Tunisie

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Messagede Lila » 28 Mar 2015, 21:01

Tunisie. Première manifestation gay, en marge du FSM

Quelques dizaines de personnes ont manifesté le 27 mars 2015 sur l’esplanade du Bardo pour réclamer la dépénalisation de l’homosexualité, une première en Tunisie.

Le groupe d’activistes, qui entend « défendre les droits gays, lesbiens et transsexuels », a levé des slogans de « fierté » et des slogans contre la discrimination des minorités LGBT, tout en déclarant son attention de poursuivre des actions tout au long du Forum Social Mondial.

Les actes homosexuels sont passibles de peines allant jusqu’à trois ans de prison ferme dans le code pénal tunisien.


http://www.lecourrierdelatlas.com/91302 ... u-FSM.html
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Re: Tunisie

Messagede Pïérô » 07 Avr 2015, 17:57

En Tunisie, la précarité s’accentue et les pratiques de la dictature perdurent

La situation de l’emploi ne progresse pas beaucoup en Tunisie et c’est ce qu’illustre le mouvement démarré le samedi 28 février par 8 diplômés chômeurs à Gabès, ville portuaire du Sud Est du pays. Ces derniers ont en effet entamé une grève de la faim au siège de la section de la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme (LTDH) dans la région afin de réclamer, pour certains d’entre eux, leur intégration à l’Education Nationale et la fonction publique, et plus généralement, une vie décente. Selon les données des structures régionales de l’emploi, le taux de chômage dans le gouvernorat de Gabès serait de 38%, dont 23 mille diplômés de l’enseignement supérieur, ce que l’on peut considérer comme étant en dessous de la réalité, au vu des controverses régulières sur les chiffres. Au même titre que le développement régional, (manque d’infrastructures comme dans les autres régions de l’intérieur), les problèmes environnementaux récurrents dans la région, en particulier la pollution liée aux usines chimiques, constituent d’autres motifs à ce conflit. Plusieurs mobilisations de soutien, notamment à l’appel de l’Union des Diplômés Chômeurs (UDC) ont déjà eu lieu, samedi 14 mars dans tout le gouvernorat (département) de Gabès, et à Sousse ; lundi 16 mars, dans celui de Sidi Bouzid, et Tunis.

Par ailleurs 23 diplômés chômeurs, anciens membres de l’union générale des étudiants de Tunisie (UGET), fichés par la police, ont débuté, lundi 23 mars, une grève de la faim au local des jeunes travailleurs de l’UGTT à Tunis, rue de Grèce. Les grévistes font partie d’un groupe de 186 protestataires, tous anciens membres de l’UGET, ayant entamé depuis 6 jours un sit-in dans le même local. Les manifestants poursuivront leur mouvement de protestation jusqu’à ce que leurs revendications soient satisfaites et leur situation régularisée comme convenu dans l’accord signé, en décembre 2014, avec l’ancien gouvernement. Celui-ci prévoyait leur intégration dans la fonction publique après l’examen de leurs dossiers. Ils sont tous au chômage depuis des années étant donné qu’ils étaient exclus des concours de la fonction publique en raison de leurs activités syndicales et politiques sous le régime déchu de Ben Ali. Le nouveau gouvernement de Habib Essid leur a demandé de lui accorder un mois à partir du 27 février 2015 pour examiner leurs dossiers, mais ils ne veuvent plus patienter jusqu’à cette date.

Ce lundi 23 mars 2015, la mobilisation des chômeurs ne s'arrêtait pas seulement à Tunis, puisque une manifestation de l'UDC (Union des diplômés chômeurs) a notamment eu lieu à Sidi Bou Zid. Dans de nombreuses villes, comme à Sousse, Gabès, Gafsa, des manifestations se sont tenues à l'initiative de l'UDC, parfois très violemment réprimées, comme celle de Gafsa au mois de février où plusieurs manifestants ont été hospitalisés. Parmi les revendications de l'UDC, en dehors de la suppression des listes noires de Ben Ali, le syndicat réclame la présence de représentants des chômeurs dans les assemblés locales et régionales.
La mobilisation se poursuit ce 26 mars 2015, et va s'amplifier encore notemment dans la région de Sidi Bouzid, surtout que le ministre de l'Education Nationale vient en plus d'annoncer hier que chaque chômeur devra désormais payer 15 dinars pour l'inscription aux concours du CAPES ! A Gabès les grévistes ont refusé des propositions du ministère d'arrêter leur grève contre 150 dinars chacun, finalement ce dernier leur promet encore des solutions. Pas dupes de la manipulation, ils ont décidé d'entamer une grève de la faim sauvage (sans eau) !
Le Secrétariat International de la CNT-F exprime toute sa solidarité avec les grévistes et les chômeurs en lutte ! Contre la précarité en Tunisie et partout ailleurs, pour la justice sociale et la dignité !

