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Messagede Nico37 » 06 Fév 2010, 19:02

Menace de grève dans la fonction publique en Grande-Bretagne
[ 03/02/10 - 03H42 - Reuters ]
LONDRES, 3 février (Reuters) - Un quart de la fonction publique britannique, qui compte un million de salariés, pourrait se mettre en grève avant les élections législatives prévues d'ici juin pour protester contre une baisse des indemnités de licenciement.
Les 270.000 adhérents du Public and Commercial Service Union (PCS), syndicat des fonctionnaires qui dépendent du gouvernement central, seront invités à se prononcer entre le 4 et le 25 février. S'ils votent en faveur de la grève, les premiers débrayages pourraient avoir lieu pendant la semaine du 8 mars, a fait savoir mardi l'organisation.
"Nous espérions éviter un vote sur la grève, mais l'entêtement du gouvernement et ses réticences à conclure un accord ont laissé aux gens qui travaillent dur un sentiment d'abandon et de trahison", a déclaré son secrétaire général, Mark Serwotka.
La réforme, qui vise à rapprocher les conditions de licenciement ou de départ à la retraite anticipée de celles du secteur privé, doit entrer en vigueur le 1er avril. (Kylie MacLellan, version française Jean-Philippe Lefief)
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Re: England on struggle

Messagede Nico37 » 13 Fév 2010, 11:32

Le centre de rétention de Yarl's Wood en Grande-Bretagne est prévu pour enfermer 405 personnes réparties comme suit : 284 femmes et 121 familles. Il est géré par une société privée, la société SERCO, qui comme la plupart des entreprises n'a que le profit comme seul objectif(voir sur leur site http://www.serco.com/ leurs différentes activités qui vont du nucléaire au militaire à la santé en passant par l'éducation et ce qu'il appellent la lutte contre le trafic d'êtres humains, à savoir le contrôle des flux migratoires)

Depuis le 5 février 84 femmes détenues dans ce centre de rétention ont commencé leur grève de la faim, exigeant entre autres que la Grande-Bretagne, pays où la durée de rétention est sans limite, se conforme aux règles européennes régissant les conditions de détention des migrants et la durée pendant laquelle ils sont détenus.
Elles demandent aussi la mise en œuvre d'alternatives à la détention comme cela a été évoqué en Janvier par l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe ainsi qu' un accès adéquat à la justice et la fin du système "fast track" qui prive les demandeurs d'asile d'avoir la possibilité de préparer leur dossier en étant représentés juridiquement de manière fiable. Les fréquentes fausses déclarations faites par l'Agence britannique pour les frontières sont également dénoncées.

Elles demandent la fin de la détention des enfants, des femmes violées et victimes de tortures, ainsi que les malades mentaux et les femmes enceintes, ainsi que l'application de procédures juridiques adéquates et le contrôle juridictionnel périodique de ceux qui sont détenus.

Les détenues se plaignent également de mauvais traitements, sévices et tortures physiques et mentales par des officiers du centre, ainsi que le manque de soins médicaux appropriés et de soins, et se plaignent de la nourriture le sont souvent insuffisante et non comestible.


Selon des rapports de Yarl's Wood, l'après-midi du mardi 9 février, les agents de SERCO ont violemment réprimé la grève de la faim, piègeant un grand nombre des femmes concernées dans un couloir pendant 8 heures sans nourriture, ni eau ni accès aux toilettes. Certaines ont été verrouillées à l'extérieur dans la neige pendant plusieurs heures sans vêtements adéquats, parfois même sans chaussettes. Beaucoup ont été victimes d'insultes racistes et il y a eu des agressions physiques violentes pour lesquelles les blessées se sont vu refuser des soins médicaux. Des ambulances et des policiers se sont vu refuser l'accès au centre.

Les médias nationaux ont à peine remarqué les événements ou alors de façon complaisante et trompeuse : un reportage de la BBC a consisté la diffusion de citations d'un porte-parole de l'Agence des frontières qui soutient SERCO son sous-traitant de l'enfermement des humains décrétés illégaux : "Tous les détenus sont traités avec dignité et respect, avec accès à conseils juridiques et aux établissements de soins de santé. (Voir déclaration de l'agence aux frontières : "http://www.ukba.homeoffice.gov.uk/sitecontent/newsarticles/2010/February/yarls-wood-response )

Plusieurs jours plus tard certains journaux ont commencé à rattraper les informations évoquant une enquête sur les conditions d'hygiène déplorables et le racisme.

Pour soutenir la lutte des femmes emprisonnées à Yarl's Wood, il y a des rassemblements quotidiens devant le siège de SERCO. Sur ce lien, quelques photos sur celui d'hier : http://www.demotix.com/news/247004/soli ... val-centre
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Re: England on struggle

Messagede Nico37 » 14 Nov 2010, 20:45

Des manifestants étudiants s'en prennent au siège du Parti conservateur

Des étudiants britanniques ont pénétré mercredi par la force dans l'immeuble qui abrite le siège du Parti conservateur à Londres, débordant la police à l'occasion d'une manifestation sans précédent contre le triplement des frais d'entrée à l'université. Une centaine d'étudiants se trouvaient toujours vers 16H00 GMT, trois heures après les premiers débordements, dans l'édifice situé près du Parlement en bordure de Tamise, après avoir fait voler en éclats des baies vitrées.

Les policiers ont dans un premier temps essayé de les repousser à coups de matraques, avant de se résigner à un long face à face.
En début d'après-midi, plusieurs dizaines de manifestants ont réussi à accéder au toit, où ils ont déployé des banderoles. D'autres ont allumé un feu devant la tour.
Les forces de l'ordre ont visiblement été surprises par les violences, une unité anti-émeutes n'étant dépêchée sur place que tardivement.
Les services ambulanciers ont fait état de cinq personnes blessées, sans plus de précisions. Une policière le visage en sang a été évacuée, a constaté un journaliste de l'AFP.

Aaron Porter, président du Syndicat national des étudiants (NUS), a dit "condamner totalement les violences", se disant "fier de la participation pacifique de 50.000 étudiants à la manifestation" organisée dans la matinée. "Honte à ceux qui sont ici pour semer le désordre", a-t-il ajouté sur la BBC.
La police a estimé quant à elle à 20.000 environ le nombre de d'étudiants, accompagnés de professeurs, qui ont manifesté contre le projet gouvernemental d'augmenter les frais de scolarité dans les facultés anglaises.
Il s'agit de la plus importante manifestation organisée depuis l'entrée en fonction du gouvernement du conservateur David Cameron, en mai dernier.

"Les politiques semblent s'en foutre. Ils devraient prendre l'argent aux personnes qui en gagnent beaucoup, qui ont des salaires à sept chiffres, pas aux étudiants qui n'ont pas d'argent", a déclaré Anna Tennant-Siren, de l'université d'Ulster à Coleraine, en Irlande du Nord. "On n'acceptera pas que la génération précédente passe ses dettes à la génération suivante", a déclaré de son côté le leader syndical Aaron Porter. Sur des pancartes, on pouvait lire "Arrêter les coupes dans l'éducation", "9.000 livres, ça va pas la tête ?"

Plus tôt dans la journée, lors des questions au gouvernement à la Chambre des Communes, le vice-Premier ministre Nick Clegg, chef de file des libéraux-démocrates, avait dû faire face à une attaque en règle contre le projet d'augmentation des droits d'inscription à l'université.
La mesure, voulue par les conservateurs, a été acceptée par les libéraux-démocrates qui font partie de la coalition gouvernementale, bien que les "LibDems" aient promis durant la campagne électorale de ne pas augmenter les frais de scolarité.
Actuellement, les frais d'inscription pour les étudiants britanniques et européens dans les universités anglaises ne peuvent pas dépasser 3.290 livres (3.777 euros, 5.275 dollars) par étudiant et par an. Mais le gouvernement du conservateur David Cameron veut autoriser les universités à les fixer à 6.000 livres, et dans "des circonstances exceptionnelles" à 9.000 livres.




Le 10 novembre à Londres, cinquante mille étudiants et universitaires défilaient dans les rues de Londres contre l'augmentation des frais d'inscription et les réductions de budget annoncées dans les universités britanniques.

En effet, le gouvernement de David Cameron a décidé de réduire le budget de l'enseignement supérieur d'environ trois milliards de livres à l'horizon 2014-2015, tout en annonçant que tout nouveau financement de l'État se ferait uniquement pour l'enseignement scientifique, technologique, pour l'ingénierie et les mathématiques.

D'autre part, d'ici 2012, le gouvernement britannique veut augmenter les frais d'inscription en licence (undergraduate), qui s'élevaient déjà à trois mille trois cent livres par an, en les passant à six mille livres et à neuf mille livres dans les universités les plus « cotées ».

Après avoir lutté ces dernières années contre toutes les tentatives d'application du système universitaire anglo-saxons en France, cette nouvelle réforme montre toute l'ampleur de l'injustice d'un système universitaire basé sur la concurrence et inscrit dans l'économie de marché. La Fédération SUD-Étudiant apporte tout son soutien à la mobilisation des étudiants anglais. De plus, elle condamne fermement ces augmentations de frais d'inscriptions et ces réductions de budget, dont on connait les similitudes avec les projets du gouvernement français.

En Grande-Bretagne comme dans toute l'Europe, les gouvernements mettent en place des politiques anti-sociales de réductions de budgets sur le dos des étudiants, des jeunes et des classes populaires. Tout comme les étudiants britanniques, nous refusons de payer la crise du capitalisme !

