La Tunisie, lueur d’espoir dans le monde arabe
Le soutien du président tunisien à l’égalité successorale entre hommes et femmes montre que le pays ouvre un nouveau chapitre de sa modernisation.
Une belle nouvelle nous arrive de Tunisie, ce petit pays d’Afrique du Nord où se jouent des combats cruciaux pour l’aire méditerranéenne. Le débat sur l’égalité entre hommes et femmes en matière d’héritage est lancé. Lundi 13 août, le chef de l’Etat, Béji Caïd Essebsi, a officialisé son soutien à cette réforme du droit successoral dont le Parlement tunisien devrait se saisir sans tarder. Pour les féministes tunisiennes, qui défendaient cette cause depuis des années dans un relatif isolement, c’est une précieuse victoire. Elles n’ont cessé de dénoncer l’archaïsme d’un régime d’héritage en vertu duquel la femme ne recueille que la moitié de la part de l’homme à même degré de parenté.
S’attaquer à une telle tradition immémoriale est délicat. Habib Bourguiba, le « père de la nation » (mort en 2000), qui avait pourtant imposé, dès l’indépendance, en 1956, un « code du statut personnel » pionnier pour les droits des femmes dans le monde arabo-musulman, n’avait lui-même pas osé toucher à cette disposition inspirée du Coran. Plus de six décennies plus tard, Béji Caïd Essebsi relève courageusement le défi.
à lire : https://www.lemonde.fr/idees/article/20 ... 1534336136