utilisent pas de sono, les discours sont toujours prononcés sous forme de « bouffon » (quelqu’un crie les informations et les personnes autour répètent ses mots pour que le plus de gens possible puissent entendre), et ils essaient d’éviter les manifs passives. Cette forme de mobilisation, caractéristique des luttes contre l’inflation, a séduit la population, qui, à notre avis, en a marre des mobilisations de la gauche traditionnelle, sous forme de podiums et de discours usés. La désobéissance civile, l’action directe et le travail à la base ont été des pratiques caractéristiques du mouvement. En même temps, dans les manifs, le rejet des partis a été, en grande partie, instrumentalisé par les conservateurs et les nationalistes, voire par l’extrême droite, et a fini par englober la gauche dans son ensemble, donc y compris les mouvements sociaux et syndicaux. Cela ne peut que nous préoccuper. Les grands médias ont contribué à cette avancée des forces conservatrices et à l’affaiblissement de la revendication sur les transports.

Jonathan Bane : Les protestations contre l’augmentation des tarifs sont assez habituelles au Brésil. Pourquoi est-ce que ce qui se passe à São Paulo est différent ?

Pablo Pamplona et Thiago Calixto : À la fin de la dernière mobilisation contre l’augmentation du transport, en 2011, le MPL a voulu élargir en lançant la campagne Tarifa Zero. La question du transport public a été posée de manière plus politique, en lien avec la gestion des ressources publiques, du droit de la ville. Le MPL a défendu un vrai service public de transports, qui devrait être, au même titre que la santé et l’éducation, garanti et indexé sur les revenus : ceux qui ont beaucoup paient plus, ce qui ont moins paient moins, ceux qui n’ont rien ne paient pas. Cette campagne du MPL a, durant deux ans, favorisé une discussion politique interne et un travail extérieur dans les écoles et les collectivités, qui semble avoir été très positif. Pour nous, cela a contribué à former des militantes et des militants capables de construire une mobilisation à la fois plus large et plus radicale. Mais personne n’avait imaginé que la qu’elle prendrait une telle ampleur, et échapperait en grande partie, à ses initiateurs.

Un autre facteur qui a pu être important, c’est que depuis huit ans et pour la première fois dans les luttes sur les transports à São Paulo, nous avons un préfet issu du parti des travailleurs (PT, le parti de gauche au pouvoir depuis 2003). Du coup, la lutte a aussi attiré les conservateurs et la droite, pour affaiblir le préfet et, par ricochet, le gouvernement fédéral.

Le rôle de la presse a été fondamental. Au début, elle était contre le mouvement. Mais à mesure qu’il s’amplifiait et subissait une répression qui a également touché les journalistes, la presse a changé de position. Elle encourage néanmoins le civisme, le pacifisme, le patriotisme, et criminalise tout ce qui est plus radical. Les réseaux sociaux [3], qui ont permis de diffuser largement des images et des vidéos des manifs, ont sans doute beaucoup compté aussi.

Jonathan Bane : Dites m’en plus sur le rôle des réseaux sociaux.

Pablo Pamplona et Thiago Calixto : Rien n’aurait été possible sans les années de construction du mouvement, ou sans la révolte contre la répression d’État. Cependant, les réseaux sociaux ont joué un rôle fondamental. Facebook est un outil important pour le MPL, et sa source de diffusion principale. La convocation aux manifs a été faite grâce aux événements Internet, et les notifications ont permis de donner des informations sur la lutte et principalement pour démentir les mensonges de la presse officielle. À la première manif, il y avait déjà 5 000 personnes, avec une couverture en direct du principal journal télévisé du pays. Idem pour les actions suivantes : les grands médias ont continué de parler de la lutte. Au début, les protestataires étaient traités de vandales, de jeunes voyous… Alors tout le pays s’est mis à parler des manifs. Sur les réseaux sociaux, on partageait des vidéos et infos qui contredisaient les versions officielles et la répression, plutôt que de faire peur, a incité à la révolte et. À São Paulo, le gouvernement a été dur, en envoyant des troupes de choc. Cependant, les sous l’influence des médias, de nombreux manifestants ont commencé à condamner tout acte de violence, et le « pacifisme » a pris de l’importance.

Pour nous, les faits récents confirment ce que les anarchistes défendent depuis toujours : il ne suffit pas que le peuple soit dans la rue, il faut qu’il prenne le pouvoir, par la base, avec son propre rythme et sa propre organisation (autogestion), et non par les moyens institutionnels mais par la construction d’organes participatifs et populaires. Pour ça, le travail de base est essentiel. S’il n’y a pas de préparation préalable, les discussions politiques restent abstraites et noyautées par des organisations extérieures. Dans le cas présent, par les grands capitalistes et par l’État.