Fédération SUD Étudiant
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Re: England on struggle

Messagede Pïérô » 16 Nov 2010, 13:02

une initiative interessante, et qui place, à travers le soutien, la lutte à l'écgelle européenne :

RASSEMBLEMENT DE SOUTIEN au mouvement étudiant anglais contre la hausse des frais d’inscription et les coupes budgétaires

Jeudi 18 novembre a 18 h
Devant l’ambassade de Grande Bretagne
35 rue du fbg Saint Honoré
75008 PARIS
Métro Madeleine


Hausse des frais d’inscription et coupes budgétaires
Alors que les libéraux-démocrates, membres de la coalition au pouvoir, s’étaient engagés à abolir les frais d’inscription à l’université, David Willetts, le secrétaire d’Etat britannique conservateur chargé des universités, a ­annoncé en octobre que le coût d’une année à l’université pourrait désormais s’élever à 9 000 livres par an (10 597 euros), soit près du double du montant actuel. Rappelons que les frais de scolarité ont déjà triplé ces vingt dernières années, interdisant l’accès à l’éducation supérieure d’une immense majorité de la population. Le gouvernement prévoit par ailleurs de réduire la part allouée à l’éducation dans son budget d’environ 40 % dès 2012.

50 000 étudiants défient le gouvernement
C’est pourquoi le 10 novembre, près de 50 000 étudiants et travailleurs de l’éducation se sont rassemblés à ­Londres pour manifester contre cette augmentation des droits d’inscription et les coupes budgétaires. Pendant la manifestation, plusieurs centaines d’étudiants ont décidé d’occuper les locaux du parti conservateur. Depuis les bâtiments de Millbank, les occupants ont fait circuler le communiqué suivant : « Nous sommes opposés à toute coupe budgétaire et à la marchandisation de l’éducation. Nous occupons le toit du siège du parti conservateur afin de démontrer notre opposition au système conservateur qui consiste à attaquer les pauvres et à venir en aide aux plus riches. Ce n’est qu’un début. »

Des tabloïds au service de la répression
Dans les heures qui ont suivi l’annonce de l’occupation, le premier ministre, le maire de Londres ou encore Aaron Porter, président de la National Union of Students 1, ont condamné les faits en les qualifiant de « violence et d’irresponsabilité » d’une « minorité » non « représentative » « d’idiots » et « d’extrémistes ». Le Daily Mail titrait dès le lendemain sur le « détournement d’une manifestation de classes moyennes par les anarchistes ». Alors que plus d’une cinquantaine d’arrestations ont eu lieu et que la police, ainsi que certains tabloïds, sont lancés dans ce qu’un appel collectif relayé par la National Campaign Against Fees and Cuts 2 dénonce comme une « réelle chasse aux sorcières », la solidarité s’est déjà mise en marche outre-Manche.

Où est la violence ?
Le 11 novembre, les étudiants de Manchester ont occupé pacifiquement une partie de leurs locaux pour lutter contre la privatisation de leurs universités. Des personnels et étudiants du Goldsmiths College ont également tenu à témoigner publiquement leur solidarité avec les occupants de Millbank en rappelant que la « violence réelle […] n’est pas celle liée aux fenêtres brisées mais à l’impact destructeur des coupes budgétaires et de la privatisation… ».

Un contexte européen de privatisation de l’enseignement
Les années précédentes, en Grèce, en Allemagne, en Italie, et plus récemment encore à Dublin, les étudiants ont amorcé des luttes contre la politique européenne de privatisation de l’enseignement supérieur et de mise en concurrence des établissements. L’éducation, en devenant un « marché », s’assujettit aux mêmes règles économiques qu’une entreprise : coupes budgétaires, nécessaire rentabilité passant par la hausse des frais d’inscription, restructuration et licenciements, utilisation de personnels précaires.

Solidarité internationale
Le syndicat CNT de l’éducation, et ses sections Supérieur Recherche, tiennent à affirmer leur solidarité avec la lutte des étudiants et personnels des universités en Grande-Bretagne. Leur lutte est la nôtre. Contre la privatisation européenne des universités, la précarisation des personnels, et contre la répression des mouvements sociaux, « solidarity with the National Campaign against Fees and Cuts »


Confédération Nationale du Travail
Syndicat de l’Education,

Sections Supérieur/Recherche, 33, rue des Vignoles 75020 Paris
http://www.cnt-f.org
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Re: England on struggle

Messagede Antigone » 24 Nov 2010, 23:34

Le mouvement de protestation s'étend à travers le pays. Mais il risque de prendre des allures anti-Tories, comme si les travaillistes, s'ils étaient restés au pouvoir, n'auraient pas pris des mesures similaires.

AFP, Cyberpresse - 24 nov 2010
http://www.cyberpresse.ca/international ... etagne.php

Des milliers d'étudiants manifestent en Grande-Bretagne

Des milliers d'étudiants sont descendus dans les rues de plusieurs villes britanniques pour protester contre la hausse des frais d'inscription à l'université mercredi, y compris à Londres où des échauffourées ont eu lieu, quinze jours après une première manifestation violente.
Des centaines de policiers, dont des unités de police montée, ont fait barrage face à des milliers d'étudiants et d'élèves du secondaire venus manifester leur colère à Whitehall, le quartier des ministères à Londres, ont constaté des journalistes de l'AFP. A la nuit tombée, la police bouclait toujours le périmètre progressivement évacué par les protestataires.

"Saloperie de Tories, faites gaffe", "A bas les coupes", ont scandé des étudiants, dont certains étaient masqués ou portaient des capuches relevées au cours de ces manifestations inhabituelles en Grande-Bretagne. Malgré une présence policière renforcée, quelques heurts ont éclaté dans la capitale. Une estafette de police vide a été attaquée par des manifestants, qui ont détruit son pare-brise à coups de barres. Certains étudiants sont parvenus à escalader des bâtiments officiels ou sont montés sur des arrêts de bus, tandis que d'autres lançaient des fumigènes et des bâtons sur les barrages de police.

A Londres, onze manifestants ont été blessés, ainsi que deux policiers et 29 étudiants arrêtés. Deux autres étudiants ont été arrêtés à Cambridge, selon un premier bilan policier.
Quelque 10.000 étudiants ont manifesté sur plusieurs sites à Londres et quelques centaines à 3.000 dans les autres villes universitaires du pays, d'après les estimations de l'agence nationale Press Association.
"On va faire tout ce qu'on peut pour arrêter ça. L'austérité veut dire évidemment plus d'inégalités sociales", lâche Anthony Moore-Baspos, 23 ans, qui étudie l'allemand au King's College de Londres. "Nous sommes ici pour montrer au gouvernement comment ça se passe quand on est en colère", déclare un autre étudiant masqué, après avoir grimpé jusqu'aux fenêtres du Foreign Office.

Bethany Hawker, une collégienne de 15 ans en uniforme noir et chemise blanche, a expliqué avoir quitté son établissement avec deux amis pour venir manifester: "Je veux aller à l'université, je veux faire quelque chose de ma vie, mais ces coupes vont rendre cela presque impossible. Ma mère vit des allocs et a déjà du mal à joindre les deux bouts".
Le gouvernement a prévu d'augmenter fortement les frais d'inscription des universités anglaises en les portant de 3.290 livres (3.867 euros) par étudiant et par an à 6.000 livres, et dans "des circonstances exceptionnelles" à 9.000 livres.

Des manifestations et occupations d'universités ont eu lieu à Oxford et Cambridge, ainsi qu'à Manchester, Bristol, Sheffield et Leeds.
Au cours de la précédente journée d'action des étudiants le 10 novembre, les forces de l'ordre en sous-effectifs avaient été débordées par quelque 50.000 manifestants, dont une poignée avaient envahi le siège du parti conservateur à Londres. La police a opéré un total de 66 arrestations.

Les étudiants avaient annoncé qu'ils comptaient cette fois-ci viser les libéraux-démocrates, alliés aux conservateurs au sein du gouvernement, qu'ils accusent d'avoir renié leur promesse électorale de combattre toute augmentation des frais d'inscription.
Un petit groupe de manifestants a pendu symboliquement une effigie de Nick Clegg, leader des libéraux-démocrates à une corde, mardi soir au moment où ce responsable prononçait un discours dans le nord de Londres.
Danny Kemp et Lucie Godeau (AFP)
Antigone
 

Re: England on struggle

Messagede Antigone » 04 Déc 2010, 21:19

Secours rouge - 03 déc 2010
http://www.secoursrouge.org/Grande-Bret ... -des-heurs

Grande-Bretagne: Encore des heurts police/étudiants

Pour le troisième jour consécutif, plusieurs milliers d’étudiants sont sortis dans les rues à travers toute la Grande-Bretagne. Ils protestent contre l’augmentation des frais de scolarité dans les universités. Une nouvelle loi fixant des frais pouvant s’élever jusqu’à 11000 euros doit être votée avant Noël.
Des manifestations ont eu lieu à Londres, et dans de nombreuses villes, grandes et moins grandes. Au moins huit universités ont été occupées et à Birmingham, une trentaine de jeunes ont occupé les bureaux du conseil municipal. A Londres, plusieurs centaines de manifestants ont défilé dans la ville, tentant d’éviter de se faire encercler par les lignes policières comme cela c’était passé la semaine dernière lorsque que des milliers d’entre eux ont été retenus dans un ’kessel’. Finalement, la police est parvenue à cerner 200 personnes à Trafalgar Square, où des feux ont été allumés, des statues taguées et des objets lancés sur les policiers anti-émeute. Au total, 139 personnes ont été interpellées pour trouble de l’ordre public, et sept avec la qualification de désordre violent. Dans toutes les autres villes, des affrontements entre les forces de l’ordre et les étudiants ont eu lieu. Dix d’entre eux ont également été arrêtés à Bristol.


WSWS - 26 nov 2010
http://www.wsws.org/francais/News/2010/ ... -d02.shtml

La police attaque les étudiants qui participent aux protestations dans tout le Royaume Uni
par Robert Stevens

Des dizaines de milliers d’étudiants et de lycéens ont protesté mercredi dans tout le Royaume Uni contre l’augmentation des frais d’inscription et des coupes supplémentaires dans l’éducation supérieure.

