Italie

Re: Italie

Messagede ivo » 21 Fév 2013, 20:31

avant les legislatives de ce w.end, italie suite:

...
Cette année, le revenu annuel des Italiens sera de 17.000 euros, soit au même niveau qu'en 1986... la pauvreté a doublé , la classe moyenne a disparu ...
...
l'évasion fiscale représenterait pas moins de 120 milliards d'euros par an, soit l'équivalent de deux plans de rigueur.
...
"N'oubliez jamais que la gauche a ses racines dans l'idéologie communiste, cruelle, elle n'a jamais changé, ce sont les idées les plus inhumaines de l'histoire de l'homme" Berlusconi
...
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Re: Italie

Messagede Nyark nyark » 21 Fév 2013, 23:21

Le mouvement 5 étoiles anar ? Faut le dire vite... même si certaines propositions sont réellement intéressantes et peuvent, effectivement se rapprocher des idées libertaires. Mais en se présentant aux élections quand même...

http://fr.wikipedia.org/wiki/Mouvement_5_%C3%A9toiles
http://www.monde-diplomatique.fr/2012/09/LAUDANI/48139
http://blogs.rue89.com/storitalia/2012/ ... tis-227455
La religion est la forme la plus achevée du mépris (Raoul Vaneigem)
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Re: Italie

Messagede ivo » 22 Fév 2013, 09:16

ITALIE : Cette génération transparente dont on ne parle pas
http://www.presseurop.eu/fr/content/art ... -parle-pas
Les moins de 30 ans n’ont jamais été aussi précaires. Ce sont aussi les grands oubliés de la campagne électorale pour les législatives des 24 et 25 février.

Beppe Severgnini

Personne ne pourra accuser le futur gouvernement de ne pas avoir tenu ses promesses envers les jeunes Italiens, pour la bonne et simple raison qu’il n’en aura fait aucune. Les nouveaux électeurs sont pour l’instant les grands exclus de la campagne électorale. La politique s’apparente à une discothèque gardée par des gorilles qui leur barrent le passage.

Les cinq coalitions en lice semblent tout droit sorties de Gangnam Style : elles s’agitent, gesticulent, se déhanchent, se bousculent pour attirer les feux des projecteurs. Les jeunes Italiens les contemplent à travers la petite lucarne et laissent des commentaires navrés sur les réseaux sociaux. La tentation de l’abstention est forte, mais ce serait faire le jeu des détracteurs de la politique qui n’attendent que ça.

Le monde politique ne réagit pas

Les réseaux sociaux traditionnels se délitent progressivement. Les familles ont épuisé leurs réserves de patience et d’argent. Les boutiques de rachat d’or, le marché immobilier et l’évolution de la consommation de biens durables en témoignent. Le taux de chômage des jeunes actifs (15-24 ans) atteint 37 %, un record depuis 1992. Et il s’agit d’une moyenne nationale. Imaginez dans quel état se trouve l’Italie du Sud. En dix ans, le pourcentage des diplômés italiens partis chercher fortune à l’étranger est passé de 11 à 28 %.

Face à des phénomènes de cette ampleur, on serait en droit d’attendre une réaction du monde politique ; qu’il s’interroge, prenne des décisions, élabore des stratégies précises et des mesures concrètes. Aucun pays ne peut décemment se permettre de sacrifier une génération entière. Attente vaine : nos candidats s’écharpent sur les impôts et les retraites. Ils s’adressent uniquement à ceux qui ont du travail, ou en ont eu un jour. A croire que les autres, ceux qui risquent de ne jamais en trouver, comptent pour du beurre. La génération des moins de trente ans est en train de devenir transparente. La frustration pourrait, à force, engendrer de la colère, avec des conséquences dramatiques. Les signes avant-coureurs ne manquent pas.

La boulimie télévisuelle des vétérans de la politique – Silvio Berlusconi, Mario Monti, Pier Luigi Bersani (PD, Parti démocrate, gauche) – risque de tourner à la provocation. Les passages à la télé d’Antonio Ingroia (juge antimafia à la tête de la liste Révolution civique, à gauche du PD) virent à la foire d’empoigne ; loin des écrans, Beppe Grillo (Mouvement 5 étoiles) ne fait pas mieux. Comme un air de déjà-vu et de déjà-entendu. L’Italie politique de 2013 ressemble à la petite ville d’Un jour sans fin où, chaque matin, le protagoniste, joué par Bill Murray, est condamné à revivre la même journée.

