Tunisie

Re: Tunisie

Messagede barcelone 36 » 02 Jan 2012, 13:53

extrait du hors-série n°43 du Monde Libertaire (22 décembre 2011-22 février 2012)

Mais où en est la révolution tunisienne ?

Il y a un an, le 17 décembre 2010, un jeune marchand ambulant de Sidi Bouzid, petite ville du centre ouest de la Tunisie, s’immolait en public après que sa marchandise eut été confisquée par la police, le laissant sans ressources. Immédiatement, un mouvement populaire et spontané de protestation allait se répandre à travers la Tunisie, conduisant moins d’un mois plus tard, le 14 janvier 2011, à la chute du président Ben Ali, et à sa fuite avec les membres de son clan mafieux. Ces événements déclenchaient alors à travers le monde un formidable élan d’enthousiasme et de sympathie, dans lequel se reconnurent nombre de ceux qui désespéraient de voir apparaître un mouvement social digne de ce nom. Et ils inspiraient d’autres pays arabes, comme l’Égypte, la Libye et la Syrie. Il n’est pas exagéré de dire que cet élan, s’il n’a pas disparu, est singulièrement retombé.

Élections libres, et après ?
La victoire du parti islamiste Enahda le 23 octobre dernier, lors des élections pour l’assemblée constituante, a sonné comme une fin de partie. Cependant, si on regarde plus attentivement les résultats de ces premières élections, c’est à une autre lecture qu’on est invité, différente de celle colportée par les médias : ce n’est pas accorder quitus à la farce électorale, mais tordre le cou à la propagande médiatique sur un supposé raz de marée. Les médias ont annoncé des chiffres de participation record (90 % !), ils ont montré les longues files d’attente devant les bureaux de vote (en grande partie liées à la complexité du vote par liste et aux procédures de contrôle), mais se sont bien abstenus de donner les chiffres réels. La campagne massive pour inciter les Tunisiens à s’inscrire sur les listes électorale s’est soldé par un semi-échec : 4 200 000 inscrits seulement, au point que l’instance chargée de superviser les élections a finalement ouvert ces élections à toute personne majeure avec carte d’identité… Sur 7 569 000 électeurs potentiels, il y a eu 3 702 627 votants, soit une participation de 48,9 % : donc 51,1 % d’abstentionnistes ! Le chiffre de 90 % de participation ne prenait en compte que les inscrits sur les listes électorales, et non ceux qui étaient autorisés a voter… La propagande très active pour la participation aux élections, à laquelle se sont joints les mosquées dans les prêches des imams et le syndicat UGTT, qui a interdit les grèves pendant la campagne officielle, n’a pas empêcher les abstentionnistes d’arriver largement en tête ! L’apolitisme, le désintérêt mais aussi la méfiance peuvent expliquer ce taux d’abstention, dans un pays où les élections ont toujours été truquées. Le parti Enahda recueille 38,5 % des suffrages, qui représentent 18,8 % du corps électoral : du fait du système de semi-proportionnelle adopté pour cette élection, ce résultat lui donne 41 % des sièges de l’assemblée constituante, soit 89 sièges sur 217. 35,1 % des voix se sont portées sur des petites listes qui n’ont pas atteint le seuil pour avoir des représentants élus (magie du système proportionnel et de la dispersion des listes…). À 3 % près presque autant que le nombre de voix d’Enahda… Tous ces chiffres sont disponibles sur le site internet de l’instance de supervision des élections tunisiennes. Pardon pour cette démonstration rébarbative, mais cela relativise ce fameux et fumeux raz de marée islamiste, vous ne trouvez pas ? Preuve s’il en était encore besoin de l’inanité du système électoral, et c’est à cette aune qu’on distribue les certificats de bonne conduite démocratique. Mais, au final, c’est bien Enahda qui se retrouve en position décisive, avec comme alliés deux partis laïques, le Congrès pour la République (CPR), de Moncef Marzouki, et le parti Ettatakol de Mustapha Ben Jaffar : je cite les noms car ces partis sont centrés sur leur dirigeants et se confondent avec eux dans l’esprit de nombreux Tunisiens. Malgré toutes les réserves, de taille, formulées ci-dessous, c’est un rejet de l’ancien système qui s’est exprimé dans ce vote, les gagnants étant considérés comme n’ayant pas transigé avec l’ancien régime, ni participé aux anciens gouvernements. Moncef Marzouki, qui il faut le reconnaître a eu une attitude exemplaire pendant la dictature (il a été l’un des rares opposants laïques de gauche à défendre les islamistes emprisonnés par Ben Ali), se retrouve président de la République, avec des prérogatives bien diminuées. Le poste de Premier ministre, aux compétences bien plus étendues que sous l’ancien régime, échoit à Hamadi Jebali, secrétaire général d’Enahda. Cependant, on a pu le voir dans le long intermède qui a séparé le résultat de l’élection de l’annonce de la composition du gouvernement, c’est la politique des compromis et des tractations, des jeux d’appareils et des négociations opaques, qui a occupé le devant de la scène politico-médiatique.

La question sociale, grande absente
La question sociale reste tout aussi brûlante qu’elle l’était il y a un an, voire pire encore, aggravée par la crise qui touche aussi la Tunisie, qui dépend de l’Europe pour une large part de son économie. Dans la région de Gafsa, les mêmes causes produisant les mêmes effets, les ouvriers et les chômeurs ont repris, à la fin novembre, leur mouvement de grève et de blocage de la production des mines de phosphate. Dans les semaines et les mois qui ont suivi le 14 janvier 2011, des mouvements de grève ont touché tous les secteurs de la production, réclamant partout des augmentations de salaire, des titularisations de personnels précaires ou l’embauche de chômeurs. Ces mouvements non coordonnés, d’allure disparate, ont parfois abouti à des embauches, en particulier dans la fonction publique, mais ont très souvent été qualifiés de contre-productifs par le gouvernement et la direction nationale de l’UGTT, qui ont tout fait pour les discréditer, allant jusqu’à accuser les grévistes de mettre en danger la révolution ! Cette direction nationale du syndicat est toujours en place alors que plusieurs de ses membres font l’objet d’enquêtes judiciaires pour faits avérés de corruption ! Alors que les journée insurrectionnelles de décembre et janvier avaient vu naître dans nombre de villes et quartiers des comités populaires révolutionnaires, qui ont organisé la vie quotidienne au pire moment de la répression, ceux-ci ont presque partout disparu. Ce sont ces comités, encore actifs dans certaines régions, qui ont rejeté les nouveaux gouverneurs (équivalents de préfets) lorsqu’ils appartenaient au parti RCD de Ben Ali, ou qui ont organisé l’aide aux réfugiés libyens. Il n’y a pas aujourd’hui de structures politiques et syndicales suffisamment organisées et implantées qui soient à même de porter les revendications sociales et politiques du peuple, de même qu’aucune formation tunisienne, même classée à l’extrême gauche, ne se dit ouvertement opposée au système capitaliste.
Alors que le mouvement de décembre et janvier dernier mettait en avant des aspirations sociales et politiques, réclamant d’un même souffle travail, liberté et justice, sans aucunes références religieuses, voilà que le parti religieux se retrouve à la tête d’un gouvernement issu d’un mouvement auquel il n’a pas pris part en tant que tel. Il y a bien sûr de quoi inquiéter les partisans de la liberté et de la laïcité. L’échec des partis laïques est d’abord dû à leur division et à leur quasi-absence du terrain sur lequel Enahda a pu intervenir à loisir, faisant propagande de son passé de martyr de Ben Ali, avec ses 30 000 prisonniers politiques. Mais aussi au fait que le débat sur la laïcité et la place de la religion a pris tant d’ampleur que les Tunisiens s’en sont détournés : du temps de Ben Ali, la répression contre les religieux, pas même politiques, était telle que les gens du peuple ont assimilé la laïcité à cette répression. Et l’urgence aujourd’hui est sociale : Enahda l’a bien compris, qui sur le terrain inlassablement a repris le discours social, surtout sur le mode caritatif et démagogique, avec distributions d’argent et promesses envers les plus démunis, alors que les partis dits de gauche s’entre-déchiraient dans des débats inaccessibles aux gens du peuple.

