Krach économique en vue ? (2e partie)

Re: Krach économique en vue ? (2e partie)

Messagede Antigone » 31 Oct 2010, 15:41

En dépit de multiples conférences et sommets internationaux, les menaces qui planent sur le système financier sont toujours aussi présentes: marché hypothécaire chancelant aux Etats-Unis, dépréciations d’actifs à l'horizon en Europe, défiance grandissante à l’égard des obligations souveraines de certains pays de l'UE, spéculations et bulles boursières et, dernièrement, doutes sur des créances douteuses en Chine.
De plus d'après le FMI, ce sont 4 000 milliards de dollars de dettes qui devront impérativement être refinancées dans les deux prochaines années.

Les Echos - 27 oct 2010
http://www.lesechos.fr/entreprises-sect ... es-10-.htm

Les taux obligataires grecs frôlent 10%

Les taux grecs à 10 ans continuaient de se tendre mercredi sur le marché obligataire, repassant au-dessus de 10%, les investisseurs craignant toujours la tenue d'élections anticipées en Grèce.
A 12H00 (10H00 GMT), les rendements grecs, qui étaient brièvement passés au-dessus des 10% dans la matinée, s'établissaient à 9,966% contre 9,579% la veille au soir.
"Depuis deux jours, la possibilité d'élections anticipées fragilisent la dette grecque. Un changement d'équipe serait mal perçu par les marchés", explique Cyril Regnat, stratégiste obligataire chez Natixis.
A cela, se sont ajoutées les déclarations du patron du fonds américain obligataire Pimco qui estime que la Grèce devrait faire défaut d'ici 3 ans. Même si les taux des autres pays fragiles de la zone euro se tendaient dans le même temps, la progression était beaucoup plus faible et la Grèce semblait assez isolée.
Les taux portugais à 10 ans progressaient à 5,572%, soit une hausse de 6 points de base par rapport à mardi soir. Même progression enregistrée en Espagne avec des taux qui s'établissaient à 4,116%. Quant à ceux de l'Irlande, ils montaient à 6,396% (+8 points de base).


AFP, France24 - 21 oct 2010
http://www.france24.com/fr/20101021-le- ... on-experts

Le risque pesant sur les grandes banques n'est pas levé, selon des experts

Le danger que représente pour tout le système financier un effondrement des grandes banques est loin d'avoir disparu, estiment des experts, selon lesquels les réformes bancaires, dites de Bâle III, ne vont pas assez loin pour éviter cette menace.
"Les risques systémiques sont certainement l'un des plus grands problèmes pour les gouvernements", estime Norman Schürhoff, professeur à l'Institut des banques et de la finances de l'université de Lausanne.

Le danger posé par l'effondrement d'un grand établissement bancaire s'est cristallisé lors de la faillite en 2008 de la banque américaine Lehman Brothers, qui a entrainé dans sa chute des pans entiers de l'économie.
Cet effondrement a provoqué de telles craintes dans le milieu bancaire qu'elles ont paralysé l'ensemble du secteur, les établissements hésitant à se prêter entre eux et à leurs clients, paralysant ainsi l'ensemble de l'économie.
Le Comité de Bâle de supervision bancaire, mandaté par le G20, a pris au sérieux ce problème, en relevant notamment le ratio de fonds propres durs des banques à 7%.

Les régulateurs se sont aussi engagés à ce que les banques d'importance systémique disposent "de capacités à absorber des pertes supérieures aux minima" définis pour les établissements de taille moyenne, explique le Comité de Bâle dans son dernier rapport.
Les nouvelles normes à destination des grandes banques ne seront pourtant pas finalisées avant le milieu de l'année prochaine, donc après le sommet du G20 en novembre à Séoul, a indiqué mardi le président du Comité, Nout Wellink. Les spécialistes estiment pourtant que les régulateurs ne vont pas assez loin pour juguler les risques que font courir les grands établissements à l'ensemble de l'économie.

"Je ne suis pas très optimiste. Les modifications proposées par le Comité de Bâle vont dans le bon sens, mais ce ne sera sans doute pas suffisant", s'inquiète Jean-Charles Rochat.
Pour ce professeur de l'Institut bancaire de l'université de Zurich et de la Toulouse School of Economics, les réformes du système bancaire sous Bâle III sont trop timides sur la problématique des banques dites d'importance systémique. "Il aurait fallu donner plus de pouvoir aux banques centrales et aux organismes de régulation", explique-t-il à l'AFP. "On s'est contenté de renforcer les règles prudentielles pour préserver de la faillite un établissement unique. Mais rien n'a été fait pour se prémunir contre la faillite du système", souligne M. Rochat, selon lequel une solution internationale est peu probable car "cela impliquerait un abandon de souveraineté partiel".

Le modèle suisse, qui prévoit de relever les fonds propres durs d'UBS et Credit Suisse à 10% tout en les obligeant à scinder leurs activités vitales en cas de faillite, serait une solution qui pourrait être adoptée par le Comité de Bâle.
"Les Britanniques poussent dans ce sens, mais en Europe continentale cela impliquerait de remettre en question le modèle de banque intégrée de certains grands groupes", estime Bernard de Longevialle de Standard & Poor's.
"Il n'y pas de consensus des grands Etats du G20 pour mettre en place ces plans de démantèlement de banques en cas de crise. Pour être efficace, il faudrait harmoniser le droit de faillite au niveau international", un objectif à très long terme, indique-t-il. L'Europe s'est pourtant lancé mercredi dans ce projet en présentant ses propositions pour une faillite ordonnée de ses banques, à l'horizon, il est vrai, 2014.
"Si l'on régule trop le système bancaire, les banques vont développer des banques ailleurs" prévient aussi M. Rochat. Les établissements iraient alors créer des "banques fantômes", des filiales vers lesquelles elles transféreraient leurs activités à risque, prévient-t-il.
Antigone
 

Re: Krach économique en vue ? (2e partie)

Messagede Antigone » 15 Nov 2010, 19:11

La Tribune - 15 nov 2010
http://www.latribune.fr/actualites/econ ... nsait.html

Les comptes publics de la Grèce sont plus dégradés qu'on ne le pensait

En Grèce, chaque révision des statistiques des finances publiques fait apparaître une situation qui s'avère bien pire que prévu initialement. Lundi, l'Office des statistiques européennes, Eurostat, a indiqué que le deficit public grec en 2009 a représenté, 15,4 % du PIB, contre 13,9 % estimé précédemment. devenant le premier deficit de la zone en dépassant celui de l'Irlande.
Seule consolation pour Athènes, les experts de Bruxelles précisent que " Eurostat et l'office statistique grec ont clarifié, au cours d'une série de visites méthodologiques, toutes les questions soulevées lors de la dernière réserve".

La dette publique, elle, a représenté en 2009 126,8 % du PIB, pour s'élever à 298 milliards d'euros, devenant dans ce cas aussi la première en pourcentage de l'Union européenne puique elle dépasse désormais celle de l'Italie, qui s'affiche à 116 % du PIB.
Cette nouvelle dégradation des comptes publics héllènes est due à la prise en compte du solde négatif réalisées en 2007 sur des opérations ("swap") sur les marchés financiers qui se sont traduites par un impact de 5,323 milliards d'euros sur le budget 2009.

Cett révision a surtout pour conséquence de rendre impossible pour le gouvernement d'Athènes l'objectif initial de ramener cette année son déficit public à 7,8 % du PIB et 7 % en 2011. Athènes cherche en effet à faire preuve de vertu budgétaire pour pouvoir revenir au plus tôt sur les marchés financiers pour pour emprunter. D'ores et déjà, le gouvernement grec prévoit un deficit de l'ordre de 9,4 % du PIB pour cette année.

Dimanche, le Premier ministre grec, George Papandreou, qui avait révélé lors de son election en septembre 2009 que les statistiques du pays ne réflétaient pas la réalité de la situation, a d'ailleurs évoqué l'option d'un rééchelonnement des remboursements de la dette souveraine. Dès sa prise de fonction, le responsable socialiste a dû adopter un train de measures de rigueur, et faire appel à Bruxelles pour recevoir après des mois d'atermoiements une aide de 110 milliards de la part de l'Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI).La Grèce ne pouvait en effet plus emprunter en raison des taux records exigés par les investisseurs.

Conséquence de cette politique de rigueur, le pays connaît une récession économique. Selon Eurostat, le PIB s'est contracté au troisième trimestre de 1,1 %, par rapport au deuxième trimestre, et le taux du chômage s'élève désormais à 12 %.

