Krach économique en vue ? (2e partie)

Re: Krach économique en vue ? (2e partie)

Messagede Antigone » 11 Mar 2010, 16:11

La Tribune - 11 mar 2010

La réduction des déficits et de la dette des pays européens pourrait prendre... 20 ans

Dans son dernier bulletin mensuel publié jeudi, la BCE explique avoir testé trois scénarios portant sur les réformes budgétaires nécessaires pour réduire le déficit et l'endettement des pays membres de la zone euro, allant de projets ambitieux en la matière à une situation dans laquelle les pays ne feraient rien du tout.

La situation est en effet grave, car les niveaux de dette publique dans la zone euro sont passés de près de 70% du produit intérieur brut (PIB) avant la crise, à 84% du PIB attendus cette année, soit bien au-dessus du seuil de 60% défini par l'UE.

Selon le scénario le plus optimiste, qui repose sur une baisse d'un point de pourcentage par an du solde budgétaire primaire, la dette pourrait atteindre 89% du PIB en 2013 pour ensuite revenir en dessous de 60% à l'horizon 2026. "Le niveau référence de 60% du PIB est atteint d'ici les deux prochaines décennies (...) seulement dans le premier scénario", précise la BCE, en référence au scénario le plus optimiste.

Selon le scénario le plus pessimiste, dans lequel les Etats décident de ne prendre aucune mesure, la dette publique dépasserait 100% du PIB en 2015 et 150% en 2026.

En supposant des réformes réduisant de 0,5 point de pourcentage par an le solde budgétaire, le taux d'endettement dépasserait toujours les 70% du PIB en 2030. "Même avec une moyenne des efforts d'assainissement de 0,5 point de pourcentage du PIB par an (...) le retour au niveau d'avant la crise des taux d'endettement de la zone euro devrait prendre deux décennies", estime la BCE.

Le rapport mensuel de la BCE est publié le jour même où l'on apprend que la dette publique allemande a grimpé de plus de 7% en 2009 pour atteindre près de 1.700 milliards d'euros, selon l'Office fédéral des statistiques, soit environ 70% du produit intérieur brut (PIB), ce qui place l'Allemagne au-dessous de la moyenne européenne.

La dette allemande, qui s'élevait à près de 1.580 milliards fin 2008, s'est alourdie de 112,7 milliards au cours de l'année passée, ce qui représente la deuxième plus grande création de dette de l'histoire de la République fédérale, a souligné l'Office dans son communiqué. Ramenée au PIB, la dette représente 70,3%, selon un calcul effectué sur la base des chiffres publiés. Le ministère des Finances tablait sur un taux de 73% du PIB, alors que le Pacte de stabilité et de croissance européen impose une limite de 60%.
Antigone
 

Re: Krach économique en vue ? (2e partie)

Messagede Antigone » 31 Mar 2010, 16:44

LA GUERRE DU FER

Une guerre de l'extraction des richesses naturelles est en train de faire rage sur plusieurs fronts: pétrole, gaz, fer, uranium, or, métaux non fereux et minerais rares.

Le récent procès des cadres de Rio Tinto à Shanghai a révèlé les fortes tensions qui existent depuis la récession du début 2009 entre les groupes sidérurgistes et les géants miniers.
En juin 2009, Pekin avait fait monter la mayonnaise en faisant capoter les négociations que Chinalco et China Iron & Steel menaient avec les groupes australiens, puis, dans la foulée, en faisant arrêter les cadres de Rio pour des pratiques somme toute assez répandues dans le milieu des affaires.
Leur condamnation à de lourdes peines a été le prétexte que recherchait le conglomérat des trois grands producteurs de fer, le brésilien Vale et les anglo-australiens BHP-Billiton et Rio Tinto pour déterrer la hache de guerre et rompre le contrat qui servait de référence depuis des décennies.

Comme la demande de fer est restée forte, et que les mines tournent à pleine capacité, les groupes miniers entendent profiter de leur position de force pour dicter leurs conditions et pousser leur avantage aussi loin que possible. D'ailleurs, Rio et BHP envisagent de faire fusionner leurs activités pour mieux être en capacité d'imposer leur loi aux aciéristes, en faisant monter les prix.
Jusqu'à présent, ces prix garantis avaient l'avantage de donner une visibilité d'un an aux vendeurs qui pouvaient déterminer les investissements nécessaires, et aux acheteurs qui planifiaient ainsi leur offre commerciale d'acier. Désormais, ce ne sera plus le cas.Tout va être réconsidéré en fonction d'échéances de plus en plus rapprochées. De nouvelles stratégies vont voir le jour.

Toutefois, cette "guerre du fer" n'est pas aussi irréconciliable qu'elle cherche à paraitre. Il y a quelques jours, Rio Tinto et Chinalco ont signé un accord pour exploiter à parts presque égales l'un des plus riches gisements de fer du monde à Simandou, en Guinée. Preuve que les différends n'entament pas le sens des affaires...


Les Echos - 31 mar 2010

Minerai de fer : BHP Billiton impose une révolution

Vale et BHP Billiton ont amené plusieurs de leurs gros clients à adopter des échéances trimestrielles pour la négociation des prix du minerai de fer. Des hausses de l'ordre de 90 % sont à prévoir.

Cela durait depuis quatre décennies. Le système de fixation des prix du minerai de fer reposait sur une tradition bien établie et, surtout, acceptée par les différentes parties prenantes. Des discussions bilatérales entre les producteurs et chacun de leurs clients respectifs démarraient à l'automne. Leur contenu portait sur les livraisons de minerai à compter du 1 er avril de l'année suivante. En général, elles se terminaient entre janvier et février. Ce mécanisme a cessé formellement d'exister hier.

BHP Billiton, le leader mondial des mines et le troisième exportateur de cette ressource minérale essentielle de l'acier, est parvenu à ses fins. Il a enterré les contrats annuels après deux ans d'effort. Dans un court communiqué, le groupe de Marius Kloppers a annoncé s'être accordé avec un « nombre significatif de clients en Asie » pour migrer des échéances annuelles à des fréquences plus courtes de détermination des prix. BHP Billiton a précisé que les volumes de minerai de fer concernés par ce changement représentent la majorité de sa production. Ce produit devrait compter pour près du quart du bénéfice opérationnel (Ebitda) de BHP Billiton en 2010. Cette année, l'entreprise anglo-australienne devrait livrer 127 millions de tonnes de ce minerai, d'après les estimations de Deutsche Bank. Selon la même source, la production et la consommation mondiales de cette matière première devraient ressortir à près de 1,9 milliard de tonnes (dont un peu plus de 1 milliard de tonnes exportées par voie maritime). Il se dégagerait un petit déficit de l'offre de 4 millions de tonnes, après l'excédent de 13 millions de tonnes en 2009.