Le Groupe Afrique du Secrétariat International de la CNT-F

http://www.cnt-f.org/international/En-T ... urent.html
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Messagede berneri » 12 Avr 2015, 21:47

Nîmes: vendredi 17 avril Conférence Débat : La révolution face à la mondialisation des fondamentalismes contemporains

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Messagede bipbip » 17 Avr 2015, 01:46

Le mouvement des chômeurs s’étend en Tunisie :
L’île de Kerkennah demande des comptes à PETROFAC


Au large de l'île de Kerkennah, deux entreprises exploitent le pétrole et le gaz : PETROFAC et TPS. Comme les autres entreprises étrangères de ce secteur, elles détiennent 45% des parts de l’entreprise, l'ETAP (entreprise tunisienne d'activités pétrolières), c'est à dire l’État, détient le reste. Le 9 mars 2015, le site de PETROFAC est occupé par 267 diplômés chômeurs qui ne perçoivent plus depuis janvier les salaires que leur versait l'entreprise anglaise. En effet, en juin 2011, au lendemain de la révolution, un accord avait été signé entre l’État et les sociétés pétrolières pour participer au « développement » de la région. Ahmed, coordinateur de l'Union de diplômés chômeurs (UDC) de Kerkennah, revient sur cette histoire : « Il y a eu un accord après le 14 janvier pour embaucher des diplômés chômeurs dans le cadre de la participation des sociétés pétrolières au développement. C'est l'UDC qui a encadré cet accord pour les diplômés chômeurs. 267 diplômés chômeur ont donc pu bénéficier d'un dispositif qui s'appelle "travail environnemental", mais bien sûr le contenu n'a aucun rapport avec le titre. L'accord c'est que les diplômés chômeurs donnent un service aux administrations publiques à Kerkennah telles que la poste, l'hôpital, le lycée, le collège, les écoles primaires... Ils travaillent dans les maisons de jeunes, les institutions de pêche tout comme les autres employés des ministères. Mais c'est le mode de paiement qui est différent. Les fonctionnaires ont un contrat, une couverture sociale, mais pas les diplômés chômeurs concernés par le plan, ils ont juste un salaire de 450 dinars par mois en contrepartie des services qu'ils rendent. Ils n'ont pas de contrat, pas de couverture sociale. A partir juin 2011, ils ont travaillé pour l’État directement ou a travers des filiales d'entreprises étatiques. »

Les revendications du sit-in sont simples : un salaire avec un contrat de travail et une couverture sociale. Pour Ramzi, l'un de 267 chômeurs entrain d'occuper le site de PETROFAC, le problème vient des dirigeants anglais : « PETROFAC nous demande d'arrêter le sit-in, et la reprise de la production pendant deux jours, pour qu'elle vienne à la table des négociations. Mais PETROFAC s'en fiche des négociations. Elle a fait des manœuvres pour faire reprendre la production, avec des bandits qu'elle paye, avec la police, avec des informations mensongères sur facebook, dans les médias. Demain, ça sera peut-être le jour décisif, peut-être cette nuit à minuit. Il y a beaucoup de bandits à qui on a donné de l'argent pour nous attaquer. » En cause, le Tunisien Imed Derouiche, PDG de PETROFAC Tunisie, et réputé dans l'île pour ces manœuvres violentes.