Actuellement les taux d'emprunt sont:
pour l'Espagne de 4,5 %
pour le Portugal de 6,5 %
pour l'Irlande de 9 %
pour la Grèce de 11,2 %
Antigone
 

Re: Krach économique en vue ? (2e partie)

Messagede Antigone » 20 Nov 2010, 22:37

Après les 110 milliards de la Grèce, 80 milliards d'euros devraient être utilisés pour sauver l'Irlande et ses banques. On peut s'attendre à ce que dans les prochaines semaines une somme équivalente vienne au secours du Portugal. Par conséquent ce seront bientôt 300 milliards d'euros, soit les 2/3 du fonds européen de stabilité, qui auront été bouffés pour maintenir à flôt des pays mineurs.
Le prochain sur la liste sera l'Espagne, un poisson d'un autre gabarit. Si les banques espagnoles sont aussi exposées dans la dette de son voisin portugais que les banques du Royaume-Uni sont imbriquées dans le système bancaire irlandais, l'effet domino pourrait même s'accélérer.
En tout cas, ce qui est sûr c'est que le reste de l'enveloppe européenne, même en raclant les fonds de tiroirs, sera très insuffisant pour sortir d'affaire la 9e puissance économique mondiale. D'ailleurs elle est déjà dans la ligne de mire des fonds spéculatifs. Et si jamais la chute de la maison espagnole ne suffit toujours pas à faire effondrer l'UE, il y aura encore l'Itale ! Selon les projections du FMI, la dette des pays "riches" atteindra 110 % de leur PIB en 2015...
Pour prendre une pièce importante, il faut au préalable fragiliser son environnement et affaiblir ses défenses. La stratégie ne fonctionne pas que pour les échecs. Si les métastases continuent de progresser au même rythme, on peut prévoir le krach obligataire pour l'automne 2011. Ce ne sera alors plus la peine d'appeler une ambulance: il n'y aura plus d'ambulance.
La Tribune - 18 nov 2010
http://www.latribune.fr/actualites/2010 ... croit.html

La pression sur les émissions de dette espagnoles s'accroît

Conséquence de la crise irlandaise et des craintes de contagion à la péninsule ibérique, l'Espagne a émis ce jeudi 3,654 milliards d'euros d'obligations à 10 et 30 ans à des taux en nette hausse. Le Trésor espagnol a certes émis un montant en ligne avec la fourchette de 3 à 4 milliards d'euros de dette qu'il souhaitait placer, mais il a dû concéder un taux de 4,61% sur les 2,6 milliards d'euros de titres arrivant à maturité en octobre 2020, contre 4,14% lors de l'opération similaire réalisée le 16 septembre.
En raison du rendement proposé, supérieur de près de 200 points de base (soit 2%) à celui du taux à 10 ans allemand, la demande des investisseurs s'est révélée très solide, totalisant 4,7 milliards d'euros.
Pour l'émission à échéance juillet 2041, la demande a atteint 2,2 milliards d'euros pour un montant finalement émis de 1,1 milliard d'euros, à un taux de 5,48%. Ce dernier a lui aussi nettement augmenté par rapport au taux de 5,07% consenti le 16 septembre. L'Espagne avait déjà vu ses taux d'emprunt augmenté ce mardi lors de l'émission de 4,9 milliards d'euros d'obligations de court terme arrivant à échéance dans 12 et 18 mois.

Risque de contagion à l'Espagne et au Portugal

En raison des situations budgétaire et économique difficile des PIGS (Portugal, Irlande, Grèce, Espagne), les autorités européennes craignent une contagion des tensions entourant la dette irlandaise à d'autres pays « périphériques ». Engluée dans le sauvetage de son système bancaire, qui pourrait lui coûter jusqu'à un tiers de son PIB, l'Irlande a vu son taux à 10 ans bondir de 4,7% début janvier à presque 9% le 11 novembre dernier. Ce jeudi, ce taux est redescendu à 8,03%, alors qu'une aide au secteur bancaire et à l'Etat irlandais se profile. Les taux à 10 ans espagnols et portugais ont de leur côté augmenté à respectivement 4,66% et 6,70%, contre 3,97% et 4,06% début janvier.
Antigone
 

Re: Krach économique en vue ? (2e partie)

Messagede Antigone » 24 Nov 2010, 18:39

Le krach obligataire sur les dettes souveraines menace en Europe. L'offensive des fonds spéculatifs se précisent. Les taux de l'Espagne ont dépassé 4,8 % et se rapprochent des 5 %, le point de non-retour. On commence à se tourner avec suspicion et inquiétude vers la banque Santander, pré-classée banque systémique par les argentiers du G20, qui émet depuis quelques jours des "cr !...crr !...crrr !"
A la BCE, on entasse comme si de rien n'était les liasses d'euros qui vont être jetées joyeusement par la fenêtre... car qui est assez naïf pour croire que la Grèce, l'Irlande, le Portugal rembourseront un jour ces centaines milliards ?

Les éditos les plus pessimistes se succèdent dans la presse éco.
Il y a quelques mois encore, il y avait une unanimité pour nous convaincre de réduire de la façon la plus urgente les déficits publics. Aujourd'hui on voit de plus en plus d'économistes critiques venir sur les plateaux, sans cravate et la mine défaite, pour nous préparer psychologiquement au pire, à un effondrement inévitable.
"Désolé, il n'y aura pas assez de gilets de sauvetage pour tout le monde...."
Les milieux économiques, qui hier encore vantaient l'efficacité des plans d'austérité, ont fait une croix sur une sortie de crise en douceur et se résignent à présent à devoir affronter dans les prochains mois un krach obligataire.
On calcule fièvreusement les échéances car beaucoup d'emprunts avec plein de zéros arriveront à terme au cours du premier semestre 2011. Les remboursements pourraient s'effectuer sur un air de flamenco endiablé. La dette espagnole s'élèverait à 820 milliards d'euros. La France y serait exposée à 22 %, l'Allemagne à 20 %, le Royaume-Uni à 18 %. On estime qu'un sauvetage de l'Espagne coûterait pas loin de 500 milliards d'euros et engloutirait l'UE toute entière. Certains se demandent si cela vaudrait encore le coup de payer.

Pourtant ce temps, un autre krach, peut-être encore plus ravageur, menace outre-atlantique.
Des Etats "riches" comme la Californie, la Floride et nombre de grandes villes surendettées sont au bord de l'implosion. Les taux obligataires à 10 ans sur les dettes municipales sont sur le point d'atteindre les 3 %. La situation est devenue si alarmante que les émissions d'obligations ne trouvent plus preneurs. Le S&P municipal américain est en chute libre. Le même mouvement que celui observé avant le krach de septembre 2008 !
Ces américains aisés qui depuis des années, encouragés par leurs politiciens locaux, ont achèté des obligations les yeux fermés, par pur esprit patriotique et pour soutenir leur train de vie face à la concurrence de la ville d'à côté, se rongent aujourd'hui les sangs car ils pourraient être ruinés du jour au lendemain si jamais tout volait en éclats.

Le méga show de QE2, quant à lui, part en couille.
La technique qui permettait la dévaluation compétitive semblait imparable... sauf qu'elle avait toujours foiré. Aucun risque d'inflation puisque les prix étaient plombés par un environnement ultra-concurrentiel. Mais voila, la planche à billets de la Fed aura déversé sur les marchés ce mois-ci 75 milliards de dollars pour rien. Bernanke pensait rendre l'économie américaine compétitive en faisant baisser le dollar, et le voici qui monte, qui monte, qui monte... Il a complètement oublié d'intégrer dans ses prospectives la possibilité d'une nouvelle crise de la dette en Europe. L'euro qui s'appréciait à 1,40 $ au moment de l'annonce du QE2 était tombé ce matin à 1,33 $.
Ironie de l'histoire, les monnaies se battaient il y a quelques jours encore pour valoir moins que leurs concurrentes. Leurs voeux pourraient être exaucés au-delà de toute espérance: le krach va les désintégrer !
"Osez, osez Joséphine. Plus rien ne s'oppose à la nuit. Rien ne justifie."

Money week (La Vie financière) - 24 nov 2010
http://www.moneyweek.fr/20101142765/con ... recession/

D’Europe ou des Etats-Unis: d’où viendra le K.O. obligataire ?
par Cécile Chevré

« L’Irlande, c’est pire que la Grèce ! », titraient ce matin Les Echos, pourtant peu habitués à autant de pessimisme. C’est vrai que la situation de l’Irlande continue d’inquiéter…

Nous avons forcément l’oeil fixé sur notre nombril. C’est ce dont je me suis rendue compte hier en regardant ce qu’écrivaient mes collègues américains sur la crise irlandaise. A part une petite mention ici ou là, les soucis irlandais ne semblent pas particulièrement intéresser les Américains. Pourtant, hier, les marchés ont laissé l’angoisse s’exprimer: le CAC 40 a perdu - 2,47 %, l’EuroStoxx 50 - 2,56 % et le FTSE - 1,75 %.

L’Europe, certes, c’est loin. Et vu de l’autre côté de l’Atlantique, la crise irlandaise est très simple.
D’une certaine manière, les Américains ont raison. Ils ont l’avantage de la distance, ne se sentent pas concernés par les dissensions internes à l’Europe ou par les craintes d’effondrement de l’euro. Vu des Etats-Unis, la crise irlandaise n’est qu’une nouvelle manifestation de la crise de la dette publique. Après la Grèce, c’est maintenant le tour de l’Irlande. Puis cela sera au tour du Portugal et enfin de l’Espagne. Et là cela fera mal parce que le sauvetage de la péninsule ibérique nous coûtera très cher.

Mais la quasi-indifférence américaine s’explique aussi par le fait que chez eux cela ne va pas mieux que chez nous. Peu de médias français ou européens ont accordé de l’attention au Foreclosure Gate ou encore à la menace des muni-bonds. Des menaces qui sont pourtant bien réelles au pays de l’Oncle Sam.

Petit tour d’horizon des sujets d’inquiétude côté américain.

1. Les conséquences du quantitative easing (QE).
En Europe, le nouveau programme d’assouplissement monétaire de la Fed ne fait plus l’actualité mais les Américains commencent à sérieusement s’inquiéter de ses effets secondaires. Il y a quelques jours, 23 personnalités du monde de la finance et de l’économie ont adressé une lettre à Ben Bernanke lui enjoignant de ne pas mettre en oeuvre son QE2. Selon les signataires, le QE2 n’aura aucun effet notable sur l’économie (déficit commercial, chômage…) mais créera à coup sûr une inflation incontrôlable.
La Fed a quant à elle revu à la baisse ses prévisions de croissance pour 2011 et prévoit un chômage à 9% pour toute l’année prochaine. Les Etats-Unis sont loin d’être sortis d’affaire et le remède prodigué par Bernanke pourrait encore aggraver la situation.

