Egypte

Re: Egypte

Messagede kuhing » 01 Juin 2011, 09:01

effectivement.
je transmets.
kuhing
 

Re: Egypte

Messagede bipbip » 10 Sep 2011, 15:30

Égypte – L’ambassade d’Israël au Caire prise d’assaut par des manifestants.

Israël a rapatrié samedi son ambassadeur en Égypte après que des centaines de manifestants s’en sont pris au hall d’entrée de sa mission diplomatique au Caire sans toutefois parvenir à accéder aux autres parties du bâtiment. Cet incident a un peu plus plongé le gouvernement militaire égyptien chargé de la transition dans une crise avec son voisin hébreu depuis la mort de cinq gardes-frontières tués par Tsahal dans le désert du Sinaï le mois dernier. L’ambassadeur Yitzhak Levanon, sa famille et le personnel diplomatique ont été conduits à l’aéroport du Caire sous escorte renforcée avant d’embarquer pour un vol à destination de Tel-Aviv.

Le saccage d’une partie des locaux de l’ambassade s’est produit après le rassemblement dans la journée de plusieurs milliers de personnes sur la place Tahrir, lieu emblématique de la contestation populaire qui avait conduit à la chute du président Hosni Moubarak en février. Environ 2 000 protestataires se sont alors déplacés de l’autre côté du Nil, à Gizeh située en face de la vieille ville du Caire et ont commencé à utiliser des marteaux et des barres de fer pour abattre un mur de protection érigé par les autorités égyptiennes ce mois-ci autour des locaux consulaires.

Les émeutiers ont réussi à pénétrer dans l’entrée de l’ambassade abritée dans une tour d’immeuble, mais n’ont pas pu investir le reste des locaux situés dans les étages. Des documents, principalement des brochures et des formulaires conservés à la réception, ont été jetés par les fenêtres et le drapeau israélien a été brûlé, a indiqué un responsable israélien s’exprimant depuis Jérusalem. « L’accès à l’ambassade elle-même n’a pas été forcé », a indiqué ce responsable.

Demande d’assistance

Israël a toutefois demandé l’assistance des États-Unis pour assurer la protection de sa représentation diplomatique dans la capitale égyptienne. Le ministre israélien de la Défense Ehoud Barak a indiqué dans un communiqué s’être entretenu avec son homologue américain Leon Panetta et avec l’émissaire de l’administration Obama, Dennis Ross. Ehoud Barak leur a « demandé de protéger l’ambassade des manifestants ». Barack Obama, qui s’est entretenu avec le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, s’est déclaré préoccupé et a annoncé que les États-Unis allaient prendre des mesures pour régler la situation sans nouvelles violences.

Dans un communiqué diffusé par la Maison-Blanche, le président américain a appelé le gouvernement égyptien « à honorer ses obligations internationales de garantie de la sécurité de l’ambassade d’Israël ». Le ministère égyptien de l’Intérieur a décrété l’état d’alerte et a annulé tous les congés dans la police alors qu’une réunion ministérielle de crise se tenait dans la soirée autour du chef du gouvernement Essam Charraf.

Selon des témoins, l’un des documents jetés était une demande de l’ambassade d’Israël adressée au ministère égyptien des Affaires étrangères pour obtenir un permis de port d’arme pour un attaché consulaire. Des témoins ont rapporté que les manifestants ont également essayé d’investir un bâtiment de la police dans le même quartier et ont incendié un immeuble voisin ainsi que deux véhicules des forces de l’ordre. Quelque 500 personnes auraient été blessées au cours de la journée dans les heurts entre la police et les émeutiers qui ont été dispersés par des tirs de gaz lacrymogène et de semonce. Les manifestants réunis place Tahrir vendredi demandaient l’établissement d’un calendrier précis pour l’instauration de la démocratie et la fin des procès militaires contre des civils.

Incident mortel

Les tensions entre l’Égypte et Israël, liés par l’accord de paix de 1979, se sont accrues depuis la mort de cinq gardes-frontières égyptiens dans le Sinaï lors d’une opération de l’armée israélienne qui traquait des hommes armés qui avaient assassiné huit Israéliens. Après cet incident, les autorités du Caire avaient menacé de retirer leur ambassadeur en Israël et l’État hébreu n’avait pas présenté d’excuses, affirmant que l’enquête sur les circonstances de la mort des gardes-frontières était en cours.