Le 12 avril à minuit, des employés de PETROFAC tentent de faire reprendre par la force l'activité de l'entreprise, ils se font dégager par les occupants, soutenus par les habitants de l'île. Après les bandits payés pour briser la grève, l'intervention de la police, c'est un nouveau coup de force qui échoue contre le sit-in. Mais la situation est difficile pour le mouvement des chômeurs de Kerkennah. Amira, une habitante de Kerkennah s'en inquiète : « Des employés de PETROFAC sont allés agresser le secrétaire général de l'UGTT de Sfax dans son bureau pour qu'il fasse pression sur le sit-in. Et il y a d'autres problèmes : certains clients de PETROFAC ne sont plus fournis en gaz à Kerkennah, cela concerne des hôtels, des restaurants, des magasins car les contrats ont été rompus par l'entreprise. » Tous les arguments sont utilisés contre le sit-in par PETROFAC qui tente donc de retourner une partie de l'opinion contre l'occupation.

La politique de PETROFAC à Kerkennah est d'autant plus inacceptable que ses activités nuisent à l'environnement et à la pêche, si précieuses pour les Kerkenniens. Ramzi témoigne de cette réalité : « Les pêcheurs sont touchés. Cette société a eu plusieurs fois des fuites dans la mer. Les poissons meurent, il y a un impact sur l'environnement. » Des bénéfices que Imed Derouiche et ses responsables de PETROFAC tirent de Kerkennah, il n'y a donc pas de véritable contrepartie pour les habitants et l'île. Pour Ahmed, l'issue du conflit doit passer par un changement réel : « Si les sociétés de pétrole ne participent pas réellement au développement, elles ne trouveront jamais aucune bienveillance à Kerkennah. S'ils font des efforts, cela peut évoluer. Avec le système de gestion de Imed Darwish, PETROFAC ne pourra pas tenir très longtemps. »

Alors que plusieurs mouvements de chômeurs traversent la Tunisie et qu'une grève de la faim a commencé dans plusieurs villes, le sit-in de Kerkennah ne fait que toujours plus démontrer l'impasse socio-économique dans laquelle ont embarqué la Tunisie, les divers gouvernements libéraux qui se sont succédés depuis le 14 janvier. Ahmed tire ce bilan provisoire : « Nous aimerions que tout le gain de ces sociétés revienne au peuple tunisien et non pas à ces sociétés géantes. Ils veulent gagner de l'argent, faire du profit, mais ils doivent participer au développement du milieu qu'ils exploitent. Le gouvernement actuel est libéral, il n'exigera pas que le pétrole appartienne à la Tunisie, mais qu'au moins il demande que ces entreprises participent vraiment au développement. »

Groupe Afrique du Secrétariat International de la CNT-F

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Re: Tunisie

Messagede bipbip » 24 Avr 2015, 02:10

Presse Libérée n°3 – Médias en Tunisie

Ce mois-ci, Presse Libérée s’intéresse aux médias dans une Tunisie en bouillonnement politique suite à la révolution initiée en 2011, sans oublié les deux événements importants de la tuerie du Bardo et du Forum Social Mondial (FSM) survenus en mars. Muselés avant la dictature, ils sont loin d’être totalement libérés après le départ de Ben Ali le 14 janvier 2011. Aujourd’hui soumis aux puissances d’argent malgré quelques aventures associatives notamment pour des radios locales. Cette émission questionne également la place de la caricature de presse. Invités pour cette émission :
– Tawfiq Omrane, dessinateur de presse tunisien (par Skype), qui collabore notamment à CQFD
– Sébastien Boistel, journaliste au Ravi qui s’est rendu à Tunis au Forum Mondial des Médias Libres (FMML) organisé dans le cadre du FSM
– Julien Tewfiq du mensuel CQFD
– Christophe Goby du mensuel CQFD
Sans oublier un entretien avec le politologue tunisien Larbi Chouikra réalisé à Tunis à l’occasion du FSM par Alex Robin de radio Zinzine.

http://www.esgourdes.net/2015/04/15/pre ... nisie/1369
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Re: Tunisie

Messagede bipbip » 12 Mai 2015, 11:15

Grève générale à Fatnassa dans la délégation de Souk Lahad

La délégation de Souk Lahad, précisément le village Fatnassa (gouvernorat de Kébili) a été paralysé lundi matin par une grève générale organisée dans les différents établissements publics et les espaces de commerce qui ont été fermés, a constaté le correspondant de l’Agence TAP dans la région.