2. Les muni-bonds.
Deuxième sujet d’inquiétude outre-Atlantique: les menaces de faillites qui pèsent de plus en plus sur de nombreux Etats et municipalités.
Pour se financer, les Etats et les municipalités américains ont émis des obligations et se sont endettés. Sauf que, la crise est passée par là, les rentrées fiscales ont chuté et les municipalités n’ont plus été capables de rembourser. Le mécanisme est toujours le même: trop de crédits accordés à des emprunteurs qui ne sont plus solvables. Prenons le cas de Los Angeles. 2,3 milliards de dollars de dettes, une somme qui pourrait doubler d’ici 5 ans. La ville doit continuer à s’endetter pour payer ses fonctionnaires et son fonctionnement mais elle est obligée de le faire à un taux de plus en plus élevé car sa note a été dégradée par les agences de notation.

Et la situation empire au fur et à mesure que la récession s’installe.
Deux dates risquent de mettre le feu aux poudres, comme l’expliquait Addison Wiggin dans La Chronique Agora lundi dernier:

« Le 31 décembre 2010: Le financement des Build America Bonds tourne court. Ces obligations faisaient partie du plan de relance économique adopté début 2009, subventionnant les coûts des municipalités par des projets de travaux publics atteignant la coquette somme de 150 milliards de dollars ». « Cette année, environ un quart de toutes les émissions de muni-bonds ont été des Build America Bonds. A moins que le Congrès, contrôlé par les démocrates « en sursis », ne réagisse rapidement, cet argent fera ses adieux dans six semaines ».

« Le 30 juin 2011 : Encore plus d’aides fédérales expirent à cette date — certaines d’entre elles autorisées par le plan de relance, et d’autres par le plan d’aide à l’emploi adopté l’été dernier, totalisant 150 milliards de dollars supplémentaires à ce jour. Sans cet argent, les états américains auraient déjà annulé un grand nombre de programmes, y compris l’assurance chômage et Medicaid ». « La probabilité que la nouvelle Chambre, à présent sous le contrôle des républicains, élargira cette aide va de mince à aucune ».

« Le jour où il faut régler les comptes n’est jamais amusant. Cela le sera d’autant moins pour les épargnants et les retraités qui ont acheté des muni-bonds parce qu’on les avait jugés comme étant une source sûre de revenus de retraite éternellement exonérés d’impôts ».
« L’iceberg qui se devine sous la surface: une foule de plans de retraite privés et publics dépendent eux aussi des muni-bonds ».

De l’Europe ou des Etats-Unis, la menace de krach obligataire se fait de plus en plus présente.
Antigone
 

Re: Krach économique en vue ? (2e partie)

Messagede Antigone » 19 Déc 2010, 12:54

Je pense que l'Espagne passera l'année. Les marchés obligataires devraient retrouver un peu de calme à la faveur de la trêve des confiseurs, mais ce sera de courte durée. La pression se fera encore plus forte dès les premiers jours de 2011. Le coup de grâce sur l'Espagne devrait être asséné assez rapidement. Il y aura un sommet européen convoqué en toute urgence avant l'échéance du 31 mars fixée par la BCE. Viva la muerte !

Money week - 17 dec 2010
http://www.moneyweek.fr/20101244232/con ... e-espagne/

Espagne: nous sommes cernés par les faillites !
par Cécile Chevré

La crise des subprime n’était que la première étape d’une crise plus globale qui allait se poursuivre en crise de la dette des Etats. Du privé au public, et c’est ce qui s’est effectivement passé.
Nous nous pensions plutôt à l’abri en Europe, planqués derrière notre euro et la BCE. Sauf que la façade s’est rapidement lézardée et que la menace obligataire se rapproche progressivement du centre de l’Europe, du Top 5 des plus grosses économies de la zone euro.

Tout a commencé avec Dubaï. « Bof », ont ricané certains, « c’est tout petit, et c’est loin de chez nous ».
Puis l’Islande. « Tout aussi petit et toujours trop loin ».
Puis la Grèce. « Oui… bon ils paient pour leur politique budgétaire laxiste. Qu’ils se mettent au régime sec et tout ira mieux ».
Puis l’Irlande. Là, les fortes têtes ont été un peu embêtées. L’Irlande n’est pas connue pour jeter les sous par-dessus bord. Sa grosse erreur a été de décider de soutenir à tout prix ses banques mais le gouvernement irlandais a très rapidement instauré une politique de rigueur particulièrement ferme. Malgré cela, l’Eire a été emportée dans la tourmente. « Mais bon, c’est une île… », ont bien essayé de se défendre nos absolutistes du « tout va bien ».
Puis le Portugal. La crise a remis les pieds sur le continent. Nos forçats de l’optimisme ont essayé de se persuader que le syndrome « sud dépensier contre nord économe » avait encore frappé.
Puis l’Espagne. Les ricaneurs sont de moins en moins nombreux. Le pays est la quatrième économie de la zone euro. Hum, cela commence à sentir le roussi n’est-ce pas ?
Puis la Belgique. Là, c’est sûr, on est cerné.
Combien de temps les irréductibles optimistes continueront-ils à prétendre qu’il n’y a pas péril en la demeure ? Aucune idée, mais 2011 devrait nous donner la réponse.

Mais revenons à l’Espagne. Un scénario que nous commençons à bien connaître. Moody’s a annoncé mercredi dernier qu’elle envisageait une dégradation de la note souveraine espagnole. Pour quelles raisons ? L’augmentation des coûts de l’emprunt, l’état désastreux de ses banques et la quasi-faillite des nombreuses villes et régions autonomes.

Les besoins en financement de l’Espagne pour l’année prochaine font frémir:
– 170 milliards d’euros pour le gouvernement
– 30 milliards pour les régions
– et 90 milliards pour les banques.

Ça ce sont les prévisions optimistes. Parce que Moody’s s’inquiète de la situation des banques qui pourraient avoir d’encore plus d’argent. Autre point noir: le gouvernement arrivera-t-il à imposer des mesures de rigueur assez importantes pour réduire le déficit ? Personnellement, je vous dirai bien: qu’importe ! La situation de l’Irlande mise au régime sec ne fait pas rêver. Conclusion, c’est 354 milliards d’euros que l’Espagne pourrait devoir emprunter l’année prochaine. Soit 34 % de son PIB !

Sa dernière émission obligataire, qui a eu lieu hier, a donné un avant-goût – amer – de ce qui pourrait attendre l’Espagne en 2011. » L’Espagne concède des taux élevés pour se financer », constate Reuters. Le pays a émis pour 2,4 milliards d’obligations. Le rendement des obligations à 10 ans a atteint les 5,5 % contre environ 4,5 % pour une précédente émission en novembre dernier. 1 % de hausse en moins d’un mois, c’est énorme pour le marché obligataire.
Mais ce qui est vraiment très inquiétant, c’est que, comme le rappelle très justement Reuters, la plupart des analystes s’accordent à estimer qu’avec un rendement à 6,5 % rendrait le poids de la dette insupportable pour l’Espagne. Nous ne sommes vraiment pas loin de ce point de rupture.
Antigone
 

Re: Krach économique en vue ? (2e partie)

Messagede sebiseb » 31 Déc 2010, 13:45

En faite cette réflexion serait valable dans pas mal de fil de discussion...

Vers le suicide altruiste
par ddacoudre vendredi 31 décembre 2010

Tous les systèmes clos conduisent au suicide altruiste, ils ne survivent que tant qu’ils détruisent les autres modèles. Nous connaissons cela avec une maladie qui s’appelle le cancer. Mais nous savons aussi que cette capacité de régénérescence est une porte vers l’avenir.

Cette capacité de régénérescence peut permettre à tous les divers organismes de retarder leur vieillissement.

Etrange parallèle entre la biologie et l’économie dont je veux parler.

Qu’en disait Durkheim, il stipule que tout individu trop fortement intégré dans un groupe, peut être amené au suicide altruiste s’il considère que la vie du groupe est plus importante que sa propre existence.

C’est quoi un modèle clos, c’est un modèle qui se mort la queue pour rester fermé, et rejette toutes hypothèses qui altéreraient sa circonvolution si ce n’est d’avoir la souplesse d’un ressort.

Le système capitaliste est un système clos, son élasticité n’est dû qu’aux différentes applications du « libertarien » au communisme.

Ce n’est pas une philosophie c’est la seule application du désir de posséder pour être soi, édifié sur la valeur travail.

Il s’est construit autour de cela des modèles mathématiques dont les livres d’économies regorgent, et dont le plan comptable est le meilleur exemple.

Il explique que pour satisfaire au désir de possession, toute distribution est une charge, et toute réception une ressource.

Le salaire, la taxe, l’impôt sont des charges et le paiement du client une ressource. Les plus futés ont établi une carte de la circulation de la monnaie qui change d’appellation suivant son usage. Démontre si besoin était que nous tournons en rond, et que la quantité de monnaie disponible permet sa souplesse, ce circuit acquiert ainsi des valeurs différentes et forme un effet ressort.

Nous savons aussi que sa souplesse comporte des limites et parfois il casse, ce sont les crises.

A la cassure, nous appliquons une « soudure », et le ressort retrouve son élasticité.

Mais nous sommes bien d’accord, c’est toujours un ressort, nous ne l’avons pas transformé en un élastique

Ce modèle s’applique au monde industrialisé, y compris dans les pays communistes.

Il a, on peut le noter au passage, atomisé le don, qui lui-même est devenu source d’exonération.

Avec ce système nous pouvons dire que la gratuité a disparu.

Nous pouvons comprendre que pour développer notre activité sociale, il faut compter notre activité économique, afin ne pas échanger un yacht contre une sucette par une appréciation subjective.

Mais nous pouvons aussi comprendre que cette comptabilisation modifiera notre appréciation subjective et la normalisera sur une échelle standard, résultat d’un modèle clos qui est le plan comptable, avec sa litanie de mesures analytiques ; nécessité me direz-vous certes, mais

modèle clos tout de même, modèle cancérigène car si vous avez une appréciation subjective il la standardisera, il la formatera à son image.

