Occupations à Wall Street

Re: Occupations à Wall Street

Messagede digger » 20 Fév 2012, 20:07

Plus trop le temps de rendre compte du mouvement. Il se passe beaucoup de choses et il faudrait du temps pour analyser tout cela. (Et du recul) Alors, en vrac :
Le mouvement a fait le choix de la durée : This si not a protest, this si a process.

J"ai cherché à oublier un peu les villes "phares", Oakland, N.Y... pour aller dans l’Amérique profonde (Villes entre 30 000 et 200 000 habitants) et envoyé une soixantaine de mails à l’aveuglette, dans un premier temps.

Ce qu’il en resort, c’est une volonté d’organisation et de coordination à l’échelle de l’état ou de 4 – 5 villes, souvent appuyé vers la côte Ouest par Oakland et vers la côte Est par N.Y.

Une baisse de fréquentation aux A.G avec l’hiver mais la constitution de "noyaux durs" d’organisation, plus facile à gérer que les grandes AG du début.

La question est de savoir si avec le printemps , le mouvement redeviendra de "masse".

Toujours vivant, le principe de l’action directe, principalement sur des problèmes locaux, mais avec la conscience de faire partie d’un mouvement national, voire international. (Penser globalement, agir localement). Beaucoup d’actions contre la saisie de logements, des actions contre les réductions de budget ou menace de fermetures d’écoles publiques, des actions contre des suppressions d’emploi, etc...

Beaucoup de tentatives d’implanter le mouvement dans les universités mais c’est apparemment un échec. C’est une surprise pour moi vu les coupes budgétaires et les hausses énormes de frais de scolarité. Je vais essayer d’en savoir plus. Et plus on se rapproche de la période des examens, moins il y a de chances que le mouvement ne démarre.

Reste que c’est un terrain d’étude passionnant d’un mouvement parti du bas, dirigé par le bas, à organisation horizontale, animé par des gens qui ont tout à apprendre la plupart du temps, et qui n’ont aucune structure militante sur lesquels s’appuyer ( notamment au niveau de la com, pas d’Indy à Fort Lauderdale,Amherst, Eureka ou Wilmington) Il faut créer le site web, le bulletin, et le reste, en s’appuyant souvent sur un groupe entre 10 et 30 personnes.
Et on parle à une échelle d’un continent. Nos dizaines de kms sont des centaines de kms et les centaines là-bas sont des milliers.

Pour les grandes villes et au plan national, le grand rendez-vous sera le G20 à Chicago.
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Re: Occupations à Wall Street

Messagede digger » 07 Mar 2012, 20:00

La rencontre entre chefs d'états de Chicago a été apparemment annulée devant la crainte de manifestations monstres et aura lieu dans le camp retranché de Camp David
http://occupywallst.org/article/facing-mass-protest-obama-hides-g8-camp-david/
Bientôt, il se rencontreront sur des porte-avions en pleine mer avec surveillance aérienne. C'est çà d'être élus démocratiquement et d'avoir la confiance du peuple. :lol:
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Re: Occupations à Wall Street

Messagede digger » 11 Mar 2012, 08:45

Un article dans AL du mois de mars "Etats-unis Décoloniser, désoccuper les 100 %" met en avant un aspect sensible de la réalité américaine : les peuples autochtones et leur perception du terme "occupation" , synonyme pour eux, et qui s’en étonnerait, de colonialisme. (On pourrait parler également de génocide)
Je voudrais ici apporter un complément d’information, en nuançant la tonalité de l’article qui laisse supposer une absence totale de conscience de ce problème au sein du mouvement.

Cette question n’est pas ignorée. Elle se pose, parmi une multitude d’autres, avec plus ou moins d’acuité selon les lieux et le degré de conscientisation politique.

Elle s’est posée par exemple à Seattle, à Oakland, ou encore à New Mexico.
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A Seattle, dès octobre 2011, une proposition de changer le nom de "Occupy’ en "Decolonize" a échoué de justesse (63/40) , une majorité de 70% étant requise. Le groupe de Seattle a voté et publié une déclaration Declaration of Decolonize/Occupy Seattle :

"Les participantEs à “Decolonize/Occupy Seattle” ont conscience que les Etats-Unis d’Amérique est un pays colonialiste et que nous sommes des envahisseurs et squatteurs sur des terres indigènes volées et qui ont été occupées depuis des siècles, Seattle étant la terre ancestrale des peuples Duwamish et Suquamish;...."
http://www.occupyseattle.org/resource/declaration-decolonizeoccupy-seattle

Cette question devait être soulevée. Elle l’est et devra être approfondie, ne serait-ce que parce que la situation des peuples autochtones américains, est sans doute la pire du pays, si il est possible de déterminer un barème d’abomination entre réserves et différents ghettos.