Résistance sino-européenne

L'acceptation du nouveau système de prix de BHP Billiton concerne principalement les aciéristes nippons et coréens. En revanche, il est peu probable, en l'état, que les sidérurgistes chinois avalisent ce changement sans combattre davantage. Jia Yinsong, l'un des principaux représentants du ministère chinois de l'Industrie et des Technologies de l'information, a renouvelé l'attachement de son pays à la fixation de prix de long terme. « Le marché spot manque de transparence et créera des risques pour les activités des sidérurgistes », a-t-il développé. Même son de cloche du côté de la Cisa (China Iron and Steel Association), l'organisme professionnel des aciéristes du pays. L'association a souligné aussi que les discussions continuent avec les producteurs de minerai de fer. Eurofer, l'agence qui représente les aciéristes du Vieux Continent, est également sur cette ligne.

La raison de la résistance chinoise et européenne (près de deux tiers de la production mondiale d'acier) est simple. Avec le nouveau mécanisme, les prix au comptant deviennent rois. Et ce alors que, au dire d'Eurofer, cette tranche du marché ne représente en volume que 10 % à 15 % du total des achats de minerai de fer. Aujourd'hui, les prix spot aux ports de commerce de l'ancien empire du Milieu dépassent les 150 dollars la tonne, certifie The Steel Index. Or les prix contractuels annuels pour les livraisons de fines de minerai de fer qui courent jusqu'à aujourd'hui étaient de l'ordre de 55-60 dollars la tonne. Le signal envoyé par BHP Billiton a été relayé par les informations, confirmées par plusieurs poids lourds nippons de l'acier - dont Sumitomo et Nippon Steel -, de la signature imminente de contrats avec Vale, le principal exportateur mondial de minerai de fer, sur la base d'une hausse des prix de l'ordre de 90 % au deuxième trimestre, à 100-110 dollars la tonne.

Plus grande rentabilité

Si cet accord est officialisé, il faut s'attendre à une augmentation sensible des prix de l'acier au deuxième trimestre. Les sidérurgistes vont devoir absorber de la sorte le renchérissement des prix des matières premières. JP Morgan estime que, dans l'environnement de marché actuel, les producteurs d'acier pourront faire passer dans leurs tarifs entre 80 % et 85 % des hausses des ressources minérales. Quant aux groupes miniers, leur rentabilité est appelée à grimper à des niveaux comparables aux années glorieuses qui ont précédé la crise financière. Pour un analyste londonien, avec un prix moyen de la tonne de minerai de fer à 105 dollars, le potentiel de hausse du bénéfice opérationnel de BHP Billiton est de plus de 16 % par rapport aux estimations actuelles.
Antigone
 

Re: Krach économique en vue ? (2e partie)

Messagede leo » 06 Avr 2010, 16:41

Le fil rouge de la crise

par Paul Jorion


Subprimes, tarissement du crédit, Lehman Brothers, Grèce, credit default swaps( CDS), avenir de l’euro, la presse suit à la trace les catastrophes devenues quotidiennes mais malheureusement, selon l’expression consacrée : « le nez dans le guidon ». Le risque est grand quand l’attention n’est accordée qu’au coup par coup, que les arbres ne finissent par cacher la forêt et que le fil rouge mortifère du risque systémique ne devienne lui invisible.

Pourtant le fil rouge est là, qui relie la suite de ces événements, et pour en faire la preuve, le fait que chacun était déjà en pleine lumière – les projecteurs braqués sur lui – quand eut lieu la précédente catastrophe.

La tentation est grande bien entendu de focaliser l’attention sur chacun de ces désastres et, au lieu de l’interpréter précisément par rapport au fil rouge qui le connecte au suivant, de l’examiner dans la perspective rassurante du routinier et du déjà connu. Ainsi, il y a des fourmis et des cigales – et la Grèce appartient à la famille des cigales et l’Allemagne à celle des fourmis, les CDS sont des instruments dérivés – à manipuler donc avec précaution, Chrétiens Démocrates et Libéraux tirent à hue et à dia au sein du gouvernement de Mme Merkel – comment pourrait-il en être autrement ? la France et l’Allemagne se disputent – une fois de plus…

La situation est malheureusement bien plus dramatique que ne tendraient à le suggérer de telles banalités. Car le fil rouge relie la Grèce au Portugal et celle-ci à l’Espagne, et cette dernière au Royaume-Uni… De la même manière exactement qu’il reliait il y a deux ans à peine Bear Stearns à Lehman Brothers et Lehman Brothers à Merrill Lynch. Le fil rouge reliait les banques entre elles mais il était manifeste, quand le gouvernement américain sauva d’un coup ce qu’il restait de Wall Street, la compagnie d’assurance AIG et les jumeaux maudits Fannie Mae et Freddie Mac – opération au prix combiné de près de mille milliards de dollars –, que c’était lui-même qui s’en trouvait déséquilibré et se mettait à chanceler. Et les États-Unis n’étaient pas, parmi les nations, la plus vulnérable. Après les banques, les États sont entraînés à leur suite, perdent pied et sont en train de se noyer : la dette souveraine et son coût croissant les entraînera un à un par le fond. Pareils à ces sauveteurs de bonne volonté mais inexpérimentés, qui finissent par y laisser la vie.

Qu’on ne s’y trompe pas : les chamailleries au sein de la zone euro au cours des semaines passées ne relèvent pas de la comédie mais de la tragédie. Suivons du regard le fil rouge : ce que nous voyons, c’est le repli des nations sur elles-mêmes dans un « Sauve qui peut ! Chacun pour soi ! » généralisé. La Chine et l’Allemagne ont indiqué la marche à suivre. Les gouvernements d’unité nationale sont pour bientôt, quand il sera devenu évident aux yeux de tous qu’aucun parti ne connaît à lui tout seul la solution des problèmes insolubles qui se posent, suivis alors de Comités de Salut Public, quand il sera clair que même tous ensemble ils n’y comprennent rien et – si Dieu nous prend alors en pitié – suivi enfin d’un nouveau Conseil National de la Résistance, au moment où il faudra, par-delà les divergences conçues aujourd’hui comme irréductiblement inconciliables, lancer une ultime tentative de sauver ce qui peut encore l’être.


http://www.pauljorion.com/blog/?p=10003#comments

Des "gouvernements d’unité nationale" pour faire quoi, à votre avis ?
L'unité nationale du CNR peut-être, mais pas tout à fait son programme en tout cas...
. . . . . . .

Les banques grecques font face à une fuite des capitaux



Les banques grecques voient leurs gros clients, particuliers comme entreprises, déplacer leurs fonds vers des banques internationales ou à l'étranger en raison de la crise de la dette, écrit lundi le Telegraph sur son site Internet. Les déposants importants réclament le transfert de leurs capitaux vers les enseignes internationales telles que HSBC ou Société générale, qui ont des branches importantes en Grèce, dit le quotidien.

Ces deux établissements font partie d'une liste de banques qui ont reçu plusieurs milliards d'euros de nouvelles liquidités ces dernières semaines. La branche de HSBC en Grèce aurait accueilli de grands comptes d'entreprises, ce qu'un porte-parole du groupe s'est refusé à commenter, écrit le Telegraph. Plus de 3 milliards d'euros de dépôts ont été sortis du pays par les foyers et entreprises grecs en février, après 5 milliards en janvier, selon les données de la Banque de Grèce. La Suisse, la Grande-Bretagne et Chypre ont été les principales destinations de ces fonds. Les plus aisés ont notamment privilégie la Suisse, afin d'échapper aux nouvelles mesures fiscales décidées pour résorber le déficit public.

