Egypte

Re: Egypte

Messagede DjurDjura » 16 Juin 2012, 13:50

George Ishak. Fondateur du mouvement Kifaya
«L’armée a commis un coup d’Etat en douceur»

le 16.06.12 | 10h00 Réagissez


Figure emblématique du combat pour la démocratie du temps de Moubarak, le leader d’opposition, George Ishak, dénonce ce qu’il qualifie de «coup d’Etat en douceur» à la suite de la dissolution du Parlement par la Haute Cour constitutionnelle. L’armée «récupère tous les pouvoirs» à la veille du second tour de la présidentielle avec «l’élargissement du pouvoir de la police militaire», estime-t-il. Pour lui, l’élection d’aujourd’hui se déroule dans «un climat délétère et de crispation».

- Quel commentaire faites-vous des événements survenus ces dernières 24 heures, avec l’invalidation du Parlement et le maintien de la candidature d’Ahmed Chafik ?

Cela s’appelle un coup d’Etat en douceur. Le Conseil militaire, qui détenait le pouvoir exécutif depuis la chute de Moubarak, récupère du coup le pouvoir législatif, et ce, à la veille d’une élection présidentielle. Mais une journée avant la décision de la Haute Cour constitutionnelle, le ministre de la Justice a pris une autre décision dangereuse et d’une extrême gravité : il a élargi les pouvoirs de la police militaire et des agents du renseignement en leur donnant le droit d’arrêter des civils pour toute une série d’infractions. C’est le retour à l’Etat d’urgence déguisé. Le pouvoir militaire voulait anticiper sur d’éventuelles mobilisations des Egyptiens. C’est le retour en arrière. Cette décision augure de quelque chose de mauvais pour l’avenir de la démocratie. Les activistes, notamment les militants de la révolution, sont dans le collimateur de la police militaires et des moukhabarate. C’est le retour aux méthodes des années sombres. Mais le pouvoir doit comprendre que les temps ont changé et que les Egyptiens ne craignent plus les intimidations. Ils sont prêts à remplir les prisons et même les cimetières pour la démocratie et la dignité.




- Est-ce que la parenthèse démocratique s’est refermée ? La révolution est-elle compromise ?

Moi qui ai vécu les affres de l’ère Moubarak, je ne pourrais pas dire que la révolution est enterrée. Je suis trop optimiste peut-être. Il est clair que, dès le départ de la révolution, des secteurs importants au sein de l’appareil de l’Etat faisaient leur contre-révolution. Ils étaient en embuscade. L’appareil sécuritaire, les barons de la finance et de la corruption n’ont jamais cessé leurs manœuvres dilatoires visant à saborder le processus révolutionnaire en saisissant les moindres failles et erreurs des forces de la révolution. Mais aucune force ne pourra entraver la marche de la révolution. Les Egyptiens, qui ont coupé la tête du régime, sont conscients qu’il s’agit d’une longue bataille qui nécessite un long souffle contre un système qui a mis des décennies à bâtir la dictature. Nous ne sommes qu’au début d’une révolution qui s’annonce permanente.



- Mais il apparaît que les militaires contrôlent la situation et que leur candidat est donné gagnant ?

On disait la même chose du régime de Moubarak, mais il a suffi de deux semaines de soulèvement populaire massif pour l’envoyer, lui et son clan, derrière les barreaux. Nous sommes dans un bras de fer ouvert dont l’issue n’est pas encore jouée. La dynamique révolutionnaire est plus puissante que les farces du pouvoir.



- Comment appréhendez-vous l’élection d’aujourd’hui ?

Cette élection se déroule dans un climat délétère et de crispation. Ce n’est pas une fête, et ce, quel que soit le gagnant. La rue égyptienne est déroutée par ce que nous venons de vivre ces dernières quarante-huit heures. Le candidat du régime, Ahmed Chafik, a clairement affiché ses velléités autoritaires. Il compte diriger avec le bâton. Le retour aux années noires. Son rival, Mohammed Morsy, a promis une dictature d’un autre genre : imposer à la société un mode de vie archaïque et réactionnaire sur le plan social et sociétal. Et sur le plan économique et politique, servir les intérêts financiers des puissants, dans la région et dans le monde. Bref, les deux prétendants ne peuvent en aucun cas réaliser les aspirations et les rêves des Egyptiens. Le futur président serait fragile et il part avec un handicap : manque de légitimité démocratique et politique.



- Vous avez parlé d’erreurs commises par les forces du changement, lesquelles ?

En effet, nous avons commis beaucoup d’erreurs d’appréciation. Il y avait une certaine naïveté. Les élites et les jeunes de la révolution croyaient, avec le départ de Moubarak, que la révolution a atteint son but, alors que le plus dur restait à faire. On avait confié ce qui restait à faire aux militaires, qui n’avaient pas intérêt à ce que la révolution aille jusqu’au bout.
La plus grande erreur, à mon avis, a été commise par les partis politiques traditionnels qui avaient l’habitude de «traiter» avec les différents pouvoirs. Dès que le pouvoir militaire leur a fait miroiter quelques parcelles du pouvoir, ils ont vite abandonné la rue et la révolution. Ils pensaient que la révolution pouvait se faire à l’intérieur du système. Ils ont fini par briser l’élan révolutionnaire.
Je reste persuadé que la rue reprendra ses droits et que la remobilisation populaire de la même ampleur qu’en janvier 2011 est encore possible. A nous d’en tirer les leçons. Je reste optimiste et je fais confiance à cette jeunesse qui a propulsé l’Egypte dans une nouvelle ère. 

Hacen Ouali


Egypte : La contre-révolution est-elle en marche ?
le 16.06.12 | 10h00 Réagissez


Un coup d’Etat contre le Parlement à la veille même de la tenue du second tour de l’élection présidentielle avec élargissement des pouvoirs de la police militaire. L’armée a repris tous les pouvoirs. C’est un scénario déroutant que les plus pessimistes n’ont pas prévu. La rue égyptienne est complètement sonnée par la dissolution du Parlement et le maintient de la candidature du dernier chef de gouvernement du raïs déchu, le général Ahmed Chafik, décidé, avant-hier, par la Cour constitutionnelle.

Caire (Egypte). De notre envoyé spécial


Les Frères musulmans, qui perdent du coup le pouvoir législatif, se sont réveillés avec la gueule de bois. Ils commencent même à douter des chances de leur candidat, Mohamed Morsy. La contre-révolution est-elle en marche dans ce pays qui a réussi à renverser un dictateur, parmi les plus vieux de la région ? Nul doute. Le processus démocratique est sérieusement menacé.