Inorganisation et désorganisation
Le mouvement populaire qui a conduit à la chute de Ben Ali était spontané et inorganisé au départ, bien que très vite des militants syndicaux des sections locales du syndicat UGTT aient encadré et soutenu les manifestations, permettant leur rapide diffusion à travers le pays. Les rares partis d’opposition tolérés du temps de Ben Ali n’avaient aucune base populaire et les partis clandestins, comme le Parti communiste ouvrier tunisien (PCOT) ne bénéficiaient que d’une très faible audience, en dehors de la région de Gafsa qui a connu en 2008 un très fort mouvement d’opposition populaire.
La fuite du dictateur et de son clan mafieux a arrangé tout le monde : ça a été le seul moment où les intérêts de la majorité des Tunisiens ont convergé, avant que les différences de classe ne reprennent le dessus. Car dès que le dictateur déchu a tourné les talons, les barons politiques du régime ont tout fait pour garder la main. L’appareil étatique, policier et administratif est largement noyauté par les partisans de l’ancien régime, qui pour la plupart sont d’abord et avant tout soucieux de préserver leurs intérêts, même après une rénovation de façade. Les solides réseaux d’entente sont toujours efficace et fonctionnent à plein régime : le parti RCD a certes été dissous, ses biens confisqués par l’état (lequel était il y a encore quelques semaines contrôlé par des gens issus de ce même parti !), mais ses partisans ne se sont pas volatilisés : ils se reclassent partout où ils peuvent, noyautent des partis, en créent de toutes pièces, certains allant jusqu’à rejoindre les rangs de leur ennemi juré d’hier, Enahda ! La classe possédante est prête à pactiser avec les islamistes, lesquels n’ont pas du tout l’intention de remettre en cause l’ordre économique établi.

L’islamisme est soluble dans le capitalisme
Le programme économique des gens qui sont maintenant au pouvoir consiste pour l’essentiel à remettre l’économie en marche, c’est-à-dire à relancer l’appareil de production et à permettre aux capitalistes de refaire des affaires. Ils cherchent aussi des sources de crédits dans les pays émergents (Inde, Chine) et les riches pétromonarchies du Golfe, dont le Qatar, qui se pose en parrain des mouvements islamistes tunisien et libyen : le nouveau ministre tunisien des Affaires étrangères est un ex-employé de la chaîne internationale de télévision al Jazeera, basée au Qatar… D’où les déclarations d’après élection, cherchant à rassurer les marchés sur les intentions des nouveaux maîtres de la Tunisie ; et finalement, les gouvernements occidentaux, qui avaient été si peu regardants sur la dictature, sont prêts à donner leur soutien à ceux qu’hier encore ils ostracisaient, pour peu que les affaires soient bien gérées. C’est-à-dire comme ils le souhaitent, et que l’intégration de la Tunisie au marché mondial continue sans heurts…

Identité et religion
La campagne électorale a été dominée, dans les médias, par le débat sur l’identité musulmane de la Tunisie, avec des discussions sur la laïcité, concept quasi inconnu et incompris de la masse des Tunisiens. Les islamistes d’Enahda, très habilement, ont eu beau jeu de le réduire à l’athéisme, et de l’associer au comportement qualifié d’antireligieux de l’ancien régime de Ben Ali. Les partis dits de gauche ont délaissé la question sociale pour s’embringuer dans ce débat, étranger aux préoccupations immédiates de la majorité de la population. Des manifestations de salafistes, intégristes extrémistes, dont on peut se demander jusqu’à quel point ils sont infiltrés par des éléments policiers, opposés à la libération des mœurs et à la libre expression d’opinion qualifiées par eux de blasphématoires, ont donné aux islamistes « modérés » d’Enahda l’occasion de se présenter comme les meilleurs remparts contre les dérives extrémistes et comme les garants d’un juste milieu. Le discours officiel des dirigeants se veut rassurant, en particulier sur le code du statut personnel qui donne aux Tunisiennes l’égalité des droits : mais beaucoup redoutent un double discours et craignent que la situation n’empire peu à peu jusqu’à la remise en cause de ces droits. Dernièrement, des affrontements entre des éléments salafistes et des partisans de la laïcité ont éclaté dans les universités, autour de la question du port du voile intégral, le niqab, que les barbus veulent voir autorisé à la faculté. Un rassemblement de gauche s’est tenu devant le siège de l’assemblée constituante, lors de ses premières sessions, pour faire pression sur les députés : aussitôt, des contre-manifestants pro-islamistes sont intervenus, allant jusqu’à l’affrontement avec le camp d’en face.

Une révolution à venir
Ces événements montrent bien que la situation politique et sociale actuelle de la Tunisie est loin d’être apaisée. L’absence de perspective à court terme, la déception liée à l’attente sociale non résolue, la crise économique : tous ces facteurs laissent augurer la poursuite du mouvement populaire : la question est de savoir quelle forme il prendra. Des Tunisiens et Tunisiennes sont en train de s’organiser et de monter un mouvement anarchiste : certes, ils sont ultraminoritaires, mais leur voix pourra compter dans un mouvement plus large qui n’en est qu’à ses débuts. Car s’il est un acquis qu’il faut bien reconnaître à cette révolution du 17 décembre, c’est la fin de la peur. Le peuple tunisien à au moins appris à se battre et à s’exprimer librement, et à ne plus faire aveuglément confiance à ceux qui prétendent lui montrer la marche à suivre. Les germes de la colère sont toujours là : chômage, précarité, misère, mépris. La révolution n’a pas encore véritablement commencé.

Mohamed, groupe Pierre-Besnard de la Fédération anarchiste
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Re: Tunisie

Messagede barcelone 36 » 01 Fév 2012, 10:09

http://www.federation-anarchiste.org//s ... rticle1034
La Tunisie révolutionnaire et anarchiste.
vendredi 27 janvier 2012

Peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Azyz A., 28 ans, activiste tunisien, semi-écrivain et ingénieur en informatique.

Comment as-tu participé à la révolution ? Qu’est-ce qui te semble le plus intéressant aujourd’hui ?

Depuis l’âge de 17 ans, je me suis trouvé en support continu aux luttes sociales, depuis que j’avais organisé une grève au lycée qui m’a value une arrestation et trois jours de torture brutale. Depuis, j’ai essayé d’être dans toutes les grèves, sauvages ou encadrées, ouvrières et estudiantines, ce qui m’a permis de bâtir une certaine expérience et d’avoir un large réseau de connaissances. Lorsque les événements ont commencé à Sidi Bouzid (étant originaire d’un village de Sidi Bouzid) je me suis chargé un premier moment de relayer l’info sur Internet, infos recueillies de personnes que je connais, dont plusieurs syndicalistes. Le fait que je suis actif sur Internet (j’ai co-organisé les protestations contre la censure du web avec d’autres blogueurs et cyberactivistes, étant basé sur l’approche du modèle TAZ, ce qui m’a permis une certaine notoriéé) a permis à plusieurs de suivre le cours des événements, et m’a permis en un premier temps de faire de la propagande anti-gouvernementale, et un second temps d’organiser les manifs à Tunis, du 25/12/2010 et celle du 27/12/2010, ou j’ai dû balancer de faux documents de l’UGTT (syndicat) appelant à manifester et à la grève. Puis avec Slim Amamou, on a eu l’idée de faire un "harcélement" sur les channels de Anonymous pour les inciter à faire une opération spéciale en Tunisie, ce qui a marché. Arrêté le 06/01/2011 au ministère de l’Intérieur, emprisonné le 10/01/2011 pour 5 ans, j’ai été relaché par Ben Ali le soir du 13/01/2011, où j’ai directement participé à l’appel de la grève générale du 14/01/2011 et puis à la manif le lendemain. Aprés, j’ai changé de discours affichant mon soutien au mouvement libertaire et à l’autogestion en tant que mode sociétal souhaité. Depuis je continue le même travail. Ce qui me semble le plus important et intéressant aujourd’hui, c’est de connaître au détail près les conditions sociales du peuple tunisien, de faire un travail de base sur les ouvriers et marginalisés pour commencer à appliquer des expériences d’autogestion et attaquer le capitalisme naissant, de faire des études socio-politiques, anthropologiques et culturelles révolutionnaires, et de penser de nouvelles solutions plus liées à la réalité. Et aussi il me semble important de travailler avec tous les révolutionnaires de tout bord, s’échanger des conseils, aller refaire une même forme de travail réusi ailleurs.

Quelle est la situation économique et politique en Tunisie, un an après la fuite de Ben Ali ?