Par ailleurs, la Grèce lancera un emprunt obligataire de plusieurs milliards de dollars aux Etats-Unis en avril, alors que la demande se fait hésitante en Europe, rapporte le Financial Times. Selon Market News International, qui s'appuie sur des sources gouvernementales grecques non identifiées, Athènes veut également amender l'accord de sauvetage signé lors du dernier conseil européen fin mars, dans le but de contourner le Fonds monétaire international de crainte qu'il n'impose des conditions trop dures en échange d'une aide.



http://www.lemonde.fr/europe/article/20 ... _3214.html

Quand les capitaux fuient, c'est généralement pas bon (sauf quand c'est à la veille d'une révolution !)
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Re: Krach économique en vue ? (2e partie)

Messagede leo » 09 Avr 2010, 19:28

Un des rares "spécialistes" à ne pas faire de la propagande consistant à minimiser les risques.

http://www.pauljorion.com/blog/?p=10130

- - - -
La spirale...
le rendement des obligations grecques atteignant les 7,4%, le niveau le plus élevé depuis la création de l'euro
http://www.info-grece.com/modules.php?name=News&file=article&sid=5242

- - - -

Pure hypothèse que la faillite de la Grèce. Mais si c'est le cas, l'onde de choc devrait avoir une certaine gueule en France...

D'abord, les banques françaises ont toutes des bons du Trésor grecs dans leurs portefeuilles obligataires. D'ailleurs, la France est le pays qui détient la plus grande part de la dette publique grecque, puisqu'elle en possède 16,8%, selon les calculs de Natixis. Près de la moitié de ces obligations appartient à des banques, le reste étant géré par des assurances et autres fonds d'investissements. Ainsi, la France est plus exposée à la chute de la valeur de la dette hellenique que l'Allemagne, qui en détient 9,5%, ou encore l'Italie (6%) et les Pays Bas (5%)


http://www.lexpansion.com/economie/actu ... 30137.html

- - - -

Et maintenant, il va falloir surveiller ce qui se passe du côté des autres PIIGS...
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Re: Krach économique en vue ? (2e partie)

Messagede RickRoll » 14 Avr 2010, 09:29

J'ai lu rapidement que la faillite des États arrange les banques et serait favorisée par certains acteurs économiques, type hedgefunds. Est-ce que quelqu'un saurait me l'expliquer clairement ?
RickRoll
 

Re: Krach économique en vue ? (2e partie)

Messagede leo » 22 Avr 2010, 19:38

En Grèce ça s'arrange pas !

1) la dette grecque plus élevée que prévue. 13,6% du PIB (au lieu de 12,9 jusque là)
2) taux d’emprunt obligataire sur 10 ans : nouveau record à 8,7%
J’ai fait un rapide calcul : à ce taux là, la Grèce devra rembourser plus d’intérêts que le montant de l’emprunt : si elle emprunte 100, elle doit rembourser 230 au bout de 10 ans !
3) les agences de notations financières doutent toujours de la capacité de la Grèce à rembourser sa dette, malgré le plan européen en cours de discussion… donc elles baissent sa note encore.
4) il y a plus d'inquiétude qu'autre chose : les bourses baissent et on parle de plus en plus du Portugal, de l'Espagne...

= = =
J'ai lu rapidement que la faillite des États arrange les banques et serait favorisée par certains acteurs économiques, type hedgefunds. Est-ce que quelqu'un saurait me l'expliquer clairement ?


Pour répondre à cette question, je ne connais pas le détail de ces CDS (Credit Default Swap) mais ce sont des "produits financiers" purement spéculatifs car, sous couvert d'assurance, ils sont adossés sur un facteur de risque de faillite. Donc, plus un pays est mal barré pour rembourser sa dette, plus la valeur de ces produits augmente. Comme il y a assez peu de chance qu'un pays de la zone euro soit vraiment en faillite, il y a donc peu de vrai risque et donc on est là dans la pure spéculation...
Ceci dit, cela semble plus anecdotique qu'autre chose : le vrai problème est la dette elle-même et les taux d'emprunt qui ne cessent de monter et donc de renchérir cette même dette.

= = =


La Grèce exclut de faire défaut sur sa dette
Eve Szfetel
Agence France-Presse
Athènes
La pression sur la Grèce s'est brutalement renforcée jeudi avec une réévaluation par Bruxelles de son déficit public qui a entraîné une forte tension sur les marchés financiers tandis que le gouvernement continue d'exclure un possible défaut.
L'Office européen des statistiques a une nouvelle fois revu à la hausse le déficit grec, à 13,6% du PIB, contre 12,9% annoncé jusqu'ici par Athènes.
Cela «ne change pas l'objectif que nous avons fixé pour 2010 de réduire le déficit de 4 points de pourcentage, car nous avons déjà pris des décisions difficiles, qui vont même nous permettre de dépasser cet objectif», a assuré le premier ministre Georges Papandréou.
Mais l'agence de notation Moody's a abaissé la note de la Grèce d'un cran, à A3, et prévenu qu'elle l'abaisserait sans doute de nouveau, au motif qu'elle doutait de la capacité de la Grèce à atteindre cet objectif.
Effet de cette dégradation, la monnaie européenne est tombée à son plus bas depuis près d'un an, tandis que les Bourses européennes ont terminé en baisse, celle d'Athènes cédant près de 4% à la clôture.
Et sur le marché obligataire, l'inquiétude sur la solvabilité de la Grèce a eu des retombées sur d'autres pays de la zone euro, également lourdement endettés, comme le Portugal et l'Irlande.
Les taux d'intérêt des obligations grecques à 10 ans ont ainsi battu leur record de la veille, dépassant les 8,7%, quand l'Allemagne peut se contenter d'offrir un peu plus de 3% à échéance comparable.
L'aggravation du déficit, qui signifie que la Grèce va devoir s'endetter davantage pour le résorber, et en payant des taux chaque jour plus prohibitifs, a ravivé la crainte que le pays ne puisse plus honorer ses échéances et se voie contraint de restructurer sa dette.
«Certains sur les marchés sont persuadés que la Grèce va se trouver dans la situation de l'Argentine», qui avait décrété un moratoire sur sa dette fin 2001, «ou être obligée de rééchelonner sa dette», a expliqué Jean-François Robin, stratégiste obligataire chez Natixis.
Une éventualité à laquelle le ministre des Finances, Georges Papaconstantinou, a toutefois opposé un «non catégorique».
Restructurer sa dette, «c'est un concept dont non seulement nous n'usons pas, mais qui n'a pas été discuté, ni par la Commission européenne ni par le FMI (Fonds monétaire international), et qui n'est pas dans nos intentions», a-t-il dit.
«Ce n'est pas une question sur laquelle nous travaillons», a renchéri Dominique Strauss-Kahn, le directeur général du FMI.
Pour Erik Nielsen, chef économiste de Goldman Sachs pour l'Europe, une renégociation volontaire de la dette, couplée au «paquet» promis par l'Union européenne (UE) et le FMI, serait pourtant le «meilleur scénario» car il donnerait au gouvernement grec de «l'oxygène pendant bien plus longtemps pour entreprendre les réformes nécessaires».
De nombreux experts estiment en effet que l'aide promise par l'UE et le FMI, soit quelque 45 milliards d'euros (60 milliards CAN) sur trois ans, va permettre de soulager la Grèce momentanément, sans alléger le fardeau de sa dette qui devrait pendant ce temps continuer de s'alourdir.
Encore faut-il que ce soutien financier, dont Athènes négocie les conditions depuis mercredi avec des experts européens et du FMI, ne tarde pas trop, ce que les marchés commencent à craindre.
D'autant que la Grèce doit rembourser le 19 mai une ligne de 8,5 milliards d'euros (11,3 milliards CAN).
Sur le front social, l'administration grecque était paralysée et les transports maritimes perturbés par une grève de 24 heures dans la fonction publique, la quatrième depuis le début de l'année contre l'austérité.