« Ces actions montrent l’état de colère et de frustration que les jeunes révolutionnaires égyptiens éprouvent à l’égard d’Israël en particulier depuis les récentes attaques israéliennes sur la frontière égyptienne », a expliqué l’analyste politique Nabil Abdel Fattah. Le candidat à l’élection présidentielle, Hamdeen Sabahy, a souhaité que l’armée adopte « une position de fermeté tenant compte de la colère publique » à l’égard d’Israël, tout en reconnaissant que la violence ternissait l’image de la révolution égyptienne

http://actualutte.info/2011/09/10/egypt ... ifestants/
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Re: Egypte

Messagede spleenlancien » 02 Nov 2011, 06:53

Alors que la colère des Égyptien-nes grandit face aux méthodes du régime militaire en place, et de la police, qui rappellent les pires moments du régime de Moubarak, une grosse manif sauvage a soudainement envahi les rues bondées du Caire hier soir.
Jura-Libertaire, reprenant un article d'Indymedia Paris a écrit:
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Plusieurs milliers de personnes (difficile d’estimer le nombre exact, je dirais entre 5 et 10’000, en tout cas la plus grosse manif que j’aie vue depuis Maspero), comptant des familles de martyres (Mina Daniel et les morts de Maspero, Essam Atta…), des proches de détenu-es, la campagne de soutien à Alaa Abdelfattah, les socialistes révolutionnaires, très visibles, et des milliers de personnes vénères contre la contre-révolution en cours, ont pris la rue, depuis la place Talaat Harb, puis Tahrir, en direction de la Direction centrale de la sécurite du Caire, et de la prison où Alaa Abdelfattah est emprisonné.

Une manif très dynamique et complètement spontanée. Les slogans incitent les Égyptien-nes à se revolter et à descendre dans la rue pour renverser le régime militaire (« cellui qui se tait, pourquoi ille se tait ? », « descendez, descendez », « dis, n’aies pas peur, les militaires doivent partir », « ils ont tué ton frère, ils ont tué ton père, et toi qu’est-ce que tu fais ? », plus les traditionnels « le peuple veut la chute du régime », « à bas, à bas, le gouvernement militaire » et « dégage »). La foule remonte les rues populaires du centre-ville, parfois bloquant la circulation qui arrive en contre-sens, hésitant parfois sur la route à prendre, des personnes s’organisent pour sécuriser le parcours, d’autres, parmi lesquel-les de nombreuses femmes, parfois voilées, maintiennent la pression en lançant de nouveaux slogans, d’autres encore s’emploient à taguer les murs de slogans anti-militaires… À un moment, des flics qui suivaient le cortège se retrouvent submergés alors que la manif fait demi-tour. Plusieurs personnes les encerclent, les montrent du doigt, en criant « policiers, voyous, policiers, voyous », et d’autres slogans anti-flics, jusqu’à les repousser en dehors de la manif. Un peu plus loin, on croise carrément des véhicules de la sécurité centrale, sur leur trajet de retour. Ceux-ci se font aussitôt recouvrir de tags et d’autocollants, une bouteille d’eau est lancée sur l’un d’entre eux, mais de nombreux gentils citoyens se mettent aussitôt à faire une chaîne pour protéger les fourgons et les faire passer.
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Arrivée devant la Direction de la sécurite du Caire, les forces anti-émeutes sont déployées en force derrière les grilles du bâtiment, dont les murs se font là aussi aussitôt recouvrir. Ils font pas trop les fiers quand même, et l’on voit des flics en civil aux fenêtres, pendant que des gradés essayent de gérer la situation. De gentils citoyens les aideront d’ailleurs à canaliser la manifestation dans une autre direction, c’est-à-dire devant le lieu de rétention de Alaa Abdelfattah. La aussi, les forces anti-émeutes sont déployées, mais cette fois pas de grilles pour les protéger, mais une fois encore un cordon de gentils citoyens qui, tout en scandant des slogans contre la police et l’armée, s’évertuent à les protéger, alors que l’ambiance n’est même pas particulièrement hostile…

Enfin, la foule reste un bon moment devant la prison, chantant des slogans, prenant en photo les flics, notamment ceux qui nous photographient sur les toits mais n’aiment pas être photographiés en retour, des personnes montent sur un des fourgons pour y déployer une banderole…
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Sur le chemin du retour, les slogans deviennent de plus en plus radicaux « On veut pas seulement virer Tantatoui, mais tout le Conseil militaire », « Tantawi, fais gaffe, la révolution arrive, on est de retour sur Tahrir », un chant d’anniversaire est improvisé, souhaitant au Maréchal qui fêtait ce jour-là ses 76 ans, « une année noire »…

De retour sur la place Tahrir, la foule est beaucoup moins nombreuse mais toujours aussi énervée, et continue à bloquer une partie de la circulation et à chanter des slogans. Tout le monde parle de réoccuper la place, mais après le 18 novembre…

En attendant, d’autres manifestations de ce type devraient avoir lieu, sans compter les milliers d’employé-es encore en grève dans tout le pays…

Comme un air de révolution dans l’air…



https://juralib.noblogs.org/2011/11/02/ ... %e2%80%a6/
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Re: Egypte

Messagede spleenlancien » 04 Nov 2011, 10:09

Les membres de la campagne de protestation « No military trials for civilians » ont estimé jeudi 3 novembre 2011 que la révolution égyptienne était « attaquée » et « détournée » par les militaires qui assurent le pouvoir de transition. Ils ont également rapproché leur combat des mouvements « Occupy » qui ont essaimé à travers le monde et notamment aux Etats-Unis, et appelé à une journée de mobilisation mondiale commune le 12 novembre.
On pourra me retorquer, à juste titre, que ce sont des reformistes et non des révolutionnaires.
Toutefois ce qui me paraît intéréssant, c'est que ces luttes tentent de s'appuyer les unes sur les autres de façon transnationale.
C'est cet aspect qui me paraît nouveau.