Ne pas brocarder les pilotes de demain

Les ardeurs jeunistes du gouvernement Monti se sont limitées à la réintroduction de l’apprentissage et à un “Agenda numérique” [mesures en faveur de l’innovation et de la numérisation des données administratives] difficile à mettre en œuvre. Le Mouvement 5 étoiles propose “une indemnité chômage garantie” sans s’étendre sur son financement. La droite, qui évite le sujet, a banni les jeunes de ses listes pour faire de la place à la garde prétorienne du chef. La gauche, bien qu’elle présente quelques nouvelles têtes, ne propose aucune mesure radicale touchant ses jeunes concitoyens. Le prêt d’honneur évoqué par Anna Finocchiaro [ancienne ministre de l’Egalité des chances] n’est qu’un emplâtre sur une jambe de bois, alors que nous avons besoin de flexibilité à l’embauche et au licenciement.

Si nous voulons une autorité nouvelle et vigoureuse à la barre de l’Italie, ne brocardons pas les pilotes de demain : ils nous laisseront sur le bord de la route, et ils auront raison. Surtout, ne faisons pas semblant de vouloir les aider, alors que nous ne sommes prêts à aucune concession.
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Re: Italie

Messagede ivo » 23 Fév 2013, 09:50

Italie : les marchés financiers inquiets des résultats des législatives
http://www.rfi.fr/economie/20130223-ita ... coni-monti
Les élections législatives et régionales italiennes se tiendront les 24 et 25 février 2013. Après une campagne émaillée par de multiples scandales, les marchés financiers sont inquiets quant aux résultats, notamment à Milan, le poumon économique italien.

Malgré le froid et la neige la semaine de la mode bat son plein à Milan, l’ambiance festive, le luxe et les décorations somptueuses des magasins dans le centre de la capitale économique italienne ne calme pas l’inquiétude des entrepreneurs et des banquiers.

« Les marchés financiers craignent qu’à la sortie des urnes il n’y ait pas de majorité, explique George Bouboulis, trader sur les marchés financiers à Milan, et la peur c’est que les taux d’intérêt remontent très fortement ».

Multiples affaires de corruption, annonce de pertes abyssales pour une des plus grandes banques italiennes, pots-de-vin versées par Finmeccanica pour vendre de hélicoptères en Inde expliquent aussi la morosité et le pessimisme ambiant des grandes entreprises italiennes très en retrait dans cette campagne.

« Toujours une certaine influence »

« Les récentes arrestations dans les milieux financiers très certainement diminuent leur influence, analyse George Bouboulis, par contre, il est certain qu’en partie, ils financent les campagnes électorales et que par conséquent, en coulisses, ils ont toujours quand même une certaine influence ».

Des milieux encore représentés par deux Milanais : l’homme d’affaires Silvio Berlusconi et l’économiste Mario Monti, toujours en lice.

