La Tribune - 10 jun 2010
http://www.latribune.fr/actualites/econ ... etats.html
Trichet: la BCE va continuer à acheter des obligations d'Etats
Comme le prévoyaient les marchés, la Banque centrale européenne (BCE) n'a pas modifié ses taux directeurs jeudi. Mais ces derniers attendaient surtout des éclaircissements sur les mesures exceptionnelles prises le mois dernier. Le taux principal, le taux de refinancement, reste donc à son point bas record de 1%, le taux de la facilité de dépôt à 0,25% et le taux de prêt marginal à 1,75%. Les marchés saluent également la décision de la BCE de fournir autant de liquidités que nécessaire ainsi que les propos de Jean-Claude Trichet minorant le risque de tensions sur le marché interbancaire malgré le récent gonflement des placements des banques auprès de la BCE qui laissent à penser qu'elles redoutent de se prêter entre elles. Grosse cerise sur le gâteau, l'Espagne, dont la dette a été mise sous pression par les marchés ces dernières semaines, a réussi aujourd'hui sans coup férir une émission obligataire de 4,9 milliards d' euros.
Jean-Claude Trichet, président de la BCE, a annoncé que des incertitudes inhabituellement élevées pesaient sur les perspectives, "la croissance n'est pas écrite par avance". La banque centrale européenne a abaissé sa prévision de croissance pour 2011 en zone euro, à 1,2% contre 1,5% précédemment, mais a augmenté sa prévision de croissance 2010 à 1% contre 0,8% jusque là. La BCE prend ainsi notamment acte de l'impact négatif sur la croissance à moyen terme des plans d'austérité récemment annoncés par plusieurs pays européens pour consolider leurs finances publiques.
"Les taux de croissance trimestriels seront probablement irréguliers", a déclaré Jean-Claude Trichet, le président de la BCE, lors d'une conférence de presse après l'annonce du maintien du principal taux directeur de la banque centrale à 1,0%. "Nous pensons que l'économie de la zone euro croîtra à un rythme modéré dans un environnement de tensions persistantes dans certains segments de marché et d'incertitude inhabituellement élevée".
Le PIB de la zone euro n'a progressé que de 0,1% au premier trimestre. La prévision d'inflation de la BCE pour 2011, l'échéance la plus importante pour la définition de sa politique monétaire, est désormais comprise entre 1,0% et 2,2% alors qu'elle était de 0,9%-2,1% en mars, ce qui donne un chiffre inchangé de 1,5% en milieu de fourchette. La BCE se fixe pour objectif une inflation "proche de, mais inférieure à 2%". Pour cette année, la banque centrale anticipe une hausse des prix comprise entre 1,4% à 1,6%, contre une fourchette de +0,8% à +1,6% dans les précédentes projections, soit une prévision centrale revue à 1,5% au lieu de 1,2%.
Le président de la BCE a aussi et surtout souligné qu'il était aux yeux de la Banque centrale européenne "approprié" de continuer à acheter des obligations d'Etats européens, stratégie lancée il y a un mois par l'institution à l'inverse de sa doctrine antérieure ce qui a généré de vives tensions en son sein.
Jean-Claude Trichet s'est montré déterminé à lutter avec toujours autant de détermination contre l'inflation. Il a enfin souligné qu'à ses yeux, l'euro reste "une devise très crédible".
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Ce qu'a dit Trichet pour rassurer les marchés:
Lors de la conférence de presse organisée ce jeudi par la Banque centrale européenne, son président, Jean-Claude Trichet, n'a pas seulement expliqué pourquoi il préférait laisser les taux directeurs inchangés.
SUR LES RACHATS DE DETTE
Le programme pour les marchés de titres a été conçu comme un mécanisme pour garantir un fonctionnement efficace de la politique monétaire en aidant à résoudre les dysfonctionnements de certains segments du marché des titres de dette de la zone euro.
Ceci est venu d'une façon très aiguë dans l'après-midi du jeudi après la réunion de notre propre conseil des gouverneurs et au cours du vendredi matin.
Ceci n'était pas une règle suivie par nous ou par les acteurs du marché ou par les institutions financières en Europe. Le monde a été confronté à un événement majeur qui menaçait le fonctionnement non seulement de l'économie et du marché européens mais aussi de la finance et de l'économie mondiales".
SUR LA VOLONTE de LA BCE DE RACHETER DES CERTIFICATS DE DETTE
Non, nous envisageons tous les instruments possibles mais il n'y a absolument rien d'imminent dans ce domaine.
LES DÉPÔTS à LA BCE
(Le niveau élevé des dépôts à la BCE) signifie que nous avons (...) un marché monétaire qui ne fonctionne pas parfaitement. C'est absolument clair et c'est une illustration de cette absence de parfait fonctionnement sur notre marché monétaire".
SUR LES RUMEURS DE DIVERGENCES AU SEIN DE LA BCE
Il y a une devise, il y a une BCE, il y a un Conseil des gouverneurs.
SUR LES PERSPECTIVES ECONOMIQUES
La croissance dépend de nous et, ce qui est crucial à nos yeux, dépend de la confiance et nous nous efforçons de continuer nous-mêmes à être un ancrage de la confiance.En ce qui concerne l'avenir, nous anticipons une croissance de l'économie de la zone euro à un rythme modéré dans un contexte de tensions continues sur certains segments des marchés financiers et d'incertitudes inhabituellement fortes.
Les risques sur les perspectives économiques sont globalement équilibrés dans un contexte d'incertitudes inhabituellement élevées.
L'économie mondiale et le commerce extérieur pourraient rebondir plus fortement que prévu, et ainsi soutenir les exportations de la zone euro. Mais des inquiétudes demeurent concernant des tensions ravivées sur certains segments des marchés financiers et leurs conséquences sur la confiance.
SUR LES NOUVELLES PREVISIONS DE CROISSANCE
La croissance annuelle réelle du PIB sera comprise entre 0,7% et 1,3% en 2010 et entre 0,2% et 2,2% en 2011. En comparaison avec les projections macroéconomiques des services de la BCE de mars 2010, la fourchette concernant la croissance du PIB réel cette année a été révisée légèrement à la hausse en raison de l'impact positif du renforcement de l'activité à l'échelle mondiale à court terme, tandis que la fouchette a été révisée quelque peu à la baisse pour 2011, afin de tenir compte principalement des perspectives de demande intérieure.
La reprise économique dans la zone euro a continué au premier trimestre de 2010 mais les taux de croissance trimestrielle vont probablement être plutôt inégaux. La reprise de l'activité devrait être pénalisée par le processus d'ajustement des bilans dans différents secteurs et par les projections moroses pour le marché du travail.
SUR LES TAUX
Les taux actuels sont appropriés.
SUR l'INFLATION
Nous continuons d'anticiper une évolution des prix restant modérée à l'horizon de moyen terme pertinent pour (la conduite de) la politique monétaire. Des tensions inflationnistes mondiales pourraient persister tandis que les tensions intérieures sur les prix devraient rester basses. (Le personnel de la BCE) prévoit une inflation IPCH annuelle dans une fourchette comprise entre 1,4% et 1,6% pour 2010 et entre 1,0% et 2,2% pour 2011. Comparé avec les prévisions des services de la BCE de mars 2010, la fourchette a été révue quelque peu à la hausse, pour tenir compte principalement des prix plus élevés en euro pour les matières premières. Au cours de la deuxième partie de cette année, une légère hausse supplémentaire de l'inflation IPCH n'est pas à exclure. En anticipant à plus long terme, les taux d'inflation devraient rester dans l'ensemble modérés. Les pressions à la hausse sur les prix des matières premières pourraient se poursuivre tandis que les pressions sur les prix intérieurs dans la zone euro devraient rester faibles.
SUR LES MESURES NON CONVENTIONNELLES
Toutes les mesures non conventionnelles prises pendant la période de fortes tensions sur les marchés financiers (...) sont tout à fait cohérentes avec notre mandat, et dans leur construction, temporaires par nature.
La Tribune - 11 jun 2010
http://www.latribune.fr/actualites/econ ... -pays.html
Le Premier ministre japonais évoque le risque d'un défaut de paiement de son pays
"Comme nous pouvons le voir avec la confusion dans la zone euro qui a démarré avec la Grèce, il y a un risque de défaut de paiement si la hausse de la dette publique est ignorée et si la confiance est perdue sur le marché obligataire" a déclaré devant le Parlement Naoto Kan à l'occasion de son discours de politique générale.