Une grande partie des gens qui vont dans la rue n’ont pas participé aux discussions politiques. Du coup, ils ont spontanément reproduit ce qui est promu par l’idéologie dominante. La lutte s’est mis à charrier des thèmes portés par la droite, comme la « fierté d’être brésilien », la baisse des impôts et l’arrêt de l’impunité.

Les réseaux sociaux ne suffisent pas, et ne remplacent en aucune façon l’organisation populaire et un travail de longue haleine à la base. La gauche devra s’en souvenir. Cependant, les réseaux sociaux ont amené beaucoup de gens qui s’informent par ce biais.

Jonathan Bane : Au-delà des transports, quelles sont les questions sociales qui sont évoquées ?

Pablo Pamplona et Thiago Calixto : Le MPL affirme que payer pour les transports c’est du vol, puisque c’est un service public qui devrait être gratuit. La question de la mobilité urbaine est pour le MPL liée à d’autres droits essentiels, comme la santé, l’éducation ou la culture. Pour le MPL, le droit de circuler n’est pas que le droit de se rendre au travail. Le droit à utiliser tout ce que la ville peut offrir est une revendication centrale et profonde, ainsi que la décriminalisation des mouvements sociaux, qui devrait gagner en force avec l’arrivée de la coupe du monde de foot.

Cependant, nous avons peur qu’une lutte pour tout se termine par la conquête de rien. Nous revendiquons donc en priorité la baisse des tarifs. Quand ce sera gagné, la lutte pourra avancer vers l’étape suivante, et grâce à des victoires de court et moyen terme, le mouvement pourrait se renforcer. C’est un point de vue partagé par toute la gauche.

D’autres revendications peuvent toutefois se greffer sur celle de baisse des tarifs. Certaines sont portées par la gauche, comme la gratuité ou la fin de la répression des mouvements sociaux, la lutte pour les droits etc. D’autres émanent de la droite la plus conservatrice, ou d’une partie des gens qui sont dans la rue. L’immensité des manifs peut donner à croire que le Brésil est en train de changer, et il y a alors une envie d’exiger tout ce qui passe par la tête. Pour notre courant militant, qui cherche à construire des luttes populaires autonomes et combatives, il faut pousser la lutte à rester dans sa continuité.

Jonathan Bane : Quel est le profil des manifestantes et des manifestants ?

Pablo Pamplona et Thiago Calixto : Les forces se composent plus ou moins ainsi : 1) un secteur autonome et combatif, lié au MPL, qui est fort et a initié la lutte ; 2) un secteur plus traditionnel de la gauche, avec des partis et mouvements qui ont participé de manière significative dès le début des manifs ; 3) une majorité de gens qui n’avaient jamais manifesté, assez marqués par l’idéologie dominante, et dont le rejet des partis se traduit par un rejet global de toute la gauche ; 4) un secteur, sans doute minoritaire, qui réunit l’extrême droite stipendiée par les capitalistes et les grands propriétaires terriens. Ce qu’on ne discerne pas encore vraiment, c’est dans quelle mesure les nouvelles et nouveaux manifestants vont adhérer à une lutte de classe combative et autonome des partis politiques et de l’État.

En terme de classes sociales, on a surtout des gens passés par l’Enseignement supérieur. Il y a aussi des travailleuses et des travailleurs issus des banlieues populaires, en majorité extérieurs à la gauche organisée. En périphérie des villes, il y a eu des mobilisations plus indépendantes et autonomes, populaires et portant des revendications plus à gauche qu’en ville. Peut-être qu’il faut chercher un second souffle, pour ceux qui cherchent à construire une alternative fondée sur le pouvoir populaire.

En termes numériques, il y a eu plus d’un million de personnes mobilisées dans tout le pays (0,5 % de la population). À São Paulo, nous sommes parvenus à des centaines de milliers en quelques jours.

Jonathan Bane : De façon générale, comment la population a-t-elle réagi à la répression et aux accusations de vandalisme ?

Pablo Pamplona et Thiago Calixto : Les réactions n’ont pas été monolithiques. Aux premières manifs, certains taxaient les manifestantes et les manifestants de vandalisme. D’autres disaient que les manifs étaient pacifistes et dénonçaient la violence d’État. Cependant, à cause de la manipulation des médias et du manque de préparation de la gauche pour répondre aux accusations, un grand nombre assimilent aujourd’hui toute action radicale à du vandalisme. Cela a tendance à diviser les manifestants entre violents et pacifistes.

