Tunisie, Egypte, Algérie... printemps arabe

Re: Tunisie, Egypte, Algérie, Jordanie, Yémen…

Messagede DjurDjura » 18 Jan 2013, 18:25

Yémen : des otages étrangers aux mains d’Al Qaîda



le 18.01.13 |




Deux Finlandais et un Autrichien enlevés depuis près d’un mois au Yémen sont aux mains d’éléments tribaux liés à Al Qaîda, qui les ont transférés dans leur fief de Marib, ont indiqué hier des sources des services de sécurité.


Les trois otages, deux étudiants de langue arabe et une Finlandaise en visite au Yémen, ont été enlevés le 21 décembre à Sanaa par des hommes armés et masqués dans un magasin d’électronique et emmenés dans un premier temps dans la région de Khawlan, au sud-est de la capitale. Les ravisseurs sont des éléments tribaux liés à Al Qaîda et ont transféré leurs otages dans la province de Marib, plus à l’est, où le réseau extrémiste est fortement implanté, ont dit les sources de sécurité.

Ils ont en outre durci leurs conditions et réclament désormais la libération de chefs d’Al Qaîda qui servent des peines de prison à Sanaa, ainsi qu’une rançon, pour libérer leurs otages, selon des sources tribales. Initialement, les ravisseurs avaient réclamé des compensations pour un terrain qui leur a été pris à Sanaa, a indiqué l’une des sources tribales. Le ministre de l’Intérieur, Abdel Kader Qahtan, a assuré mercredi à un émissaire finlandais que les autorités poursuivaient leurs efforts pour retrouver les ravisseurs afin de pouvoir libérer les otages sans mettre leur vie en danger, d’après l’agence officielle SABA.


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Re: Tunisie, Egypte, Algérie, Jordanie, Yémen…

Messagede ivo » 23 Jan 2013, 20:49

Jordanie
fr info
Plus de deux millions d'électeurs sont appelés aux urnes pour renouveler leur parlement, sur fond de protestation sociale et politique. Ces élections sont particulières car convoquées après la dissolution du Parlement le 4 octobre 2012.

Le roi Abdallâh II fait face depuis maintenant deux ans, et dans le contexte des révolutions arabes, à des mouvements de protestation sans précédent. Des mouvements que le jeune souverain peine à juguler.

Il y a d'un côté des manifestations politiques qui demandent plus de réformes constitutionnelles et de l'autre, des manifestations sociales contre la cherté de la vie. Des pressions que le roi de Jordanie a gérées jusqu'à présent en changeant plusieurs fois de Premier ministre cinq en deux ans.
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Messagede Massinissa » 02 Fév 2013, 19:11

Yémen : des dizaines d’adolescents en grève de la faim dans une prison après la condamnation à mort de l’un d’entre eux

Publié le samedi 2 février 2013 14:49 Écrit par Amnesty international Algerie .




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Le désespoir et l’impuissance sont omniprésents dans cette prison yéménite où des dizaines de détenus mineurs se sont mis en grève de la faim pour dénoncer leurs conditions de détention et la condamnation récente d’un des leurs à la peine capitale, ont indiqué des militants à Amnesty International.

Depuis le dimanche 27 janvier 2013, à la prison centrale de la capitale yéménite, Sanaa, 77 mineurs délinquants présumés ont décidé de refuser leurs repas tant que les autorités n’auraient pas satisfait à une liste de revendications rédigée et signée de leur main.

Ils ont lancé cette grève de la faim en réaction à la condamnation à mort de Nadim al Azaazi le 26 janvier pour un crime qu’il aurait commis alors qu’il n’avait que 15 ans.

« L’exécution de mineurs délinquants est expressément interdite par le Code pénal yéménite et le droit international relatif aux droits humains – les autorités yéménites doivent respecter leurs obligations et annuler immédiatement cette condamnation à mort », a déclaré Philip Luther, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.

« Les témoignages que nous avons reçus de l’intérieur de la prison centrale de Sanaa font état de conditions de détention réellement effroyables pour les mineurs délinquants, et nous exhortons les autorités à agir immédiatement pour que les mineurs soient traités humainement et ne soient pas maintenus derrière les barreaux au-delà de la durée de leur peine. »

Certains des adolescents détenus à la prison centrale de Sanaa ont semble-t-il purgé leur peine mais restent en détention car ils n’ont pas les moyens de payer les amendes infligées par le tribunal.

Les revendications des grévistes de la faim ont été remises aux autorités sous la forme d’un document manuscrit rédigé en arabe et signé de leur main, qu’Amnesty International a pu voir.

Outre l’annulation des condamnations à mort de Nadim al Azaazi et de tous les mineurs délinquants, les adolescents demandent que les mineurs soient systématiquement jugés par des tribunaux pour mineurs selon des procédures rapides.

Il arrive en effet que des procès de mineurs délinquants présumés durent plus de trois ans, et certains ont même été emprisonnés pendant de longues années avant que le tribunal ne reconnaisse finalement leur innocence.

Les grévistes de la faim réclament aussi la mise en place d’une commission médicale professionnelle qualifiée, reconnue par les tribunaux, qui s’appuie sur des méthodes scientifiques pour vérifier l’âge des mineurs délinquants présumés.

Ils veulent que les autorités réexaminent les peines qu’ils jugent injustes ou trop longues infligées pour des infractions de moindre gravité, et qu’elles respectent et reconnaissent le rôle des avocats et le droit des mineurs d’être représentés par l’avocat de leur choix.

Ils contestent également les conditions de détention, notamment le manque d’espace et l’absence de fenêtres, voire même de lits dans certains cas. Ils réclament l’arrêt immédiat des exercices ou des punitions physiquement humiliants que leur infligent les autorités pénitentiaires.

Ils sont aussi révoltés par la corruption du système judiciaire – notamment la falsification présumée de documents.

Plus de la moitié des adolescents qui ont signé la déclaration – 42 sur 66 – n’ont pas pu voir leur famille une seule fois depuis leur incarcération car ils viennent de régions éloignées de la capitale. Ils demandent à purger le reste de leur peine dans des établissements pour mineurs plus proches de leur domicile.

« Cet appel au secours fait apparaître les nombreuses violations des droits fondamentaux des détenus mineurs commises par les autorités yéménites, et doit être l’occasion d’appeler à l’adoption de mesures pour que les garanties d’une procédure légale soient respectées et les conditions de détention améliorées pour tous les mineurs délinquants du pays », a souligné Philip Luther.

Le droit international interdit la condamnation à mort ou à la réclusion à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle des personnes âgées de moins de 18 ans au moment des faits qui leur sont reprochés.

Amnesty International est opposée à la peine de mort en toutes circonstances, sans aucune exception.