L’opposition, de la gauche à la droite, dénonce un coup d’Etat militaire. L’Egypte est sous tension. Des milliers d’Egyptiens sont sortis, hier soir, dans plusieurs villes pour dénoncer «la confiscation de la révolution». C’est dans ce climat politique de totale incertitude et de crispation que les 50 millions d’Egyptiens sont appelés, aujourd’hui, à élire le nouveau président d’Egypte. L’issue du scrutin est imprévisible.


Deux candidats à chances égales


Les deux candidats en lice, le général à la retraite Ahmed Chafik et Mohamed Morsy des Frères musulmans, partent à chances égales. Fort de l’appui de la confrérie et des soutiens de nombreuses forces révolutionnaires comme le Mouvement du 6 avril, Mohamed Morsy part avec une longueur d’avance sur son rival. Mais ils redoutent la manipulation des résultats et une fraude au profit du candidat du régime. Refusant de répondre aux multiples appels l’invitant à se retirer de la course, il a mis en garde contre «une falsification. En cas de manipulation avec les voix du peuple, les fraudeurs doivent se préparer alors à un soulèvement qui va tout emporter», a-t-il averti quelques heures avant la clôture de la campagne électorale.
Son adversaire, Ahmed Chafik, «le fantôme de Moubarak» comme le surnomment les jeunes révolutionnaires, se voit déjà intronisé. Lors de son dernier meeting, avant-hier, il s’est adressé à ses partisans comme quelqu’un qui a déjà gagné. «Nous arriverons vaille que vaille», a-t-il déclaré. S’il est dépourvu d’organisation politique qui le porte, il bénéficie par contre de beaucoup d’appuis, notamment à l’intérieur de l’appareil de l’Etat, du soutien des médias lourds, des réseaux du parti de Moubarak dissous – les Foulouls – et des gros propriétaires. Mais également et surtout de l’armée. Si cette dernière «rassure» sur sa neutralité, pour de nombre d’observateurs et acteurs politiques, «il est le représentant des chefs de l’armée dans cette élection». «Ce sont eux qui l’ont poussé à se présenter en lui garantissant une victoire certaine», estime Abdelhalim Kandil, fondateur du mouvement Kifaya.


élection sous tension


Plus catégorique, l’intellectuel engagé Alaa Aswany affirme que «c’est l’armée qui a décidé de désigner Chafik président avec l’approbation des services américains, c’est pour cela que Mohamed Morsy l’appelle à se retirer et ne pas cautionner cette comédie». «Grâce aux militaires, les anciens du régime de Moubarak se sont reconstitués avec l’aide de l’argent de la corruption pour porter leur candidat au pouvoir. Il ne faut pas s’étonner de voir Gamal Moubarak vice-président», a ajouté le célèbre auteur de l’Immeuble Yakobyane.

Chafik pourra bénéficier également des voix des secteurs de la société hostiles au projet politique de Mohamed Morsy, analysent d’autres. «Le discours des Frères musulmans a effrayé beaucoup d’Egyptiens. Dès leur victoire aux législatives, ils commençaient à bomber le torse oubliant rapidement la nécessité de faire bloc avec les autres forces politiques libérales. Ils étaient trop gourmands. Se voyant première force politique du pays, ils commençaient à ressortir leur vieux disque sur les libertés individuelles. Les gens commençaient à avoir peur. Au lieu de donner des assurances au peuple, les Frères musulmans préféraient rassurer les militaires. Ils leur disaient : à vous l’économie et le politique, à nous la moralisation de la société. Ils ont fini par être rejetés par les militaires et perdre la société», analyse le politologue Hassan Nafaa.
L’Egypte est-elle à ce point condamnée à être dirigée par un militaire ?


Les égyptiens ont peur


Cependant, le retour à la situation d’avant la chute de Moubarak donne du souci à de nombreux Egyptiens. S’ils ne sont pas contre un président issu de la confrérie des Frères musulmans, ils sont farouchement hostiles à la victoire d’un candidat du régime. Un dilemme que beaucoup d’Egyptiens ont tranché sans trop de conviction. «Nous avons décidé de soutenir Morsy malgré nos divergences politiques et malgré sa conduite honteuse lors des événements sanglants de mars et novembre 2011, où il a qualifié les révolutionnaires de tous les noms, pendant que nos amis se faisaient massacrer. Barrer la route à Chafik nous paraît comme une urgence», explique Ahmed Maher, coordinateur du Mouvement du 6 avril.

Il a ajoute qu’en cas de «victoire de Chafik, il serait un président illégitime».
Morsy s’est assuré également le soutien du candidat malheureux l’ex-«Frère», Abdelmoneim Abou El Foutuh et celui de parti laïc Hizb El Ghad de Aymen Nour. Hamdine Sebahi, arrivé en troisième position lors du premier tour, dit boycotter l’élection d’aujourd’hui, mais sans donner de consigne de vote à ses partisans. Il pèse 5 millions de voix.
C’est la même posture qu’a adoptée l’opposant Mohamed El Baradei. «Franchement, nous ne comprenons plus rien, on croyait faire la révolution et là, on se retrouve coincés entre deux candidats aux projets qui ne sont pas favorables à la révolution. Nous devrons choisir entre la peste et le choléra. Nous votons pour Morsy, et s’il gagne nous lui rendrons la présidence infernale. Mais pas question que Chafik passe», raconte un groupe de jeunes révolutionnaires appartenant à différentes extractions politiques.

Pour le gros des troupes de la révolution, il faut rendre «impossible la victoire du clone de Moubarak, sinon nos amis morts nous insulteront de là où ils sont maintenant», promet le jeune Ahmed Hassan de Gizeh qui a boycotté le premier tour de la présidentielle.
Plus d’une année après l’emblématique séisme de la place Tahrir qui a délogé le pharaon du Caire de son trône, l’Egypte n’arrive toujours pas à voir le bout du tunnel.
La révolution est-elle finie ? Au pays du fleuve éternel, la jeunesse refuse d’abdiquer. «C’est le régime qui est fini. Le régime pense qu’il a gagné, il doit s’attendre à une autre vague révolutionnaire, cette fois-ci plus violente. L’avenir, la vie nous appartient», clame une militante de la révolution. Le climat égyptien annonce des journées dures. 

Hacen Ouali


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Re: Egypte

Messagede ivo » 17 Juin 2012, 09:32

En pleine présidentielle, l'armée annonce la dissolution du Parlement égyptien
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La décision avait été prise jeudi d'invalider un tiers des sièges de la chambre basse. L'armée confirme dans une lettre que cela entraîne la dissolution immédiate du Parlement. Les Frères musulmans, eux, contestent cette décision et réclament un référendum.