Dans certains cas, le gouvernement essaie de mettre la violence sur le compte des anarchistes, comme dans l’État de Rio Grande do Sul avec la perquisition du siège de la Federação Anarquista Gaúcha (FAG). On a voulu rendre la FAG responsables non seulement des actes de vandalisme, mais aussi d’avoir aidé les initiatives de la droite. C’est absurde.

La violence est propagée quotidiennement par le système. Elle est quotidienne, à cause de la précarité du réseau de transports. La violence, c’est de mourir dans une file d’attente à l’hôpital public ; c’est l’éducation qui est donnée dans les écoles publiques ; c’est l’exploitation au travail. Il faut que cela soit clair. Le capitalisme est un système ancré dans la violence. Nous sommes violentés tous les jours. Et quand le peuple proteste, se mobilise, il est à nouveau violenté par l’État. La violence des manifs est une réponse à cette situation.

Les dernières manifs à São Paulo ont été le théâtre de violences causées par l’extrême droite, qui a poussé des inconscients contre les partis, les mouvements sociaux et la gauche organisée, avec des discours et des attitudes fascistes. Beaucoup de « partisans de la non-violence » ont approuvé cela, et les médias l’ont passé sous silence.

Jonathan Bane : Et dans les autres villes, quelles sont les caractéristiques des manifs ?

Pablo Pamplona et Thiago Calixto : Nous avons l’impression qu’il y a moins de conservateurs qu’ici. La ressemblance est surtout dans l’ampleur de la mobilisation. Le MPL existe au niveau fédéral, dans certaines villes et États où la mobilisation s’est développée. Il a participé à des fronts de lutte contre l’augmentation des tarifs, et cela a contribué à construire cette gauche indépendante et combative. Les victoires sur les tarifs à São Paulo, à Porto Alegre et à Rio de Janeiro – sans parler des autres régions – ont contribué à l’amplification de la mobilisation.

Jonathan Bane : Le Brésil accueille actuellement la Coupe des confédérations. L’année prochaine il accueillira la coupe du monde et, en 2016 les Jeux olympiques auront lieu à Rio. Quel est l’impact social de ces mégas événements ?

Pablo Pamplona et Thiago Calixto : Dans les médias, la présidente Dilma Rousseff a affirmé à la fois que le Brésil mérite une grande coupe du monde, qu’elle soutient les manifs pacifistes, et qu’elle sera intransigeante avec les émeutes. De nouvelles lois contre le « terrorisme » surgissent. C’est évident que l’impact de ces événements est contraire aux intérêts du peuple. Politiquement, cela renforce le pouvoir et ses figures, son union avec les grandes entreprises et les spéculateurs.

Après la confirmation de ces événements, le nettoyage social a gagné du terrain. Les promoteurs ont fait des bénéfices comme jamais du fait de la spéculation, et ils financent des partis libéraux. Plusieurs favelas ont subi des incendies criminels, avec l’objectif limpide de nettoyer la ville pour les touristes. À São Paulo, les toxicomanes ont subi des internements policiers. À Rio, il y a un processus que les flics et les médias appellent « pacification » : c’est l’argument pour installer la police dans les favelas et pour « nettoyer » et assassiner.

Les médias, avec la bourgeoisie et les militaires, utilisent également les méga-événements pour propager le nationalisme, qui avait reculé depuis la fin de la dictature militaire.

Jonathan Bane : Quel est le lien entre les mobilisations actuelles et ces méga-événements ?

Pablo Pamplona et Thiago Calixto : Le mouvement social est parti des tarifs de transports, mais quand d’autres revendications sont sorties, la question de la coupe de foot est devenue centrale. Les gens ont mis en cause l’investissement public dans ces méga-événements, alors qu’il faudrait investir dans l’éducation, la santé, les transports, etc. Ça a sans doute contribué aux manifs. Depuis le début, le MPL a soutenu le mouvement Copa para quem ? (« La Coupe pour qui ? »), qui pose ces question. Il été rejoint en cela par le Mouvement des travailleurs sans toit (MTST), qui pointe les conséquences du Mondial sur l’habitat et la spéculation immobilière.

Jonathan Bane : La révolte en Turquie a-t-elle une influence ? Et le Printemps arabe ?

Pablo Pamplona et Thiago Calixto : Ces révoltes nous donnent le sentiment que des choses sont possibles. Voir d’autres peuples se lever ne peut qu’inviter les travailleuses et les travailleurs à descendre eux aussi dans la rue pour revendiquer des droits. Cela nous rappelle toute ce que nous avons encore à gagner. Mais, en 2011, lors du dernier mouvement contre l’augmentation des tarifs, il y avait déjà ces peuples qui se battaient et on n’avait pas mobilisé comme c’est le cas aujourd’hui. Il peut y avoir une influence inconsciente ou symbolique, surtout pour les militantes et les militants, mais sans doute moins pour les gens qui sortent dans la rue.

