Colombie

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Messagede bipbip » 08 Juin 2016, 07:29

Colombie : 30 000 paysans indiens en lutte contre les accords de libre-échange

L’agitation paysanne est de retour en Colombie. Des marches réunissant près de 30 000 paysans indiens ont été réprimés par la police dans l’ouest du pays, faisant deux morts et une centaine de blessés. Les syndicats paysans dénoncent les importations de produits agricoles liés aux accords de libre-échange signés par Bogota avec l'Europe et les Etats-Unis.

... http://geopolis.francetvinfo.fr/colombi ... nge-108111
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Messagede bipbip » 29 Juil 2016, 14:40

Arjona (Colombie): des paysan-ne-s sans terre occupent 740 hectares de terrains dans le département de Bolívar

Depuis plus d’un mois et demi, 400 familles de paysan-ne-s originaires de différentes zones du pays, parmi lesquelles 90% ont été déplacé-e-s par le conflit armé, occupent 740 hectares de terres qui se trouvaient en situation de confiscation dans la municipalité d’Arjona, dans le Bolívar.

... https://fr.squat.net/2016/07/29/arjona- ... e-bolivar/
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Messagede bipbip » 19 Aoû 2016, 11:14

Corinto, Cauca (Colombie): la police anti-émeute intervient lors d’une occupation de hacienda par les Nasa

Depuis des années, des actions d’occupation de terres ont lieu du côté de Corinto, dans le nord du Cauca. Initiées par les communautés en lutte des indígenas Nasa, elles ont pour but de reprendre leurs terres ancestrales colonisées au fil des siècles par des industriels qui y produisent notamment de la canne à sucre sur des champs à perte de vue. Les champs de canne à sucre sont alors coupés ou brûlés et de nouvelles cultures y sont installées par les Nasa, jusqu’à ce que le pouvoir reprenne les champs, etc. Il arrive aussi que des bâtiments soient occupés, dans des moments d’intensification de cette lutte de Liberación de la Madre Tierra (libération de la Terre mère). Ce processus est donc justifié par la dépossession de leurs terres depuis des siècles, mais aussi par les promesses gouvernementales effectuées à la fin du XXe siècle de rendre leurs terres aux Nasa. Promesses évidemment non-tenues, puisque depuis tout ce temps c’est plutôt le processus inverse qui a lieu: les industriels colonisent toujours plus de terres, le capitalisme continue de s’imposer là-bas comme partout dans le monde…

Dans la matinée du lundi 8 août, dans la zone rurale de Corinto, alors que plus de 300 personnes avaient envahi la Hacienda García Arriba pour l’occuper, la tension est montée assez rapidement. Les flics de l’Esmad sont intervenus et des affrontements ont eu lieu. Papas bombas et autres projectiles artisanaux ont répondu aux lacrymogènes et flashballs des flics anti-émeute. Un des occupants Nasa a eu les doigts d’une main arrachés, vraisemblablement par l’explosion d’un engin artisanal. Deux autres manifestants et six flics auraient été blessés.

... https://fr.squat.net/2016/08/18/corinto ... -les-nasa/
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Messagede bipbip » 22 Aoû 2016, 11:03

Colombie : Affrontements entre enseignants et policiers

Dans le Cauca, les enseignants sont en grève de puis 11 jours, ce qui affecte environ 200.000 étudiants. Ils ont manifesté vendredi dans la capitale provinciale, Popayan, mais des incidents ont eu lieu avec la police. La police a déclaré être intervenue pour prévenir une occupation par les manifestants du siège de la Procurature. Les policiers ont fait usage de gaz lacrymogènes et les affrontements ont commencés. Le bilan de l’intervention policière est de 17 arrestations, y compris celle du dirigeant du syndicat ASOINCA, l’Association des Enseignants et Travailleurs de l’éducation du Cauca. Les enseignants ont été accusés de "dommages à la propriété du gouvernement" et détenus pendant plusieurs heures au siège de la police. Après une audience publique, ils ont été mis en liberté provisoire.

http://www.secoursrouge.org/Colombie-Af ... -policiers
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Messagede bipbip » 10 Sep 2016, 07:04

Bogotá (Colombie): la révolte des sans-abri

Depuis début août, plusieurs émeutes de sans-abri ont eu lieu dans la capitale colombienne. Récit des trois journées les plus agitées:

Dans la nuit du jeudi 11 au vendredi 12 août, des affrontements ont opposé les forces de l’ordre à des galérien-ne-s sans-abri du quartier de San Bernardo, situé dans la partie sud-ouest du centre-ville de Bogotá. Vers 3h du mat’, des dizaines de personnes se sont attaquées à la station Bicententario du TransMilenio (système local de transports en commun, inabordable pour les populations les plus pauvres). Après l’arrivée des flics, les affrontements ont commencé et ont duré une bonne partie de la nuit. Parmi les personnes arrêtées par la police se trouvait une femme en possession d’une arme à feu.