RFI a écrit:Quand le « printemps arabe » rejoint la crise économique mondiale. Les membres de la campagne égyptienne « No military trials for civilians » (« pas de procès militaires pour les civils »), qui continuent de manifester place Tahrir neuf mois après la chute de Hosni Moubarak, ont dénoncé, dans un communiqué, la répression des autorités militaires de transition dont ils se disent victimes.

Ainsi que le relaye le quotidien britannique The Guardian, les manifestants jugent dans un communiqué diffusé sur le site de la campagne et signé par plusieurs organisations civiles, que « l’armée et la police nous ont attaqués, encore et encore, nous ont frappés, arrêtés, tués ». Selon eux, « environ un millier de personnes ont donné leur vie pour faire partir Moubarak. Bien plus nombreux sont ceux qui les ont rejoint dans la mort depuis ».

Démocratie étouffée

Les activistes égyptiens annoncent qu’ils refusent en conséquence de « coopérer avec les procès militaires et les persécuteurs » et de se « soumettre aux questionnements » des autorités. « S’ils nous veulent, ils peuvent nous prendre dans nos maisons ou nos lieux de travail », dit encore le communiqué.

Agacés par un pouvoir qu’ils jugent injuste, une « élite qui étouffe la démocratie et promeut l’injustice sociale » : les activistes se trouvent des points communs avec le mouvement « Occupy ». Commencé en septembre à New York avec « Occupy Wall Street », il s’est depuis répandu plus ou moins densément dans des centaines de villes du monde. Les « occupants » se définissent comme « les 99% » lésés par une élite représentant le « 1% » de la population qui détient selon eux les richesses et le pouvoir, et prend en leur nom des décisions dont ils souffrent et qu’ils ne souhaitent pas. Pour les Egyptiens, le parallèle est évident, et justifie d’appeler, le 12 novembre, à une journée mondiale de manifestations réunissant les indignés arabes et de toute la planète.

Occupy Wall Street solidaire

Message reçu cinq sur cinq à New York, où Sand Nurse, une des meneuses de Occupy Wall Street a déclaré « penser que Occupy Wall Street sera solidaire avec le combat continu des protestataires égyptiens ». « Les Egyptiens nous ont donné un exemple de courage qui a inspiré non seulement notre protestation mais beaucoup d’autres dans le monde », a estimé pour sa part Naomi Calvin, membre des « occupants » de Londres. « Nous leur devons de soutenir leur combat de toutes les façons que nous pouvons », a-t-elle ajouté.

L’annonce des activistes égyptiens fait écho à la détention de Alaa Abd el-Fattah, un révolutionnaire devenu depuis son arrestation un symbole pour les manifestants de la place Tahrir. Son appel pour être libéré vient d’être rejeté, et il pourrait rester encore indéfiniment sous les barreaux.

Par ailleurs, de plus en plus de leaders politiques, dont le candidat à l’élection présidentielle Mohammed el-Baradei, protestent contre l’ébauche de projet constitutionnel rédigé par le cabinet militaire assurant l’intérim du pouvoir. Selon ce projet, l’armée serait exempte de tout contrôle parlementaire, aurait le dernier mot sur les principales décisions politiques et les militaires domineraient le processus d’écriture de la nouvelle Constitution. De quoi alimenter la colère des manifestants de la place Tahrir, et le sentiment que leur révolution a été « détournée ».


http://www.rfi.fr/moyen-orient/20111103 ... gnes-monde
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Re: Egypte

Messagede digger » 04 Nov 2011, 12:27

On pourra me retorquer, à juste titre, que ce sont des reformistes et non des révolutionnaires.
Toutefois ce qui me paraît intéréssant, c'est que ces luttes tentent de s'appuyer les unes sur les autres de façon transnationale.

Le mouvement d’occupations américains n’est pas réformiste. Il n’a pas de demande précise, il ne demande aucune réforme. Il remet en cause la domination de 99% des gens par le 1%
N’ayant pas de demandes– sa force et non sa faiblesse – il ne joue pas les règles du jeu habituel. En cela, il est révolutionnaire. C’est la réappropriation de l’espace, de la vie qui est la demande implicite. Et cela aussi est révolutionnaire.
Ce mouvement est beaucoup plus proche des situationnistes et des anarchistes que de Attac.
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Re: Egypte

Messagede spleenlancien » 22 Nov 2011, 08:03

Portfolio sur les manifs de ces derniers jours qui ont eu raison du gouvernement.

http://www.lemonde.fr/proche-orient/por ... id=1538049
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Re: Egypte

Messagede DjurDjura » 24 Nov 2011, 15:23

meme si le calme est revenu, les egyptions sont au taquet, car l'armée est toujours là pour le moment

Égypte : Tantaoui ne convainc pas la place Tahrir


mercredi 23 novembre 2011, par La Rédaction

Après plusieurs journées d’affrontements, le maréchal Mohamed Hussein Tantaoui, qui dirige le Conseil suprême des forces armées (CSFA) au pouvoir en Égypte, a annoncé mardi soir une accélération du processus de transfert du pouvoir aux civils avec la tenue d’une élection présidentielle en juin. Mais son geste d’apaisement n’a pas convaincu les milliers de manifestants qui sont restés après le crépuscule sur la place Tahrir, au Caire, où de nouveaux incidents se sont produits dans la nuit.