Jonathan Bane : Qu’est-ce qu’on peut faire, de l’étranger, pour soutenir votre lutte ?

Pablo Pamplona et Thiago Calixto : Parler de ces manifs et montrer sa solidarité, en manifestant dans son pays. Divulguer et propager est toujours utile. L’autre chose importante, c’est de soutenir la lutte contre la répression que les anarchistes subissent partout dans le pays, notamment la FAG, et les autres luttes en cours comme celle de l’UNESP, et, au-delà, les autres mouvements populaires brésiliens.

Jonathan Bane : Vous voulez ajouter quelque chose ?

Pablo Pamplona et Thiago Calixto : Nous voulons rappeler l’importance d’un travail de terrain continu et organisé. L’image de centaines de personnes occupant spontanément les rues rend optimiste sur la possibilité de mobilisations concrètes en-dehors des urnes. Dans l’imaginaire social, occuper la rue est devenu un moyen de faire de la politique. Cependant, il ne faut pas tordre la réalité, et croire que c’est l’unique moyen de faire de la politique. La droite essaie de construire l’idée que toute organisation politique est intrinsèquement opportuniste et corrompue, et que le travail à la base est inutile, puisque, comme le chantent les manifestantes et les manifestants, « le peuple s’est réveillé » (quand s’était-il endormi ?).

La rue est un outil fondamental pour que la lutte devienne publique, mais ce n’est pas là que s’y font les débats et la formation politique. C’est dans la lutte quotidienne, dans les mouvements sociaux, étudiants, syndicaux, communautaires, que le peuple construit le pouvoir nécessaire pour la conquête de son émancipation.

Ce que nous voyons aujourd’hui c’est que si, d’un côté, la gauche a le potentiel pour mobiliser, plusieurs de ses modes d’actions sont obsolètes. C’est nécessaire, selon nous, d’encourager le travail à la base et d’adopter une stratégie qui permette ce projet émancipateur. Selon nous, il faut être dans les mobilisations, dans les mouvements populaires, pour stimuler la lutte des classes, la combativité, l’indépendance, la participation directe ; en somme, pour construire le pouvoir populaire. Nous ne devons pas abandonner la lutte symbolique.

Un point crucial : ce potentiel de mobilisation doit être converti en une force sociale qui contribue au projet d’une autre société ; et cela ne passe pas par les voies institutionnelles ou par des accords avec les capitalistes. Le peuple a besoin d’une alternative qui lui soit propre. S’il n’y a pas d’organisation populaire, les luttes continueront à enregistrer des défaites.

En tant qu’anarchistes, nous pensons que cette organisation sera mieux préparée si elle est construite du bas vers le haut, avec une base forte et capable de luttes victorieuses. Nous vivons un moment historique, d’un revirement dans l’état de mobilisation de la population. Nous avons une avance quantitative immense pour la lutte, et si nous voulons avancer, nous devons nous focaliser sur le travail de terrain grâce auquel nous pourrons, dans la lutte quotidienne, apprendre de nos erreurs et de nos victoires.

Propos recueillis par Jonathan Bane (ZACF)

Traduction française par Auréline (Alternative libertaire Toulouse)

[1] L’OASL est membre du réseau communiste libertaire international Anarkismo.net

[2] La coupe du monde de football de 2014.

[3] Facebook, Twitter, Tumblr…

Publié le 8 juillet 2013 par Secrétariat international

http://www.alternativelibertaire.org/sp ... rticle5414
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Re: Brésil

Messagede bipbip » 18 Juil 2013, 23:10

Un dossier sur site de l'OCL
Quelques éléments sur la situation au Brésil
Les manifestations de masse qui ont secoué le Brésil traduisent un mécontentement profond et grandissant de la population par rapport à ses conditions de vie. Dans un pays gouverné par la gauche depuis une décennie, c’est tout le panorama politique qui se trouver bouleversé.

Avec aussi l’émergence de nouvelles luttes urbaines, l’irruption d’une nouvelle génération de mouvements et d’activistes, plus adeptes de l’action directe, du travail de proximité, des modes d’organisation souples et assembléaires que des structures bureaucratiques traditionnelles de la gauche qui, en outre, soutiennent ouvertement le gouvernement, se sont intégrées à l’appareil d’État et ont partie liée avec les multinationales brésiliennes.