Amnesty International Algérie
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Messagede ivo » 22 Fév 2013, 10:27

Yémen : manifestation meurtrière pour le premier anniversaire du départ de Saleh
http://www.rfi.fr/moyen-orient/20130222 ... part-saleh
Au Yémen, quatre personnes ont été tuées lors de heurts avec la police. Ces personnes manifestaient à l'occasion du premier anniversaire du départ du président Saleh. Cela s'est passé à Aden, dans le sud du pays. Des manifestants du mouvement sudiste tentaient de rejoindre une place où s'étaient rassemblés des partisans de l'actuel président, quand les forces de l'ordre sont intervenues. Ces heurts, qui sont réguliers, illustrent la difficulté qu'a le Yémen à se stabiliser.

Il y a un an, le président Ali Abdallah Saleh quittait le pouvoir après 33 ans de règne ; résultat de manifestations pro-démocratiques dans le sillage des révolutions arabes. Mais un an plus tard, le pays n'est toujours pas stable. Il souffre de profondes divisions qui existaient déjà avant.

Le mouvement sudiste qui manifestait ce jeudi à Aden réclame l'autonomie. Sa frange la plus radicale demande le retour à l'indépendance pour le sud du pays, qui était séparé du Nord jusqu'en 1990, date de l'unification des deux Yémen.

Il existe aussi une rébellion dans le Nord, des chiites qui combattent le pouvoir central, avec le soutien de l'Iran. Sans compter la présence d'al-Qaïda qui commet régulièrement des attentats.

Le nouveau président Abd Rabbo Mansour Hadi a proposé pour le 18 mars un dialogue national afin d'établir une nouvelle Constitution et de préparer des élections. La question sudiste devrait être abordée lors de cette conférence mais une partie du mouvement indépendantiste a déjà refusé d'y participer.
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Messagede ivo » 02 Mar 2013, 13:43

Des forces spéciales américaines entraînent des rebelles syriens en Jordanie
http://blog.lefigaro.fr/malbrunot/2013/ ... icain.html
Des instructeurs américains entraînent des rebelles de l’Armée syrienne libre (ASL) passés en Jordanie, nous affirme une source militaire française au Moyen-Orient.

« Ils structurent, encadrent et donnent des conseils aux insurgés syriens depuis la fin de l’année dernière », poursuit notre source.

Cette formation se déroule au « King Abdallah special operation training center » (Kasotec) situé au nord d’Amman, la capitale jordanienne.

Les membres des Forces spéciales américaines participent à cette instruction en vue de renforcer la capacité d’action des opposants à Bachar el-Assad. Ceux-ci peinent en effet face à la supériorité aérienne de l’armée syrienne. Des Forces spéciales britanniques et une poignée de Français aident également les rebelles syriens, toujours au Kasotec.

Les Forces spéciales américaines déployées en Jordanie font également « des pénétrations en territoire syrien » pour surveiller les armes chimiques du régime. Leur dissémination aux mains des djihadistes ou du Hezbollah libanais pro-iranien suscite la plus grande inquiétude en Israël, aux Etats-Unis mais également chez l’allié russe de Bachar el-Assad.

Nous révélions l’autre jour que des unités Delta des Forces spéciales américaines étaient déployées à Harissa au nord de Beyrouth. Officiellement pour la formation de leurs homologues libanaises. Mais en fait, ces unités Delta font également de la pénétration en territoire syrien.

Hier à Rome, John Kerry, le nouveau secrétaire d'Etat américain, a annoncé des aides non léthales à la rébellion syrienne (gilets par balles, véhicules blindés et de l'entraînement). Mais comme souvent lors d'un conflit, les Forces spéciales n'ont pas attendu les annonces officielles pour passer à l'action. Dans le plus grand secret, bien sûr....

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Messagede bipbip » 18 Jan 2014, 15:48

Une bonne synthèse, limpide, pour démêler un écheveau très complexe : les peuples, le Qatar, l'Arabie saoudite, l'Iran...

Le « grand jeu » de l’Arabie saoudite pour étouffer les « printemps arabes »

LE MONDE | 13.01.2014 à 15h15 • Mis à jour le 14.01.2014 à 20h19 |

Par Christophe Ayad, Isabelle Mandraud, Benjamin Barthe, Hélène Sallon et Serge Michel

Le 14 janvier 2011, Ben Ali s'envole pour Djedda, en Arabie saoudite, sans se douter qu'il y passera les trois années suivantes dans un exil aussi ennuyeux que doré. Paris n'a pas voulu de lui, ni aucun autre pays arabe. Seul le géant saoudien a l'argent et la légitimité religieuse pour se permettre d'accueillir le nouveau paria. Seule l'Arabie saoudite réalise combien ce qui vient de se passer en Tunisie la menace.

Pendant trois ans, le pouvoir saoudien va se dépenser sans compter pour endiguer la vague des révolutions arabes ou la mettre au service de ses ambitions régionales. En Egypte, la monarchie a remis en selle les militaires à coups de pétrodollars pour étouffer les Frères musulmans et les révolutionnaires. En Syrie, elle soutient les rebelles pour mieux contrer l'Iran. Retour sur trois années de tourmente.

LE TEMPS DES PEUPLES

Partie de Sidi Bouzid, au centre de la Tunisie, le 17 décembre 2010, après l'immolation de Mohamed Bouazizi, un jeune vendeur de fruits et légumes désespéré, la révolte ne gagne Tunis, la capitale, que le 11 janvier.

Partout, les postes de police et les locaux du parti au pouvoir sont brûlés, les portraits du dirigeant arrachés, aux cris de « Dégage !» En première ligne, les jeunes affrontent les forces de sécurité malgré les tirs à balles réelles, avant que ne se mêlent, au fil des jours, avocats, enseignants, chômeurs, entrepreneurs. Al-Jazira, la chaîne qatarie, diffuse en continu les images de cette contestation populaire et son slogan : « Justice, dignité et liberté ! » D'Alger au Caire, des millions de téléspectateurs assistent, médusés, à l'effondrement, en moins de trois semaines, du premier dictateur arabe.

En Egypte, les premières manifestations éclatent le 25 janvier au Caire, à Alexandrie ou à Suez. Puis la place Tahrir, au cœur de la capitale égyptienne, théâtre de heurts meurtriers avec les forces de sécurité, devient le symbole d'une contestation disparate mais déterminée qui associe des femmes, des hommes, des jeunes, des vieux de tous horizons politiques.

« Descends de ta machine et va rejoindre les braves de la place Tahrir ! », lance un vieux mécano à un soldat. Les craintes sont grandes, alors qu'Hosni Moubarak a appelé l'armée à la rescousse. Ici aussi, la foule scande : «Le peuple veut la chute du régime ». « En plus d'être populaires, ces mouvements sont spontanés, ils relèvent d'une logique émeutière et, en conséquence, n'ont pas été conduits au sens strict par un chef, une idéologie ou une organisation politique », relèvent les chercheurs Michaël Béchir Ayari et Vincent Geisser, auteurs de Renaissances arabes (Editions de l'Atelier, octobre 2011).

Le 11 février, lâché par l'armée, le raïs égyptien est contraint à la démission. Le monde arabe est sidéré, à commencer par les dirigeants saoudiens, qui reprochent à Washington de souffler sur les braises de la contestation en lâchant un à un ses plus fidèles alliés.