Une protestation comptant quelque 10.000 personnes s’est déroulée à Londres et des manifestations ont eu lieu dans de nombreuses autres grandes villes dont Birmingham, Manchester, Oxford, Cambridge, Leeds, Sheffield, Newcastle, Bournemouth, Glasgow et Cardiff.

De nombreuses personnes participant aux manifestations étaient des étudiants et des élèves de terminale de 16 à 18 ans. Des lycéens, dont nombre d’entre eux portaient encore leur uniforme, avaient aussi quitté les cours pour soutenir les manifestations à Londres, Manchester, Sheffield, Winchester, Cambridge et Leeds. Parmi les questions contre lesquelles manifestaient les jeunes de cette tranche d'âge figurent les projets du gouvernement de supprimer l’allocation à l’éducation qui accorde aux étudiants à faible revenu jusqu’à 30 livres sterling par semaine pour les aider à couvrir le coût de cours à plein temps, après avoir quitté l’école à 16 ans.

Les manifestations de mercredi étaient en grande partie organisées sur une base ad hoc par des organisations locales qui se sont formées en opposition aux attaques du gouvernement contre l’éducation. Ceci se voit dans la prolifération de banderoles et de pancartes fait maison. Les protestations étaient une nette manifestation de l’indignation ressentie par les jeunes et les étudiants à l’égard du syndicat national des étudiants (National Union of Students, NUS), du syndicat des universités et des instituts universitaires technologiques ainsi qu’à l’égard du parti d’opposition, le Parti travailliste, qui s’étaient ouvertement alignés avec le gouvernement pour condamner les étudiants qui avaient protesté à Londres il y a deux semaines, et n'avaient depuis plus rien organisé.

A Londres les manifestants se sont rassemblés à midi à Trafalgar Square avant de se mettre en route en direction de Whitehall, le centre administratif du gouvernement britannique. La manifestation aurait dû être quelque chose de relativement simple et se passer sans incident. Toutefois, la police avait décidé de faire un exemple en punissant les manifestants qui protestaient contre les mesures d’austérité et les coupes sociales, dans la ligne de la chasse aux sorcières orchestrée par l’Etat après les protestations des étudiants à Londres, il y a deux semaines.

A cette fin, la Police métropolitaine s’est servi de la manifestation de mercredi pour organiser une opération massive contre surtout des jeunes d’âge scolaire pour faire une démonstration de force. Au cours de la dernière décennie la police a géré des manifestations et des événements bien plus importants, notamment ceux contre les guerres en Afghanistan et en Irak.

Juste avant la manifestation de Londres, l’ancien chef de la police métropolitaine (Met), Brian Paddick, avait dit que la police « mettra tout en œuvre » (« throw the kitchen sink ») contre la manifestation. La Met a mobilisé 1.500 policiers pour contrôler la manifestation à Londres – sept fois plus qu’il y a deux semaines – y compris le Territorial Support Group (TSG), la police anti-émeute de la Met.

Mercredi a marqué le retour à la stratégie à présent connue du « kettling » qui avait été fortement critiquée l’année dernière lors des protestations contre le G20. Le kettling est un dispositif de maintien de l’ordre par lequel la police encercle et enferme des heures durant dans un espace restreint des milliers de manifestants sans qu’ils aient accès à de la nourriture, des boissons ou des toilettes. Ceci correspond à un emprisonnement forcé des manifestants hors procédure légale. Lors des protestations contre le G20 et suite à ce type d’action, Ian Tomlinson, un vendeur de journaux rentrant chez lui après le travail, avait été tué suite à la brutalité policière.

La manifestation a été stoppée par la police à Whitehall avant qu’elle n’arrive devant le Palais du parlement à Parliament Square. La rue menant au siège du Parti libéral démocrate avait été bouclée. Les manifestants avaient projeté de protester à cet endroit parce que le premier ministre adjoint, Nick Clegg, avait promis avant les élections législatives que les libéraux-démocrates voteraient contre toute augmentation des frais d’inscription. Cette politique avait même déjà été abandonnée en privé avant que les libéraux-démocrates en partenariat avec les conservateurs n’accèdent au gouvernement – les libéraux ayant accepté de soutenir une hausse visant à tripler les frais d’inscription en les portant à 9.000 livres sterling (10.500 euros) par an.

Des manifestants tentant de sortir des zones restreintes qui avaient été interdites d’accès à Whitehall furent alors frappés à coup de matraque. Après 18 heures, la police a finalement permis à environ un millier de manifestants de quitter la zone encerclée. La violence s'est poursuivie lorsque des policiers à cheval ont chargé les manifestants qui étaient rassemblés près de Trafalgar Square. Certains manifestants, dont des lycéens, auraient encore été détenus à minuit, selon ce qui correspond à une interpellation en pleine rue.

La Met a dit avoir effectué 29 interpellations dans la capitale. La BBC a rapporté que 11 « membres du public » avaient été blessés.

La manifestation a eu lieu le jour où la température était tombée à près de zéro degré. Le journal de droite, Daily Mail, a rapporté que « l’on avait vu certains lycéens arracher les pages de leurs cahiers pour les brûler tandis que d’autres faisaient leurs devoirs en se plaignant d’avoir froid, d’être fatigués et d’avoir faim. »

Le « kettling » de manifestants pendant des heures dans ces conditions a mis en danger la sécurité et le bien-être de ceux qui participaient à la manifestation, un fait dont la police était parfaitement consciente lorsqu’elle a déclenché l’opération à Whitehall. S’exprimant sur la chaîne de télévision Sky News, Graham Wettone, ancien policier de l’unité d’ordre public de la Met, a dit, « Cela a été une opération réussie. Vous avez bien chaud quand vous sautillez sur place mais si vous ne bougez pas vous avez froid très vite. »

Les équipes de renseignement de la Met (the Met’s Forward Intelligence Teams) ont également pris des photos des étudiants avant et après leur encerclement à Whitehall.

Des instances de brutalité policière ont aussi eu lieu dans d’autres villes dont Manchester où des policiers en grand nombre ont attaqué les manifestants, avec des charges par des policiers à cheval. Un sit-in organisé dans Oxford Road a conduit à une évacuation forcée des manifestants. Un étudiant à dit au journal The Guardian, « les affrontements étaient nombreux. J’ai vu la police tirer plusieurs jeunes filles par les cheveux et un journaliste d’ITV a été malmené par la police après avoir pris des photos. »

« Après ceci, une marche spontanée a été organisée dans Oxford Road. La police a alors barré la rue près de Rusholme, elle a chargé les manifestants et menacé d’arrêter toute personne qui s’aventurait dans les rues.

« Beaucoup de gens semblent avoir été interpellés durant les protestations de cette soirée et le trafic sur Oxford Road a dû être interrompu pendant des heures. »

Au cours de ces dernières semaines, il y a eu une vaste connivence entre les médias et le gouvernement pour condamner les faits relativement mineurs de vandalisme et d’entrée en force dans un lieu non autorisé qui sont survenus à Londres il y deux semaines. Ceci n’a cessé tout au long de la journée de mercredi avec la chaîne publique British Broadcasting Corporation (BBC) assumant quasiment le rôle de ministère de la Propagande. La BBC a couvert les protestations à Londres en direct en profitant de toutes les occasions pour louer les opérations de la police et calomnier les participants aux manifestations.

Dans un reportage diffusé lors de l’émission présentée par Anna Todd «Look East », en parlant d’étudiants qui sautaient par-dessus des balustrades pour essayer de rejoindre le sit-in qui avait lieu au Senate House de l’université de Cambridge, celle-ci a parlé de « racaille » en se référant à ceux qui y participaient.

Dépeindre comme des voyous et des extrémistes violents des étudiants qui protestent est un moyen régulièrement utilisé pour criminaliser toute manifestation sérieuse d’opinions contraires et d’opposition aux mesures d’austérité drastiques du gouvernement. Au moment même où se déroulaient mercredi les protestations, le secrétaire d'Etat à l'Education du Royaume-Uni, Michael Gove, exigeait de faire valoir « toute la force de la loi pénale » contre les manifestants à Londres.

Gove a déclaré « Cela enverrait un signal complètement contraire à celui que nous voulons envoyer si le gouvernement… si nous abandonnions cette politique au motif de la violence. Je réponds à des arguments, je ne réagis pas à la violence. »

Il a dit qu’il faudrait que les médias n'accordent pas aux manifestants « l’oxygène de la publicité.» C’était une expression utilisée en 1985 par le premier ministre conservateur, Margaret Thatcher, en référence à l’IRA [l’armée républicaine irlandaise] qu'elle qualifiait de « terroristes et preneurs d’otages. »

Les manifestations des étudiants et des lycéens se poursuivent. Au moins une dizaine d’universités et instituts universitaires de technologiques ont été occupés du jour au lendemain mercredi. En font partie la Bibliothèque bodléienne de l’université d’Oxford, le syndicat étudiant de l’université de Leeds et le bâtiment Aston Webb de l’université de Birmingham. L’université Royal Holloway [collège majeur de l’université de Londres], l’université de Manchester, l’université de Plymouth, l’université Warwick à Coventry, l’université de South Bank de Londres, l’University College de Londres (UCL), l’université d’Essex à Wivenhoe, l’université de l’Ouest de l’Angleterre (UWE Bristol), l’université Strathclyde à Glasgow et l’université de Dundee. Ces occupations ont eu lieu immédiatement après celles de l’Ecole des Etudes orientales et africaines de Londres (School of Oriental and African Studies), de l’université de Metropolitan de Manchester et de l’université de l’Ouest de l’Angleterre qui avaient débuté dans les jours qui ont précédé les manifestations de mercredi.
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Re: England on struggle

Messagede Pïérô » 12 Déc 2010, 00:41

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Re: England on struggle

Messagede sebiseb » 12 Déc 2010, 16:20

L'info' sur Street Press ;
http://www.streetpress.com/buzz/1350-le ... nifestants
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$apt-get install anarchy-in-the-world
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Re: England on struggle