Le Japon pourrait ne plus être en capacité d'honorer sa dette s'il ne parvient pas à maîtriser sa dette publique. Ce n'est pas un analyste spécialiste de l'archipel nippon qui lance ce pavé dans la mare, mais le nouveau Premier ministre japonais.
Naoto Kan, qui a pris la tête de l'exécutif après la démission soudaine de son prédécesseur la semaine dernière, souhaite s'attaquer en priorité à la réduction de la dette publique, qui représente déjà le double du produit intérieur brut du Japon. "Nous ne pouvons pas conserver des finances publiques qui dépendent principalement de l'émission d'obligations", a expliqué le Premier ministre devant le Parlement à l'occasion de son premier discours de politique générale.
"Comme nous pouvons le voir avec la confusion dans la zone euro qui a démarré avec la Grèce, il y a un risque de défaut de paiement si la hausse de la dette publique est ignorée et si la confiance est perdue sur le marché obligataire", a-t-il ajouté. On comprend mieux avec ce
discours très volontaire le départ du ministre des Banques, Shizuka Kamei, ardent partisan de la dépense publique. Reste à Naoto Kan un nouvel obstacle à franchir : gagner les élections à la chambre haute qui devraient avoir lieu le 11 juillet.
La TVA va augmenter
Le portefeuille de Shizuka Kamei devrait être confié à Shozaburo Jimi, secrétaire général du Nouveau parti du Peuple, une petite formation qui appartient à la coalition gouvernementale. Le ministre de la Stratégie, Satoshi Arai, a déclaré à la presse que le gouvernement avait l'intention de mettre au point un plan de moyen et long terme pour réduire les déficits d'ici au 22 juin au plus tard. L'exécutif veut plafonner les émissions de dettes publiques à 44.300 milliards de yens pour l'exercice au 31 mars 2012.
Naoto Kan, cinquième Premier ministre du pays depuis 2007, plaide pour l'organisation d'un débat sur le projet d'augmenter la TVA pour aider à financer les dépenses sociales en augmentation du fait du vieillissement de la population. Le ministre des Banques avait exprimé des réserves sur cette proposition.
Les agences de notation ont prévenu qu'elles pourraient abaisser la notation souveraine du Japon faute d'un programme crédible pour réduire les déficits.
Mais les analystes soulignent que les démocrates, qui sont arrivés au pouvoir en promettant d'augmenter le pouvoir d'achat, seront contraints de revenir sur certaines promesses de campagne. Le Premier ministre devra aussi trouver la formule pour conjuguer réduction des déficits et soutien à la croissance après des dizaines d'années de déflation.
AFP, Cyberpresse - 17 jun 2010
http://lapresseaffaires.cyberpresse.ca/ ... mieres.php
Risques de pénuries pour 14 matières premières "critiques"
Des composantes essentielles à la fabrication de produits de haute technologie tels que les téléphones mobiles ou les câbles à fibres optiques risquent de manquer à l'industrie dans les 20 prochaines années, ont indiqué jeudi des experts mandatés par Bruxelles.
Parmi 41 minéraux et métaux examinés, 14 matières premières ont été retenues comme d'une "importance critique pour l'Union européenne" dans un rapport rédigé par ces experts, a indiqué la Commission européenne dans un communiqué.
Il s'agit de l'antimoine, du béryllium, du cobalt, du spath fluor, du gallium, du germanium, du graphite, de l'indium, du magnésium, du niobium, des métaux du groupe du platine, des terres rares, du tantale et du tungstène, détaille le communiqué.
En raison de l'explosion des nouvelles technologies --télécommunications, cellules photovoltaïques, batteries ion lithium,... --, le niveau de la demande en 2030 pourrait être plus de trois fois supérieur à celui de 2006 pour certaines de ces matières premières, expliquent les experts.
Plus généralement, les risques pour l'approvisionnement en matières premières critiques sont dus au fait qu'une grande partie de la production mondiale provient essentiellement d'un cercle restreint de pays, à savoir la Chine (antimoine, germanium, magnésium,...), la République démocratique du Congo (cobalt, tantale) et le Brésil (niobium et tantale).
Autres problèmes: des "taux de recyclages trop bas" et des politiques d'accès restrictives de la part des gouvernements des pays émergents, selon le rapport.
Les experts préconisent notamment "d'améliorer l'accès aux ressources primaires", d'"accroître l'efficacité du recyclage" et d'"encourager la recherche sur des produits de substitution".
Les Echos - 04 jun 2010
http://www.lesechos.fr/info/industrie/0 ... -rares.htm
Inquiétudes autour des visées de Pekin sur les réserves de terres rares
La Chine veut procéder à la nationalisation de tous les gisements de terres rares du pays. Le projet inquiète d'autant plus que ces métaux stratégiques sont largement employés dans les produits de haute technologie civile et militaire.
La nouvelle est inquiétante. Le régime chinois veut que les réserves de terres rares du pays soient exploitées par une petite poignée de sociétés nationalisées. Objectif : battre en brèche l'exploitation illégale des gisements et, surtout, contrôler directement ces richesses minérales jugées stratégiques. L'information, qui émane du très officiel « China Daily », peut être considérée digne de foi.
Elaboré conjointement par le ministère de l'Industrie et des Technologies de l'information (MIIT) et par la Commission pour le développement national et la réforme (NDRC, l'organisme central de planification économique), le projet de reprise en main par Pékin des terres rares est actuellement soumis à l'examen du gouvernement chinois. « Une fois approuvé, le ministère de la Terre et des Ressources (MLR) va distribuer les licences et initier l'allocation des ressources aux firmes triées sur le volet », explique une source qualifiée mentionnée par le quotidien chinois. En attendant, le régime a suspendu toute attribution de licences nouvelles jusqu'à la fin juin 2011. La seule façon qu'auront des entreprises privées d'accéder à ces dépôts sera indirecte, via leurs éventuelles participations au capital des heureuses élues.
97 % de la production
Si ce dispositif est adopté, les répercussions sur les marchés des terres rares seront importantes et ne se cantonneront pas à la Chine. Ce pays occupe en effet une place centrale dans la production de ces minerais, car 97 % de l'offre des 17 éléments composant le groupe des terres rares émanent de l'ancien empire du Milieu. En termes de réserves, le poids des Chinois est aussi prépondérant, avec 89 millions de tonnes d'oxydes de terres rares estimées en 2008 par les géologues gouvernementaux américains de l'USGS, soit plus de 59 % des réserves mondiales totales.
Or, ces ressources minérales sont indispensables pour la fabrication d'un grand nombre de produits de haute technologie, allant des turbines à vent aux voitures à moteur hybride ou aux missiles, en passant par les téléphones mobiles, note le « China Daily » (lire ci-dessus). De quoi susciter des remous dans les principaux pays occidentaux, très gourmands en métaux rares.
Massimo Prandi
(*) On appelle « terres rares » un groupe de 17 minerais qui étaient rares au début du XIXe siècle, au moment de leur découverte, mais qui sont normalement répandus aujourd'hui. Ils sont prisés pour leurs propriétés physiques, essentielles à plusieurs industries de haute technologie : efficacité de stockage d'hydrogène dans les alliages à base de terres rares de la métallurgie; pouvoir de stockage et de sortie d'oxygène dans la fabrication de systèmes de catalyse; conductivité élevée dans la construction électrique; fluorescence et haut indice de réfractivité dans l'optique de haute précision et la fabrication d'écrans plats; haute anisotropie (propriété d'être dépendant de la direction) magnétique pour la fabrication d'aimants industriels.
Usine nouvelle - 18 jun 2010
http://indices.usinenouvelle.com/metaux ... urope.3087
L’accès aux métaux rares est critique pour l’Europe
par Daniel Krajka
L’Union européenne va prendre des mesures pour sécuriser l’approvisionnement de ses industries en « métaux critiques », indispensables au développement des nouvelles technologies.
Certains métaux – précédemment appelé stratégiques, mais qualifiés aujourd’hui de critiques pour abandonner toute référence au militaire – sont aujourd’hui une composante indispensable de la fabrication tant des produits de hautes technologies, que des produits de consommation courante. Un rapport publié le 17 juin par un groupe d’experts, présidé par la Commission européenne, a effectué l’état des lieux de matières dont l’approvisionnement pourrait devenir problématique.
Après avoir étudié pas moins de 41 minéraux et métaux, le groupe d’experts, réunis à Madrid du 16 au 18 juin, a estimé que 14 métaux ou groupe de métaux étaient « critiques » pour l’industrie européenne : l’antimoine, le béryllium, le cobalt, le spath fluor, le gallium, le germanium, le graphite, l’indium, le magnésium, le niobium, les platinoïdes (6), les terres rares (17), le tantale et le tungstène. Il s’agit donc de 36 matières premières minérales.
