Tunisie

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Messagede Pïérô » 12 Juil 2014, 14:46

Combat de Sonia et Houda : camarades, réveillez-vous, il y a urgence !
En grève de la faim contre leur licenciement, deux ouvrières tunisiennes de Latécoère s’éteignent peu à peu. Les syndicats, dont elles ont porté haut les couleurs révolutionnaires, brillent par leur inertie - l’heure ne devrait pourtant franchement pas être au « dialogue social »
... http://www.article11.info/?Combat-de-So ... ation_page


Vive la loi, vive le syndicat !
Alors que deux ouvrières de Latécoère-Tunis sont en grève de la faim pour obtenir la réintégration des syndicalistes licenciées, retour en 5 parties avec Monia Dridi sur un conflit exemplaire : 1/Après la chute de ben Ali, la conquête des droits 2/Stratégies patronales de répression syndicale 3/Délocalisation et solidarité internationale /4Trahison de la bureaucratie syndicale /Epilogue : Révolution et Impérialisme.
Emisson à écouter sur SONS EN LUTTES : http://www.sonsenluttes.net/spip.php?article751
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Re: Tunisie

Messagede Pïérô » 18 Juil 2014, 00:55

La lutte paie !
Tunisie : victoire pour les Latelec

La détermination, le courage et la combativité des ouvrières de la filiale tunisienne de la multinationale française Latécoère-Latelec ont fini par payer. Sur les dix ouvrières licenciées en mars 2013, sept sont à ce jour réintégrées, dont deux suite aux 27 jours de grève de la faim d’Houda Thalji et de la déléguée syndicale UGTT Sonia Jebali.

Une déléguée syndicale UGTT à qui la réintégration avait été proposée en mars 2014, avait alors renoncé à revenir au travail acceptant les indemnités proposées.

Les deux déléguées UGTT, pour lesquelles la réintégration n’a malheureusement pas pu être arrachée le 15 juillet, ont par contre obtenu des indemnités de licenciement conséquentes.

Pour obtenir cela, il a fallu près de deux ans de lutte, et 27 jours de grève de la faim !

Pour mémoire, LATelec est la filiale tunisienne de Latécoère, multinationale française qui fournit en équipements les grands avionneurs mondiaux comme Airbus ou Dassault. Elle emploie plus de 80 % de femmes.

Lorsque Latécoère-Latelec avait délocalisé en 2005 une partie de sa production de câblage dans la banlieue de Tunis, elle espérait trouver une main d’oeuvre qualifiée et sensée docile, puisque féminine. Elle souhaitait ainsi conserver une exigence de qualité, tout en réduisant de façon considérable ses coûts de fabrication grâce à des salaires mensuels d’environ 150 euros.

Mais Latécoère-Latelec s’est heurté à la détermination des salarié-es qui ont commencé à se rebeller contre les conditions de travail difficiles, les heures supplémentaires imposées et non payées, le harcèlement sexuel, et les insultes sexistes. Elles ont alors patiemment créé un syndicat UGTT (Union générale tunisienne du travail) qui a été légalisé après la chute de Ben Ali.

Les ouvrières ont obtenu des augmentations de salaire, la reconnaissance de leurs droits à des congés, un respect accru. C’en était trop pour les dirigeants qui ont organisé un lock-out, transférant temporairement la production en France. Ils cherchaient ainsi à mettre en concurrence les salariés du Nord et les salariés du Sud. Simultanément, ils n’ont pas renouvelé le contrat d’environ 200 salariées temporaires.

Début 2013, à l’occasion du FSM (Forum social mondial) un comité de soutien se met en place sous l’impulsion de féministes, regroupant notamment des militant-e-s syndicalistes, altermondialistes et féministes. Une manifestation a lieu devant l’Ambassade de France. Puis alors que la solidarité internationale s’organise, dix titulaires dont trois déléguées syndicales sont licenciées contre l’avis de l’Inspection du travail. A Toulouse, « cité de l’aviation », la solidarité s’organise aussi avec des actions concomitantes du Comité de soutien à la lutte du peuple tunisien (CSLPT) et plusieurs structures de la CGT, dont la CGT-Latécoère.

Après des mois de luttes, la direction de LATelec a concédé en mars 2014 une première avancée : une partie des travailleuses étaient réintégrées mais quatre restaient licenciées, parmi elles les deux déléguées syndicales UGTT Monia Dridi et Sonia Jebali.

Ne se résignant pas à voir le droit du travail tunisien ainsi bafoué par la multinationale, Houda et Sonia ont entamé le 19 juin 2014 une grève de la faim pour que toutes les travailleuses injustement licenciées puissent être réintégrées. Soutenues par les salarié-e-s de l’entreprise qui ont organisé des débrayages et des grèves, les ouvrières en lutte ont obtenu le soutien sans faille de multiples association tunisiennes.

Des militant-e-s, notamment, de l’Union des diplômés-chômeurs (UDC), du syndicat étudiant UGET, de l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), de Moussawet et Horra, etc…, se sont regroupé-e-s en Tunisie dans un comité de soutien qui les a accompagnées quotidiennement dans leur courageuse lutte.