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Re: Italie

Messagede ivo » 26 Fév 2013, 13:28

legislatives italiennes, résumé:
fr info
...
Berlusconi, le retour
Silvio Berlusconi était parti sous les huées en novembre 2011 et malgré des procès à répétition dont un pour prostitution de mineure, il a opéré une remontée spectaculaire en promettant d'abaisser les impôts et même de rembourser une taxe foncière impopulaire rétablie par Monti.
"C'est un résultat extraordinaire qui montre que ceux qui croyaient Berlusconi était fini devront y repenser." (Angelino Alfano, secrétaire général du parti du Cavaliere, le PDL)
Le Cavaliere dit réfléchir à un accord avec le centre gauche de Pier Luigi Bersani mais a écarté dans le même temps l'idée d'une alliance avec les centristes de Mario Monti, chef du gouvernement sortant, largement désavoué par les électeurs lors des scrutins de dimanche et lundi.
...
Beppe Grillo et son Mouvement 5 Etoiles (M5S)
Le comique reconverti a su séduire en surfant sur le rejet de la classe politique, la colère contre l'austérité, la défiance à l'égard de l'Europe.
Catalyseur du malaise social dans un pays en pleine récession économique (-2,2% en 2012), il a pris des voix aussi bien à la droite qu'à la gauche avec un programme jugé "populiste" par ses adversaires : fin du financement public des partis politiques, revenu minimum de 1.000 euros et référendum sur l'euro.
Selon les résultats officiels, il obtient aux alentours de 24-25% dans chacune des deux chambres. Il devient ainsi la troisième force politique du pays.
...
L'inquiétude des bourses
Les principales Bourses européennes ont ouvert en forte baisse mardi en réaction aux résultats des élections italiennes qui menacent de relancer la crise de la dette en zone euro.
En matinée, à Paris, l'indice CAC 40 abandonne 2,41%, à Francfort, le Dax recule de 1,76% et à Londres, le FTSE perd 1,37%. Milan chute de 4,28% tandis que l'indice paneuropéen EuroStoxx 50 recule de 2,43%.
Le ministre français de l'Économie, Pierre Moscovici, a voulu cependant se montrer rassurant : "Le vote italien est une préoccupation sans doute mais l'Italie n'est pas un facteur de risque pour la zone euro. Son économie est solide", a-t-il déclaré.
José Manuel Garcia-Margallo, le ministre espagnol des Affaires étrangères ne partage pas son avis et exprime la "préoccupation extrême" de Madrid face à l'impasse politique issue des élections législatives italiennes, et a prévenu que l'ensemble de la zone euro pourrait s'en trouver affectée.

...
Que faire ?
Le pays semble ingouvernable, politiquement mais aussi techniquement avec peu d'issues fondées sur des alliances presque impraticables et numériquement insuffisantes. Une solution semble s'offrir aux Italiens : retourner voter, soit pour tout le Parlement soit seulement au Sénat.

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...
Une distance politique devrait donc se créer et les marchés financiers pourraient sanctionner cette Europe qui tarde à se réformer. De bien mauvaise augure, notamment pour les pays et les banques qui ont acheté de la dette italienne. N'oublions pas que BNP PARIBAS contrôle 100% de la Banca Nazionale de Lavoro. Situation très compliquée ce matin... y compris pour Mario Monti dont la mue d'économiste en homme politique en échoué. Il vient de voir s'envoler tout espoir de succéder à Herman van Rumpuy à la tête de l'Europe.
...
En Italie, ce qui frappe, c'est le rejet du politique qu'il prenne la forme d'un gouvernement de techniciens comme c'est le cas depuis un an, ou qu'il prenne à l'inverse la forme d'un succès du populisme façon Berlusconi ou Beppe Grillo
... c'est une maladie à méditer bien-au delà des frontières italiennes, une maladie générale d'aveuglement dont souffrent en réalité toutes les démocraties industrielles avancées.
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commentaires:
L'Europe des marchands est en train de mourir.Seul un état fédéral fort peut donner un espoir aux peuples.Sinon c'est le retour aux années 30.

Goldman Sachs perd les élections en italie; c'est pour cette raison que les "marchés" s'inquiètent... En effet Mario Monti est un ex consultant pour Goldman Sachs. L'avis du peuple souverain qui ne vote pas "correctement" et on parle déjà de le faire re-voter... Démo quoi ? oui c'est vrai démocratie.

Le peuple montre son raz le bol de la classe politique corrompue et aux ordres des multinationales ? C'est "le chaos", le pays "ingouvernable"... et cerise sur le gâteau, on parle de revoter ?! Mais qu'est-ce donc que ce journalisme ?! C'est vrai que ce même "journalisme" vendu aux intérêts des dirigeants et non des peuples censure farouchement les posts sur France Info dès qu'ils remettent trop en cause le système...

"Revoter? " : J'espère que non car cela serait un mauvais coup porté à la démocratie (déjà bien mise à mal en Europe (Irlande et France avec les référendums sur les statuts européens, pour ne citer que ces 2 exemples). Il faut laisser aux Italiens le soin de constituer un gouvernement (pour les sceptiques et les pessimistes: ne vous inquiétez pas, ils y arriveront!) et ce n'est que après quelques mois d'activité que l'on pourra, peut-être, envisager une dissolution. En conclusion, les Italiens ont voté en toute démocratie, il faut respecter leurs choix et ne pas réclamer un nouveau vote sous le prétexte incroyable qu'ils auraient mal voté!!