Les résultats du rapport (*) serviront de base à l’élaboration d’une future communication sur les stratégies permettant de garantir l’accès aux matières premières, qui sera publiée par la Commission à l’automne 2010. Toutefois, tous les métaux sont critiques, suivant la branche d’industrie où l’on travaille. Métal de base le plus commun après l’aluminium, le cuivre est indispensable, et difficilement substituable pour des applications électriques toujours plus répandues.
Signe de l’importance de ces matières pour l’industrie européenne, les principaux secteurs les utilisant– construction, chimie, automobile, aéronautique, machines, équipements industriels, électronique professionnelle et grand public –, employaient en 2006 pas moins de 30 000 salariés pour un chiffre d’affaires combiné de 1 324 milliards d’euros. Des chiffres qui ont sensiblement progressé depuis, et qui vont continuer de croître. Les prévisions indiquent que, pour certaines matières premières critiques, la demande en 2030 pourrait être plus de trois fois supérieure à celle de 2006, tirée par l’évolution technologique (voir les prévisions figurant dans leMEMO/10/263).
Selon le groupe de travail, les risques les plus importants pesant sur l’approvisionnement des industries européennes sont principalement liés à la concentration de la production de certains produits, entre les mains d’un nombre de pays producteurs limités. Parmi ces pays certains vont jusqu’à détenir un quasi monopole sur certaines matières. Ce sont la Chine (antimoine, spath fluor, gallium, germanium, graphite, indium, magnésium, terres rares, tungstène), la Russie (palladium), la République démocratique du Congo (cobalt, tantale) et le Brésil (niobium et tantale). « Cette concentration de la production est d’autant plus problématique qu’elle va de pair avec une faible substituabilité et des taux de recyclage trop bas », mettent en garde les experts.
Indispensables aux nouvelles technologies
Les nouvelles technologies sont les principaux moteurs de la demande de matières premières critiques : l’oxyde d’antimoine et d’étain pour l’antimoine, les batteries ion lithium et les carburants de synthèse pour le cobalt, les cellules photovoltaïques en couches minces, les circuits intégrés et les diodes électroluminescentes blanches pour le gallium, les câbles à fibres optiques et les technologies optiques infrarouges pour le germanium, les écrans d’affichage et les cellules photovoltaïques en couches minces pour l’indium, les piles à combustible et les catalyseurs pour les platinoïdes, les catalyseurs et le dessalement d’eau de mer pour le palladium, les ferro-alliages pour le niobium, les aimants permanents et la technologie laser pour le néodyme (terre rare), ainsi que la technologie médicale pour le tantale. Les microcondensateurs utilisent à la fois l’antimoine, le niobium et le tantale.
Pour faire face aux risque potentiel d’approvisionnement – un risque qui peut à tout moment se concrétiser comme le démontre les dernières décisions des autorités chinoises sur les terres rares – le groupe d’experts recommande plusieurs mesures :
– la mise à jour tous les cinq ans de la liste des matières premières critiques de l’UE
– l’adoption de mesures stratégiques pour améliorer l’accès aux ressources primaires
– le développement du recyclage de ces matières ou des produits les contenant
– l’encouragement de la substitution en favorisant la recherche
– l’amélioration de l’efficacité matérielle globale des matières premières critiques
Une piste intéressante serait le développement de partenariat avec les pays africains. Le vice-président Tajani vient juste de revenir de la réunion entre laCommission européenne et la Commission de l’Union africaine, qui s’est tenue le 8 juin 2010 à Addis-Abeba. « Au cours de cette réunion, il a été convenu d’entretenir une coopération bilatérale dans le domaine des matières premières et d’œuvrer conjointement à la réalisation d’initiatives et de progrès futurs, en particulier sur des points tels que la gouvernance, les infrastructures, les investissements et les connaissances théoriques ou pratiques en géologie ». Mais il faudra faire vite, les entreprises chinoises et indiennes sont déjà très actives sur un continent africain disposant de ressources minières riches et variées et encore inexploitées.
Si la stratégie japonaise semble hors de portée de l’Europe, son modèle a été étudié de près par les chercheurs et les géologues européens. Au Japon, le gouvernement a créé en 2004 le JOGMEC, Japanese Oil, Gas and Metals National Cooperation. Cet organisme est notamment chargé d’offrir une assistance financière aux entreprises japonaises pour l’exploration et le développement de gisements miniers, pour le développement de « l’intelligence minière », et de la gestion de stocks stratégiques de métaux rares et indispensables. Ses entrepôts stockent sept métaux : chrome, cobalt, manganèse, molybdène, nickel, tungstène et vanadium.
Edito des matières premières (La Vie financière) - 26 jul 2010
http://www.edito-matieres-premieres.fr/ ... p-bdi.html
Le cuivre est increvable !
Depuis 2001, le cours du cuivre a été multiplié par 5.
Depuis le krach de l'automne 2008 et jusqu'à son point haut d'avril dernier, le cuivre a regagné 182 % !
Depuis le mini-krach des marchés en mai/juin dernier, il a rebondi de 20 %.
Quelle que soit la tourmente qui l'emporte, il revient toujours en force, sur le devant de la scène. Tout simplement parce qu'il est INDISPENSABLE.
.../...
Métal phare du complexe CENPZ (cuivre, étain, nickel, plomb, zinc), le cuivre tire toute la classe d'actifs avec lui:
- Ses stocks au LME et à Shanghai diminuent encore et encore.
- Des tensions sur l'offre et la demande risquent d'apparaître.
L'offre est insuffisante.
Les producteurs de cuivre (les minières) ont du mal à suivre la demande. C'est un fait depuis plusieurs années maintenant.
Coupures électriques dans les mines, grèves des mineurs, manque de main-d'oeuvre qualifiée, diminution des concentrations de cuivre dans la roche... les problèmes sont nombreux.Dernier exemple en date : BHP enregistre au second trimestre 2010 une chute de 5% de sa production de cuivre sur un an. Et s'attend à voir baisser sa production de 5 à 10% sur les 12 prochains mois !
Parallèlement, la demande augmente.
Lentement mais sûrement. C'est une tendance de fond. Selon l'ICSG (International Copper Study Group), la demande mondiale de cuivre sur un an a crû de 5,8% au mois d'avril, alors que l'offre suit au rythme de 5,5% seulement.
A entendre les minières cuivre, la demande reste soutenue, les carnets de commandes se portent bien. C'est ce que laissait encore récemment entendre Freeport McMoRan (producteur de cuivre numéro 2 au monde). En revanche, certaines minières comme BHP annoncent que leur production de cuivre a décliné de 5% sur un an. Et que la tendance devrait se poursuivre.
Bref, il faut impérativement mettre de nouvelles mines en route pour absorber le surcroît de demande. Or les mines ne sont pas là.
Isabelle Mouilleseaux
AFP, Rpmandie news - 06 aot 2010
http://www.romandie.com/ats/news/100806 ... rw5rpc.asp
Chili: au moins 34 mineurs bloqués au fond d'une mine, aucun contact établi
SANTIAGO - Au moins 34 mineurs étaient bloqués vendredi matin depuis une douzaine d'heures au fond d'une mine de cuivre et d'or du nord du Chili à la suite d'un éboulement, ont annoncé autorités et secouristes sans pouvoir préciser l'état des mineurs.
Plus de 130 pompiers et sauveteurs spécialisés s'activaient pour entrer en conctact avec les mineurs prisonniers de la mine du groupe chilien San Esteban, à 50 km de la ville de Copiapo et 800 km au nord de Santiago, dans le désert de l'Atacama, selon le Bureau national des situations d'urgence (Onemi).
L'accident a eu lieu dans la soirée de jeudi, lorsqu'un glissement de terrain est survenu à environ 300 mètres de profondeur, bloquant les mineurs à un niveau inférieur, a indiqué sur des radios chiliennes la gouverneur de la région de l'Atacama, Ximena Matas.
Les autorités n'avaient annoncé aucune victime vendredi en début de matinée.
Ximena Matas a précisé à la radio Bio Bio qu'une zone de refuge munie d'oxygène, d'aliments, d'eau, vêtements et d'autres éléments nécessaires à la survie "pendant un certain temps" était installée dans le secteur de la mine affecté par l'accident.
"Nous ne pouvons parler de victimes, car nous n'avons aucune information concrète sur l'état (des mineurs). Nous espérons qu'ils sont bien car ils devraient être dans le refuge", a-t-elle déclaré.