Plus près encore du royaume, le Yémen, qui possède 1 800 kilomètres de frontière commune avec l'Arabie saoudite, s'est à son tour animé. Le 27 janvier, des milliers de manifestants se rassemblent à Sanaa pour réclamer le départ du président Ali Abdallah Saleh.

Après trente-trois ans à la tête de l'Etat, ce dernier veut modifier la Constitution pour se représenter en 2013. La rébellion se répand d'Aden, notamment parmi les étudiants, jusqu'aux wadis extrêmes de l'Hadramaout. Du jamais-vu. Ali Abdallah Saleh, qui a survécu à un attentat et a dû se faire soigner en Arabie saoudite, se voit contraint à l'automne de signer, à Riyad, un accord de transition qui le pousse vers la sortie.

Un autre incendie s'allume dans le petit royaume du Bahreïn, le 14 février. Les jeunes manifestants, à majorité chiite, campent sur la place de la Perle de Manama, pour contester la mainmise sur le pouvoir de la dynastie sunnite des Al-Kahlifa. Mais, le 2 mars, l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis envoient des troupes au secours de leur voisin : plus de 1 000 hommes affectés à la défense des institutions et des infrastructures stratégiques. Les chars des forces de sécurité bahreïnies évacuent violemment les contestataires accusés d'être manipulés par la grande puissance chiite, l'Iran.

Le 18 mars, le monument de la place de Manama (six colonnes arquées qui enserrent une boule blanche représentant une perle), est rasé. La fronde bahreïnie avortée marque la première intervention de Riyad, champion des intérêts sunnites au Moyen-Orient, dans le « printemps arabe ».

Riyad, qui voit s'allumer des feux dans toute sa sphère d'influence, interviendra dans la foulée une deuxième fois en proposant au Maroc, à son tour bousculé par des manifestants du Mouvement du 20-Février, et à la Jordanie de rejoindre le club très fermé du Conseil de coopération des Etats du Golfe, jusque-là réservé aux pétromonarchies. Une sainte alliance contre-révolutionnaire se dessine.

L'embrasement n'est pourtant pas fini. La Libye puis la Syrie entrent à leur tour dans le cycle des manifestations-répressions. Mais à la différence des autres, la contestation dans ces deux pays basculera dans la guerre. Le conflit libyen, qui a débuté par des manifestations à Benghazi le 17 février, ne s'achève que le 20 octobre à Syrte par le lynchage du colonel Mouammar Kadhafi, qui, après quarante-deux ans de règne, était le plus vieux dirigeant arabe. Il aura fallu l'intervention de l'OTAN, pour que le conflit s'achève, au prix de milliers de morts.

La tragédie syrienne, elle, commence le 15 mars 2011 par une manifestation à Deraa, une ville située à la frontière avec la Jordanie, pour faire libérer quelques adolescents frondeurs, qui avaient tracé des graffitis antirégimes. Arrêtés, sauvagement torturés, ils ne seront rendus à leur famille qu'une semaine plus tard. Trop tard. La révolte contre le pouvoir autoritaire de Bachar Al-Assad, qui a succédé à son père Hafez en 2000, gagne d'autres villes. Malgré la peur, les cortèges grossissent.

Partout, les murs se couvrent de slogans et de caricatures. La parole s'est libérée. Dans la rue, on harangue, on crie, on interpelle. Les islamistes, longtemps contraints à la clandestinité, rentrent d'exil et fondent des partis, des plus modérés aux plus radicaux. A la « droite » des Frères musulmans émergent les salafistes. L'Arabie saoudite, qui se méfie de la confrérie, réputée trop politique, finance les salafistes, en espérant pouvoir mieux les contrôler. Des groupes radicaux Ansar Al-Charia naissent en Tunisie, en Egypte, au Yémen, en Libye.

Mais, déjà, des pays organisent les premières élections libres. La Tunisie, bientôt imitée par l'Egypte, inaugure ce nouveau cycle le 23 octobre 2011. Des files interminables de votants se forment.

LE TEMPS DES FRÈRES MUSULMANS ET DU QATAR

Les islamistes n'ont pas joué les premiers rôles dans les soulèvements populaires du début de l'année. Mais leur discipline, qui tranche sur la désorganisation des révolutionnaires, et l'aura dont ils sont nimbés en tant qu'opposant numéro un aux régimes qui viennent de s'écrouler, les aident à combler leur retard. Ennahda, le parti de Rached Ghannouchi, une émanation de la confrérie, remporte 89 des 217 sièges de l'Assemblée constituante tunisienne. Un scénario similaire se déroule en Egypte, à la fin de l'année. Les législatives tournent au triomphe pour les Frères musulmans, qui s'emparent de la moitié de l'Assemblée du peuple.

Le Qatar se frotte les mains. Le petit émirat gazier est le protecteur de la confrérie depuis que l'Arabie saoudite l'a répudiée au début des années 1990, en raison de son soutien à l'invasion du Koweït par Saddam Hussein. Le souverain local, le cheikh Hamad Ben Khalifa Al-Thani, est persuadé que l'islamo-conservatisme des Frères correspond aux aspirations profondes des peuples arabes.

De nombreuses figures de l'islam politique ont trouvé refuge à Doha, dont le célèbre télécoraniste égyptien Youssef Al-Qaradawi. Avec les « printemps arabes » qui portent ses protégés au pouvoir, le Qatar a l'occasion de se hisser sur le devant de la scène régionale et de damer le pion à son voisin saoudien, englué dans des calculs de succession. L'impétueux cheikh Hamad est obnubilé par l'idée de faire connaître et rayonner son minuscule pays : les coffres-forts de l'émirat, gorgés de gazodollars, et l'antenne d'Al-Jazira sont aussitôt mis au service des révolutions.

Cet interventionnisme, qui rompt avec la posture de médiateur, privilégiée jusque-là par Doha, débute avec l'affaire libyenne. Manœuvrier hors pair, le premier ministre Hamad Ben Jassem Al-Thani est l'un des principaux parrains de la résolution 1973 du Conseil de sécurité, qui a conduit au déploiement de l'aviation de l'OTAN dans le ciel libyen. Le soutien des pays du Golfe a permis de convaincre la Russie de ne pas opposer son veto.

L'Arabie saoudite, mortifiée par la chute de Ben Ali et de Moubarak, a cédé au forcing de Doha. Le roi Abdallah a un vieux compte personnel à régler avec Mouammar Kadhafi, soupçonné d'avoir trempé dans un projet d'attentat contre lui, en 2003, à l'époque où il était prince héritier. En mars 2009, à Doha, le tyran de Tripoli l'avait qualifié de « marionnette » des Britanniques et des Américains devant tous ses pairs arabes, avant de quitter la salle, plein de morgue.

Les équipes d'Al-Jazira ont débarqué les premières à Benghazi, tête de pont du soulèvement libyen. La chaîne vit en osmose avec les révolutionnaires. Interdite en Tunisie, elle avait couvert la révolte anti-Ben Ali en puisant, sur les réseaux sociaux, des vidéos tournées par les manifestants. Juste après l'annonce du départ de Moubarak, le 11 février, « la voix des sans-voix » était restée silencieuse pendant quinze interminables minutes, l'écran figé sur le volcan de la place Tahrir, dans un stupéfiant moment de communion avec son public.