Les textes de Raúl Zibechi qui nous publions ont été écrits pour différents supports et différents lecteurs, en Uruguay, au Mexique, au Pays basque sud… Ce sont des articles de presse pour la plupart, avec les limites et contraintes de ce genre d’exercice. Ils comportent donc quelques répétitions inévitables. Cependant, selon le moment ou le sujet principal abordé, tel ou tel aspect est plus particulièrement mis en avant.
Bien sûr, ces textes ne sont pas exhaustifs. Et d’ailleurs pour l’instant, peu le sont tant la situation brésilienne est mouvante, où de nombreuses initiatives locales de mobilisations ont été prises dans la foulée des grandes manifestations du mois de juin (y compris dans des régions très reculées comme par exemple dans la ville de Tefé dans l’Amazonie) et à propos desquelles les informations sont difficiles à collecter dans un pays aussi gigantesque.

Une chose est sûre, il y a un avant et un après juin 2013 au Brésil. Pratiquement partout, les revendications ont été satisfaites : les augmentations du prix des transports publics ont été annulées. Les autorités locales qui avaient cru pouvoir résister à la vague de contestation se sont retrouvées avec des occupations de mairie ou de parlements locaux… Et finissent par lâcher.

D’autres revendications surgissent en particulier contre les violences policières, surtout après l’attaque de la Police Militaire (PM) du Compexo do Maré, à Rio [un ensemble de 13 favelas et 130.000 habitants au nord de Rio, à deux pas de l’aéroport], qui s’est soldée par la mort de 13 habitants, tombés sous les balles, réelles, pas en caoutchouc, du tristement célèbre Bataillon des Opérations Spéciales (BOPE) de la PM. Une campagne démarre pour demander la démilitarisation de la police, le démantèlement de la PM qui date de la dictature.
Pendant ce temps, le Mouvement des personnes Affectées par les Barrages (MAB) se mobilise dans différentes localités dans le Goiás, le nord du Minas Gerais, le Pará et ont occupé récemment le chantier de Belo Monte comme l’avait fait plusieurs centaines d’Amérindiens il y a quelques semaines.

Au sommaire

La rébellion des vingt centimes, 21 juin

Pourquoi la Coupe du monde provoque l’indignation, 20 juin

L’automne du progressisme, 1er juillet

La fin du consensus luliste, 7 juillet

La lente construction d’une nouvelle culture politique au Brésil, 10 juillet

Le retour du mouvement social, 12 juillet

Les multinationales brésiliennes et Lula, 7 avril

Sur les opérations de métropolisation et de restructuration urbaine au Brésil actuellement, on peut se reporter au texte de Zibechi Rio de Janeiro : De la Ville Merveilleuse à la Cité des Affaires inséré dans l’article ‟Métropolisation, méga-évènements et accumulation par dépossession” consultable ici : http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article1300
http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article1394
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Re: Brésil

Messagede bipbip » 05 Aoû 2013, 11:17

Front Indépendant Populaire : au Brésil la lutte continue !

Front Indépendant Populaire

Les revendications du Front :

Dehors Cabral et la Farce électorale

Pour la fin de la violence policière
. fin de la Police Militaire
. fin des occupations militaires des Favelas
. fin do CEIV

Droit des citoyens
. tarif zéro pour toute la population
. fin des expulsions et des déménagements forcés
. logement, santé et éducation

Droit aux ressources naturelles
. Pour la fin des enchères du pétrole et pour le contrôle de la production par les travailleurs
. non à la construction de la 3e piste de l’aéroport Galeão.
. dehors TKCSA

Il est nécessaire de poursuivre et d’unifier les mobilisations populaires. Après plusieurs manifestations, nous ne voyons aucune proposition réelle et compatible avec les exigences radicales de la rue. L’Etat brésilien décadent, représenté par ses gouvernants anti-peuple, on proposé à la lutte populaire une seule réponse : la répression. Nous avons vue des blindés dans les rues, des manifestants encadrés par des milices, des policiers sans identification et infiltrés, l’Armée avec le pouvoir de la police, la création d’une Commission illégale pour enquêter le dénommer « Vandalisme » et une série d’autres crimes d’Etat. Malgré cela la police continue à tuer dans les Favelas comme le massacre à Maré et avec la disparition de Amarildo.