"Pour le moment nous n'avons pu entrer en contact avec eux. On évalue les meilleures façons de descendre, par des voies alternatives, jusqu'où ils se trouvent", a précisé Mme Matas sur la radio Cooperativa.
Le lieu de l'accident est situé à 5 km de l'entrée de la mine, dont la rampe principale d'accès à été obstruée, selon l'Onemi. Des secouristes spécialisés de la police ont toutefois réussi à pénétrer dans la mine en utilisant des circuits de ventilation.
Des familles et des collègues de mineurs bloqués se sont rassemblés dans la la nuit aux abords de l'entrée de la mine, dans l'attente d'informations de l'entreprise ou des secouristes.
Le Chili est le premier producteur mondial de cuivre, avec un tiers environ de l'offre du métal rouge, et le 16e producteur d'or, mais avec des visées de triplement de production pour intégrer les 10 premiers sous cinq ans.
Les Echos - 09 sep 2010
http://www.lesechos.fr/economie-politiq ... la-bce.htm
Les dettes souveraines menacent la croissance, prévient la BCE
par Massimo Prandi
Fitch Ratings estime de son côté que l'austérité budgétaire en zone euro ne démarrera vraiment qu'à compter de l'an prochain.
Plusieurs économistes sont formels. Si le ratio endettement public / PIB dépasse les 90 %, c'est la conjoncture économique du pays concerné qui est menacée. Ce pourcentage a été fixé fin janvier par Carmen M. Reinhart and Kenneth S. Rogoff, un couple de professeurs américains d'Harvard et de l'Université du Maryland. Il est aujourd'hui repris à son compte par la BCE.
Dans son bulletin mensuel de septembre, l'institut d'émission surenchérit. « Dans l'environnement économique actuel empreint d'une incertitude considérable, les effets inhibiteurs de la dette sur la croissance pourraient effectivement s'amorcer à des niveaux plus faibles », indique la BCE. Autrement dit, il n'est guère exclu que la croissance n'en ressorte pas affectée y compris quand ce ratio s'établit en dessous du « seuil critique d'environ 90 % ». Or, d'après les dernières estimations de Crédit Suisse, en 2010 et 2011, la dette souveraine de l'Eurozone dans son ensemble correspondra respectivement à 85,2 et 89,1 % du PIB. Elle était de 79,2 % en 2009 et de 69,9 % en 2008. Les incertitudes qui règnent sur les marchés financiers n'arrange rien. « Le degré renforcé d'aversion pour le risque qui a caractérisé la crise financière a incité les investisseurs à établir des distinctions plus nettes entre les emprunteurs souverains », rappelle la banque de Francfort. Pour elle, à ce stade, « il est donc impossible de prédire avec précision le niveau d'endettement qui permettra de garantir la confiance dans la viabilité des finances publiques ».
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La facture du plan de sauvetage du système bancaire irlandais pourrait s'élever à 50 milliards d'euros - soit 32% de son PIB. L'ancien Tigre celtique est-il au bord de la banqueroute ?, s'inquiète le Guardian.
The Guardian, rapporté par EuropPress - 01 oct 2010
http://www.presseurop.eu/fr/content/art ... ans-le-mur
L'Irlande va droit dans le mur
De la Grèce au Japon en passant par les Etats-Unis, la crise bancaire a fait des ravages dans les pays du monde entier. Mais aucune économie n’a été victime d’une mise à sac aussi brutale que celle de l’Irlande. L’ancien tigre celtique a vu son revenu national dégringoler de 17 % au cours des trois dernières années - la contraction la plus sévère et la plus rapide en Occident depuis la Grande Dépression. Au plus fort de la longue période de prospérité de 1990 à 2007, l’immobilier avait plus de valeur à Dublin qu’à Londres.
Depuis, les prix ont chuté de près de 40 % - et ils continuent à couler à pic. A ce rythme, le pays aura bientôt l’honneur douteux d’avoir été le théâtre de l’éclatement de la plus monstrueuse bulle immobilière de l’histoire moderne. En 2008, quand les financiers, pour plaisanter, disaient que la seule différence entre l’Islande en faillite et une Irlande fauchée, c’étaient une lettre et quelques jours, ils avaient tort : la catastrophe qui a englouti l’Ile d’Emeraude est infiniment pire.
Et jusqu’au bout, les ministres de Dublin ont promis à leurs électeurs que les choses étaient sur le point de s’améliorer. Ces prêts d’urgence consentis aux banques, c’était la bonne solution. Ces réductions radicales des dépenses, ça, ça allait marcher. Et cette décision qui, en gros, revenait à garantir l’ensemble du système bancaire (presque sans aucun droit de regard), elle, elle règlerait tout. Non, non, et encore non. Comme un corps balancé du toit d’un gratte-ciel, l’économie irlandaise a simplement continué à plonger.
Le gouvernement ne convainc plus
Hier, ils ont remis ça. Brian Lenihan, le ministre irlandais des Finances, a assuré aux électeurs que le “cauchemar” national qu’ils sont contraints de subir depuis à peu près deux ans était sur le point de cesser. “Nous sommes désormais en train d’en finir avec ça.” Il n’a pas convaincu les financiers, qui l’ont entendu dire la même chose chaque fois qu’il a proposé un nouveau plan mal ficelé. Même à l’aune de ses coups de poker précédents, celui-ci est franchement énorme. Le renflouement d’hier va englober l’Anglo Irish, la banque préférée des promoteurs, ainsi que l’Allied Irish et l’Irish Nationwide - et il devrait accroître le déficit budgétaire, qui passerait de 12 % du revenu national au niveau astronomique de 32 %.
Quand un pays connaît une banqueroute aussi spectaculaire, il est évident que la crise a des causes multiples et profondes. Nous pourrions en tout premier lieu citer une trop grande confiance dans les prix de l’immobilier à la fois en tant que facteur de bien-être illusoire et en tant que source de revenus publics. Dès que la bulle a éclaté, ces derniers se sont effondrés. Sur certains aspects, les décideurs peuvent prétendre qu’ils se sont contentés de respecter les règles du succès économique selon l’orthodoxie internationale - il faut attirer les capitaux étrangers par tous les moyens, mettre l’accent sur les avantages relatifs du pays (lesquels, à Dublin comme à Reykjavik, sont devenus synonymes de secteur de la finance) et rester ouvert. Mais une des leçons de ce que Gordon Brown a décrit comme la première crise de la mondialisation est que le fait de rester ouvert aux affaires à tout prix ne fonctionne pas vraiment dans les petits pays aux économies homogènes. Et cela ne fonctionne pas du tout avec des décideurs qui roupillent.
Une élite économique fermée comme une huître
Comme le rappelle Pete Lunn, de l’Institut de recherche sociale et économique de Dublin, l’élite à la tête de l’économie irlandaise est plus hermétiquement fermée qu’une huître - si bien que le haut fonctionnaire en charge des finances peut logiquement s’attendre, quand il quitte ses fonctions, à prendre la direction de la banque centrale. Tant qu’elle n’a pas éclaté, les décideurs ont répugné à appeler la bulle immobilière par son nom. Et quand elle a crevé, ils se sont empressés d’accepter les explications des banquiers, lesquels affirmaient qu’ils étaient simplement à court de liquidités, plutôt que carrément en faillite. Ils ont suivi les recommandations du FMI et imposé quelques-unes des réductions budgétaires les plus féroces jamais appliquées - ce qui a eu pour résultat de mettre au chômage près d’un salarié sur six, et d’ouvrir la voie à une nouvelle dégringolade économique.
Sur ce point, on constate des ressemblances avec d’autres pays : il suffit de demander à Gordon Brown. La grande différence avec le Royaume-Uni, c’est que l’Irlande, en tant que membre de la zone euro, ne peut pas dévaluer unilatéralement sa devise. La seule solution pour renouer avec la compétitivité est de raboter le niveau de vie des salariés. Ce qui signifie que, quoi qu’en dise M. Lenihan, l’économie irlandaise est condamnée à poursuivre sa chute.
Les Echos - 01 oct 2010
http://www.lesechos.fr/entreprises-sect ... lative.htm
La flambée de l'or fait craindre la formation d'une bulle spéculative
par Laurence Boisseau
Entre Terre promise et champ miné, la frontière est parfois mince. Jour après jour, l'or bat de nouveaux records historiques. Hier, en séance, il a touché un plus haut à 1.315,95 dollars l'once - le 11e en treize jours - avant de refluer sous les 1.310 dollars. Le métal jaune s'est ainsi apprécié de 12 % au cours des deux derniers mois.