....
la longue agonie de la "sociale democratie", boulevard du fascisme ...
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Re: Italie

Messagede ivo » 27 Fév 2013, 08:58

Italie: les démocrates veulent une alliance, Grillo se fait attendre
...
Si la plupart sont inquiets, d'autres ne cachent pas leur satisfaction : «C’est une révolution douce, il ne s’agit pas d’aller dans la rue tout casser, se taper dessus, menacer les gens mais d’un changement en douceur (…) Jetons dehors les membres du gouvernement qui volent et s’amusent du matin au soir!»
...
Mario Monti, dont le rassemblement centriste n’a obtenu que 45 sièges à la Chambre des députés et 18 au Sénat, a convoqué ce mardi de toute urgence une réunion au siège du gouvernement, le palais Chigi, en présence des ministres sortants de l’Economie et des Affaires européennes, ainsi que du gouverneur de la Banque d’Italie, Ignacio Visco, ce qui est tout à fait inhabituel.
Mais rien n’a filtré de cette réunion où il devait être question de l’effondrement de la bourse italienne et de la remontée du spread (c’est-à-dire l’écart de taux d’intérêt entre l’Allemagne et l’Italie).
Parmi les mesures qui ont été prises, on sait seulement que la Consob, le gendarme de la Bourse italienne, a interdit jusqu’à ce mercredi compris, les ventes à découvert de titres de la banque Intesa Sanpaolo, première banque italienne.

...

>>>
http://www.rfi.fr/europe/20130226-itali ... o-alliance
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Re: Italie

Messagede ivo » 27 Fév 2013, 10:17

Beppe Grillo, le vote de “rébellion” de la jeunesse italienne
Dans une société italienne où la crise étouffe les projets d’avenir, où les scandales de corruption n’en finissent pas d’amocher la confiance envers les élus, les jeunes ont semble-t-il contribué au succès de la contestation menée par Beppe Grillo. Le désormais célèbre bloggeur italien, fort de plus de 25% des suffrages exprimés à la chambre des députés et de presque 24% au Sénat (où les moins de 25 ans ne peuvent pas voter) a réussi à séduire un large panel d’électeurs, mais surtout, il a caracolé en tête chez les plus jeunes. Un sondage réalisé peu avant l’élection notait ainsi que plus de 30% des 18-25 ans voulaient voter pour le leader du mouvement Cinq étoiles.

>>>
http://www.lesinrocks.com/2013/02/26/ac ... -11366103/
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Re: Italie

Messagede ivo » 27 Fév 2013, 12:42

Italie : le retour du populisme de gauche, enfin
http://blogs.rue89.com/yeti-voyageur/20 ... fin-229752
Beppe Grillo aura réussi en Italie, ce que les électeurs « utiles » n’ont pas encore permis à Jean-Luc Mélenchon ou à Alexis Tsipras de faire dans leurs pays respectifs.

Face à la coalition de droite de Berlusconi et à la coalition de centre gauche de Barsini, son parti Mouvement 5 étoiles (M5S) réussit le tour de force de devenir le premier parti d’Italie. Au grand dam des antipopulistes primaires.

Les adeptes de ce dernier clan vont pourtant devoir ravaler leurs cris d’orfraie et se faire une raison. Oui, c’est une chose fort remarquable et appréciable que le M5S soit un parti populiste. De gauche.

Populisme (du latin « populus », peuple) : « Discours politique favorable aux classes défavorisées, et souvent hostile aux élites. » (Wiktionnaire)

Chasses et privilèges gardés

Les élites, surtout lorsqu’elles traversent des périodes de tourmente, ont toujours éprouvé un sombre ressentiment à l’égard de tout ce qu’elles assimilent au populaire. Qu’on en juge au dédain qui entoure le mot « plèbe » (du latin « plebis », classe populaire), sans même aller jusqu’à parler du « vulgaire » (du latin « vulgus », la foule).


Nos élites (et les fidèles serviteurs qui aboient dans leur ombre) ont transformé des mots comme « populistes » en mots-couperets censés disqualifier d’avance tous ceux qui s’en réclament... et menacent leur pré-carré d’élites. On y côtoie pêle-mêle les termes infamants de « démagogue » ou de « complotiste ». On y distribue à la pelle des points Godwin pour discréditer de gênantes comparaisons.