... https://fr.squat.net/2016/09/08/bogota- ... sans-abri/
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Messagede bipbip » 17 Sep 2016, 13:32

Quand le nettoyage social fait rage en Colombie

Alors que le référendum du 2 octobre mobilise la majorité de la société colombienne pour que soient validés les accords entre le gouvernement de Santos et la guérilla stal des Farc, les paramilitaires d’extrême droite ont encore assassiné un compagnon qui luttait contre l’extraction minière tandis que sur Bogotá les sans abris du Bronx se révoltent contre leur éradication d’une partie du centre ville orchestrée par la force publique.

... https://mars-infos.org/quand-le-nettoya ... -fait-1561
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Messagede bipbip » 01 Oct 2016, 11:47

Cauca (Colombie): des nouvelles de la lutte Nasa pour la libération des terres

Les jeudi 8 et vendredi 9 septembre 2016, dans la zone rurale de Caloto (Cauca), une tentative d’occupation de la hacienda Canaima par des indigenas Nasa a été expulsée par les flics anti-émeute de l’Esmad, engendrant la colère des occupant-e-s et de leurs soutiens.

De violents affrontements ont éclaté, au moins quatre flics auraient été blessés, dont un l’aurait été par balle, et de nombreux Nasa ont également été blessés (dont au moins deux par balle). Au cours des affrontements, la hacienda a pris cher, les émeutier-e-s détruisant pas mal de matos sur place, mettant notamment le feu à une voiture et deux motos. Les affrontements se sont étendus jusqu’à la hacienda La Emperatriz.

Plus récemment, le lundi 26 septembre, à Corinto (toujours dans le Cauca), où la lutte pour la libération des terres ne cesse pas depuis décembre 2014, la police a intensifié ses attaques contre les Nasa le jour-même où par ailleurs l’accord de paix entre le gouvernement colombien et les FARC était signé officiellement…

... https://fr.squat.net/2016/09/28/cauca-c ... es-terres/
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Messagede bipbip » 08 Oct 2016, 20:16

Colombie, point de vue libertaire

Colombie : une analyse libertaire sur le cessez-le-feu avec les FARC

Jeudi 23 juin 2016 a sans aucun doute marqué une date historique en Colombie. Ce jour là, dans le cadre des dialogues de paix et de la table de négociations de La Havane, le gouvernement national de Juan Manuel Santos et l’insurrection des Forces Armées Révolutionnaires de Colombie – Armée du Peuple (FARC-EP) ont convenu d’un cessez-le-feu bilatéral et définitif.

Pour beaucoup de Colombiennes et de Colombiens, c’est un désir ardent devenu réalité. Sans cesser de partager l’enthousiasme populaire, nous notons que ceci n’est pas encore la fin de la guerre et qu’il reste un long chemin à faire pour obtenir des changements sociaux et de réels bénéfices pour les travailleurs et les travailleuses, les secteurs sociaux et les peuples.

Nous, le Grupo Libertario Vía Libre, nous reconnaissons l’importance historique de ces accords pour le pays puisqu’il est évident qu’une grande partie de la population ne souhaitait plus vivre une guerre si dégradante et cruelle comme la notre et c’est donc une bonne raison de faire la fête pour nombre de personnes et de communautés. En ce sens, il faut reconnaître de nombreux éléments positifs dans ces accords, comme le fait que la force insurrectionnelle la plus ancienne et durable d’Amérique latine abandonne la voie armée sans se rendre pour autant et termine au moyen d’un pacte le violent affrontement entre ce groupe et l’État, ce qui se traduit par une avancée pour diverses organisations politiques populaires qui cherchent à ce que les luttes sociales soient plus écoutées au sein des sphères du gouvernement. Cependant, il subsiste de nombreux défis et il faut continuer de développer des luttes et des revendications.