Par leur lutte ces salariées rappellent que les salarié-es ont le droit d’avoir un syndicat, ont le droit de revendiquer des conditions de travail correctes. Ainsi, le patronat ne peut pas impunément bafouer le droit du travail du pays où il délocalise une activité, ainsi que les normes internationales en vigueur.

Mais malgré la réintégration de deux ouvrières supplémentaires dans l’usine, la lutte n’est pas terminée. En effet, en maintenant le licenciement des deux principales déleguées, la direction a porté un coup grave au syndicat UGTT : elle peut être tentée de reprendre ce qu’elle avait été contrainte de lâcher antérieurement.

Les salarié-e-s de Latelec-Tunisie auront donc encore plus besoin du soutien du mouvement syndical et associatif. Comme nous avons cherché à le faire depuis près de deux ans, nous continuerons donc à être disponibles à leurs demandes.

Ce que ces salariées ont démontré est formidable :
- Une détermination sans faille peut faire reculer le patronat, même puissant, dans un pays où le taux de chômage est élevé et le taux d’activité des femmes faible.
- Les patrons, notamment des multinationales qui profitent des salaires très bas du Sud, et qui en Tunisie bénéficient d’avantages fiscaux considérables, doivent désormais accepter qu’une page se tourne. Ils ne peuvent plus se comporter comme au temps des colonies, ou comme sous une dictature bienveillante à leur égard comme l’était celle de Ben Ali
- Cette lutte est aussi un exemple de ce que peut permettre la solidarité internationale, entre autres dénoncer les pratiques d’un autre âge d’une entreprise française par le biais d’une filiale.
- Enfin, cette lutte montre la détermination et la capacité des femmes à se mobiliser quand elles sont touchées dans leur dignité et quand elles réclament leur juste droit.

Le 16 juillet 2014

Comité de soutien aux syndicalistes de Latelec-Fouchana
https://www.facebook.com/ComiteSoutienS ... ecFouchana

http://www.solidaires.org/article48559.html
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Re: Tunisie

Messagede bipbip » 20 Juil 2014, 11:04

Récapitulatif des 27 jours de grève de la faim des ouvrières de Latelec-Fouchana
http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article32543
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Re: Tunisie

Messagede bipbip » 13 Aoû 2014, 01:40

Tunisie : La révolution face à la récupération

Le processus révolutionnaire en Tunisie dépend de l’action du mouvement social. Au sein de celui-ci, le syndicat Union générale tunisienne du travail est un élément clé. Analyse d’une force qui oscille entre la compromission avec le pouvoir et la volonté de changement radical d’une partie de la base.

Trois ans et demi sont écoulés depuis le début du processus révolutionnaire tunisien. Ce processus qui a vu la jeunesse révoltée affronter toutes sortes de contre-révolutions. D’abord, l’Otan qui saute sur la région par ses moyens gigantesques allant de la force militaire jusqu’aux milices islamistes injectées pour foutre le chaos et légitimer la dictature et l’asservissement en échange de la sécurité et de la paix.

Les États capitalistes, quant à eux, malgré les coups d’affaiblissement, ont gardé l’essentiel de leur potentiel, renforcé par une galaxie de partis, d’ONG et de personnalités réformiste. Ceux-ci ont répondu avec réactivité à l’appel des pionniers des régimes en place afin de barrer la route au processus révolutionnaire et de le remplacer par un processus opposé dit «  processus de transition démocratique  ». Celui-ci se limite à une restauration du régime policier et au renforcement du capitalisme libéral cher aux pilleurs mondiaux, régionaux et locaux.

L’essoufflement et l’état de stagnation du processus révolutionnaire ne sont sûrement pas dûs aux seuls facteurs extérieurs, objectifs, imposés malgré leur importance. En effet, les facteurs internes, subjectifs, propres aux forces sociales potentiellement révolutionnaires, sont bien plus importants.

L’UGTT, domination des franges conservatrices

Dès sa naissance en 1946, l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) ne se limite pas à une action strictement revendicative, mais adopte une orientation nationaliste anticolonialiste. De son rôle majeur dans la lutte pour l’indépendance, elle conserve ensuite une capacité à mobiliser bien plus de salarié-e-s, d’étudiants, de militants associatifs, de citoyens que toute autre force. L’UGTT reste pour ces raisons un élément décisif dans les échéances politiques.

Alors que la base pousse vers l’autonomie face à l’État, la bureaucratie syndicale entend garder sa relation de partenariat avec le parti au pouvoir afin de préserver son appareil et ses privilèges. D’où une attitude équilibriste oscillant entre soumission et résistance au régime en place. D’où également certains traits proches de ceux de son allié/rival, le parti du Néo Destour  [1] : hostilité à tout pluralisme syndical, structuration hypercentralisée, etc.