Dans les sables de Cyrénaïque, le style Al-Jazira, spectaculaire mélange d'info et d'agit-prop, est porté à la perfection. « Chaque révolutionnaire, je lui baise le front, je me prosterne devant lui », déclame, lyrique, un cheikh libyen depuis les plateaux de Doha. Symbole de son désir de puissance, le Qatar a envoyé une demi-dizaine de Mirage 2000 – la moitié de son aviation de chasse – aux côtés des Rafale français. Pendant ce temps, les forces spéciales qataries forment et guident les rebelles libyens dans leur assaut Bab Al-Azizia, le QG fortifié de Kadhafi, fin août 2011.

L'hubris qatarie se reporte alors sur la Syrie. En rappelant son ambassadeur à Damas en juillet 2011, quatre mois après le démarrage du soulèvement, l'émirat a officialisé sa rupture avec le régime Assad, qu'il avait pourtant courtisé à la fin des années 2000, comme Nicolas Sarkozy, le meilleur ami de l'émir Hamad Ben Khalifa Al-Thani. Décidée à être « du bon côté de l'Histoire », la micromonarchie prend donc le parti de la rue. Al-Jazira ouvre son antenne aux vidéos sanguinolentes venues de Syrie. Dans son émission phare, « La charia et la vie », le cheikh Qaradawi vilipende le clan Assad et ses alliés iraniens et libanais du Hezbollah, avec des accents de plus en plus sectaires. Comme en Libye, où elles avaient porté à bout de bras le Conseil national de transition, la vitrine politique de la rébellion, les autorités qataries patronnent le Conseil national syrien, où les Frères sont majoritaires.

Ulcéré par les veto à répétition de la Russie et de la Chine – un « permis de tuer », selon le premier ministre qatari Hamad Ben Jassem –, le Qatar pousse à la militarisation du soulèvement. Une discrète filière de livraison d'armes se met en place, via la Turquie, qui partage le tropisme pro-Frères de l'émirat. Les premières cargaisons s'envolent de Doha au mois de janvier 2012 et les rotations s'accélèrent après l'entrée des rebelles dans Alep, au mois de juillet. Dans l'esprit des stratèges de Doha, Alep sera le Benghazi syrien, un tremplin vers la victoire finale.

Les princes de Doha sont d'autant plus portés à l'optimisme que tout semble leur réussir. Le 6 février 2012, ils ont présidé à la signature d'un accord de réconciliation entre le Hamas et le Fatah. Conformément à leur souhait, le chef du mouvement islamiste palestinien, Khaled Mechaal a d'ailleurs rompu avec Bachar Al-Assad, son ancien bienfaiteur, pour se placer sous leur tutelle, à Doha.

En Egypte, à la fin du mois de juin 2012, la présidentielle est remportée par le poulain de Doha, Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans. Quinze jours après la proclamation des résultats, la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, rencontre le nouvel élu. Plus que jamais, le Petit Poucet qatari se rêve en pygmalion du nouveau Moyen-Orient.

LE TEMPS DE L'ARABIE SAOUDITE

Mais, à Riyad, ces prétentions commencent à agacer. A l'été 2012, la monarchie des Saoud se met en ordre de bataille. Le prince Bandar Ben Sultan, ambassadeur à Washington de 1983 à 2005, prend la tête des services de renseignement du Royaume. On compte sur sa connaissance des arcanes du Congrès américain. Son rôle d'intermédiaire durant le djihad antisoviétique en Afghanistan, qui avait consisté à marier islam radical, pétrodollars, CIA et missiles Stinger, avait fait des merveilles.

Pourquoi pas en Syrie ? Le pays de Bachar Al-Assad est en effet le théâtre d'un nouvel affrontement géopolitique d'ampleur tellurique. Le conflit syrien a des allures de poupées russes. La contestation est surtout le fait des sunnites, majoritaires mais marginalisés par un régime tenu par les alaouites, une secte dissidente du chiisme.

A l'échelle régionale s'affrontent l'Iran chiite, meilleur allié de Damas, et le Qatar, la Turquie et l'Arabie saoudite, qui se disputent le leadership sunnite. Au niveau mondial, on retrouve la Russie, aux ambitions retrouvées – et la Chine – face aux Etats-Unis et ses alliés britanniques et français.

Coïncidence ou premier effet de l'arrivée de Bandar Ben Sultan, un attentat ravage le QG de la cellule de crise du régime syrien le 18 juillet 2012 à Damas. Le ministre de la défense, le beau-frère du président, Assef Chaoukat, et le chef de la Sécurité nationale perdent la vie, Damas semble aux abois, Riyad exulte. On prétend même un instant que le maître espion iranien, Qassem Suleimani, chef de la force Al-Qods, unité d'élite du régime, a été tué. A tort.

Au même moment, Alep est envahie par les rebelles. Ces derniers progressent partout. Il s'emparent de la totalité de la frontière avec la Turquie, puis de celle avec l'Irak. Au sud, des livraisons d'armes lourdes croates, achetées par Riyad, permettent d'ouvrir un nouveau front. Même Damas est menacée.

Conscient du danger, Téhéran, sous l'impulsion des gardiens de la révolution, qui ont écrasé en 2009 sous Mahmoud Ahmadinejad le « printemps iranien », décide alors de mobiliser toutes ses forces et ses relais pour sauver le soldat Bachar. Le Hezbollah libanais est appelé à la rescousse, les milices chiites irakiennes aussi. L'armée syrienne est réorganisée par une nuée de conseillers iraniens.

De son côté, Moscou livre des armes sans compter, et le sursaut chiite finit par payer. A partir de juin 2013 et de la chute de Qoussair, une ville stratégique près de la frontière libanaise, Bachar Al-Assad réussit à réenclencher la marche avant. Le front rebelle, lui, se fissure sous les coups de boutoir des groupes djihadistes, à commencer par le plus féroce d'entre eux, l'Etat islamique en Irak et au Levant, qui terrorise les zones « libérées » au nom du drapeau noir du prophète.

Prise de court par les révolutions, la diplomatie saoudienne avait peiné à se réveiller. A présent, elle se montre plus cohérente et agressive. Elle n'a toujours pas digéré l'éviction d'Hosni Moubarak, son grand ami régional, au profit du Frère musulman Mohamed Morsi, allié au petit Qatar. Pis : Morsi à peine élu se rend à Téhéran en septembre 2012, alors que les relations entre l'Egypte et l'Iran sont rompues depuis la révolution islamique de 1979.

Rien ne semble lui résister : médiateur entre Israël et le Hamas lors de la « miniguerre » de novembre 2012 à Gaza, le Frère-président recueille les louanges de Washington. N'a-t-il pas réussi à écarter en douceur l'inamovible ministre de la défense, le maréchal Tantaoui, pour un militaire réputé loyal et pieux, le général Abdel Fattah Al-Sissi ?