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L'annonce de la décision de la cour constitutionnelle avait provoqué une série de manifestations (ici place Tahrir au Caire) © Reuters Suhaib Salem

Le Parlement égyptien dominé par les islamistes, cela n'aura pas duré longtemps. En plein coeur de l'élection présidentielle, qui se poursuit jusqu'à demain, l'armée annonce sa dissolution. C'est le maréchal Hussein Tantaoui, chef du Conseil suprême des forces armées (au pouvoir), qui l'a annoncé par écrit aux parlementaires.

Dans sa lettre, il évoque la décision prise jeudi par la Cour constitutionnelle, et considère le Parlement "dissout depuis vendredi". La décision avait provoqué un véritable tollé en Égypte, les Frères musulmans parlant même de "coup d'État total" orchestré par l'armée.

Scrutin sous haute tension

Le contexte de cette annonce est particulièrement délicat. Les Égyptiens votent jusqu'à demain pour désigner le successeur de l'ex-dictateur Hosni Moubarak. Un scrutin qui suscite déjà peu d'enthousiasme à cause de la présence de l'ancien Premier ministre du précédent régime, Ahmad Chafiq. Là encore, c'est la Cour constitutionnelle qui lui a permis de se maintenir, en dépit d'une loi interdisant aux responsables de l'ancien régime de se présenter.

En face, le candidat des Frères musulmans Mohammed Morsi avait estimé que l'invalidation d'un tiers du Parlement n'entraînaient pas forcément sa dissolution. Son mouvement avait obtenu une large part des sièges, lors d'élections législatives entre novembre et février. Les Frères musulmans réclament ce soir un référendum sur cette dissolution.

Beaucoup craignent désormais un maintien forcé de l'armée au pouvoir, surtout si Ahmad Chafiq, qu'elle soutient, devient président.
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Re: Egypte

Messagede ivo » 17 Juin 2012, 19:32

L'Égypte sous tension à l'heure d'élire son président
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Qui d'Ahmad Chafiq, dernier Premier ministre d'Hosni Moubarak, ou de Mohammed Morsi, le candidat des Frères musulmans, pour gouverner le pays ? Quel que soit le résultat, il ne risque pas d'apaiser les tensions qui pèsent sur le scrutin présidentiel. Les deux camps s'accusent de fraude et les Égyptiens boudent les urnes.

C'est un scrutin sous haute tension qui s'achèvera ce soir à 21 heures. Une victoire d'Ahmad Chafiq, qui symbolise, à 70 ans, la continuité au régime déchu, entraînerait inévitablement de nouvelles protestations place Tahrir, de la part des révolutionnaires et des Islamistes. Ancien commandant de l'armée de l'air, Ahmad Chafiq voyait sa candidature menacée par une loi visant à éloigner les proches d'Hosni Moubarak. Mais jeudi, une décision du Conseil suprême des forces armées (CSFA), qui assure le pouvoir de manière transitoire, a validé sa présence au second tour.

"Coup d'État"

Cette décision a été perçue par les Frères musulmans, principale force d'opposition, comme un "coup d'État" des militaires, qui avaient pourtant promis de remettre, le 1er juillet, le pouvoir au président élu. D'autant que le CSFA a également ordonné hier la dissolution du Parlement, où le parti islamiste détenait près de la moitié des sièges. Aujourd'hui, les militaires ont déclaré leur intention de continuer d'assurer le pouvoir législatif et les finances publiques en l'absence d'un Parlement élu.

La figure de Mohammed Morsi, le candidat soutenu par les Frères musulmans, est toutefois loin de séduire une bonne part de l'électorat laïc et modéré. Depuis le début du scrutin hier, de nombreux Égyptiens ont décidé de bouder les urnes.


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Re: Egypte

Messagede ivo » 18 Juin 2012, 09:11

Egypte : la junte militaire s'attribue le pouvoir législatif
LE LUNDI 18 JUIN 2012 À 00:46
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La junte militaire au pouvoir en Egypte depuis la chute de Hosni Moubarak a officiellement dissout la chambre des députés dominée par les Frères musulmans. Un arrêt de la Haute Cour constitutionnelle évoque un vice juridique dans la loi électorale.

Les militaires se sont octroyés le pouvoir législatif jusqu'à l'élection d'un nouveau Parlement. Il conditionne de nouvelles élections à l'adoption d'une constitution par référendum, selon un document publié par le Conseil suprême des forces armées
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Egypte : les Frères musulmans s'attribuent la victoire à la présidentielle
LE LUNDI 18 JUIN 2012 À 05:35
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Mohamed Morsi est le premier président de la République élu par le peuple, affirme le parti de la liberté et de la justice ; le camp de l'autre candidat, Ahmad Chafiq, conteste ces résultats... dont l'annonce officielle n'est prévue que jeudi prochain.

Deux candidats à la présidentielle... et deux vainqueurs, si l'on en croit les principaux intéressés. Les résultats officiels, eux, ne sont attendus que jeudi.

C'est donc le camp islamiste qui a dégainé le premier. "Le docteur Mohammad Morsi est le premier président de la République élu par le peuple", a affirmé, sur son compte Twitter, le Parti de la liberté et de la justice, le bras politique des Frères musulmans. Morsi s'est exprimé peu après, pour remercier ses électeurs, et pour s'engager à travailler "main dans la main avec les Egyptiens pour un avenir meilleur, pour la liberté, la démocratie et la paix". Son directeur de campagne avance le chiffre de 52,5% des suffrages.

Quelques minutes plus tard, le camp de l'autre candidat, Ahmad Chafiq, ancien Premier ministre de Moubarak, souvent présenté comme le candidat de l'armée, s'est réveillé. Pour contester ce résultat. Et avancer ses propres chiffres : 52% pour Chafiq. Bref, rien n'est réglé.

D'autant que, quel que soit le résultat, le pouvoir restera aux mains de l'armée, jusqu'à l'élection d'une nouvelle Assemblée du peuple, à la place de celle dissoute samedi - en application d'un arrêt de la Haute cour constitutionnelle. Cette nouvelle Assemblée ne pourra pas être élue avant la rédaction d'une nouvelle Constitution, et son adoption par référendum.

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Messagede ivo » 18 Juin 2012, 10:07

Morsi donné gagnant en Egypte, le pouvoir législatif à l'armée
http://www.lepoint.fr/fil-info-reuters/ ... 85_240.php
LE CAIRE (Reuters) - Les Frères musulmans ont revendiqué lundi la victoire de leur candidat à l'élection présidentielle en Egypte, où les généraux ont publié un nouveau décret transférant le pouvoir législatif à l'armée quelques jours après la dissolution du parlement dominé par la confrérie islamiste.