La situation économique reste fondamentalement la même, un Etat fiscal, une semi-féodalité dans le secteur de l’agriculture, des oligarchies nationales se partageant les grands secteurs de l’artisanat et de l’entrepreunariat (centralisé sur les côtes car toute production est évidemment destinée à se vendre ailleurs), le secteur indistruel étant "loué" ou délaissé pour les capitalistes occidentaux. La situation politique tend vers une partitocratie qui cherche une formulation de la démocratie bourgeoise représentative.

Quelles sont tes craintes par rapport à l’évolution de la société et de l’élection du gouvernement Nahdha ?

Je crains juste que l’ignorance s’installe de manière fondamentale. La politique est appliquée selon le modèle comportemental des hooligans de foot, tandisque les rapports de production ne sont toujours pas en train de bouger. Le "mendicisme" qui devient de plus en plus la base de protestation (solution facile pour les partis n’ayant pu accéder au pouvoir) réconforte l’attachement à l’Etat grand et suprême fournisseur de solutions de vie. Il est important d’impliquer les gens pour qu’ils récupèrent leurs droits au lieu de les mendier. Quant au gouvernement Nahdha, il ne suscite rien de vraiment spécial pour moi, vu que d’ores et déjà tous les partis sont économiquement libéraux et fondamentalement autoritaires. La Nahdha, par sa continuation de la politique des "colonisés par intérim" ne pourra pas toucher aux "privilèges bourgeois", bien au contraire elle les protégera pour avoir sa bonne note, et des états occidentaux, et des oligarchies monétaires tunisiennes.

Y a-t-il encore des luttes sociales, syndicales en Tunisie ? Quelles sont les perspectives pour un mouvement anarchiste ou syndicaliste révolutionnaire ?

Les luttes sociales n’ont pas cessé, elles sont juste en train de se répéter sans but précis, mis à part protester en soi et l’utilisation par des partis de ces protestations pour des fins politiques, et par d’autres pour des fins de "show du misérisme". Cependant il y a des lieux où la lutte est encore plus pensée et radicale, comme à Gafsa ou Manzel Bouazyene, ou Jebeniana. Pour ce qui est du syndical, le problème est dans la rupture organique entre "syndicalistes de base" et "syndicalistes officiels", rupture qui a un peu disparu du 08/01/2011 jusqu’au 27/02/2011 et qui a repris aprés. Les syndicalistes de base n’ont aucune influence sur leurs supérieurs, le contraire n’est pas vrai cependant. Il y en a pleins qui font du bon travail, mais le mouvement ouvrier actuellement sombre dans des petites demandes sans toucher aux fonds des problèmes. A mon avis, il est temps de se joindre aux ouvriers , de travailler avec eux, de former un réseau de syndicalistes de base capables de lever le véritable problème de l’exploitation.

Quels sont tes projets militants ?

Ce que je compte effectuer, c’est trois projets : l’un de caractère intellectuel qui comporte un journal humouristique anti-autoritaire, le travail avec de nouveaux musiciens jeunes pour créer une musique contestataire populaire (au vrai sens du terme), le travail de recherche et d’études via un centre d’études sociales. Le second projet étant de participer à instaurer la première expérience autogestionnaire réfléchie dans des usines et des champs. Le troisième est la mise en place d’un groupe "anti-salaf" qui aura pour première tâche de se manifester et faire le "show d’existence" à chaque fois que les salafs se manifestent pour faire leur show d’existence. Ce sont mes projets pour l’année 2012 et je compte bien y avancer.
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Re: Tunisie

Messagede barcelone 36 » 09 Fév 2012, 17:38

http://www.monde-libertaire.fr/actualit ... isie-tunis

extrait du Monde Libertaire n°1659 (9-15 février 2012)

Rencontre anarchiste en Tunisie (Tunis)

Nous nous sommes rendus à Tunis afin de rencontrer les camarades avec qui nous avions pris contact lors du meeting international – Réseau de luttes – à Tunis, en septembre et octobre 2011.
L’objectif de cette rencontre était de prendre contact directement, de présenter la Fédération anarchiste et de voir ce que nous pourrions faire ensemble afin d’aider à l’émergence d’un mouvement anarchiste en Tunisie.
La réunion s’est déroulée dans un centre culturel. Une cinquantaine de personnes sont passées. Nous avions emmené des journaux, des livres, des brochures, des autocollants et des affiches. Tout est parti rapidement et a suscité beaucoup d’intérêt.
Il y a une forte demande de clarification idéologique sur l’anarchisme. La question de la religion reste centrale bien qu’occultée ou remise à plus tard. Les camarades tunisiens insistent sur la question sociale, la répartition des richesses, sur la destruction du pouvoir politique. Par contre, ils veulent garder un mouvement de masse et populaire. Du coup, ils évitent les sujets qui fâchent, notamment la religion qu’ils ne veulent pas attaquer de front pour ne pas se couper des bases populaires, en la reléguant à plus tard après avoir résolu la question sociale. De même, ils ont une vision très négative des luttes pour des libertés individuelles (liberté d’expression, liberté de conscience, etc.). Ils pensent que ce sont des libertés « bourgeoises » qui occultent la réalité sociale et les inégalités. La préoccupation du peuple est de pouvoir vivre. Quels sens ont des libertés individuelles, des droits quand la principale préoccupation est de se nourrir, de se vêtir, de se loger ? Quand la misère sociale empêche tout simplement de jouir de ces « droits » ?
Afin de conserver un mouvement de masse, ils luttent aussi avec tous les groupes et groupuscules communistes, marxistes, trotskistes, etc. Ils sont cependant très clairs sur la nécessité de briser l’État et rejettent les élections en bloc. Pour eux, ce sont les « guéguerres » politiques électorales qui ont mis un frein à l’élan révolutionnaire populaire.
Il y a une réelle liberté de parole même si nous nous savions surveillés. Cependant, la situation sociale reste tendue. Il y a encore des manifestations, réprimées violemment. Des milices islamistes, liées à Enhada – vitrine officielle mais aussi dangereuse – agressent les femmes dans la rue. Les camarades tunisiens craignent une islamisation de la société comme en Algérie. Par exemple, des mosquées se construisent dans les casernes.
En tout cas, la preuve est faite que la bourgeoisie « éclairée » a préféré s’allier aux islamistes plutôt que de laisser se poursuivre l’élan révolutionnaire. C’est encore pour cette raison que les camarades tunisiens sont très réticents sur les libertés « individuelles bourgeoises ». La bourgeoisie accepte de museler les libertés du peuple car son statut privilégié lui permet de bénéficier de libertés privilégiées.
Dans la rue, l’armée et la police sont de nouveau bien visibles. Les principaux bâtiments officiels sont protégés par l’armée, entourés de barbelés, afin d’éviter d’éventuelles occupations par de nouvelles manifestations. Le mouvement révolutionnaire tunisien va donc devoir inventer de nouvelles formes de lutte. Il y a une réelle tentation à créer des structures syndicales autonomes, autogestionnaires. L’idée de récupérer des usines victimes de délocalisation, des logements vides, fait son chemin.
Il reste les structures de lutte des diplômés chômeurs, les comités de défense de la révolution, même si ceux-ci sont en sommeil. Le feu couve encore sous la braise.

Secrétariat aux relations internationales de la Fédération Anarchiste
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Re: Tunisie

Messagede DjurDjura » 27 Fév 2012, 18:30

25/02/2012 à 14h:14 | AFP

Tunis: plus de 3.000 manifestants réclament le départ du gouvernement© AFP

Plus de 3. 000 manifestants se sont rassemblés samedi devant le siège de l'Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT) à Tunis pour réclamer la chute du gouvernement et dénoncer plusieurs attaques de ses locaux au cours de cette semaine, a constaté une journaliste de l'AFP.

"Le peuple veut la chute du gouvernement", "Manifestations et affrontements jusqu'à la chute du gouvernement", "Ne toucher pas mon UGTT", "Vive l'UGTT", scandaient les manifestants qui ont répondu à l'appel du principal syndicat de la Tunisie.

Plusieurs partis politiques ont participé à ce rassemblement dont le Parti démocrate progressiste (PDP), le mouvement Ettajdid, et le Parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT).

Les manifestants, dénoncent plusieurs actions contre quelques locaux de l'UGTT et accusent des membres du mouvement islamiste Ennahda d'en être les auteurs.