Nous pouvons comprendre que si de nos contacts avec le monde nous en retirons une perception et une vision singulière, si ceux-ci ne sont pas compatibles avec le modèle standard, nous serons rejetés jusqu'à ce que celles-ci soient standardisées par lui.

Pire nous instruisons ses propres gardiens, qui une fois formés deviennent ses meilleurs agents. Nous les choisissons même pour leurs compétences, tel DSK.

C’et un peu comme si un prisonnier instruisait son gardien et qu’ensuite il lui demande la liberté.

Les modèles clos sont le fruit de nos sens que la raison structure comme reflet inexact de ce que nous pensons vrai, applicable à tous.

Tous ceux qui s’en feront le guide de leur existence sont condamnés au suicide altruiste, car individuellement ils formeront un groupe uniforme qu’ils maintiendront, inconscients et incapables de comprendre que ce qu’ils prennent pour leur propre existence n’est que leur formatage au groupe.

L’avenir nous apprendra peut-être à faire cohabiter différents modèles, comptables économiques, fruit de la diversité qui nous habite suivant les territoires où nous naissons.

Pour le moment nous avons à solutionner les oscillations de notre ressort qui absorbe tous les modèles.

Journaux et médias nous disent comment penser et les marchés dirigent les états, il ne nous reste que le choix d’élire nos « tyrans » ou de s’abstenir.

Je pourrais résumer notre difficulté comme cela.

Avec une monnaie forte, l’on achète tout à l’extérieur. Avec une monnaie faible, nous produisons tout, le ressort est la déclinaison entre les deux.

La question est comment trouver une source de revenu si j’achète tout à l’extérieur, ou si je produis tout.

Réponse modifier la notion de valeur travail sur laquelle repose nos existences.
Ce n’est donc pas une question de mécanismes économiques, mais une question philosophique.
Tous les systèmes clos conduisent au suicide altruiste, qu’ils soient économique, politique, religieux. Pouvons-nous y échapper, l’éternelle question.


source : http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/vers-le-suicide-altruiste-86363?utm_source=feedburner&utm_medium=twitter&utm_campaign=Feed%3A+agoravox%2FgEOF+(AgoraVox+-+le+journal+citoyen)
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Krach économique en vue ?

Messagede kuhing » 02 Aoû 2011, 14:16

Une émission intéressante hier sur la 5 sur l'endettement des Etats Unis qui ont été au bord de la cessation de paiement et ont trouvé un accord in extremis entre démocrates et républicains pour élever la dette mais à des conditions de coupures sociales drastiques dans un pays où le social n'est déjà pas la priorité.

La mesure de la possible chute imminente du système capitaliste y est clairement évoquée par des économistes pourtant au service de ce même système.

Elie Cohen répond qu'en cas de la chute du capitalisme occidental , la seule issue serait un capitalisme d'état à la chinoise encore bien plus inhumain que celui que nous vivons. ( sous-entendu : " il faut tout faire pour sauver celui que nous avons ici" )
Il oublie de mentionner la situation sociale dans ce pays où même si c'est étouffé par les autorités de la bureaucratie du parti communiste chinois, plus de 10.000 manifestations ont eu lieu l'année dernière dans ce pays.
Les économistes n'ont certes pas trop l'habitude de raisonner en terme de luttes de classes.

Il existe une autre alternative qui échappe sans doute au formatage des économistes "bourgeois" , celle de la mise en commun de ressources naturelles et des moyens de les transformer ainsi que l'organisation de la production en fonction des besoins réels et non de la course à un profit financier.

Pour arriver à ça il n'y a pas 36 solutions : il faut supprimer l'argent, les moyens de quantifier l'activité humaine et fonctionner selon le principe " à chacun-e ses possibilités, et à chacun-e ses besoins "

l'emission "c dans l'air" sur la dette américaine et la crise financière mondiale

(elle vaut la peine d'être vue)

Pour rappel :

Dette publique des Etats-unis à ce jour : 15 000 milliards de $ ( et classement AAA ( cad 20/20) par les agences de "notations" économiques
Dette publique de la France : environ 2000 milliards de dollars ( et classement AAA )
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LA crise - sujet général

Messagede ivo » 31 Mai 2012, 10:17

Axa a arrêté d'acheter des obligations espagnoles et italiennes
http://www.challenges.fr/entreprise/201 ... ennes.html

Budget de l'Etat : l’ultimatum de la Cour des comptes
http://www.leparisien.fr/politique/budg ... 025658.php

Comptes publics : Paris n'est pas le chouchou de Bruxelles
http://www.liberation.fr/economie/2012/ ... picks=true
Déficits publics, retraites, commerce extérieur... Dans un rapport très critique, la Commission européenne enjoint la France de procéder à de profondes réformes structurelles.

Par LIBÉRATION.FR (avec AFP)
Paris s'est fait sermonner par la Commission européenne, ce mercredi, dans un rapport faisant le point sur la situation économique des pays de l'Union. Bruxelles souligne le manque de compétitivité de l'économie française et un déficit public toujours excessifs, malgré la promesse de François Hollande de le ramener à zéro en 2017. La Commission appelle la France a des efforts supplémentaires.

«La consolidation budgétaire reste un des principaux défis de la politique économique de la France», affirme la Commission dans un rapport faisant le point sur l’application des recommandations qu’elle avait formulées en juin 2011. «Bien que l’objectif de 4,4% du PIB de cette année paraisse atteignable, l'écart avec le seuil de 3% du PIB reste considérable», avertit-elle. Ce dernier chiffre doit être atteint en 2013, selon l'engagement pris par François Hollande.

L'ensemble des recommandations de la Commission apparaît dès lors comme une mise en garde, voire un programme «clé en main» pour le nouveau président français.

«Plus d'efforts» en matière fiscale

Bruxelles demande à Paris de «préciser les mesures nécessaires pour s’assurer que le déficit excessif soit résorbé d’ici à 2013 comme recommandé par le Conseil» de l’Union européenne. La Commission juge «important que la hausse des dépenses publiques reste située sous le taux de croissance potentiel du PIB, avec une attention particulière portée à la tendance de l'évolution des dépenses sociales et des collectivités locales».

Elle recommande «plus d’efforts» dans le développement d’un système fiscal «plus favorable à une croissance économique durable» malgré les mesures déjà prises pour réduire les charges pesant sur le coût du travail. La Commission fait remarquer que sa recommandation sur le développement d’une fiscalité favorable à la protection de l’environnement «n’a pas été appliquée». «La France est à l’avant-dernière place en terme de part de taxes environnementales dans ses recettes fiscales au sein de l’UE», note-t-elle, ajoutant que «des subventions nuisibles à l’environnement continuent d’avoir un coût budgétaire élevé».

Un marché du travail «cloisonné»

La Commission s’inquiète par ailleurs de la «viabilité à long terme du système des retraites» et estime que son retour à l'équilibre envisagé par les autorités françaises d’ici 2018 «ne peut être assuré» car cet objectif «pourrait être fondé sur des prévisions de croissance et d’emploi optimistes».

Le ralentissement prévu de la croissance, à 0,5% en 2012 après 1,7% en 2011, «exige un effort de volonté supplémentaire pour s’attaquer à la situation du marché du travail» où le chômage devrait dépasser 10%, selon elle, en 2012 et 2013. Un des principaux problèmes est «le cloisonnement» du marché français du travail, explique la Commission en soulignant «la chute spectaculaire» de la probabilité de passer d’un contrat à durée déterminée à un contrat à durée indéterminée entre 1995-96 et 2010 (de 45% à 12,8%), contre une moyenne de 25,8% dans l’UE. Bruxelles redoute que le chômage ait en France «un impact durable sur le capital humain» et juge «préoccupante» la situation des jeunes.

Un commerce extérieur en berne

Autre «défi majeur», les exportations françaises, avec une part du commerce mondiale en baisse non seulement pour des raisons de coût mais aussi du fait de la compétitivité hors coûts. «Le déficit durable, depuis 2004, de la balance commerciale française met en lumière la détérioration de la compétitivité de l'économie française, notamment en comparaison avec certains de ses partenaires de l’Union européenne», souligne la Commission. La France a enregistré en 2011 un déficit commercial record de plus de 70 milliards d’euros.

«L’innovation est considérée comme un des moteurs clés de la compétitivité hors prix», souligne la Commission et les dépenses de recherche et développement de la France représentaient 2,26% du PIB en 2010 contre 2,08% en 2007 mais «restent très en deçà de l’objectif de 3% de ce pays».

Elle appelle la France à créer de meilleures opportunités de carrière pour les détenteurs d’un doctorat dans le secteur privé. Les programmes de l’enseignement supérieur devraient accorder «plus systématiquement une place aux matières relatives à l’innovation et l’entreprenariat», recommande Bruxelles. La Commission déplore par ailleurs «le poids des réglementations en France» et appelle à «des simplifications».



Les leçons de rigueur de Bruxelles à la France
http://www.lemonde.fr/europe/article/20 ... _3214.html
Image
Le président François Hollande plaisante avec le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, le 23 à Bruxelles. | AP/Geert Vanden Wijngaert

François Hollande s'attendait à un constat sévère au sujet de la perte de compétitivité de la France. Tandis que les plans sociaux se multiplient, que les déficits commerciaux s'accumulent, le nouveau chef de l'Etat ne devrait pas être surpris par les conclusions présentées à ce sujet par la Commission européenne, mercredi 30 mai, à Bruxelles.