Depuis la fin des années 1960 et avec le développement rapide et massif de l’enseignement, une main d’œuvre diplômée arrive massivement sur le marché du travail. La syndicalisation rapide des fonctionnaires des services publics engendre une nouvelle génération syndicale plus politisée et plus ouverte aux idées de gauche et d’extrême gauche. La tendance vers l’indépendance vis-à-vis de l’État et du parti au pouvoir, la démocratie et la lutte de classe se développent surtout dans quelques fédérations du secteur public (enseignement, poste et télécommunications, transports, santé...), tremplin d’une opposition radicale connue sous le nom de «  gauche syndicale  ». La grève générale de janvier 1978, réprimée dans le sang, a été la première confrontation ouverte et de masse entre l’UGTT et la police et l’armée.

Entre répression et ralliement

L’UGTT a ensuite été périodiquement réprimée et partiellement démantelée. Mais à chaque fois la continuité a été assurée par une résistance clandestine encore plus radicale, et le pouvoir a du reconnaître à nouveau la centrale syndicale et négocier avec elle. Suite au putsch de Ben Ali, en 1987, de nouvelles relations s’instaurent avec le pouvoir. Des moyens financiers considérables sont mobilisés pour corrompre des cadres syndicaux issus de la gauche syndicale. Au nom de la priorité de la lutte contre le danger intégriste, certains se rallient à Ben Ali, facilitant l’instauration d’un régime policier qui finit par étouffer toute vie politique et sociale.

La nouvelle orientation officielle de l’UGTT est de passer de la culture revendicative décrétée «  archaïque  », à des relations entre «  partenaires sociaux  », menant des négociations «  constructives  ». Une partie importante de la base syndicale s’est néanmoins impliquée avec détermination dans le processus révolutionnaire initié en décembre 2010. Alors que le secrétaire général Abdessalem Jrad négocie un plan de sauvetage avec Ben Ali puis avec ses successeurs, des unions régionales et des fédérations entières se détachent de la position officielle d’équilibriste et de médiateur pour organiser et encadrer les mobilisations. De nombreux syndicalistes sont membres des structures populaires révolutionnaires, initiant les occupations, ainsi que les confrontations avec la police et les milices du régime. Après la chute du dictateur le 14 janvier, l’UGTT devient l’interlocuteur le plus crédible et le plus représentatif que doivent prendre en compte toutes les manœuvres de récupération menées par les restes du régime, l’armée, les États-Unis et l’Union européenne.

C’est en grande partie sur l’attitude de l’UGTT que repose aujourd’hui la continuation ou pas de la révolution.

Ligne équilibriste

Dominant le Conseil national de la protection de la révolution formé en opposition aux mobilisations des jeunes au Kasbah 1 et 2 et pour entamer un partenariat avec une aile du régime de Ben Ali d’une part et les islamistes de l’autre, la direction de l’UGTT a pu, au moment de l’instauration du «  processus transitoire démocratique  », permettre au gouvernement provisoire de se maintenir en place, au détriment d’une rupture révolutionnaire démocratique et sociale.

Après le 23 octobre 2012, l’UGTT continue à défendre une ligne équilibriste, de consensus et de collaboration de classe. ACes syndicalistes de base se battent à côté des jeunes chômeurs, étudiants, et à coté des citoyens des secteurs et des régions déshérités, contre la répression sanglante à Siliana, Gafssa, Sidi Bouzid, Kairouan, le Kef etc. Cependant, la direction centrale négocie des «  solutions à la crise  » et appelle au calme et à la raison au nom du nationalisme et de la lutte contre un terrorisme sur demande manipulé, voire même stimulé, financé et/ou protégé par l’État.

Durant le pouvoir des islamistes, l’UGTT était le parrain principal du «  débat national  » et du «  congrès de salut national  ». Les autres superviseurs de cette démarche, à savoir l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica), la Ligue des Droits de l’homme, et l’Ordre national des avocats, n’ont pas autant de force pour jouer le même rôle de briseur de mobilisations sociales en relance. Un grand nombre de partis opposants adhère à un consensus de sauvetage du régime contre la révolution, vue comme porteuse de chaos, de violence et forcément productrice de terrorisme.

Mohamed Amami (Al Gard)

http://alternativelibertaire.org/?Tunis ... -face-a-la
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Re: Tunisie

Messagede bipbip » 07 Jan 2015, 02:19

Des nouvelles du bassin minier de Gafsa
Gafsa : 1700 agents de la Société de transport de la CPG en grève
http://juralib.noblogs.org/2015/01/05/r ... e-gafsa-3/
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Re: Tunisie

Messagede bipbip » 05 Fév 2015, 18:32

Rencontre avec sonia jebali et monia dridi
Le 20 Décembre 2014, Sonia Jebali et Monia dridi était de passage a Paris. Elle sont ouvrières Dans la société Latelec-latécoère,filiale notamment de Dassault, en Tunisie. Le 15 Juillet 2014,après environs deux ans de lutte suivi de 27 jours de grève de la faim, elles obtiennent gain de cause. elles avait créent une section syndicale via l’UGTT, chez Latélec car la pression sur les ouvrières est forte, notamment par du harcèlement sexuelle et des conditions de travail dégradè.Lors de cette rencontre, Sonia et Monia nous parlent du déroulement de cette lutte. Sujet réalisé par l’émission l’actualité des luttes.
à écouter : http://www.sonsenluttes.net/spip.php?article789
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Re: Tunisie

Messagede bipbip » 12 Fév 2015, 07:41

Tunisie: le sud du pays paralysé par un vaste mouvement de grève

En Tunisie, un mouvement de grève a bloqué l'essentiel des administrations et des services publics du sud du pays ce mardi 10 février. Des heurts entre policiers et manifestants le week-end dernier, qui ont fait un mort, ont poussé les principaux syndicats à initier cette grève. Ces affrontements ont été causés par des saisies d'essence de contrebande dans cette zone frontalière avec la Libye.