"Nous avons décidé d'organiser cette manifestation à la suite des attaques perpétrées mardi contre nos locaux et le déversement des ordures devant le siège de la centrale syndicale à Tunis", a indiqué à l'AFP Samir Cheffi, secrétaire général adjoint de l'UGTT, accusant des membres du gouvernement provisoire notamment du parti islamiste Ennahda d'être derrière ces actes.

"Ils veulent nous faire taire pour avoir le monopole et pour décider seuls de notre sort, mais nous ne plierons jamais et nous ne céderons pas!", a déclaré aux manifestants le secrétaire général de l'UGTT, Houcine Abassi.

Selon M. Abassi, il s'agit d'"une campagne orchestrée contre l'UGTT visant à nuire à son image auprès de l'opinion publique".

"Nous sommes tous unis pour défendre les droits syndicaux qui sont menacés par des actes extrémistes", a indiqué à l'AFP Maya Jribi, secrétaire générale du PDP.

Le secrétaire général de l'UGTT a dénoncé aussi dans son discours, la tenue de la conférence internationale "des amis de la Syrie" qui a réuni 60 pays vendredi à Tunis pour définir un plan d'aide humanitaire international au peuple syrien et accentuer la pression sur Damas.

"C'est un complot impérialiste et sioniste qui porte atteinte à notre révolution, à nos martyrs et à notre peuple et cette initiative ouvre la voie à l'ingérence étrangère et prépare pour le détournement des révolutions arabes contre la dictature et la colonisation", a souligné M. Abassi.

Après ce discours, les manifestants ont défilé sur l'avenue Habib Bourguiba, sous le contrôle d'un important dispositif sécuritaire qui avait fait usage de gaz lacrymogène pour disperser la foule devant le ministère de l'Intérieur.


Lire l'article sur Jeuneafrique.com
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Re: Tunisie

Messagede DjurDjura » 23 Mar 2012, 13:28

Tunisie : les étudiants salafistes sèment le chaos à la Manouba

08/03/2012 à 16h:39 Par Mathieu Olivier



Des salafistes manifestent à l'université de la Manouba.© AFP

La violence est montée d'un cran à l'université de la Manouba. Mercredi 7 mars, l’établissement de Tunis a été le théâtre de violents affrontements entre des des salafistes et d'autres étudiants, dont certains de l’Union Générale des Étudiants tunisiens (UGET), qui, selon des témoignages, auraient été attaqués à l’arme blanche.

« Un garçon par terre le visage jaune et le corps tremblant attire mon attention ; je vais le voir et lui demande ce qu'il se passe. Il me dit : “Madame, ils nous attaquent avec des sabres et des couteaux.” » Ce témoignage d’Amina Azouz, enseignante à l’université de la Manouba, rapporté par Rue89, est sans ambiguïté.

Mercredi 7 mars, les affrontements qui opposent un petit groupe d'étudiants salafistes à d'autres étudiants de l’université de Tunis, ont encore gagné en intensité et en violence. Cinq personnes ont été blessées, dont trois ont dû être transportées d’urgence à l’hôpital Kessab de la capitale tunisienne. D’autres étudiants ont pour leur part trouvé refuge dans le bâtiment de l’Institut de presse et des sciences de l’information (IPSI) où ils sont restés bloqués jusqu’à ce que les forces de l’ordre se déploient tardivement pour les évacuer.



Manifestations le 7 mars à la Manouba

Ces affrontements interviennent à la suite d’un incident impliquant deux étudiantes, qui avaient été traduites en Conseil de discipline pour avoir porté le niqab, et le doyen de l’université. Si, selon ce dernier, son bureau a été saccagé par les deux jeunes filles, les salafistes, qui ont appelé aux représailles, parlent quant à eux d’ « agression par le doyen de la faculté ».

"Silence du gouvernement"


L’établissement de la Manouba est le théâtre de manifestations depuis la fin de l’année 2011, et en particulier depuis le 28 novembre et le début du sit-in organisé par les salafistes afin d’obtenir l’autorisation pour les étudiantes de porter le niqab pendant les examens.

Après les événements de mercredi, l’UGET a annoncé qu’elle organiserait une grande marche à destination du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique afin de protester contre « le silence » du gouvernement. Et bien que le président Moncef Marzouki ait qualifié de « condamnable » le substitution temporaire du drapeau tunisien par un autre portant l'inscription « Dieu est unique, Mohamed et son prophète », de plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer la passivité, voire la complicité de fait, du gouvernement.

« En tout et pour tout il y a peut être sept ou huit filles en niqab et quelques barbus dans la fac, mais on voit bien qu'ils ont du renfort extérieur », confie ainsi Amina Azouz.



Lire l'article sur Jeuneafrique.com : Tunisie : les étudiants salafistes sèment le chaos à la Manouba | Jeuneafrique.com - le premier site d'information et d'actualité sur l'Afrique








http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAWEB20120308125227/islamisme-tunis-niqab-moncef-marzoukitunisie-les-etudiants-salafistes-sement-le-chaos-a-la-manouba.html





Constitution en Tunisie
Des milliers de manifestants pour la charia

le 17.03.12 | 10h00

Plusieurs milliers de protestataires ont manifesté hier devant le siège de l’Assemblée nationale constituante à Tunis pour réclamer l’application de la charia dans la future Constitution du pays, a constaté une journaliste de l’AFP.

«Le peuple veut l’application de la charia de Dieu !» «Notre Coran est notre Constitution !», «Pas de Constitution sans la charia», criaient les manifestants, appartenant en majorité à la mouvance salafiste. «Ni laïque ni scientifique, la Tunisie est un Etat islamique», scandaient-ils aussi.

Femmes d’un côté, hommes de l’autre, ils brandissaient les drapeaux noirs de l’islam, mais aussi quelques drapeaux tunisiens. La foule grossissait peu à peu après la fin du prêche du vendredi. L’appel à la «manifestation du vendredi pour soutenir la charia», la loi islamique, a été lancé par plusieurs groupes islamistes et de la mouvance salafiste. Elle se déroule alors que les constituants ont commencé à travailler à la rédaction de la constitution de la Tunisie.

La référence à la charia comme «source principale de la législation», réclamée par les islamistes, suscite d’âpres débats au sein de l’Assemblée, élue fin octobre et dominée par le parti islamiste Ennahda. «Nous sommes ici pour réclamer pacifiquement l’application de la charia dans la nouvelle Constitution. Nous n’imposons rien avec la force au peuple tunisien, on veut que le peuple lui-même soit convaincu de ces principes», a déclaré à l’AFP Marouan, un commerçant de 24 ans. «Les médias véhiculent de fausses idées sur le salafisme qui aurait recours à la violence et nous disons clairement que nous sommes contre toute forme de violence et n’imposerons rien avec la force», a-t-il ajouté.


AFP


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Re: Tunisie

Messagede DjurDjura » 29 Mar 2012, 13:12

Heureusement pour le peuple tunisien, la charia ne sera pas dans la constitution, esperons que cela se maintiendra.

Tunisie
Ennhada s’engage à maintenir le premier article de la Constitution

le 27.03.12 | 10h00


Le parti islamiste Ennahda qui domine l’Assemblée nationale constituante (ANC) en Tunisie a annoncé hier son soutien au maintien de l’article premier de la Constitution de 1956, qui suscite des tiraillements politiques entre modernistes et islamistes.

«Le bureau exécutif d’Ennahda affirme son engagement à respecter son programme électoral d’octobre 2011 de manière générale et notamment l’article de la Constitution qui stipule que ‘la Tunisie est un Etat libre, indépendant et souverain, sa religion est l’islam, sa langue l’arabe et son régime la République’», a précisé le mouvement islamiste au pouvoir dans un communiqué.
Cette décision vise à «renforcer le consensus national et à favoriser la réussite de la transition démocratique à l’effet de rassembler la grande majorité des forces politiques autour des défis auxquels est confronté le pays», a affirmé Zied Doulatli, un des dirigeants d’Ennahda. Elle a été adoptée à l’issue des travaux du comité constitutif d’Ennahda, tenus samedi dimanche, a indiqué le porte-parole de ce parti, Néjib Gharbi, cité par l’agence de presse tunisienne TAP.

La décision d’Ennahda intervient dans un contexte marqué par des tiraillements politiques profonds entre les islamistes radicaux qui réclament l’application de la charia (loi islamique) dans le futur texte fondamental du pays et les modernistes et laïcs qui veulent un Etat civil. «Cette prise de position soudaine est une trahison à l’encontre de tous ceux qui ont voté pour ce parti (...) et aux principes de ce mouvement islamiste», a réagi le leader du mouvement islamiste Al Arydha (Pétition populaire), Hechmi Haamdi, dans une déclaration à l’AFP. Selon lui, la charia doit être la source principale de la future Constitution de la Tunisie.