À Alexandrie, une des autres villes égyptiennes gagnées par ce regain de mobilisation, un homme a été tué aux premières heures de la journée de mercredi, portant à 37 morts le bilan global des affrontements en cours depuis ce week-end. Dans une allocution télévisée visant à désamorcer la situation, le maréchal Tantaoui a promis que le futur président serait élu en juin, soit six mois plus tôt que le calendrier de la transition initialement prévu par les militaires. Le président du conseil militaire, aux commandes depuis l’éviction de Hosni Moubarak, le 11 février dernier, a également annoncé qu’il acceptait la démission du gouvernement d’Essam Charaf, présentée à la suite des manifestations et des violences du week-end.
Confirmant que les élections législatives débuteraient lundi, comme prévu, il a aussi proposé de faire rentrer immédiatement l’armée dans les casernes si tel était le voeu du peuple, qui serait consulté par un référendum dont il n’a pas précisé les modalités.

Place Tahrir, sanctuaire de la contestation en plein coeur du Caire, son intervention a nourri la colère des manifestants, reprenant à l’unisson le slogan "Dégage, dégage" qui avait marqué les journées révolutionnaires de l’hiver dernier. Tard dans la nuit, alors que des petits groupes affrontaient la police aux marges de la place, dans des nuages de gaz lacrymogènes, les contestataires continuaient d’appeler à la démission de Tantaoui. "Lui doit partir ! Nous, nous ne partirons pas !"

Neuf mois après la chute de Moubarak, l’Égypte vit de nouveau à l’heure de la contestation. Tantaoui, qui fut vingt années durant le ministre de la Défense du président déchu, semble vouloir préserver les vastes intérêts économiques que l’armée s’est bâtis depuis six décennies. Mais après avoir opté ce week-end pour la manière forte, les autorités provisoires semblent avoir abandonné l’idée de déloger les manifestants de la place Tahrir. Et, mardi soir, le maréchal Tantaoui, dont une effigie a été pendue sur la place symbole de la révolution égyptienne, est apparu hésitant à la télévision.
Affirmant à ses compatriotes que l’armée n’avait pas cherché ni voulu le pouvoir, il a déclaré qu’elle était "prête, le cas échéant, à rentrer sur le champ dans les casernes si le peuple exprime ce voeu par le biais d’un référendum populaire". " Les forces armées, représentées par le Conseil suprême, n’aspirent pas à gouverner et placent au-dessus de toute considération l’intérêt suprême du pays", a assuré le maréchal. Selon lui, l’armée est "absolument prête à transmettre les rênes immédiatement et à reprendre sa mission initiale de protection de la nation si la nation le souhaite, via un référendum populaire", a-t-il dit.

Les contestataires ont aussitôt analysé son idée de référendum comme un piège visant à diviser les 80 millions d’Égyptiens. "Nous nous sommes mis d’accord sur le fait que le transfert du pouvoir à un président civil interviendrait en juillet", avait déclaré, avant l’allocution de Tantaoui, Emad Abdel Ghafour, chef du parti salafiste Nour, l’un des hommes politiques qui ont rencontré l’état-major de l’armée. La lenteur du transfert du pouvoir au civil est au coeur des revendications des manifestants qui s’opposent depuis samedi aux forces de l’ordre sur la place Tahrir. Les affrontements ont fait 37 morts et plus de 1 250 blessés.
Mardi après-midi, ils étaient de nouveau plusieurs dizaines de milliers à réclamer la chute du maréchal Tantaoui. "C’est évidemment insuffisant", a jugé Chadi el-Ghazali Harb, un dirigeant de la Coalition de la jeunesse révolutionnaire, après le discours du chef du CSFA. "Le Conseil militaire est pleinement responsable de l’échec politique que connaît aujourd’hui l’Égypte. Nous exigeons une solution privant immédiatement le CSFA de toutes ses prérogatives", a-t-il confié. "Le discours de Tantaoui ressemble comme deux gouttes d’eau à celui de Moubarak. Il ne sert qu’à nous tromper", affirme un jeune homme de 27 ans, Youssef Chaaban.

(Mercredi, 23 novembre 2011 - Avec les agences de presse)




------------------
Ahurissant comme reaction, ils tirent il tuent et ils s'excusent...... un peu trop facile nan??

Egypte : l’armée s’excuse pour les morts, les manifestants inflexibles


jeudi 24 novembre 2011, par La Rédaction

L’armée égyptienne au pouvoir s’est excusée jeudi pour les morts survenus dans les affrontements entre forces de l’ordre et manifestants qui occupent la place Tahrir au Caire pour le septième jour consécutif pour réclamer le départ au plus vite du pouvoir militaire.

