Syrie

Re: Syrie

Messagede bipbip » 03 Mar 2017, 22:53

Bataille d’Alep. les Syriens pris en étau entre deux barbaries

Une commission d’enquête indépendante commanditée par l’ONU, créée en août 2011, quelques mois après le début du conflit syrien, vient de rédiger un rapport mettant en lumière les conséquences désastreuses et meurtrières de la bataille d’Alep. Ce rapport met aussi bien en cause le gouvernement syrien et ses alliés, notamment la Russie, que les rebelles : « toutes les parties engagées dans la bataille d’Alep ont commis de sérieuses violations des lois humanitaires internationales constitutives de crimes de guerre ». Les faits sont lourds : bombardements, bombes au chlore et autres armes interdites, civils utilisés comme boucliers humains, déplacements forcés de population, frappes délibérées contre un convoi humanitaire de l’ONU... Et ce sont évidemment les populations civiles, étouffées par ces deux forces, celle du régime syrien et des rebelles, qui en payent le plus lourd tribut.

... http://www.revolutionpermanente.fr/Bata ... -barbaries
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Re: Syrie

Messagede abel chemoul » 05 Mar 2017, 21:13

Et on applaudit bien fort les kurdes qui font alliance avec le dictateur Assad!
http://www.lemonde.fr/syrie/article/201 ... 18247.html
Y en a-t-il sur ce forum qui vont justifier l'acte en invoquant la realpolitik alors qu'en 2011 on m'expliquait que les frappes françaises c'était de l'impérialisme?
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Re: Syrie

Messagede bipbip » 18 Mar 2017, 17:55

«Les Syriens ont osé faire le printemps dans cette partie aride du monde»

Le 15 mars 2011, un rassemblement avait lieu à Damas. Trois jours après, les manifestations s’étendaient aux principales villes du pays, gagné par le «printemps arabe». Après six ans de guerre, des centaines de milliers de morts et des millions de réfugiés, un Aleppin réfugié en France se souvient du caractère inattendu et miraculeux de cette renaissance avortée.

Le parfum du printemps me parvient jusque dans mon asile alsacien. Je reconnais bien ces fragrances enivrantes. Elles n’émanent pas de l’étrange pays où je suis réfugié depuis dix-huit mois. Car qui vit sous le ciel de ce pays, surtout dans l’atmosphère de la campagne présidentielle, sait bien que rien n’annonce, hélas, un printemps. Ce parfum me vient de mon pays, la Syrie, à 4000 kilomètres de distance et six ans après.

Mais que reste-t-il du printemps syrien ? Il n’y a pas de réponse rapide à cette question qui vient comme un poignard se planter au fond du cœur. Beaucoup disent aujourd’hui, certains avec nostalgie ou regret, d’autres avec hargne et rancune, qu’il n’y a jamais eu véritablement de printemps en Syrie. Que notre pays était condamné à l’hiver dur et long des dictatures ou à l’été brûlant et fou de l’extrémisme musulman.

... http://alencontre.org/moyenorient/syrie ... monde.html
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Re: Syrie

Messagede bipbip » 17 Avr 2017, 14:44

Pourquoi l’Armée Syrienne Libre n’a-t-elle pas vaincu ?

Voilà maintenant six ans que la révolution syrienne a commencé. Elle n’a cependant pas fêté sa victoire ni la fin du régime comme ce fût le cas pour la Tunisie, l’Égypte ou la Libye. Mais, comme toutes les révolutions, elle n’a pas dit son dernier mot : les combats continuent et les armes n’ont pas été déposées. N’en déplaise à tous ceux qui voudraient la voir enterrer et malgré la fuite contrainte de beaucoup de ceux qui se sont soulevés.
Depuis leur exil forcé, ils vivent dans la douleur de voir leur révolution écrasée par les mots, les pressions géopolitiques et les bombardements.
Raconter cette révolution, c’est aussi faire le récit de son détournement. Comprendre qui tient encore le front, et comment certains en ont été écartés.
Il faut appréhender l’insurrection syrienne comme un univers fragmenté. Multiplicité de forces, d’histoires, de politiques, de structures et de réseaux.