Convaincus que la Réserve fédérale ne pourra faire l'économie d'une nouvelle phase d'assouplissement monétaire pour relancer l'économie américaine, les investisseurs se tournent vers l'or pour se couvrir contre une dépréciation du dollar. Sur dix ans, même si sa détention n'a rien rapporté, les 410 % de valorisation ont de quoi faire oublier les dividendes réinvestis. Surtout quand dans le même temps le CAC 40 a fondu de moitié… Par le passé, les rallyes haussiers de l'or n'avaient jamais dépassé trois ans d'affilée.
Quand une classe d'actifs croît aussi vite, la bulle spéculative n'est parfois pas très loin. Est-ce le cas pour l'or ?
En analysant les autres bulles - celle de l'or dans les années 1970 ou celle des valeurs technologiques en 2000 -, le Conseil mondial de l'or affirme, coefficients statistiques à l'appui, que cette envolée de « la relique barbare » n'en est pas une.
Il y a quarante ans, la valeur de l'or avait doublé en l'espace de douze mois. « Aujourd'hui, l'or n'a pas encore retrouvé les niveaux de 1980. Car, si l'on corrige son prix de l'inflation, l'once valait alors l'équivalent de 2.000 dollars. En outre, à cette époque, alors que le dollar n'était déjà plus convertible en or, à 850 dollars l'once, les stocks d'or de la Réserve fédérale couvraient plus que la masse monétaire. Pour que ces mêmes conditions soient réunies actuellement, il faudrait que le prix du métal jaune soit supérieur à 7.000 dollars », commente Dominique Casaï, cofondateur d'Uram, société de gestion spécialisée dans les matières premières à Genève, et élu meilleur gérant de fonds actifs dans le secteur de l'or cette année par Citywire.
« Si l'on compare avec le prix du baril de pétrole ou avec la livre de cuivre, un des métaux les plus traités sur le London Metal Exchange, depuis 2000, la performance de l'or est quasi identique », relativise Alain Corbani, gérant du fonds Global Gold and Precious pour Commodities Asset Management.
Demande forte
Les analystes financiers spécialisés sur les métaux précieux s'accordent eux aussi à dire que l'or va continuer à briller de tous ses feux. A la Deutsche Bank, ils anticipent un cours de 1.600 dollars l'once. Et il n'est pas rare que certains prédisent un prix supérieur à 2.000 dollars d'ici à deux ans. Pour plusieurs raisons.
La demande est forte: à 4.000 tonnes par an, elle dépasse la production des mines. Pour la satisfaire, ce sont donc tous les ans 1.500 tonnes d'or qui doivent être vendues par des institutions ou des particuliers qui possèdent le métal précieux. Or les banques centrales, qui étaient historiquement et structurellement vendeuses, ne le sont plus depuis un an et demi, même elles ont repris leurs achats. Du coup, le déstockage est venu en 2009 de personnes qui ont vendu leurs bijoux de famille. Une telle situation ne peut s'éterniser. Pour répondre à la demande, il faudrait que ceux qui ont acheté de l'or considèrent qu'ils ont assez gagné. Quel sera ce prix ? c'est à ce moment-là que le risque de bulle pourrait se matérialiser.
Money week - 01 oct 2010
http://www.moneyweek.fr/20101041200/con ... ne-credit/
ICBC : Le torchon brûle dans la plus grosse banque mondiale…
par Camille-Yihua Chen
Le 30 septembre, veille de la fête nationale chinoise, Bloomberg a fait une révélation peu rassurante pour ICBC (Industrial and Commercial Bank of Chine), première banque chinoise et premier établissement bancaire mondial en termes de capitalisation boursière. Selon l’agence d’information, Goldman Sachs a décidé de mettre en vente 2,75 milliards de dollars d’actions, soit une partie de sa participation dans ICBC. L’opération devrait lui rapporter deux milliards de dollars. Il y a 16 mois, la banque américaine avait déjà cédé 3,03 milliards de titres, pour 1,91 milliard de dollars.
De deux choses l’une: soit Goldman Sachs a un besoin urgent d’argent frais, ce qui, vu l’état de santé du système financier américain, est tout à fait plausible; soit, par crainte d’une augmentation accrue du risque de créances douteuses, la banque américaine fait moins confiance à ICBC.
Les quatre points noirs
En juin, nous avions déjà alerté sur les quatre points noirs qui risquent de mettre en danger le système bancaire chinois. A savoir: une menace de créances douteuses qui pourrait se préciser dans les années à venir; la montée des risques liés aux comportements imprudents dans l’octroi de crédits; l’apparition de risques liés aux crédits accordés aux gouvernements locaux; les risques liés aux banques étrangères implantées en Chine mais dont la situation financière est peu rassurante.
Tout récemment, le China Securities News a révélé une information qui confirme nos doutes quant au ratio de créances douteuses tant vanté par les autorités chinoises. « Selon les règles internationales en vigueur, un ratio de créances douteuses inférieur à 3% reflète une bonne qualité des actifs des banques », note le quotidien chinois. Et d’ajouter: « Aujourd’hui, le ratio de créances douteuses varie entre 1,3 et 1% dans nos banques. Or des organismes de contrôle craignent que ce ratio soit truqué ».
L'Irlande sanctionnée par Fitch à cause de ses banques
par Carmel Crimmins et Padraic Halpin
DUBLIN (Reuters) - L'agence Fitch a abaissé mercredi la note de l'Irlande en arguant du coût énorme de l'assainissement de son système bancaire, alors que les autorités irlandaises s'inquiètent d'une montée des risques de crédit dans l'immobilier et que le moral des ménages s'effondre.
Cette nouvelle série de mauvaises nouvelles, au lendemain de l'avertissement d'une autre agence de notation, Moody's, sur le risque de dégradation de la note souveraine de Dublin, a provoqué de nouvelles tensions sur le marché de la dette irlandaise, ce qui pourrait accroître les difficultés du gouvernement à reprendre le contrôle des finances publiques.
Non contente de ramener sa note à A+ contre AA- jusqu'à présent, Fitch a assorti cette nouvelle note d'une perspective négative, laissant entendre qu'une nouvelle baisse était envisageable à court ou moyen terme.
Le gouvernement irlandais a annoncé jeudi dernier que le sauvetage de ses principales institutions financières pourrait coûter jusqu'à 50 milliards d'euros à l'Etat, soit plus de 11.000 euros par habitant, et que le déficit public pourrait atteindre 32% du PIB cette année.
"La dégradation de l'Irlande reflète le coût budgétaire exceptionnel et supérieur aux prévisions lié à la recapitalisation par l'Etat des banques irlandaises, notamment Anglo Irish Bank", explique Fitch dans un communiqué.
"La perspective négative reflète l'incertitude entourant le calendrier et la vigueur de la reprise économique et des efforts de consolidation budgétaire", ajoute l'agence.
L'IRLANDE RESTE BIEN MIEUX NOTÉE QUE LA GRÈCE
Plusieurs indicateurs conjoncturels publiés récemment font craindre un coup d'arrêt à la reprise de l'économie irlandaise, déjà modeste. Deux enquêtes ont montré ces derniers jours que le secteur manufacturier et celui des services étaient de nouveau en contraction.
Le moral des ménages irlandais a parallèlement chuté en septembre, le baromètre du sentiment des consommateurs affichant une baisse de neuf points par rapport à août pour revenir à 52,4.
Le président de l'autorité nationale de régulation du secteur financier, Matthew Elderfield, a déclaré mercredi devant une commission parlementaire que 36.000 ménages étaient déjà en situation de défaut sur leur emprunt immobilier, soit 4,3% du nombre total des prêts.
"Nous savons que ces statistiques ne reflètent pas la situation dans son ensemble parce qu'elles ne montrent pas le niveau des prêts rééchelonnés", a-t-il ajouté. Il a aussi expliqué que de nombreux établissements de crédit avaient insuffisamment provisionné leurs portefeuilles de prêts immobiliers.
La dégradation de la situation économique et budgétaire du pays a fait considérablement monter ces derniers mois le coût de sa dette: l'Irlande est aujourd'hui forcée de rémunérer près de trois fois mieux les investisseurs que l'Allemagne pour se financer sur les marchés.
L'écart de rendement entre les obligations irlandaises à 10 ans et les emprunts allemands s'est de nouveau creusé après la décision de Fitch, remontant à 425 points de base. Parallèlement, le coût d'une garantie contre un risque de défaut de Dublin augmentait sur le marché des CDS ("credit default swaps"), à 450,8 points de base contre 437 points mardi soir à New York.