Messagede barcelone 36 » 14 Jan 2011, 17:03

extrait du Monde Libertaire n°1618 (13-19 janvier 2011)
http://www.monde-libertaire.fr/education/item/14152
Étudiants anglais en lutte

Se battre contre les top-up fees ou lutter pour l’éducation gratuite ?
Les étudiants britanniques continuent de prouver qu’ils ne sont pas aussi indifférents que l’opinion publique ne le croyait. Certes, lorsque le dernier gouvernement travailliste a introduit les top-up fees 1, faisant payer 3 000 livres aux étudiants pour leurs frais de scolarité, les politiciens ont gagné leur pari. Personne ne s’est fâché assez pour les en empêcher. Ils ont réussi leur coup. Il n’y a pas eu de riposte.
Mais voilà qu’ils veulent faire payer 9 000 livres aux étudiants avec de nouveaux règlements proposés par la coalition gouvernementale des libéraux démocrates et conservateurs (nous les appelons les « ConDems » – qui en anglais est un jeu de mots entre les « condamner » et les « entuber » : to con them). Les étudiants organisent la riposte et pas seulement contre les augmentations. Ils veulent une éducation gratuite pour toutes et tous !
Des manifestations et des occupations ont eu lieu un peu partout dans le pays dans les jours et semaines précédant le 9 décembre, date à laquelle le Parlement devait voter la proposition d’augmentation des frais. Ce n’est pas seulement à l’argent que les étudiants s’opposaient, mais au système dans son ensemble. L’idée même que les universités devraient tirer des profits aux dépens des étudiants nous enrage. Les étudiants et le personnel se sont donc mobilisés par milliers pour mettre fin à la privatisation et à la marchandisation de l’éducation. Nous avons été rejoints par des étudiants plus jeunes venant des lycées, des formations professionnelles et des IUT. C’est eux qui devront payer à partir de 2012 les conséquences de cette législation.
Au soir du 9 décembre, la loi avait été promulguée ; aussi, la place du Parlement avait flambé, le Trésor avait été attaqué et le futur roi et la reine avaient même été terrorisés par leurs loyaux sujets ! Cette journée changea les choses à tout jamais. Nous n’avions pas réussi à stopper la loi, mais nous avons détruit la crédibilité des ConDems. Et encore plus important : nous nous sommes sentis puissants et unis. Nous avons senti ce qu’on ressent au début d’une révolution sociale.

Après quoi sommes-nous en colère ?
Après les libéraux démocrates. Ils ne font partie de la coalition ConDem que parce que des milliers d’étudiants ont voté pour leur promesse électorale affirmée de ne pas augmenter les frais de scolarité. Les étudiants qui ont voté pour la première fois lors de l’élection générale du mois de mai comprennent aujourd’hui d’eux-mêmes ce que les anarchistes ont toujours dit : les hommes politiques sont des menteurs et ne sont pas aptes à prendre les décisions qui affectent nos vies.
Après l’État en général, parce qu’avec ses coupures budgétaires il a déclaré la guerre à la classe ouvrière. Même les étudiants issus des classes moyennes ont maintenant l’impression d’appartenir à la classe ouvrière, la classe escroquée et exploitée. Leurs frères et sœurs cadets n’auront peut-être pas les moyens d’aller à l’université. En plus des top-up fees, le gouvernement a aboli l’allocation pour l’éducation des 16-17 ans ; nous sommes donc doublement en colère pour la jeunesse.
Après nos universités, car les chanceliers se préoccupent plus d’être des hommes d’affaires que des éducateurs. Ils mesurent le succès en produisant plus d’hommes d’affaires. Ce n’est pas pour cela que nous sommes allés à l’université. Nous y sommes allés pour décrypter le fonctionnement le monde et pour voir comment nous pouvions l’améliorer. Maintenant, seuls les plus riches peuvent se payer une éducation ; nous sommes revenus à l’élitisme des années 1950. Les étudiants apprendront alors à se conformer et non pas à questionner.
Après la police, parce qu’ils nous ont trop souvent blessés, et parce qu’ils veulent davantage de pouvoirs pour nous blesser encore plus. Parce qu’ils défendent l’État sans se poser de questions.
Après les médias et leur façon de parler de nous. Ils font de nous des criminels chassés et vendent leurs journaux en nous mettant à la une sous le titre « recherchés ».
Après le prince Charles et Camilla, car ils sont des parasites ! Mais maintenant, nous les aimons un peu quand même. Nous les aimons parce qu’ils sont assez stupides et arrogants pour être au mauvais endroit au mauvais moment 2 ; pour nous avoir montré que nous pouvons les atteindre après tout. Et de nous avoir fait rire plus que cela n’était arrivé depuis des années !
C’est la Metropolitan Police qui a provoqué l’émeute. C’est limpide pour toutes et tous. Elle a bloqué les étudiants à l’intérieur de la place du Parlement et les a laissés là malgré le fait que la manifestation devait passer par la place. Nous pensons que cela a été fait pour justifier l’attaque du personnel et des étudiants, pour nous photographier, nous démasquer, pour collecter nos données personnelles, ainsi que pour nous tabasser, voire nous envoyer à l’hôpital. Elle l’a fait aussi pour se venger car nous l’avions ridiculisée lors des dernières manifestations. En fin de compte, la Metropolitan Police cherche des pouvoirs spéciaux pour interdire les manifestations et/ou pour utiliser des canons à eau. Elle est elle-même confrontée à des coupures budgétaires et elle voudrait que l’État se rende compte qu’il a besoin d’elle et qu’il augmente son budget. Elle nous a attaqués pour montrer qu’elle est puissante. Elle nous pourchasse pour prouver qu’elle est intelligente.
Mais nous ne disons pas que la police a été plus radicale que les étudiants ! Même si la police n’avait pas provoqué cette bagarre, les étudiants auraient peut-être d’eux-mêmes refusé de quitter la place du Parlement ; ils auraient peut-être même attaqué le Parlement. Nous étions tous déjà en train de nous ruer vers les lignes de police et les clôtures qui protégeaient les hommes politiques avant de comprendre que nous étions « cernés ». Et je dis bien tout le monde ! Même la police et l’État n’ont pas pu attribuer les faits à une « petite minorité violente » comme ils le font d’habitude. Avant d’arriver à la place du Parlement, il nous semblait peu probable que nous nous baladions tranquillement de Whitehall à Trafalgar Square. L’ambiance était trop chargée pour cela.
Nous avons l’impression de faire partie d’une riposte internationale des étudiants. Nous avons employé les tactiques et les armes défensives que nous avions vues dans les rues de Grèce et d’Italie : de former des cales à nous protéger avec nos livres ! Du port défensif de casques au port d’armes ! Nous ne nous sommes jamais sentis autant en lien avec les étudiants à travers le monde.
Nous avons joué sur la pelouse de Westminster Abbey et tagué des A cerclés sur ses murs. On a l’impression que « Ni dieux ! Ni maîtres ! » devient une réalité ; que les liens entre l’État, la royauté et la religion se dévoilent à tous.
Après Noël, nous retournerons dans nos universités, où nous avions jusqu’alors manifesté et que nous avions occupé. Et nous continuerons de le faire et de préparer la prochaine manifestation du 29 janvier. Le mouvement n’est pas fini !

Claire, Anarchist Federation (Grande-Bretagne et Irlande, membre de l’Ifa)
Article traduit par les Relations internationales de la Fédération anarchiste




1. Ce sont les frais de scolarité payés de la poche des étudiants.
2. Ceci est une référence à la prise d’assaut du véhicule du prince Charles et de sa femme, Camilla, par des manifestants le 9 décembre à Londres.
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Re: England on struggle

Messagede Nico37 » 28 Jan 2011, 20:17

Réflexions sur les récentes luttes étudiantes en Grande-Bretagne par World Revolution/CCI - 26 jan 2011

En novembre et décembre 2010, des manifestations contre certains aspects des coupes dans l'éducation ont montré que l'application de mesures d'austérité se trouve confrontée à une certaine résistance en Grande-Bretagne. Nous publions ici des extraits d'un rapport interne de World Revolution, section du CCI en Grande-Bretagne, adaptés à notre presse publique. C'est une contribution à la large discussion que les événements récents ont provoqué. Nous avons l'intention de publier un texte distinct sur l'intervention du CCI dans le mouvement dans un proche avenir.

"Nous voulons un avenir"

Ce slogan a été scandé à l'une des nombreuses manifestations qui ont eu lieu spontanément à travers la Grande-Bretagne, le 24 novembre. Des dizaines de milliers de collégiens, de lycéens (16-18 ans) et d'étudiants en formation continue sont descendus dans la rue pour protester contre les projets du gouvernement de coalition de supprimer « l'Education Maintenance Allowance », un paiement hebdomadaires d'un maximum de 30 £ pour les étudiants les plus pauvres, d'augmenter les frais universitaires de 3000 £ par an à un maximum de 9000 £, de réduire le financement de l'enseignement universitaire de 100 % pour les sciences humaines et jusqu'à 95 % pour le reste. Une partie importante de la jeune génération pense qu'on lui a volé son avenir, et n'est pas disposée à accepter ces mesures passivement.
Cette génération, face à l'aggravation de la crise, est profondément consciente de la nécessité d'acquérir une qualification universitaire ou professionnelle. Ces jeunes sont aussi pleinement conscients de l'alternative, soit devenir l'un des 1 000 000 de moins de 18 ans sans formation, sans allocation ni emploi, que le système abandonne littéralement sans rien (« vous ne pouvez prétendre à aucune prestation tant que vous n'avez pas 18 ans »), soit avoir un travail faiblement rémunéré, sans qualification. On leur a profondément enfoncé cela dans le crâne dès leur plus jeune âge, et tout à coup on leur dit qu'ils n'obtiendront aucune aide au collège et que, s’ils arrivent à l'université, ils seront confrontés à jusqu'à 50.000 £ de dettes, qu'ils auront à rembourser pendant des décennies.