Le mouvement américain est confronté a une multitude de questions stratégiques, souvent traitées par des personnes sans expérience du milieu militant, plutôt que sans conscience politique. Il est par nature ouvert, et il est possible d’en avoir une idée en regardant la diversité des groupes de travail qui couvre toutes les questions sociétales.

La question des peuples autochtones, tout comme celle des afro-américains ou celles des déportés du travail sud américains, reflètent la nature même du capitalisme et du "1%". Les termes Occupy et Decolonize doivent cohabiter, comme cela fut le cas lors de l’Occupation d’Alcatraz en 1969
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Re: Occupations à Wall Street

Messagede digger » 17 Mar 2012, 09:46

Occupy veut revitaliser le 1er Mai à sa façon

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Le 1er mai n’est pas officiellement reconnu aux Etats-Unis. Ironie de l’histoire puisque, à l’origine, ce jour est en souvenir du massacre des ouvriers de Haymarket à Chicago en 1886, en grève pour demander la journée de 8 heures et que des lois fédérales, dont le Taft–Hartley Act , interdit le droit de grève à la plupart des ouvrierEs américainEs

Occupy Wall Street, relayé par des dizaines de groupes du mouvement et de nombreuses organisations appellent à une grève générale et à prendre la rue. (Tout comme la CNT espagnol , le 29 mars)

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Au-delà de cette journée d’action, le printemps se prépare qui verra refleurir un mouvement un peu vite enterré, avec sans doute, une campagne de ré-occupation notamment.
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Re: Occupations à Wall Street

Messagede barcelone 36 » 22 Mar 2012, 14:35

extrait du Monde Libertaire n°1665 (22-28 mars 2012)

http://www.monde-libertaire.fr/internat ... ey-raconte
Occupation d’Oakland : Boots Riley raconte