Ces accords, qui formalisent une trêve de fait avec divers soubresauts entre les acteurs armés depuis 2013, marquent un saut qualitatif sur le chemin de la sortie de la lutte armée. Néanmoins nous considérons qu’il y a encore beaucoup à faire, puisqu’il n’y a pas eu de négociations avec d’autres groupes insurgés, petits mais d’importance réelle, comme l’Armée de libération nationale ou l’Armée populaire de libération, qui ont pris les armes comme les FARC-EP depuis un demi-siècle, avec lesquels le gouvernement n’a pas montré une grande volonté de dialogue. D’autant plus que la fin du conflit armé ne marque pas celle du conflit social qui l’a généré, marqué par les inégalités sociales extrêmes, en particulier à la campagne, l’usurpation des terres par la bourgeoisie rurale et les propriétaires terriens et les politiques terroristes de l’État pour réprimer le mouvement social.

Nous notons que cette année a été marquée par plusieurs vagues de conflits sociaux qui ont convergé en journées de protestation comme le 24 janvier, la grève nationale du 17 mars, la troisième grande grève agraire nationale, luttes qui à leur tour ont renforcé l’idée d’organiser un puissant blocage civique national qui a fait reculer les politiques anti-populaires du gouvernement. Ainsi, divers secteurs du mouvement paysan, indigène et noir, avec conjointement des ouvrières et des ouvriers, des professeures, des étudiants et des travailleuses et des travailleurs informels, ont manifesté un puissant rejet des politiques néo-libérales du second gouvernement de Juan Manuel Santos, qui accroissent la précarité et les inégalités sociales.

Dans le même temps, la majorité des secteurs engagés ont insisté sur la nécessité d’appuyer le processus de dialogue entre le gouvernement et l’insurrection, cherchant la mise en place d’une paix accompagnée de justice sociale et ont vu dans la signature des accords un moyen pour que les voix des travailleurs et des peuples historiquement exclus soient écoutées. De même, elles ont soutenu la transformation des FARC-EP en parti politique avec des garanties de sécurité et de participation dans les règles de la démocratie actuelle. Bien que cela puisse générer la possibilité de garantir les droits de l’opposition politique dans un pays avec un système institutionnel aussi fermé, une réelle ouverture démocratique reste encore à voir.

Nous soulignons que ni les classes dominantes ni leur appareil étatique n’ont pas tout à perdre dans cette conjoncture, étant donné que ce qui est signé sur papier n’est pas une garantie réelle pour l’accomplissement des accords conclus. Il suffit de se rappeler de la violation systématique par ce même gouvernement des accords signés suite au Blocage National Agraire d’août et septembre 2013, qui ont conduit les mouvements paysans, noirs et indigènes à organiser le Sommet National Agraire, menant de nouveau, avec succès, un intense mouvement social, durant lequel les villageois indigènes Willington Quibarecama, Gersain Cerón et Marco Aurelio Díaz ont été assassinés par la répression d’État.

Nous notons aussi que, bien qu’on nous ait vendu l’idée d’un nouveau pays sous la bannière de la paix, le gouvernement doit encore manifester par des faits concrets sa volonté de démilitariser la société, une volonté qui n’est pas forcément évidente au vu de la criminalisation des luttes des classes et secteurs opprimés, ou le maintien en prison de prisonniers politiques comme l’intellectuel Miguel Ángel Beltrán. De la même manière, une des choses qui remet le plus en doute la volonté de paix du gouvernement est la validation d’un nouveau Code de la Police qui renforce la répression et attente à l’exercice de plusieurs libertés de la population civile.

Il nous faut aussi dénoncer le rôle dangereux que joue l’extrême-droite uribiste (l’ancien président) dans ce nouveau paysage politique à travers sa campagne pour le « Non » en cas de référendum sur la ratification d’un processus de paix avec pour but de faire échouer ce processus de paix qu’elle a tant combattu. De l’autre coté, la campagne pour le « Oui » est menée principalement par l’Unité Nationale (santiniste, le parti du président actuel), et, dans une moindre mesure, par la majorité des forces de gauche.

Tout cela souligne une tendance à la polarisation autour des accords signés à La Havane, qui aurait comme principaux camps deux variantes, la droite néo-libérale de Santos et la droite autoritaire d’Uribe, ce dernier étant présenté par les médias comme la principale force d’opposition politique au gouvernement, médias qui jusqu’à récemment, soutenaient la guerre contre-insurrectionelle. Le rôle de la gauche et des mouvements populaires dans cet éventuel referendum, reste limité bien qu’actif, montre que le peuple a peu d’incidence dans ce panorama politique.