L'Irlande reste toutefois nettement mieux notée que la Grèce, dont Fitch classe la dette parmi les investissements spéculatifs.
"L'Irlande conserve encore une flexibilité financière considérable", concède en effet l'agence. De fait, Dublin a déjà bouclé son programme d'emprunts 2010 et n'aura pas à faire appel aux marchés avant la fin de l'année.
[...]
L'Etat irlandais devra également verser une rallonge de 2,7 milliards d'euros à la banque mutualiste nationalisée INBS, et aidera à se recapitaliser le groupe Allied Irish Banks (AIB), qui doit récolter en tout 10,4 milliards d'euros avant la fin de l'année. Au final, la facture pourrait donc frôler les 50 milliards.
Prévision de croissance abaissée
Une autre agence de notation, Moody's, a d'ailleurs annoncé mercredi qu'elle envisageait de dégrader la note attribuée aux dépôts bancaires et à la dette à long terme, garantis par le gouvernement, des principaux établissements financiers du pays. Mardi, elle avait déjà expliqué qu'elle envisageait de dégrader la note de l'Irlande, actuellement de "Aa2" (la troisième meilleure possible dans sa classification). La réponse devrait être donnée dans un délai de trois mois.
Lundi, la banque centrale irlandaise a nettement abaissé sa prévision de croissance du pays en 2010, qui ne serait que de 0,2%, et a encouragé le gouvernement à accentuer encore les coupes budgétaires pour faire face au coût du sauvetage des banques. Le ministre des Finances Brian Lenihan a maintenu la semaine dernière l'engagement de l'Irlande à ramener son déficit en dessous de 3% du PIB en 2014 et promis de présenter début novembre un plan détaillé pour tenir cet objectif.
Le marché des changes, nouveau champ de bataille
LONDRES (Reuters) - Alors que le dollar poursuit sa baisse sur les marchés, le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, a mis en garde mercredi les pays tentés par l'utilisation de la faiblesse de leur monnaie comme arme économique, en expliquant qu'une telle politique pourrait compromettre la reprise économique.
Décideurs et investisseurs s'attendent à ce que la Réserve fédérale américaine annonce avant la fin de l'année de nouvelles mesures de soutien à l'économie qui pourraient affaiblir le dollar. Parallèlement, la Chine a poliment refusé ces derniers jours de laisser sa monnaie, le yuan, s'apprécier plus rapidement.
Les changes seront donc en tête de l'ordre du jour de la réunion informelle des ministres des Finances du G7 vendredi à Washington, en marge des assemblées générales du FMI et de la Banque mondiale.
Mais rares sont ceux qui espèrent que des mesures concrètes déboucheront des discussions dans la capitale américaine.
Le dollar amplifiait son recul mercredi, inscrivant un plus bas de huit mois et demi face à un panier de référence composé de six autres grandes devises et touchant un nouveau plus bas de 15 ans face au yen.
Cette tendance, observée depuis plusieurs semaines, a déjà poussé le mois dernier la Banque du Japon à intervenir sur les marchés en achetant des dollars pour faire baisser le yen, dont l'appréciation continue pénalise les exportateurs nippons. La Banque du Japon a accéléré le mouvement mardi en ramenant son principal taux à zéro.
Et certains pays émergents, comme la Corée du Sud ou le Brésil, ont emboité le pas au Japon ou menacent de le faire, par des voies différentes.
"Il y a clairement l'idée qui commence à circuler selon laquelle les changes peuvent être utilisés comme une arme de politique (économique)", a déclaré Dominique Strauss-Kahn dans un entretien au Financial Times.
"Mise en pratique, une telle idée constituerait un risque très grave pour la reprise mondiale (...) Toute approche semblable aurait un effet défavorable et particulièrement dommageable sur le long terme", a-t-il ajouté.
Mais pour Brendan Brown, économiste de Mitsubishi UFJ Securities International à Londres, il est peu probable que le FMI, dont les Etats-Unis sont le principal contributeur, tente d'empêcher la Fed d'assouplir sa politique monétaire, donc de faire encore baisser le billet vert.
"Cette institution de Washington a échoué dans sa mission fondamentale consistant à empêcher la guerre des changes", juge-t-il dans une note de recherche.
"CHAOS"
Mardi, plusieurs dirigeants de l'Union européenne ont appelé le Premier ministre chinois, Wen Jiabao, a favoriser une appréciation plus rapide du yuan, appel accueilli par un refus poli mais sans ambiguïté, Pékin s'en tenant à sa position d'une recherche de la "stabilité" des changes.
Les devises sont depuis des années déjà au coeur des débats sur les déséquilibres économiques mondiaux, dont les sujets récurrents sont, outre la prédominance du dollar, la sous-évaluation du yuan et la faiblesse de la consommation intérieure en Allemagne.
Le débat s'est toutefois élargi récemment, un nombre croissant de pays développés et émergents ayant adopté des mesures censées freiner la hausse de leur monnaie.
Le Brésil, évoquant une "guerre internationale des monnaies", a ainsi doublé lundi la taxation des achats d'obligations d'Etat par les investisseurs étrangers, dans le but de freiner les flux de capitaux vers ses marchés, qui font monter sa monnaie, le real.
La Corée du Sud, elle, menace désormais de restreindre les transactions à terme; et l'Inde et la Thaïlande envisagent ouvertement des mesures anti-spéculatives.
"Il est naturel, dans ce contexte, qu'ils disent : nous ne pouvons pas laisser nos taux de change s'apprécier et détruire nos exportations", a estimé l'économiste Joseph Stiglitz, lauréat du prix Nobel, lors d'une conférence mardi à la Columbia University, qui juge que les Etats-Unis créent le "chaos" dans le reste du monde.
L'euro s'est apprécié de 7,6% face au dollar en septembre, une envolée favorisée par les spéculations sur l'adoption prochaine, aux Etats-Unis, de nouvelles mesures d'"assouplissement quantitatif".
Cette expression recouvre principalement des achats d'actifs financiers, principalement des obligations, par la banque centrale afin de fournir des liquidités supplémentaires au système financier et donc de favoriser le crédit, sans toucher aux taux d'intérêt, déjà quasi-nuls aux Etats-Unis.
Joseph Stiglitz : l'appréciation du yuan ne résoudra pas le déséquilibre mondial
L'appréciation du yuan ne pourra pas résoudre le déséquilibre mondial car quoi qu'il advienne les Etats-Unis continueront à avoir un gros déficit commercial, a estimé mardi à New York Joseph Stiglitz, lauréat du prix Nobel d'économie 2001.
"Nous pourrons commencer à importer du textile du Bangladesh et du Sri Lanka, mais nous n'arriverons jamais à le produire chez nous. Nous continuerons à importer des produits d'autres pays", a-t-il confié aux journalistes au cours d'une conférence tenue à l'Université Columiba.
"Le problème macroéconomique fondamental des Etats-Unis est que le pays n'épargne pas assez", a-t-il indiqué. "Le taux d'épargne des ménages est tombé à zéro. Il repart désormais à la hausse mais le taux d'épargne national fixé par notre gouvernement n'a pas changé, à cause du déficit croissant".
"Même si la consommation chinoise s'accroît, la plupart des produits consommés ne seront pas des importations en provenance des Etats-Unis", a estimé l'économiste.
Il a également condamné les actuelles politiques monétaires des Etats-Unis et de l'Union européenne, en raison de leur impact négatif sur la croissance mondiale.
"On constate une forte instabilité en partie provoquée par l'afflux de liquidités de la Réserve fédérale américaine (FED) et de la Banque centrale européenne (BCE). Le pire est que la FED crée ces liquidités dans l'espoir de renforcer l'économie américaine. Cela n'a aucun effet poditif pour l'économie américaine et sème le chaos dans le reste du monde", a-t-il souligné.
L'avenir de l'euro est sombre sans réformes /Stiglitz
dimanche 3 octobre 2010 19h13
LONDRES, 3 octobre (Reuters) - L'avenir de l'euro est sombre si l'Europe n'en fait pas davantage pour aider ses membres en proie à de graves crises, estime Joseph Stiglitz, ancien économiste en chef de la Banque mondiale et Prix Nobel d'économie.
Selon un extrait tiré de la postface de son livre "Freefall", publié dimanche par le Sunday Telegraph, il a également déclaré que ce n'était qu'une question de temps avant que l'Espagne ne soit la cible de spéculateurs.