Rendu public alors même que le dépouillement du scrutin présidentiel était en cours, ce texte élaboré par le Conseil suprême des forces armées (CSFA) n'accorde en outre que des prérogatives limitées au futur chef de l'Etat. Cette "déclaration constitutionnelle" pourrait aussi permettre aux généraux de confier la rédaction de la future Constitution à une commission formée par leurs soins.

Révolutionnaires, libéraux et islamistes ont immédiatement dénoncé un "coup d'Etat".

Aucun résultat officiel n'a encore été communiqué après les deux jours de vote de l'élection présidentielle samedi et dimanche.

Les Frères musulmans, qui disposent d'un vaste réseau d'observateurs, assurent cependant que leur candidat Mohamed Morsi arrive en tête avec 52,5% des suffrages après dépouillement de la quasi totalité des bulletins. Il sortirait ainsi vainqueur de son duel avec Ahmed Chafik, dernier chef de gouvernement d'Hosni Moubarak présenté par ses détracteurs comme le candidat de l'ancien régime et de l'armée.

"Mohamed Morsi est le premier président d'Egypte élu par le peuple", affirme sur son site internet le parti Liberté et Justice fondé par la confrérie islamiste.

Au siège d'Ahmed Chafik, certains refusaient de reconnaître la défaite mais d'autres la jugeaient probable.

Dans sa première allocution après l'annonce de sa victoire par son camp, Mohamed Morsi s'est engagé à être le président de tous les Egyptiens et à ne pas chercher la vengeance ni les règlements de compte.

Le taux de participation, qui s'était élevé à 46% au premier tour, n'aurait pas augmenté lors du second tour.

RÉFÉRENDUM

Beaucoup parmi les 50 millions d'électeurs inscrits se sont refusés à choisir entre un fidèle du président déchu et un candidat qui se présente au nom de Dieu.

Une élection de Mohamed Morsi à la présidence pourrait ouvrir la voie à un affrontement avec l'appareil militaire, qui dirige le processus de transition depuis la chute d'Hosni Moubarak, renversé le 11 février 2011 par un soulèvement populaire .

Quelques jours après l'invalidation des élections législatives de l'hiver dernier par la Haute Cour constitutionnelle, juridiction issue de l'ancien régime, le maréchal Mohamed Hussein Tantaoui, chef du CSFA, a signé un décret indiquant que l'armée ne comptait pas dans l'immédiat laisser le champ libre aux Frères musulmans, ses adversaires historiques.

"Le CSFA assumera les responsabilités législatives (...) jusqu'à l'élection d'un nouveau parlement", proclame le décret.

L'armée, qui a fourni à l'Egypte tous ses présidents depuis le renversement de la monarchie en 1952, s'est engagée à remettre le pouvoir au président civil élu au plus tard le 1er juillet. Si un nouveau chef d'Etat prête serment, cette promesse sera respectée en théorie mais la dernière "déclaration constitutionnelle" laissera dans les faits le pouvoir à l'armée, qui contrôle en outre de vastes pans de l'économie égyptienne.

Le parlement désormais dissout n'est pas parvenu à s'entendre sur la formation de la commission chargée de rédiger la future Constitution. Les libéraux contestent en justice une présence jugée excessive des islamistes dans cette instance.

Aux termes du décret de l'armée, la rédaction de la future Constitution pourrait être confiée à une commission formée par le CSFA si la justice invalide l'instance formée par le parlement, comme cela a déjà été le cas une première fois.

La future Constitution devra être approuvée par référendum puis de nouvelles élections législatives seront organisées.La "déclaration constitutionnelle" évoque un calendrier d'environ cinq mois pour achever la "transition vers la démocratie".

"LE DEVOIR DE NOUS Y OPPOSER"

Ce texte laisse en outre à l'état-major "le contrôle intégral des affaires internes à l'armée, notamment les nominations et les destitutions du personnel militaire, et du budget de la Défense".

L'initiative de l'armée a été vivement dénoncée par les révolutionnaires de janvier-février 2011 et les islamistes.

"Grave revers pour la démocratie et la révolution", a ainsi écrit sur Twitter Mohamed ElBaradeï. "Le CSFA conserve le pouvoir législatif, prive le président de toute autorité sur l'armée et solidifie son contrôle", ajoute l'ancien directeur général de l'Agence internationale de l'Energie atomique.

Islamiste battu au premier tour de la présidentielle, Abdel Moneim Aboul Fotouh a lui aussi réagi sur Twitter: "La 'déclaration anticonstitutionnelle' est la continuation d'un coup d'Etat militaire pur et simple. Nous avons le devoir de nous y opposer."

Sur Facebook, réseau social largement utilisé par les jeunes révolutionnaires pour mobiliser les foules contre Hosni Moubarak début 2011, une page consacrée à la critique de ce décret de l'armée portait ce commentaire: "Cela signifie que le président est élu mais qu'il n'a aucun pouvoir."
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Messagede ivo » 18 Juin 2012, 13:43

Retour à Tahrir #2
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Messagede ivo » 19 Juin 2012, 19:35

Égypte : l'armée s'accroche au pouvoir, Tahrir se réveille
fr info
Alors que les résultats officiels de la présidentielle ne sont pas encore connus, l'armée s'est arrogée de nouveaux pouvoirs. Militants pro-démocratie et Frères musulmans appellent à manifester ce soir contre ce qu'ils appellent le "coup d'État constitutionnel" des militaires.

Foule, drapeaux, colère : Tahrir se réveille. Le récit de Claude Guibal

Image
Hier à Tahrir. Dans l'attente des résultats définitifs de la présidentielle, la place se remplit un peu plus chaque jour © Maxppp Virginie Nguyen Hoang/Wostok Press

Sur la place Tahrir en fin d'après-midi, plusieurs centaines de personnes, brandissant des drapeaux égyptiens et d'autres, verts, barrés de sabres croisés, symbole de la confrérie des Frères musulmans. Même foule qu'au temps de la révolution, réunissant activistes pro-démocratie et islamistes dans une même voix : "Morsi, Président", "À bas le pouvoir militaire", "Rendez-nous le parlement".

"Les Frères musulmans et l'armée se préparent à la bataille du Parlement"

L'Égypte est depuis ce week-end dans une absurde situation, les deux candidats à la présidentielle ayant revendiqué la victoire chacun à leur tour : Mohammed Morsi, le candidat des Frères musulmans dès hier matin, puis Ahmad Chafiq, ex-Premier ministre de Moubarak cet après-midi. Mais cette querelle pourrait n'être que symbolique, tant l'armée a dépouillé le futur chef de l'État de ses prérogatives. Celui-ci ne pourra en effet prendre aucune décision sans en passer par les militaires qui ont repris le pouvoir législatif après la dissolution de l'Assemblée samedi dernier.