Il ne faut pas non plus oublier l’augmentation récente des activités des paramilitaires, qui ont assassiné ces derniers mois différents leaders populaire, particulièrement les paysans. Les mal-nommées « Bandes criminelles » (BACRIM), qui ne sont autre que la nouvelle forme des paramilitaires, exercent une domination quotidienne sur beaucoup de territoires, alliées aux militaires, notables politiques et entrepreneurs, comme on l’a vu avec la récente grève armée décrétée par ces forces dans la région d’Urabá, et qui dans le même temps poursuivent, menacent et assassinent les membres de la gauche sociale et politique. Le para-militarisme, appuyé par la stratégie de résistance civile menée par les uribistes, représente une grande menace dans ce nouveau scénario, puisqu’il y a toujours un risque de génocides politiques, comme ont pu en souffrir la génération de luttes sociales des années 80 organisées par les activistes de l’Union patriotique, de la Lutte, du Front populaire ou encore les mouvements sociaux syndicaux, paysans, et indigènes.

Enfin, nous considérons que, bien que la fin de la lutte armée d’un groupe de guérilla de la taille des FARC-EP soit quelque chose d’important nous de devons pas oublier que nous faisons toujours face à un État contre-insurrectionnel qui exerce une violence symbolique et matérielle contre les classes et les secteurs subalternes pour maintenir un ordre social basé sur l’exploitation, les inégalités et l’exclusion des travailleurs, des secteurs sociaux et des peuples. Qu’il ne soit pas oublié qu’il existe encore un appareil répressif qui s’emploie a réprimer instantanément toute protestation de celles et ceux d’en bas que ceux d’en haut considèrent comme illégitime. Qu’il ne soit pas oublié que, bien que la fin de la guérilla ouvre une nouvelle étape de la lutte des classes dans ce pays, l’ordre capitaliste, étatiste et patriarcal au niveau mondial est violent de façon inhérente, comme le sera le processus révolutionnaire qui l’abattra.

En tant qu’organisation anarchiste nous appelons à redoubler l’élan d’organisation, de mobilisation et de luttes multi-sectorielles de base, comme nous le faisons sur de multiples plans, entre autres dans les luttes étudiantes, dans l’éducation, les territoires, sur les questions de genre et dans la communication, entre autres. Comme nous l’avons déjà affirmé, il reste beaucoup à faire. Dans ce contexte de pacification partielle entre deux parties il faut parier sur la construction d’une véritable paix pour les travailleuses, les travailleurs et les peuples, formée à partir de l’initiative locale et communautaire, depuis là où les inégalités et l’exclusion sont le pain quotidien. Nous devons continuer à porter l’élan socialiste libertaire vers la construction de l’autonomie, de l’autogestion et du pouvoir populaire sur tous les territoires où nous travaillons.

Il ne suffit pas que ceux d’en haut ouvrent la possibilité de participer à la démocratie bourgeoise, car celle-ci est extrêmement limitée, qu’elle est fonctionnelle à sa domination et que ce n’est pas en elle que se concrétiseront des possibilités de changement radical des rapports de domination et d’oppression. Dans le contexte actuel, nous réaffirmons que la construction d’un autre monde est possible, par l’élimination du capitalisme et de l’État, qui sont les responsables de la principale guerre livrée contre le peuple : celle de la faim, de l’exploitation et de la dépossession des biens communs.

Ce fut sans aucun doute un jour historique, mais il y a encore beaucoup à faire pour qu’à travers la force organisée et mobilisée de notre peuple nous puissions construire une vie plus juste et plus libre.

Grupo Libertario Via Libre, 24 juin 2016, Bogota

http://www.alternativelibertaire.org/?C ... et-noire-a



Colombie : un point de vue libertaire sur le « non » à l’accord de paix
L’accord historique sur la fin de la guerre civile, passé entre Bogota et la guérilla des FARC, est menacé par la victoire du « non » au référendum qui devait avaliser l’accord de paix. Commentaire et analyse du groupe libertaire Vía Libre, en direct de Colombie.
... http://www.alternativelibertaire.org/?C ... -du-Non-au
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Re: Colombie

Messagede bipbip » 18 Oct 2016, 01:30

Le Prix Nobel de la Paix à Santos: un outrage aux victimes des faux positifs*

Santos a finalement obtenu ce qu'il désirait tant : le Prix Nobel de la Paix. Bien sûr, la date de la signature de l'accord de paix à Carthagène le 26 septembre avait été fixée pour coïncider, comme par hasard, avec la nomination. C'est que Santos ne fait rien au hasard, et une fois encore, comme pour sa réélection, les FARC-EP l'ont aidé à réaliser un rêve.