Toutes ces forces ont le même ennemi : le régime de Bachar al-Assad, et un objectif partagé : la chute de ce régime.
Au sein de la fragmentation syrienne, au sein de la fragmentation de la rébellion syrienne, l’une de ses composantes peine aujourd’hui à garder sa place sur l’échiquier révolutionnaire : l’Armée Syrienne Libre (ASL). L’ASL constitue le prolongement en arme des premières manifestations de 2011 qui réclamaient la chute du régime. Le 29 juillet 2011, alors que les désertions au sein de l’armée du régime de Bachar al-Assad se multiplient pour rejoindre la révolution, l’ASL s’impose et se proclame « protecteur du peuple ». Derrière cet acronyme, de très nombreuses « brigades » constituées localement dans les quartiers et les villages qui résistent aux attaques du régime.
Incontournable au début du soulèvement, l’ASL a progressivement perdu de son influence dans le conflit mais elle survit.

En Route ! a décidé de retracer l’histoire de cette Armée Syrienne Libre, jusqu’à sa mise en échec par les autres forces en présence.

Comment le soulèvement de ces foules d’anonymes est il parvenu à s’organiser à une échelle plus grande que celle d’un quartier ou d’un village ? Comment est-il parvenu à faire face aux nécessités de la guerre ? Comment l’ASL s’est-elle fait mettre à l’écart du champ révolutionnaire ? Comment a-t-elle, petit à petit, perdu son autonomie et son indépendance ? Pourquoi s’est-elle rendue si vulnérables aux pressions géopolitiques étrangères ?

Nous essaierons de répondre à toutes ces questions au fil de deux articles. Cette semaine nous abordons la politique interne de l’ASL, c’est-à-dire ses formes d’organisation, de recrutement et de cohésion. La semaine prochaine, nous nous intéresseront aux facteurs extérieurs qui ont participé à son affaiblissement, en particulier l’arrivée de forces concurrentes et soi-disant alliées.

Notre travail de recherche s’appuie sur de nombreux entretiens menés avec des protagonistes de cette révolution au sein de l’ASL ainsi que sur la lecture de nombreuses publications portant sur l’organisation de la rébellion syrienne.

Décrire la complexité de ce soulèvement en un article serait impossible. Nous avons donc choisi de nous en tenir à la description des différents dynamiques à l’oeuvre et de leurs manières de s’organiser. Nous avons délibérément laissé de côté les enjeux confessionnels qui eux aussi sont vecteurs de clivages.

. Partie I : https://lundi.am/Pourquoi-l-Armee-Syrie ... u-Partie-I
. Partie II : https://lundi.am/Pourquoi-l-Armee-Syrie ... -Partie-II
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Re: Syrie

Messagede bipbip » 29 Avr 2017, 18:11

La Russie multiplie les crimes de guerre en Syrie. Que fait l’ONU face à ces attentats?

Il n’y a pas que les armes chimiques qui tuent les civils dans les zones libérées, mais aussi les différents types d’armes classiques.

La Russie, principal allié du régime syrien et sa complice dans la tuerie des Syriens et Syriennes, a annoncé après la frappe américaine de l’aéroport militaire syrien al-Choeirate [le jeudi 6 avril ] qu’elle continuerait son soutien militaire au régime. Effectivement, les raids aériens se sont intensifiés dans les zones libérées du nord depuis le 6 avril 2017, ciblant en particulier des installations médicales vitales et les organisations d’aide d’urgence, ceci pour empêcher les habitants d’accéder aux soins médicaux après que l’aviation a commis les pires massacres contre eux.

Pour punir les civils des zones libérées suite à la frappe américaine, la Russie a complété sa politique de destruction de toutes les structures sanitaires dans ces zones, pour ensuite massacrer les civils qui se trouvent alors sans aucun moyen pour tenter de sauver leurs blessés. Cette politique du pouvoir russe constitue ainsi l’une des plus graves violations du droit international et l’un des crimes de guerre les plus odieux. Apparemment ces crimes n’arrivent même pas à secouer la conscience ensommeillée de la communauté internationale !

... http://alencontre.org/moyenorient/syrie ... ntats.html
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Re: Syrie

Messagede Pïérô » 11 Juin 2017, 02:39

Syrie : les secrets de la production du gaz sarin

Chercheurs et représentants d'ONG reviennent sur les révélations de Mediapart à propos du complexe militaro-scientifique syrien.

Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
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Re: Syrie

Messagede bipbip » 15 Juin 2017, 16:33

« La réalité n’est pas un principe » Entretien avec une jeune révolutionnaire syrienne

Être femme, alaouite et damascène aux débuts du soulèvement

La focale médiatique aujourd’hui concentrée sur la confessionnalisation de la révolution syrienne occulte largement la place que les alaouites ont pris dés les débuts du soulèvement. Elle enferme par ailleurs les femmes dans le rôle de victimes collatérales, subissant en silence la montée en puissance des groupes islamistes. Le rapport de force en faveur de ces groupes entrave considérablement les formes de participation des femmes au mouvement, mais cette seule lecture empêche de saisir le rôle déterminant qu’elles ont eu aux débuts de la révolution, et la manière dont elles sont venues bousculer les assignations sociales propres à leur sexe. Si l’arrivée des armes a semblé exclure du processus révolutionnaire toutes les personnes n’étant pas des hommes en bonne santé, la réalité est tout autre.
En Route ! est allé à la rencontre de R, jeune alaouite qui vivait dans le centre ville de Damas en mars 2011. Son témoignage apporte un éclairage singulier sur les débuts de la révolution et les débats parfois vifs qui ont accompagnés certains choix décisifs pour la suite du mouvement.

... https://lundi.am/La-realite-n-est-pas-u ... utionnaire
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Re: Syrie

Messagede bipbip » 06 Juil 2017, 16:32

Syrie. Résister à Hatsh; manifester comme acte de résistance…

Par le Collectif «Résister avec la révolution syrienne»

Le 4 juillet 2017, la presse indiquait la nomination de la magistrate Catherine Marchi-Uhel à la tête d’un organisme chargé de préparer des actes d’accusation contre les auteurs de crimes en Syrie. Le quotidien Le Monde soulignait (4 juillet 2017): «Les centaines de milliers de pièces à conviction récoltées depuis le début de la guerre en Syrie par des ONG et des organisations internationales vont désormais être centralisées à Genève […].

De son côté, l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) enquête avec l’ONU sur les attaques chimiques en Syrie. A toutes ces preuves s’ajoutent celles collectées par les organisations de défense des droits de l’homme. Dans un rapport diffusé début février, Amnesty International détaille ainsi «l’extermination de masse» de quelque 13’000 Syriens pendus dans la prison de Saidnaya, au nord de Damas, en plus des 17’000 morts des suites de la torture ou de mauvais traitements, selon un autre rapport de l’ONG datant d’août 2016. Ce rapport s’ajoute au terrifiant dossier César, une expertise de photos de 11’000 victimes des geôles de Damas, prises par un photographe de l’armée syrienne qui a fait défection en août 2013. D’autres organisations ont aussi récolté des preuves, comme la Commission internationale pour la justice et la responsabilité, composée d’enquêteurs syriens et d’analystes chevronnés. Depuis 2012, ils sont parvenus à sortir du pays des milliers de documents, notamment des ordres militaires […]. Jamais un conflit n’aura été autant documenté, mais on est loin, pour autant, d’un Nuremberg pour la Syrie. Le Mécanisme créé par l’ONU n’est pas un tribunal et ne pourra donc pas conduire de procès. Mais, après avoir centralisé les pièces, il pourra transmettre des actes d’accusation clé en main, soit à la Cour pénale internationale (CPI), soit à un tribunal spécial sur la Syrie ou aux juges d’instruction de pays européens qui ont lancé des enquêtes. […] Des juristes ont planché sur la création d’un tribunal spécial, mais il implique l’accord du régime syrien et son avenir [sic!] est pour l’heure bouché. […] Faute de tribunal ad hoc et face à l’impuissance de la CPI, victimes et ONG se tournent vers les juridictions européennes. Des dossiers sont ouverts en France, en Allemagne, en Suède, en Autriche, aux Pays-Bas et en Espagne. Début février, une plaignante espagnole d’origine syrienne a ainsi déposé plainte contre les forces de sécurité et de renseignement syriens pour « terrorisme d’Etat », après avoir identifié, dans le rapport César, le cadavre de son frère, mort en prison à Damas en 2013.»

La dite Communauté internationale, au nom du refus d’une situation «d’Etat failli» qui «déstabiliserait» encore plus la région, se dirige vers une reconnaissance ouverte et assumée – déjà existante de facto ou même proclamée pour certains – de la dictature du clan Assad. Une question: sans la Russie, l’Iran et le Hezbollah, «l’Etat des Assad et de leurs mafias» existerait-il encore? En outre, quels seront les «éléments de stabilité» qui se dégageront d’une option où «Bachar serait au centre» – apparemment – d’une transition? Rien d’autre qu’une guerre contre un peuple…

Toutefois, au-delà de ces considérations, accumuler des témoignages, des récits, des preuves dites matérielles, etc. est une tâche importante. Au même titre où continuer à informer sur ce qui se passe en Syrie, donc sur une résistance de survie qui s’exprime de diverses façons, participe d’une solidarité dont la continuité relève d’options politiques et éthiques. Elles traduisent le refus actif d’accepter une dite «situation de fait». Et, dès lors, de se vautrer dans une académique «remémoration des vaincu·e·s», propre aux déserteurs. Une «mode intellectuelle» reprise par ceux et celles qui n’ont aucune connaissance substantielle du contexte réel dans lequel Walter Benjamin a fait usage de cette «formule».