A quelques jours du début, lundi, de législatives cruciales, la tension reste palpable au centre de la capitale mais également dans plusieurs villes du pays, où au moins 35 personnes ont été tuées et plus de 2.000 blessées depuis le début des heurts samedi.

Les affrontements violents se sont poursuivis dans la nuit de mercredi à jeudi dans la rue Mohamed Mahmoud qui relie la place Tahrir au ministère de l’Intérieur, a constaté un journaliste de l’AFP.
Jeudi matin, l’armée bloquait cette rue tandis qu’un général exhortait les manifestants à reculer vers l’emblématique place Tahrir, occupée en début d’année pendant 18 jours par les manifestants jusqu’à la démission historique de Hosni Moubarak.
Les violences semblent avoir créé un malaise même au sein des militants, beaucoup estimant que le mouvement de protestation devrait se concentrer sur la place Tahrir et ne plus provoquer la police près du ministère de l’Intérieur.
"Je soutiens les manifestations mais je ne pense pas que les gens doivent se diriger vers le ministère, cela ne nous mènera à rien", affirme à l’AFP Essam Hamdani, un diplômé en affaires de 27 ans, au chômage. "Nous devons revenir à la place Tahrir pour réaliser notre objectif de faire tomber le maréchal", renchérit Sameh Mahmoud, un avocat de 35 ans.
Il faisait référence au maréchal Hussein Tantaoui, chef de l’armée au pouvoir et chef d’Etat de fait, désormais assimilé à l’ex-président déchu Hosni Moubarak et accusé de vouloir incruster l’armée au pouvoir et de rééditer la politique de répression de l’ancien régime.
L’armée égyptienne a exprimé "ses regrets et présente ses profondes excuses pour la mort en martyrs d’enfants loyaux de l’Egypte" durant les affrontements, qui sont la plus grave crise pour le pouvoir militaire depuis qu’il a pris la direction du pays après la chute du président Hosni Moubarak le 11 février.

Une éditorialiste américano-égyptienne, Mona al-Tahawy, a indiqué avoir été arrêtée dans la nuit de mercredi à jeudi lors de sa participation aux manifestations. Son dernier commentaire sur Twitter affirmait qu’elle avait été "battue et arrêtée par le ministère de l’Intérieur".
"La place en ébullition", titrait le quotidien gouvernemental Al-Akhbar, tandis qu’Al-Ahram déplorait le "nouveau bain de sang".

Les heurts qui avaient débuté samedi au Caire et dans plusieurs autres villes ont fait officiellement 35 morts, en grande majorité sur la place Tahrir.
Les forces de l’ordre sont accusées par des militants et des médecins de viser les manifestants au yeux avec des tirs de balles en caoutchouc.
L’usage massif de gaz lacrymogènes est également mis en cause dans des décès par asphyxie. Des décès par tirs de balles réelles ont également été signalés par des médecins.
Ces violences surviennent à quelques jours du début, lundi, des premières élections législatives depuis le renversement de M. Moubarak.
Les manifestations se poursuivent malgré la promesse du maréchal Hussein Tantaoui mardi soir d’organiser une présidentielle avant fin juin 2012, se disant aussi prêt à remettre le pouvoir immédiatement si un éventuel référendum en décidait ainsi.

Des affrontements ont été notamment signalés dans les villes d’Alexandrie, Port-Saïd (nord), Suez, Qena (centre), Assiout et Assouan (sud), dans le delta du Nil et à Marsa Matrouh (ouest).
Dans une prise de position d’une fermeté inédite, le grand imam d’Al-Azhar, plus haute institution de l’islam sunnite, qui siège au Caire, a appelé la police à ne pas tirer sur les manifestants et l’armée à éviter les affrontements "au sein d’un même peuple".
Les Etats-Unis ont condamné "l’usage excessif de la force" par la police et demandé au gouvernement de protéger le droit de manifester. Trois étudiants américains arrêtés lundi place Tahrir ont été maintenus en détention pour quatre jours, sur décision du procureur général du Caire.
Berlin a également condamné ces violences, Londres dénonçant une "violence inacceptable" et "disproportionnée" contre les manifestants avec des "balles réelles et des gaz dangereux".
L’Organisation de la coopération islamique (OCI) a pour sa part appelé "à la retenue".

***

Accord entre police et manifestants sur un arrêt des violences

Un accord a été conclu entre les forces de l’ordre égyptiens et les manifestants sur un arrêt des affrontements meurtriers qui secouent depuis plusieurs jours le centre du Caire, a affirmé jeudi le Conseil des ministres sur sa page Facebook.
"Un accord a été conclu entre les forces de sécurité et les manifestants portant sur l’arrêt total des heurts entre les deux parties dans la rue Mohamed Mahmoud qui mène au ministère de l’Intérieur", près de l’emblématique place Tahrir, a indiqué le Conseil des ministres.

"Le calme est revenu sur la place Tahrir depuis 03H00 (01H00 GMT) jeudi à l’aube grâce à la coopération des jeunes de la révolution", a-t-il ajouté.

Le chef de la police militaire, "le général Hamdi Badeen a supervisé la trêve. Nous (le ministère de l’Intérieur) avons rencontré les manifestants hier (mercredi) et les militaires étaient là également", a affirmé à l’AFP un haut responsable du ministère sous couvert de l’anonymat.