http://lapresseaffaires.cyberpresse.ca/ ... -dette.php
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Re: Krach économique en vue ? (2e partie)

Messagede Antigone » 30 Avr 2010, 13:38

La Vie Financière - 29 avr 2010

Le krach dans le krach : menace sur les taux longs

Sans surprise la Fed a annoncé hier, qu’elle ne changerait pas sa politique monétaire laxiste, caractérisée par un taux directeur très bas (entre 0 et 0,25%).
C’est donc aux banques centrales de déterminer ce taux à court terme, mais qu’en est-il des taux longs ?

Théoriquement, ce rôle est aussi dévolu aux argentiers nationaux, mais en pratique, le marché pèse sur les taux longs par le simple jeu de l’offre et de la demande en obligations d’Etat.
Or, d’après Jean-Marc Vittori, éditorialiste aux Echos : ”En 2010, la demande d’obligations sera sensiblement inférieure à l’offre. Les taux d’intérêt à long terme risquent donc de remonter”.
De nombreux états endettés vont devoir émettre des obligations pour financer leur déficit, dans les trois prochaines années.
Il faudra l’appétit des investisseurs, qui voudront un rendement plus élevé pour détenir de la dette souveraine.

Dans un tel scénario, la spirale fatale est la suivante : la remontée des taux longs pour garder la faveur des investisseurs va entrainer un creusement des déficits publics des pays développés.
Les notes financières vont se dégrader et les taux longs vont monter…
Ryadh Benlahrech


Analyse économique lucide...
Pour continuer à fonctionner, le capitalisme en est réduit à faire de l'argent sur ses propres pertes. C'est le serpent qui se mange la queue pour soulager sa faim.
La dette étant devenue exhorbitante, elle ressemble à un baril de poudre monstrueux sur lequel on spécule à tout-va à travers le marché des obligations. Si cette partie de monopoly est encore possible, c'est parce que les taux d'interêt sont proches de zéro. Sans cette condition sur laquelle la FED garde la haute main, les Etats ne parviendraient pas à se maintenir à flot.

A Tchernobyl, la solution avait été de recouvrir le réacteur "avarié" d'un sarcophage de béton armé et d'acier.
Pour le krach des subprimes, on a utilisé la même méthode. Il a fallu deversé des centaines de milliards de dollars pour éteindre l'incendie et sauver le système bancaire. Certes, le feu a bien été éteint mais les Etats se sont mis dans le rouge et les fumées toxiques flottent toujours dans l'air. Aujourd'hui la tentation est grande d'aérer pour ne pas mourir asphixié.

La solution envisagée serait d'ouvrir le robinet de l'inflation pour réduire la dette, le terrain de jeu de l'économie virtuelle, et tenter d'étendre autant que faire se peut celui de l'économie réelle.; mais cette opération n'est pas sans risque pour le capitalisme. Une crise sociale n'étant pas le moindre si elle atteint la même profondeur que la crise économique.

C'est un peu tout cela qui est exposé dans l'article qui suit. La conclusion est discutable. Normal, l'auteur n'est pas révolutionnaire. Il n'envisage pas la disparition de l'économie.

Mécanopolis - 23 avr 2010
Eberhard Hamer, pour Horizons et Débats

Il n’y a pas qu’en Grèce que ça grince

Depuis huit semaines, la crise de l’Etat grec domine la discussion publique avec l’arrière-pensée que celle-ci risque d’entraîner une crise de l’euro.
Les deux sont exagérés. Le produit social brut de la Grèce n’est pas plus élevé que celui du Land de Basse-Saxe, elle est donc marginale pour l’espace euro. Et la Grèce ne mettra en danger l’euro que si les eurocrates ne laissent pas la Grèce s’assainir elle-même et se précipitent au secours de la Grèce en toute hâte et avec trop de zèle. Dans ce cas la Grèce deviendrait un modèle pour d’autres pays faibles, tels l’Espagne, le Portugal, la Lettonie, l’Italie et la France et constituerait en fait un danger substantiel pour l’euro.

Ce n’est pas par un hasard que les USA crient que la Grèce représente une menace pour l’euro. Cela pourrait être une manœuvre de diversion pour que les investisseurs de fonds du monde entier cessent de fuir le dollar, qui est en déclin, pour aller vers l’euro parce que celui-ci leur semble plus stable.

Le cas de la Grèce représente quand même un tournant pour l’Europe: l’excès d’argent qui est parti des Etats-Unis par le raz-de-marée financier de la FED et l’augmentation de placements toxiques, auraient dû entraîner l’effondrement des banques fautives, mais Henry Paulsson, ancien directeur de banque et ministre des finances américain, a provoqué la crise des finances d’Etat en injectant aux banques la plus grande somme de tous les temps. Tout ceci est dissimulé et caché actuellement, rien que parce que la FED submerge le marché d’argent bon marché à 1% et maintient ainsi la liquidité des banques et des Etats risquant la faillite.

La soi-disant solution de la crise des finances privées ressemble à la tentative de guérir un toxicomane en lui fournissant sans limite de la drogue.
Et malheureusement, en cédant à la pression américaine, les pays européens ont commis la même faute. En reprenant à leur compte la crise des banques jouant à la roulette, ils ont entraîné l’endettement et la crise financière de l’Etat.

Actuellement on devrait évidemment réduire l’envahissement financier des marchés des capitaux par une hausse des taux d’intérêt. Mais cette augmentation des taux d’intérêt ruinerait les Etats qui se trouvent déjà au bord de la faillite et aggraverait encore la crise conjoncturelle par des difficultés de paiement de l’économie privée. Actuellement aucune banque centrale n’ose récupérer l’argent prêté à la légère.
Comme une vraie correction n’est encore ni arrivée ni n’est voulue, la crise persiste et se propage comme une métastase vers d’autres secteurs. De la crise financière privée vers la crise des finances de l’Etat, vers la crise réelle de notre économie, vers la crise de nos systèmes sociaux jusqu’à l’appauvrissement et aux troubles sociaux.