Boots Riley a été engagé dans le mouvement Occupy Oakland dès ses débuts. Boots est un rappeur 1 venu à Paris pour participer au festival Sons d’hiver 2012. Les paroles de ses chansons s’appuient sur l’idée que « nous devons lutter pour avoir un contrôle direct sur notre vie et sur la société ».
En novembre 2010, pendant le mouvement et les grèves contre la réforme du système des retraites, Boots Riley (BR) faisait une tournée en France. Il a joué un soir à Brest et, le lendemain, il prenait le train pour Paris. Soudain, la gare de Brest fut envahie par une grande manifestation d’étudiants et d’ouvriers. Les trains ont été bloqués, et la discussion s’est engagée entre les voyageurs et les manifestants. BR se souvient d’une femme qui s’est mise à crier qu’elle voulait se rendre à son travail. Un jeune manifestant lui a expliqué que sans les luttes collectives du passé, elle aurait commencé à travailler dès l’âge de 12 ans… Un manifestant a reconnu BR pour avoir assisté à son concert :
« Tu as fait un bon concert hier soir mais maintenant, je regrette, nous ne pouvons pas te laisser aller jusqu’à Paris. »
BR a été impressionné par la conscience politique des gens, l’attitude de classe.
« Pourquoi ça n’existe pas aux États-Unis ? Pourquoi notre société est-elle endormie et passive ? »
Il a ensuite envoyé ses réflexions aux gens qu’il connaît sur Twitter. Puis, à la mi-septembre 2011, le mouvement Occupy Wall Street a démarré. BR s’est rendu à New York et à Zuccotti Park :
« C’était comme un spectacle ! Tous ces gens qui passaient des heures et des heures à discuter, dans un grand charivari, en se demandant ce qu’ils allaient faire des 7 000 dollars qu’ils avaient récoltés. »
Sa première impression a été assez négative.
« Je posais des questions et on me répondait, nous n’avons pas de réponses ! […] De retour à Oakland, il y avait déjà plusieurs groupes qui se réunissaient et qui discutaient. Certains de mes amis y participaient. » […]
Les premières discussions ont éclaté au sein d’Occupy Oakland.
« Devons-nous manifester contre les brutalités policières ? Je faisais partie de ceux qui étaient contre. Nous pensions que cela ne pourrait qu’entraîner plus de brutalité. Par ailleurs, les gens des quartiers populaires n’étaient pas tellement concernés. Ils subissent des brutalités depuis des dizaines d’années. Pour eux ce n’était pas une nouveauté. Au lieu de cela, il fallait que nous fassions avancer le mouvement, le développions sans le focaliser sur cette question. »
L’idée d’un appel à la grève générale a alors commencé à faire des adeptes.
BR a commencé à réaliser que « le mouvement Occupy était un mouvement particulier. Un rassemblement de gens qui n’étaient pas forcément destinés à agir ensemble mais qui se retrouvent obligés de le faire ».
BR revint sur son idée du début et se mit à voir ce que ce mouvement avait d’unique, un mouvement auquel on ne peut pas appliquer les vieilles tactiques et les vieilles idées.
« Les choses ne fonctionnent plus comme dans les livres que nous lisions. Et si l’on agit comme dans les livres, on a du mal à se lier à ce mouvement. »
La raison pour laquelle il ne s’était pas intéressé au mouvement au début devint celle pour laquelle il s’y engagea à fond : « L’idée d’une organisation horizontale, égalitaire, est nouvelle, pour moi et pour beaucoup de gens. » […]
Aujourd’hui, une des questions qui se posent, c’est la nécessité ou non, pour le mouvement, de disposer d’un lieu. BR fait partie de ceux qui pensent qu’un lieu spécial n’est pas nécessairement une bonne idée.
« Le mouvement va s’y enfermer. Les gens extérieurs ne se sentiront pas concernés et ignoreront les occupants, et l’isolement sera encore pire. »
Mieux vaut rester dehors, dans les rues, sur les places et, avant tout, s’engager dans des actions concrètes, grâce auxquelles Occupy restera lié aux autres.
« Par exemple, réinstaller les gens dans les maisons dont ils viennent d’être expulsés ou s’associer aux ouvriers qui luttent. Certains insistent pour que nous ayons une sorte de centre social. » […]
Une dimension originale du mouvement Occupy est qu’il attire un tas de gens différents, d’expériences et d’âges divers. Cela va des anciens Black Panthers, et même des anciens communistes, aux vétérans, aux ouvriers, aux gens des rues et aux SDF.
« C’est curieux, à Oakland, les gens les plus engagés et intéressés par le mouvement sont les militants syndicaux, les ouvriers radicaux qui se sentent isolés sur leur lieu de travail, des militants de la gauche syndicale. » [..]
Selon BR, certains membres de Occupy sont braqués sur la question. Ils ont peur que les syndicats ne récupèrent le mouvement. Pour BR, c’est une erreur. Selon lui, les syndiqués radicaux peuvent faire entrer le mouvement dans les entreprises. […]
« Il faut d’abord aller parler avec la base. Même si ce n’est pas facile, la dernière chose que nous voulons, c’est une séparation entre le mouvement Occupy et le mouvement ouvrier. »