L'attaque sur l'EMA est particulièrement importante pour ce mouvement parce que c'est un élément essentiel du salaire social pour de nombreuses familles ouvrières. Elle sert à payer les déplacements au collège, les livres, le papier et la nourriture, tout au moins en partie. Compte tenu du coût élevé des transports dans les grandes villes et les zones rurales, sa perte aura pour conséquence de restreindre l'accès à l'enseignement supérieur aux étudiants les plus pauvres. Les plus jeunes ont vu cela comme une attaque non seulement contre eux, mais aussi contre leur famille et, dans de nombreux cas, contre toute la classe ouvrière. C'est cette attaque qui a fait que le mouvement s'est tellement étendu dans les villes et villages à travers toute l'Angleterre. Les lycéens les plus âgés et les étudiants en formation continue ont pris possession de la rue là où il n'y a pas d'université. Ces jeunes prolétaires ont été à l'avant-garde de ce mouvement.

L'onde de tempête du mécontentement croissant des travailleurs balaie la Grande-Bretagne

Il y a seulement quelques semaines, les médias britanniques se moquaient de la lutte sociale en France, comme étant typique de ces latins au "sang chaud" qui descendent dans la rue à tout moment. Dans le même temps, ils louaient le "sens commun", le pragmatisme et la passivité de la classe ouvrière en Grande-Bretagne.

Le 10 Novembre, la vague de protestations des étudiants qui balaie le monde depuis 2006, à travers la France, la Grèce, l'Allemagne, les États-Unis, Puerto Rico et l'Italie, s'est abattue sur les rivages des îles britanniques dans une onde de tempête de combativité parmi les enfants de la classe ouvrière. Le siège spontané du quartier général du Parti Tory, lors de la première manifestation des étudiants contre les attaques sur l'enseignement supérieur, a mis le feu à la poudrière de mécontentement qui couve depuis des années. Encouragé par l'exemple pratique des étudiants refusant d'être parqués dans une vaine manifestation allant des points A à B et, au contraire, prenant les choses en main dans les environs du QG du Parti Tory et, complètement indifférent à la réaction furieuse de la classe dirigeante et de ses médias, le mouvement a connu quatre semaines de manifestations, d'occupations d'écoles, de collèges et d'universités et une défiance de plus en plus ouverte des forces répressives de l'État.

Une marée de combativité ouvrière a traversé le pays, au cours de laquelle les lycéens et les étudiants ont montré leur capacité d'auto-organisation. Dans certains établissements, les élèves ont organisé des réunions pour discuter des attaques: il y a eu des exemples de plusieurs établissements qui ont coordonné leurs actions et des discussions à travers les villes, des manifestations ont été appelées via Facebook, des occupations d'universités ont ouvert leurs discussions à quiconque voulait se joindre à elles, elles ont diffusé leurs discussions par Internet et créé des forums où les gens pouvaient envoyer des messages de solidarité ou entrer en discussion avec elles. A Londres, certains étudiants sont allés à la rencontre des piquets de grève du métro (lesquels, en retour, ont manifesté leur solidarité lors la dernière manifestation à Londres), cependant que les occupants du University College London ont réussi à effectuer le paiement d'un "salaire minimum" au personnel de nettoyage de l'université , ce qui était une de leurs revendications.

Ces expressions d'auto-organisation n'ont pas été aussi étendues et aussi claires que lors du mouvement anti-CPE en France en 2006 mais elles ont certainement exprimé la même dynamique vers la mobilisation massive d'une génération de jeunes travailleurs pour se défendre.

La question sociale est bien vivante

En l'espace d'un mois, cette explosion de combativité s'est exprimée à travers le siège du QG du Parti Tory. Près de 30 000 lycéens, étudiants et autres manifestants ont ouvertement défié la répression de l'État, à Londres, le 9 décembre. A cette occasion, les manifestants ont réussi à déjouer la présence policière massive pour envahir Parliament Square, dont l'accès était bloqué par des barrières (il est illégal de manifester devant la maison de la démocratie, sans autorisation de la police) afin d'épargner aux députés d'entendre la colère de leurs victimes, alors qu'ils étaient en train de voter ces attaques. Les députés ont entendu plus que leur voix: ils ont aussi entendu les hélicoptères de la police, leurs fourgonnettes, les charges de la police montée, les charges au bâton d'assaut, et la résistance des manifestants que la police a contenue et battue pendant des heures pour avoir eu l'audace de se dresser pour défendre leurs propres intérêts.

La fureur de la classe dirigeante face à ce refus d'être maté par la répression s'est exprimée dans ses médias. Les reportages TV en direct et les bulletins de nouvelles n'avaient aucune prétention à l'objectivité par rapport au fait que ces porte-parole de la classe dirigeante attaquaient les étudiants, les lycéens, leurs parents et d'autres manifestants qui cherchaient à se défendre contre une force de police qui, d'après certains rapports, devait faire en sorte que les participants soient terrorisés au point de ne plus vouloir jamais manifester. Les principaux médias avaient essayé de cacher l'usage des charges à cheval de la police pendant la manifestation du 24 novembre; et le 9 décembre, seulement deux semaines plus tard, ils montraient ouvertement les charges de la police montée, parfois jusqu'à 15 à la fois, dans la foule. Ils n'ont également pas été tellement discrets pour montrer des policiers en train de frapper des manifestants et n'ont pas été avares d'éloges en défense de la démocratie. Il a été fait le compte exact du nombre de policiers blessés alors que les manifestants blessés n'ont été mentionnés qu'incidemment, ou dans le cadre d'un plaidoyer en faveur d'une démocratie moins répressive.

Hors de Paliament Square, les étudiants, en s'appuyant sur leur expérience précédente où ils avaient été contenus par la police, ont fait éclater leur manifestation en de nombreux petits mouvements qui se sont dirigés dans plusieurs directions. D'après différents rapports, il semble que ces manifestations n'aient pas rencontré beaucoup d'hostilité et même aient souvent été accueillis par les applaudissements des gens sur le trottoir.

C'est l'une de ces manifestations qui a croisé le prince Charles et son épouse dans leur voiture. Leur regard étonné était le miroir de la classe dirigeante: la plèbe se révolte et nous n'avons pas été en mesure de la contrôler.

L'idée qu'il y ait une certaine forme de paix sociale en Grande-Bretagne a été matraquée avec ces étudiants qui ont été sans motif frappés à la tête par l'État. Plus important encore, beaucoup de ceux qui ont participé à ce mouvement ont vu leurs illusions dans la démocratie maltraitées. Ils ont appris que la seule façon d'être entendu est de se dresser, de défier l'État, de ne pas se soumettre.

Un coup dur pour les attaques idéologiques de la nouvelle équipe dirigeante

Dans la suite de l'élection générale de 2010, la bourgeoisie britannique espérait utiliser la coalition des conservateurs et des libéraux-démocrates pour maintenir et renforcer l'attaque idéologique contre la classe ouvrière:
- La coalition avec les Libéraux Démocrates visait à contribuer à l'adoucissement de l'image des Tories, à l'enterrement du souvenir de Thatcher et des années 1980.
- La formation de la coalition était censée montrer que les politiciens et donc la population peuvent mettre les divergences de côté et s'unir dans l'intérêt commun du pays.
- Les mesures d'austérité devaient être acceptées parce qu'il n'y avait rien d'autre à faire, mais elles devaient être exécutées de façon équitable.
- Il n'y a rien d'autre à faire en dehors de faire confiance aux politiciens pour qu'ils règlent les difficultés.

Les événements de ces dernières semaines ont constitué un sérieux défi pour la capacité de la bourgeoisie à maintenir cette offensive idéologique. Le fait que la première manifestation de lutte massive ouverte contre cette coalition s'est concentrée sur le QG des Tories et ait été accompagnée de chants furieux contre la "racaille Tory" par des milliers de gens qui n'ont jamais connu de gouvernement conservateur a sapé tout espoir que la bourgeoisie a pu avoir de redorer l'image des conservateurs. La haine de la classe ouvrière pour les conservateurs est si profonde qu'elle se transmet de génération en génération. Quant aux libéraux-démocrates comme contrepoids, comme force de modération, cela a été infirmé par le fait que leurs dirigeants ont voté pour ces attaques, après la signature de promesses avant les élections qu'ils n'augmenteraient pas les frais. À certains égards, la direction Lib Dem est encore plus haïe que les conservateurs. Il sera intéressant de voir l'impact des récentes révélations de The Telegraph, dont les reporters infiltrés ont surpris plusieurs députés libéraux-démocrates entrain de faire des commentaires acrimonieux sur leurs partenaires de la coalition.

L'oraison du gouvernement, selon laquelle "nous sommes tous dans le même bateau" n'est traitée avec rien d'autre que par un mépris général. Ce mouvement a été animé par une haine des riches, profonde, enflammée, qu'ils considèrent comme ayant reçu des milliards de livres en termes de gratifications et d'économies d'impôt, tandis que les étudiants et les lycéens, avec le reste de la classe ouvrière, se voient voler leur avenir. Il n'y a aucune hésitation chez la grande majorité des lycéens et des étudiants en formation continue et chez de nombreux étudiants d'université à se voir eux-mêmes comme partie de la classe ouvrière et à voir ces attaques comme étant contre la classe ouvrière.

L'idée "d'équité" a été bafouée sans pitié. Les élèves remarquent le fait que les riches s'en tirent en payant le moins d'impôt possible, alors qu'on leur demande à eux de se sacrifier.