Un groupe d’habitants a également organisé un sit-in de protestation pour revendiquer le droit au développement, à l’emploi et réclamer la désignation d’un nouveau délégué.

... http://directinfo.webmanagercenter.com/ ... ouk-lahad/
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Re: Tunisie

Messagede Pïérô » 20 Mai 2015, 14:35

Tunisie : recrudescence des luttes pour les salaires et l’emploi

La vague révolutionnaire qui a débouché sur la fuite de Ben Ali exprimait bien entendu une immense aspiration à la liberté. Mais elle n’était pas que cela.
Parmi ses mots d’ordres figurait également la revendication de vivre dignement, à commencer en ayant un emploi. Ce n’est pas un hasard si tout s’était enclenché à partir du geste désespéré d’un jeune vendeur ambulant de l’intérieur du pays. Ce n’est pas un hasard non plus si, trois ans plus tôt, avait eu lieu le soulèvement social du bassin minier de Gafsa qui a servi de répétition générale à la révolution de 2011.


Des lendemains sociaux qui déchantent

Malgré cela, la situation matérielle de la grande majorité de la population s’est considérablement dégradée depuis le 14 janvier 2011.
A partir du printemps 2011 les mobilisations ont reflué. Dans la foulée, de multiples raisons ont été ensuite avancées pour remettre perpétuellement les batailles sociales à plus tard.
* Tout d’abord « le risque de voir le pays sombrer dans le chaos », puis la nécessité de « paix sociale » avant les élections d’octobre 2011, suivi d’un réel moment de démoralisation des militant-e-s après les résultats de celles-ci.
* En 2012 et 2013, il en a été de même. Le spectre d’un « hiver islamiste » hantait en effet la Tunisie, ponctué notamment par les exactions de milices islamistes et de la police, la volonté gouvernementale de remettre en cause les droits des femmes, les tirs policiers à la chevrotine sur la population de Siliana fin novembre 2012, l’attaque du siège de l’UGTT le 4 décembre 2012, le meurtre de dirigeants du Front populaire le 6 février 2013, puis le 25 juillet.
* Au lendemain de ce deuxième assassinat, la constitution du « Front de salut national » où se retrouvaient notamment le Front populaire et Nidaa Tounes, puis le « dialogue national » sous l’égide de l’UGTT et du syndicat patronal ont donné de nouveaux arguments pour geler les luttes sociales.

Résultat, le bilan des années 2011-2013 a été catastrophique sur le plan économique et social :
* d’un côté la politique néo-libérale en vigueur sous Ben Ali s’est poursuivie de plus belle,
* de l’autre les chômeurs ont été plus nombreux, les démunis encore plus pauvres, et les salariés ayant un emploi stable ont vu leur pouvoir d’achat se dégrader considérablement.

La remontée fulgurante des luttes revendicatives

Le gouvernement qui a succédé en janvier 2014 à celui d’Ennahdha a prolongé et renforcé la politique économique et sociale antérieure. Mais certaines des raisons avancées précédemment pour remettre les luttes sociales au lendemain ont perdu de leur crédibilité. Fin octobre 2014, le nombre total de journées de grève depuis le début de l’année avait déjà dépassé le chiffre record de l’année 2011. (1) Dans les mois qui ont suivi, une avalanche de conflits s’est développée.

* Une partie sont menés par « les plus précaires comme ceux qui travaillent sur les chantiers et dont beaucoup gagnent moins que le SMIC, ou encore les chômeurs. Cette catégorie ne va pas rester les bras croisés. Ils ont attendu depuis quatre ans dans l’espoir d’une feuille de route prenant en considération leur situation. Mais il n’y a rien eu » expliquait début janvier 2015 Abderrahmane Hedhili. (2)
Depuis le début de 2015, de multiples luttes pour l’obtention d’un emploi se développent. Dans la région de Gafsa, où le taux de chômage est officiellement de 26 %, des chômeurs paralysent totalement le bassin minier et toute l’industrie chimique tunisienne dépendant du phosphate. C’est une situation inédite en Tunisie qui aggrave encore plus la crise générale du pays.