Certains se focalisent sur la question de la répression.
« Il y a cette idée que toute répression suscitera de la solidarité et favorisera le développement du mouvement. »
BR n’est pas d’accord. Quand les gens ont été gazés dans le campus de UC Davis (Californie), ils s’y étaient préparés. Ils pensaient que cela provoquerait une radicalisation de leurs soutiens.
« Le soutien, ce n’est pas la même chose que s’engager et être actif. Des milliers de gens nous soutiennent sur la toile et de l’extérieur… Mais cela ne représente pas un développement du mouvement. Dans ce cas précis (à UC Davis), le choix d’une action non violente me paraissait correct. Mais la répression ne provoque pas forcément plus d’activité. Les actions concrètes, au contraire, peuvent le faire. »
« Moi et d’autres, nous soutenons plutôt l’idée d’agir pour ramener les gens dans les habitations d’où ils ont été expulsés par les banques. »
BR relate une action récente où des occupants ont aidé une famille à récupérer sa maison. C’était à Oakland ouest, un grand quartier noir pauvre. Quand la famille s’est réinstallée, des voisins ont appelé la police pour les dénoncer. La police a demandé : « S’il y a des occupiers qui soutiennent la famille, nous n’intervenons pas. Qui est dans la maison ? » L’informateur a répondu : « La famille et des occupiers. » […] Les forces de police évitent les situations où l’on pourrait croire qu’elles sont du côté des banques.
Le mouvement Occupy a suscité une plus grande participation d’Afro-Américains que d’habitude. Mais, là aussi, il y a des problèmes et des contradictions. Par exemple, la décision de créer des assemblées générales dans les quartiers a été difficile à concrétiser à Oakland ouest. Un des membres actifs d’Occupy est un Afro-Américain, un type charismatique, qui vit dans ce quartier. Il se trouve qu’il est membre de The Nation of Islam. Non parce que c’est un fanatique, mais parce que cette organisation lui a fourni une structure qui l’aide à fonctionner. Certains, au sein d’Occupy, le critiquent. Comme ils le font pour les gens qui adhèrent à un syndicat. Ils ont peur d’être récupérés et cette attitude correcte les amène à se retrouver isolés. À propos de la communauté noire, il dit que certains membres d’Occupy ne comprennent pas la fierté qu’elles ressentent. Même s’ils vivent dans la misère, ils s’identifient à la ville dans laquelle ils vivent et ils sont très critiques face à des actes de destruction ou de pillage. Ce serait différent si c’était de leur fait, bien sûr.
« Là encore, c’est une situation qui ne correspond pas à ce qu’il y a dans les vieux livres ! Ce n’est pas facile à accepter. »
« Le mouvement Occupy est un mouvement qui nous donne l’occasion de faire des choses. C’est aussi un mouvement à l’échelle nationale, le premier depuis les mobilisations contre la guerre du Vietnam, créé à partie de la base. »
Pour BR, deux aspects sont essentiels.
« D’abord, nous avons réintroduit le mot “capitalisme” dans le vocabulaire social. Avant, il y avait tout ce baratin sur les pauvres, les riches et entre les deux, la soi-disant “classe moyenne ”. Maintenant, nous parlons de classes, de capitalisme, d’exploitation. C’est accepté et compris. Ensuite, même ceux qui sont contre Occupy sont obligés de prendre en considération que notre perspective anticapitaliste est une possibilité. Cela prendra du temps ; ce mouvement est comme une relation amoureuse. Il faut faire ce qu’il y a à faire pour qu’il dure le plus longtemps possible. C’est un mouvement qui a rassemblé les gens dans une société où l’isolement était considérable. » […]
Pour BR, le problème du sectarisme a été présent dès le début, mais cela s’aggrave maintenant que le mouvement s’affaiblit.
« Dans les collectifs, les gens deviennent agressifs. »
BR fait partie de ceux qui croient qu’« il est nécessaire de faire des compromis avec les gens avec qui on n’est pas d’accord. On doit pouvoir avoir des conceptions différentes et partager néanmoins la même tactique ».
Certains avancent l’idée de créer des groupes autonomes, selon les tendances, lesquels s’uniraient pour faire des choses ensemble. L’idée de pureté se renforce, surtout chez certains groupes anarchistes.
« Au lieu d’essayer de convaincre, ils essaient de séparer, de rejeter ceux qui ne pensent pas comme eux. »
La discussion est très vive à propos de la tactique et des attitudes du soi-disant « black bloc » Pour BR, leur tactique est aussi, d’une certaine façon, basée sur le passé.
« Il faut comprendre que les gens se sont réveillés. La question est peut-être qu’ils ne sont pas prêts à changer les choses. Il est probable que la majorité des gens ne sont même pas d’accord avec nous. D’autres ne nous soutiennent pas forcément à fond. Il faut leur laisser le temps de réfléchir et de se décider et, finalement, de changer, par eux-mêmes. Nos actions doivent prendre cela en considération. »