El Watan

Élections générales avant juin 2013 en Tunisie

Les islamistes lâchent du lest sur l’application de la charia

Par : M. A. Boumendil

La société civile tunisienne s’est fortement mobilisée pour faire reculer les partisans d’un État théocratique.

“Nous considérons que les prochaines élections présidentielles et législatives (ndlr) ne devraient pas dépasser le mois de juin 2013. Il est préférable qu’elles se tiennent le 9 avril ou à la fin du mois de juin, après l’achèvement de l’année scolaire et universitaire”, a déclaré, dans les colonnes du quotidien La Presse, le Premier ministre tunisien, Hamadi Jebali, issu du parti islamiste Ennahda, majoritaire au sein de l’Assemblée nationale constituante.

Ayant annoncé au préalable la réactivation de la Commission électorale indépendante dont il préconise la reconduction de son président, il a en outre souhaité que “l’Assemblée nationale constituante fournisse l’effort nécessaire pour accélérer le processus de rédaction de la Constitution.” Aucune limite officielle n’a été fixée à cette Assemblée mais les principaux partis s’étaient engagés, à l’issue des élections du 23 octobre, à ce qu’elle ne siège qu’un an. Les débats ont néanmoins traîné en longueur en son sein, ayant achoppé sur la nature même du régime à consacrer et sur la délicate question de la place de l’islam dans la future loi fondamentale.
Certains députés du parti majoritaire, Ennahda, ainsi que certains autres issus de partis d’obédience islamiste, encouragés par des actions d’éclat menées par des salafistes et d’autres militants islamistes en dehors de l’hémicycle, ont fait un forcing pour constitutionnaliser la charia en vue d’en faire la source privilégiée du droit et de la législation. Après avoir longtemps hésité, comme s’ils observaient et évaluaient les rapports de force en présence, les dirigeants d’Ennahda, son principal responsable en tête, ont fini par renoncer à ce projet aux antipodes des attentes des Tunisiens.
De fait, la société civile s’est fortement mobilisée pour faire reculer les partisans d’un État théocratique. Très conciliant, comme voulant à tout prix montrer un visage à la fois ouvert et modérateur, il n’a même pas hésité à faire son mea culpa en ce qui concerne le peu d’efficacité de son gouvernement et le retard qu’il a accumulé dans le traitement de nombreux dossiers, comme celui relatif aux victimes de la “révolution.”

Concernant la question centrale de l’extrémisme religieux, sur laquelle son parti est souvent accusé de duplicité, le Premier ministre tunisien a eu une réponse qui aurait fait rougir de jalousie un laïc convaincu, si seulement il avait fait référence aux libertés, celles-là même pour lesquelles s’est soulevé le peuple tunisien. “Le combat du Tunisien, ce n’est pas tant de savoir s’il est musulman ou non, mais c’est surtout le travail, le coût de la vie, le loyer, le transport”, a-t-il en effet déclaré.
“Il y a en fait deux extrémismes : celui de droite et celui de gauche. Il y a deux salafismes : le salafisme djihadiste et le salafisme de l’anarchie et du chaos”, a-t-il précisé en les rejetant avant de clamer l’attachement des Tunisiens “à la modération et à l’équilibre.”
Les propos du Premier ministre tunisien sont sans doute à saluer, ne serait-ce que parce qu’ils consacrent une première victoire des partisans d’un État civil, pour respecter la terminologie en cours dans les débats tunisiens.

Faut-il pour autant que les modernistes croient tout danger écarté ? Il ne le faut surtout pas, car le chemin est encore long et les luttes sans doute encore plus rudes.
C’est d’autant plus vrai que la Tunisie entre déjà, comme l’a annoncé le Premier ministre lui-même, dans une période préélectorale décisive, puisque ce ne sont rien moins que les élections législatives et présidentielle qui pointent à l’horizon. Et tous ceux qui ont eu affaire aux mouvements islamistes savent combien ils ont le génie de l’humilité, de la modération et de l’ouverture avant chaque scrutin, et combien ils sont capables de volteface en cas de victoire.


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Re: Tunisie

Messagede Massinissa » 30 Mai 2012, 11:00

Publiée le 20 mai 2012 par AnonymousFrancophone




Communiqué de Presse Anonymous Opération #Revolution404 en Tunisie.



Peuple du monde libre, la Tunisie est en danger, la révolution a été confisquée. Anciens et nouveaux dirigeants, profiteurs passés et présents du régime, s'unissent dans une touchante unanimité et s'organisent pour nous priver, à nouveau, de nos libertés fondamentales. La censure s'apprête à réapparaître, l'arbitraire de l'état à redevenir la norme.

Ammar 404 qui fût un des procédés de censure sur Internet parmi les plus stricts du monde et qui a été longuement utilisé par l'ancien régime referait donc surface sur le web tunisien avec sa barbe.

Rappelons que la Tunisie est un des pays où la technologie d'Amesys a été déployée, mais contrairement à la Libye, où le système mis en place par cette filiale de l'entreprise Bull n'est plus en service, le système reste opérationnel en Tunisie, dans l'opacité la plus complète.

Effectivement, cette structure fonctionne exactement sous forme d'une gigantesque machine qui servirait à surveiller, espionner et à censurer le net en Tunisie. Ceci est une grave violation de nos principes les plus fondamentaux, les libertés d'internet. Ces commissions que vous pouvez qualifier de comités d'espionnage, vous connaîtront mieux que vos amis ou que votre famille.

Tunisiens, tunisiennes levez-vous et rejoignez-nous.
Le temps est venu d'agir pour le maintien de nos libertés individuelles, afin de préserver nos libertés d'internet, de préserver notre liberté d'expression si difficilement obtenue.

Luttons ensemble contre les dérives de ce régime illégitime qui doit obligatoirement tomber. Participez à l'opération Révolution404, rejoignez nous sur IRC.

AnonOps IRC Network (Anonymous Opération):
http://www.rezoanonymous.eu/anonymous-join-us.html

Radio AnonOps » The Official Radio Station:
http://www.rezoanonymous.eu/anonymous_r ... onops.html

Human Sound System soutient Anonymous « Expect Us »
http://www.rezoanonymous.eu/human-sound-system.html
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Re: Tunisie

Messagede DjurDjura » 31 Mai 2012, 18:45

Luttes syndicales

Ecrit par Rédaction Maghreb Emergent Mercredi, 30 Mai 2012 12:32


Tunisie-Les instituteurs en grève, les travailleurs de l’éducation menacent de leur emboîter le pas


Image


Le syndicat des instituteurs paralyse les écoles.



En grève aujourd’hui et demain, les instituteurs revendiquent le bénéfice de certaines primes, l’application des conventions concernant le statut des suppléants, contractuels, etc., ainsi que l’alignement des enseignants du primaire sur ceux du secondaire au niveau des heures de travail.

Dans un communiqué de sa direction réunie le 28 mai 2012, l’UGTT a imputé « la dégradation du climat social » au gouvernement. Attaquant directement Ennahda, elle a critiqué les nominations à certains postes dans l’administration et l’économie « sur la base de l’appartenance partisane ».


La grève de deux jours des instituteurs, à l’appel de l’Union générale des travailleurs de Tunisie (UGTT), a commencé aujourd’hui dans un climat tendu. Abdelkrim Khalki, secrétaire régional du Syndicat de l’enseignement de base, de Bizerte (nord-est), a été agressé ce matin dans cette ville par un citoyen en colère contre ce débrayage, rapportent des médias tunisiens. Il a dû être hospitalisé.

Outre l’amélioration de leurs conditions de travail, les instituteurs revendiquent notamment une « prime de rentrée scolaire », le bénéfice de la « prime spécifique » (70 dinars) versée dans d’autre secteurs de la Fonction publique, l’application des conventions relatives aux suppléants, contractuels, assistants pédagogiques et maîtres d’application et, enfin, l’alignement des enseignants du primaire sur ceux du secondaire concernant les heures d’enseignement.