* Les luttes sont également multipliées parmi les salariéEs ayant un emploi stable, et notamment ceux du secteur public qui ont rongé leur frein depuis plus de trois ans : les salaires des fonctionnaires ont par exemple été gelés depuis 2012, alors que l’inflation cumulée a été de 17,2 % sur les trois dernières années. Figure le plus souvent en bonne place la revendication d’application d’accords qui ont été signés, mais qui n’ont jamais été appliqués.
Les salariés des transports en commun ont ouvert le bal en 2015, avec notamment une grève sans préavis qui a paralysé plusieurs jours Tunis et a débouché par la suite sur la satisfaction de certaines des revendications. (3)

Début avril 2015, les enseignantEs du secondaire, ont remporté une victoire historique : après plusieurs grèves de 48h à près de 100%, le blocage des examens du premier trimestre 2015 et la menace de bloquer également les examens de fin d’année, ils/elles ont obtenu des revalorisations salariales étalées sur les trois prochaines années de 30 à 40 % suivant la situation personnelle des intéressés, ainsi que la mise en place d’un « dialogue national sur la reconstruction de l’éducation ». Participent à ce débat le gouvernement, les syndicats enseignants et les principales associations. Les syndicalistes enseignants ont exigé et obtenu que le patronat, dont l’objectif est de privatiser l’Education, soit exclu de ce « dialogue ».

* Cette victoire a renforcé la confiance de salariéEs dans leur capacité à lutter.
C’est en particulier le cas dans le secteur public où toutes les branches organisent successivement des journées de grève massivement suivies.Comme dans le cas de l’enseignement, les revendications combinent en général à la lutte pour les salaires celle pour la défense et la reconstruction du service public.
Des grèves ont également lieu dans le secteur privé, par exemple dans la grande distribution, l’industrie alimentaire ou le tourisme. (4)

Quel positionnement de l’UGTT ?

Interrogé à ce sujet, Fathi Chamkhi (5) répond : "Suite à ces luttes, la direction de l’UGTT, qui avait accepté auparavant le gel des salaires dans la fonction et le secteur public, vient d’obtenir leur revalorisation pour 2014. Le Secrétaire général de l’UGTT a fini par hausser le ton à l’égard des patrons, considérant que les salariés ont consenti d’énormes sacrifices, contrairement aux patrons qui s’en sortent plutôt bien, eut égard à la situation dramatique actuelle.(6) L’UGTT exige notamment de nouvelles négociations salariales dans le secteur privé.
En attendant, la tension sociale est à son comble face à un gouvernement, critiqué de toute part, à qui les Institutions financières internationales et l’Union européenne assignent la tâche suicidaire de maintenir le cap de l’austérité, de la restructuration néolibérale du marché intérieur".

12 mai 2015
LEROUGE Dominique


Notes :

1. Lire notamment http://www.realites.com.tn/greves-et-mo ... alarmante/

2. http://ks3260355.kimsufi.com/solidint/d ... edhili.pdf
http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article34150
Abderrahmane Hedhili est un des principaux animateurs du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), une association tunisienne dont les thématiques sont le droit du travail, le droit des femmes, les droits environnementaux et les droits des migrants. http://ftdes.net/ Le FTDES est prioritairement tourné vers les populations les plus en difficulté et peu organisées. Il coopère notamment avec l’UGTT et diverses associations tunisiennes. Le FTDES constitue tout naturellement la colonne vertébrale de l’organisation des forums sociaux en Tunisie.

3. A propos des avancées obtenues le 23 janvier dans le secteur des transports
http://www.lapresse.tn/16052015/94837/l ... nulee.html
http://www.kapitalis.com/societe/27117- ... nvier.html