... http://www.rfi.fr/afrique/20150210-tuni ... syndicats/
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Re: Tunisie

Messagede bipbip » 25 Fév 2015, 02:52

Tunisie. Les grèves en 2014 et les luttes de 2015

Durant l’année 2014, le nombre des grèves a augmenté de 13% en comparaison avec 2013. Le nombre annuel de jours de grève a augmenté de 61%. Fin octobre 2014, le nombre total de journées de grève avait dépassé celui de l’année record 2011.

... http://alencontre.org/moyenorient/tunis ... -2015.html
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Re: Tunisie

Messagede bipbip » 07 Mar 2015, 17:43

Kasserine : grève générale lundi prochain à Thala

Le porte-parole des jeunes chômeurs, qui occupent le siège de la délégation de Thala depuis 13 jours, Bassem Hajji, a annoncé, vendredi 6 mars 2015, qu’une grève générale a été décidée le lundi prochain pour faire valoir leur droit au travail et au développement de la région.

La même source a révélé que les chômeurs vont entrer dans la désobéissance civile le mardi et prendront le chemin de Tunis pour manifester devant le siège de l’ARP jusqu’à ce que les autorités répondent favorablement à leurs revendications.

http://www.shemsfm.net/fr/actualite/kas ... ala-104558
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Re: Tunisie

Messagede Pïérô » 12 Mar 2015, 02:36

Tunisie : une révolution à venir

L’exception tunisienne : ils ont voté et après ?

Au moment où les forces progressistes usées – en dehors d’un cercle restreint d’irréductibles – ont presque fini par croire que la dictature en Tunisie est inéluctable et irréversible ; alors que certains militants se sont suicidés, que d’autres ont disparu, que d’autres se sont résignés ou ont tourné leur veste… voilà qu’un fait divers (l’immolation parle feu, le 17 décembre 2010, d’un marchand ambulant a politisé Mohamed Bouazizi) crée l’événement : le réveil d’un peuple, en apparence acquis depuis des décennies aux dictatures respectives de Bourguiba et de Ben Ali et qui se soulève comme un seul homme, animé par un seul mot devenu magique : dégage !
Depuis, on a fait couler beaucoup d’encre, on parle de la « révolution du Jasmin », du « Printemps arabe » et d’« exception tunisienne » qui par contamination successive prétendent toucher tout le bassin méditerranéen, voire d’avantage. Pour beaucoup, les élections législatives et présidentielles d’octobre et de décembre 2014 ont représenté le couronnement de cette « exception tunisienne ». Qu’en est-il en réalité ?
Depuis le renversement du dictateur Ben Ali le 14 janvier 2011, la Tunisie constitue, en effet, un laboratoire qui reste unique en son genre aussi bien et paradoxalement pour les puissances mondiales et les forces dominantes localement que pour le peuple qui aspire au bien-être social et à la liberté. Pour les premiers, elle est le terrain fertile à une nouvelle répartition du Pouvoir (les charognes politiques locales de gauche et surtout de droite – qui sont nombreuses et diverses – se livrent depuis le soulèvement de 2011 à une guerre fratricide de partage du gâteau, hypocritement pacifiées par un phrasé patriotique : on est tous Tunisie (Koulouna Tounis) – qui a précédé à un non moins démagogique : on est tous Charlie).