La Grèce n’avance en tête dans cette situation de crise que parce qu’elle est contrainte de faire des économies. Mais faire des économies fera grimper plus sûrement la spirale de la crise. Tous les autres pays qui voudraient faire des économies et qui doivent faire des économies, devront suivre l’exemple de la Grèce; même les USA en tant que pays le plus endetté au monde.
Il n’y a qu’une seule issue: des mesures d’économies drastiques pour empêcher la crise économique et sociale, c’est-à-dire l’inflation.

En pratique, les banques centrales ont déjà jeté les fondements de l’inflation par la submersion de l’argent. Réduire la masse d’argent, c’est comme un sevrage. Celui qui ne peut pas supporter les conséquences d’une désintoxication doit réduire lentement sa consommation, mais cela veut dire qu’il accepte encore plus longtemps sa toxicomanie.

Pour le dire encore une fois: La crise du dollar et de l’euro a déjà commencé, il y a plusieurs années, par une hausse effrénée de la masse monétaire. Depuis plusieurs années, la FED n’a même plus avoué à quel point elle avait augmenté la masse monétaire chaque année, c’était en tout cas plus de 20%, dernièrement plus de 100%. L’inflation est donc voulue et au fond inévitable.
Le problème des monnaies soumises à l’inflation, c’est juste de savoir quelle monnaie perdra plus vite sa valeur. Il y a une course internationale à la dévaluation. Dans ce processus, l’euro pourrait en tout cas rester plus stable que le dollar.

L’inflation résout bien des problèmes:
• Le gagnant de toute inflation, c’est le débiteur. Tous les Etats sont surendettés, donc ils sont les gagnants.
• L’inflation peut aussi corriger les dettes bancaires et les investissements toxiques, elle est donc également utile pour le système financier qui joue avec l’argent.
• L’inflation stimule l’économie parce qu’il y aura de faux profits et une fuite vers les biens réels et les investissements.
• Mais l’inflation sert avant tout les politiciens sociaux. Les prestations sociales sont dévaluées, et il n’y a pas besoin de les réduire formellement. Cela a déjà été prévu par le Bundestag allemand, qui a décidé une garantie du montant de la retraite, sachant que les retraites pourront de moins en moins être payées. Il s’est décidé pour la dévaluation au lieu de la réduction.

On continuera à nous raconter le conte de fées des économies publiques, mais nous vivrons en réalité l’inflation à des taux à deux chiffres. Les perdants sont ceux qui possèdent des valeurs monétaires, comme les actions, les titres de rente, les droits d’assurances, les fonds etc. Mais ceux qui ont un revenu stable ou qui reçoivent des allocations sociales, vont aussi y perdre à cause de la dévaluation. Les propriétaires de biens réels par contre seront gagnants, à moins qu’on ne leur présente la facture par des impôts qui augmentent.

Une chose est sûre: Nous avons joui d’une fausse prospérité durant les décennies passées. Celle-ci se réduira forcément et laissera des perdants sur le carreau. Les secteurs de la crise les plus touchés seront les systèmes sociaux avec ses allocations et avec ce que l’Etat pourra encore distribuer. La lutte entre les fournisseurs pour leurs prestations et les bénéficiaires pour ce qu’ils reçoivent s’aggravera. Westerwelle a été le premier qui a osé aborder ces problèmes du futur. Dans les années à venir, cela deviendra le principal sujet de la politique.



Pour comprendre la subtile disctinction entre "l'inflation sous-jacente" et "l'inflation importée".

Money Week - 28 avr 2010

Les Banques centrales vont cesser de lutter contre l’inflation

Tandis que les énergies et matières premières devraient connaître une croissance soutenue en 2010, les Banques centrales ont décidé de ne surveiller que l’inflation sous-jacente (hors énergies et matières premières) pour décider des taux directeurs à appliquer dans leur zone.

Une décision qui soulève un problème : que fait-on alors de l’inflation importée ?
En effet, à en croire les statistiques pour le mois de mars, l’inflation sous-jacente atteindrait 0,9% en zone euro, sont plus bas niveau depuis 13 ans pour une inflation moyenne de 1,6% dans la zone euro.

Un calcul de l’inflation qui ne prend pas en compte tout ce qui dépend directement du pétrole (énergies et matières premières). Une inflation pour “esprit pur” qui ne mange pas, ne se déplace pas et ne se chauffe pas.
Mais l’inflation importée est à la hausse et rappelons qu’une baisse de 10% de la devise entraine 0,8% d’inflation importée (l’euro a dévissé de 8,01% face au dollar depuis janvier).

Dans cette hypothèse, l’inflation totale atteindrait 2,2% (2,4% en France). L’inflation “esprit pur” étant à la baisse, les Banques centrales ne devraient pas remonter leurs taux directeurs et les maintenir à bas niveau.
Conséquence directe, une réduction du pouvoir d’achat à venir compte tenu de l’inflation totale qui est bien à la hausse.

A l’heure où l'on prévoit un retour fort de l’inflation, les banques centrales ont donc décidé de ne plus lutter.
Etelbert Giovanni
Antigone
 

Re: Krach économique en vue ? (2e partie)

Messagede leo » 08 Mai 2010, 20:58

La Grèce en crise, l'Argentine veut renégocier sa dette

(De Buenos Aires) Si la Grèce se débat pour éviter le défaut de paiement, l'Argentine, elle, se démène pour en sortir. Le ministre argentin de l'Economie a en effet entamé cette semaine une grande tournée des principales places financières mondiales pour convaincre les détenteurs de titres argentins en défaut depuis 2001 d'accepter la nouvelle offre de son gouvernement.

En effet, en décembre 2001, l'Argentine déclarait un moratoire sur la dette nationale qui atteignait alors 132 milliards de dollars, et qui à ce jour reste le plus gros défaut de l'histoire financière.
Pour rappel, en 2005, le gouvernement de Nestor Kirchner obtenait un réajustement de la dette avec les organismes multilatéraux (FMI, Banque mondiale, etc.) et négociait avec les créanciers étrangers une réduction de la dette de 65%. Près des trois quarts de ceux-ci ont accepté, mais le quart restant, pour la plupart des petits épargnants italiens, suisses et japonais, refusaient l'offre, empêchant ainsi l'Argentine d'accéder aux marchés internationaux des capitaux et la contraignant à emprunter à des taux quasiment usuriers.

Alors que le FMI, peu apprécié par Nestor et Cristina Kirchner, prête à des taux d'intérêts de 5% à 6%, l'Argentine emprunte à son allié et ami Hugo Chavez à 12,5%. Ne pouvant plus se financer à des taux raisonnables, le gouvernement a donc décidé d'essayer de convaincre les derniers créanciers d'accepter une nouvelle offre d'échange pour les 20 milliards de dollars de titres en défaut qu'ils détiennent encore, plus les 9 milliards d'intérêts.
La valeur du titre sera réduite de deux tiers, les intérêts dus seront payés en liquide et les intérêts liés au nouveau titre dépendront de la croissance et de l'inflation.
L'offre est valable un mois à partir de la semaine prochaine. Si le ministre de l'Economie Amado Boudou réussit à obtenir l'accord de 70% à 80% des derniers créanciers, alors le marché considérera que l'Argentine est définitivement sortie du défaut.