Bref, au bout du compte, il s’agit ni plus, ni moins que de baliser le domaine du respectable et de l’admissible (le leur), dans lequel ceux-là s’adonneront au doux théâtre de la démocratie entre gens bien (et de biens), en rejetant d’avance les trublions perturbateurs du commun.

D’ailleurs, que la tempête se lève et les joueurs d’importance cessent instantanément leur joute de façade pour se regrouper en coalition d’intérêts bien compris. Ainsi en Grèce, de la Démocratie chrétienne (droite) et du Pasok (socialiste).

Amalgame désespéré

On remarquera que nos antipopulistes primaires, juchés sur leur branche de plus en plus vacillante, amalgame sans nuance le populisme de gauche (Grillo, Mélenchon) et le populisme de droite (Berlusconi, Le Pen). En ligne de mire des deux populismes, le peuple, mais non, pas pour les mêmes raisons, ce n’est pas vrai !


Amalgame finalement assez désespéré parce que les gens commencent précisément à ne plus être dupes. En Italie, les électeurs de gauche ont été finalement 25,5% à se foutre des rodomontades de nos bras cassés et des injonctions des officines de sondage qui pensaient maintenir l’importun en deçà du cap des 20%.

En dehors de menacer les intérêts d’une coterie de privilégiés, qu’est-ce qui fait qu’un populisme de gauche puisse être dangereux ? Son absence de programme. Il paraîtrait que celui du signor Grillo ait été un peu plus sommaire que les projets du Front de Gauche ou de Syriza.

Toujours les mêmes grosses ficelles

Mais enfin, on y trouve de mesures essentielles comme ce revenu d’existence fixé à 1 000 euros par mois. Irréaliste et populiste, braille notre gratin qui ne s’émeut guère quand les saints patrons augmentent annuellement leurs revenus déjà obscènes de 30% par an.


Toujours les mêmes grosses ficelles faisandées ! N’y a-il pas assez de pâtes en Italie pour nourrir toute la population ? Assez de toits pour protéger le menu fretin du soleil. Non, disent nos oligarques, ce qui manque, c’est « les moyens ». Entendez, le pognon.

Eh bien, si l’argent manque, dit le populiste Grillo, on va aller se le chercher là où les voleurs l’ont planqué. En passant à la nouvelle lire et en enterrant leur euro de malheur.

Rupture bête et brutale

Ce que marque l’émergence d’un populisme de gauche, c’est la rupture bête et brutale des citoyens avec ceux qui prétendaient garantir leurs intérêts et qui ne parviennent même plus à masquer leurs collusions avec la finance en folie. Ah, la claque sur la figure de l’austérité personnifiée par le technocrate Monti (10,5%) ! Ah, la gifle à l’Union européenne et à sa triste Commission !

On renonce à demander en pure perte à ses castrateurs de vraie vie de revenir à la raison, de respecter leurs promesses dont on sait désormais qu’ils ne le feront jamais. On les vire et on se débrouille soi-même.

Oui, c’est vrai, le chemin du populisme (de gauche, je précise encore) est semé d’embûches et de chausse-trappes. Mais bien moins que de rester engluer dans leur système malfaisant qui vous entraîne assurément vers le fond.

Voilà pourquoi l’émergence d’un populisme de gauche à la Beppe Grillo est chose bien réconfortante.
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Re: Italie

Messagede ivo » 27 Fév 2013, 13:21

>>>
CQFD >>> le figaro :

La montée du populisme se confirme en Europe
Les élections italiennes ont confirmé la montée, scrutin après scrutin, du populisme en Europe.

Plus d'un électeur italien sur deux a été séduit par Silvio Berlusconi, combattant «les diktats de l'Eu rope de Merkel», ou par Beppe Grillo, dénonçant les «élites proeuropéennes». De quoi donner des sueurs froides aux partis de gouvernement du Vieux Continent....


En Italie, seule une grande coalition peut éviter le chaos
Le chef de la gauche, Pier Luigi Bersani, hérite d'un Parlement ingouvernable. Son salut dépend de son adversaire Berlusconi ou du trublion Beppe Grillo.