Jeu et enjeu de pouvoir

En effet, les puissances mondiales qui ont toujours tenu sous leurs bottes l’économie tunisienne, œuvrent activement après le doute créé par l’effritement de leurs alliés dictateurs en 2010, à s’assurer du maintien de ce pays dans la barbarie du néolibéralisme du FMI, de la Banque européenne et de la Banque mondiale associés aux intérêts des pétrodollars du Qatar et de l’Arabie saoudite. La nouvelle stratégie inspirée de l’idéologie américaine du Grand Moyen Orient consiste cette fois, non à soutenir les dictatures des pays en voie de développement – comme on nous a habitués jusqu’ici – mais à emprunter la voie démocratique des urnes.
Pourtant, ce qui jette un doute à la crédibilité des deux élections de 2011 et 2014 qui ont suivi l’Insurrection, c’est que les Américains et les Européens ont rencontré à plusieurs reprises respectivement et très officiellement – alors qu’ils n’étaient pas encore au pouvoir – aussi bien Rached al-Ganouchi, leader du mouvement islamiste d’Al-Nahda qui a emporté les élections de la constituante de 2011 que Beji Caïd el-Sebsi, l’actuel président de la république et leadeur du mouvement Nidaa Tounis qui a remporté les élections législatives de 2014. D’autre part, les deux leadeurs qui pourtant s’affichent comme des adversaires historiques se sont rencontrés à Paris (ben voyons !) avant ces élections pour négocier à l’amiable la répartition du Pouvoir. Ce n’est pas étonnant qu’ils gouvernent actuellement ensemble dans le sixième gouvernement d’Habib Essid (un ancien de Ben Ali), avec la bénédiction des puissances occidentales qui les félicitent en enfonçant le pays dans les dettes. En même temps, les biens mal acquis du dictateur Ben Ali et de sa famille et ses comptes bancaires continuent à fructifier en Occident et dans les pays du Golfe en toute impunité après quatre ans, au vu et au su de tous, y compris du gouvernement provisoire de 2011 à 2014 et a fortiori de celui de Nida Tounès aux commandes et dont certains leaders ont servi Ben Ali jusqu’à sa destitution… Aussi bien la Troïka, le président Moncef Marzouki que l’actuel Président et gouvernement n’ont cessé de vanter les mérites des Emirs du Qatar (qui salariait Marzouki) que de l’Arabie saoudite qui protège et abrite le dictateur Ben Ali. Un marché de dupes : ceux qui sont au pouvoir depuis 2011, vendent aux Tunisiens une phraséologie de manipulation qui cache leurs arrangements stratégiques avec l’ancienne dictature dans le cadre de l’alternance du pouvoir. Ces premiers faits dévoilent déjà que ces élections constituent une mascarade pour partager le pouvoir, faire taire le mouvement populaire, la liberté d’expression et les multiples mouvements sociaux qui ne se sont pas arrêtés depuis l’Insurrection.

Un État policier en convalescence !

Tout en se félicitant que celle-ci n’ait pas donné lieu au maintien ou à un retour abrupt des dictatures comme dans le cas de la Libye, l’Égypte ou le Yémen, il faut relativiser le succès de cette Exception tunisienne, d’autant plus que les détenteurs du pouvoir actuel aussi bien dans leur version islamiste (Al-Nahda) que libérale (Nida Tounès) attendent beaucoup de la légalité du processus électoral pour instaurer une légitimité du retour à un État policier maquillé du vernis démocratique et de Dawlet al Mouassasset (l’État des institutions) dans un pays où l’armée ne peut pas jouer facilement le rôle de roue de secours de la dictature civile.
Après quatre ans de tergiversations politiciennes, de magouilles et de tromperies de cinq gouvernements provisoires successifs orchestrés tous par le président provisoire de la République Moncef Marzouki et les islamistes à la tête de la Troïka (composée du Congrès d’Al-Takatoul et surtout d’Al-Nahda) qui par sa milice, la Ligue de protection (lire Trahison) de la révolution, a créé une ambiance de terreur et de violence étrangère aux habitudes tunisiennes du conflit dans le dialogue et de dialogue pour régler les conflits. À un moment où la police dite nationale est déstabilisée et convalescente après le départ de son maître et protecteur, les milices d’Al Nahda ont essayé de la relayer au point qu’on parle de police parallèle qui aurait commandité les assassinats de deux leaders de la gauche tunisienne.
Contrairement à l’Égypte et à tout le Proche-Orient, l’armée tunisienne, baptisée à juste titre « la Muette » est dans l’ensemble, une armée qui recrute dans les classes populaires et paysannes et qui historiquement est mise à l’écart des décisions politiques. Selon certains témoignages, le colonel Samir Tarhouni ou pour d’autres, le général Rachid Ammar sous Ben Ali, ont refusé de tirer sur la foule insurgée. Par contre la police a joué, depuis l’indépendance en 1956, le rôle de chien de garde de l’État-parti au pouvoir. Mal payée, elle tirait ses principales ressources de la corruption généralisée qui sévissait en pratiquant l’arbitraire. De ce fait, les tentatives récentes d’en faire « une police républicaine » ont échoué. Elle continue à peser de tout son poids pour cacher la vérité sur les assassinats politiques pendant l’Insurrection (300 martyrs), ainsi que des militants de gauche Mohamed Brahmi et Chokri Belaïd en 2013, et à tirer avec ou sans ordre, sur ceux qui résistent. Le tir à la chevrotine (Al-Rach) en 2013 à Siliana sous le gouvernement de l’islamiste Ali Laraaeth sur des manifestants pacifistes et les derniers événements du 6 au 10 février 2015 à la frontière tuniso-lybienne et à Ben Guerdenne en particulier, où il y a eu un mort et plusieurs blessés, témoignent des bavures que la police continue à commettre dans l’actuel gouvernement qui se veut libéral. Malgré l’affirmation de certains policiers représentés maintenant dans plusieurs syndicats et qui « découvrent qu’ils peuvent être un peu plus au service du Peuple et un peu moins à celui de l’État » ne serait-ce que parce qu’ils ont fait, eux-mêmes, le frais de la lutte contre le terrorisme salafiste des Défenseurs de la Foi (Ansar al-Charia et du parti d’Al-Tahrir légalisés tous les deux par les islamistes dits modérés d’Al-Nahda et de ses Sinistres de l’intérieur), ce corps est gangrené. Il reste inféodé et nostalgique à l’époque répressive de Bourguiba, de Ben Ali et s’est mis au service des islamistes au pouvoir de 2011 à 2014. Son actuel cheval de bataille est la promulgation d’une loi contre le terrorisme qui lui donnerait carte blanche pour bafouer davantage les droits de l’homme et torturer ; phénomène qui n’a jamais cessé, selon Radia Nasraoui, animatrice de l’Association tunisienne contre la torture et défenseur des droits de l’homme.