Nous reproduisons ci-dessous des «flashs» du dernier bulletin du Collectif Avec la révolution syrienne. Il rejette l’indifférence et la désaffection adoptées par des «révolutionnaires» qui ont proféré des «analyses» frisant l’escroquerie intellectuelle et politique sur la permanence d’un processus révolutionnaire de masse en Syrie. Ce qui est différent de la référence historicisée faite par ce bulletin de soutien à la «révolution syrienne» et qui tente, au mieux, de donner à voir et à comprendre le sort tragique dans lequel est plongé l’essentiel d’un peuple en Syrie et dans des camps de déportés, parfois emportés par les flammes, comme ce fut le cas au Liban – il y a trois jours – pour le camp situé à la marge du village de Qab Elias, dans la vallée de la Beeka. (Rédaction A l’Encontre)

... https://alencontre.org/moyenorient/syri ... tance.html
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Re: Syrie

Messagede bipbip » 27 Juil 2017, 17:27

Prison de Hama : les détenus prennent le contrôle - Entretien avec deux mutins depuis leur prison de Sijin hama al-Markazi en Syrie

Depuis mai 2016, la prison centrale de Sijin hama al-Markazi à Hama, en Syrie, est entièrement passée sous le contrôle des prisonniers.
En Route ! a pu entrer en contact par téléphone avec deux mutins, Hamid et Urwa, prisonniers politiques actuellement encore détenus.
Le site "lundi matin" retranscrit ici le fruit de plusieurs entretiens téléphoniques avec eux. Ils racontent comment ils ont pris le contrôle de la prison, comment ils s’organisent à l’intérieur, les négociations avec les autorités...

... https://mars-infos.org/prison-de-hama-les-detenus-2490
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Re: Syrie

Messagede bipbip » 02 Sep 2017, 14:33

«Violée sous une photo d’Assad»: des femmes décrivent les atrocités subies en Syrie

Ce 30 août 2017 s’est tenue sur la place des Nations, à Genève, une manifestation de solidarité avec le peuple syrien brisé par la dictature et toutefois résistant sous diverses formes. Il s’agissait non seulement de dénoncer le terrorisme de la dictature de Bachar al-Assad et de ses divers alliés, mais aussi d’expliciter le sens de «négociations sans fin» – à Astana et à Genève – qui s’inscrivent dans l’option politique d’assurer que le régime du clan Bachar reste en place, cela au nom d’une «transition démocratique». Une option conforme aux intérêts des mafias en place et des puissances «intervenant ouvertement» en Syrie depuis septembre 2013 (accord fallacieux entre les Etats-Unis et la Russie sur le retrait puis l’interdiction des armes chimiques en Syrie), suivie de l’agression aérienne et militaire de la Russie de Poutine, depuis le printemps 2015. Cela en collaboration avec des milices iraniennes et le Hezbollah du Liban.

La manifestation a été organisée par les FemmeS pour la démocratie (Suisse), avec le soutien de l’organisation Solidarité Syrie ainsi que du site A l’Encontre, du MPS (Mouvement pour le socialisme), du Cercle La Brèche. A remarquer l’étonnante (ou plus exactement l’ordinaire) absence des forces qui s’auto-qualifient «Ensemble à Gauche». A cette occasion ont été lus (ou mentionnés) des témoignages que nous reproduisons ci-dessous. Le premier a trait aus «viols à répétition, aux violences sexuelles extrêmes et à la torture dont les femmes ont été victimes dans les prisons syriennes»; le second se fait le témoin de ce qu’a vécu et ressent encore une victime des bombardements chimiques de 2013. (Rédaction A l’Encontre)

... https://alencontre.org/moyenorient/syri ... syrie.html
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Re: Syrie

Messagede bipbip » 30 Sep 2017, 14:10

Après Alep-Est: Idlib; le massacre des civils continue!

Il y a environ une année le régime syrien et la Russie intensifiaient les bombardements sur Alep-Est, ce qui a conduit quelques mois plus tard à la chute de cette ville, suite sans doute à un accord non révélé avec la Turquie. Depuis, les Syriens dénoncent le déplacement forcé des populations en révolte de plusieurs régions de la Syrie vers Idlib (Homs, Darayya, al-Muaaddamyat, Zabadani, Alep-Est, Wadi Barada, al-Waer, etc.) et craignent leur extermination prochaine.