"La zone euro a besoin d'une meilleure coopération économique, pas une coopération qui se contente de veiller à l'application des règles budgétaires mais une coopération qui garantit que (...) quand un pays est soumis à un choc, les autres lui viennent en aide", poursuit Joseph Stiglitz.
"L'Europe a crée un fonds de solidarité pour aider les nouveaux entrants dans l'Union européenne mais a échoué à créer un fonds de solidarité destiné à aider un membre de la zone euro soumis à des difficultés. Sans un fonds de ce type, les perspectives de l'euro ne sont guère réjouissantes", ajoute-t-il.
D'après Joseph Stiglitz, l'euro pâtit d'un manque de soutien institutionnel, ajoutant que la devise pouvait être sauvée si l'Allemagne sortait de la zone euro ou si celle-ci était divisée en deux régions.
(Kylie McLellan, Benoit Van Overstraeten pour le service français)
Reuters - 09 oct 2010
http://www.latribune.fr/actualites/econ ... anges.html
Le G20 tente d'éviter un affrontement sur les changes
Les grandes puissances économiques mondiales ont tenté vendredi d'empêcher les tensions liées aux changes qui pourraient compromettre une reprise économique déjà fragile, en soulignant leur volonté de coopérer pour tenter de réduire les déséquilibres.
Les grands argentiers du G20 réunis à Washington ont réaffirmé que les principaux exportateurs de la planète, comme la Chine, devaient favoriser l'essor de leur consommation intérieure afin que les pays industrialisés endettés, à l'instar des Etats-Unis, puissent assainir leurs finances sans mettre en péril la croissance mondiale. Tous craignent de voir la baisse du dollar américain et l'appréciation d'autres devises conduire certains pays à s'engager dans une nouvelle phase de dévaluations compétitives dans le but de soutenir leurs exportateurs.
Le billet vert a inscrit vendredi un nouveau plus bas de 15 ans face au yen après la publication des statistiques mensuelles de l'emploi aux Etats-Unis, plus mauvaises qu'attendu, qui ont conforté le scénario d'un nouvel assouplissement de la politique monétaire américaine avant la fin de l'année.
Au cours d'un dîner de travail entre ministres des Finances et banquiers centraux du G7 vendredi soir, ces sept pays les plus riches de la planète sont convenus que les mouvements désordonnés et excessifs de taux de change n'étaient pas souhaitables.
Flexibilité
Ces dirigeants ont également jugé que les taux de change devaient refléter les fondamentaux économiques et que, dans une allusion à la Chine, les économies émergentes disposant d'excédents commerciaux devaient tendre vers une flexibilité des taux de change, a rapporté Yoshihiko Noda, ministre japonais des Finances.
La Chine est accusée de maintenir artificiellement le yuan à un niveau faible pour promouvoir ses exportations, ce qui, aux yeux des Etats-Unis et de l'Union européenne, entrave la reprise économique en Occident. Pékin a répliqué vendredi en disant qu'elle poursuivrait la réforme de sa politique de change à son propre rythme.
"Nous continuons de penser que la Chine a besoin d'un régime de change fondé sur le marché", a expliqué le gouverneur de la banque centrale chinoise, Zhou Xiaochuan. "Je crois que la différence, c'est que, en Chine, nous considérons qu'il s'agit d'une évolution progressive, graduelle, plutôt que d'une thérapie de choc."
De son côté, la Réserve fédérale américaine a mené depuis le début de la crise une politique de taux d'intérêt quasi-nuls qui a eu pour effet un transfert massif de capitaux vers les pays émergents, ce qui nourrit les craintes d'une "guerre des monnaies".
Quel rôle pour le FMI ?
"Je ne suis pas dans un état d'esprit ou un climat guerrier, c'est totalement inadéquat, inapproprié et inutile", a déclaré la ministre française de l'Economie, Christine Lagarde, avant le dîner du G7.
Les Etats-Unis souhaitent que le Fonds monétaire international (FMI) joue un rôle accru de superviseur mondial sur ce type de dossiers, ce qui pourrait être entériné lors du prochain sommet du G20, en Corée du Sud en novembre.
"Au final, il est de la responsabilité des pays d'agir, mais le FMI doit effectivement s'exprimer sur les défis et apporter son soutien à l'action", a dit le secrétaire américain au Trésor, Timothy Geithner, lors de l'assemblée générale du FMI et de la Banque mondiale.
Dans une interview à Reuters, Olli Rehn a lui aussi prôné un renforcement du rôle du FMI pour permettre une plus grande coordination en matière de politique monétaire afin de favoriser une croissance économique mondiale équilibrée.
"De mon point de vue, le FMI constitue un choix naturel pour faciliter une coordination renforcée en matière de politique monétaire", a dit le commissaire européen aux Affaires économiques. Olli Rehn a aussi proposé de travailler via le G20 mais Jean-Claude Juncker s'est montré réticent.
"Dans le cadre du G20, il y a trop de monde et trop d'intérêts pour permettre d'aboutir à un accord sur les monnaies", a dit le président de l'Eurogroupe des ministres des Finances de la zone euro, dans un entretien à Reuters. "Le cadre idéal serait le G7 plus la Chine", a-t-il ajouté. Le G7 réunit l'Allemagne, le Canada, les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne, l'Italie et le Japon.
Les autorités japonaises sont intervenues le mois dernier sur les marchés, pour la première fois depuis six ans, dans le but de freiner la hausse du yen, qui pénalise les exportateurs nippons.
Parallèlement, plusieurs pays émergents ont adopté des mesures diverses visant à endiguer l'afflux de capitaux sur leurs marchés respectifs, qui se traduit par une appréciation de leur monnaie.
Le ministre canadien des Finances, Jim Flaherty, a insisté sur la nécessité de résister aux tentations protectionnistes.
Son homologue brésilien, Guido Mantega, qui a doublé lundi la taxe sur les capitaux étrangers investi sur le marché obligataire de son pays, a plaidé pour sa part en faveur d'un nouvel accord multilatéral sur les changes. "Je crois que, dans les réunions du G20, nous pouvons aboutir à un accord comparable à l'Accord du Plaza", a-t-il dit en référence à l'accord de 1985 conclu entre les grandes puissances commerciales de l'époque destiné à faire baisser le dollar.
D'autres responsables ont estimé qu'il fallait laisser le marché déterminer la valeur des monnaies.
Le Monde - 15 oct 2010
http://www.lemonde.fr/ameriques/article ... r=RSS-3208
La Fed prête à soutenir davantage l'économie américaine
La planche à billets n'a pas fini de tourner aux Etats-Unis. La banque centrale des Etats-Unis (Fed) est en effet prête à soutenir davantage l'économie, a déclaré vendredi 15 octobre son président, Ben Bernanke, jugeant le risque de déflation "supérieur à ce qui est souhaitable" et voyant dans le chômage un motif d'"inquiétude central".
Etant donné la mission de la Fed, qui est d'assurer le plein emploi et la stabilité des prix, "il pourrait sembler – toutes choses égales par ailleurs – qu'il y ait des raisons d'agir davantage", a déclaré M. Bernanke, lors d'un discours à Boston (nord-est des Etats-Unis).
M. Bernanke a redit ce que les minutes de la dernière réunion de la Fed avaient révélé mercredi: la Fed réfléchit à un programme de rachats de bons du Trésor à long terme qui permettrait de stimuler l'économie en maintenant très bas les taux d'intérêt à long terme, mais aussi à un éventuel changement de communication afin de préciser aussi clairement que possible ses objectifs. S'il a mentionné un programme de rachats de bons du Trésor, c'est pour ajouter aussitôt que l'opération présentait de nombreux risques et devait donc être étudiée et calibrée avec une extrême prudence.
"Faire revenir l'inflation"
M. Bernanke a conclu son intervention en répétant que la Fed était prête à "mener un assouplissement supplémentaire si nécessaire pour soutenir la reprise économique et faire revenir l'inflation, au fil du temps, à des niveaux compatibles avec sa mission".
Il estime que le niveau élevé du chômage est davantage lié à la conjoncture qu'à des raisons structurelles, et que la politique monétaire est donc un outil approprié pour le faire baisser, un point de vue contesté par de nombreux économistes.
Wall Street s'est brièvement redressée à l'ouverture après les déclarations de Ben Bernanke, mais la tendance reste hésitante, avec des valeurs bancaires en baisse malgré les bons chiffres des ventes de détail aux Etats-Unis en septembre, pour le troisième mois d'affilée.