Une voix pour se taire et se terrer

C’est dans ce contexte que les élections législatives du 26 octobre 2014 ont eu lieu et pour lesquelles se sont déplacés, selon les chiffres officiels 68,36 % des inscrits – inscription volontaire et non automatique. Mais ne nous trompons pas, en comptant le nombre de votants potentiels et non d’inscrits volontaires, seulement le tiers de la population en capacité de voter, s’est déplacé réellement. Contrairement au triomphalisme et à l’impression de succès historique de ces élections chapeautées par l’ISIE – Instance supérieure « indépendante » (orchestrées par la Troïka et où les observateurs indépendants ne sont pas les bienvenus) des élections – et qui ont enregistré plusieurs irrégularités surtout en France, il faudrait dans un premier lieu saluer la maturité des abstentionnistes majoritaires représentés surtout par les jeunes, conscients qu’on leur a volé leur révolution et que les charognes politiques essayent de l’enterrer définitivement.
Les jeunes et les classes déshéritées ont compris cette grande supercherie des élections. Ils ont refusé d’y participer malgré les grands moyens déployés, les intimidations, le chantage du terrorisme et la campagne d’intoxication informationnelle à laquelle tous ont participé, y compris dans les rangs des militants – pourtant respectés – de l’extrême gauche et du Front populaire qui a obtenu 15 sièges en 2017 au Parlement « du peuple ». Tout ça pour ça ! Sans verser dans la gérontophobie, remarquons simplement que sous couvert d’enjeux électoraux, de jeu démocratique et de valorisation de l’expérience politique antérieure, les vieux politiciens reprennent la main sur le pouvoir. Il est risible de voir que la révolution des jeunes a enfanté le plus vieux président de la République Beji Caïd Sebsi qui a plus de 88 ans et qui était un inconditionnel du dictateur Bourguiba, son ex-ministre de l’Intérieur et l’ex-président du Parlement sous Ben Ali.

Et le peuple dans tout ça ?

Pour un pan important de Tunisiens qui aspirent au pain, à la liberté et à la dignité – les trois mots d’ordre de l’insurrection du 17 décembre 2010, cette « révolution » ouvrirait la voie à la possibilité de trouver du travail permettant de manger à sa faim, d’améliorer ses conditions de vie, d’accéder à la liberté d’expression et d’organisation, au bonheur, à la joie de vivre dans une société de kobi (morosité), gagnée par la « guigna » (le rien). Cette morosité et ce vide livrent la majorité de la population à la drogue tout court ou à la drogue religieuse des leaders et dealers enturbannés et de plus en plus costumés qui leur vendent – moyennant un djihad suicidaire dans un cas, un grand djihad de militantisme dans les partis et associations de « bienfaisance » dans beaucoup d’autres cas – un paradis clé en main avec ses vierges et son vin (oui mais seulement dans l’au-delà !) qui coule à flots dans des ruisseaux inépuisables.
Ce qui est grave et désolant c’est que même les partis de gauche laïcs – dits civiques pour ne pas faire peur aux religieux nombreux et ne pas tomber dans leurs pièges – ont abandonné ce front de la lutte idéologique qui tend à séparer la société civile de la société religieuse. Ils ont abandonné la lutte contre l’opium du peuple, satisfaits d’avoir obtenu des concessions des islamistes lors de la rédaction de l’actuelle Constitution. Celle-ci définit identitairement la Tunisie dans son premier article par son islamité et son arabité. Malgré la reconnaissance de certaines minorités (juive en particulier puisqu’il ne reste que 2 000 personnes), elle reste intraitable vis-à-vis de ceux qui se réclament de la berbérité ou de l’athéisme. Telle qu’elle est rédigée dans la Constitution, la liberté de conscience pourtant mentionnée, ne semble pas concerner ce dernier, et ceux qui s’en réclament risquent leurs vies par les bourreaux de l’État et par les islamistes.