L'Argentine de l'Europe ?

La similitude entre les situations grecque et argentine pouvait faire craindre, pour la Grèce, une même issue que celle vécue par l'Argentine. Les deux pays ne possèdent pas l'arme de la dévaluation pour améliorer la compétitivité de leur économie :
• l'Argentine de 2001, parce que sa monnaie était légalement liée au dollar,
• la Grèce de 2010, parce qu'elle n'a aucun pouvoir sur l'euro.
Seule solution, une coupe drastique dans les budgets publics avec des baisses de salaires aux conséquences inévitables, émeutes, grèves, saccages et morts.

Les finances publiques des deux Etats sont dans une situation catastrophique. La dette de l'Argentine de l'époque représentait 62% du PIB contre 114% pour celle de la Grèce actuelle.
La fuite des capitaux, mal endémique de l'Argentine, menace également l'économie grecque. Le plan d'ajustement impliquant une augmentation des impôts, les Grecs pourraient être eux aussi tentés de sortir leurs capitaux du pays.

Mais la Grèce n'est pas l'Argentine. Elle fait partie de l'Union européenne et l'Union ne la laissera pas tomber, le ministre allemand de l'Economie l'a d'ailleurs déclaré :
« Il s'agit de la stabilité de tout un continent qui est en jeu et non celle d'un seul pays. »
En luttant efficacement contre un marché noir représentant 30% de son PIB, la Grèce a les moyens d'augmenter sensiblement ses recettes fiscales. Et enfin, le redémarrage de l'économie mondiale favorise largement les secteurs du tourisme et du transport, deux moteurs de l'économie grecque.

La situation de l'Argentine de 2001 paraissait moins catastrophique que celle de la Grèce d'aujourd'hui. Elle aura cependant mis neuf ans pour retrouver sa place sur les marchés financiers mondiaux, à moins que la tempête financière qui secoue l'Europe ne balaie ses espoirs.

http://eco.rue89.com/2010/05/08/la-grec ... tte-150655

* * * *
Alors que le FMI, peu apprécié par Nestor et Cristina Kirchner, prête à des taux d'intérêts de 5% à 6%, l'Argentine emprunte à son allié et ami Hugo Chavez à 12,5%.


Il est trop fort le camarade Chávez !
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Re: Krach économique en vue ? (2e partie)

Messagede Antigone » 12 Mai 2010, 16:16

La Chine se prépare à jouer son rôle de 2e puissance économique du monde. La désindexation de plus en plus prononcée du yuan par rapport au dollar revêt à présent une importance qui dépasse le symbole.

La Tribune.fr - 10/05/2010

Pékin envisage plus que jamais de décrocher le yuan du dollar

La banque centrale indique dans son rapport qu'elle maintiendra le yuan fondamentalement stable à un niveau raisonnable. Mais elle gérera le taux de change du yuan en se référant à un "panier de devises",

La banque centrale chinoise, dans son rapport trimestriel, a fait savoir lundi qu'elle gérerait le taux de change du yuan en se référant à un "panier de devises", une expression qui pourrait signaler qu'elle se prépare à abandonner l'arrimage de fait de la monnaie chinoise au dollar. Si cette mention d'un "panier" n'est pas nouvelle puisqu'elle a été utilisée depuis 2005, elle avait disparu du précédent rapport de la Banque populaire de Chine.

Dans une note à sa clientèle, Qing Wang, économiste chez Morgan Stanley, estime que c'est "un changement de langage important". "A mon avis, cela traduit pour la première fois l'intention des autorités chinoises de bouger", écrit-il, ajoutant qu'il s'attend à ce que Pékin laisse à nouveau le yuan s'apprécier cet été. Pékin a maintenu le niveau du yuan autour de 6,83 pour un dollar depuis la mi-2008 pour amortir l'impact de la crise financière mondiale sur l'économie chinoise.

La banque centrale indique dans son rapport qu'elle maintiendra le yuan fondamentalement stable à un niveau raisonnable. Les pressions inflationnistes en Chine et la pression internationale ont nourri ces dernières semaines les spéculations sur une reprise de l'appréciation du yuan. De nombreux analystes estiment que les craintes ressenties au niveau mondial face à la crise de la dette grecque pourraient freiner un changement de régime du taux de change du yuan, mais certains disent que cet environnement d'aversion au risque pourrait ouvrir à la Chine une fenêtre d'opportunité pour le réformer et élargir la bande de fluctuation du yuan.

Officiellement, le yuan n'est plus ancré uniquement au dollar mais à un panier de devises depuis la mi-2005 lorsque la Chine a abandonné le taux de change fixe du yuan vis-à-vis du dollar pour introduire une bande de fluctuation de sa monnaie. Dans son rapport, la banque centrale chinoise évoque également la question des dettes souveraines dans la zone euro, estimant qu'elle pourait constituer pour l'économie mondiale une menace de nature systémique.

"Si certains pays développés ne parviennent pas à réduire effectivement leurs dépenses et augmenter leurs recettes, on ne peut exclure la possibilité que la crise de la dette souveraine s'étende à l'échelle mondiale", écrit la banque centrale. Le Premier ministre Wen Jiabao a déclaré lundi que la Chine soutiendrait les actions du Fonds monétaire international et de la zone euro pour aider la Grèce.

S'agissant de l'économie chinoise, la banque centrale note que la demande est robuste mais elle met en garde contre des tensions accrues sur les prix en raison d'une liquidité excessive et d'un renchérissement des matières premières au niveau mondial. La balance commerciale chinoise, dont les chiffres ont été publiés lundi, a dégagé un surplus de 1,7 milliard de dollars (1,3 milliard d'euros) en avril, les exportations affichant une hausse plus importante que prévue de 30,5% en rythme annuel.

La banque centrale indique aussi qu'elle luttera contre une flambée des prix de l'immobilier qui alimenterait l'inflation et s'engage à maintenir sa politique monétaire "modérément détendue" mise en place à la fin 2008. Dans les faits, la Chine a entrepris de normaliser progressivement sa politique monétaire après avoir injecté d'importantes liquidités dans l'économie l'année dernière pour répondre à la crise mondiale. La banque centrale a également relevé par trois fois cette année les réserves obligatoires des banques et a intensifié ses opérations de retraits de liquidités sur le marché.
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Re: Krach économique en vue ? (2e partie)

Messagede sebiseb » 13 Mai 2010, 10:05

Voici ma modeste contribution à l'analyse de la course qui nous jette à vive allure dans le mur ;
http://www.sebiseb.fr/index.php?id=28
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Re: Krach économique en vue ? (2e partie)

Messagede Antigone » 15 Mai 2010, 14:39

AFP - 15 mai 2010

Trichet: les marchés dans "la situation la plus difficile depuis la IIe guerre mondiale"

Le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, a estimé que les marchés se trouvaient dans "la situation la plus difficile depuis la deuxième guerre mondiale", dans un entretien à paraître dans l'hebdomadaire Spiegel.