Money week (La VF) - 18 oct 2010
http://www.moneyweek.fr/20101041585/con ... sure-gate/
Foreclosure Gate: le nouveau scandale financier qui peut détruire l’économie mondiale
par Cécile Chevré
Vous avez entendu parler du dernier scandale qui vient de tomber ? C’est le "Foreclosure Gate"… et c’est tout simplement incroyable !
Renseignements pris, effectivement, ce nouveau scandale a tout d’une bombe capable de souffler les marchés.
Ce qui est en train de se passer aujourd’hui aux Etats-Unis est un choc si puissant que le fragile équilibre économique si chèrement construit par la Fed au cours de ces derniers mois pourrait ne pas y résister. Bernanke promettait de nouvelles mesures en cas d’aggravation de la situation : nous y sommes.
Plongeons dans les méandres de l’administration américaine et dans les fosses sceptiques des grandes banques.
Qu’est-ce que le Foreclosure Gate ?
Pour résumer très rapidement ce Foreclosure Gate – scandale des saisies – de très nombreuses procédures de saisies immobilières aux Etats-Unis viennent de s’avérer complètement illégales. Cela peut sembler peu de chose au départ. Un épiphénomène qui ne concerne pas le reste de l’économie américaine, et encore moins le reste du monde. Mais vous vous rappelez la dernière fois qu’on a entendu parler d’un petit problème prétendument « local » sur le marché immobilier américain ? Oui, les fameux subprime…
Le Foreclosure Gate = 700 milliards de dollars de pertes supplémentaires possibles + 750 milliards de dollars de dommages et intérêts + 60 milliards de dollars d’arriérés de taxe
Que se passe-t-il cette fois ? Eh bien une sombre histoire d’hypothèques, de titrisation et de saisies indues. Pour saisir un bien, et entamer la fameuse foreclosure, il faut une créance et une hypothèque.
Les crédits subprime avaient été accordés à tort et à travers. Entre 2004 et 2007, la folie s’est emparée du marché immobilier américain. Vous avez de ressources plus que limitées ? Vous êtes obligé d’accumuler trois petits boulots pour boucler vos fins de mois ? Qu’importe, on vous fait miroiter une jolie maison préfabriquée qui deviendra votre home sweet home. En deux temps trois mouvements, vous voilà propriétaire du rêve de votre vie. Des millions de prêts hypothécaires sont accordés… et les banques ne sont vraiment pas regardantes.
Puis vient la crise. Les saisies se sont multipliées. Et les équipes des établissements prêteurs étant débordées, certaines procédures de saisies ont même été entamées à tort. Les gens se sont défendus comme des beaux diables, ont pris des avocats. C’est ce que vous feriez, à leur place.
Et les avocats ont soulevé un lièvre, un énorme, colossal, lièvre à 700 milliards de dollars.
Que s’est-il passé ? De la titrisation – il faut dire qu’elle est de tous les mauvais coups. Les prêteurs voulaient pouvoir faire de jolis petits paquets avec les créances pour former des MBS (Mortgage Backed Securities), vous vous souvenez ? Il s’agissait, bien sûr de répartir les risques … Les banquiers se sont fait beaucoup d’argent avec ces produits financiers vendus pour « sûrs » puisqu’ils reposaient sur du concret, des biens immobiliers bien réels.
Pour faciliter cette titrisation, la finance a eu recours à un artifice… qui serait illégal.
L’enregistrement d’hypothèque coûte cher en procédures. Surtout si vous multipliez les transferts de votre hypothèque en l’incluant dans des produits titrisés.
Donc, les grandes banques et les deux principaux organismes de prêts hypothécaires, les inénarrables Freddie Mac et Fannie Mae, ont décidé de créer (en 1997) un organisme leur permettant de s’éviter de longues et coûteuses procédures d’enregistrement.
MERS, un système informatisé permettant l’enregistrement des achats et des ventes d’hypothèques – et de sérieuses économies de frais d’enregistrement était né.
2008, les subprime sonnent le glas de la folie immobilière. Le nombre de procédure de saisies explose littéralement. Les foreclosure sont signées à tour de bras… tant et si bien que le Wall Street Journal révèle que des employés de GMAC Home Mortgage et de la banque JPMorgan ont admis dans leur témoignage avoir chacun signé 10 000 documents par mois. Tout cela sans véritable contrôle et surtout sans aucun respect des règles fixées pour les saisies hypothécaires.
Scandale numéro 1: les saisies illégales
L’affaire devient alors vraiment nauséabonde… et complexe.
1. Les procédures enregistrées par le système MERS ont été jugées illégales, ou du moins non recevables devant un tribunal, et incomplètes. Des millions de prêts peuvent donc être invalidés.
2. Avec l’informatisation des actes de ventes/achats, de nombreux documents ont été perdus. Les banques ne s’avèrent plus capables de prouver qu’elles détiennent bien une hypothèque. Les imbroglios se multiplient : certains propriétaires se sont retrouvés face aux envoyés de deux banques différentes venus saisir le même bien, chaque banque prétendant, preuves à l’appui, détenir l’hypothèque.
3. Pour remédier aux problèmes de pertes de documents, de nombreuses banques, assistées par des avocats à la morale plus que douteuse, ont produits de toute pièce de faux documents d’hypothèque.
4. Et pour couronner le tout, MERS s’est estimé compétent pour décider lui-même des saisies. Or, il n’est qu’un organisme intermédiaire entre les banques qui détenaient réellement l’hypothèque.
Rien que pour septembre, 350 000 biens ont été saisis aux Etats-Unis. Des milliers d’Américains pourraient dans les jours qui viennent se regrouper pour attaquer les banques responsables de ce scandale. Motif : escroquerie (fraud).
Conclusion, c’est la grande panique aux Etats-Unis. Les saisies effectuées sont-elles légales ? Les nouveaux propriétaires – ceux qui ont achetés un bien saisi – sont-ils légitimes ou le bien appartient-ils aux anciens propriétaires saisis ? Vous imaginez l’imbroglio… et les poursuites judiciaires qui se préparent.
Le gouvernement américain vient de décider de suspendre toutes les saisies en cours pour essayer d’y voir plus clair.
Si les propriétaires gagnent, les banques pourraient être lourdement condamnées. On parle déjà de 750 milliards de dollars. Eh oui, l’escroquerie, c’est du pénal et les sanctions sont lourdes. Ce qui risque de mettre certaines banques au bord de la faillite. Le gouvernement américain et surtout les contribuables accepteront-ils encore une fois de payer pour sauver les banques des conséquences de leur avidité et de leur malhonnêteté ?
Car ce n’est pas tout.
Scandale numéro 2: la fraude aux taxes
En créant le MERS, les banques ont mis en place un système leur permettant de ne pas s’acquitter des taxes dues – en général aux Etats, ou aux municipalités – à chaque enregistrement de prêts ou à chaque modification.
Ainsi, le MERS devrait entre 60 à 120 milliards de dollars rien qu’à l’Etat de Californie pour rembourser les taxes d’enregistrement non perçues. Qui va payer ?
Scandale numéro 3: la fraude aux MBS
Si les banques ont créé le MERS, avec son système très léger d’enregistrement des prêts hypothécaires, c’est surtout pour dissimuler ce qui se cache réellement derrière les attractifs MBS. Pour dissimuler que de trop nombreux prêts avaient été attribués à des familles qui auraient du mal à rembourser : bref, que les MBS reposaient sur des crédits même pas subprime mais tout simplement poubelle. C’est ce que le langage marketing de la finance appelait la « répartition du risque ».
Le scandale actuel résulterait donc en grande partie de la volonté des banques de cacher aux yeux des autres banques leurs vilains petits secrets et leurs crédits douteux…
D’après certaines premières estimations, près de 30% des MBS pourraient être frauduleux. Et là, même une intervention du gouvernement ne pourra rien faire.
Quelles conséquences pour nous ?
Si les banques sont jugées coupables et doivent rembourser ou verser des intérêts soit aux propriétaires floués, soit aux Etats qui n’ont pas reçu les taxes d’enregistrement, soit aux banques qui ont acheté des MBS frauduleux, soit aux assureurs qui ont assurés ces MBS, elles risquent la faillite.
Une vague de faillite en série mettrait à mal l’économie, comme l’avaient fait les subprime.
D’un autre côté, le Foreclosure Gate pourrait être l’élément déclencheur persuadant la Fed de lancer son quantitative easing 2. Les marchés ont déjà peut-être anticipé ce nouvel afflux de liquidités. Le Dow Jones n’a perdu que -0,29% vendredi dernier. L’argent va rester gratuit pour très très longtemps et les marchés s’en frottent les mains, prouvant une fois de plus leur désintérêt pour l’économie réelle.
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