C'est alors que Morsi commet un faux pas majeur. Trop confiant, il promulgue le 22 novembre 2012 un décret constitutionnel le plaçant au-dessus de tout recours judiciaire. Et, dans la foulée, présente au référendum une Constitution ambiguë et hâtivement rédigée.

C'est le tollé. L'explosion de colère, simultanée dans tout le pays, surprend la confrérie, qui mobilise ses milices. Les troubles font plusieurs dizaines de morts. La Constitution finit par être adoptée en décembre, mais le charme est rompu : les Frères ont perdu le pays. Mohamed Morsi apparaît comme l'homme d'une faction. Les militaires lui lancent des avertissements mais il n'en a cure, confiant qu'il est dans la ligne de crédit illimitée ouverte par le Qatar. Pourtant, le pays s'enfonce dans la crise, tout comme la Tunisie, à qui l'Arabie saoudite a aussi coupé les financements.

Au printemps 2013, trois jeunes militants, qui ont fondé un mouvement nommé Tamarrod (« rébellion » en arabe), lancent une pétition pour destituer M. Morsi. Les signatures affluent par millions. Le 30 juin, des millions de manifestants sont dans la rue, et l'armée envoie ses hélicoptères saluer la foule. Mohamed Morsi est en sursis. Le 3 juillet, le général Al-Sissi dépose en douceur le premier islamiste élu démocratiquement à la tête d'un pays arabe, avec la bénédiction des autorités religieuses du pays. Un nouveau président par intérim, Adly Mansour, est nommé. Tout est remis à plat : les nouvelles autorités promettent une nouvelle Constitution et des élections dans les six mois. L'Arabie saoudite et les Emirats saluent le changement par des prêts et des dons à hauteur de 12 milliards de dollars (8,8 milliars d'euros).

Comme un signe du destin, l'émir Hamad du Qatar, sentant peut-être le vent tourner, avait passé le 25 juin la main à son fils Tamim, réputé plus prudent. L'émirat a atteint ses limites : il concentre désormais plus de critiques que de soutiens. Il est temps de replier les voiles. Petit à petit, l'Arabie saoudite triomphe, d'autant que le Turc Recep Tayyip Erdogan, un autre rival, est en proie à des difficultés intérieures avec les manifestations de la place Taksim.

En Egypte, les Frères musulmans s'accrochent à la « légitimité » des urnes. Les médiations américaine et européenne ne parviennent pas à éviter la confrontation. Le 14 août à l'aube, les véhicules de la police prennent d'assaut le campement islamiste entourant la mosquée Rabaa Al-Adawiya au Caire. C'est le massacre. En représailles, une cinquantaine d'églises coptes sont incendiées. A la fin de la journée, on compte un millier de morts.

S'ensuit une répression impitoyable, encouragée par Riyad et attisée par le nationalisme ombrageux des militaires. Les principaux cadres des Frères musulmans sont sous les verrous, ainsi que des milliers de militants. Mohamed Morsi est déféré devant les tribunaux alors qu'Hosni Moubarak bénéficie d'un non-lieu. Fin décembre 2013, la confrérie est décrétée « organisation terroriste » par les autorités égyptiennes. Peu importent la rébellion du Sinaï ou les attentats, un nouveau régime autoritaire s'installe sur les rives du Nil, conformément aux souhaits de Riyad, qui n'a jamais goûté le « printemps des peuples ».Mardi 14 janvier 2014, une nouvelle Constitution est mise au vote. Le général Al-Sissi, qui ne cache plus ses ambitions présidentielles, veut en faire un plébiscite.

En Tunisie aussi, les Frères musulmans d'Ennahda ont dû abandonner le pouvoir, mais en douceur et au terme d'une interminable crise politique, qui a paralysé le pays d'août 2013 à janvier 2014. Déjà, le 6 février 2013, l'assassinat de Chokri Belaïd avait contraint le premier ministre islamiste Hamadi Jebali à la démission. Un nouvel assassinat, celui de Mohamed Brahmi, le 25 juillet, lui aussi attribué à la mouvance salafiste extrémiste, fragilise encore un peu plus son successeur, Ali Larayedh.

Galvanisée par l'exemple égyptien, l'opposition veut le départ d'Ennahda du gouvernement. Après six mois de tractations intenses, Ennahda cède la place à un cabinet de technocrates, chargé d'organiser des élections dans les meilleurs délais. La Constitution, la plus libérale jamais vue dans le monde arabe, est sur le point d'être adoptée. La Tunisie est désormais le seul pays du printemps arabe à poursuivre une transition démocratique.

Tous les autres ont sombré dans le chaos sécuritaire ou confessionnel (Syrie, Libye, Yémen) ou dans des régressions autoritaires (Egypte, Bahreïn). Le « printemps arabe » a changé de nature : il est devenu le théâtre d'un immense bras de fer stratégique et confessionnel entre le « croissant chiite », dirigé par l'Iran (et comprenant l'Irak, la Syrie et le Hezbollah au Liban), et l'« axe sunnite », sous la houlette de l'Arabie saoudite.

Fin août 2013, cette dernière croit son heure arrivée, lorsque le régime de Bachar Al-Assad noie trois quartiers de la banlieue de Damas sous les gaz mortels. L'attaque de la Ghouta du 21 août, qui a causé la mort de 1 500 personnes, viole la « ligne rouge » tant redoutée. Riyad exulte. Les dirigeants saoudiens en sont convaincus : Washington, Londres et Paris vont bombarder le régime et porter le coup de grâce à Bachar Al-Assad, ce qui ne manquera pas, dans la foulée, de donner un coup d'arrêt à l'expansionnisme perse.

Rien ne se passe comme espéré. Les députés britanniques votent contre la guerre, Barack Obama hésite, seul François Hollande est vraiment décidé à frapper. Vladimir Poutine offre aux Etats-Unis une porte de sortie inespérée en proposant le désarmement chimique de la Syrie, et remet du même coup Bachar Al-Assad en selle.

Les dirigeants saoudiens ne pardonneront pas cette « trahison » américaine. Bandar Ben Sultan ne décolère pas contre Washington.

Cette trahison n'est pas la seule. Dès mars 2013, des contacts secrets ont lieu dans le sultanat d'Oman entre des émissaires américains et iraniens. L'initiative a reçu la bénédiction du Guide suprême iranien, Ali Khamenei. Malgré sa bruyante rhétorique anti-américaine, ce dernier est un stratège hors pair. Il sait parfaitement ce qu'une ébauche de réconciliation avec le « Grand Satan » peut apporter à son pays, étranglé par les sanctions, mais surtout ce que l'Iran, oasis de stabilité dans un Moyen-Orient à feu et à sang, de la Méditerranée au Pakistan, peut apporter aux Etats-Unis, qui s'apprêtent à quitter l'Afghanistan comme ils ont quitté l'Irak. Il sait aussi combien ce rapprochement avec Washington va déstabiliser ses deux ennemis régionaux : Israël et l'Arabie saoudite.