De toute évidence, cette rage contre les riches est très importante pour le développement futur d'une conscience de classe plus large et plus profonde. Cependant, elle est en ce moment aussi utilisée comme le portail principal pour la pénétration de l'idéologie bourgeoise dans ce mouvement. Cette colère primale, sans perspective plus large concernant la nature du système, se mélange à un sentiment d'injustice, que les riches devraient payer leur part. Ce qui est plus dangereux c'est que la gauche est entrain d'utiliser l'idée que ces attaques sont tout simplement idéologiques, parce que, prétend-elle, la classe dirigeante pourrait facilement payer pour la formation continue et pour l'EMA, si seulement elle imposait les riches de façon efficace, si seulement elle dépensait de l'argent pour l'éducation et non pour la guerre, et que ce qui arrive est ce à quoi nous devons nous attendre avec les conservateurs. On ne peut pas oublier la puissance de ces illusions idéologiques.

Si, pour le moment, ces illusions constituent un poids sur le mouvement, beaucoup de ceux qui y participent ne se font pas beaucoup d'illusions sur le Parti travailliste. Ils se souviennent que ce sont eux qui ont été les premiers à introduire les frais de scolarité. Et puis le Parti travailliste n'a pas apporté son soutien au mouvement, et il n'a pas dit qu'il supprimerait la hausse des frais s'il était élu.

Le point culminant du mouvement à ce jour, le 9 décembre, a également posé très nettement la question de la démocratie. Jusque-là, il y avait une forte croyance que si ils protestaient avec assez de vigueur, le gouvernement pouvait reculer, mais le résultat du vote a montré qu'il n'était pas en mesure de le faire. Et puis ces illusions dans le caractère raisonnable de la bourgeoisie en ont pris un coup violent, avec les forces de répression qui leur cognaient littéralement sur la tête. Tout cela a beaucoup donné à penser à ceux qui ont participé et au reste de la classe ouvrière.

Un problème majeur pour la classe dirigeante, un manque de contrôle politique sur le mouvement

Depuis son début, ce mouvement a confronté la classe dirigeante à un grand défi: celui des moyens de contenir et de contrôler politiquement le mouvement. Pendant un mois, la classe dirigeante a été confrontée à un mouvement qu'aucune de ses nombreuses forces politiques n'a été en mesure de contenir entièrement ni de contrôler:

- Le National Union of Students (NUS), qui a organisé la protestation initiale le 10 novembre, et a mobilisé 50 000 étudiants, a perdu sa capacité d'agir en tant qu'organe principal des étudiants lorsque son chef, Aaron Porter, a dénoncé à maintes reprises l'attaque contre le QG du Parti Tory dans les journaux télévisés. On a eu cette situation ridicule où, lorsqu'il a dénoncé l'attaque de Millbank comme venant d'une minorité violente, la télévision montrait en direct des milliers d'étudiants qui entouraient le bâtiment et le commentateur lui disait « comment pouvez-vous dire cela, lorsque vous regardez ces images ? » Après sa performance, le NUS a perdu toute capacité même d'essayer de contrôler la situation et ses militants de base ont dû aller dans le mouvement pour maintenir une certaine forme de crédibilité.
- Le NUS n'a pas d'influence chez les lycéens et très peu chez les étudiants en formation continue.
- Le Parti travailliste ne pouvait pas contrôler ce mouvement parce qu'il devait dénoncer l'attaque contre le QG des Tories et qu'il avait lui-même introduit les frais de scolarité.
- Quant à l'extrême-gauche, aucune des organisations pseudo-révolutionnaires en Grande-Bretagne n'a assez d'influence pour contrôler le mouvement. Le Socialist Worker Party est probablement le plus important, mais son influence a diminué au cours de la dernière décennie. Le Socialist Party (ex-Militant Tendency) a joué un rôle à travers ses militants dans les universités et les lycées, mais il n'a pas d'influence nationale globale. Les gauchistes ont, dans une large mesure, dû se cacher derrière les principaux réseaux "activistes", comme le Education Activists Network (EAN) et le National Campaign Against Fees and Cuts (NCAFC). Ils ont certainement eu une influence sur le mouvement, mais il est significatif que lors des réunions de ces réseaux, il y a eu un fort reflet de la force réelle du mouvement, par exemple, dans le fait que les organisateurs ont souvent été contraints d'accepter un débat libre et ouvert, contrairement à la lourde mise en scène en scène des réunion traditionnelles des gauchistes. Certaines réunions convoquées par les gauchistes sont encore dénommé "assemblées" (comme à Brighton, par exemple), ce qui reflète autant un réel désir de nouvelles formes d'auto-organisation que la fonction de récupération des gauchistes.

Les mêmes jours que ces manifestations nationales, il y a eu de nombreuses manifestations locales appelées, via Facebook, par des réunions d'étudiants en formation continue, de lycéens, d'individus, des organes de coordination, comme le réseau qui a été mis en place à Oxford. De plus, ce même jour, des élèves ont spontanément déserté leurs cours: dans un cas, 3 adolescents ont appelé les élèves d'un lycée et 800 d'entre-eux sont sortis et les ont suivis. Dans de nombreux cas, les enseignants ont essayé de verrouiller les enfants ou la police a menacé de les arrêter pour absentéisme scolaire. Cela a conduit à une situation intéressante où dans des grandes villes comme Manchester, la principale manifestation n'a attiré que quelques centaines d'élèves, alors que dans de plus petites villes, le nombre de manifestants était plus important comme, par exemple, à Brighton où le 24 novembre, 2000 élèves ont déserté les cours pour aller manifester. Cette manifestation s'est terminée avec 400 élèves tentant de prendre d'assaut le commissariat central où leurs amis avaient été arrêtés.

Les citations suivantes dans The Guardian et Libcom.org donnent une idée de la nature spontanée de ce mouvement:
- « Des centaines d'adolescents sont sortis du lycée Allerton Grange de Leeds pour se joindre à la manifestation. »
- « L'action bien planifiée a vu presque toute l'école vide avec des banderoles soigneusement préparées ramassées dans des magasins ».
- « Les élèves sont maintenant en route vers le lycée voisin Roundhay pour encourager ses élèves à les rejoindre. Il s'agit de deux lycées très performants dans un quartier particulièrement prospère de Leeds. Les deux établissements remportent régulièrement des places à Oxbridge. »
- « Les élèves chantent "ils disent réduisons, nous disons ripostons" Deux élèves de 16 ans ont déclaré que l'accent était mis sur la perte de l'allocation d'études. L'un des deux a dit: «sans l'EMA Je ne pourrai jamais aller à l'université. Je veux réaliser mon rêve. » (The Guardian)
- « Il y avait une grande énergie. La marche progressait rapidement en cercles toujours plus larges pendant plus de 3 heures d'affilée, en se tenant à l'écart de la police et parfois en en perçant les lignes. Cela a provoqué un vrai chaos dans la circulation et a contribué à empêché la police d'encercler la manifestation avec ses camionnettes pour la contenir. »
- « Nous sommes passés par Cabot Circus & le centre commercial et nous nous sommes arrêtés pour une pause rapide au milieu de la zone de shopping, en pensant que c'était un endroit sûr parce qu'ils ne voudraient pas encercler une foule excitée au milieu d'un tas de boutiques de luxe. »
- « Il y a eu une brève tentative pour entrer dans une boutique Vodafone. La police a été bombardée de moutarde devant le marché de Noël allemand. Il y a eu deux jolies tentatives pour occuper la maison du conseil municipal et le centre administratif de l'Université de Bristol. Des boules de neige ont été lancées sur les flics et les chevaux (qui ne les aiment vraiment pas). »
- « La marche a été encerclée à la fin, à l'université de Bristol, quoiqu'une bonne partie des manifestants ait vu arriver la police et ait évité l'encerclement en sautant à travers des haies. »
- « La police montée a fait une charge de cavalerie dans la foule qui avait échappé à l'encerclement. Quelqu'un aurait vraiment pu être blessé. Deux personnes ont été battues par la police en bordure de l'encerclement. Il y a eu 10 arrestations, principalement vers la fin, quand les gens essayaient de sortir de l'encerclement. Je pense que la plupart étaient des lycéens » (Libcom.org, 30/11/10).

Les informations que nous avons sur l'ampleur de ces manifestations locales sont limitées parce que la plupart des médias ont minimisé la participation des élèves. Toutefois, il est clair qu'une importante minorité d'entre-eux ont participé à ces manifestations et, dans de nombreux cas, les ont eux-mêmes organisées.

Ici, il est nécessaire de mentionner l'utilisation d'Internet et des téléphones mobiles dans ce mouvement. La jeune génération a fait un plein usage de ses compétences et de sa connaissance des médias. Facebook a joué un rôle important dans la coordination des luttes; Twitter a également permis aux gens de rester en contact; les occupants de l'University College of London ont également mis en place une carte Google, le 9 décembre, qui a montré où la police se trouvait afin que les manifestants puissent l'éviter. Internet a aussi été utilisé pour l'affichage de photos et de vidéos des manifestations, et de la répression policière. Par exemple, des séquences YouTube du 24 novembre ont démenti le fait que la police a nié avoir chargé la foule à cheval, alors qu'une vidéo montrant la police en train de malmener un manifestant dans un fauteuil roulant et de le traîner sur la route était accessible partout dans le monde.

Tout ceci montre que les principaux médias ont été écartés par beaucoup de ceux qui ont participé et qu'ils ont fait leurs propres rapports sur ce qui s'était passé. Les médias traditionnels déforment l'information, mais c'est ce qui a encouragé les jeunes à compter sur leurs propres sources d'information et sur leur propre organisation.

Les difficultés réelles que la bourgeoisie a eu en essayant de faire face à ce mouvement peuvent se résumer dans l'appel que le chef de la police de Bristol a lancé pour que quelqu'un devienne le leader du mouvement:
« M. Jackson a appelé à ce qu'une personne du corps étudiant se présente afin qu'ils puissent mieux coordonner ce qu'il a appelé une "manifestation sans chef" » (presse locale citée sur Libcom.org).