Pour que la lutte puisse continuer nous devons plus que jamais nous organiser. L’objectif du Front Indépendant Populaire, que nous sommes entrain de construire, est d’unifier les mouvements, collectifs, les organisations et individus qui sont là depuis le début, et qui défendent le chemin de l’indépendance et de la combativité. Nous ne pouvons accepter que notre lutte soit réappropriée par des groupes politiciens avec des objectifs électoraux, qui en même temps criminalisent la résistance active du peuple et reproduisent le discours de la presse bourgeoise sur le ‘vandalisme’. Nos mots d’ordre de : Cabral et la farce électorale dehors !, contre la violence policière, pour les droits de citoyens et pour que les ressources naturelles aillent au peuple, nous pourrons être garanti par la lutte dans la rue.

Cela ne sera pas à travers les urnes ou à travers un quelconque candidat que nous atteindrons nos objectifs, mais seulement par le travail de base et d’action directe.

Vive la lutte populaire !

Organisations qui intègrent et appuient le Front :

Movimento Estudantil Popular Revolucionario (MEPR)

Organisazação Anarquista Terra e Liberdade (OATL)

Frente internacionalista dos Sem-Teto (FIST)

Unidade Vermelha

Comitê de apoio ao jornal A Nova Democracia – RJ

Rede Estudantil Classista e Combativa (RECC)

Movimento Feminino Popular (MPF)

Coletivo Inimigos do Rei (UERJ)

Coletivo Lênin

Frente Nacional dos Torcedores (FNT)

Rede de Comunidades e Movimentos contra a Violência

Ocupa Cabral

Anonymous Rio
http://www.paroleslibres.lautre.net/spi ... rticle1104
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Re: Brésil

Messagede Pïérô » 20 Aoû 2013, 00:22

Brésil : appel à une journée de paralysie nationale le 30 août

Comme nombre de pays, le Brésil a beaucoup de richesses, mais les travailleurs/euses ne bénéficient pas de ce qu'ils et elles produisent. Dix ans après l’arrivée du Parti des Travailleurs au pouvoir, les conditions de vie du peuple brésilien ne se sont guère améliorées ; il n’en n’est pas de même pour les profits des grandes entreprises et des banquiers. Les moyens pour la santé et l’éducation publiques demeurent très insuffisants ; les besoins de logements sont énormes, la réforme agraire est une urgence. A l’inverse, les privatisations se poursuivent, la corruption demeure.

Pour tenter de répondre aux manifestations qui ont secoué le pays en juin, le gouvernement fédéral a annoncé des aménagements du régime actuel ; mais cela ne répond pas aux revendications populaires :
. Amélioration de la qualité des transports en commun, et baisse de leur prix.
. 10% du Produit Intérieur Brut pour l'éducation publique.
. 10% du budget pour la santé publique.
. Réduction du temps de travail.
. Augmentation générale des salaires.
. Gel des prix des denrées alimentaires et des tarifs des services publics.
. Arrêt de sous-traitance et la précarisation du travail.
. Réforme agraire, pour donner la terre à celles et ceux qui la travaillent.
. Egalité des droits, notamment entre les femmes et les hommes.
. Non paiement de la soit disant « dette », externe et interne, que réclament
banquiers et spéculateurs. 750 milliards de dollars du budget annuel seraient
ainsi disponibles pour améliorer les services publics !

Une rupture est nécessaire. La répartition des richesses produites par les travailleurs et les travailleuses est au coeur du problème, au Brésil comme ailleurs. L’appel à la grève et aux manifestations du 30 août s’inscrit dans ce processus.

http://www.cspconlutas.org.br http://www.cut.org.br http://www.fsindical.org.br http://www.mouvementsansterre.wordpress.com

http://www.solidaires.org/article12420.html / http://www.solidaires.org/IMG/pdf/2013_ ... nal_60.pdf
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
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Re: Brésil

Messagede bipbip » 07 Oct 2013, 06:28

Répression contre la FAG encore

Nouveau raid policier contre les locaux de la FAG.

Le Gouvernement Parti des travailleurs (PT - Partido dos Trabalhadores) du Rio Grande del Sul (Bresil) mène une chasse aux sorcières et s'en prend aux domiciles et aux locaux publics d'organisations gauchistes et de mouvements sociaux.
Dans l'après midi du mardi 1er octovre 2013, l' Ateneu Libertário A Batalha da Várzea, qui est utilisé à des fins politiques et sociales par la Federação Anarquista Gaúcha (FAG) a été attaqué pour la seconde fois par les forces répressives du gouvenement PT de Tarso Genro. La porte des locaux a été fracassée et l'intérieur et les équipements ont été retournés.
Sur une table un message a été laissé qui disait « je suis passé par là et la porte était ouverte. Je voudrais participer à la FAG »
La journée de mardi a débuté par une forte répression déchaînée par le gouvernement et la justice de l'Etat contre des activistes du Bloco de Lutas (Bloc de lutte) et d'organisations gauchistes. Des perquisitions dans des domiciles, des locaux publics gauchistes, et les locaux de campagnes d'autres camarades ont été menées tout au long de la journée.
Il est question au total de plus de 70 mandats de perquisitions devant être exécutés. Le jeudi précédent, pendant la dispersion d'une manifestation publique du Bloco de Lutas, 5 camarades ont été arrêtés et inculpés. Le Gouvernement Tarso veut faire taire les protestations sociales échappant à son contrôle : ne soyez pas trompéEs par ses manipulations rhérotiques, ne soyez pas intimidéEs par les mesures répressives