Les Frères musulmans qui détenaient avec les salafistes les trois-quart du Parlement n'entendent pas se laisser faire. Deux députés ont même tenté ce matin d'aller siéger, mais se sont heurtés aux barrières installées par l'armée devant le Capitole. "Les Frères et l'armée se préparent à la bataille du Parlement", titre le quotidien libéral égyptien al-Wafd. C'est aussi là, tout près de la place Tahrir, que les manifestants entendent converger ce soir.

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Re: Egypte

Messagede ivo » 19 Juin 2012, 19:45

jt fr3 à l'instant:
Tahrir noir de monde.
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Re: Egypte

Messagede ivo » 20 Juin 2012, 08:50

L'ancien dictateur égyptien Hosni Moubarak entre la vie et la mort
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Il avait juré un jour qu'il assumerait ses responsabilités "jusqu'à son dernier souffle". L'Histoire lui a donné tort. Ebranlé par la révolte de la place Tahrir, au Caire, le raïs avait dû fuir le 11 février 2011. Il est emporté, à 84 ans, par une attaque cérébrale et un nouvel infarctus, deux semaines après avoir été condamné à la prison à vie pour la répression sanglante de la révolte de son peuple.


Lorsque Hosni Moubarak, homme sans grand charisme, succède en 1981 au président Anouar al-Sadate — assassiné par des islamistes, rares étaient ceux qui osaient parier sur sa longévité à la tête de l'Egypte. Il restera au pouvoir... près de trois décennies.

Né le 4 mai 1928 dans une famille de la petite bourgeoisie du delta du Nil, Hosni Moubarak fait ses preuves à l'armée. Diplômé de l'académie militaire en 1949, il fait carrière dans l'aviation alors que l'Egypte entre dans la révolution nassérienne.
Lors de la guerre du Kippour d'octobre 1973 contre Israël, il acquiert la stature d'un héros en menant l'offensive aérienne égyptienne. Il devient commandant en chef des forces aériennes puis vice-président en avril 1975.

Dérive autoritaire

À la tête du plus peuplé des pays arabes, il érige dès 1981 la stabilité de son régime en dogme. Pendant près de 30 ans, il s'appuiera sur un redoutable appareil policier et un système politique dominé par un parti à sa dévotion.
Pragmatique, il a maintenu contre vents et marées l'ancrage de son pays dans le camp pro-américain et préservé les accords de paix avec Israël, signés en 1979, qui avaient coûté la vie à son prédécesseur.

Au cours de sa longue carrière, il a échappé à au moins six tentatives d'attentat, et n'a jamais levé l'Etat d'urgence mis en place depuis son accession au pouvoir.

Chômage, pauvreté, corruption

Au fil des années, les apparitions du "Sphinx" (il était surnommé ainsi pour son immobilisme) se font de plus en plus rares et sont soigneusement mises en scène. Garant de la stabilité d'un régime converti au libéralisme, menacé par l'islamisme, il refuse d'ouvrir le système, opposant régulièrement le spectre d'une déstabilisation catastrophique du pays et de la région.

C'est finalement la Révolution du jasmin qui aura raison de sa dictature. Après 18 jours de manifestations non-stop de la jeunesse égyptienne sur la place Tahrir pour dénoncer les maux de son règne (chômage, pauvreté, corruption, omniprésence policière), Moubarak est évincé du pouvoir le 11 février 2011.

Prison à vie

Rattrapé par la justice, Hosni Moubarak est jugé à partir d'août 2011 pour la répression sanglante des manifestations — plus de 850 morts. Le procureur requiert la peine de mort par pendaison contre l'ancien dictateur, jugé sur une civière en raison de la dégradation de son état de santé.
Le 2 juin 2012, Hosni Moubarak est condamné à la prison à vie.
Le jour même, sa santé se dégrade de nouveau.
Il est déclaré cliniquement mort, ce mardi soir, après son transfert à l'hôpital à la suite d'une attaque cérébrale et de plusieurs infarctus. Avant que des informations contradictoires ne le laissent dans le coma...

Retour sur les grandes étapes de la dictature Moubarak, avec Jacques Plana


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Re: Egypte

Messagede ivo » 20 Juin 2012, 09:53

En Egypte, les militaires veulent imposer un nouveau calendrier de transition
http://www.lemonde.fr/afrique/article/2 ... _3212.html


Egypte: manifestation au Caire contre l'armée, accusée de s'accrocher au pouvoir
http://www.liberation.fr/depeches/2012/ ... oir_827578
Des milliers d'Egyptiens manifestaient mardi au Caire pour dénoncer le "coup constitutionnel" des militaires au pouvoir, qui viennent de s'octroyer de vastes prérogatives leur permettant de rester aux commandes quelle que soit l'issue de l'élection présidentielle.

Les deux protagonistes du vote qui s'est achevé dimanche, le Frère musulman Mohammed Morsi et l'ancien Premier ministre de Hosni Moubarak Ahmad Chafiq, assurent chacun avoir gagné, en attendant les résultats officiels jeudi.

Les appels à manifester ont été lancés par des organisations de jeunes militants pro-démocratie rejoints par les Frères musulmans, première force politique d'Egypte et rivaux historiques des militaires qui dominent le système depuis la chute de la monarchie en 1952.

Le rassemblement se tenait sur la célèbre place Tahrir dans le centre de la capitale, et des cortèges devaient se diriger vers le siège de la chambre des députés, toute proche, qui vient d'être dissoute.

"A bas le pouvoir militaire" ou "la légitimité appartient au peuple", scandaient en fin d'après-midi des centaines de manifestants, parmi lesquels de nombreux islamistes, progressivement rejoints par de nombreuses autres personnes. Les manifestations au Caire battent actuellement leur plein en soirée, en raison des fortes chaleurs de la journée.

L'armée veut tout contrôler

Le Conseil suprême des forces armées (CSFA), au pouvoir depuis le départ en février 2011 de Hosni Moubarak, a confirmé lundi sa volonté de remettre l'exécutif au futur président avant la fin juin.

Mais le prochain chef de l'Etat se trouvera en pratique dans l'incapacité de faire passer la moindre loi sans l'assentiment des militaires, qui ont décidé de récupérer à leur compte le pouvoir législatif à la suite de la dissolution de l'Assemblée du peuple, dominée par les islamistes.


Cette dissolution a été prononcée samedi par l'armée sur la base d'une décision de justice invalidant le mode de scrutin des législatives tenues de novembre à janvier derniers, et une nouvelle assemblée ne devrait pas être élue avant la fin de l'année.

Les Frères musulmans et d'autres mouvements y voient un "coup d'Etat constitutionnel" au profit des généraux du CSFA, transformant dans les faits la présidence en coquille vide.