Dans une déclaration rapportée par le journal électronique Espace Manager, le SG du syndicat de l’enseignement de base Taher Dhaker a indiqué que « certaines parties organisées », qu’il n’a pas nommées, exerçaient des pressions sur les instituteurs pour les dissuader d’observer cette grève. Il a fait porter à l’équipe de Hamadi Jebali la responsabilité du blocage des négociations pour être revenu, a-t-il affirmé, sur l’accord concernant la prime de rentrée scolaire. « Le gouvernement ne veut pas que le climat social et économique se stabilise», a-t-il regretté non sans rassurer l’opinion sur la disposition du corps enseignant à veiller au bon déroulement des examens, prévus à partir du 4 juin 2012.



L’UGTT hausse le ton contre le gouvernement



Ce débrayage des instituteurs risque d’être suivi d’un autre, les 4 et 5 juin prochains, que mèneront les travailleurs de l’éducation si d’ici là, leurs revendications ne sont pas satisfaites.
Parmi ces revendications, « l’application de la prime de responsabilité », « l’augmentation de la prime de travail nocturne » et « la régularisation du statut des agents administratifs ».

Dans un communiqué sanctionnant la réunion de sa Commission de direction, le 28 mai 2012, l’UGTT a haussé le ton contre le gouvernement lui imputant « la dégradation du climat social dans le secteur public et les régions, du fait de sa tergiversation à trancher de nombreux dossiers ». Attaque directe contre Ennahda, principale composante de l’équipe de Hamadi Jebali, la centrale syndicale a condamné « les nominations dans les administrations centrales, régionales, locales et dans les entreprises publiques sur la base de l’appartenance partisane ».


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Re: Tunisie

Messagede ivo » 01 Juin 2012, 19:51

Tunisie : la fin des débits de boisson à Sidi Bouzid
fr info
Il n'y a plus d'alcool en vente libre à Sidi Bouzid, le berceau de la révolution tunisienne.

Les salafistes ont imposé leur loi, il y a quinze jours, faisant fermer les quatre débits de boissons autorisés. Une nouvelle démonstration de la force de frappe de ces islamistes radicaux de plus en plus présents en Tunisie.

Si les propriétaires des débits de boissons sont partis sans demander leur reste, ce n'est pas le cas de certains clients qui se sont présentés éméchés à la mosquée du centre ville où ils ont tiré des coups de carabine. Le dépôt d'alcool d'un grossiste local a été incendié dans la nuit et cinq de ses véhicules.

Plus d'alcool à Sidi Bouzid. Le reportage de Thibault Cavaillès - UN MONDE D'INFO
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Re: Tunisie

Messagede ivo » 13 Juin 2012, 09:42

Tunis sous le coup d'un couvre-feu, le premier depuis mai 2011
fr info
Les autorités tunisiennes ont décrété un couvre-feu nocturne sur Tunis et dans quatre régions du pays. Elles espèrent ainsi lutter conter une vague de violences sans précédent dans tout le pays. Depuis lundi, des groupes de salafistes et des casseurs attaquent des postes de police et des bâtiments administratifs.

Les troubles seraient liés à une exposition dans la banlieue nord de Tunis, dont les oeuvres sont jugées offensantes pour l'Islam.

C'est la première fois depuis mai 2011 que la capitale tunisienne est soumise à un couvre-feu. Même si l'état d'urgence est toujours en vigueur depuis le soulèvement qui a renversé Ben Ali en janvier 2011.
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Re: Tunisie

Messagede DjurDjura » 13 Juin 2012, 14:09

Mourad Sellami. Journaliste tunisien au Quotidien et militant des droits de l’homme
«La violence est en liaison avec l’échec économique du gouvernement»


le 13.06.12 | 10h00


- Des œuvres d’art saccagées, un tribunal incendié, police et syndicat attaqués. Que se passe-t-il au juste en ce moment en Tunisie ?

Depuis dimanche soir, des salafistes s’attaquent à des symboles du pouvoir et à des institutions et locaux abritant des activités culturelles ou des formations politiques laïques... Tout a certes commencé avec une intrusion dans la clôture du Festival du printemps des arts à la Marsa le 10 juin. Mais toute la question, c’est de savoir le rapport entre cette clôture et les atteintes aux postes de police ou des tribunaux...

Cette mobilisation n’est pas très catholique. Surtout que ce Printemps des arts annoncé comme éventuel alibi a commencé depuis le 1er juin. Et des salafistes se sont rassemblés dès le premier jour de cette manifestation. Ils l’ont visitée et se sont retirés, convaincus qu’il s’agit d’œuvres artistiques. Cette relance dix jours plus tard, pendant la clôture, n’est pas neutre.

Le mouvement salafiste, Ansar Al Charia, cité par l’AFP, qui vient de lancer un appel à manifester vendredi après la prière contre les «atteintes à l’islam», a démenti toute implication de ses membres dans les violences nocturnes à Tunis. Tous les salafistes se disculpent de la violence. Pourtant, ce sont les sympathisants de ces mouvances qui pratiquent cette violence.

Ces divers courants ne sont pas des partis organisés pour que l’on puisse dire s’il s’agit de telle ou telle mouvance salafiste. Il s’agit d’un noyau islamiste radical, auquel se rallient des délinquants, et même de jeunes chômeurs protestataires. C’est autour de cette tendance que s’orchestrent les actuelles violences. Leur direction alterne les appels à la mobilisation et, timidement, les appels à éviter la violence.



- Qu’est-ce qui peut expliquer, selon vous, ces actes de violence ?

Je pense que ça n’a rien à voir avec le Printemps des arts. C’est plutôt en liaison avec l’échec socioéconomique du gouvernement. Ce n’est pas un hasard s’ils disent éviter les hôtels et les plages alors qu’ils s’attaquent aux locaux de la police, des tribunaux et des partis politiques laïques...

C’est une tactique prônée par Ennahda à chaque fois qu’il y a blocage. Le parti islamiste au pouvoir en Tunisie dispose d’une base radicale en grande partie. Une base qui n’a aucune clairvoyance politique.

Ce soulèvement au nom de la défense de l’islam permettra à Ennahda de serrer davantage l’espace des libertés... Je pense que c’est une manipulation concertée entre Ennahda et les salafistes. Les premiers pour faire de la diversion par rapport à l’échec de leur programme socioéconomique alors que les salafistes avancent dans leur projet d’islamisation du pays, qui ne déplaît pas à Ennahda. Pour ce qui est de l’opinion internationale, la Tunisie est déjà mal vue. Donc…



- Vous accusez Ennahda d’être responsable de la situation alors qu’en tant que parti au pouvoir, il serait logiquement le premier à en pâtir. Ne serait-ce que par rapport à l’impact que cela pourrait avoir sur la situation économique du pays déjà pas trop reluisante, notamment le tourisme…

Comme j’ai dit, c’est une manœuvre de diversion de leur part, pour faire taire les requêtes sociales qui ne cessent de s’élargir. Et pour justifier les atteintes aux libertés d’expression.
Le gouvernement veut avoir les mains plus libres surtout que la révolution a ouvert la voie à tous les dépassements. Donc, en manipulant les salafistes et en les matant ensuite, le gouvernement se permet de mater les libertés. En plus, il se permet une poussée dans l’islamisation du pays.
D’une pierre deux coups.
L’échec socioéconomique est constaté et acquis. Au moins, ils se consolent avec certains points sur le terrain politique en faveur de l’islamisation. 

Ali Benyahia


EL WATAN

Plus d’une centaine de blessés dans des affrontements
La violence salafiste ébranle la Tunisie


le 13.06.12 | 10h00


Une dizaine de foyers de violence ont été répertoriés depuis lundi soir dans la capitale tunisienne et sa banlieue (Jendouba, Sousse et Tataouine). A Tunis, les affrontements ont fait une centaine de blessés, dont 65 policiers et 165 personnes ont été arrêtées, selon le ministère de l’Intérieur.




Mais que se passe-t-il donc en Tunisie ? Un fois de plus, la violence refait surface dans ce pays qui a décidément bien du mal à se «normaliser». Des violences simultanées dont les acteurs se recrutent parmi les salafistes et des bandes de casseurs désœuvrés ont semé la peur, dans la nuit de lundi à mardi, dans plusieurs endroits de la capitale tunisienne. Bilan : plus d’une centaine de personnes blessées, entre civils et gardes nationaux, selon des sources hospitalières.

Les Tunisiens s’inquiètent du caractère répétitif de ces attaques nocturnes, mais aussi de l’identité de ceux qui sont derrière.