D’après Boots Riley





1. I will not take but for an answer, Ursus Minor, avec Boots Riley et Desdamona, Nato Records, Paris, 2010 (http://www.hopestreet.fr). Un disque dédié à Langston Hughes (1902-1967), poète communiste noir nord-américain et figure du mouvement Harlem Renaissance des années 1920.
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Re: Occupations à Wall Street

Messagede digger » 25 Mar 2012, 10:28

J"essaie de mettre en place un outil de centralisation de l'information sur le mouvement d'occupation américain. Il est impossible de visiter plusieurs centaines de sites et blogs. L'idée est qu'ils fournissent eux-mêmes l'info, en la sélectionnant et en la synthétisant.
Ce serait aussi une source de documentation et de contacts directs pour les personnes ou groupes intéressés par un dialogue.
La forme choisie est le forum.
Je leur soumets l'idée et vous tient au courant.
Heu...la langue utilisée serait l'anglais. :oops:
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Re: Occupations à Wall Street

Messagede kuhing » 25 Mar 2012, 12:33

digger a écrit:J"essaie de mettre en place un outil de centralisation de l'information sur le mouvement d'occupation américain. Il est impossible de visiter plusieurs centaines de sites et blogs. L'idée est qu'ils fournissent eux-mêmes l'info, en la sélectionnant et en la synthétisant.
Ce serait aussi une source de documentation et de contacts directs pour les personnes ou groupes intéressés par un dialogue.
La forme choisie est le forum.
Je leur soumets l'idée et vous tient au courant.
Heu...la langue utilisée serait l'anglais. :oops:


Bien.
Juste une question, par curiosité ( vilain défaut ):
Comment ce fait-il que les Etats-unis t’intéressent autant ? ( je ne dis pas que ce qui se passe aux E-U n'est pas important )
kuhing
 

Re: Occupations à Wall Street

Messagede digger » 25 Mar 2012, 13:12

Vaste sujet.
Je suis tombé dedans quand j’étais petit. Je me suis intéressé à la contre culture en réaction je pense à ce qui nous était proposé ici. Puis la contre culture m’a amené aux mouvements radicaux des années 60. Je me suis rendu compte qu’on nous avait raconté des conneries sur Peace & love, Woodstock et compagnie. Il s’agissait d’une révolution, qui n’avait aucun modèle dans l’histoire, avec toutes ses erreurs et ses errances. J’ai cherché le bout de la pelote et je suis encore à la dérouler.
Le mouvement d’occupation actuel est la suite de l’histoire, sa suite logique, enrichie des expériences du passé.
Comme je l’ai dit, je ne me revendique pas d’une idéologie ou philosophie. Les diggers parlaient de "libre cadre de référence" (d’où mon pseudo ici car ils étaient pour la plupart des libertaires intuitifs) . Beaucoup de milieux radicaux américains, exceptés les groupuscules ML, trotskistes ou autres gauchistes, n’ont pas notre culture politique au sens où nous l’entendons et agissent dans des cadres plus larges que les nôtres. Peut-être du pragmatisme. Peut-être une forme d’a-culturation, je ne sais pas. C’est un pays jeune, sous sa forme actuelle.
Voilà en gros
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Re: Occupations à Wall Street

Messagede digger » 31 Mar 2012, 06:42

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Le 28 mars, à l’heure de pointe du matin, des équipes de membres de Occupy Wall Street,en lien avec les syndicalistes du Local 100 du Transport Workers Union et Amalgamated Transit Union ont ouvert une vingtaine de staions de métro de New York gratuitement pour le public.
Cette action protestait contre l’augmentation du prix des billets de métro et la réduction continuelle des transports par trains et bus sur la métropole ; contre les réductions budgétaires entrainant la fermetures de stations, la réduction des services envers les personnes âgées et handicapées ; contre le harcèlement raciste de la police et enfin contre la détérioration des conditions de travail et des salaires des employés du métro.

http://occupywallst.org/article/successful-fare-strike-morning-tens-thousands-ride/
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Re: Occupations à Wall Street

Messagede digger » 07 Avr 2012, 12:39

Quelques nouvelles

1er avril Occupy San Francisco a libéré un bâtiment inoccupé, propriété de l’archevêché, en annonçant son intention de l’occuper pour une durée indéterminée et de le transformer en centre social, d’hébergement et de banque alimentaire L’évêque, peu charitable, n’a pas aimé l’idée et a appelé les flics qui ont vidé brutalement tout le monde le 2 avril dans l’après-midi.

4 avril, Journée Nationale d’Action pour les Transports Publics déclaré par OWS et le syndicat Amalgamated Transit Union. L’action a été suivie dans une vingtaine de villes dont New York, Boston, Chicago, Pittsburgh, Seattle, Milwaukee, Detroit, Indianapolis, Las Vegas, Denver, et Portland.
Fight the Cuts! Occupy for Public Transit TODAY
http://occupywallst.org/article/fight-cuts-occupy-public-transit-today/

5 avril
A Boston, la journée d’action joue les prolongation. Un campement a été installé devant le capitole de l’état et durera au moins 10 jours ou tant que les élus de l’état ne reverrons pas le budget des transports publics
http://occupymbta.org/

Mais avril est surtout consacré à la préparation d’un 1er mai original .L’initiative est rejointe par de nombreuses organisations dont syndicales, comme les International Workers of the World, des sections de l’UAW (automobiles) ,de l’AFSCME (EmployéEs des services publics), de la SEIU (Employés des Services). Une quarantaine de villes américaines ont rejoint l’appel dont New York, Oakland , Boston, Detroit, Los Angeles, Washington, Seattle, Atlanta....