L'armée se réserve aussi le droit d'intervenir dans le processus de rédaction de la future Constitution et gardera la haute main sur le système répressif grâce aux renseignements et à la police militaires, autorisés à arrêter des civils.

Le résultat de la présidentielle incertain

Elle se réserve également toutes les questions la concernant directement, dont le droit de nomination ou révocation au sein de sa haute hiérarchie, se mettant ainsi à l'abri de tout changement que pourrait souhaiter le prochain président.

Ces nouvelles dispositions sont contenues dans une "Déclaration constitutionnelle complémentaire" publiée dimanche par le CSFA, au moment où les urnes fermaient pour le second tour de la présidentielle.

M. Morsi a revendiqué dès lundi la victoire à la présidentielle sur la base de résultats provisoires qui lui donneraient 52% des voix. Sa campagne a répété mardi qu'il avait réalisé ce score après un décompte de l'intégralité des bulletins.

Mais le camp opposé a vivement protesté contre cette annonce, assurant que M. Chafiq, général à la retraite et dernier chef de gouvernement de M. Moubarak, était en tête.

"Nous sommes certains que le prochain président de l'Egypte est le général Ahmed Chafiq", a dit Ahmed Sarhane, l'un de ses porte-parole. Son camp assure que l'ancien Premier ministre a récolté 51,5% des suffrages.

Les tensions politiques ont fait chuter la Bourse du Caire de 4,2% mardi.

La France a appelé mardi à un transfert "rapide et ordonné" du pouvoir des militaires égyptiens aux "autorités civiles élues démocratiquement".

La veille, Washington s'était dit "profondément inquiet" des prérogatives que s'est attribuées la junte militaire égyptienne, et réclamé le transfert de "l'intégralité du pouvoir à un gouvernement civil démocratiquement élu".

Pour Amnesty International, la décision de l'armée de s'attribuer de larges pouvoirs, avant l'annonce des résultats de la présidentielle, "ouvre la voie à davantage de violations des droits de l'Homme".



Bras de fer dangereux entre l'armée égyptienne et les islamistes
http://www.lesechos.fr/economie-politiq ... 335574.php
Image
Des supporters du candidat des Frères musulmans à la présidentielle manifestent sur la place Tahrir au Caire contre la junte militaire. - patrick baz/AFP

C'est dans une ambiance tendue qu'une foule de dizaines de milliers d'Egyptiens s'est rassemblée hier place Tahrir, au Caire, haut lieu d'une phase du printemps arabe qui avait abouti au renversement d'Hosni Moubarak en février 2011. Des cortèges ont essayé de se diriger vers le Parlement tout proche, dominé par les islamistes mais dissous samedi par la junte militaire. Des mouvements de jeunes à l'origine de la révolte de l'an dernier ainsi que des organisations islamistes, dont les Frères musulmans, entendaient protester contre le « coup d'Etat constitutionnel » des militaires. La junte s'est efforcée lundi de désamorcer les critiques en affirmant qu'elle respecterait le calendrier de la transition politique, avec l'installation d'un président civil le 1 er juillet, mais elle a fait de ce dernier, par un décret ce week-end, une « coquille vide », presque sans pouvoir, et elle garde la main sur la rédaction de la nouvelle Constitution.

Avertissement des Etats-Unis

Le candidat des Frères musulmans, Mohammed Morsi, affirme avoir remporté l'élection présidentielle de dimanche, tout comme son adversaire, l'homme de la junte, Ahmed Chafiq. Des syndicats d'agriculteurs, enseignants, médecins et ingénieurs ont aussi demandé l'abrogation du décret renforçant les pouvoirs de l'armée, assimilé à un rétablissement de l'Etat d'urgence instauré en 1981 et annulé il y a deux mois. Les Etats-Unis ont averti la junte, hier, que faute de transition véritable vers un régime civil comme prévu, l'ensemble des relations entre Washington et le Caire serait « revu ». Washington accorde 1 milliard de dollars par an d'aide militaire à l'Egypte, son principal allié au Proche-Orient. Paris s'est dit préoccupé.
Cette tension s'est répercutée sur les marchés financiers égyptiens. La Bourse du Caire, après avoir perdu 3,5 % lundi, a encore décroché de 4,2 % hier. La livre égyptienne s'est affaiblie. La baisse de la monnaie égyptienne a des conséquences sociales immédiates puisque la majorité des produits alimentaires sont importés. Dans un pays de 82 millions d'habitants délaissé par les investisseurs et les touristes, la croissance économique devrait ne pas dépasser 1,5 % cette année, selon le FMI.
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Re: Egypte

Messagede Flo » 01 Juil 2012, 11:30

Les viols et agressions de femmes se multiplient place Tahrir, au Caire
LE MONDE | 30.06.2012 à 16h53 • Mis à jour le 30.06.2012 à 16h53

Par Clarie Talon (Le Caire, correspondance)

Le scénario est toujours le même : une femme, place Tahrir, au Caire, vers la fin de l'après-midi, un jour de manifestation. Elle est égyptienne, ou non, voilée, ou pas. Journaliste parfois, souvent militante. Elle se fraie un chemin dans la foule compacte et chamarrée en compagnie de camarades ou de collègues comme elle transportés par la liesse.

Soudain, tout bascule. En quelques secondes, le bain de foule tourne au viol collectif. Les mains d'abord, par dizaines, s'abattent brusquement sur son corps. La femme réalise alors qu'elle est encerclée par des dizaines d'hommes qui la séparent de force de ses compagnons.

Projetée à terre, elle voit ses habits arrachés, sent des doigts s'immiscer en elle malgré ses hurlements de terreur. Autour, la meute grossit. Une foule d'hommes se bousculent en hurlant, tendant leurs bras pour mieux la toucher. D'autres s'interposent, tentent de la protéger. En vain. Cela peut durer une heure. Parfois, elle perd connaissance. Parfois, elle a le temps d'apercevoir le visage de ceux qui parviendront à l'arracher à ses agresseurs. Car bien qu'elle soit détruite, elle est sauvée, toujours. In extremis.

DES ATTAQUES QUI SERAIENT DE PLUS EN PLUS FRÉQUENTES

Combien de fois ce scénario s'est-il répété depuis la révolution ? Pour l'instant, seules les agressions concernant des journalistes étrangères ont fait l'objet de comptes rendus détaillés. Le 11 février 2011, Lara Logan, une journaliste de la chaîne américaine CBS, a raconté son calvaire en détail après avoir subi ce traitement pendant près d'une demi-heure.