Certes, celle-ci ne déclenche pas la procédure pour déséquilibre excessif de la balance commerciale, mais elle pointe du doigt toute une série de handicaps, et préconise certains remèdes pour tenter de corriger une évolution qu'elle juge préoccupante : la chute de 19,4 % des parts de marché mondiales de la France à l'exportation entre 2005 et 2010. Seuls le Royaume-Uni et la Grèce font pire au sein des Vingt-Sept. Au passage, la Commission maintient la pression sur le plan budgétaire. Pour elle, des "efforts additionnels" seront sans doute nécessaires pour tenir le cap des 3 % de déficit en 2013.

Tandis que la France est encore en campagne électorale, la Commission a fondé son analyse et ses recommandations sur les programmes de stabilité et de réforme que le gouvernement Fillon lui a remis en avril dernier. Mais les signaux envoyés par Bruxelles prennent les allures d'une feuille de route pour son successeur.

"Tout comme les déficits, les déséquilibres macroéconomiques devront être réglés par le biais de réformes structurelles, sous peine de sanctions", observe Benedicta Marzinotto, du laboratoire d'idées Bruegel, à Bruxelles. "L'expression "réforme structurelle" est très connotée, dans un sens de libéralisation du marché du travail, mais la compétitivité de l'économie française doit être améliorée", convient-on du côté du gouvernement.

LE COÛT DU TRAVAIL

Plutôt critique, le rapport clôt une enquête approfondie ouverte en février, à l'encontre de la France, comme de onze autres Etats européens (Italie, Espagne, Royaume-Uni, Danemark ou encore Suède). Une petite équipe de fonctionnaires européens est venue discrètement à Paris, pendant la campagne électorale, pour dresser l'état des lieux. Leur constat s'inscrit dans le cadre du dispositif de surveillance macro-économique, un nouvel instrument dont l'objectif est de détecter et de corriger des problèmes graves, tels un déficit commercial trop lourd, une bulle spéculative immobilière ou un chômage trop élevé. Il s'accompagne de recommandations que les gouvernements ne sont pas obligés de suivre à ce stade. Les choses pourraient être différentes si, faute d'action, la France devait passer à un stade ultérieur de la procédure dans les prochaines années.

Dans son état des lieux, la commission souligne les problèmes du coût du travail en France. Elle ne préconise pas de baisser les salaires, comme elle l'a fait pour les pays sous assistance financière (Grèce, Irlande, Portugal), mais suggère la modération : "Depuis 2000, les salaires nominaux ont augmenté plus vite que la productivité", note-t-elle. Résultat, les entreprises exportatrices, pas assez présentes sur les marchés émergents les plus dynamiques, ont dû rogner sur leurs marges pour limiter leurs pertes de part de marché.

La commission s'inquiète aussi de la fiscalité pesant sur le travail, et préconise de l'alléger et d'alourdir dans le même temps la taxation environnementale. Bruxelles recommande à la France de réduire les niches fiscales, pour élargir ses revenus fiscaux, et mieux combler ses déficits. Tandis que François Hollande annonce sa réforme fiscale pour juillet-août, "le système peut être rendu plus favorable à la croissance et à la compétitivité", conseille la commission. Pour elle, "l'efficacité de certains taux réduits de TVA est questionnable".

Les remarques de Bruxelles abordent aussi des terrains potentiellement plus conflictuels avec la gauche française. Ainsi, la concurrence est-elle jugée "sous optimale" dans le commerce de détail, les services, et les industries de réseau, comme l'électricité, et le transport ferroviaire.

La commission critique de surcroît le manque de flexibilité du marché du travail, sa segmentation qui pénalise les jeunes et les seniors. D'après Bruxelles, cette segmentation est due "en particulier au haut degré de protection légale" incluse dans les contrats du travail. Petite provocation : les licenciements économiques devraient être rendus possibles pour améliorer la rentabilité des entreprises, et leur compétitivité.

"COUP DE POUCE" AU SMIC

A propos du smic, auquel M. Hollande veut donner un "coup de pouce" sans déstabiliser le monde des affaires, la commission salue sa relative stabilisation ces dernières années. Pour elle, cet outil ne doit pas pénaliser l'entrée dans le monde du travail, alors qu'un jeune français sur quatre est au chômage.

Bruxelles met aussi en garde implicitement contre le toilettage, même partiel, du régime des retraites annoncé par le nouveau gouvernement. M. Hollande a promis de revenir à l'âge de départ à 60 ans - contre 62 ans - pour ceux qui ont commencé à travailler très jeune. Pour la Commission, la réforme adoptée à l'initiative de Nicolas Sarkozy est "positive" : elle garantit un retour à l'équilibre du régime des retraites en 2018, sauf incident majeur. Mais rien n'est acquis pour l'après 2020 regrette-t-on à Bruxelles, en encourageant plutôt le gouvernement à poursuivre dans la voix d'un allongement de la vie active.

Seule consolation à deux semaines des législatives, José Manuel Barroso et son équipe font preuve d'indulgence à ce stade sur le plan budgétaire : pour eux, la France peut attendre l'été avant de préciser ce qu'elle entend faire pour tenir l'engagement, repris à son compte par M. Hollande, de ramener le déficit en deçà du seuil des 3 % en 2013.

"La consolidation budgétaire reste un défi politique important en France", rappelle cependant le rapport : "la stratégie de consolidation doit être davantage spécifiée, et la correction du déficit excessif pourra requérir des efforts additionnels" pour l'an prochain. Des coupes supplémentaires dans les dépenses de santé sont préconisées pour tenir le cap, tout comme le contrôle des dépenses des collectivités locales.

Le 11 mai, la commission avait pronostiqué un déficit de 4,2 % en 2013, à politique inchangée. L'endettement devrait alors frôlé la barre des 90 % du produit intérieur brut (PIB), contre moins de 65 % en 2007. S'il se refuse encore à parler de plan de rigueur, le gouvernement Ayrault attend les conclusions, pour la fin juin, de l'audit des finances publiques demandé à la Cour des comptes. D'ici là, Olli Rehn et ses services considèrent que la France peut, sans efforts supplémentaires, tenir ses promesses pour 2012 (4,4 % de déficit). A moins d'une nouvelle rechute inattendue de la croissance. En guise d'exemple à suivre, l'Allemagne devrait en revanche sortir, selon les recommandations de la commission, de la procédure pour déficit excessif engagée à son encontre.

Philippe Ricard

Vers la levée de sanctions contre la Hongrie
La Commission européenne devait décider, mercredi 30 mai, de suspendre les sanctions financières adoptées en mars contre la Hongrie. Pour elle, le gouvernement conservateur de Viktor Orban a pris les décisions attendues pour ramener son déficit sous le seuil de 3 % du produit intérieur brut dès cette année. Pour l'obliger à agir en ce sens, les Vingt-Sept avaient décidé voici deux mois de suspendre une partie des fonds régionaux promis à Budapest pour 2013, soit quelque 300 millions d'euros. Cette mesure devait être revue d'ici à juin en cas de progrès. La suspension des sanctions va détendre les relations avec Budapest. - (Corresp.)
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Re: LA crise - sujet général

Messagede kuhing » 31 Mai 2012, 11:51

Pour être clair et résumer le fond de ma pensée je dirais
qu'ils me pètent les couilles avec leur histoire de crise.
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Re: LA crise - sujet général

Messagede ivo » 31 Mai 2012, 12:01

ohhh ...

faut bien qu'ils dépouillent encore qques centaines/milliers de milliards pour préparer les foules extatiques et uniformisées, en prévision du prochain grand carnage ...
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Re: Krach économique en vue ? (2e partie)

Messagede Flo » 31 Mai 2012, 13:20

No comment.

Les Grecs se disent "humiliés" par les propos de Christine Lagarde

La directrice du Fonds monétaire international, Christine Lagarde, s'est attiré les foudres des Grecs, qui se disent "humiliés" par ses propos sur le paiement des impôts, mais aussi les critiques de Paris. Mme Lagarde a mis le feu aux poudres en estimant dans une interview au quotidien britannique The Guardian que "les Grecs devraient commencer par s'entraider mutuellement", et ce en "payant tous leurs impôts".

La directrice du FMI, évoquant "tous ces gens qui tentent en permanence d'échapper à l'impôt", s'est ensuite dit moins préoccupée par leur sort que par celui des enfants d'Afrique. "Je pense davantage à ces enfants d'une école d'un petit village du Niger qui n'ont que deux heures de cours par jour, qui partagent une chaise pour trois et qui cherchent passionnément à avoir accès à l'éducation, poursuit-elle. Je pense à eux en permanence, parce que je pense qu'ils ont davantage besoin d'aide que la population d'Athènes."

"PERSONNE NE PEUT HUMILIER LE PEUPLE GREC"

Les propos de la directrice française du FMI lui ont valu des milliers de commentaires - plus de 9 800 dimanche - souvent acerbes, sur sa page Facebook. Un internaute grec l'interpelle ainsi : "Avez-vous simplement songé que nous étions à court d'argent ?"

En Grèce, où les partis politiques sont de nouveau en campagne en vue des élections législatives du 17 juin, attendues avec fébrilité à l'international, le chef de file du Parti socialiste (Pasok), Evangelos Venizélos, l'a accusée samedi soir d'avoir "humilié" le peuple. "Personne ne peut humilier le peuple grec en cette période de crise et je dis ça tout particulièrement à l'adresse de Mme Lagarde, a-t-il dit dans un discours notamment repris dimanche par France Info. Je l'appelle à reconsidérer ses déclarations."

Alexis Tsipras, chef du parti de la gauche radicale Syriza propulsé en deuxième position lors des législatives du 6 mai, a quant à lui lancé à Mme Lagarde que les Grecs ne cherchaient pas sa "sympathie" et que "les travailleurs grecs paient leurs impôts", qui sont très lourds et même "insupportables". Le parti, donné selon les derniers sondages en seconde position derrière les conservateurs de Nouvelle Démocratie (ND) le 17 juin, prône l'annulation des mesures de rigueur prévues par le plan de redressement imposé par l'UE et le FMI en échange des prêts accordés à Athènes jusqu'en 2014.