Les marchés se trouvent "sans aucun doute (...) dans la situation la plus difficile depuis la deuxième guerre mondiale, voire depuis la première", a jugé M. Trichet.

"Nous avons vécu et vivons des temps véritablement dramatiques", a-t-il poursuivi, estimant qu'en fin de semaine passée, lors de la vague de panique sur les bourses européennes, "les marchés ne fonctionnaient plus, c'était presque comme au moment de la faillite de Lehmann Brothers en septembre 2008", a poursuivi le banquier central européen.

Les 6 et 7 mai, juste avant que l'Union européenne ne mette en place un de 750 milliards d'euros à destination de la zone euro, afin d'éviter une contagion de la crise grecque à d'autres Etats en difficulté, les bourses mondiales avaient enregistré de lourdes pertes. Vendredi 14 mai elles ont également affiché de forts reculs.


C'est un aveu qui en dit long... mais il en dit encore plus long pour ce qu'il ne dit pas.
Car en consentant à racheter la dette des Etats de l'UE, la BCE s'est mise dans une situation inextricable. Certes, la Fed avait eu recours l'année dernière au même principe du "quantitative easing", mais avec une toute autre croissance. Entreprendre de racheter les dettes publiques avec un taux de croissance quasi nul, de 0,1% pour le 1er trimestre, c'est du suicide.

Cette opération permet de faire baisser les taux des obligations, de permettre aux Etats comme la Grèce et l'Espagne de continuer à se financer sur les marchés obligataires à des conditions supportables, MAIS... mais par le jeu de vases communiquants et du théorème d'Archimède, cela a pour conséquence de relever le prix des obligations (plus de 30% en une semaine !).
Le gros risque est qu'un Etat de la zone euro fasse défaut. Les titres publics détenus par la BCE seront dépréciés et elle subira une perte au moment de les revendre.
Or quand, vers le mois d'octobre, la BCE tentera de remettre cette montagne d'obligations sur le marché, alors que les Etats de l'UE seront entrés en récession et n'auront plus les moyens de faire face, il va y avoir un problème. Les 750 milliards d'euros mis à disposition par le plan d'aide ne pèseront pas bien lourds...

Je ne vois pas comment la BCE va pouvoir empêcher un krach de l'obligataire à l'automne.
Tous les krachs depuis 1914 ont eu lieu en automne...
Antigone
 

Re: Krach économique en vue ? (2e partie)

Messagede Antigone » 29 Mai 2010, 08:07

MoneyWeek - 26 mai 2010
http://www.moneyweek.fr/20100531705/act ... e-cajasur/

L’Espagne emprunte à un taux de plus en plus élevé

L’Espagne est parvenue à emprunter 3,1 milliards d’euros sur les marchés grâce à ses obligations à 3 et 6 mois. Des obligations à intérêts bien plus chers pour l’Espagne que celles levées en avril. La faute notamment à la récente mise sous tutelle de la banque CajaSur par la Banque d’Espagne, mettant sous pression les établissements bancaires en mauvaise santé.

Alors que les taux de rémunérations à 3 et 6 mois pour les obligations souveraines ibériques s’élevaient respectivement à 0,52% et 0,74%, ils sont passés à 0,65% pour les obligations à 3 mois et 1,26% pour celles à 6 mois. Les obligations à 10 ans se sont plutôt bien placées avec un taux à 4,03% (0,19% de plus qu’au mois d’avril).

Les préoccupations concernant la caisse d’épargne CajaSur, saisie par la Banque d’Espagne, ont tiré les coûts d’emprunt vers le haut. Si CajSur est une banque minuscule en termes d’actifs (0,6% des actifs espagnols totaux), les préoccupations concernent surtout la qualité des actifs d’immobilier commercial et résidentiel des cajas (les caisses d’épargne régionales d’Espagne). Une défiance des investisseurs, toujours craintifs devant le risque de la dette souveraine.

L’intérêt pour l’Espagne reculant, le gouvernement pourrait être amené à demander l’aide du FMI pour fournir les 22 milliards d’euros préconisés par le fonds aux caisses d’épargnes (2,2% du PIB ibérique) qui a également exhorté l’Espagne à se réformer en profondeur. Un financement qui viendrait alourdir encore un peu plus le fardeau de la dette espagnole. Un fardeau de la dette qui fait fuir les investisseurs.
Etelbert Giovanni.


La note de l'Espagne vient d'être dégradée.
Antigone
 

Re: Krach économique en vue ? (2e partie)

Messagede RickRoll » 29 Mai 2010, 18:09

Ça arrive bientôt sur nous !
RickRoll
 

Re: Krach économique en vue ? (2e partie)

Messagede sebiseb » 30 Mai 2010, 14:23

Je n'aime pas cité wikipédia, mais ça nous permettra de comprendre la stupidité tant du système de notation que des spéculateurs qui justifient de leur fébrilité (en fait de leur cupidité) ; http://fr.wikipedia.org/wiki/Notation_financi%C3%A8re

L'agence de notation Fitch Rating's a dégradé la note de l'Espagne de AAA à AA+, ce qui a affolé les marchés financiers selon tous les indicateurs économiques et les gros titres de la presse en général. En regardant de près le système de notation de l'agence, il apparaît que l'Espagne a vu sa note passer de 20/20 à 19/20 (puisque l'échelle de notation comporte vingt niveaux). Les économistes tant ancrés dans le système financier que dans le milieu politique s'appuient sur ces "mauvais" résultats pour lancer leur politique d'austérité à travers toute l'Europe - Il faut donc juste rappelé ici que l'appréciation de l'agence passe pour l'économie de la péninsule ibérique de "Sécurité maximale" à "Qualité haute ou bonne", et que cette légère dépréciation entraîne un déchaînement d'attaque des systèmes sociaux en Espagne et par effet domino dans toute l'Europe. En clair, votre môme rentre de l'école avec une moyenne passée de 20/20 (il faut déjà le faire) à 19/20, vous décidez alors de le privé de toutes ses sorties (ou presque) pour au moins un an et le dépossédé d'une grande partie de ces jeux acquis grâce à ces précédents excellents résultats, non seulement lui, mais également ses frères et sœurs préventivement..

Où l'on voit que le système de notation est totalement nul et non avenu (comme tous les systèmes de notation), et que d'avoir une économie de "haute et bonne qualité" est équivalent "au dépôt de bilan" dans l'esprit de spéculateurs et politiques.. Et pourtant, ce sont eux qui président l'avenir de nos sociétés !

sur mon blog : Bonnet d'âne économique ? Ou comment en dessous de 20/20 on est un cancre !
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Re: Krach économique en vue ? (2e partie)

Messagede Antigone » 05 Juin 2010, 19:04

La Tribune - 04 jun 2010
http://www.latribune.fr/actualites/econ ... rches.html

La Hongrie cristallise à son tour les inquiétudes des marchés

Le forint hongrois, la Bourse de Budapest ainsi que les couvertures de défaillance du pays, les fameux CDS, ont chuté après des déclarations alarmistes de responsables du parti au pouvoir.