Trois mois plus tard, les électeurs iraniens donnent au Guide suprême ce qui lui manquait pour permettre un retour de l'Iran sur la scène internationale : un président présentable. Hassan Rohani, élu au premier tour le 14 juin, est le négociateur qui avait signé, en 2003, un gel provisoire du programme nucléaire iranien. Ce dernier s'entoure immédiatement d'un ministre des affaires étrangères ayant passé davantage de temps aux Etats-Unis qu'en Iran, Mohamad Javad Zarif, et intensifie les contacts secrets avec la Maison Blanche pour relancer les négociations nucléaires. Celles-ci impliquent en théorie les cinq membres du Conseil de sécurité des Nations unies plus l'Allemagne, mais ressemblent à un tango irano-américain.

LE TEMPS DE L'IRAN ?

Fin septembre 2013, Hassan Rohani se rend à New York pour l'Assemblée générale des Nations unies. Dans les coulisses, Iraniens et Américains ont presque finalisé un texte. Et le dernier jour, Hassan Rohani converse quinze minute au téléphone avec Barack Obama. Ce coup de fil tectonique sème la panique à Riyad et à Tel-Aviv, où l'on sent que l'équilibre géopolitique du Moyen-Orient est en train de basculer. Dans la foulée, trois sessions acharnées de négociations nucléaires ont lieu à Genève. Il faudra concéder quelques clauses à la France, qui doute de la sincérité iranienne, et ignorer les rugissements du premier ministre israélien Benyamin Nétahyahou, qui y voit un piège monumental, pour pouvoir signer le 24 novembre un accord sur le nucléaire iranien, provisoire mais historique, qui sera appliqué dès le 20 janvier 2014.

Les réactions ne se font pas attendre. Elles ont même précédé l'accord. Le 19 novembre, un double attentat suicide revendiqué par un groupe lié à Al-Qaida vise l'ambassade l'Iran à Beyrouth, faisant 25 morts. Et les attaques contre les bastions du Hezbollah, l'allié iranien, s'intensifient dans la capitale libanaise. Le 27 décembre, une voiture piégée pulvérise un conseiller de l'ancien premier ministre Saad Hariri, Mohammed Chatah, hostile au Hezbollah et au régime de Bachar Al-Assad en Syrie voisine.

En trois ans, la volonté des peuples arabes a été soumise aux impératifs d'un grand jeu géopolitique. Deux ennemis de toujours rivalisent pour l'influence régionale et l'amitié américaine : l'Iran chiite, en plein rebond, et le royaume sunnite à la recherche de sa puissance de jadis. L'heure est à la fuite en avant. En Irak, où des miliciens sunnites liés à Al-Qaida ont repris Fallouja à la stupeur générale, on dit vouloir lutter contre « l'occupation iranienne ». Riyad offre 3 milliards de dollars (2,19 milliards d'euros) à l'armée libanaise pour acheter, entre autres, des armes françaises, un geste interprété comme un « divorce tactique » avec Washington.

Et, à Téhéran, on voit l'Arabie saoudite comme étant au bord de l'effondrement. « Ce pays est dirigé par des hommes trop vieux qui ont perdu leur chemin », a-t-on entendu à la prière de vendredi. Et on s'inquiète. « Même nous, leur concurrent, voyons toutes les terribles conséquences si les choses devaient mal se passer », confiait récemment un conseiller du Guide suprême. Le roi Abdallah a 89 ans : en Arabie saoudite aussi, le changement ne saurait tarder.

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Re: Tunisie, Egypte, Algérie, Jordanie, Yémen…

Messagede bipbip » 16 Jan 2016, 15:37

Qu’est-il arrivé au printemps arabe, cinq ans après ?

Nous atteignons le cinquième anniversaire du commencement des soulèvements arabes. Initiée en Tunisie le 17 décembre 2010, une vague révolutionnaire s’est répandue à travers le monde arabe. Des millions de personnes sont descendues dans les rues, exigeant la dignité, la démocratie et la justice sociale. Des mobilisations de masse d’une échelle inconnue dans l’histoire récente se sont déroulées en Tunisie, en Egypte, en Libye, au Bahreïn, au Yémen et en Syrie. Elles ont transformé les dynamiques sociales et politiques dans l’ensemble de la région. Une politique de l’espérance est devenue possible.

Néanmoins, cinq ans plus tard, des forces contre-révolutionnaires composées de secteurs de l’ancien régime et de fondamentalistes islamiques ont repris l’initiative politique et s’affrontent violemment pour le contrôle. L’Egypte se trouve sous une dictature pire que celle qui précédait le soulèvement; des guerres civiles ont éclaté en Syrie, en Libye et au Yémen. Des centaines de milliers de personnes sont mortes et des millions ont été déplacées.

Comment pouvons-nous prendre le pouls de cette conjoncture? Quels en sont ses traits et ses perspectives principales? Nada Matta, pour la revue Jacobin, a cherché à répondre à ces questions en discutant avec Gilbert Achcar, l’un des analystes de premier plan de la région.

(I) : http://alencontre.org/moyenorient/quest ... res-i.html

(II) : http://alencontre.org/moyenorient/quest ... es-ii.html
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Re: Tunisie, Egypte, Algérie... printemps arabe

Messagede bipbip » 18 Jan 2016, 16:14

Tunisie. Cinq ans après le 14 janvier 2011
Janvier 2011 avait vu se lever un immense espoir dans la région arabe. Cinq ans plus tard, la contre-révolution y a incontestablement marqué des points dans nombre de pays. C’est dans ce cadre que se situe l’entretien de Fathi Chamkhi dont des extraits sont présentés ci-dessous. Militant de la LGO (Ligue de la Gauche ouvrière), Fathi est un des dirigeants et députés du Front populaire qui regroupe l’essentiel des partis de gauche, d’extrême gauche et nationalistes arabes [1].
... http://alencontre.org/moyenorient/tunis ... -2011.html


Révolutions arabes: «2011 marque l’affirmation d’une conscience révolutionnaire qui perdure aujourd’hui»
Les soulèvements, inattendus pour la plupart et d’ampleur, qui se sont produits à partir de la fin de l’année 2010 au sud et à l’est de la Méditerranée ont bouleversé des sociétés entières, bien au-delà du champ politique. Leurs prolongements continuent d’affecter l’ensemble de la région et bien au-delà même des pays directement concernés.
... http://alencontre.org/moyenorient/revol ... rdhui.html
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Re: Tunisie, Egypte, Algérie... printemps arabe

Messagede Lila » 26 Juin 2016, 21:52

Mobilisations féminines à l’heure des révolutions arabes

Dans le sillage des révolutions du monde arabe et musulman, les femmes se sont mobilisées pour la dignité et pour l’égalité. Des chercheures et des militantes analysent les combats des féministes, religieuses ou « laïques » comme ceux des femmes « ordinaires ».