Depuis le 19 septembre, et malgré les accords d’Astana mi-septembre 2017, l’aviation russe mène une offensive contre la région d’Idlib et le nord de la région de Hama. Tout comme l’offensive à Alep-Est, l’aviation cible les civils, les hôpitaux (5 sont détruits), les écoles (4 sont détruites), les boulangeries, les centres des Casques blancs (3 sont détruits)! Le Syrian Press Center documente depuis 117 morts dont 22 enfants et 22 femmes.

Avec la fermeture de la frontière avec la Turquie, les habitants de Jisr-Alshugur à Idlib, qui tentent de fuir les bombardements, n’ont aucune échappatoire. Ils en sont réduits à s’abriter comme ils le peuvent dans les rues des régions moins exposées (de sources privées).

Après Alep-Est, c’est bien Idlib, où est réunie aujourd’hui toute la population en révolte venant de toute la Syrie, qui subit la foudre d’Assad et de la Russie… Le massacre des civils continue et le silence de la communauté internationale aussi!

... https://alencontre.org/moyenorient/syri ... tinue.html
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Re: Syrie

Messagede bipbip » 19 Oct 2017, 17:17

Syrie. Rakka broyée, mais libérée des djihadistes

Les drapeaux noirs ont été décrochés. Ce sont des étendards jaunes et verts, aux couleurs des Forces démocratiques syriennes (FDS) et des Unités de protection du peuple (YPG) kurdes, qui flottent désormais aux carrefours de Rakka. Ou ce qu’il en reste: un champ de ruines, une ville anéantie après quatre ans d’occupation de l’organisation Etat islamique (EI). Mardi 17 octobre, la coalition arabo-kurde qui menait l’assaut contre l’ancienne «capitale» syrienne du «califat» de l’EI a annoncé avoir «chassé définitivement» les djihadistes de la ville.

Il aura fallu cinq mois de combats, plusieurs milliers de frappes aériennes de la coalition internationales qui soutient les forces arabo-kurdes, et des corps-à-corps meurtriers dans les rues et les habitations pour venir à bout de l’EI. La bataille, l’une des plus violentes qu’a connue la Syrie en guerre, a fait 3000 morts, dont plus d’un millier de civils.

... https://alencontre.org/moyenorient/syri ... istes.html
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Re: Syrie

Messagede bipbip » 16 Nov 2017, 20:18

Rakka, l’accord qui fait jaser…

“Colère de la Turquie après l’annonce du départ des combattants de l’EI de Rakka” titrait le journal Le Monde.
Il commentait ainsi un reportage plus conséquent de la BBC, qui a, selon la chaîne, enquêté sur l’accord passé entre la coalition et les derniers occupants de Daech à Rakka, pour accélérer la fin des combats et permettre aux civils d’évacuer.

D’autres médias parlent d’un accord visant à accélérer la libération d’une zone “pétrolifère”, en reprenant une dépêche AFP.
Signalons tout d’abord que les gisements de Wahab, al Fahd, Dbaysan, al Kassir, Abou al Katat et Abou Katach se situent en zone désertique. Les puits de pétrole existants se situent au sud de la ville de Rasafa et de ses gisements, dont l’armée du régime syrien a déjà pris le contrôle en juin, avec l’aide russe et iranienne. Pour les autres, les FDS les reprennent à Daech ces jours-ci, avec des combats toujours aussi meurtriers.

Alors, bien sûr, si la ville de Rakka était aussi un noeud pour l’accès aux énergies fossiles, faire ce rapprochement, c’est vouloir faire sonner le nom de Kirkouk dans la tête du lecteur ou de la lectrice. Vous savez, cette ville et région d’Irak riche en pétrole que les Kurdes avaient colonisée paraît-il, et qui a été reprise par le gouvernement central irakien… permettant ainsi l’accord d’exploitation prochaine par un grand groupe russe à capitaux internationaux, que Barzani avait commencé à négocier ces mois derniers, avant que la région autonome du Kurdistan irakien ne se retrouve à nouveau réduite à ses frontières antérieures et quasi sous embargo.

Quelle est donc cette volonté de présenter les Kurdes de Syrie, et bien plus largement les Forces démocratiques Syriennes, comme des colonisateurs prêts à tout, y compris à passer des accords avec Daech, pour élargir richesses et territoire ? La campagne médiatique qui s’annonce est non seulement ignoble, mais issue en partie des déclarations du régime turc.