Branle-bas de combat à Budapest ! Les clignotants financiers passent les uns après les autres au rouge sur fond d'inquiétudes croissantes quant à la solidité financière du pays. Le porte-parole du gouvernement n'a ainsi pas hésité à affirmer que les propos d'un responsable politique du parti au pouvoir, le Fidesz, évoquant la faible chance du pays d'éviter une crise semblable à celle de la Grèce, n'étaient pas exagérés.

A la suite de ces commentaires, le forint est tombé à un plus bas d'un an face à l'euro pour s'échanger à 285,75 forints pour un euro, avant de légèrement remonter autour de 288 forints. En 24 heures, le forint s'est déprécié de 5,5%.

En outre, le coût de l'assurance contre un risque de défaut (CDS, "credit default swap") du pays sur sa dette s'est accentué de plus de 100 points de base (pdb) pour atteindre 430 pdb. De son côté, la Bourse de Budapest perdait plus de 3% ce vendredi, après un recul de 1% jeudi.

L'origine de cette défiance ? Un site Internet a cité jeudi le vice-président du parti au pouvoir (Fidesz), Lajos Kosa, indiquant que le nouveau gouvernement avait trouvé des finances publiques dans un état pire que prévu et qu'il n'y avait ainsi qu'une très faible chance pour le pays d'échapper à un scénario grec en la matière. Vendredi, Peter Szijjarto, porte-parole du Premier ministre Viktor Orban, a déclaré à propos de ces commentaires: "c'est le Premier ministre (socialiste) Ferenc Gyurcsany (sortant, ndlr) qui a parlé d'un défaut. De plus, il a fièrement dit que la Hongrie était proche d'un défaut, il a dit cela il y a un an et demi (...) et ensuite qu'il était fier de pouvoir être le seul à sauver la Hongrie d'un défaut en empruntant auprès du FMI (...) De ce point de vue je ne pense pas que (les commentaires de Lajos Kosa) soient du tout exagérés."

Selon le porte-parole du Premier ministre, le nouveau gouvernement hongrois envisage d'ailleurs de prendre des mesures d'ici 72 heures afin d'améliorer l'état des finances publiques du pays, et souhaite également lancer des réformes importantes et réduire la fiscalité pour accroître la compétitivité hongroise.

La banque centrale a estimé que le déficit de la Hongrie pourrait être cette année de 4,5% du produit intérieur brut (PIB) ou 4,3% si le gouvernement gèle les réserves budgétaires restantes. Les analystes anticipent plutôt un déficit de 5%, tandis que des représentants du gouvernement ont évoqué un chiffe supérieur à 7%.

Les nouvelles inquiétudes qui naissent autour de la Hongrie font inévitablement penser à la situation grecque. Dans les deux cas, il y a eu changement de gouvernement, puis découverte de données sur les finances publiques du pays pires que prévu. En revanche, si la Grèce est membre de la zone euro, ce n'est pas le cas de la Hongrie. Mais l'Union européenne dans son ensemble n'a pas besoin, dans le contexte actuel, d'un nouveau maillon faible.

Reuters, Euroinvestor - 31 mai 2010
http://www.euroinvestor.fr/news/story.aspx?id=11095593

BCE/Banques - 195 milliards d'euros de dépréciations possibles d'ici fin 2011

FRANCFORT - Les banques de la zone euro sont exposées à 195 milliards d'euros de dépréciations supplémentaires d'ici la fin 2011 à cause de la crise financière et de ses répercussions, a estimé lundi la Banque centrale européenne (BCE).

Dans son rapport semestriel sur la stabilité financière, elle ajoute que les finances publiques représentent actuellement le risque le plus important pesant sur la stabilité de la région, les dettes et les déficits continuant de perturber les investisseurs tandis que les émissions massives prévues par les Etats risquent de restreindre l'accès des entreprises et des banques au marché du crédit.

Tout en constatant que des menaces d'interactions défavorables entre le système financier et les finances publiques sont déjà apparues, la BCE note que les nouvelles mesures adoptées pour combattre la crise ont considérablement réduit les risques de contagion.

"D'importants déséquilibres budgétaires demeurent et il est de la responsabilité des gouvernements d'affronter et d'accélérer la consolidation budgétaire afin d'assurer la soutenabilité des finances publiques, non seulement pour éviter le risque d'un étouffement de l'investissement privé mais aussi pour instaurer les conditions permettant une croissance économique durable", a déclaré le vice-président de la BCE, Lucas Papademos.
(Krista Hughes, Marc Angrand

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
Oblig Infos - 31 mai 2010
http://www.obliginfos.fr/2010/05/31/la- ... de-dettes/

La BCE rachète encore 10 milliards d’euros de dettes

La Banque centrale européenne (BCE) a, comme prévu, racheté 10 milliards d’euros de dette supplémentaires sur le marché, ce qui porte à 35 milliards le montant des titres acquis sur le marché depuis début mai.

Lors de l’annonce du prochain appel d’offres aux banques d’apport de liquidités à une semaine, qui se déroulera demain, la BCE a annoncé que cette opération serait plafonnée à 35 milliards d’euros, soit le montant des rachats opérés par la banque sur le marché jusqu’au 28 mai.

La BCE a lancé début mai, concomitamment à l’élaboration par l’Union européenne (UE) et le Fonds monétaire international (FMI) du plan de stabilisation de l’euro de 750 milliards d’euros, un programme de rachat de titres de dette publics, principalement émises par des pays du sud de l’Europe, afin d’enrayer leur chute sur les marchés.

L’institution de Francfort a lancé en parallèle des appels d’offres aux banques pour qu’elles apportent leurs excédents de liquidités afin d’absorber les liquidités mises par la BCE sur le marché via les rachats de titres. L’objectif étant de ne pas augmenter le montant des liquidités sur le marché et éviter tout risque d’inflation.

“Quel montant de titres de dette la BCE est-elle prête à acheter et quelles seront les conséquences de ces rachats sur sa politique monétaire”, s’interrogeaient ce matin les économistes de la Société générale dans une note.

A ce rythme, en 12 mois, la BCE pourrait racheter 500 milliards d’euros de dettes, estimaient ces derniers tout en précisant que ce montant était irréaliste alors que les 25 milliards d’euros déjà rachetés représentent à eux seuls les besoins de financement de l’Irlande et du Portugal. En prenant l’hypothèse d’une poursuite du financement de l’Espagne et de l’Italie sur les marchés à des conditions de taux raisonnables, la BCE ne devrait pas augmenter de beaucoup son programme, écrivait la Société générale.

De son côté, Axel Weber, le président de la Bundesbank et membre de la BCE, a une nouvelle fois critiqué les rachats de titres par la BCE et demandé à ce que ces opérations soient limitées en montant.
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