4. Quelques exemples de grèves récentes :
26-27 novembre 2014 : Enseignement secondaire
8 décembre : Enseignement secondaire
Janvier : Grèves dans les transports dans certaines régions (dont le tramway de Tunis du 12 au 16).
21-22 janvier : Enseignement secondaire
8 février : grève générale à Nabeul
Février : soulèvement social à Dhehiba et Ben Guerdane
Février : mobilisations et grèves dans le textile à Kassar Saïd (La Manouba)
26 février : grève de solidarité à Sfax avec les salariés de Coca-Cola
17-18 février : Enseignement secondaire
18-19 février : Poste
9 mars : grève générale locale à Thala
13-14 avril : Enseignement supérieur
14-15 avril : Télédiffusion (finalement annulée)
15 avril : Enseignement primaire
16-28 avril : Tribunaux
23-23 avril : Caisse nationale d’assurance maladie
23-24 avril : Ministère de l’Intérieur
27-28 avril : Tunisie télécom
28-29 avril : Juges contre le projet de loi sur le Conseil supérieur de la magistrature
28-29 avril : Santé publique
28 avril : Au Kef, grève locale de la santé, des magistrats, des instituteurs et des agents municipaux
29-30 avril : Ministère des Affaires étrangères
11 au 13 mai : Tunisie télécom (finalement annulée)
12-13 mai : Enseignement primaire
11-16 mai : Juges
12-13 mai : Presse écrite
12-13 mai : Enseignement primaire
13-14 mai : Surveillants dans l’Enseignement
20-22 mai : Santé
27-28 mai : Supermarchés
28 mai : grève générale prévue à Nabeul pour les salaires et contre les licenciements pour raison syndicale, notamment dans le tourisme.

5. Militant de la LGO et de RAID (Attac et Cadtm en Tunisie), Fathi Chamkhi est député du Front populaire.

6. A propos des tensions entre le syndicat patronal et l’UGTT
http://www.lapresse.tn/29042015/99109/n ... aires.html
http://www.businessnews.com.tn/le-toron ... 20,55515,3
http://www.businessnews.com.tn/wided-bo ... 20,55533,3
Pour une analyse globale de l’orientation de l’UGTT, voir les notes publiées sur le livre d’Hèla Yousfi « L’UGTT une passion tunisienne »
http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article34977

http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article34932
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Re: Tunisie

Messagede Pïérô » 25 Mai 2015, 16:36

Sonia et Monia : indésirables pour le patronat en Tunisie - Appel à soutien

Dans le sillage de la révolution tunisienne de 2011, des ouvrières de LATelec, filiale du
groupe français Latécoère, à Fouchana, dans la banlieue tunisienne, créent un syndicat UGTT. Très
rapidement, 400 salariées, dans une entreprise qui en compte 430, sont syndiquées. Malgré le
chantage patronal à l'emploi, des violences à leur encontre et les pressions sociales, les
syndicalistes tunisiennes, et plus particulièrement Solia Jebali et Monia Dridi, mènent une lutte
exemplaire pour que cessent les harcèlements sexuels, les heures supplémentaires non payées et
réclament un nombre de jours de congés payés, conforme au droit du travail tunisien, une
augmentation de salaire et une reconnaissance des diplômes et des qualifications.

Deux ans de lutte leur permettent d'obtenir de belles avancées, mais.... 10 d'entre elles
sont licenciées. Commence alors une nouvelle lutte d'un an pour leur réintégration, lutte gagnante...
sauf pour Sonia Jebali et Monia Dridi. Ces deux syndicalistes, qui ont mené une lutte victorieuse, en
payent donc le prix fort. Plus aucun patron en Tunisie ne veut les embaucher, d'autant que plus que
l'UTICA, le MEDEF tunisien, fait passer le mot dans ses rangs. Elles n'ont donc d'autre solution
que de créer leur propre travail, ce qui nécessite formation et investissement.

C'est pourquoi le Comité de Soutien aux Luttes du Peuple Tunisien toulousain, qui a soutenu cette
lutte, lance un appel à dons afin de permettre à ces 2 syndicalistes restant sur le carreau,
de pouvoir continuer à vivre et travailler en Tunisie malgré le black-out patronal. Contre
l'oppression patronale, solidarité internationale des travailleurs !

Dons à envoyer à Solidaires 31 - 52, rue de Babinet 31100 Toulouse

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Re: Tunisie

Messagede bipbip » 27 Mai 2015, 02:15

Multiplication des mouvements sociaux en Tunisie, les autorités font la sourde-oreille

Les instituteurs ont lancé leur premiers jours de grève mardi 26 mai avec un taux de participation de 96% selon les estimations du Syndicat général de l'enseignement de base.