"DE QUEL DROIT PARLE-T-ELLE DE CETTE FAÇON AUX GRECS ?"

Pour sa part, le gouvernement français, dont beaucoup de Grecs attendent qu'il fasse fléchir la politique de rigueur allemande, a critiqué la vision "un peu caricaturale et schématique" de la directrice générale du FMI. "J'estime qu'aujourd'hui, il n'y a pas de leçon à donner", a ajouté la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, dimanche sur Canal+.

Sur RTL lundi matin, François Bayrou a jugé les propos de Christine Lagarde "extrêmement choquants". Il a dénoncé la "mis[e] en accusation [du] peuple grec" alors que celui-ci a été "entraîné dans un aveuglement" par "le bandeau" que ses dirigeants lui avaient mis sur les yeux. Il a estimé que le peuple grec n'était pas le seul à qui "on ait raconté qu'on pouvait continuer à vivre en s'endettant", avant de conclure que "les gouvernements grecs de gauche et de droite sont éminemment responsables de la situation qui a été créée".

Dès dimanche, le leader du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, avait lui dénoncé "des propos indignes". "De quel droit parle-t-elle de cette façon aux Grecs ?", s'est-il interrogé sur France 3. "Ce sont des propos indignes, s'il y avait une morale politique, Mme Lagarde devrait s'en aller du poste qu'elle occupe. [...] Pourquoi ne dit-elle pas : ce sont les armateurs, c'est-à-dire les capitalistes, qui doivent payer leurs impôts, alors qu'ils ne les paient pas ?", a ajouté M. Mélenchon, qui a reçu mardi à Paris Alexis Tsipras, favori des élections en Grèce le 17 juin.

"C'est l'Eglise orthodoxe qui devrait payer [des impôts]. Les braves gens du commun paient leurs impôts parce que c'est prélevé à la source. Les fonctionnaires n'ont aucun moyen d'échapper à l'impôt", a encore affirmé M. Mélenchon.

"DES EFFETS TRÈS DANGEREUX"

La présidente du Medef, Laurence Parisot, a quant à elle estimé qu'il était dangereux de s'adresser aux Grecs comme l'a fait la patronne du FMI, alors que le pays est "tenté par les extrémismes". "Je crois qu'il ne faut pas s'adresser aux peuples comme ça, et notamment en ce moment au peuple grec, qui est victime d'une situation effroyable", a déclaré la présidente du patronat français au "Grand Jury" RTL-Le Figaro-LCI.

"Ce qui compte aujourd'hui, c'est de les aider, ce n'est certainement pas de les humilier encore plus, de les culpabiliser encore plus, de les enfoncer d'une manière ou d'une autre, a souligné Mme Parisot. Non seulement cela ne sert à rien de s'adresser comme Christine Lagarde l'a fait, je pense même que ça peut avoir des effets très dangereux. [...] Il y a des choses qu'on ne dit pas dans un pays qui est tenté par les extrémismes en ce moment, et notamment par une extrême droite très dangereuse."

LAGARDE NUANCE LÉGÈREMENT

Samedi soir, devant le tollé généré par ses propos, Mme Lagarde s'est montrée plus conciliante, se disant "très compatissante à l'égard des Grecs et les défis qu'ils relèvent". Sur sa page Facebook, elle a expliqué qu'elle "éprouvait beaucoup de sympathie pour le peuple grec pour les défis auxquels il est confronté [...] Une part importante de cet effort réside dans le fait que chacun assume sa part du fardeau." Sans pour autant convaincre tout le monde.

"De la sympathie pour le peuple grec, Mme Lagarde ? D'une manière ou d'une autre, les programmes d'austérité dont le FMI demande l'application en Grèce ne le confirment pas : ces directives d'austérité ont mené à un chômage de masse, à la pauvreté et à la destruction du tissu social de la Grèce", écrit ainsi un internaute, Costas Tourlos.

RISQUE DE REJET DU PLAN D'AUSTÉRITÉ

Face au risque d'un rejet du plan d'austérité qui conduirait in fine à une probable sortie de l'euro, les bailleurs de fonds internationaux restent fermes, à l'image du ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble, qui martèle à l'envi qu'Athènes doit "tenir ses engagements" pour rester dans l'euro.

En Grèce, les mêmes arguments sont utilisés pour discréditer Syriza, alors que le pays risque d'être à court de liquidités d'ici fin juin si les aides financières sont coupées en cas de rejet du plan d'aide international par les électeurs.

Mi-mars, la "task force" européenne pour la Grèce notait que le pays avait fait des progrès "prometteurs" sur la perception de 8 milliards d'arriérés d'impôts recensés, avec 946 millions collectés en 2011. Mais elle soulignait qu'en matière de fiscalité des progrès devaient encore être faits, notamment dans la lutte contre l'évasion fiscale des riches contribuables et des grandes entreprises.
Pour le "Guardian", Mme Lagarde est mal placée pour critiquer



Pour l'éditorialiste du quotidien britannique, Christine Lagarde véhicule un cliché : les Européens du Sud, irresponsables, qui ont profité de l'euro pendant dix ans, doivent désormais payer.

Pour le Guardian, la directrice du FMI feint néanmoins d'oublier que les emprunteurs ne sont imprudents que s'ils trouvent... des prêteurs imprudents. Et de rappeler qu'à l'été 2010, aux prémices de la crise de l'euro, alors que Christine Lagarde était ministre de l'économie et des finances, les banques françaises étaient les plus exposées en Grèce.

[url]http://www.lemonde.fr/europe/article/2012/05/27/lagarde-demande-aux-grecs-de-payer-leurs-impots_1708007_3214.html#xtor=EPR-32280229-[NL_Titresdujour]-20120528-[titres[/url]
"La société à venir n'a pas d'autre choix que de reprendre et de développer les projets d'autogestion qui ont fondé sur l'autonomie des individus une quête d'harmonie où le bonheur de tous serait solidaire du bonheur de chacun". R. Vaneigem
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Re: Krach économique en vue ? (2e partie)

Messagede ivo » 02 Juin 2012, 10:00

le taux de chômage dans la zone euro a atteint en avril le niveau record de 11%.

afp
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Re: Krach économique en vue ? (2e partie)

Messagede kuhing » 02 Juin 2012, 10:17

ivo a écrit:
le taux de chômage dans la zone euro a atteint en avril le niveau record de 11%.

afp


Et je suppose qu'il s'agit du chômage à temps plein et des chiffres officiels et non pas du taux de chômage plein et partiel, et réel.
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Re: Krach économique en vue ? (2e partie)

Messagede ivo » 02 Juin 2012, 10:32

Dette : la montagne qui surplombe et vacille
http://www.latribune.fr/opinions/tribun ... cille.html
François Leclerc, chroniqueur de l'actualité de la crise sur le blog de Paul Jorion et auteur de "La grand perdition", aux éditions "Osez la République sociale !", explique pourquoi certains grands responsables d'institutions bancaires, notamment le président de la BCE, Mario Draghi, se répandent en déclarations alarmistes. Inquiétant.

« Il y a une première évaluation, puis une deuxième, une troisième, une quatrième... Il s'agit de la pire façon possible de faire les choses. Tout le monde finit par faire la chose à, faire, mais au plus haut coût ». Qui donc parlait hier des pertes des banques et de la politique des dirigeants européens de manière si sévère ? Le président de la BCE, Mario Draghi, à l'occasion d'une audition devant le Parlement européen.

Avec ses collègues du conseil des gouverneurs, il enfonce un même clou, soutenant la création de l'« Union bancaire européenne » proposée par la Commission, avec comme première étape la constitution d'un fonds de garantie des dépôts. Appuyé par le gouverneur de la Banque d'Italie, Ignazio Visco, qui se prépare à monter en première ligne. Les taux obligataires italiens sont entraînés à la hausse par ceux de l'Espagne, la récession est selon les sources estimée pour cette année de -1,4 à -1,7 % et le taux de chômage officiel a dépassé 10 %.

Devant la réalité, il faut à un moment ou un autre s'incliner. Et ce moment est venu, se manifestant par des sorties massives de capitaux de l'Espagne, chiffrées par la Banque d'Espagne à 66,2 milliards d'euros pour le seul mois de mars (derniers chiffres disponibles). Le retrait des dépôts n'est pas un fantasme prenant la forme de longues queues devant les distributeurs automatiques (ce qui peut toujours survenir) : ce sont les détenteurs de capitaux et les entreprises qui fuient le pays.

Additionné à la déroute d'un pan entier du système bancaire espagnol, ce phénomène a soudainement pris le pas sur la crise de la dette publique et son corollaire le traité de discipline budgétaire visant à la résoudre. Pratiquant l'esquive, Angela Merkel affirme que la situation espagnole n'est pas le résultat de la stratégie d'austérité qu'elle préconise, mais le fruit de l'éclatement d'une bulle immobilière née bien avant sa mise en pratique. Comme si la première n'alimentait pas la seconde.

Anticipant la suite et toujours aux avant-postes, Charles Dallara de l'Institute of International Finance a averti qu'il n'était pas question de rééditer l'opération de restructuration de la dette grecque, vu la taille de celle de l'Espagne. De partout, la politique d'improvisation permanente du gouvernement de Mariano Rajoy est mise en question, mais il s'agit de bien autre chose. Car cette dernière reflète l'impossibilité d'appliquer la stratégie qui était préconisée par ceux-là mêmes qui le critiquent.

Des rumeurs font état d'intenses discussions préludant à d'importances annonces du gouvernement allemand. « J'ai toujours dit que nous avons besoin de plus d'Europe » rappelle en attendant Angela Merkel. Un pas en avant dans l'intégration européenne est en gestation, dans le cadre d'une politique inchangée, que la chancelière exprime ainsi : « Austérité et discipline budgétaire, réformes structurelles et croissance. Tout cela fait partie du même ensemble ».