Le 24 novembre 2011, une journaliste de France 3, Caroline Sinz, était agressée à son tour :



Des dizaines de cas identiques, concernant autant les Egyptiennes que les étrangères, ont été signalés depuis le soulèvement de janvier 2011. C'est peu comparé aux victimes anonymes qui, selon les organisations de défense des droits de l'homme, se sont gardées de se faire connaître et qui refusent de témoigner. Un groupe de femmes venues le 8 juin sur la place pour dénoncer le harcèlement sexuel a été violemment agressé.

Le 26 juin, le récit bouleversant d'une jeune Britannique, Natasha Smith, étudiante en journalisme venue au Caire réaliser un reportage, a suscité une profonde émotion. Sur son blog, elle décrit "ces hommes qui, par centaines, changés en animaux", se seraient jetés sur elle à la sortie du pont Qasr Al-Nil. Déshabillée, traînée par les cheveux, elle affirme avoir été battue et violée par des dizaines de doigts, jusque sous des tentes dans lesquelles on essayait de la soustraire à ses agresseurs. "Un homme a tenté de me frapper avec un piquet de tente", affirme Natasha Smith, qui décrit, pour compléter le tableau, "deux femmes en burqa qui la regardent benoîtement avant de se détourner".

Affublée d'un voile censé la dissimuler aux regards, elle affirme avoir été évacuée en cachette par des Egyptiens qui auraient cependant refusé de l'accompagner à l'hôpital, "de peur d'être arrêtés si on les voyait avec elle". Elle aurait alors gagné un hôpital public, où elle aurait été éconduite par le personnel. Dans un autre établissement, on aurait refusé de l'examiner.

Son récit, relayé par CNN (vidéo ci-dessous), aurait, selon la chaîne américaine, été confirmé par l'ambassade de Grande-Bretagne en Egypte. Même s'il laisse sceptiques un certain nombre d'Egyptiens, gênés par le manque de détails temporels et géographiques, certaines incohérences de la narration et le ton volontiers ironique adopté par l'auteur, il correspond aux descriptions données par les autres victimes.


"Quel que soit le fin mot de l'histoire, et les doutes que j'ai sur son récit, prévient Yara Sallam, directrice du programme de défense des droits des femmes à l'ONG Nazra pour les études sur les femmes, cela ne doit pas masquer la réalité de ces attaques", qui, selon beaucoup de femmes, seraient de plus en plus fréquentes.

"DES HOMMES AUX REGARDS D'ANIMAUX"

Violée le 2 juin place Tahrir, C., bien qu'étrangère, souhaite garder l'anonymat. Ce qu'elle décrit correspond exactement au récit de Natasha Smith : "Les hommes étaient comme des lions autour d'une pièce de viande, leurs mains partout sur mon corps et sous mes vêtements déchirés. Leurs regards étaient ceux d'animaux. Pas humains du tout, ils me jetaient à droite et à gauche comme si j'étais un sac-poubelle, pas un humain."

Ni elle ni ses deux amies, qui ont subi le même sort au même moment, n'ont porté plainte, faute de pouvoir reconnaître leurs agresseurs. Elles se sont contentées de témoigner auprès d'ONG locales. De toute façon, la loi ne considère pas ces agressions comme des viols, mais comme du simple "harcèlement sexuel", dont les victimes sont systématiquement découragées et dénigrées par les policiers.

"Ces attaques sont calculées et organisées pour effrayer les femmes et les chasser de la sphère publique", affirme un rapport publié par Nazra. "Il est très difficile d'accuser l'armée ou l'Etat d'envoyer des voyous sur la place commettre ces agressions pour ternir l'image des révolutionnaires, explique Yara Sallam, mais le fait que, la plupart du temps, ces agressions se produisent au même endroit [devant le restaurant Hardees] les rend très louches. Comment croire que tous les frustrés du Caire se trouvent en même temps au même endroit ? Cela ressemble plutôt à un traquenard. Cela dit, ces viols ne seraient pas possibles sans un climat général de tolérance vis-à-vis du harcèlement sexuel."

PLACE TAHRIR, LIEU DE "BAGARRES DE RUE"

De fait, aucune enquête n'aurait été déclenchée. Et le sujet alimente un débat brûlant en Egypte, même s'il est absent des colonnes des journaux. On sait parfaitement qu'il déchaîne les passions en Occident, où l'islam est volontiers incriminé. Or le contexte général d'insécurité qui règne sur la place Tahrir n'est sans doute pas étranger à ces agressions. A la nuit tombée, la place se transforme en un lieu interlope où vendeurs ambulants, souvent accusés d'espionnage, hommes ayant élu domicile sous les tentes et baltagas ("voyous") cherchent la bagarre. Les hommes, eux aussi, y sont victimes de vols et d'agressions.

"L'augmentation des agressions sexuelles n'est pas étonnante dans le contexte actuel, estime Yara Sallam. La présence de l'armée dans la rue contribue à normaliser la violence dans la société, cela rend les gens plus agressifs en général. Il y a beaucoup de bagarres de rue."

Et de souligner les agressions sexuelles répétées commises par les militaires égyptiens contre les manifestantes qui ne peuvent qu'encourager une telle violence, par ailleurs déjà signalée sous le régime Moubarak.

Clarie Talon (Le Caire, correspondance)

http://www.lemonde.fr/afrique/article/2012/06/30/egypte-les-viols-et-agressions-de-femmes-se-multiplient-place-tahrir_1727334_3212.html
"La société à venir n'a pas d'autre choix que de reprendre et de développer les projets d'autogestion qui ont fondé sur l'autonomie des individus une quête d'harmonie où le bonheur de tous serait solidaire du bonheur de chacun". R. Vaneigem
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Re: Egypte

Messagede ivo » 12 Sep 2012, 08:38

Un mystérieux film contre l'Islam entraîne une flambée de violence anti-américaine
http://www.franceinfo.fr/monde/un-myste ... 2012-09-12
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Re: Egypte

Messagede ivo » 12 Oct 2012, 10:49

Egypte: le procureur général, renvoyé par Morsi, refuse de démissionner
De Mona Salem (AFP) – il y a 1 heure
LE CAIRE — Le procureur général égyptien a refusé jeudi de démissionner après que le président Mohamed Morsi l'eut démis de ses fonctions pour calmer la colère du peuple égyptien au lendemain de l'acquittement de figures du régime déchu de Hosni Moubarak.
"Je reste à mon poste", a dit Abdel Meguid Mahmoud à la presse, quelques heures après avoir été démis de ses fonctions, ajoutant que, "selon la loi, un membre du corps judiciaire ne peut pas être démis par le pouvoir exécutif".
Le chef de l'Etat, issu de la confrérie des Frères musulmans, a décidé de nommer M. Mahmoud ambassadeur d'Egypte au Vatican et a chargé l'un de ses adjoints d'assumer les fonctions de procureur général, selon la télévision égyptienne.
Le président Mohamed Morsi a nommé M. Mahmoud à un poste à l'étranger parce que la loi égyptienne ne permet pas de destituer le procureur général, a-t-on indiqué de sources judiciaires.
M. Mahmoud occupait le poste de procureur depuis sept ans.
Ce renvoi est intervenu au lendemain de l'acquittement de figures du régime déchu de Hosni Moubarak, soupçonnées d'implication dans la mort de manifestants pendant la révolte qui a provoqué sa chute.
M. Mahmoud est accusé par plusieurs militants de la révolte de 2011 de continuer de soutenir le régime déchu et d'avoir été à l'origine de l'insuffisance des preuves présentées par le parquet dans les procès de responsables accusés d'implication dans la mort de manifestants.