Les instituteurs emboîtent ainsi le pas aux nombreux mouvements de grève et de contestation sociale qui se sont multipliés ces dernières semaines en Tunisie. Magistrature, administration, hôpitaux, acteurs économiques majeurs: le mouvement de revendication est sans précédent ces dernières années. Depuis la révolution, dont le mot d'ordre "dignité" avait pour but de titiller les oreilles des élites politiques, les gouvernements successifs - 6 au total - ont régulièrement promis de donner la priorité à la situation socio-économiques.

... http://www.huffpostmaghreb.com/2015/05/ ... 43444.html
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Re: Tunisie

Messagede Lila » 07 Juin 2015, 18:32

Rassemblement hier samedi à Tunis: « Toutes en mini-jupes »

En réponse à la campagne «Soit un homme et voile ta femme», des Tunisiennes appellaient à un rassemblement en mini-jupe.

Le rassemblement aura lieu samedi 6 juin 2015, à partir de 16 heures, à l’avenue Habib Bourguiba, à Tunis, devant la statue d’Ibn Khaldoun.

Cette action est initiée par Rachid Ben Othman, président de la Ligue pour la défense de la laïcité et des libertés (LDLL), et l’activiste féministe Najet Bayoudh, pour contrer la campagne lancée récemment en Algérie pour voiler les femmes.


à lire : http://kapitalis.com/tunisie/2015/06/04 ... ini-jupes/
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Re: Tunisie

Messagede Pïérô » 18 Juin 2015, 19:03

Tunisie. Où en est le processus révolutionnaire ?

Cinq mois après la mise en place du nouveau gouvernement, la Tunisie voit s’aggraver sa crise économique et sociale: la croissance économique est faible, le chômage augmente et le pouvoir d’achat ne cesse de se dégrader.

Simultanément, la dette explose et le FMI veut imposer que la Tunisie remplisse au 31 décembre tous les engagements liés à celle-ci. Cerise sur le gâteau, les heurts se multiplient entre l’armée et des groupes jihadistes.

Une avalanche inégalée de luttes sociales

Après l’effervescence ayant entouré le 14 janvier 2011, les mobilisations sociales se sont stabilisées puis ont reflué. Elles n’ont redémarré vraiment qu’après le départ des islamistes du gouvernement en janvier 2014: fin octobre 2014, le nombre de jours de grève depuis le début de l’année avait déjà dépassé le total du record enregistré pour toute l’année 2011. Pendant le premier semestre 2015, on a assisté à une véritable explosion de grèves [1].

Les grèves de ces derniers mois ont principalement été menées par des salariés ayant un emploi stable, essentiellement dans la fonction publique et le secteur public [2]. Elles portent avant tout sur le pouvoir d’achat (classifications et primes), mais certaines d’entre elles incluent la volonté de défendre et améliorer le service public face à l’offensive néolibérale [3]. Ces grèves, ont été parfois déclenchées de façon subite et sans préavis, comme dans les transports urbains, les chemins de fer ou l’électricité.

Les mobilisations menées par les précaires et les chômeurs ont surtout pris la forme de sit-in et parfois de grèves de la faim [4]. Il en a notamment résulté le blocage total du bassin minier de Gafsa pendant deux mois et la paralysie de toute l’industrie chimique tunisienne liée au phosphate. Dans le sud du pays, des chômeurs bloquent des sites de production de pétrole ou de gaz pour exiger des emplois et la contribution des sociétés pétrolières au développement de la région. Des confrontations violentes ont lieu avec les forces de l’ordre.

... http://alencontre.org/moyenorient/tunis ... naire.html
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Re: Tunisie

Messagede mimosa rouge » 19 Juin 2015, 09:02


Comité de Soutien aux Luttes du Peuple Tunisien - CSLPT
Nous venons d’apprendre que notre amie et camarade Houda Thelji, qui fut l’une des syndicalistes licenciées de LATelec Fouchana, est actuellement entre la vie et la mort dans un hôpital de Tunis. Cette terrible nouvelle nous rappelle l’été dernier, où aux côtés de Sonia Jebali, Houda fit vingt-sept jours de grève de la faim pour défendre son droit au travail. Nous étions alors chaque jour confrontés à l’angoisse de sa possible fin, que cette militante exemplaire entrevoyait déterminée, sans peur. Ceci pour une simple raison : Houda avait décidé en conscience de mener ce combat, qu’elle remporta.