La "Grève Générale" reste symbolique, puisque le droit de grève est inexistant aux USA. C’est une grève générale contre la marchandisation.
A New York, par exemple, le rassemblement dans Bryant Park fonctionnera sur le principe de la gratuité : nourriture, marché gratuit, services gratuits, échanges de savoirs, débat, entrainement ...Il sera le point de départ d'initiatives d’action directe comme le blocage de banques (et plus...)
Chaque ville a ses propres initiatives autour de l’idée, "si vous n’aimez pas ce que vous faites, ne le faites pas. Si vous aimez, faites le gratuitement et librement. "
http://www.maydaynyc.org/homepage

Nombreux projets de ré-occupation" , beaucoup encore en débats dans de nombreux groupes : Faut-il ré-occuper les campements expulsés cet hiver ?
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1er mai et le Printemps Américain

Messagede digger » 21 Avr 2012, 09:39

Le 1er mai n’est pas un jour férié aux Etats-Unis et comment pourrait-il en être autrement dans le paradis terrestre capitaliste ?
Le mouvement d’occupation américain en a donc fait un rendez-vous, un symbole et le socle du "printemps américain", une reprise de l’offensive après l’hibernation (active) qui a suivi les expulsions de l’automne et de l’hiver.

Comment répondre à l’appel pour une grève générale lorsque le droit de grève n’existe pas ?
New York et San Fransisco ont trouvé un début de réponse : Bloquer les ponts et tunnels qui désservent les centre ville.
Ainsi Occupy SF et Occupy Oakland pourraient bloquer le Golden Gate si les syndicats en donnaient le signal.

May 1st: Occupy the Golden Gate Bridge
http://occupywallst.org/article/bay-area-occupy-golden-gate-bridge/

OWS se prépare à bloquer des ponts, tunnels et ferries conduisant à Manhattan.
"Ce 1er mai nous allons créer le plus grand blocage que New York n’a jamais connu.
Nous annonçons ces actions pour avertir gentiment le reste des travailleurs de New York et du New Jersey qui s’apprêtent à rejoindre la grève et les mobilisations de la journée : la ville sera fermée, alors profitez de la journée sans les 99%!"
MAY 1: NEW YORK BLOCKADE ANNOUNCEMENT
http://occupywallst.org/article/may-1st-blockade-called-new-york-bridges-tunnels-a/

Los Angeles se prépare également à un blocage de la ville avec quatre marches convergentes

Dans d’autres villes, des blocages auront également lieu, comme à Boston avec la Financial District Block Party! 

A Chicago, ce sera une manifestation plus traditionnelle, unitaire, réunissant plus d’une quarantaine d’organisations avec une forte présence syndicale (une quinzaine d’orgas)

Manifestations également à Denver, Atlanta, Seattle, et dans de nombreuses autres villes.

Strike Everywhere
http://strikeeverywhere.net/call/
Strike May 1st
http://strikemay1st.com/occupy-the-golden-gate-bridge/
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Re: Occupations à Wall Street

Messagede kuhing » 21 Avr 2012, 12:09

Voilà de bonnes nouvelles qui feront plaisir à Nicola et Bartoloméo.
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Re: Occupations à Wall Street

Messagede digger » 01 Mai 2012, 09:43

Aujourd’hui est le premier jour du reste de ta vie
Dicton digger

Aujourd’hui 1er mai 2012 est le premier jour d’un printemps qui peine à percer après un long hiver. Mais on peut le deviner comme un jardinier devine la montée de la sève avant la pousse des feuilles.
Ce 1er mai est différent même si il apparaitra semblable aux autres pour beaucoup.
Quelque chose renait.
Dans 135 villes américaines, dans le ventre de la bête, le 1er mai refleurit et pas pour une journée, mais pour signifier le retour du printemps.

Le mouvement ouvrier américain, et le mouvement anarchiste, est côte à côte avec le mouvement social, comme la Anarchist Alliance DC Network, à Washington
C’est la "célébration de la diversité des cultures de résistance" qui démontrera "la solidarité dans le combat contre le capitalisme" selon les mots de Mike Golash de Occupy DC

Et ce 1er mai a aussi un petit côté internationaliste qui avait disparu. Léger, lui aussi, quasi imperceptible ici mais qui revient montrer le bout de son nez.