... http://www.kedistan.net/2017/11/16/syri ... fantasmer/
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Re: Syrie

Messagede bipbip » 04 Jan 2018, 18:06

Gauche kurde

Syrie : La gauche kurde à l’heure de vérité

Alors que l’opposition armée est sur le déclin et Daech provisoirement éliminé, les tractations diplomatiques s’intensifient pour décider de l’avenir du pays. Sans attendre leurs résultats, la fédération cons­tituée de facto sur les terri­toires libérés doit relever plusieurs enjeux économiques et démocratiques.


Depuis la chute de Raqqa et de Deir Ez-Zor, la guerre civile syrienne est entrée dans une nouvelle phase. Le niveau de violence a considérablement baissé dans le pays, désormais divisé entre trois acteurs rivaux.
• Primo, le régime Assad avec ses parrains russe et iranien, a repris confiance.
• Secundo, la rébellion armée, sans unité, lâchée par ses soutiens turc, états-unien, européen et saoudien, est circonscrite à quelques régions dans l’ouest.
• Tertio, la coalition arabo-kurde des Forces démocratiques syriennes (FDS), qui a soutenu l’essentiel des combats contre Daech avec l’appui de Moscou et de Washington, cherche à jouer sa carte.

Les FDS tiennent désormais toute la Syrie à l’est de l’Euphrate et y éliminent les dernières poches djihadistes, avec l’appui de forces spéciales états-uniennes et françaises. De l’autre côté du fleuve : l’armée de Bachar el Assad, ses chaperons russes et les troupes coordonnées par Téhéran : Hezbollah, troupes iraniennes et mercenaires afghans. Quelques accrochages armés ont déjà eu lieu autour de Deir Ez-Zor mais, tant que Russes et Américains seront sur place, la « paix armée » continuera certainement de prévaloir.

La Russie favorable à un État fédéral

Comment, à présent, terminer la guerre ? Après un an et sept rounds de pourparlers à Astana et à Sotchi, le trio Moscou-Ankara-Téhéran, qui préside désormais aux destinées de la Syrie, rapproche peu à peu ses vues sur la transition politique et un maintien (provisoire ?) de Bachar el Assad au pouvoir.

Le principal point d’achoppement, c’est finalement le Kurdistan syrien (Rojava), dont le sort divise les partenaires. Damas, Ankara et Téhéran le rayeraient volontiers de la carte, s’il n’y avait la présence dissuasive d’unités militaires russes à Afrîn, et états-uniennes à Kobanê et dans la Cizîrê.

Le néosultan Erdoğan a mis l’Anatolie à feu et à sang depuis l’été 2015 pour écraser l’intifada kurde. Les tanks turcs occupent aujourd’hui le nord de la Syrie, ont quasiment encerclé le canton d’Afrîn et le menacent régulièrement d’invasion.

Damas et son parrain iranien sont dans la même disposition d’esprit. Depuis l’été 2017, les médias pro-iraniens sont sortis de leur réserve et se répandent en calomnies contre les YPG et les FDS, accusés d’être manipulés par la CIA, par le Mossad – une rhétorique classique au Moyen-Orient –, mais aussi de faire du nettoyage ethnique et d’être complices de Daech, ce qui ne manque pas de piquant !  [1].

En réalité, ces trois régimes nationalistes ne peuvent supporter qu’un peuple historiquement subalterne, entende désormais faire respecter ses droits. En conséquence, Ankara et Téhéran bloquent toujours l’invitation du PYD aux pourparlers d’Astana et de Sotchi sur l’avenir de la Syrie  [2].

La Russie, au contraire, juge que l’inclusion de la gauche kurde est nécessaire au succès d’un éventuel processus de paix, et prône une fédéralisation de la Syrie, respectant l’autonomie du Kurdistan, voire des régions à l’est de l’Euphrate  [3]. Les États-Unis y seraient également favorables, car cela leur permettrait de conserver des bases militaires dans la région, à toutes fins utiles – la lutte antidjihadiste certes, mais aussi l’endiguement de ­l’Iran, devenue l’obsession de l’axe Riyad-Washington-Tel Aviv.

Du point de vue de la gauche kurde, les options sont donc restreintes : il y a des impérialistes qui veulent la détruire, et des impérialistes qui veulent l’instrumentaliser. C’est un non-choix, et il est lourd de dangers.

Pendant que les diplomates s’activent loin de la Syrie, la gauche kurde donne donc la priorité à la consolidation du confédéralisme démocratique sur les territoires libérés. Cela signifie amener la population locale à y participer, ce qui est un enjeu immense.