En attendant Godot

Ce sujet, pourtant essentiel dans le projet de société qu’on veut construire, ne concerne en réalité qu’une minorité des défenseurs des droits de l’homme. La plupart des Tunisiens sont obnubilés et ils ont raison- par le pouvoir d’achat en baisse, les produits de première nécessité en hausse, les soins auxquels ils ne peuvent plus prétendre, les logements qui manquent, les écoles insalubres en manque d’enseignants et de moyens de fonctionnement, l’illettrisme alarmant, les records des chiffres de chômeurs surtout parmi les diplômés, le terrorisme en pleine effervescence dans la montagne de Chaambi et ailleurs, un pays devenu un vrai dépotoir par la crise d’incinération des ordures et l’absence de politique communale (les municipales sont renvoyées aux calendes grecques), le poison des prêts conditionnés par l’application des réformes structurelles du FMI et qui est en train de conduire le pays sur les traces de la Grèce.
Tout ce mal-vivre rappelle aux Tunisiens qu’ils ne sont jamais tombés aussi bas, même sous la dictature. Il appelle aussi à rebondir pour une nouvelle insurrection qui devrait se transformer en révolution pour ne pas répéter une histoire malheureuse. La liberté d’expression – seul acquis palpable de l’Insurrection – et la libération des Tunisiens de la peur des tyrans et des classes dominantes, associées aux conditions objectives, citées ci-dessus, favorisent radicalisation du mouvement social et la transformation de l’essai en réussite. La radicalisation signifie l’adoption d’une politique réaliste, non celle du Front populaire qui prône un capitalisme d’État national mais celle qui demande l’impossible : l’autogestion de l’économie et l’auto-organisation du peuple à la manière de la Commune de Paris permettant à chacun d’être responsable de chacun selon les principes de l’entraide kropotkinienne et du mutualisme et fédéralisme proudhoniens.
Pour cela, il me semble important de sortir du cadre étatique des luttes et de placer l’imaginaire au pouvoir au cœur d’un dispositif par une éducation libertaire à mettre en œuvre par les forces progressistes du pays en respectant leurs diversités. Les acteurs de telles perspectives sont principalement les chômeurs, les jeunes et les gueux des contrées oubliés de l’intérieur et des villes pauvres, associés aux courants radicaux du syndicalisme ouvrier (l’UGTT) et étudiant (l’UGET), aux mouvements de défense des droits de l’homme (LTDH), aux associations des avocats, aux associations de la société civile, aux journalistes indépendants et aux intellectuels fonctionnels. Il semble qu’en Tunisie les conditions sont remplies pour l’émergence d’une coordination libertaire et pacifiste qui accompagne et aide ces forces à se prendre en charge pour une transformation réelle de la vie.

Wahed

http://www.monde-libertaire.fr/internat ... on-a-venir
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Re: Tunisie

Messagede Pïérô » 16 Mar 2015, 02:43

Tunisie. Quelle situation à la veille du Forum social mondial ?
http://alencontre.org/moyenorient/tunis ... ndial.html
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Re: Tunisie

Messagede Pïérô » 19 Mar 2015, 20:50

Les Tunisiens dans la rue contre le terrorisme

Quelques heures après la mort de dix-sept touristes étrangers, dont deux Français, dans une attaque terroriste à Tunis, des centaines de Tunisiens ont manifesté en criant "Tunisie libre, le terrorisme dehors".

... http://www.franceinfo.fr/actu/monde/art ... sme-658249


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Re: Tunisie

Messagede bipbip » 24 Mar 2015, 02:34

En Tunisie, les mouvements sociaux en première ligne dans la lutte contre le terrorisme

Après l’attentat au musée du Bardo, comment réagissent les Tunisiens ? Alors que les rassemblements ont été jusqu’à présent sporadiques, des citoyens engagés – jeunes, syndicalistes, chômeurs en grève de la faim ou militants écologistes – s’apprêtent à rejoindre le Forum social mondial qui débute mardi 24 mars, à Tunis. Ils porteront la voix des luttes sociales et environnementales qui se multiplient dans le pays. Des mouvements sociaux fer de lance de la lutte contre l’obscurantisme et le terrorisme. Reportage dans la ville de Gabès et sur l’île de Djerba.

... http://www.bastamag.net/En-Tunisie-les- ... terrorisme
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Re: Tunisie

Messagede bipbip » 25 Mar 2015, 15:18

Communiqué solidarité et FSM
L’Union syndicale Solidaires tient à exprimer sa consternation et sonindignation face aux attentats qui ont fait plus de 20 morts et plus d’une quarantaine de blessés au Musée du Bardo de Tunis. Par un tel acte, ses auteurs visent clairement le processus de construction de la démocratie dans le pays, mis en place après la révolution de 2011. Nous nous souvenons également du meurtre de Chokri Belaïd et de Mohamed Brahmi, perpétrés par les ennemis de la liberté et de la tolérance. Nous tenons à exprimer toute notre solidarité avec toutes celles et ceux qui ont été choqués dans le pays par ces assassinats. Nous pensons aux victimes et à leurs familles. Nous pensons aussi à toutes celles et ceux qui continuent à se battre dans le pays contre toutes les formes d’intolérance et de violence. Nous savons que les forces sociales et syndicales sont vives dans le pays et s’efforcent de construire un avenir que les révolutionnaires de 2011 ont appelé de leurs vœux, et qu’elles seront très actives lors du Forum Social Mondial.