Alors, les beaux jours reviendront, au-delà de la maigreur des cortèges syndicaux.. Quelque chose est en route, qui monte du bas, bien en dessous des radars des médias et des politiciens.
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Black Bloc et Occupy

Messagede digger » 19 Mai 2012, 19:15

Les heurts entre Black Blocs et police lors des manifestations du 1er mai ont relancé la polémique sur leur place et leur rôle dans le mouvement Occupy
Le Black Hurricane Collective a annoncé qu’il participerait à la principale manifestation contre le G8 et l’Otan à Chicago dimanche 20 mai.

"Le 20 mai, un black bloc participera en force à la manifestation autorisée CANG8. Notre présence défendra les manifestants et montrera que la cause de la révolution n’st pas perduet. Nous serons aussi le symbole de l’enfer qui s’abattra sur ceux qui s’attaqueront à nous, notre mouvement ou nos camarades. La place McCormick sera l’oeil du prochain cyclone noir, de sorte que, quelles que soit leur apparence, ils verront ceux qui résistent à leur exploitation et à leur militarisme. "
http://www.anarchistnews.org/content/black-hurricane-collective-crash-party-call-action

Dans la présentation de leur action Anticapitalist Black Bloc
http://natoprotest.org/article/anticapitalist-black-bloc/

"Le Collectif Black Hurricane manifestera avec nos camarades venus du monde entier dans un cyclone de masques et de drapeaux noirs , pour une démonstration de présence et pour servir de tampon protecteur au reste de la foule. Nous démontrerons aux yeux du monde que la solidarité et la volonté de résister existent . Nous voulons que cette action reste pacifique, mais TOUTE tentative de dispersion violente ou d’arrestation injuste sera repoussée à l’aide de nos boucliers, nos corps et nos poings. "

Adbusters dans Battle for the Soul of Occupy Round 7 - The Black Bloc Anarchist Turn.
07 Mai 2012 avait ouvert le feu
http://www.adbusters.org/blogs/adbusters-blog/black-bloc-anarchist-turn.html#.T60Lxiw2rjM.facebook

"La grève Générale du 1er mai de Occupy a été un surprenant et vif succès pour le secteur radical du mouvement. Alors qu’une grande partie du mouvement avait dépensé son énergie dans la construction de coalitions avec des "groupes progressistes légalistes" des syndicats et des organisations pour les droits des immigrés, ces efforts n’ont pas produit les résultats escomptés. A New York, par exemple, malgré la réunion d’une coalition de plus de cent organisations et le rassemblement de plus de 30 000 personnes, les manifestants furent bloqués dans leur tentative de fermer des banques et de ré-occuper Wall Street. Et quelques-uns d’entre eux se sont plaints que des représentants syndicaux ont fait échouer délibéremment une tentative pour inciter la foule à l’action directe à la fin de la nuit. Pendant ce temps, à Seattle, Oakland, San Francisco, New Orleans et ailleurs, des anarchistes utilisant la tactique du Black Bloc ont volé la vedette. […]
A Oakland, le Black Bloc, qui composait en grande partie la Grève Générale du 1er Mai, a déployé une tactique coordonnée – comprenant la libération de camarades arrêtés, le lancer d’oeufs emplis de peinture, l’utilisation de fumigènes faits maison pour désorienter la police, et le rejet des médias – qui suggère une préparation préalable, une inventivité continue et sophistication croissante. Et les tactiques du Black Bloc ne sont qu’un aspect du renouvellement général de l’anarchisme auquel on assiste aujourd’hui, comprenant la création d’infoshops (deux près de Occupy Oakland: The Holdout et The Longhaul);la création de réseaux de solidarité horizontaux pour remplacer les syndicats hiérarchisés (1); la distribution de nourriture gratuite sur le modèle de Food Not Bombs; une esthétique convaincante de Do It Yourself."

Le Portland Occupier, journal de Occupy Portland publie un article Black Bloc: Occupy the Black Bloc!
http://www.portlandoccupier.org/2012/02/18/black-bloc-occupy-the-black-bloc/

"Le Black Bloc ne peut pas être expulsé de Occupy. C’est un fait. Les membres du Black bloc SONT les 99%. EtOccupy. Seulement sa frange la plus radicale.
Ne le fais pas, jeune Occupy, de seulement cinq mois d’existence. Résiste à l’envie de purger. Tu ne perdra pas seulement ton combat pour rester pertinent, tu éclairciras tes rangs et tu perdras le groupe le PLUS décidé à travailler pour le bénéfice de Occupy avec des méthodes que tu n’as pas personnellement l’estomac d’utiliser
Ne faites pas cela. En ce qui concerne le black bloc, le slogan de Occupy devrait être N’exorcisez pas, organisez!”