NE SOYEZ PAS INTIMIDE-E-S, NE VOUS DEMOBILISEZ PAS : SOLIDARITE AVEC CELLES ET CEUX QUI LUTTENT

Communiqué de la FAG sur la Chasse aux sorcières du 1er Octobre 2013 à Porto Allegre, Rio Grande do Sul

L'opération de grande ampleur que la Police Civile a lancé hier, touchant différents camarades et des organisations gauchistes qui mènent campagne avec le Bloco de Lutas mettent en évidence la nécessité urgente de mettre en œuvre la solidarité.
A ce stade, nous devons faire face dans l'urgence au problème en tenant compte du contexte. Ce n'était pas une répression dirigée spécifiquement contre une organisation, mais un coup dirigé contre touTEs les militantEs gauchistes. Il est temps de faire preuve de solidarité envers l'ensemble des camarades et des organisations touchées, comme un devoir qui se place au dessus de tout lien idéologique ou organisationnel, et il ne faut pas tomber dans le travers de conditionner la solidarité à des préférences politiques.

Après toute cette opération sordide, Tarso a eu le culot et le cynisme de rendre public un communiqué dans lequel il a défendu de manière acharnée la méga-opération, affirmant qu'elle réspectait les cadres d'un « Etat démocratique ». Il a omis toute une liste de perquisitions de domiciles et dans des locaux tels le centre social libertaire Moinho Negro, le mouvement autonome Utopia e Luta et l'Ateneu Libertário, attaqué pour la seconde fois en moins de 4 mois. Tarso a cité le cas des camarades du Parti Socialisme et Liberté [PSOL - Partido Socialismo e Liberdade] et du Parti Socialiste des Travailleurs Unifiés [PSTU - Partido Socialista dos Trabalhadores Unificado] et à invité les leaders des partis à une entrevue pour évoquer l'incident.

L'invitation de Tarso a toutes les caractéristiques d'une masquarade, parce que la réalité est qu'il cherche à déterminer, sans l'accord du mouvement populaire, qui est en mesure de lui parler, et de faire pression pour qu'ils collaborent. Cela devient clair quand, tout en négligeant le reste de l'opération, il déclare qu'il ne croit pas que des « actes criminels » sont mis en œuvre par des « activistes politiques », après en avoir fait payer les frais à un nombre aussi large d'autres camarades et organisations touchées. Cela n'a rien de nouveau. En Juin, lorsque nos locaux ont été attaqués sur la base d'un subterfuge illégal (même aujourd'hui nous n'avons pas connaissance d'une quelconque réquisition du tribunal) ; le même Tarso a utilisé la presse pour nous qualifier de fasciste et a prétendu que ces partis remettaient en cause leur politique d'alliance au sein des mouvements sociaux.

Enfin, nous attirons l'attention sur le cas préoccupant de 3 camarades enseignants qui ont été arrêtés arbitrairement au cours de la dernière manifestation du Bloco de Lutas, qui ont été mis en examen aujourd'hui. Ces Trois camarades ont été conduits dans un bus qui appartient à la Brigade militaire (une force de sécurité d'Etat) et arrêtés peu de temps après alors qu'ils se dirigeaient vers un snack bar dans la zone de Cidade Baixa après la manifestation. Le prétexte utilisé pour les approcher c'était que l'un de ces camarades portait un drapeau du CPERS-sindicato.

L'arrestation de ces camarades a rapidement mis en évidence une opération de police soigneusement préparée dont l'intention était de prendre en chasse des manifestantEs choisiEs au hasard à la fin de la manifestation, de manière à effectuer des arrestations et à fabriquer des éléments de preuve « d'illégalité flagrante » visant à les présenter comme des boucs émissaires pour les déprédations.

Sans aucune preuve, et sur la seule base de témoignages anonymes d'officiers de Brigade, les camarades ont été inculpés de vandalisme sur une propriété publique, de délit de dégradation pour des graffitis sur des bâtiments protégés, et d'agression contre des officiers de Brigade. Le but principal de l'opération était d'envoyer les camarades à la prison centrale, comme le montre le montant exorbitant de l'amende/du racket qui leur a été appliqué (4000 Réal- environ 1300 euros) chacunEs en espèce.