La seule réponse de la classe dirigeante: accroitre la répression

Le dernier mois a vu une escalade de l'usage de la répression de la part de la classe dirigeante au fur et à mesure que le mouvement se développait. Avec ses organes politiques toujours incapables de contrôler le mouvement, l'État a eu une réponse principale: une répression de plus en plus violente. Certains ont comparé la confrontation entre la police et les étudiants qui a culminé le 9 décembre à l'émeute Poll Tax de 1990. Mais cette comparaison ne tient pas compte de la différence de contexte historique. L'émeute Poll Tax a marqué la fin d'un mouvement et a eu lieu dans une période de recul dans la conscience de classe. Ces récents affrontements entre le mouvement et la police, qui ont eu lieu non seulement à Londres mais aussi dans d'autres villes, se déroulent dans une période de recrudescence internationale des luttes, après cinq années d'attaques de plus en plus draconiennes sur la classe ouvrière. Et surtout c'est le premier mouvement étendu en Grande-Bretagne, mobilisant des dizaines de milliers de jeunes prolétaires et d'autres depuis la réapparition des luttes en 2003.

Il n'y a pas eu de confrontation entre les classes aussi radicale en Grande-Bretagne depuis le milieu des années 1980 avec les luttes des mineurs et des imprimeurs. La bourgeoisie a passé le dernier quart du siècle à se vanter de sa capacité d'amener la "paix sociale" et de connaître un très faible niveau de lutte de classe. Au cours de ces dernières semaines, la guerre de classe a été placée au premier plan de l'attention des travailleurs.

Le siège et l'attaque su QG du Parti Tory Partie n'a été la cause de presque aucune violence contre la police et de seulement quelques bris de fenêtres. Lorsque quelqu'un a lancé un extincteur d'incendie du toit de l'immeuble, celui-ci a été condamné par la foule aux cris de "arrête de jeter, merde!"

Une faible présence policière a suffi pour arrêter une invasion massive de l'édifice. Deux semaines plus tard, ces mêmes élèves se sont trouvé confrontés à des charges répétées de la police montée et à de coups de matraque de la part d'une police en tenue anti-émeute .

La progression de l'usage de la violence pure de l'État contre ceux qui, dans de nombreux cas, étaient des jeunes ,montre sa préoccupation. La manifestation du 24 novembre a été témoin de l'utilisation par la police du "kettling", qui consiste essentiellement dans le piégeage dans des zones confinées des manifestants en bloquant tous les moyens de sortie. Cette méthode avait été utilisée lors de la manifestation du G20 en 2009 et avait été critiquée, même par une partie de la bourgeoisie parce que contre-productive, dans la mesure où elle alimentait la colère. Elle a été plus largement utilisée, lors de la manifestation du 30 novembre et enfin le 9 décembre, où la politique du "kettling" a été systématiquement pratiquée. Autour du Parlement, il semblerait que la police ait pratiqué cette technique en cercles concentriques, de telle sorte que si vous pouviez sortir d'un cercle, vous vous retrouviez dans un autre. Cela a été démontré à la fin de la manifestation quand la police a "libéré" ceux qui avaient été pris au piège pendant des heures à l'extérieur du Parlement, qui se sont retrouvés à nouveau piégé sur le pont de Westminster pendant plusieurs heures dans le froid glacial et entassés comme du bétail.

Parallèlement au "kettling", il y a eu une utilisation croissante de la violence. Avant la manifestation du 9 décembre, il y avait eu des affrontements entre la police et certains de ceux qui étaient pris au piège, alors qu'ils cherchaient désespérément à s'échapper. Par ailleurs, il y a eu des incidents où l'on a vu des manifestants battus par la police, mais cela a généralement été caché par les médias. Le 9 décembre cependant, les médias ont montré ouvertement la charge des chevaux dans la foule, la police anti-émeute matraquant les gens, etc. évidemment dans la vision d'une police qui devait se protéger. Mais le message était très clair: si vous protestez vous serez face à toute la force de l'État. Les journaux télévisés, sur un ton quasi hystérique, affirmaient clairement que c'était la police qui "défendait" le droit démocratique de "manifester pacifiquement", que la violence était dûe à une petite minorité, etc. Par rapport aux personnes sur le terrain, la police a dit que si elle était aussi violente, c'était dans le but de décourager les gens de fréquenter des futures manifestations.

ll est clair que, le 9 décembre, certains éléments devaient être prêts à affronter la police, mais la grande majorité était venue pour montrer sa détermination à exprimer sa colère face à ces attaques, malgré la répression croissante. Les jeunes manifestants ont très vite appris à ne pas se laisser encercler, comme cela s'était produit lors de la manifestation du 24 novembre, mais la police les a encerclés de façon systématique et a commencé à les attaquer. Dans de nombreux cas, ils se sont retrouvés en une foule compacte, ce qui rendait très difficile d'échapper aux accusations de la police alors qu'ils n'avaient pas d'autre choix que de se battre ou bien d'être piétinés par les chevaux ou battus par la police. Même dans une telle situation, de nombreux manifestants ont été en mesure de voir au-delà de la violence immédiate:

- « Nous nous couchons tous, les uns contre les autres, les chevaux au dessus de nous, des coups de matraque qui vont pleuvoir sur nos têtes et nos épaules. J'ai vraiment peur d'être sur le point de mourir, et je commence à pianoter le numéro de mes parents sur mon portable pour leur envoyer un message d'amour. »

- « Au dessus de moi, une jolie blonde de dix-sept ans pleure, des larmes coulent sur son visage tuméfié et elle crie contre les abus de la police. Les manifestants commencent à crier "honte à vous!", Mais même dans le feu de la bataille, ces jeunes gens ne tardent pas à se rappeler ce qui est réellement en jeu dans ce mouvement. « Nous nous battons pour vos enfants! » chantent-ils, devant les flics en ligne. « Nous nous battons pour vos jobs! » (New Statesman).

Les télévisions et les couvertures des magazines montrent des jeunes masqués affrontant la police , mais la majorité est démasquée et tente désespérément de se défendre.

Dans ce chaos, la jeunesse a toujours affiché son esprit vibrant. Certains, à l'instar des étudiants italiens, avaient un bouclier fait à la maison, en forme de livre, avec Marx sur le devant, ou avec des titres comme Le Meilleur Des Mondes, Dans la dèche à Paris et à Londres, et Dialectique Négative d'Adorno. Ce dernier a apparemment joué un rôle majeur lorsqu'un gendarme à cheval a été désarçonné !

Il était évident que l'État allait gagner dans une telle confrontation, mais le résultat à long terme de cette répression va être extrêmement important. L'idée d'un État et d'une coalition étant en quelque sorte "gentils et équitables" s'est envolée par la fenêtre. Des milliers de jeunes et de moins jeunes ont vécu la violence de l'État ou ont vu leurs amis et des membres de leur famille non seulement attaqués, mais traités comme des criminels. La police prenait en permanence des vidéos de la manifestation; même dans les petites villes, elle a photographié les participants, souvent ouvertement en allant au milieu de ceux qui étaient encerclés pour les photographier. Une génération entière a vu que la seule réponse de l'État à leur demande d'être écouté était la violence. Les implications de cette situation sont encore visibles.

Les perspectives pour une plus large confrontation

Ce mouvement a montré les premiers pas dans le dépassement de la démoralisation infligée au prolétariat en Grande-Bretagne, avec l'écrasement des mineurs, des imprimeurs et autres travailleurs dans les années 1980. Une génération de jeunes prolétaires s'est levée et il faudra compter avec elle. De nombreux travailleurs plus âgés ont vu ce mouvement avec admiration et avec un sentiment de "enfin, nous ripostons!". La question de la violence a pris une nouvelle dimension. Pendant des années, les médias ont présenté la population, c'est à dire la classe ouvrière, comme étant passive. Au début du mouvement, les médias ont pu trouver des étudiants prêts à critiquer le recours à la violence, mais, après les affrontements du 9 décembre, Newsnight a été incapable de trouver un étudiant prêt à critiquer l'usage de la violence de leur côté: au lieu de cela, les étudiants demandaient aux divers journalistes pourquoi ils ne dénonçaient pas la violence de la police ? Les tentatives de l'État pour présenter le programme d'austérité comme "juste" et équitablement réparti dans la société ont été considérées comme frauduleuses, et la seule réponse à la protestation a été la montée de la violence et de la répression. Ce dernier mois a laissé la classe ouvrière avec matière à réfléchir.

Bien que l'adoption le 9 décembre de la loi augmentant les frais de scolarité et le début de la période des vacances de Noël, aient inévitablement produit une pause dans le mouvement, beaucoup d'étudiants se sont engagés à le poursuivre en janvier. Nous constatons déjà une radicalisation dans le ton des syndicats, par exemple dans un article écrit par Len Mc Cluskey, secrétaire général du syndicat du secteur public Unite, à la rubrique "votre tribune" de The Guardian du 20 Décembre écrit ceci:
- « Les étudiants de Grande-Bretagne ont certainement mis le mouvement syndical sur la sellette. Leurs protestations massives contre l'augmentation des frais de scolarité ont rafraîchi les partis politiques dont une centaine de débats, de conférences et de résolutions n'avaient abouti à rien.... Les syndicats ont aussi besoin de leur tendre la main. Les étudiants doivent savoir que nous sommes de leur côté. Nous devons condamner sans équivoque le comportement de la police dans les récentes manifestations. Le "kettling", le matraquage et les charges de la police montée contre les adolescents n'ont pas leur place dans notre société.
- Il est ironique que les jeunes aient été rejetés comme étant apathique et indifférent à la politique, pour que, dès qu'ils se révèlent en nombre, ils sont traités comme "l'ennemi intérieur", d'une manière familière pour ceux d'entre nous qui ont passé les années 1970 et 1980 sur les lignes du piquet de grève.
- "Et nous devons travailler en étroite collaboration avec nos collectivités qui sont les premières victimes de l'attaque. C'est pourquoi Unite a accepté de soutenir la vaste Coalition de la Résistance créée le mois dernier, qui regroupe, partout dans le pays, les syndicats et les associations locales anti-réduction.
- "La manifestation du TUC, le 26 mars, sera un jalon essentiel dans l'élaboration de notre résistance, pour donner aux membres des syndicats la confiance pour faire grève pour la défense des emplois et des services ».