L’Italie réveille la crise de la dette dans la zone euro
Les taux d’emprunt italiens sont au plus haut depuis trois mois, à 4,88% à 10 ans. Les Bourses européennes ont clôturé dans le rouge. L’euro chute à 1,30 dollar.
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Re: Italie

Messagede ivo » 27 Fév 2013, 13:41

>>>

"La colère italienne est une colère européenne"
L'Italie est entrée dans une crise politique à l'issue des élections générales des 24 et 25 février. Avec une Chambre des députés à gauche et un Sénat sans majorité, la troisième puissance économique européenne est plongée dans une impasse qui la rend ingouvernable et dont les effets se font déjà sentir sur les marchés.
Ces élections, marquées par le rejet de la classe politique, la colère contre l'austérité et la défiance à l'égard de l'Europe, sont-elles révélatrices d'une particularité politique et sociale de la Péninsule ? Ou, au contraire, ses voisins européens doivent-il s'en inquiéter ? Des chercheurs et des membres du Parti démocrate italien donnent leurs points de vue au Monde.fr.

Vous aussi, participez au débat en proposant votre contribution

>>>
http://www.lemonde.fr/idees/article/201 ... _3232.html
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Re: Italie

Messagede ivo » 28 Fév 2013, 11:31

Crise politique en Italie : quatre scénarios avant l'impasse totale
Les heures passent et l'impasse dans laquelle se dirige l'Italie se fait toujours plus certaine. Aux dernières nouvelles de ce qui se passe de l'autre côté des Alpes, le Mouvement 5 étoiles (M5S) a refusé l'alliance avec la gauche. Son leader Beppe Grillo a d'ailleurs déclaré que sa formation ne votera la confiance ni "au Parti démocrate (PD, gauche) ni à d'autres".

En revanche, il a répété que son mouvement, qui dispose de 109 députés et 54 sénateurs tous très courtisés en l'absence de majorité claire au Sénat, "votera les lois qui reflètent son programme, quel que soit celui qui les propose". Pas de quoi renforcer la stabilité du pays...

>>>
http://www.huffingtonpost.fr/2013/02/27 ... ref=france
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Re: Italie

Messagede ivo » 01 Mar 2013, 10:55

Image
Silvio B., grand arbitre de la situation
...
Quel sera le futur de l’Italie ? La situation reste incompréhensible entre :

*un président de la République favorable à une coalition droite, gauche et centre ;
*une gauche qui veut gouverner sans en avoir les moyens ;
*un Silvio Berlusconi qui attend, tel un loup dans sa tanière, l’improbable proposition de collaborer avec la gauche ;
*un Grillo qui, fidèle à ses promesses, refuse toute alliance et souhaite une discussion « point par point » concernant le programme du mouvement.

En attendant de résoudre le schmilblick électoral, tout le monde est sur le coup : les politologues, les journalistes, les politiques – déchus ou pas. C’est à qui dira son mot sur la question, interprétera le phénomène Grillo, fera son mea culpa... Pendant ce temps, les Italiens, eux, attendent la formation (salvatrice ?) d’un gouvernement.

Et le seul à tirer son épingle du jeu, pour l’instant, c’est Silvio B. Profitant de la confusion générale, le voilà qui s’est posé en grand arbitre de la situation, pour « le bien et l’équilibre du pays ». Pour le bien des électeurs italiens qui lui ont renouvelé leur confiance. Pour le bien aussi, de ceux qui ont hésité à lui donner et qui pourraient faire marche arrière en cas de retour au vote.
...

>>>
http://blogs.rue89.com/storitalia/2013/ ... oni-229762
[b]19 RÉACTIONS[/b]
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Re: Italie

Messagede Nyark nyark » 07 Mar 2013, 17:42

Une réaction très intéressante du collectif Wu Ming (groupe d'écrivains italiens, légèrement libertaires) :

LE MOUVEMENT 5 ÉTOILES A DÉFENDU LE SYSTÈME
Par Wu Ming, pour «Internazionale»

À présent que le «Mouvement 5 étoiles» (M5S) de Beppe Grillo semble avoir «raflé la mise» lors des élections, nous ne pensons pouvoir différer notre constat sur une absence, sur un manque que le mouvement de Grillo et Casaleggio [NDT: entrepreneur, éditeur et consultant en informatique, co-fondateur avec Grillo du M5S] représente et entretient à la fois. Le M5S entretient le manque de mouvements radicaux en Italie. Un espace vide existe, que le M5S occupe... pour le maintenir vide.