Des euros-obligations, d'accord, mais en échange d'un nouveau traité bétonnant une politique budgétaire commune ! Parallèlement, Pierre Moscovici a rejoint la conception qu'en ont Jean-Claude Juncker et Mario Monti : les euro-obligations ne financeraient que la part de la dette ne dépassant pas le seuil de 60 % du PIB, le reste au-delà de ce cap devant l'être au taux du marché. Les dirigeants européens continuent de chercher les termes d'un compromis entre eux, à quatre semaines de leur sommet. Mais ils ne prennent en considération que l'écume de phénomènes plus profonds qu'ils continuent de superbement ignorer.

Le système financier est en train de connaître une douloureuse contraction qui est à l'origine de dysfonctionnements dans ses profondeurs. Le plus puissant n'est pas le plus visible, aboutissant à instaurer une rareté croissante dans un système de trop plein financier : celle des collatéraux, ces actifs apportés en garantie de leurs emprunts par les établissements financiers.

Dans tous les domaines, les exigences en cette matière sont devenues plus fortes. Les régulateurs, pour les besoins du renforcement des fonds propres ; les chambres de compensation, qui élargissent leur champ d'action, pour exercer sans péril leur activité en augmentant leurs appels de marge ; les établissements financiers entre eux, pour se prêter des fonds après avoir perdu la confiance qui présidait à leurs échanges.

Le constat est éloquent : afin de tenter de renforcer le système, on le fragilise, car une pénurie de collatéraux s'instaure progressivement. Cela revient à faire reposer sur une pointe de plus en plus fragile la pyramide renversée du crédit, le système financier n'ayant plus de point d'appui suffisant dans une économie réelle qu'il perturbe grandement.

Cette rareté - dont la BCE a tenu compte en diminuant ses exigences de qualité des collatéraux pris en garantie - a encore été accrue par le délestage qu'opèrent actuellement les banques afin de diminuer la taille de leur bilan et respecter les obligations de renforcement de fonds propres de l'EBA (l'Autorité bancaire européenne). Attaquée pour l'avoir préconisé à contretemps, l'EBA vient de réaffirmer ses exigences sans les changer, avec effet à la fin du mois. De son côté, Goldman Sachs se positionne publiquement pour jouer les intermédiaires dans la vente à bas prix des actifs soldés par des banques européennes prises à la gorge, après avoir estimé que 600 milliards de dollars d'actifs allaient être cédés cette année, et qu'il en resterait derrière 400 milliards pour les deux prochaines années.

La BCE en vient à admettre qu'un troisième LTRO (prêts massifs à trois ans à faible taux d'intérêt) pourrait survenir. Ignazio Visco vient de résumer la position de celle-ci en rappelant la devise des boy-scouts : « Toujours prêt ! ». La donne a considérablement évolué en très peu de temps : à la perte de confiance entre les banques a succédé parmi les autorités - toujours en retard d'un train - la perte de confiance qu'ils ont dans les banques. Mais on en vient à se demander ce qu'il faut le plus regretter : leur impuissance ou leurs initiatives ! Les grandes entreprises ont sans attendre trouvé la parade en obtenant une licence de banque. EADS est prête à sauter le pas, suivant l'exemple de Volkswagen, Daimler et Siemens. Avec comme motivation de mieux protéger ainsi leurs liquidités qu'en les plaçant dans leurs banques, afin qu'elles soient disponibles à tout moment !

Comme un malheur ne vient jamais seul, Bill Gross, le directeur du plus important des acteurs sur le marché de la dette, PIMCO, vient de lancer un cri d'alarme à propos du versant public de la montagne de la dette. Il s'inquiète de la baisse des rendements enregistrés sur le marché de la dette américaine, le taux à 10 ans étant actuellement de 1,57 %. « Afin de prévenir une décote des 200.000 milliards de dollars que représente globalement notre système monétaire , les autorités fiscales et monétaires ont accru les risques et diminué les retours sur les obligations souveraines qui représentent son cœur ». En d'autres termes, c'est l'effet du transfert de la dette privée sur la dette publique.

Selon Bill Gross, on est proche d'un point de rupture du système. Il en décrit le mécanisme comme suit : cette baisse du rendement peut aboutir à ce que les investisseurs - dont la Chine, le principal d'entre eux - se reportent vers le marché des matières premières et des actifs « réels », aboutissant en fin de compte au déclenchement d'une inflation permettant de réduire les dettes privées et publiques accumulées. Même, peut-on ajouter, si dans un premier temps les capitaux privilégient la recherche d'un refuge quitte à accepter des pertes quand les taux deviennent inférieurs à l'inflation. Car cela n'est pas tenable longtemps, sauf à prendre par ailleurs tous les risques, pour compenser, avec les conséquences que l'on sait...

Pénurie de garanties pour la dette privée et baisse du rendement de la dette publique qui en est « le cœur », c'est à dire la garantie suprême : on est loin des bouts de ficelle que tentent de nouer les dirigeants européens, tellement courbés sur leurs petits problèmes qu'ils ne voient pas la montagne qui les surplombe en train de vaciller...


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Re: Krach économique en vue ? (2e partie)

Messagede ivo » 03 Juin 2012, 11:11

S'il faut sauver l'Espagne, une facture de centaines de milliards d'euros
http://www.lepoint.fr/monde/s-il-faut-s ... 574_24.php
Alors que l'Espagne semble étranglée par les besoins financiers de ses banques et de ses régions, le scénario d'un sauvetage externe du pays, même partiel, est envisagé avec sérieux par les économistes, qui estiment qu'il en coûterait plusieurs centaines de milliards d'euros.

Demander l'aide de l'Europe ou du FMI, c'est pour l'instant une option inenvisageable pour le gouvernement de droite, au pouvoir depuis décembre seulement et très critique envers son précédesseur socialiste, qu'il accuse d'avoir très mal géré la crise.

Tout au long de la semaine, après avoir annoncé le sauvetage public le plus cher de son histoire, celui de Bankia (23,5 milliards d'euros, dont 19 restent à trouver), le pays a été chahuté sur les marchés, voyant sa Bourse retomber aux plus bas niveaux depuis 2003 et ses coûts d'emprunt grimper à des sommets.

Ultime indice du vent de panique, révélé jeudi: au premier trimestre les investisseurs ont retiré d'Espagne 97 milliards - presque 10% du PIB - pour les placer à l'étranger, un chiffre record.

Pourtant Madrid a nié, encore et toujours, avoir besoin d'un coup de pouce extérieur.

Mais même si le FMI lui-même a démenti un tel projet, "il semble que l'Espagne est arrivée au point de ne plus pouvoir supporter son fardeau toute seule"
, souligne dans une note l'analyste David Mackie, chef économiste pour l'Europe à la banque JP Morgan.

Selon lui, "le gouvernement espagnol veut que la BCE achète directement sa dette souveraine et que les mécanismes d'aide européens comme le FESF ou le MES (fonds et mécanisme européens de stabilité financière, ndlr) recapitalisent directement ses banques".

Pour calculer le coût d'une telle intervention, on peut utiliser plusieurs méthodes: comparer avec les exemples précédénts (Portugal, Irlande, Grèce) en tenant compte de la taille plus importante de l'Espagne, quatrième économie en zone euro, ou partir des besoins de financement du pays.

L'Espagne représente 12% de l'économie de la zone euro, contre seulement 6% pour l'Irlande, le Portugal et la Grèce réunis. Les plans de sauvetage de ces trois pays ont coûté respectivement 85 milliards, 78 milliards et 292 milliards d'euros... ce qui laisse augurer d'un coût encore plus élevé pour Madrid.

Quant aux besoins de financement, ceux de l'Etat sont de 86 milliards d'euros bruts en 2012, dont la moitié est déjà empruntée (le montant devrait être similaire en 2013 et 2014). Les régions affrontent des échéances de dette pour près de 36 milliards, auxquels il faut ajouter, selon les médias, 15 à 16 milliards pour financer leurs déficits.

Les banques, pénalisées par les actifs immobiliers risqués, devraient avoir besoin de jusqu'à 60 milliards, selon l'Institut de la finance internationale (IIF).

Mais un sauvetage devra couvrir les besoins de l'Espagne sur plusieurs années: c'est le calcul, sur trois ans, qu'a fait la banque HSBC, estimant à 450 milliards d'euros le coût global, dont 100 milliards pour les banques.


JPMorgan table elle sur une facture de 350 milliards, dont 75 pour le secteur financier, pour couvrir les besoins jusqu'en 2014.

HSBC estime toutefois le scénario "peu probable": "personne n'a envie de voir l'Espagne arriver au point d'avoir besoin d'un paquet complet d'aides de la Troïka (UE, BCE et FMI, ndlr), car cela impliquerait que la crise de la zone euro est entrée dans une phase encore plus préoccupante".

Edward Hugh, économiste indépendant installé à Barcelone, est plus pessimiste: "une tentative pour sauver l'Espagne est probable, et c'est probable qu'elle arrive en juillet" quand le mécanisme européen de stabilité sera opérationnel avec une capacité de 500 milliards.

Selon lui, l'espoir est que ce sauvetage se limite à "la recapitalisation des banques", ce qui coûterait "150 à 200 milliards".

"Je pense qu'il est tout simplement très dangereux de laisser l'Espagne continuer comme ça", car le pays, s'il doit être secouru dans son ensemble, est "trop gros pour tomber et trop gros pour être sauvé".

"On interviendra avant d'arriver à cette extrêmité-là, on ne laissera pas tomber l'Espagne", renchérit Jesus Castillo, spécialiste de l'Europe du Sud chez Natixis.