Femmes, printemps arabes et revendications citoyennes rassemble des analyses sur les revendications des militantes féministes (intellectuelles) laïques et religieuses et sur les pratiques d’accès à l’espace public des femmes « ordinaires », c’est-à-dire sans affiliation politique et ne se revendiquant pas féministes. L’entreprise à elle seule mérite d’être soulignée, qui considère que toutes les formes de luttes contre l’ordre patriarcal établi sont également dignes, intéressantes et susceptibles de concourir à l’amélioration du statut des femmes dans les différents pays de la région Afrique du Nord Moyen-Orient (ANMO). L’ouvrage « examine les marges de liberté (ou de contre-pouvoir) inattendues, d’autonomisation […] de différentes catégories de femmes de la région », annoncent Andrea Martinez et Gaëlle Gillot dans leur introduction.

à lire : http://orientxxi.info/lu-vu-entendu/mob ... rabes,1376
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Re: Tunisie, Egypte, Algérie... printemps arabe

Messagede bipbip » 09 Juil 2016, 00:48

Après les révolutions

Dans le monde arabe aussi, les médias libres s’organisent malgré la censure, les menaces et la propagande

En Egypte, en Tunisie, en Algérie ou même en Syrie, des médias indépendants ont éclos depuis les Printemps arabes. Tous partagent des aspirations communes : informer face aux intox et à la propagande, consolider leur indépendance malgré des moyens réduits, faire de l’investigation et traiter des sujets de fond, y compris ceux qui fâchent les conservatismes culturels. Confrontés à des régimes répressifs, à la menace terroriste ou à la guerre-civile, ils se battent pour les sociétés démocratiques du futur. Basta ! a croisé plusieurs de ces journalistes courageux, à l’occasion d’une rencontre organisée à par le site OrientXXI.

... http://www.bastamag.net/Dans-le-monde-a ... ensure-les
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Re: Tunisie, Egypte, Algérie... printemps arabe

Messagede Lila » 10 Juil 2016, 21:50

Jeudis de l'IMA - Pour une révolution sexuelle dans le monde arabe

Mona Eltahawy est Journaliste et activiste féministe d’origine égyptienne ; bien qu’elle ait été emprisonnée, battue et sexuellement agressée sur la place Tahrir en 2011, elle n’a jamais baissé les bras. Elle prend la plume dans son récent ouvrage Foulards et hymens. Pourquoi le Moyen-Orient doit faire sa révolution sexuelle, (éditions Belfond), pour témoigner contre le sexisme, dénoncer les extrémismes et appeler à un changement radical des mentalités.

Fatima-Ezzahra Benomar est issue d’une famille marocaine. Elle arrive en France à l’âge de 17 ans, un Bac en poche, pour vivre la clandestinité, le chômage, et la vie de squat ; mais elle ne se laissera jamais décourager. Elle fait de la défense des femmes sa cause. Elle lance le mouvement les Effronté-e-s puis Safe, squat féministe et solidaire.

Lors de cette séance, les deux militantes croisent leur réflexion autour de la condition des femmes arabo-musulmanes et la nécessité de leur libération sexuelle.

http://www.imarabe.org/jeudi-ima/pour-u ... onde-arabe

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Re: Tunisie, Egypte, Algérie... printemps arabe

Messagede bipbip » 23 Oct 2016, 14:45

Les révolutions arabes depuis 2011

Les révoltes dans les pays arabes ont ouvert un nouveau cycle de contestation. Occupations de place, émeutes et organisations spontanées ouvrent de nouvelles perspectives de changements politiques.

Quand les pays arabes sont évoqués aujourd’hui, c’est le terrorisme et la guerre qui viennent en premier. L’espoir ouvert avec le « Printemps arabe » de 2011 est désormais liquidé. Ce moment de révolte s’est enlisé dans la politique institutionnelle, l’islamisme et même la reconnaissance par les Etats occidentaux.

Il existe peu d’analyses sérieuses et d’enquêtes de terrain sur les révolutions arabes. La plupart des livres sur le sujet sont écrits par des spécialistes en géopolitiques qui n’ont rien compris à l’évènement et tentent de refourguer leurs vieux cadres d’analyse.

... http://www.zones-subversives.com/2016/1 ... n=politics
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Re: Tunisie, Egypte, Algérie... printemps arabe

Messagede Lila » 23 Oct 2016, 20:20

L'homosexualité au Maghreb: L'état des lieux d'une lutte en marche malgré la ségrégation

HOMOSEXUALITÉ- Lynchés par la foule, pourchassés par la police, bannis par l'ordre politico-religieux, les homosexuels au Maghreb sont confrontés aux mêmes interdits, aux mêmes stigmatisations. Être homosexuel au Maghreb est toujours perçu comme une tare, une honte, un outrage aux lois de la nature et aux lois de Dieu. Des citoyens jetés donc en pâture aussi bien par les Etats que par une certaine frange de la population.

à lire ; http://www.huffpostmaghreb.com/2016/10/ ... ef=maghreb
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Re: Tunisie, Egypte, Algérie... printemps arabe

Messagede bipbip » 22 Nov 2016, 02:11

Paris 24 novembre 2016

Jeudi d’Acrimed : regards croisés sur la situation des médias en Algérie et en Égypte

à 19h, à la Bourse du travail de Paris.

Avec Hacen Ouali (El Watan) et Julien Salingue (Acrimed).

Les soulèvements arabes déclenchés à l’hiver 2010-2011 n’ont pas fini de bouleverser le paysage politique et social de la zone Moyen-Orient et Afrique du Nord [1]. Produits de la dégradation de la situation économique et sociale dans la région, de l’augmentation des inégalités et de la persistance de l’autoritarisme et des pratiques clientélistes des pouvoirs en place, ces soulèvements étaient porteurs de revendications articulées autour des questions de justice sociale, de dignité et de libertés démocratiques.

Le pluralisme, la liberté d’expression et la liberté de la presse étaient, pour nombre de manifestants et de groupes révolutionnaires, des préoccupations majeures. Force est en effet de constater, sans négliger la diversité des situations nationales, que la censure et la répression contre les journalistes et les médias non inféodés aux classes dirigeantes étaient la règle dans la région, d’où le rôle des nouveaux médias, et notamment des réseaux sociaux, dans la diffusion des informations lors des soulèvements [2].

Près de six ans après le début du soulèvement tunisien, le moins que l’on puisse dire est que la situation régionale est loin d’être stabilisée, et que les pays touchés par le mouvement de révolte ont connu des trajectoires variées, de l’écroulement de l’État libyen à la difficile « transition » tunisienne en passant par la tragédie syrienne et la contre-révolution en Égypte. Sur le front de la liberté de la presse comme sur bien d’autres, l’enthousiasme initial a laissé place à la déception, au découragement, voire à une dégradation des conditions de travail des journalistes.

En mai 2015, un rapport portant sur « l’état de la liberté de la presse dans le monde arabe (2014-2015) », établi par la Fédération des journalistes arabes (FAJ), concluait ainsi que « les changements politiques et les turbulences faisant suite aux soulèvements de 2011 ont conduit à une détérioration de l’environnement pour les journalistes dans la plupart des dix-sept pays couverts par l’étude ». La situation de la liberté de la presse en Égypte était même qualifiée de « catastrophique ».

Qu’en est-il réellement ? Dans quelle mesure les aspirations de 2010-2011 ont-elle été étouffées dans l’œuf ? Quelles sont concrètement les conditions d’exercice de la profession de journaliste dans un environnement instable, autoritaire, voire contre-révolutionnaire ?

