Plus de 20.000 Syriens bloqués à la frontière turquePlus de vingt mille civils syriens sont bloqués à la frontière turque, après avoir fui l'offensive des forces de Bachar al-Assad dans la province d'Alep, soutenue par l'aviation russe qui "tuent femmes et enfants" selon Washington.
Sous la couverture des raids aériens russes --près d'un millier depuis lundi--, l'armée syrienne a resserré l'étau autour d'Alep, la grande métropole du nord du pays, poussant sur les routes des dizaines de milliers de civils.
"Environ 20.000 personnes sont rassemblées au niveau du poste-frontière de Bab al-Salama et quelque 5.000 à 10.000 ont été déplacées vers la ville d'Azaz", non loin de ce point de passage fermé, a déclaré vendredi Linda Tom, porte-parole du Bureau des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA).
La ville d'Alep, dont l'ouest est contrôlé par le régime et l'est par les rebelles depuis plus de trois ans, est la cible depuis lundi d'une vaste offensive de l'armée et d'intenses bombardements de l'aviation de Moscou, son principal allié. Les insurgés sont désormais menacés d'un siège total, la principale route d'approvisionnement entre Alep et la Turquie ayant été coupée.
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https://fr.news.yahoo.com/syrie-rebelle ... 01273.htmlSyrie : qu'est-il arrivé aux Kurdes dans les négociations de Genève ? Il devait se tenir la semaine dernière à Genève une réunion dans le cadre des négociations indirectes entre le gouvernement syrien et les diverses factions de l' « opposition »armée regroupées sous le nom ronflant de Haut Comité des négociations. Il n'était pas nécessaire d'être devin pour savoir que ces négociations échoueraient, mais, en l'occurrence, elles n'ont même pas commencé.
L'envoyé spécial de l'ONU pour la crise syrienne, Staffan de Mistura, a décidé de reporter la réunion au 25 février. Ce remarquable assortiment de groupes financés à coup de pétrodollars par des fondamentalistes saoudiens et des parrains occidentaux (certains d'entre eux, ouvertement islamistes comme Jeich Al Islam, ne prennent même pas la peine de se donner des allures démocratiques) sent que son aventure militaire –applaudie par l'Occident jusqu'à ce que les réfugiés deviennent un problème- s'effondre irrémédiablement, laissant derrière elle un sillage de morts, de mutilés et de multitudes déracinées. La famélique “opposition” syrienne négocie pour gagner du temps car elle est au bord de l'effondrement, et il est clair qu'elle n'est pas en position d'exiger le départ immédiat d'Assad. Le problème est que la seule décision acceptable pour l'Occident, ainsi que pour les théocraties et la Turquie, est qu'Assad s'en aille, de quelque façon et à quelque moment que ce soit – et elle bénéficie en Occident du soutien qu'elle n'a pas en Syrie pour persister dans cette exigence. La seule chose dont elle soit prête à discuter est la date départ d'Assad et ses modalités. Telle est la substance de ce dont il sera débattu le 25 février.
Curieusement, le parti kurde PYD, qui est, entre autres, un acteur politique essentiel de l'avenir de la Syrie et la seule force qui ait combattu l’État Islamique sur le terrain, a été exclu de cette réunion. Il est paradoxal qu'il soit boycotté dans le cadre de cette réunion, alors que les médias occidentaux nous ont souvent présenté les Kurdes comme des « amis » de l'Occident, tout en prenant bien soin de ne pas trop parler des objectifs politiques de ce mouvement et en limitant leur sympathie à un image semi-érotisée de jeunes femmes armées de fusils. Cette vision fait partie de la manière typiquement hollywoodienne de percevoir la réalité qu'ont les médias, dominés idéologiquement et économiquement par les USA, et qui voient le monde comme s'il s'agissait d'un film où on distingue facilement les bons des méchants. Tout comme on peut dire que l'impérialisme n'a ni amis ni ennemis, seulement des intérêts, de même les Kurdes ont leur propre agenda, leur propre projet politique, et ils travaillent à le concrétiser. Tout seuls, avec la sympathie profonde de la part de secteurs populaires dans le monde entier, avec une apparence de sympathie de la part des puissances qui, en réalité, ne cherchent qu'à les instrumentaliser. C'est dans ce sens que s'est dessinée, à un moment donné, une convergence passagère entre les USA, l'Europe et les Kurdes quand il s'est agi de combattre l’État Islamique ; cependant les Kurdes seront la première victime des changements d'humeur de la politique impérialiste des USA quand ceux-ci chercheront une solution à la crise syrienne qui serve leurs intérêts stratégiques.
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http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=17187