Mais est-ce Occupy ? Se demande Natasha Lennard dans un article pour Salon
http://www.salon.com/2012/04/16/but_is_it_occupy/

"En même temps que le mouvement prend de l’âge, il devient de plus en plus difficile de déterminer quels groupes exactement en fait partie.
Alors que des groupes se mobilisent en préparation à la grève générale prévue pour le 1er mai et les manifestation contre le sommet de l’Otan à Chicago fin mai, la ligne entre ce qu’est et ce que n’est pas Occupy deviendra encore plus floue.
Cependant, si les participants à Occupy participants ont créé quelque chose de réellement puissant, nous verrons sans aucun doute durant le printemps beaucoup plus de manifestations de rues comme celle de New York samedi dernier ; le type d’actions qui remet en cause les suppositions sur ce qu’est ou n’est pas Occupy, mais qui révèle peut-être un tissu d’agitations liés à Occupy mais plus large que son seul nom."

Un Occupy 2.0 ? Autre chose ?

(1) Comme Seattle Solidarity http://seasol.net/

Sur le Black Bloc on peut lire en ligne sur Infoshop
http://www.infoshop.org/amp/bgp/BlackBlockPapers2.pdf

Image
The Black Bloc Papers: An Anthology of Primary Texts From The North American Anarchist Black Bloc 1999-2001
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Re: Occupations à Wall Street

Messagede digger » 27 Juin 2012, 14:59

Je n’ai pas donné beaucoup d’infos sur le mouvement Occupy depuis un certain temps, en partie parce que un travail d’organisation n’est pas très spectaculaire. En cours également, un travail de réflexion, localement et à plus grande échelle, avec une première rencontre nationale début juillet.
This si not a protest, this si a process.

Le discours suivant a été prononcé par Justin Warren sur les marches du Capitole de Louisiane le 12 mars dernier. Il est depuis derrière les barreaux pour s’être exprimé sans permis (payant). Ou est-ce le contenu de sa prise de parole la vraie raison ?

Mesdames et Messieurs, chers camarades libres du monde. Nos instances gouvernantes dans l’état actuel des choses ont prouvé leur incompétence en ce qui concerne les intérêts desfens ordinaires. Le bel idéal qu’a été la démocratie a été perverti et entièrement remplacé par la poursuite répugnante et incessante du dollar tout-puissant , le Capitalisme. Durant notre vie entière nous avons été nourris de mensonges qui nous conduisent à croire en des absurdités comme celui qui prétend que si les riches deviennent toujours plus riches et les pauvres toujours plus pauvres, nous n’y pouvons rien.. On nous dit que nos destins seront mieux entre le mains d’entreprises sans âme, sans visage et irresponsables socialement.
On nous dit que les coupes budgétaires dans l’éducation et le développement de notre système carcérale sont les remèdes adéquats à nos maux sociaux. Le coeur de la Démocratie a aujourd’hui plus de personnes en prison, en proportion de sa population, que toute autre nation dans le monde. Et l’on nous dit que c’est le pays de la liberté.
A travers le système du lobby, les entreprises ont été capables non seulement d’influencer mais de prendre totalement le contrôle de notre gouvernement. Nous avons été dépossédés de nos biens, on nous a volé notre liberté .
Aujourd’hui, un nombre croissant de personnes à travers le monde s’éveillent à la conscience que nous n’avons tout simplement plus rien à perdre. Partout, ils se lèvent et combattent l’autorité de leurs oppresseurs.
Nous sommes les témoins privilégiés de la plus grande évolution sociale que le monde a jamais connu et il est plus que sacrément temps.
Tout au long de l’histoire, le flux et le reflux de la tyrannie élististe et les évolutions sociales à travers des soulèvement massifs ont été une constante. Aujourd’hui cependant, nous avons les conditions pour y arriver. A ce niveau de progrès technologique, nous devons y arriver, pour le bien de notre prospérité.
A tous les parasites sociaux qui chérissent l’absurde et le répugnant : Une vrai grande tempête arrive et votre dieu doit être le seul à pardonner vos transgressions.
http://occupywallst.org/article/louisiana-permits-freedom-speech/
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