Malgré les apparences et les rhétoriques révolutionnaires, nous croyons que le M5S, ces dernières années, n'a été rien d'autre qu'un efficace défenseur de l'état des choses. Une force qui a tenu lieu de «bouchon» et stabilisé le système. Cette affirmation est certes contre-intuitive, elle paraît absurde si l'on se contente d'observer l'Italie, et, surtout, si l'on s'en tient à la première impression. Comment cela? Grillo, stabilisateur? Celui-là même qui veut «renvoyer à la maison la vieille politique»? Celui-là même qui s'apprête, comme tout le monde l'affirme, à rendre le pays ingouvernable?

Nous pensons que ces dernières années, Grillo, consciemment ou non, a garanti le bon fonctionnement du système.

Durant les trois dernières années, tandis que dans les autres pays euro-méditerranéens, et plus globalement en Occident, se développaient, parfois en se radicalisant, des mouvements incontestablement anti-austérité et antilibéralisme, rien de tout cela n'a eu lieu chez nous. Bien sûr, il y a eu des luttes importantes, mais elles sont restées confinées dans des territoires bien circonscrits, ou bien elles ont été très éphémères. Autant de feux de paille, mais aucune étincelle qui incendie la prairie, comme c'est arrivé ailleurs. Pas d'indignados chez nous; pas d'#Occupy; pas de «printemps» d'aucune sorte; pas de «Je lutte des classes» contre la réforme des retraites.

Nous n'avons pas eu de place Tahrir, non n'avons pas eu de Puerta del Sol, nous n'avons pas eu de place Syntagma. Nous n'avons pas combattu comme l'on a combattu – et comme l'on combat encore – ailleurs. Pourquoi?

Les raisons sont nombreuses, mais nous voudrions aujourd'hui en suggérer une seule. Peut-être pas la principale, mais nous lui accordons une importance certaine.

Chez nous, une grande part de l'«indignation» a été interceptée et organisée par Grillo et Casaleggio – deux riches sexagénaires issus de l'industrie du divertissement et du marketing – dans une franchise politico-entrepreneuriale, avec tout les copyright et trademark de rigueur, un «mouvement» étroitement contrôlé et mobilisé depuis un sommet qui récupère et recycle les revendications et mots d'ordre des mouvements sociaux, mais en les mêlant à une apologie du capitalisme «sain» et à des discours superficiels célébrant l'honnêteté de l'élu et de l'homme politique, dans un programme fourre-tout où coexistent des propositions libérales et antilibérales, centralisatrices et fédéralistes, libertaires et réactionnaires. Un programme passepartout, pillant ses idées ici et là, typique d'un mouvement de diversion.

Notez le bien: le M5S sépare le monde entre un «nous» et un «eux» bien différemment des mouvements sociaux cités plus haut.

Quand #Occupy avancent l'idée d'une séparation entre 1 et 99% de la société, ils se réfèrent à la distribution de la richesse, en pointant du doigt le cœur des inégalités: les 1% sont les multimillionnaires. S'ils l'avaient connu, #Occupy auraient aussi intégré Grillo à ces 1%. En Italie, Grillo fait partie des 1%.

Quand le mouvement espagnol reprend le cri des cacerolazos argentins «Que se vayan todos!», il ne se réfère pas seulement à la «caste» [NDT: celle des politiciens, entrepreneurs, «médiacrates» et autres privilégiés qui gouvernerait l'Italie et dont Grillo a fait sa cible première], et il n'ajoute pas implicitement: «... et prenons leurs places !»

Il revendique au contraire l'auto-organisation et l'autogestion sociale: essayons de faire le plus possible sans eux, inventons de nouvelles formes, dans les quartiers, sur les lieux de travail, dans les universités. Et par «nouvelles formes» nous n'entendons pas les sottises technolâtres des «grillistes», les montagnes de rhétorique qui donnent naissance à de petits rongeurs comme les «députaires» [NDT: primaires internes au M5S organisées afin que les membres du mouvement désignent eux-mêmes leurs candidats pour les élections législatives]: nous parlons de pratiques radicales, de se rassembler pour défendre les communautés d'exclus, d'empêcher physiquement les expulsions, les saisies, etc.

Parmi ceux qui «doivent s'en aller», les Espagnols incluraient Grillo et Casaleggio (inconcevable mouvement, dirigé par un millionnaire et une agence de publicité !), ainsi que ce Pizzarrotti, premier maire M5S élu dans une grande ville, Parme, où il gère l'austérité depuis des mois, ravalant l'une après l'autre ses ronflantes promesses électorales.