"Nous espérons que la trêve tiendra. Nous espérons qu’ils arrêteront de nous attaquer et de tenter d’arriver au ministère. Nous n’avons aucune intention d’aller près de Tahrir, nous tentons juste de nous défendre", a-t-il ajouté.

Jeudi, l’armée égyptienne au pouvoir s’est excusée pour les morts survenues dans les affrontements entre forces de l’ordre et manifestants, qui occupent la place Tahrir au Caire pour le septième jour consécutif pour réclamer le départ au plus vite du pouvoir militaire.

Les affrontements ont fait 38 morts, selon un dernier bilan officiel.

(Jeudi, 24 novembre 2011 - Avec les agences de presse)


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Re: Egypte

Messagede hocus » 25 Nov 2011, 00:57

Égypte, de la place Tahrir : rejoignez notre lutte pour la survie de la révolution
Posted on 24 novembre 2011 by juralib

Message urgent de la place Tahrir : rejoignez notre lutte pour la survie de la révolution

Une bataille décisive se déroule actuellement face à une offensive répressive potentiellement fatale. Ces trois derniers jours, l’armée a lancé une attaque sans relâche contre les révolutionnaires de la place Tahrir et des autres places égyptiennes. Plus de 2000 d’entre nous ont été blessé-e-s, plus de 30 d’entre nous assassiné-e-s ; tout cela seulement au Caire, et uniquement dans les 48 dernières heures.

Mais les révolutionnaires continuent d’affluer. Des centaines de milliers se trouvent sur la place Tahrir et dans les autres places du pays entier. Nous affrontons leurs gaz, leurs matraques, leurs fusils et leurs mitrailleuses. L’armée et la police attaquent toujours et encore, mais nous continuons à tenir et à les repousser. Les mort-e-s et les blessé-e-s sont évacué-e-s à pied ou à moto, et d’autres prennent leur place.

La violence ne fait faire qu’augmenter, car NOUS NE BOUGERONS PAS. Les généraux ne veulent pas abandonner leur pouvoir. Nous voulons qu’ils partent.

C’est le futur de la révolution qui se joue : celles et ceux qui sont sur les places sont prêt-e-s à mourir pour la liberté et la justice sociale. Les bouchers qui nous attaquent sont prêts à nous tuer pour rester au pouvoir.

Ce qui se passe n’a aucun rapport avec les élections ou une éventuelle constitution, puisque rien de tout ça ne ferait cesser la violence et autoritarisme qui nous entourent. Ce qui se passe n’a pas non plus à voir avec une soi-disant « transition » vers une démocratie qui a vu le renforcement d’une junte militaire et la trahison de la révolution par les forces politiques. Il s’agit ici d’une révolution, d’une révolution totale. Le peuple veut la chute du régime, et ne s’arrêtera pas avant d’avoir trouvé sa liberté.

Les gouvernements étrangers parlent de « droits humains » tandis qu’ils négocient avec les généraux, échangeant des poignées de mains et les légitimant avec des discours creux. Les États-Unis fournissent toujours 1,2 milliards de dollars d’aide militaire à l’armée égyptienne. L’armée et la police utilisent du gaz lacrymogène, des balles et des armes venant de l’extérieur. Leurs réserves ont probablement été reconstituées par les États-Unis et par d’autres gouvernements durant les neuf derniers mois. Elle vont s’épuiser à nouveau.

Nous vous demandons d’agir :

— Occupez ou bloquez les ambassades égyptiennes du monde entier. Elles représentent actuellement les militaires : faisons-leur représenter le peuple égyptien.

— Bloquez les vendeurs d’armes. Ne les laissez pas en fabriquer et en vendre.

— Bloquez votre institution gouvernementale traitant avec les généraux égyptiens.

La révolution continue parce qu’elle est notre seule possibilité.


Place Tahrir, le 22 novembre à 14 heures.

Murmures, 23 novembre.


https://juralib.noblogs.org/2011/11/24/ ... evolution/
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Re: Egypte

Messagede Pïérô » 26 Nov 2011, 03:13

Infos et éléments intéressant sur Anarkismo :
. Témoignage libertaire : http://www.anarkismo.net/article/21185
. "Le bluff de la démission du gouvernement Sharraf n'arrêtera pas la lutte du peuple en Egypte" :
http://www.anarkismo.net/article/21207
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Re: Egypte

Messagede kuhing » 26 Nov 2011, 12:01

Ce message étonnera peut-être certain-e-s qui connaissent ma position sur une façon d'aborder la question féministe qui n'est pas, à mon sens, celle d'en faire une lutte à part de celle de la lutte de classes.

Pourtant il est en plein accord avec ma vision des choses .

Il ne parait donc absolument nécessaire de signaler et de condamner fermement l'agression physique et sexuelle de cette journaliste française par une soixantaine de manifestants ( hommes ) qui a eu lieu sur la place Tahir il y a deux ou trois jours.
Cette agression fait suite d'ailleurs à une autre, par les policiers cette fois, qui s'est produite à l'encontre d'une autre journaliste américano-égyptienne au même endroit.