Non pas le rêve de la paix en Colombie, mais son rêve personnel, auquel toutes ses actions sont subordonnées, même des détails minimes comme le choix des dates pour les moments clés du processus de paix. Malheureusement pour elles, Santos ne las a même pas reconnues, sauf en passant et de manière implicite dans la cérémonie. À quoi bon , si ce prix vise à nouveau à démontrer que la paix en train d'être construite est la paix de Santos et que les insurgé sont les méchants, la couleuvre à avaler**, mais pour lesquels il ne peut y avoir aucune sorte de reconnaissance.

Ceux qui prétendent encore que c'est une paix sans vainqueurs ni vaincus, une paix entre deux parties égales, équivalentes, où règne le bilatéralisme, etc. ont soit raté quelque chose soit n'ont rien compris. La communauté internationale fait partie de ce récit qui est en train de se forger pour l'après-conflit: Santos est traité avec le respect qu'ont les enfants au cirque pour le dompteur de lions. C'est ce qu'est Santos : mi-dompteur, mi-pacificateur. Dans ses phases les plus bienveillantes, il aime à se présenter comme le père du fils prodigue qui accepte le retour à la société bourgeoise son fils rebelle. La déclaration du comité Nobel donne l'impression que Santos a réussi comme un magicien de foire à amener les FARC-EP à s'asseoir pour parler de paix. Donc, le prix est pour lui seul et pour personne d'autre.

Sa vanité et son ego doivent être au zénith et il doit être en train rêver qu'il ne lui reste qu' une chose pour accomplir tous ses objectifs dans la vie. Entrer dans le panthéon des héros nationaux, aux côtés de Bolivar, Santander, Núñez et Reyes, en tant que président de la paix en Colombie. Un de ces héros polyvalents qui sont positionnés au-delà du bien et du mal, de la droite et de la gauche, comme référence pour toute la nation. Mais son impopularité en Colombie l'empêche pour l'instant d'accéder à cette distinction. En attendant, le voilà au panthéon des personnes célèbres pour la communauté internationale (qui, sans aucun doute, l'aime plus que les Colombiens).

Il devient ainsi le deuxième Colombien à remporter un prix Nobel après Garcia Marquez, qui, lui, l'avait bien mérité. Il rejoint d'autres personnages honorés par l'Académie Nobel pour leurs services supposés à la paix mondiale. Parmi eux les présidents des USA Theodore Roosevelt (oui, le même qui a arraché le Panama à la Colombie et a inauguré la «diplomatie de la canonnière»), Barack Obama (le même qui a renforcé les programmes nucléaires, qui a activement été derrière les guerres en Syrie et en Libye, qui a renforcé les troupes en Afghanistan et qui, comme premier président noir, a présidé l'administration sous laquelle il y a eu le plus de violence contre les noirs au cours des dernières décennies). Sans oublier l'éminent diplomate US Henry Kissinger, l'un des idéologues de la politique d'extermination au Vietnam. Ainsi, Santos rejoint ces Nobel de la paix dont les mains sont bien tachées de sang.

Une chose est de reconnaître que Santos-à partir de sa perspective égoïste et des intérêts corporatifs du secteur oligarchique qu'il représente, intéressé à approfondir l'investissement dans les territoires- a ouvert les négociations avec les FARC-EP. Une autre chose est d'oublier que Santos était le ministre étoile de la Défense d'Uribe quand éclatèrent les scandales des écoutes téléphoniques et de la parapolitique***. Oublier que ce fut lui qui ordonna le bombardement du territoire équatorien en 2008, lui qui, dans sa campagne, se vantait d'être fier que la Colombie soit considérée comme l'Israël de l'Amérique latine et lui qui, en tant que président, a pleuré de joie quand il a assassiné traîtreusement le commandant des FARC-EP Alfonso Cano, alors sans défense, et en train de négocier l'ouverture des négociations,. Un crime odieux qui a compromis la possibilité de faire avancer le processus de paix.

Mais le pire crime dont il a été directement responsable a été l'assassinat lâche et pervers de milliers de jeunes Colombiens dans le scandale de ce qu'on a appeléles «faux positifs»*. Ce fut lui qui imposa à la soldatesque le sinistre comptage des morts comme preuve de leurs «succès» et qui est directement responsable de l'enlèvement et de l'assassinat de ces jeunes, puis de la chaîne de mensonges utilisés pour justifier ces morts, entravant à la justice dans des milliers de cas. Je ne pense pas que ce Nobel, célébré par tout le pays politique, soit un objet de célébration pour les mères de Soacha et les milliers de personnes qui pleurent la mort d'un être cher dans ce scandale et que Santos a systématiquement ignorées.