À présent que le «grillisme» entre au Parlement, choisi en dernier recours par des millions d'électeurs estimant à juste titre les autres offres politiques au mieux, irrecevables, au pire, répugnantes, une séquence s'achève et une nouvelle commence. L'unique façon pour parvenir à lire la séquence qui commence, c'est de comprendre ce qu'a été le rôle de Grillo et Casaleggio dans la séquence qui s'achève. Selon beaucoup, ils ont joué un rôle de pyromanes. Selon nous, ils se sont au contraire conduits comme des pompiers.

Un mouvement né comme diversion sociale peut-il devenir un mouvement radical qui pose les questions cruciales et divise «nous» et «eux» selon des lignes de fracture pertinentes?

Pour que cela advienne, quelque chose d'autre doit advenir auparavant. Un Événement qui introduise une discontinuité, une cassure (ou plusieurs) dans le mouvement lui-même. En bref: il faut que le grillisme se déprenne de Grillo. Cela n'est pas arrivé jusqu'à présent, et il est difficile que cela arrive. Mais pas impossible. Nous, comme toujours, sommes «supporters de la révolte». Au sein du M5S aussi.

WU MING
(traduit de l'italien par Renaud Pasquier)

On trouvera un développement approfondi (en italien) des positions exprimées par Wu Ming dans cet article sur son blog Giap sous le titre: «Perché tifiamo rivolta nel Movimento 5 Stelle» («Pourquoi nous sommes supporters de la révolte au sein du M5S»)

(*) Le traducteur : Renaud Pasquier, professeur de lettres en classes préparatoires à Paris, a vécu et travaillé sept ans en Italie. Co-directeur de la revue «Labyrinthe», il y a publié un portrait de Beppe Grillo en 2009, dans le numéro 32 consacré au «Petit théâtre intellectuel»

http://bibliobs.nouvelobs.com/actualite ... tor=RSS-17
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Re: Italie

Messagede Nyark nyark » 09 Mar 2013, 00:54

Et la réaction de Serge Quadruppani, grand connaisseur de l'Italie (et sans qui personne ici ne connaîtrait le roman noir italien et notamment Wu Ming, mais c'est un autre sujet) :

Bon appétit messieurs !

Image
Maintenant que le Mouvement 5 étoiles semble avoir "marqué un grand coup" aux élections, nous ne croyons plus possible de renvoyer une constation sur l'absence, sur le manque, que le mouvement de Grillo et Casaleggio représente et administre. Le M5S administre le manque de mouvements radicaux en Italie. Il y a un espace vide que le M5S occupe… pour le maintenir vide" Wu Ming

Grillo est un raciste anti-immigré, Grillo soutient les no-tav, Grillo est justicialiste et poujadiste, Grillo agrège des milliers de gens aux motivations très estimables, Grillo gère son affaire comme Berlusconi la sienne: le Mouvement 5 étoiles est une marque dont il est propriétaire, Grillo promeut la démocratie directe et l'envoi de gens quelconques au parlement… Tout cela est vrai. Grillo est à l'image de la confusion des esprits dans la classe moyenne en plein appauvrissement programmé.
En fait, pour lire la meilleure analyse possible du grillisme, c'est ici.

Une fois encore, le laboratoire italien vient de produire un nouvel Organisme politique génétiquement modifié, et une fois encore, une informe non-majorité va devoir gérer le pouvoir, en attendant peut-être qu'un autre monstre encore plus improbable sorte d'une nouvelle éprouvette électorale. Ne nous refusons pas le plaisir de jouir de la déconfiture des Bersani et consorts, cette post-gauche néolibérale qui a cru s'en sortir en laissant faire le sale boulot par Monti d'abord puis en comptant sur le dégoût de Berlusconi pour s'installer enfin dans les bons fauteuils… Une fois encore, ils se sont plantés, qu'ils crèvent.

Bientôt, on passera aux choses sérieuses…


http://quadruppani.blogspot.fr/2013/02/ ... ieurs.html

N'oubliez pas de lire le lien dans le texte.
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Re: Italie

Messagede bipbip » 30 Juil 2013, 12:02

Italie
Vers un automne chaud ?
un dossier sur le site de l'OCL : http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article1399
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