Tout ceci doit nous rappeler que la révolte n'est pas tout et qu'elle n'est même rien sans une puissance force de conscience qui la soutient et qui est malheureusement quasiment inexistante aujourd'hui en Egypte.

Voici l'occasion aussi d'apporter notre soutien, génératrice de cette force, à la petite organisation libertaire égyptienne , le Mouvement Socialiste Libertaire, qui a vu le jour il y a quelques mois.


une des sources
kuhing
 

Re: Egypte

Messagede Béatrice » 26 Nov 2011, 13:39

kuhing a écrit:
Il ne parait donc absolument nécessaire de signaler et de condamner fermement l'agression physique et sexuelle de cette journaliste française par une soixantaine de manifestants ( hommes ) qui a eu lieu sur la place Tahir il y a deux ou trois jours.
Cette agression fait suite d'ailleurs à une autre, par les policiers cette fois, qui s'est produite à l'encontre d'une autre journaliste américano-égyptienne au même endroit.




Et bien oui , ces agressions sexuelles qu'ont subies ces journalistes sont totalement condamnables et ne peuvent que susciter la réprobation générale , et Kuhing , en dehors
de tout aspect polémique , ces actes là , révèlent à eux seuls la vulnérabilité des femmes ( oppression spécifique ) confrontées à une meute masculine d'hommes inféodés à
des archaïsmes profonds dont il faudra encore attendre des décennies voire au-delà afin que ces vieux mécanismes patriarcaux tombent en désuétude !!!

( Mais une fois n'est pas coutume Kuhing ! nous sommes bien d'accord sur la condamnation sans réserve de ces agressions et suis satisfaite que ce soit toi qui en ais
relayé l'information sur ce forum . )
« Simple, forte, aimant l'art et l'idéal, brave et libre aussi, la femme de demain ne voudra ni dominer, ni être dominée. »
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Re: Egypte

Messagede kuhing » 26 Nov 2011, 15:32

Armonia a écrit:
( Mais une fois n'est pas coutume Kuhing ! nous sommes bien d'accord sur la condamnation sans réserve de ces agressions et suis satisfaite que ce soit toi qui en ais
relayé l'information sur ce forum . )


Je ne vais pas bouder ton accord avec moi sur ce point Armonia.
J'en suis content et te remercie de l'exprimer.
Je précise cependant que ma position sur le sujet n'a pas changé depuis cette longue discussion semée d’incompréhensions qui a déjà eu lieu sur cette question et que l'on ne va pas refaire ici.
Cette position est que je me place toujours du coté des plus faibles et des exploité-e-s mais que la position sociale fait que toutes les femmes ne sont pas systématiquement de ce coté.
En même temps ce à quoi nous avons assisté sur la place Tahir avec ces agressions contre trois femmes montre qu'il ne suffit pas de se révolter contre un pouvoir en place pour que les problèmes de domination soient réglés.
Encore une fois il faut cette conscience associée qui reste en très grande partie à construire là-bas et partout ailleurs.
kuhing
 

Re: Egypte

Messagede Pïérô » 28 Nov 2011, 02:48

communiqué libertaire international de soutien à la lutte populaire en Egypte, sans traduction française, je met donc la version anglaise : http://www.anarkismo.net/article/21229
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
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Re: Egypte

Messagede spleenlancien » 28 Nov 2011, 19:42

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Claire Talon, Le Monde a écrit:Le « rêve d’anarchie » de la place Tahrir
Il est interdit de crier des slogans politiques. Il est interdit de monter une tribune. Il est interdit à tout parti politique d’entrer sur la place » : les révolutionnaires égyptiens ont érigé en lettres rouges les règles de « Tahrir » sur des bâches en plastiques amarrées au terre-plein central. Un par un, les hommes politiques de tous bords qui se sont aventurés, depuis le 19 novembre, sur le « cœur battant de la révolution égyptienne » s’en sont fait expulser sans concession.
Avec une détermination chaque jour plus forte, la place Tahrir cultive un tropisme politique qui subjugue les analystes. Les jeunes révolutionnaires qui l’animent refusent obstinément les règles du jeu politique tel qu’elles ont été établies par le Conseil supérieur des forces armées et les partis. Pour eux, la révolution ne fait que commencer. Il ne s’agit pas d’une « transition vers la démocratie », mais de la mise à plat d’un système. Battre les cartes et les redistribuer, inventer une nouvelle grammaire politique. (…)
Après quelques semaines d’une campagne largement improvisée, même ceux qui se sont aventurés dans l’arène politique le temps d’un tour de cirque médiatique sont de retour sur la place pour crier leur rejet du cadre politique dans lequel doivent se jouer les élections, prévues le 28 novembre.
(…) face aux abus de pouvoir du CSFA et à l’opportunisme des Frères musulmans, il n’y a qu’une carte à jouer : Tahrir. Au contraire de la dispersion des révolutionnaires en politique, la place est en effet un espace de cohésion inédit, où les leaders sont malvenus mais où il règne une véritable organisation spontanée. « Un rêve d’anarchie », soupire Fadi, qui y fête ses 33 ans. C’est la force de Tahrir, et son pouvoir d’attraction.Quand la nuit tombe, les irréductibles se répètent le défi de Tahrir. « Cette fois-ci, les Frères ne sortiront pas indemnes de s’être désolidarisés de Tahrir. Ils en paieront les frais aux élections… quand il y aura de vraies élections », murmurent les ombres sur la place, emmitouflées dans leurs duvets.