L’Union syndicale Solidaires maintient sa décision de participer au Forum Social Mondial de Tunis qui se tiendra du 24 au 28 mars prochains.

En Tunisie comme en France, nous devons nous interroger sur ce qui pousse des individus à entrer dans un tel engrenage de violence et qui les amène à tuer de sang froid au nom d’une idéologie religieuse bancale. La misère endémique que produisent le capitalisme, les rapports de domination Nord-Sud et le fardeau de la dette, les engrenages militaires et l’absence de volonté de résoudre le conflit israélo-palestinien doivent être dénoncés aujourd’hui plus que jamais comme autant de causes importantes du désespoir d’une partie des individus qui sombrent dans le terrorisme. Tant que la pauvreté et l’injustice toucheront si violemment une partie des populations de telles horreurs risquent de se reproduire.

Enfin, en Tunisie, en France ou ailleurs, nous réaffirmons notre détermination à lutter contre tous les fascismes en reprenant nos propos de janvier 2015 après les attentats. Ces assassinats font le jeu de toutes les forces réactionnaires et des politiques impérialistes, qui l’utilisent pour construire une société toujours plus policière et prônent une unité nationale qui rassemblerait exploiteurs et exploités. L’Union syndicale Solidaires ne combattra pas pour la liberté et l’égalité aux côtés des ennemis de la liberté et de l’égalité.

23 mars 2015

http://www.solidaires.org/article50583.html

Suivez Solidaires au FSM sur notre bog spécifique :
http://solidairesfsm2015.tumblr.com/
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Re: Tunisie

Messagede bipbip » 27 Mar 2015, 14:59

Procès de 4 activistes

En Tunisie comme en France, non à la criminalisation des mouvements sociaux !

Yep !

Le 30 mars prochain, Safoienne, Bilel, Zied et Hamza, quatre camarades Tunisiens, sont convoqués au Tribunal de Sidi Bouzid pour avoir - sur leur page Fessebouc - exprimer tout le ressentiment que leur inspire une police ultra-répressive.

Alors que l’Etat Tunisien ne doit son assise qu’à la révolution de Jasmin où une jeunesse courageuse avait poussé Ben Ali à quitté le pouvoir, aujourd’hui ses dirigeants - bien loin d’avancer sur le chemin de la démocratie réclamée par ce mouvement populaire - stagnent et conservent des postures autoritaires et s’obstinent à bâillonner la liberté d’expression.

Ce gouvernement met en place ou maintient des lois qui permettent la répression des mouvements sociaux ; la police - outil du pouvoir - s’en saisit pour traquer les activistes ; la justice complice condamne à des peines de prison ferme ou à de fortes amendes ces mêmes activistes.

Euh, ça vous rappelle quelque chose ?

Mais est-ce cela dont rêvait la jeunesse Tunisienne quand en 2010 elle pris la rue comme on prend en main son destin ?

Bien évidemment non !!

Elle rêvait de liberté, d’un avenir meilleur où chacun-e pourrait s’épanouir dignement dans le respect de ses droits.

Chassant la dictature avec ferveur et rage, elle envoyait au pays du Maghreb et à la jeunesse du monde entier un message de fraternité et d’espoir. Oui, il était possible de changer de paradigme et de briser les chaînes de l’oppression ! Oui, un monde neuf pouvait éclore sur les cendres des premiers martyres de Sidi Bourzid et Menzel Bouzaïene !

Cinq ans plus tard, ces cendres sont encore chaudes et les injustices quotidiennes portent en elles l’étincelle, les braises de nouveaux foyers d’insurrection.

En Tunisie comme en France, en France comme partout dans le monde, la liberté de penser et de s’exprimer n’est plus simplement en danger. Elle croupit en prison, elle suffoque dans les commissariats, elle étouffe dans les tribunaux.

Ya basta ! Cela suffit !

L’Orchestre Poétique d’Avant-guerre apporte son soutien inconditionnel aux quatre camarades poursuivis, au peuple Tunisien qui nous a toujours si bien accueillis, aux habitant-e-s de Sidi Bouzid et Menzel Bouzaïene où nous comptons nombre d’ami-e-s.

Nous soutenons aussi l’initiative citoyenne de Men-7a99i qui lutte contre la criminalisation des mouvements sociaux et pour réformer le droit pénal.

Tunisien-nes ! Soyez nombreux à vous déplacer pour soutenir la liberté d’expression, pour montrer que vous n’avez pas renoncer à briser les chaînes !

Ici, comme ailleurs, nous voulons respirer sans crainte les fleurs de jasmin.

« La Solidarité est notre Arbre. »*

Il convient d’en semer les graines sur tous les continents pour internationaliser nos luttes et faire croître nos rêves et nos espoirs !

A vos côtés, contre l’injustice, contre l’oppression et pour la vie !

L’Orchestre Poétique d’Avant-guerre - O.P.A
http://www.opa33.org

http://www.opa33.org/tunisie-proces-de- ... istes.html
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