Avancer avec et malgré les féodaux

Rappelons que le projet du PYD et de ses milices YPG-YPJ n’est pas l’indépendance du Kurdistan, mais un système confédéral qui associerait toutes les composantes ethno-confessionnelles de la Syrie sur la base d’un « Contrat social » aux accents progressistes.

En décembre 2016 a été constitué la Fédération démocratique de Syrie du Nord, qui comprend les trois cantons kurdes historiques – Afrîn, Kobanê, la Cizîrê – et un quatrième canton majoritairement arabe, celui de Shahba, qui a élu son auto-administration en mars 2016. Ce quatrième canton, dont la ville principale est Manbij, est actuellement coupé en deux par la zone d’occupation turque.

Les zones libérées plus au sud – Raqqa, Deir Ez-Zor, la vallée de l’Euphrate – n’ont pas encore été constituées en cantons, n’ont pas procédé à des élections, et n’ont pas été intégrées à la fédération. Elles sont sous l’administration provisoire des FDS et de conseils locaux. Le conseil civil de Raqqa, par exemple, inclut des militantes et des militants locaux tout juste rentrés d’exil, mais surtout... des cheikhs et autres chefs tribaux.

Une situation paradoxale pour la gauche kurde, forcée de composer avec des gens qui jadis collaboraient avec le régime El Assad, puis ont pactisé avec Daech. À présent, ils s’accommodent de ces miliciennes et miliciens kurdes qui doivent leur sembler tombés d’une autre planète avec leur « contrat social », leurs communes dé­mocratiques et leur égalité hommes-­femmes. Difficile de les contourner vu leurs poids local, mais il ne fait aucun doute que ces chefs féodaux retourneront leur veste à la première occasion.

L’enjeu est donc d’appuyer le développement local d’une gauche qui adhère au ­projet du confédéralisme démocratique, comme cela s’est fait dans le nord de la Syrie avec la naissance, en septembre 2014, de l’Alliance na­tionale démo­cratique syrienne (TDWS)  [4], dont plusieurs représentant.es ont été élu.es dans l’auto-administration du canton de Shahba.

C’est un signe, parmi d’autres, d’une adhésion croissante au confédéralisme démocratique parmi la population non kurde du Rojava. Quant à l’opposition kurde, elle s’est nettement atténuée. Courant 2016, plusieurs petits partis ont pris leurs distances avec le PDK – le parti « libéral-féodal » de Massoud Barzani, au Kurdistan d’Irak – et ont cessé de boycotter les institutions confédérales.

Pourtant, certains événements inquiètent. Ainsi, le 4 novembre, à Manbij, plusieurs dizaines de commerçants ont mené une ­grève de protestation contre le recrutement obligatoire – chaque famille doit envoyer un fils dans les forces armées. Les miliciennes et les miliciens du PYD sont accusés d’avoir essayé de briser la grève en rouvrant de force des magasins, et d’avoir arrêté plusieurs protestataires qui arboraient des banderoles hostiles aux FDS  [5]. La menace Daech étant à présent écartée, la conscription passe mal. Et elle ne passera pas mieux avec des méthodes autoritaires.

Toujours pas d’autonomie énergétique

Mais le principal problème reste le manque d’autonomie économique du Rojava. La région vit toujours sous embargo turc ; les échanges avec le régime de Damas et avec l’Irak sont précaires. Damas, qui verse toujours les salaires des fonctionnaires, a supprimé ceux de la plupart des enseignant.es, sous prétexte que les écoles du Rojava, désormais bilingues et appliquant une pédagogie différente, sont « antinationales ».

La filière agricole (blé, coton, maraîchage) se porte bien, mais la production énergétique est à la ­peine. Les barrages hydroélectriques de Tichrine et surtout de Tabqa tournent en sous-régime, parce qu’ils ont été endommagés par Daech, mais surtout parce que la Turquie, qui contrôle l’Euphrate en amont, a délibérément divisé par trois le débit du fleuve.

Enfin, la région, qui dispose de puits pétroliers, mais pas de raffinerie, souffre d’une pénurie de carburant  [6]. Plus généralement, la question des hydrocarbures engage l’avenir. Alors que la gauche kurde dit vouloir bâtir une économie écologique et autonome, que faire des champs pétrolifères de l’Est syrien ? Leur exploitation pourrait rapporter rapidement les devises nécessaires à la reconstruction du pays. Mais, pour obtenir la logistique, il faudrait accepter l’intrusion des multi­nationales pétrolières  [7]… et la corruption massive qui va avec. En la matière, le Kurdistan d’Irak, dirigé par le PDK de Massoud Barzani, constitue un contre-modèle.