C’est pour répondre à ces questions – et à bien d’autres – que nous vous invitons au prochain Jeudi d’Acrimed, durant lequel nous nous intéresserons plus précisément à deux pays, l’Algérie et l’Égypte, qui connaissent chacun des situations particulières mais partagent aussi nombre de problématiques communes, entre autres et notamment dans le champ médiatique.

http://www.acrimed.org/Jeudi-d-Acrimed- ... -situation
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Re: Tunisie, Egypte, Algérie... printemps arabe

Messagede bipbip » 26 Déc 2016, 14:59

Flux et reflux de la vague révolutionnaire

L’explosion socio-politique qui a été appelée « Printemps arabe » a été une réaction en chaîne sur trois mois reprenant partout dans la région, les mots d’ordre de liberté, justice sociale et dignité.

L’immolation par le feu de Mohamed Bouazizi le 17 décembre 2010 à Sidi Bouzid en Tunisie, et le soulèvement qui a suivi, ont obtenu la fuite du dictateur Ben Ali le 14 janvier 2011. Les manifestations qui ont commencé le 25 janvier en Égypte ont abouti au départ de Moubarak le 11 février . Des mouvements de masse se sont levés en Libye, au Yémen, à Bahreïn, au Maroc, en Jordanie. Le 15 mars 2011, le peuple syrien entrait à son tour en insurrection.

Les dictateurs étaient chassés en Tunisie, en Égypte, bientôt en Libye (octobre 2011) et plus tard au Yémen (2013), mais dans ces deux derniers pays au prix de la transformation du soulèvement en insurrection armée et de l’installation du chaos, comme en Syrie où Bachar a réussi de justesse à sauver son régime. La répression sanglante avec l’aide de l’Arabie saoudite est venue à bout du soulèvement à Bahreïn, tandis qu’en Jordanie, au Maroc et à Oman, les pouvoirs ont pris le dessus en combinant répression, petites ouvertures et légitimité encore partielle de ces monarchies.

L’ancien et le nouveau

Ces soulèvements ont surpris le monde, pourtant leurs combustibles s’accumulaient les années précédentes : la grande vague néo­libérale mondiale qui détruit les tissus sociaux, combinée dans cette région au népotisme et à l’accaparement de tous les pouvoirs par des clans familiaux, quelle que soit la forme des régimes politiques. Cela alors qu’une jeunesse très nombreuse et massivement scolarisée est privée de toute perspective : ni emplois stables ni libertés.

Des prémices s’étaient manifestées, en particulier en Tunisie et en Égypte : le soulèvement du bassin minier de Gafsa dans le sud tunisien en 2008 ; les grèves du textile (Mahalla 2006) et des impôts fonciers (2007) en Égypte. Particulièrement en Tunisie, des traditions de syndicalisme, d’actions communes entre courants politiques existaient, et ont pu servir de point d’appui à certains moments.
Mais pour l’essentiel les soulèvements de la région ont inventé de nouvelles formes d’action et d’auto-organisation dans l’occupation des places publiques, qui ont ensuite été réinvesties par des mouvements sociaux dans le monde entier. Ces expériences n’ont cependant pas été jusqu’à créer des formes de double pouvoir durables pour la gestion de la société, sauf en Syrie.
Ici, la dynamique des affrontements et la formation de zones libérées du régime s’est traduite par des expériences de comités locaux et coordinations régionales, qui ont concentré la haine de l’appareil totalitaire de Bachar el-Assad. Mais elles n’ont pas réussi à se centraliser, laissant la représentation à l’étranger de l’opposition syrienne à des coalitions de forces non légitimes sur le terrain.

Résistance de la contre-révolution

Les divers foyers de la contre-­révolution : régimes locaux, puissances régionales ou mondiales, mouvements politico-religieux, se sont rapidement réorganisés pour désorienter, récupérer ou écraser les soulèvements populaires, marquant des points très importants. En Tunisie, le nouveau pouvoir a d’abord été repris par des notables de l’ancien régime, qui, face aux coup de boutoir du mouvement de masse, a dû accorder des droits démocratiques importants. En Égypte, l’armée a également été forcée par les mobilisations populaires à se mettre provisoirement en retrait. Dans ces deux pays, les premières élections entre fin 2011 et juin 2012 ont donné la première place aux courants de l’islam politique déjà très implantés dans la population, s’appuyant sur la religiosité de la population et des réseaux d’entraide, et jouissant du prestige d’avoir été longtemps réprimés.
Ces courants ont cependant commencé à accaparer les pouvoirs et tenté d’imposer des mesures réactionnaires, contre les droits des femmes, etc. tout en cherchant de bonnes relations avec les institutions internationales, et prétendant poursuivre une orientation néo­libérale. La répression des mouvements sociaux et partis politiques de gauche par la police et par les attentats (comme les assassinats des députés du Front Populaire Chokri Belaid et Mohamed Brahmi en Tunisie) a provoqué de nouveau d’immenses mouvements de colère sans alternative politique nouvelle.

La réaction au pouvoir

Les anciens régimes ont alors trouvé l’espace pour reprendre le pouvoir. En Égypte sous couvert de répudier le Président de la République Frères musulmans Mohamed Morsi à la demande du mouvement populaire, le maréchal Sissi a mené un véritable coup d’État, qui en quelques mois, a supprimé toutes les libertés et abouti maintenant à une situation pire que celle sous Moubarak. En Tunisie, les islamistes d’Ennahdha effrayés du sort réservé à leurs cousins égyptiens, ont passé un pacte avec les notables de l’ancien régime qui a débouché sur la mise en place de gouvernements réactionnaires et néolibéraux. Leur politique a été en partie freinée par un mouvement populaire plus fort qu’ailleurs, en particulier du fait de la puissance de l’UGTT, la seule centrale syndicale réellement existante en Tunisie.
En Libye, en Syrie, au Yémen, les situations sont devenues de plus en plus chaotiques et les guerres dominent les mouvements sociaux avec la radicalisation des courants confessionnels des diverses tendances de l’islam, dans lesquels s’insèrent cyniquement les appareils d’État des dictatures.

Une vague qui n’est pas terminée

Mais la contestation des pouvoirs installés a continué de produire ses effets, jusqu’au Soudan, à Oman, en Irak, au Liban. Même l’Arabie saoudite n’a pas été épargnée. En revanche, l’Algérie, marquée par la terrible guerre civile entre État et islamistes dans les années 1990-2000, n’a pas suivi ce mouvement, même si les contestations ne sont pas absentes.
Malgré l’importance des revers subis par les mouvements populaires, il est difficile de mettre fin à une vague de fond rassemblant la jeunesse, le prolétariat urbain mais aussi une bonne partie des classes moyennes, et surtout les couches populaires de régions marginalisées, surexploitées et polluées, qui convergent dans les revendications communes de la liberté, l’emploi, la dignité et la souveraineté nationale, qu’aucune répression ne peut totalement étouffer.


Jacques Babel

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