Mercredi, 24 figures de l'ère Moubarak, accusées d'avoir envoyé des hommes de main, à dos de chameau et à cheval, attaquer les manifestants réunis place Tahrir au Caire le 2 février 2011, en plein soulèvement, ont été acquittées par la cour pénale.
Cette attaque, survenue lors d'une des journées les plus violentes de la révolution égyptienne, et qui a fait vingt morts, est considérée comme un évènement charnière qui a poussé encore plus de gens à rejoindre les rassemblements anti-régime.
La cour pénale du Caire a jugé "insuffisantes" les preuves contre les 24 accusés parmi lesquels deux piliers du régime déchu, Fathi Sorour et Safwat el-Chérif, de même que l'ancienne ministre de la Main-d'oeuvre Aïcha Abdel Hadi et l'homme d'affaires Mohammed Aboul Einen.
Jeudi soir, des centaines d'Egyptiens ont manifesté au Caire contre cet acquittement, accusant les juges de "complicité" avec les responsables de l'ex-régime Moubarak. "Le peuple veut purifier la justice", criaient-ils.
Les Frères musulmans, la principale force politique du pays, ont appelé à manifester vendredi au Caire pour réclamer que les responsables de la mort de manifestants pendant la révolte soient rejugés.
De nombreux groupes et partis politiques ont également appelé à manifester vendredi contre l'Assemblée Constituante égyptienne à dominante islamiste et chargée de la rédaction de la nouvelle Constitution.
Des activistes laïcs veulent la mise en place d'une institution plus représentative et que justice soit rendue aux manifestants tués et torturés l'année dernière.

Le soulèvement de janvier-février 2011 a fait en 18 jours près de 850 morts et plus de 6.000 blessés, selon des chiffres officiels.
Hosni Moubarak et son ministre de l'Intérieur Habib al-Adly ont été condamnés à la prison à vie pour leur rôle dans la mort de manifestants pendant la révolte, mais six hauts responsables de la sécurité jugés en même temps qu'eux ont été acquittés.
De nombreux policiers accusés de meurtre de manifestants ont eux aussi été acquittés, faisant craindre une impunité généralisée pour la police.
M. Mahmoud avait déjà été critiqué pour plusieurs acquittements prononcés à l'égard de responsables dans des cas de corruption et de torture.


torturez, massacrez ... vous serez acquittés ...
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Re: Egypte

Messagede ivo » 13 Oct 2012, 09:43

Au Caire, des violences font une centaine de blessés
fr info
Des heurts ont opposé vendredi au Caire partisans et adversaires du président égyptien Mohamed Morsi. Ils manifestaient séparément place Tahrir, sur fond de bras de fer entre l'exécutif et la justice. Il y aurait au moins 110 blessés.

Image
Des heurts entre partisans et opposants au président Morsi font au moins 50 blessés au Caire. © Reuters Mohamed Abd El Ghany

Ils manifestaient séparément. Des partisans et des adversaires du président égyptien Mohamed Morsi se sont affrontés place Tahrir au Caire. Ils se sont jeté des pierres, faisant au moins 50 blessés, selon le ministère de la Santé. Des coups de feu ont été tirés. Ce sont les premières violences de cette ampleur depuis l'élection du président Morsi en juin dernier.

Bras de fer entre l'exécutif et la justice

L'origine des violences résulte d'un bras de fer entre le pouvoir exécutif et judiciaire.

A l'appel des Frères musulmans dont est issu Mohamed Morsi, des centaines de personnes ont manifesté contre l'acquittement mercredi de 24 figures de l'ancien régime. Ces caciques du régime Moubarak étaient accusés d'avoir envoyé des hommes de main pour attaquer les manifestants place Tahrir pendant la révolte qui a provoqué la chute de Hosni Moubarak, début 2011.

Le président Morsi, en déplacement à Alexandrie vendredi, a annoncé que les hauts responsables de l'ancien régime seraient jugés malgré le verdict prononcé mercredi.

Une cinquantaine de blessés

Dans le même temps, une autre manifestation avait été convoquée par des militants laïques pour réclamer la formation d'une nouvelle commission constituante plus représentative, alors que la Haute cour administrative doit se prononcer mardi sur la légalité de la commission actuelle dominée par les islamistes.

Les heurts ont commencé quand des partisans des Frères Musulmans ont détruit le podium d'un groupe qui scandait des slogans anti-Morsi. Les deux camps se sont ensuite battus, se sont lancé des pierres et des cocktails molotov. Il y aurait au moins 110 blessés.

Les violences ont eu lieu à plusieurs endroits de l'emblématique place Tahrir, épicentre de la révolte de 2011.
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Re: Egypte

Messagede altersocial » 13 Oct 2012, 11:43

En complément d'info' du post d'ivo sur l'affrontement entre les petites-bourgeoisies libérale et fascisante, avec une vidéo :
Egypte : les affrontements place Tahrir font une centaine de blessés

vidéo

En Égypte, les affrontements dans la capitale entre libéraux et islamistes font une centaine de blessés.

Partisans et adversaires du président Morsi manifestaient séparément sur la place Tahrir quand les choses ont dégénéré. Les heurts ont duré plusieurs heures jusqu’en début de soirée.

A l’appel des Frères musulmans, des centaines d’Égyptiens sont venus manifester contre l’acquittement cette semaine de plusieurs figures du régime déchu de Hosni Moubarak. Des personnes impliquées par ailleurs dans la mort de manifestants pendant la Révolution.

“L’appareil judiciaire devra être nettoyé immédiatement après la démission du Procureur général, afin d’honorer la mémoire des martyrs morts pour la révolution”, témoigne un manifestant.

Reste que le procureur général refuse de quitter son poste. Le président Morsi a bien tenté de le nommer à l‘étranger, mais selon la loi égyptienne le procureur général ne peut être démis de ses fonctions par l’exécutif.

Les libéraux pour leur part manifestaient pour réclamer la formation d’une nouvelle commission constituante, actuellement dominée par les Frères musulmans.
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