Plusieurs quartiers de Tunis ont ainsi subi la furia des ultras des deux bords qui, visiblement, ont conclu une «sainte» alliance pour un même objectif : installer le chaos.
Signes particuliers de ces descentes : elles s’attaquent prioritairement aux édifices publics, notamment les bâtiments administratifs. Et, au besoin, les assaillants engagent des corps à corps avec les forces de l’ordre.
Ce fut le cas lundi soir, dans plusieurs cités populaires de l’ouest de Tunis (Intilaka, Ettadhamen et Essijoumi) ainsi que dans la chic banlieue nord (La Marsa, Carthage, Le Kram), rapporte l’AFP.

Des affrontements sont également signalés dans le nord-ouest du pays, notamment à Jendouba où des salafistes ont incendié des postes de police et attaqué des établissements vendant de l’alcool. Pour le ministère de l’Intérieur, ces violences portent une signature : les «milieux salafistes et criminels». Lotfi Hidouri, responsable du bureau de presse du ministère tunisien de l’Intérieur, a révélé hier un coup de filet dans ce milieu qui s’est soldé par quelque 90 arrestations «Nous avons arrêté 90 personnes dans les milieux salafistes et criminels . », a-t-il déclaré.


Des attaques terroristes, selon l’Intérieur


Le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Khaled Tarrouche, a confirmé aussi qu’il s’agissait de groupes «mixtes» d’assaillants mêlant «des gens de la mouvance salafiste et des malfaiteurs». Mais l’incident le plus grave a eu pour théâtre Essijoumi (quartier de Tunis) où le tribunal a été attaqué et le bureau du procureur totalement incendié.
«Un groupe de criminels a attaqué le tribunal vers 22h. Il y a beaucoup de destructions et des ordinateurs ont été volés. C’est grave, car le tribunal représente la souveraineté de l’Etat», a déclaré à l’AFP le procureur de la République, Amor Ben Mansour.

Une attaque suffisamment grave pour susciter cette réaction tout aussi grave du ministre de la Justice, Nourredine Bhiri, qui ne s’est pas encombré de formules pour désigner «un acte terroriste» et promis que les coupables allaient le «payer cher». «Ce sont des groupes terroristes qui perdent leur sang-froid, ils sont isolés dans la société», a-t-il déclaré sur la radio Shems FM.

D’autres actes de violence plus ou moins graves ont eu lieu dans plusieurs quartiers de la capitale tunisienne. En cause, une exposition artistique, le «Printemps des arts» à La Marsa, qui n’a pas trouvé grâce aux yeux des islamistes radicaux en raison de certaines figurines jugées «blasphématoires».


Vendredi de l’angoisse


La bande d’assaillants s’est introduite dans le palais Abdellia, qui abrite l’exposition, deux nuits de suite, et s’est acharnée sur les œuvres artistiques incriminées. Le directeur de l’exposition, Luca Luccatini, a déposé plainte et estimé que ces actes étaient le résultat d’un mélange de «fanatisme, de manipulation, de volonté d’être médiatisé», rapporte l’AFP. Il ne fait donc aucun doute que le mobile religieux est le principal électrochoc de cette poussée de violence. En Tunisie, les gens en sont convaincus, d’autant plus que ces descentes punitives interviennent deux jours après l’appel du chef d’Al Qaîda, Ayman Al Zawahiri, qui a exhorté les Tunisiens à se soulever pour réclamer l’application de la charia.

Il reste que les résidus de l’ancien régime, qui voudraient installer le chaos, ne sont pas au-dessus de tout soupçon. Une alliance tactique, alors ?
Possible. «Le fait que les violences aient éclaté dans plusieurs endroits au même moment laisse à penser que c’était organisé», estime le porte-parole de l’Intérieur, Khaled Tarrouche. En effet, au moment où des bandes opéraient à Tunis, un autre groupe mettait le feu au bureau régional de la puissante centrale syndicale UGTT, dans la nuit de lundi à mardi, à Jendouba.
Les assaillants ont également mis le feu hier matin à un camion transportant des boissons alcoolisées et barré la route devant la direction régionale de la Protection civile de Jendouba, selon l’agence.

Et connaissant la position du syndicat vis-à-vis du gouvernement Ennahda et, plus généralement, de la mouvance islamiste en Tunisie, il est loisible de deviner les agresseurs. Le mouvement salafiste radical Ansar Al Charia a tôt fait de s’en laver les mains de ces violences. Il a tout de même appelé «tous les Tunisiens» à manifester vendredi après la prière.
Son alter ego radical, le jeune imam Abou Ayoub, qui a lancé la fetwa contre la chaîne Nessma TV, lui a renvoyé l’écho en appelant, via une vidéo, à un «soulèvement».
Faut-il alors s’inquiéter de la situation en Tunisie ? Plus que jamais.


Bilan des violences :

Plus d’une centaine de personnes, civils et gardes nationaux confondus, ont été blessées dans les violences survenues dans la nuit de lundi à mardi à Tunis, a indiqué à l’AFP une source du ministère de la Santé.
La plupart des personnes ont été blessées par des jets de pierre, mais certaines ont aussi reçu des plombs de fusil de chasse, a précisé cette source, ajoutant que la plupart étaient des blessés légers.

Ces personnes étaient encore hospitalisées, hier en fin d’après-midi, dans les services d’urgence de trois établissements de la capitale, mais «sont susceptibles de rentrer chez elles à tout moment», selon la source.


Hassan Moali


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Re: Tunisie

Messagede ivo » 15 Juin 2012, 09:58

L'exposition artistique à l'origine des émeutes tunisiennes de juin
http://www.lemonde.fr/international/por ... picks=true
Image
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Dégradation de l'image des femmes dans les médias tunisiens

Messagede Flo » 21 Juil 2012, 09:43

Tunisie : l’image des femmes dans les médias se dégrade

Diabolisation de la femme politique, faible participation des femmes aux débats, attaques contre leurs droits... Le sexisme, longtemps caché par la propagande du régime déchu de Ben Ali, apparaît dans les médias post-révolution. Par Henda Hendoud.
Ces derniers jours, il faut aller sur les réseaux sociaux pour lire des critiques contre des propositions de députées attaquant les droits des femmes. Parmi ces propositions : séparer les espaces publics entre les hommes et les femmes à la mer, dans le métro, à l’école... ou supprimer le droit des femmes d’être présidente. Ces idées, de députées de Ennahda, le parti islamiste au pouvoir, ne font pas l’objet de débat dans les médias où la présence féminine est très faible.

Et pourtant... Personne ne peut contester la forte participation des femmes tunisiennes dans la révolte du 14 janvier 2011. L’Association des femmes démocrates (mouvement féministe très fort) était la première à demander la démission du président dictateur Ben Ali et le lancement des commissions de vérité pour rendre justice au peuple tunisien. Dans la rue, les paysannes ou les ouvrières étaient présentes, main dans la main avec les hommes, pour protester contre la répression policière et l’injustice sociale de l’ancien régime.

Ex-première dame cherchant son salut dans la soumission

Mais depuis, l’image des femmes dans les médias tunisiens se dégrade. La « diabolisation » est en marche. La première cible a été l’ex-première dame de Tunisie, Leila Ben Ali. La presse tunisienne l’a présentée comme étant à l’origine des maux de tout le pays. Elle est allée jusqu’à lier son genre aux crimes et abus de pouvoir exercés par tout l’ancien régime. Des photos ont rempli les Unes des journaux en décrivant l’ex régente de Carthage comme « la coiffeuse, sorcière, voleuse.. ». Le journal Assarih, un journal à grand tirage en Tunisie, a par exemple publié à sa Une du 14 avril 2011 une interview de la belle sœur de Ben Ali :« Leila avait préparé un coup d’Etat » dit-elle.Des photos la montraient tenant un séchoir à la main ou portant un jean serré. Deux signaux qui dévalorisent les femmes en Tunisie. Il s’agissait de la présenter comme une femme hyper libérée, manquant de valeurs morales et étant, par conséquent, une menace potentielle pour l’ordre social établi. Puis le retour de Leila Ben Ali dans le paysage médiatique s’est manifesté par une photographie d’elle portant le hijab comme signe de mea-culpa au peuple tunisien, précisant qu’elle est sous l’autorité de son mari et qu’elle n’a jamais fait du mal aux Tunisiens. Cette image renforce le stéréotype de la femme modèle, qui doit forcément être religieuse (voilée) et soumise (toujours sous les ordres de son mari).