Guillaume Davranche (AL Montreuil)



[1] Le site web Voltairenet.org est le principal canal francophone de l’État iranien. Pour celles et ceux qui douteraient des talents de fabuliste de son patron, le charlatan Thierry Meyssan, il ne faut pas rater ses articles où il explique que Saleh Moslim, le coprésident du PYD, est en fait un « espion » d’Erdoğan. Tous deux veulent créer un État kurde en Syrie afin que la Turquie y déporte sa population kurde. Ce plan diabolique aurait été conclu lors d’une « réunion secrète » à l’Élysée, avec la complicité de François Hollande, en pleine bataille de Kobanê !!

[2] « Syrie : le report de Sotchi, révélateur des obstacles que doit surmonter Moscou », L’Orient-Le Jour, 18 novembre 2017.

[3] « Le texte du projet de constitution syrienne proposé par la Russie révélé », Sputnik, 26 janvier 2017.

[4] Son site web  : Twds.info. http://twds.info/

[5] « Residents of Manbij protest against conscription in kurdish militias » https://en.zamanalwsl.net/news/30909.html , sur Zamanalwsl.net, le 5 novembre 2017.

[6] Mireille Court & Chris Den Hond, « Une utopie au cœur du chaos syrien », Le Monde diplomatique, septembre 2017.

[7] Certains émissaires russes, américains et français (Total) sont déjà à l’aguet à Qamişlo, selon le témoignage de Raphaël Lebrujah (Initiative pour un confédéralisme démocratique).


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Re: Syrie

Messagede bipbip » 25 Jan 2018, 15:02

Comment reconstruire après Raqqa ?

Syrie : Comment reconstruire après Raqqa ?

De retour du Kurdistan syrien où il avait rejoint les YPG en tant que volontaire étranger pendant plusieurs mois, notre camarade Arthur fait le point sur les perspectives pour les peuples de la région après les combats meurtriers de Raqqa.

Ce n’est un secret pour personne, la guerre contre Daech touche à sa fin. Ces derniers mois n’ont pas été faciles pour la révolution, la prise de Raqqa s’est payée au prix de la vie de beaucoup de camarades de valeur, mais a aussi eu un coût politique important. J’entends par là que, de par les pressions des États impérialistes qui voulaient en finir le plus rapidement possible avec leur Frankenstein islamiste, le siège de Raqqa a été une bataille sanglante. On parle de plusieurs milliers de civil.es tué.es au minimum, et il ne reste quasiment pas un bâtiment qui ne porte sur lui les stigmates des combats. Que va dire la population quand elle rentrera dans sa ville meurtrie ?

La tâche sera immense pour les Forces démocratiques syriennes (FDS) de faire accepter leur proposition de confédéralisme démocratique dans un champ de ruines fumantes. Surtout que les territoires de Daech ont certes été repris mais une grande majorité de ses militants, ayant bien compris qu’ils ne pourraient rien contre nos assauts, soutenus par les frappes aériennes de la coalition, se sont simplement dispersés et cachés parmi leurs soutiens dans la population. C’est tout le paradoxe de l’empressement d’en finir pour les impérialistes : les destructions démesurées de cette offensive ont sûrement offert plus d’opportunité de fuite aux djihadistes qu’une avance plus lente mais plus mesurée. Ce sont encore les différents peuples qui auront à payer les agendas des politicards pressés de pouvoir annoncer quelque chose pour gagner quelques points de sondage auprès de l’opinion publique.

Gagner le cœur des populations

Les camarades sur place en ont bien conscience, c’est ce que j’avais dit dans l’un des premiers posts sur mon blog [1], le destin de la révolution se jouera dans l’après-Daech et la capacité de gagner le cœur des populations. Néanmoins, au vu de l’état des infrastructures du pays, l’un des enjeux sera très clairement la reconstruction. Comme dit la chanson : le ventre vide, l’homme ne peut discuter. Or avec le blocus impitoyable organisé par la Turquie et une situation compliquée au Kurdistan irakien, un appareil industriel quasiment inexistant (le nord de la Syrie a toujours été une colonie intérieure, le grenier à blé pour le reste du pays), vers qui se tourner ? Les États-Unis ou bien la Russie auront vite fait d’offrir une aide qui ne sera évidemment pas sans contrepartie. La révolution est décidément un jeu plus compliqué qu’un tweet. C’est ici que nous, militants et militantes du monde entier, nous avons un rôle à jouer.

Arthur Aberlin

[1] À lire sur le blog kurdistan-autogestion-revolution.com
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