Pour sauver ses banques, "on voit difficilement comment l'Espagne va réussir à s'en tirer toute seule" et "c'est pour cela que l'issue passe certainement par une intervention européenne", ce qui "desserrera la pression sur l'Etat espagnol".

capacité de 500 milliards pour un besoin de 450, quel heureux hazard
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Les capitaux fuient l'Espagne
http://www.lemonde.fr/europe/article/20 ... _3214.html
Après la Grèce, l'Espagne ? Le volume des capitaux retirés d'Espagne par les investisseurs pour être placés à l'étranger a atteint un niveau record au premier trimestre, atteignant 97 milliards d'euros, selon les chiffres publiés jeudi par la Banque d'Espagne qui reflètent l'inquiétude que suscite l'économie du pays.

Lire : Les banques grecques font face à des retraits massifs depuis deux ans

Ce chiffre marque un record depuis le début de la série statistique, lancée en 1990, et signifie qu'investisseurs espagnols et étrangers ont préféré se tourner vers l'extérieur pour placer leurs fonds. En comparaison, au premier trimestre 2011, l'Espagne avait enregistré un solde positif de 20,89 milliards d'euros de sa balance financière, qui n'inclut pas les placements de la Banque d'Espagne.

DAVANTAGE DE SORTIE DE CAPITAUX EN MARS

Pour le seul mois de mars, la sortie des capitaux s'est accentuée, l'Espagne enregistrant là aussi un record avec une fuite nette vers l'étranger de 66,2 milliards d'euros, contre un solde positif de 5,38 milliards en mars 2011.

Au premier trimestre, ce sont avant tout les opérations interbancaires qui plombent la balance financière. Ainsi, les investisseurs aussi bien étrangers qu'espagnols ont retiré 75,76 milliards, notamment en prêts et dépôts, pour les investir à l'étranger. Les investisseurs ont également retiré 34,38 milliards d'euros placés dans les portefeuilles, d'actions et de titres de dette du pays, pour les transférer à l'étranger.

INQUIÉTUDES AUTOUR DU SECTEUR BANCAIRE

L'inquiétude autour du secteur bancaire est alimentée par les incertitudes autour du plan de recapitalisation de la quatrième banque du pays, Bankia, à hauteur de 23,5 milliards d'euros. Madrid a indiqué avoir l'intention de recourir au Fonds de restructuration bancaire (FROB), mais la Commission européenne lui a demandé de préciser ses projets.

En outre, la majorité des banques espagnoles, soit 70 %, vont passer les tests de résistance menés par le Fonds monétaire international (FMI), a déclaré jeudi le ministre espagnol de l'économie, Luis de Guindos. Le résultat de ces tests indiquera comment ces établissements de crédit, confrontés à des prêts immobiliers toxiques en raison de l'éclatement de la bulle immobilière en 2008, vont se comporter si l'activité économique continue à se contracter.

Bankia représente "un gros pourcentage" de ces 30 % d'établisssements qui "ont le plus de difficultés", a reconnu le ministre de l'économie. La banque espagnole avait demandé vendredi dernier une aide publique de 19 milliards d'euros. En ajoutant la première injection d'argent frais déjà réalisée, le sauvetage atteint 23,5 milliards d'euros, un record historique en Espagne.

Le FMI a indiqué pour sa part n'avoir aucun projet d'assistance financière à l'Espagne et assure que ses équipes ne travaillent pas sur un tel scénario. L'institution précise que Mme Lagarde répondait ainsi à un article publié dans la journée par le Wall Street Journal affirmant que le département Europe du FMI avait "commencé à discuter de plans de secours en vue d'un prêt de sauvetage à l'Espagne dans le cas où le pays ne parviendrait pas à trouver les fonds nécessaires au sauvetage de Bankia".

INTERVENTION DE LA BANQUE MONDIALE

Ce vendredi, le président de la Banque Mondiale s'est exprimé en faveur d'un soutien à l'Espagne pour parer à toute aggravation brutale de la crise. Dans une tribune publiée vendredi dans le Financial Times (article payant), Robert Zoellick estime que "les leaders de la zone euro doivent être prêts. Il n'y aura pas le temps de réunir un sommet des ministres des Finances (...) Sur des marchés paniqués, les investisseurs fuient vers la sécurité en répandant les flammes".

L'importance du danger "devrait encourager les leaders de la zone euro à prendre des mesures de précaution - telles que mettre maintenant des capitaux du Mécanisme européen de solidarité (MES) dans les banques et tomber d'accord sur un mécanisme de financement à moyen terme de pays tels que l'Espagne", selon M. Zoellick, qui estime que ce mécanisme pourrait venir du MES ou se faire par d'éventuels euro-obligations, actuellement rejetés par l'Allemagne.

Des investissements en berne

La Bourse de Madrid a perdu près de 29 % depuis le début de l'année et le volume de dette publique détenue par des investisseurs étrangers n'atteignait plus que 37 % en avril, contre 53,7 % il y a un an. De plus, l'agence de notation Fitch a dégradé la note de huit régions et mis en garde contre de nouvelles dégradations si Madrid n'adopte pas rapidement des mesures d'aide.

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Rajoy assure que l'Espagne sortira de la crise avec l'aide de l'UE
(AFP) – Il y a 17 heures
MADRID — Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy s'est dit convaincu samedi que son pays sortirait de la crise grâce à "ses propres efforts" et avec l'aide de ses partenaires européens, dans un "message de sérénité" destiné à apaiser les craintes d'un sauvetage international de l'Espagne.

"L'Espagne, bien qu'il n'y paraisse pas en ce moment, est un pays très solide", a assuré M. Rajoy, qui intervenait dans le cadre d'une rencontre économique à Sitges (est), rappelant qu'il s'agissait de la cinquième économie de l'Union européenne et de la quatrième de la zone euro.
L'Espagne "sortira de la tourmente grâce à ses propres efforts et avec le soutien de nos partenaires communautaires" parce que "ce qui est en jeu ce n'est pas seulement l'avenir économique de l'Espagne mais le maintien même de l'union monétaire européenne", a-t-il souligné.
Les marchés doutent de la capacité de l'Espagne à faire face à ses engagements financiers sans aide extérieure alors qu'elle doit voler au secours de son secteur bancaire et de ses régions endettées.
L'Espagne a connu une semaine noire au cours de laquelle la Bourse est tombée à son plus bas niveau depuis avril 2003, tandis que la prime de risque qui mesure l'écart avec les emprunts d'Etat allemands, référence du marché, a atteint 540 points.
"Nous ne sommes pas libérés des menaces et n'allons pas y céder", a poursuivi M. Rajoy, relevant que l'Espagne n'était pas le seul problème auquel était confrontée l'UE, ni le pire.
"Je veux adresser ici aujourd'hui un message de sérénité (...) parce que nous savons ce qu'il se passe et ce qu'il faut faire", a-t-il affirmé.

S'il est urgent de régler la situation espagnole, il ne l'est pas moins de résoudre les problèmes de l'ensemble de l'union monétaire", a déclaré le chef du gouvernement, appelant à des mesures pour réduire les coûts de financement des pays et à la création d'"instruments pour la capitalisation directe de la banque européenne".
Fragilisées par leur forte exposition à un secteur immobilier sinistré depuis l'éclatement de la bulle en 2008, les banques espagnoles inquiètent les investisseurs depuis que Bankia a demandé une aide de 19 milliards d'euros, ce qui chiffre à 23,5 milliards au total son sauvetage si l'on y ajoute une injection de fonds antérieure.
"Je n'ai aucun doute sur l'immense majorité des institutions financières qui sont en Espagne", a affirmé M. Rajoy, attribuant la responsabilité des problèmes rencontrés par le secteur bancaire à la crise frappant l'Espagne, qui est retombée en récession et connaît un taux de chômage record de 24,44%.

:05:



Les banques grecques font face à des retraits massifs depuis deux ans
http://www.lemonde.fr/economie/article/ ... _3234.html
Si les retraits massifs dans les banques grecques s'amplifient, le phénomène n'est pas nouveau. Nombre de Grecs ont en effet et depuis bien longtemps transféré leur argent dans des endroits jugés plus sûrs comme le Royaume-Uni, la Suisse, l'Allemagne et les pays d'Europe du Nord.

En Grèce, des sources au sein de deux banques ont indiqué à Reuters que les retraits effectués mardi 16 mai avaient à peu près atteint le même montant que la veille (lundi). "Le système bancaire grec en entier est en danger : les banques font désormais face au pire, le retrait massif d'argent", a expliqué à Reuters Arnaud Poutier, directeur général d'IG Markets France.

SORTIE DE DÉPÔTS


Selon des données compilées par Thomson Reuters, les banques helléniques ont perdu 72 milliards d'euros de dépôts depuis le début 2010, soit environ 30 % du total de cette époque. Ce phénomène de retraits massifs aurait donc commencé il y a deux ans, mais sans, pour l'instant, provoquer de véritable panique chez les épargnants.

Les cinq plus grandes banques grecques ont enregistré pour 37 milliards d'euros de sortie de dépôts l'an dernier, dont 12 milliards pour EFG Eurobank et entre 8 et 9 milliards pour chacun des établissements National Bank of Greece, Piraeus et Alpha Bank.

En février, le ministre des finances de l'époque, Evangelos Venizélos, avait dit que seulement 16 milliards d'euros avaient été transférés à l'étranger, dont un tiers au Royaume-Uni. Les épargnants ont transféré le reste dans l'immobilier, l'or et dans d'autres établissements, ou bien ont caché leur argent chez eux.

Espagne : le gouvernement dément des retraits massifs chez Bankia

En Espagne, le gouvernement a démenti jeudi 17 mai des informations du journal El Mundo, qui avait affirmé le même jour que des retraits massifs avaient été effectués chez Bankia, la quatrième banque cotée espagnole, qui vient d'être nationalisée.





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