Alors que les médias n'ont mis l'accent que sur le discours de Timochenko à Cartagena quand il a demandé pardon, Santos n'éprouve le besoin de demander pardon à personne, pas même aux victimes de ce crime contre l'humanité dont il est directement responsable. Ici, il n'y a pas de bilatéralisme et toutes les institutions cherchent à renforcer cette image que l'insurrection a été vaincue militairement (d'où la panique des Kfir**** et les déclarations grandiloquentes des généraux), politiquement (on impute exclusivement et à tort la victoire du NON au référendum à un rejet des FARC-EP) et moralement (ce sont elles qui doivent demander pardon, et personne d'autre). Le Prix Nobel de la Paix achève la quadrature du cercle, comme on dit. Ceci est le triomphe de Santos, la paix de Santos, qui a réussi à pacifier l'une des "guérillas les plus sanguinaires du monde", comme les définit le journal Semana [1].

Santos a déclaré que cette victoire est celle de toutes les victimes, dont il parle neutralement, comme s'il n'avait rien à voir avec tout çà. Je recommande Santos d'avoir un acte d'humilité dans sa vie, en allant à Soacha visiter ces mères qu'il a rejetées et que ses gardes du corps ont chassées de leurs cérémonies, et demander pardon à travers elles, à toutesles victimes de faux positifs. Qu'il rende visite à des femmes comme Alfamir Castillo, dont le fils a été tué dans un faux positif, et qui a été déplacée et exilée non pas une mais plusieurs fois, à cause de ses demandes de justice. Et tant qu'à faire, vu qu'ils bassinent les FARC-EP pour qu'elles déclarent leurs avoirs et indemnisent les victimes, veiller à ce que les 850.000 euros qu'il va recevoir avec le prix, soient consacrés à indemniser les victimes de faux positifs. Elles, à la différence de Santos qui appartient à l'une des familles de l'aristocratie la plus rance, elles en ont vraiment besoin. C'est que l'oligarchie colombienne fait preuve de mesquinerie même pour cela: l'argent pour les victimes, elle le prend dans les poches des contribuables. Autrement dit, des pauvres eux-mêmes.

Quelle insulte que ce Nobel pour les victimes en Colombie, en particulier celles des faux positifs, comme pour les milliers de personnes qui ont risqué leur vie pour exiger une solution négociée au conflit quand Santos répétait les mantras de la sécurité démocratique. Encore une fois, il est clair que la popularité de Santos est inversement proportionnelle à l'étranger et en Colombie. Plus on l'applaudit à l'extérieur, et plus il est impopulaire dans son propre pays.


José Antonio Gutiérrez D.
07/10/16


NdA

[1] http://www.semana.com/nacion/articulo/f ... arc/495636


NdT

* Le scandale des faux positifs est le nom donné aux révélations qui, fin 2008, ont impliqué des membres de l'armée nationale colombienne dans des assassinats de civils innocents, dans le but de les faire passer pour des guérilleros morts au combat dans le cadre du conflit armé qui affecte la Colombie. Ces assassinats avaient pour objectif d'améliorer les résultats des brigades de combat. Pour en savoir plus

**Allusion aux couleuvres (en espagnol sapos, crapauds) à avaler dans les Accords de paix, selon la droite colombienne, qui n'a pas accepté les "avantages" accordés aux FARC-EP dans ces accords.

***Le scandale de la parapolitique a éclaté en 2006 après la réélection du président Álvaro Uribe. Une série de révélations de presse, d'arrestations et de décisions de justice ont révélé les liens étroits entre les groupes paramilitaires d'extrême-droite, liés aux trafiquants de drogue et accusés de divers massacres, les services secrets et des politiciens d'envergure, parfois très proches du président Uribe. Ce scandale a abouti à l'arrestation de sénateurs proches de lui (Alvaro García, Jairo Merlano et Erick Morris) puis à celle d'un ancien chef des services de renseignement, le Département administratif de sécurité (DAS), Jorge Noguera. 64 congressistes (soit le quart du Congrès) ont été identifiés par la Cour suprême de justice dans ce scandale, dont 32 sont aujourd'hui en détention.

****Kfir : les avions de chasse israéliens de l'aviation militaire colombienne qui ont survolé Cartagena pendant toute la cérémonie de signature des accords de paix. Ces fameux Kfir, copies pirates des Mirages français, concoctées par un autre prix Nobel de la Paix, le défunt Shimon Peres.