Placée en coma artificiel depuis mardi 16 juin, le combat qu’Houda mène aujourd’hui contre la mort n’a rien d’un choix. Rentrée à l’hôpital pour une simple opération de l’appendicite, elle s’est retrouvée moins de 24 heures plus tard avec une poche de deux litres de sang formée dans le ventre. L’attitude du personnel de santé est scandaleuse : reconnaissant dans un premier temps une « erreur médicale », les médecins se sont rétractés depuis, refusant toute communication d’information à la famille de Houda et ses proches, allant jusqu’à exiger... De ne parler qu’à un médecin faisant partie de la famille Thelji, si elle avait l’honneur d’en compter un dans ses rangs !

Le corps médical doit cesser immédiatement cette rétention d’informations, et communiquer à la famille Thelji tous les éléments en sa possession. Il doit également faire toute la lumière sur ce qui relève de sa responsabilité. Toutes les pensées du Comité de soutien aux luttes du peuple tunisien vont aujourd’hui à Houda, ses proches et ses camarades syndicalistes. Nous affirmons notre présence à leurs côtés, et nous réservons la possibilité d’engager tous les moyens nécessaires, y compris judiciaires, pour obtenir la vérité



https://m.facebook.com/story.php?story_ ... 5343356518
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Re: Tunisie

Messagede mimosa rouge » 20 Juin 2015, 08:38

Tunisie : Gratuité des soins dans tous les hôpitaux pendant une semaine


Jawhara FM, 19 juin 2015 :

Le bureau exécutif de la fédération générale de la santé relevant de l’UGTT a indiqué, vendredi 19 juin 2015, que tous les patients bénéficieront de la gratuité des consultations et des soins, tout le long de la grève administrative décrétée par les agents de la santé du 22 au 27 juin courant.

Le bureau exécutif a ajouté, lors d’un communiqué rendu public aujourd’hui, que tant que le ministère de la Santé n’aura pas satisfait les revendications des agents de la santé, cette action pourrait se prolonger.

Par ailleurs, la fédération générale de la santé a expliqué cette action par l’indifférence totale des autorités concernées quant aux répercussions d’un tel acte.


https://communismeouvrier.wordpress.com ... e-semaine/
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Re: Tunisie

Messagede Lila » 15 Aoû 2015, 20:10

Tunisie – l’égalité des femmes reste à conquérir

A l’occasion de la célébration de la journée des femmes tunisiennes (renvoyant au Code du Statut Personnel (CSP)* promulgué le 13 août 1956, quelques mois après l’indépendance de la Tunisie), le Chef d’Etat Béji Caïd Essebsi, a annoncé aujourd’hui, quelques mesures pour tendre à l’égalité des femmes :
• L’égalité des salaires des hommes et des femmes dans les secteurs agricoles et industriels (prévue par la loi mais non appliquée).
• Accorder aux femmes la tutelle de leurs enfants mineurs.
• Proscrire le port du voile.
• Concernant l’héritage, les femmes devront attendre encore un peu..

Tout un programme, mais nombreuses sont encore les inégalités entre hommes et femmes. La Tunisie n’accorde toujours pas de parité dans les secteurs économiques, dans l’accès à l’éducation ou encore dans l’accès aux soins. Les femmes travaillant dans des secteurs précaires, sont toujours privées de leur droit à une couverture sociale, à la santé, aux médicaments, au logement et même à l’eau potable. Quant au projet de loi visant à lutter contre les violences faites aux femmes, il n’a toujours pas été adopté. La société et les mentalités sont toujours un frein à la réalisation de l’égalité effective entre les femmes et les hommes.

à lire : https://sanscompromisfeministeprogressi ... conquerir/
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Re: Tunisie

Messagede Pïérô » 10 Sep 2015, 17:40

Tunisie : Poursuite des mobilisations contre le blanchiment des corrompus de l’ère Ben Ali

Les opposants au gouvernement Nidaa Tounes - Ennahdha maintiennent la manifestation prévue samedi 12 septembre à Tunis, malgré son interdiction dans le cadre de la proclamation de « l’état d’urgence ».

... http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article35827
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