Les médias masquent la loi sur la parité

De leur côté, les femmes politiques sont écartées des médias ou bien attaquées et dévalorisées. Durant la période électorale de l’Assemblée Constituante, la couverture médiatique des activités des femmes politiques en Tunisie était de 6,56 % dans la presse écrite, 8,1% à la radio, et de 10,89% à la télévision, indique un rapport de l’Association des Femmes Démocrates chapeauté par l'observatoire national de l'information à Tunis dans le cadre de l’observation du rôle des médias au cours de la période légale de la campagne électorale. Cette faible couverture de la vie politique des femmes vient en contradiction avec la loi sur la parité inscrite dans le code électoral. Pire : au lieu de donner la parole aux femmes, les médias préfèrent tendre le micro à ceux qui les méprisent. En avril 2011, Nessma TV (une chaîne privée maghrébine et très regardée par les francophones) diffuse un sketch du comédien Foued Leitaiem qui joue le rôle d’une femme, chef d’un parti politique, axant son programme électoral sur des revendications superficielles comme la baisse du prix des produits cosmétiques.

L’émancipation est un péché

Et même après la période électorale, l’acharnement continue. Lina Ben Mhenni, jeune activiste et blogueuse, connue bien au-delà des frontières tunisiennes pour son militantisme avant et durant la révolution, en a souffert. Ouvertement accusée d’émancipation, ce qui est considéré par des journalistes tunisiens comme un péché, l’activiste qui était pressentie pour le prix Nobel de la paix, était aussi accusée de haute trahison par Chourouk, un quotidien tunisien à grand tirage qui l’accuse de détruire l’image de la Tunisie. Leena Ben Mhenni, avait seulement exprimé ses craintes de la menace islamiste en Tunisie dans d’une interview à un journal suisse.

Attaques sur la personne

D’autres femmes activistes, journalistes ou avocates ont aussi été présentées comme des « malades mentales » ou « profiteuses ». Sihem Ben Sedrine, journaliste et militante des Droits de l’Homme, qui avait mis en cause Lazhar Akremi, ex-ministre délégué auprès du ministre de l’intérieur pour son action, a été, en retour attaquée sur sa personne. Et la presse nationale a repris, dans ses manchettes, les déclarations de son adversaire : « Sihem Ben Sedrine est une malade mentale et son seul souci est l’argent ».

Les médias « continuent à faire l’apologie de la femme au foyer, à banaliser la violence conjugale et familiale, à normaliser la polygamie et faire la promotion des cérémonies « politico-religieuses » de mariages collectifs... » affirme Faiza Zouaoui Skandarani, présidente de l’association Egalité et Parité.

Les médias tunisiens, surtout audiovisuels, ne s’intéressent pas aux femmes rurales. Ils n’évoquent pas du tout les soucis économiques et politiques des femmes, moitié de la population tunisienne.

La femme tunisienne est présentée surtout comme déclencheur de problèmes et troubles ou victime passive, de la pauvreté ou de la violence policière. Elle est rarement valorisée et reconnue comme partenaire actif. L’émission de télévision « Mousamah karim » de la chaîne privée Hannibal TV, a diffusé, au mois de mars dernier, en trois épisodes consécutifs, une « enquête sur les prisons tunisiennes ». L’enquête n’a concerné que les prisons de femmes et n’a pas parlé des conditions de détention des prisonnières ou des causes socio-économiques de la délinquance. L’émission se résumait à une série d’interviews mettant la lumière sur les délires et sentiments de culpabilité des femmes.... Et rien sur les hommes.

Réforme bloquée

Pour expliquer ce comportement des médias, les spécialistes ont soutenu deux hypothèses. La première : les médias veulent se démarquer de leur ancien rôle d’outils de propagande de l’ancien régime qui utilisait la femme médiatiquement pour donner l’image du régime moderne anti-islamiste. De ce fait, ils ont choisi d’écarter, simplement, les femmes des débats politiques et des plateaux de télévision...

Deuxième hypothèse : les médias en Tunisie, sont en pleine restructuration. La réforme des médias est bloquée depuis les élections de l’Assemblée Constituante et la montée d’un gouvernement islamiste en Tunisie. En effet, la commission de réforme des médias, a annoncé, le 4 juillet 2012, l’arrêt de ses travaux tout en accusant le gouvernement d’avoir bloqué la réforme dans le secteur et de vouloir censurer les médias. Mauvais signe...

http://www.lesnouvellesnews.fr/index.ph ... se-degrade

"La société à venir n'a pas d'autre choix que de reprendre et de développer les projets d'autogestion qui ont fondé sur l'autonomie des individus une quête d'harmonie où le bonheur de tous serait solidaire du bonheur de chacun". R. Vaneigem
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Re: Tunisie

Messagede Massinissa » 18 Aoû 2012, 18:20

Mercredi, 15 Août 2012 09:50

Elle ont réussi une imposante mobilisation

Les femmes tunisiennes font plier les islamistes
Par : Imed O
La marche a bien eu lieu. Elles étaient des milliers à avoir manifesté avant-hier, dans la soirée, pour célébrer le code du statut personnel.

Le plus étonnant est que le nombre d’hommes semblait dépasser celui de la gent féminine. Et dans tout cet ensemble, il y avait, comme au temps de Ben Ali, plus de policiers que de manifestants en civil et en tenue.
L’avenue Habib-Bourguiba était inaccessible aux manifestants, et les passants qui l’empruntaient à partir de la fameuse horloge, à deux pas du ministère de l’Intérieur, étaient passés au peigne fin. Un impressionnant cordon de sécurité a été mis en place.
Les policiers procédaient même au contrôle de papiers. “Circulez, circulez svp !” priaient les policiers tout ce qui bougeait. Il est à préciser que deux rassemblements séparés ont eu lieu dans la capitale tunisienne, l’un autorisé, l’autre non.
Le premier a rassemblé plusieurs milliers de personnes face au Palais des congrès de Tunis avec pour mot d’ordre principal le retrait d’un projet d’article de la Constitution évoquant la complémentarité et non l’égalité homme-femme.

Présente parmi la foule, Maya Jribi, secrétaire générale du Parti républicain, lançait : “L’avenir (de la Tunisie) n’est plus envisageable sans la femme.” Les manifestants en une seule voix : “La Tunisienne est libre ! Hamadi Jebali, Rached Ghannouchi dehors !”

Alors que la deuxième manifestation a réuni pour la même cause quelques centaines de personnes à l’avenue Habib-Bourguiba, axe principal du centre-ville où la marche était interdite. Le rassemblement s’est achevé dans le calme et la foule s’est vite dispersée.
“L’égalité dans la Constitution”, “les membres d’Ennahda sont arriérés et des vendus”, scandaient haut et fort les manifestants.

Dans la même soirée, une autre manifestation a eu lieu à Sfax, ville située à 260 km au sud de Tunis où quelques centaines de personnes se sont rassemblées dans les principales avenues de cette ville en scandant les mêmes mots d’ordre.
Ces manifestations à l’appel d’organisations féministes, de défense des droits de l’Homme et de l’opposition ont eu lieu le jour de l’anniversaire de la promulgation du code de statut personnel (CSP) le 13 août 1956, un ensemble de lois toujours sans équivalent dans le monde arabe instaurant l’égalité des sexes dans plusieurs domaines.

Ennahda fait des émules
Le parti islamiste Ennahda au pouvoir est au cœur d’une polémique provoquée par un projet d’article de la Constitution adoptée en commission le 1er août et qui n’évoque pas l’égalité des sexes.
“L’État assure la protection des droits de la femme, de ses acquis, sous le principe de complémentarité avec l’homme au sein de la famille et en tant qu’associée de l’homme dans le développement de la patrie”, y est-il indiqué.

Le parti islamiste, à la tête d’une coalition formée avec deux partis de centre-gauche, dément vouloir s’en prendre aux droits de la femme et souligne que l’égalité des sexes est mentionnée dans le préambule de la future loi fondamentale.
Dans un communiqué diffusé lundi, le mouvement a estimé que les reproches qui lui sont adressés sont le résultat “de confusion, voire même de provocation et d’exagération”.


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Re: Tunisie

Messagede ivo » 24 Aoû 2012, 15:41

Les "Guignols" tunisiens mis sur la touche
http://www.franceinfo.fr/monde/les-guig ... 2012-08-24
.^o GRAVOS MC ° SC1 ° SC2
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