Related Link: http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=19083

http://www.anarkismo.net/article/29676
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Re: Colombie

Messagede Béatrice » 26 Oct 2016, 09:14

mercredi 26 octobre 2016 à MARSEILLE à 19 h

Manifesten, 59 rue Thiers, 13001

collectif Bejuco
soirée Colombie à Manifesten

Depuis décembre 2014, dans le Nord du Cauca (Colombie) des communautés Nasa se sont relancées dans la "libération de la Terre Mère", processus de récupération et d’occupation des terres spoliées par les multinationales de la canne à sucre. Nous sommes quelques unEs à avoir suivi cette lutte acharnée contre le capitalisme et ses agro-industriels, la répression de l’État et la colonisation de leurs modes de vie... et à être revenuEs avec l’idée de tisser des liens, de faire pousser des bejucos entre leurs luttes et les nôtres ainsi que de les soutenir depuis là où nous nous trouvons en diffusant de l’information, en organisant des soirées de soutien, entre autres. Le collectif Bejuco naît donc de cette initiative et est actif sur la ville de Marseille et dans la région.
La lutte pour la Libération de la Terre Mère c’est aussi une lutte menée par la base (les communautés Indigènes, mais aussi ceux et celles qui se joignent à elles), qui privilégient l’autonomie des communautés (par une organisation en assemblées), refusent la propriété privée et pratiquent l’action directe (par l’occupation). Récupérer la terre pour la cultiver y vivre et la faire vivre de manière collective est au cœur de la mobilisation des communautés. Mettre dehors ceux qui pillent les terres et les ruinent en est la condition.

Image

En tant que collectif nous nous retrouvons aussi dans ces principes, ce qui nous amène à penser que la richesse de cette expérience est précieuse pour un soutien mutuel dans nos luttes ici et là-bas.

19h - Apéro et bouffe de soutien à la libération de la Terre-Mère.
20h30 : Projection de deux documentaires en présence de la réalisatrice
Image
La fronde Nasa (Tierras tomadas)[/b], 41 min., avril 2015, vostfr

Image
Documentaire Colombie : La Fronde Nasa (Tierras Tomadas) trailer fr

Décembre 2014, en Colombie, les Indigènes Nasa, fatiguéEs d’attendre la mise en application d’accords signés par le gouvernement, décidèrent en assemblée communautaire par l’action directe de libérer les terres de leurs ancêtres, exploitées par l’un des hommes les plus riches du pays.
Malgré les menaces de paramilitaires (extrême droite), les communautés affrontent les anti-émeutes et autres mercenaires pour pouvoir semer les terres.
Image


Au-delà de la sécheresse (Detrás de la sequía del Casanare)
, 21 min., juillet 2014, vostfr
Durant l’été colombien de 2014, une sécheresse a frappé le département du Casanare. Alors que les médias ne parlent que de réchauffement climatique, les autochtones et les paysanNEs dénoncent les compagnies pétrolières massivement présentes. Mais la tragédie nous mène encore plus loin.
Illes sont des centaines, leaders ou syndicalistes à avoir été assassinéEs par des paramilitaires et militaires payés par les compagnies pétrolières, et des milliers à avoir été déplacés...

P.-S.

pour toute question : bejuco chez riseup.net
et pour en savoir plus lire la brochure Paroles de ColombienNEs https://infokiosques.net/spip.php?a...
et différents articles écrits ou traduits sur Numéro Zéro http://lenumerozero.lautre.net/spip.php ... e=colombie
« Simple, forte, aimant l'art et l'idéal, brave et libre aussi, la femme de demain ne voudra ni dominer, ni être dominée. »
Louise Michel
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Re: Colombie

Messagede bipbip » 26 Déc 2016, 13:53

Colombie : Affrontements à l’université de Tolima

Une série de mesures d’austérité et un processus de restructuration administrative approuvés par le Conseil de l’université de Tolima a provoqué une violente opposition de la part des étudiants. Des manifestants masqués ont jetés des pierres et des engins explosifs artisanaux ("pipe-bombs") contre les forces anti-émeute (ESMAD) de la police nationale colombienne qui sont intervenues brutalement : cinq manifestants ont été blessés dans les affrontements mais aucune arrestation n’a été signalée.

http://www.secoursrouge.org/Colombie-Af ... -de-Tolima
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Re: Colombie

Messagede bipbip » 19 Jan 2017, 17:22

Medellín (Colombie): une opération d’expulsion mise en échec par les habitant-e-s d’un quartier pauvre de Bello

À Bello, en banlieue nord de Medellín, le jeudi 12 janvier 2017, selon divers médias mainstream colombiens, huit personnes ont été blessées par la police lors d’une opération d’expulsion de logements squattés visant environ 175 familles dans le quartier de Nueva Jerusalén (et trois flics auraient été blessés).