En ce qui concerne la Police civile respectant « l'Etat de droit démocratique » en envahissant le domiciles de camarades et les locaux d'organisations, c'est le Chef de la Police Paulo César Jardim, en charge de « l'enquète » et des emprisonnements qui ont suivi la dernière manifestation , qui a mené à bien sa « noble » tâche.

Il est étrange que le même Jardim soit aussi le délégué responsable de l'enquête sur des groupes néo-nazis qui opèrent librement dans l'état entier, plus particulièrement à Porto Allegre et dans la Serra Gaùcha, menant de nombreuses attaques, particulièrement de type raciste et homophobe.

On a jamais vu un tel empressement de sa part dans l'enquête menée par ce « grand enquêteur » sur ces criminels avérés ; ni aucune mesure effective mise en œuvre par le gouvernement Tarso/PT contre [les néo-nazis].

Il est temps de nous serrer les coudes en solidarité avec touTEs les hommes et les femmes qui luttent afin que la protestation sociale ne plie par devant le pouvoir et puisse résister au matraquage réactionnaire des monopoles médiatiques. Il est temps de mobiliser un front commun de toutes celles et ceux qui cherchent l'indépendance de la classe, de briser l'encerclement répressif et de stopper la criminalisation des mouvements sociaux.


Contre la peur et la répression, lutte et organisation !

Celles et ceux qui luttent ne meurent pas. Parce que seule l'action directe rend un peuple fort..

Federação Anarquista Gaúcha

Traduction : Relations Internationales de la Coordination des Groupes Anarchistes

http://www.anarkismo.net/article/26294
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Re: Brésil

Messagede altersocial » 08 Oct 2013, 11:02

Solidarité prolétarienne et affrontements avec l'Etat patronal :

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Re: Brésil

Messagede Pïérô » 16 Oct 2013, 11:07

Mouvement social et révolte

Brésil : heurts à Rio après une manifestation d’enseignants

Des heurts ont opposé mardi soir à Rio des manifestants radicaux et la police, à l’issue d’une manifestation pacifique d’enseignants d’écoles publiques en grève depuis plus de deux mois, ont rapporté des journalistes de l’AFP.

Quelque 45 minutes après que le syndicat des professeurs a annoncé la fin de la manifestation, les militants anarchistes du groupe Blacks Blocs, vêtus de noir et encagoulés, ont soudain attaqué avec des pierres et des cocktails Molotov la police qui a riposté avec des tirs nourris de bombes lacrymogènes et sprays de poivre pour les disperser.

Les manifestants, dont des Black Blocs, avaient défilé sur l’une des avenues principales du centre jusqu’au Conseil Municipal, place Cinelandia, où depuis le matin plusieurs magasins et agences bancaires avaient protégé leurs vitrines de panneaux en bois et en acier.

Les Black Blocs, qui lors de la marche criaient «sans hypocrisie, la police tue tous les jours», ont utilisé ces panneaux comme boucliers. Trois d’entre eux ont été arrêtés, selon le site d’information G1.

Une voiture de police a été incendiée et une agence bancaire saccagée.

La manifestation pacifique des enseignants a réuni 10.000 personnes selon leur syndicat, 7.000 selon la police.

La grève dure depuis 61 jours. Les professeurs exigent la reprise des négociations avec la municipalité qui gère les écoles et le retrait d’un plan carrière qui ne concerne que ceux qui travaillent 40 heures par semaine dans la même école, soit 7% d’entre eux. Actuellement, ils gagnent à peine 25 réais (8 euros) de l’heure.

Les écoles publiques sont fréquentées par les couches pauvres de la population. Les enfants des classes plus aisées sont scolarisés dans le privé.

La situation sociale reste tendue au Brésil depuis la fronde qui a secoué en juin le pays contre la hausse des coûts des transports, les dépenses excessives engagées pour l’organisation de la Coupe du monde de football de 2014 et la corruption en politique.

Il y a une semaine, une manifestation de ces enseignants avait réuni 10.000 personnes et s’était terminée avec des heurts violents avec la police.

A Sao Paulo, une manifestation de paysans sans terre a dégénéré en saccages de banques et affrontements violents de manifestants masqués avec la police. Elle avait été précédée d’une manifestation d’étudiants réclamant la «démocratisation» de l’université.
AFP
http://www.liberation.fr/monde/2013/10/ ... nts_939872
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