http://juralib.noblogs.org/2011/11/28/e ... ce-tahrir/
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Re: Egypte

Messagede spleenlancien » 29 Nov 2011, 16:32

Déclaration internationale libertaire de solidarité avec la lutte populaire égyptienne

Lors du week-end du 19-20 novembre 2011, une nouvelle vague de protestation de masse s’est déversée sur toute l’Égypte contre la violence systématique du Conseil Suprême des Forces Armées (CSFA) sur les masses égyptiennes. Le peuple est fatigué du comportement dictatorial, de l’utilisation de la dure répression contre les manifestants, des tribunaux militaires qui en 10 mois ont réussi à envoyer 12’000 camarades pourrir en prison, de la censure, de la torture, des kidnappings et des assassinats d’activistes. Le peuple est fatigué du conseil militaire qui détourne les bannières de notre révolution pour continuer la même vieille dictature sous d’autres prétextes. Le peuple est fatigué de leur promotion du sectarisme pour nous détourner de notre vrai combat pour la justice, l’égalité et la liberté.

L’impérialisme a dicté une « transition ordrée » vers la démocratie en Égypte. Les militaires se sont montrés obéissant envers ce projet. Le peuple en Égypte demande la fin de la dictature et l’éradication de tous les vestiges du régime haï de Moubarak. Les masses égyptiennes veulent sentir, enfin, que leur pays est dirigé pour elles et par elles.

Les anarchistes égyptiens, et le mouvement de solidarité avec les révolutionnaires libertaires, soutient d’une seule et même voix la lutte justifiée du peuple égyptien pour continuer leur révolution et condamne le massacre des manifestants qui nous montre bien que le CSFA n’est en rien différent de Moubarak.

Contrairement à d’autres secteurs qui gardent leurs illusions à propos de la démocratie bourgeoise, nous croyons que la démocratie et l’État sont irréconciliables. La démocratie réelle a été mise en pratique par le peuple égyptien lorsqu’ils ont formé les comités populaires et ont fait fonctionner leurs propres communautés, leurs propres villes, leurs propres affaires par le bas. Nous appelons au renforcement de ces comités populaires, nous appelons à la décentralisation du pays, pour que chaque position politique soit révocable par les comités si elles ne reçoivent pas un mandat populaire.

Nous croyons aussi que l’aspiration à la démocratie est incompatible avec le système capitaliste, basé sur le contrôle d’une élite sur l’économie et la vie, et qui condamne chaque jour vingt-cinq mille êtres humains à mourir de faim. La démocratie réelle n’est possible que lorsque toute la société gère démocratiquement l’économie et l’industrie d’une nation. Cela requiert la propriété collective du territoire et des entreprises ainsi que leur autogestion par les travailleurs et les paysans. Si une minorité contrôle le bien-vivre du monde, cette minorité gardera son pouvoir sur la majorité. Le libre marché est une forme plus subtile de dictature.

Par conséquent, nous appelons les travailleurs et les syndicats à prendre un rôle majeur dans la lutte actuelle, pour occuper les lieux de travail, pour en faire des coopératives de travailleurs, et à préparer la complète autogestion de l’économie égyptienne.

La crise en Égypte ne se résoudra pas par des solutions sans conviction. Nous avons besoin de l’engagement des jeunes, des femmes, des travailleurs pour éradiquer les sources de la tyrannie et de la violence dans notre pays — le système capitaliste et l’État. Unissons-nous sous la bannière de la lutte contre le gouvernement militaire, mais défendons l’alternative révolutionnaire, libertaire pour le peuple égyptien.

25 novembre 2011

Libertarian Socialist Movement (Égypte)
Federazione dei Comunisti Anarchici (Italie)
Organisation Socialiste Libertaire (Suisse)
Workers Solidarity Movement (Irlande)
Zabalaza Anarchist Communist Front (Afrique du Sud)
Workers Solidarity Alliance (États-Unis)
Confederación Sindical Solidaridad Obrera (Espagne)
Grupo Libertario Vía Libre (Colombie)
Centro de Investigación Libertaria y Educación Popular (Colombie)
Instituto de Ciencias Económicas y de la Autogestión (Espagne)
Federación Comunista Libertaria (Chili)
Revista Política y Sociedad (Chili)
Melbourne Anarchist Communist Group (Australie)
Common Struggle – Libertarian Communist Federation (États-Unis)
Unión Socialista Libertaria (Pérou)
Common Cause (Canada)
Confederación General del Trabajo (Espagne)
Coordination des Groupes Anarchistes (France)


http://juralib.noblogs.org/2011/11/29/d ... gyptienne/
spleenlancien
 
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