La police n’a pas pu effectuer son sale boulot dans le calme: des habitant-e-s du quartier ne se sont pas laissé faire et des affrontements ont eu lieu. Cette résistance n’a pas été vaine puisqu’elle a permis d’annuler la journée d’opération d’expulsion (surtout que l’expulsion devait être suivie de la démolition des logements expulsés).

Sur les 175 familles menacées (depuis quatre ans pour la plupart), 24 auraient signé un accord avec les autorités locales pour partir d’elles-mêmes.

Ce jour-là, malgré les grenades lacrymogènes, les flashballs et les coups de matraque, aucun logement n’a été expulsé. Selon le général Óscar Antonio Gómez Heredia lui-même, commandant de la Policía Metropolitana del Valle de Aburrá, l’opération prévue n’a pas pu avoir lieu, à cause de « la résistance d’environ 2 000 personnes qui ont empêché l’expulsion des familles ».

Mais les jours suivants, les flics sont revenus. Et le lundi 16 janvier, cinquième jour consécutif à essayer d’expulser une partie des logements visés par l’opération, les flics étaient plus nombreux et déterminés, avec cette fois, en plus des effectifs de police habituels: les flics anti-émeute de l’Esmad et les Carabineros, avec canon à eau et hélicoptère !

Des affrontements ont eu lieu à nouveau, faisant une vingtaine de blessé-e-s parmi les habitant-e-s du quartier. Mais cette fois encore, aucun logement n’a été expulsé, les flics ne pouvant que se contenter de déblayer certains accès des barricades les empêchant d’avancer.

... https://fr.squat.net/2017/01/18/medelli ... -de-bello/
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Re: Colombie

Messagede bipbip » 01 Avr 2017, 15:01

Colombie : Incidents à l’Université Nationale de Bogota

Des étudiants de l’Université nationale ont manifestés à environ 16h30 jeudi à Bogota. ils sont sortis du campus et bloqué les rues 26 et 30 qui passent devant l’université. Ils protestaient suite à l’annonce, par l’administration du district, de l’augmentation des tarifs du TransMilenio, le système de transport en commun de Bogota (un réseau de bus roulant le plus souvent est en site propre). Les forces anti-émeutes (ESMAD) sont intervenues et ont essuyé des jets de pierres et de bombes artisanales de la part de manifestants masqués.

https://secoursrouge.org/Colombie-Incid ... -de-Bogota
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Re: Colombie

Messagede Pïérô » 01 Juin 2017, 14:00

La Colombie en ébullition contre le paramilitarisme et l’État

Buenaventura, la ville avec le plus grand port de Colombie, est en grève civile depuis le 16 mai. Les 400 000 habitant.es ont massivement pris la rue pour réclamer une vie digne, le respect de la population afro, ainsi que le droit à l’éducation et à la santé. Ils et elles se mobilisent par une grève, des blocus et des manifestations pacifiques. La police anti-émeute et l’armée répriment systématiquement leur protestation. Jusqu’à aujourd’hui, 6 personnes sont mortes, il y a des centaines de blessé.es, quelques disparitions et une dizaine de judicialisations. Ils et elles ont besoin de nourriture et d’eau potable.

... https://mars-infos.org/la-colombie-en-e ... ontre-2394
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Re: Colombie

Messagede bipbip » 04 Aoû 2017, 09:28

Colombie : Affrontements entre la police et les mineurs grévistes

Des affrontements sérieux ont opposés hier les mineurs en grève depuis 12 jours à la police anti-émeute (ESMAD) dans la ville de Segovia, au nord-est du pays. Les mineurs avaient établi des barrages. Les affrontements ont causés d’importants dommages dans les infrastructures et le transport et la ville connait aujourd’hui des problèmes d’approvisionnement d’eau en raison des dommages causés au système d’adduction. 14 personnes ont été blessées. Les ESMAD se sont signalé une fois de plus par leur brutalité, attaquant la maison médicale, les médecins et les infirmières, et lançant des gaz lacrymogènes dans l’hôpital. 300 militaires ont été envoyés dans la ville pour maintenir l’ordre. D’autres affrontements ont eu lieu à Remedios.

https://secoursrouge.org/Colombie-Affro ... -grevistes
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