Le même jour, le site Web de The Guardian annonce que Unite et un autre syndicat important du secteur public, le GMB, vont soutenir la prochaine journée d'action demandée par le NCAFC et l'EAN pour le 29 janvier.

Au même moment, le leader du syndicat RMT, Bob Crow, parle de la nécessité de « l'action industrielle, de la désobéissance civile et de millions de gens dans la rue » pour redorer le profil de la gauche et des syndicats, pour mieux les aider dans leur tentative de récupérer un mouvement contre les attaques d'austérité.

La perspective est à de plus vastes et de plus larges confrontations de classe. La bourgeoisie prépare maintenant son appareil syndical pour prendre en charge la situation, mais il n'est pas garanti à l'avance qu'ils vont réussir.

World Revolution, section du CCI en Grande-Bretagne (23 décembre 2010)
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Re: England on struggle

Messagede kuhing » 29 Jan 2011, 10:27

Nico37 a écrit:
[url=http://fr.internationalism.org/icconline/2011/reflexions_sur_les_recentes_luttes_etudiantes_en_grande_bretagne.html][b]Réflexions

La perspective est à de plus vastes et de plus larges confrontations de classe. La bourgeoisie prépare maintenant son appareil syndical pour prendre en charge la situation, mais il n'est pas garanti à l'avance qu'ils vont réussir.

World Revolution, section du CCI en Grande-Bretagne (23 décembre 2010)


S'en tenir comme perspective à "une de plus larges confrontations de classe" c'est amener dans la même impasse que les bureaucrates syndicaux.
On a bien vu pendant le mouvement contre les retraites que 3 millions de personnes qui descendaient dans la rue de façon répétée n'inquiétait en rien le pouvoir.
Fillon rigolait publiquement.
En Tunisie le scénario est identique sous une autre forme: le mouvement est récupéré par les professionnels de la politique qui utilisent les institutions de l'Etat.( bien qu'une résistance à la base s'organise notamment dans la ville du départ du mouvement )
En Angleterre comme ailleurs c'est à la création de comités de base de toutes sortes et coordonnés horizontalement qu'il faut appeler.
Comités qui organisent dans un premier temps la distribution gratuite à la population des denrées et services qui existent.
C'est le moyen de passer directement et immédiatement à l'organisation de l'autogestion généralisée.
Il faut ôter toute valeur à l'outil de fonctionnement du système des dominants : l'argent.
kuhing
 

Re: England on struggle

Messagede Pïérô » 26 Mar 2011, 20:38

Londres, la plus forte mobilisation depuis 20 ans disent les médias.
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualit ... ndres.html
Et comme on a connu çà, la question comme ici repose sur les capacités d'auto-organisation, d'autant que le paysage syndical est encore plus réformiste qu'ici. Au delà de la sortie massive de ce jour, qu'est-ce qui s'envisage pour continuer à mener la lutte ? A suivre donc...

Un campement pour occuper Hyde Park a commencé avec des tentes qui sont installées, pour construire vraissemblablement un point de fixation à l'image de ce qui c'est passé en Egypte. A Piccadilly Circus, vers 19h30 autour de 800/1000 personnes étaient rassemblées.
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Re: England on struggle

Messagede Nico37 » 27 Mar 2011, 12:56



Londres : le tournant insurrectionnel du 26 mars
À Londres comme partout, prenons l'offensive !

La grande journée contre les mesures d'austérité à Londres, à la base «journée syndicale» comme on les connaît tant dans la France pacifiée, a été détournée par les nombreux groupes anarchistes, libertaires, autonomes et radicaux antiautoritaires qui ont su reprendre l'initiative en se coordonnant autour d'un plan d'action inédit jusqu'alors.

Lors de cette journée historique, nous avons pu assister pour la toute première fois à l'expérimentation et à l'«application» de stratégies et tactiques de type altermondialistes propres aux contre-sommets à l'échelle et sur le plan de luttes sociales et populaires locales. La réappropriation collective et effective de ces stratégies transnationales de lutte radicale s'est concrétisée dans l'élaboration d'un plan d'action annonçant pas moins de 19 cortèges simultanés répartis en autant de Blocs d'action selon les modalités d'action propres à chaque groupe et individu, allant de l'occupation à la désobéissance civile, du blocage à la résistance directe à la police, du happening à la fanfare, etc. Ainsi nous avons pu assister à la formidable coordination solidaire de formes d'actions variées, avec notamment un Bloc Féministe (le Women's Bloc), un Bloc de travailleurs (Worker's radical Bloc), plusieurs Blacks Bloc (au moins cinq), plusieurs Red et Pink Bloc (LGBT, fanfares, batucada, désobéissance civile, etc.), un Book Bloc (étudiants équipés défensivement pour l'action directe avec casques et boucliers), un Dissident Bloc (actions «symboliques»), etc.

Non seulement ces stratégies ont été réappropriées sur un plan de lutte locale mais également et surtout transmises aux gens et à la population qui ont pu saisir ces outils de lutte selon leurs affinités et motivations. Et des lycéens aux travailleurs, des étudiants aux chômeurs, et de l'ensemble des prolétaires et précaires, chacun a pu se réapproprier individuellement et collectivement sa propre manière de lutter.

Par ailleurs, on peut noter la remarquable complémentarité et solidarité entre les formes d'action : pas de dogme de pacifisme béat et béant, pas de représentants ni organisateurs officiels ou officieux, pas de légalisme dominant, choses si tristement récurrentes lors des sommets avec de graves conséquences politiques (rappelons par exemple que le Service d'Ordre de la CGT a donné des adeptes de l'action directe en Black Bloc aux flics lors de l'Otan). Rien de tout cela à Londres, complémentarité, solidarité, auto-organisation horizontale laissant libre cours aux initiatives de chaque groupe et cortège.

En outre, au-delà d'une stricte journée d'action, même radicale et coordonnée, populaire et générale, les perspectives sont là : actions communes d'occupations de plusieurs parcs et bâtiments en vue d'une mise en durée du mouvement de fait insurrectionnel, et en écho aux révolutions du monde arabe. Ainsi, faire de Trafalguar Square une Place Tahrir, comme d'autres lieux. Tandis que tous les campus et universités sont déjà occupés par les étudiants et les ont ouverts en autant de Centres de Convergence, Infos Point et d'action.

Enfin, la coordination de l'information est également présente : indymedia London relaie infos et appels avec le réseau Resist26, sans compter la radio libertaire X26 qui crache du gros son dubstep suivi de rap anar français, parsemé de topos-briefing, et de rappels des conseils en action et en cas d'arrestation.

Côté répression, l'État n'a déployé que 5000 flics, face à une affluence de 500'000 personnes en pleine capitale. La police anti-émeute fut débordée toute la journée. Bien moins équipée qu'en France (pas de tenue robocop, pas de flashball, pas de grenades lacrymogènes, pas de canons à eau, pas de voltigeurs, pas de paintball, pas de taser), ils s'en sont tenus à la matraque et au corps à corps, parfois sans bouclier, mais bénéficiant néanmoins de chevaux et d'hélicoptères. Aussi, pour rare que cela soit, on a pu voir la police reculer, repoussée dans ses charges par des contre-attaques de manifestants.

L'Odéon a été occupé par des groupes anarchistes qui y ont hissé le drapeau rouge et noir. Trafalguar Square et Hype Park ont été occupé, avec la préparation autogestionnaire de sanitaires, de tentes, de ravitaillement, etc. Le magasin Manson a été occupé, ainsi qu'un hôtel de luxe.

Plusieurs dizaines de grands magasins de luxe et quelques grands hôtels bourgeois ont été dévastés, saccagés et détruits. Les flics ont la plupart du temps été repoussés. On dénombre pour l'heure une vingtaine de blessés et autant d'arrestations chez les manifestants, cinq blessés chez les flics. Les briefings de Radio X26 nous faisaient entendre la détermination populaire criant à plusieurs milliers “ALL STREETS, OUR STREETS”, ou des slogans anticapitalistes radicaux.


http://actualutte.info/?p=2994
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Re: England on struggle

Messagede sebiseb » 30 Avr 2011, 09:30

L'autre façon pour les anglais de descendre dans la rue...

Image


À savoir que les mesures d'austérités entre en vigueur ce week-end (hasard du calendrier ???), et que 57% des anglais y sont favorables avec même 29% qui considèrent que celui-ci ne va pas assez loin - Tandis que 70% des britanniques se disent indifférents au mariage du très conservateur (lire l'interview du journal "le monde") William et sa roturière de femme "Kate Midelton", contrairement à l'enfumage que tente de nous faire passer la presse française sur le romantisme anglo-saxon envers leur monarchie pas si moderne qu'on veut nous la présenter !
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émeutes en Angleterre

Messagede Pïérô » 09 Aoû 2011, 17:15

émeutes à Londres depuis samedi, qui ont gagné hier Birmingham, Liverpool et Bristol.
Jeudi soir dernier un homme a été abattu par la police à Tottenham, quartier de Londres, dans le cadre d'une opération anti-gang. La famille n'ayant aucune explication de la part de la police, la communauté du quartier a organisé un rassemblement devant le commissariat local. Suite au refus confirmé de la police de recevoir la famille, c'est parti en émeute. Dimanche soir ça a gagné d'autres quartiers de Londres et lundi d'autres villes.
La police avoue elle-même être complètement débordée.

vidéos : http://www.guardian.co.uk/uk/video/2011 ... NETTXT3487

vidéos, photos, infos : http://actualutte.info/?p=5188 et http://juralib.noblogs.org/2011/08/09/londres-brule/
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