Cuba

Re: Cuba

Messagede bipbip » 04 Fév 2015, 02:55

Sur le mouvement anarchiste actuel à Cuba :

« Associations inattendues… » ou Atelier libertaire Alfredo López

Texte préparatoire au congrès pour une Fédération anarchiste d’Amérique centrale et de la Caraïbe

Le 25 Avril 2010 fut menée la première activité qui conduirait à l’émergence de libertaire Atelier Alfredo López. Une réunion qui a été organisée pour commémorer les racines anarchistes du 1er mai et la participation rapide des anarchistes de Cuba à cette commémoration, Cuba étant un des premiers endroits en Amérique où un hommage a été organisé en mémoire des compagnons tués à Chicago.
De cette réunion de l’année 2010 est sortie la coordination préliminaire pour une intervention autonome, en tant que groupe, lors de la célébration officielle organisée par l’État cubain. Cette activité et les quelques photos prises ont alimenté une grande partie de l’iconographie de notre site :
http://observatoriocriticocuba.org.

Nous avancions vers la régénération de ce qui avait été le mouvement libertaire cubain, portant un demi-siècle d’absence dans ce pays, après l’hégémonie du Mouvement du 26 Juillet et des staliniens cubains qui travaillaient à contrôler les esprits, les espaces et la vie intime de plusieurs générations de Cubains.

En 1960, ce fut la dernière déclaration de l’Association syndicale de Cuba, qui a publié un texte qui était un cri d’alarme vers quoi se dirigeait la révolution. En janvier de l’année suivante, le dernier grand déjeuner libertaire organisée par le Syndicat de la gastronomie a eu lieu dans ses locaux. Un mois plus tard, il était fermé.

Ce fut une grande responsabilité historique et un plaisir quotidien pour nous, pendant ces cinq années, d’être les protagonistes de cet événement mené par notre petit groupe de compagnons. Nous nous sommes lancés dans cette folie dans laquelle nous vivions, mot à mot, dans le même état d’esprit qui a conduit à Gustav Landauer, une centaine d’années plus tôt et à des milliers de miles, à écrire ces mots :

« La révolution est un microcosme, un temps étonnamment court, avec une concentration extraordinaire, dans lequel se réalise le monde des possibles et qui, comme une lampe, envoie ses signaux à travers le temps. Dans la révolution tout se passe à une vitesse incroyable, comme dans les rêves, qui semblent libérés de la gravité de la Terre, afin d’établir des associations inattendues comme celles du rêveur. »

Ces « associations inattendues » nous ont amenés à refaire une petite nouvelle carte topographique des personnes, des lieux, de l’énergie, des émotions, des désirs, qui nous ont permis d’installer le monde que nous voulons, ici et maintenant, où certains, pleins d’honnêteté et de désenchantement, disaient que cela ne valait pas la peine, et d’autres, installés dans la rationalité établie, disait que c’était impossible.

Et ce sont les rêves qui nous ont permis d’être plus éveillé et de regarder notre temps, non pas comme une course à vide de minutes fugaces, mais comme une fécondité latente, désireux d’être à l’heure pour chaque invitation, à chaque rencontre.

L’Atelier libertaire Alfredo Lopez est né de ce désir de militantisme poétique et de la mémoire d’un individu dont la vie ne pouvait pas jouir des privilèges dont nous parlons à présent. Alfredo Lopez, fils sans père, mère malade de la misère, est devenu par lui-même un typographe et un homme bon, assumant avec énergie l’idéal du syndicalisme libertaire, qu’il a transformé en mode de vie. Il a été tué avec moins de 30 ans, l’après-midi du 20 Juillet 1926, sous le coup à la tête d’une énorme pierre, près de laquelle il a été enterré, afin d’inoculer la terreur nécessaire aux esclaves salariés, qui proliféraient à la Havane en plein essor à l’époque.

Son nom et son aura de martyre ont été pillés par les entreprises et les staliniens locaux afin de donner de la dignité aux efforts de modernisation économique du capitalisme d’État cubain, qui a été aussi oppressif que celui qu’avait connu Alfredo. Un des plus grands centres industriels polygraphiques construits par l’État cubain en 70, pour contrôler et prévenir le mouvement des idées libertaires et de tout type d’idées qui n’ont pas reçu son cachet de contrôle, a été nommé « Combiné Poligrafique Alfredo López ».

Cette incohérence et imposture morale devaient être réparées. Et nous sommes là. L’Atelier libertaire Alfredo López a été l’effort des quelques anarchistes qui habitent La Havane, afin de construire un espace spécifiquement anarchiste, après avoir donné vie au réseau pluriel « Observatoire critique ». Il a été un point de départ pour le dialogue, l’apprentissage mutuel, la production de connaissances, de sauvetage de la mémoire populaire, historique, de noms oubliés et pour la coordination des actions publiques, qui se sont concrétiser le plus visiblement dans l’organisation du « Printemps libertaire » à la Havane en collaboration avec les animateurs du Centre « Cristo Salvador ».

L’Atelier a promu des actions ayant un impact communautaire dans la capitale cubaine, particulièrement axée sur la récupération de la mémoire historique locale ; outre les discussions sur divers sujets tels que le mouvement étudiant au Chili et 15-M en Espagne, le chômage à Cuba, le massacre de Tiananmen en Chine, la pathologisation de l’accouchement dans les établissements de santé, la vie et l’œuvre de Frank Fernández, anarchiste la révolution espagnole, la situation en Grèce et au Venezuela, entre autres

En raison de l’interruption de l’activité explicite libertaire pendant 50 ans à Cuba et le faible niveau de la contestation sociale anti-autoritaire et encore moins anticapitaliste dans la société cubaine, jusqu’à présent, nous n’avons pas eu à définir les tendances anarchistes dans notre contexte ; même si nous devons dire que la projection initiale d’une orientation anarcho-syndicaliste, sous l’ombre d’Alfredo Lopez, n’a pas eu un développement concret, mis à part de donner vie à une perspective anarchiste sans adjectifs, qui a pris forme discrètement et nous a rapproché, sans le dire, des projections développées à la fin du XIXe siècle par l’anarchiste espagnol-cubain Fernando Tárrida del Mármol.

Assaillis par l’inefficacité, les insuffisances, entourés par la tyrannie de l’apathie et du non-sens, qui imprègnent aussi nos corps, nous leurs opposons nos projets car il y toujours quelqu’un dans le groupe qui se charge de les surmonter et de les transformer en honte de ne rien faire. Déterminés à croître et à contaminer le plus grand nombre des malades de l’autorité, nous sommes ici, faisant des ponts, surmontant la dissociation, pour qu’avancent, libérés de la gravité terrestre, nos rêves, qui ont été les rêves de beaucoup d’autres sur cette terre : Enrique Roig Enrique Crecci, Abelardo Saavedra, Adrian del Valle, Antonio Penichet, Rafael Serra, Marcelo Salinas, Abelardo Iglesias, Zulia Linsuaín, Casto Moscou Bretau Francisco, Luis Dulzaides, Frank Fernandez et bien d’autres compagnons, qui, de l’autre côté de la réalité, nous regardent, complices et espérant que leurs œuvres fatiguées renaissent dans en nous.

La Havane, Janvier 2015

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Re: Cuba

Messagede Pïérô » 09 Fév 2015, 10:41

Cuba libertaire
l’Egregore du 2 Fevrier 2015
Cette émission revient sur Cuba avec un entretien avec daniel du gasilc et animateur du site : polemica cubana.
à écouter : http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article1637
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Re: Cuba

Messagede Pïérô » 20 Fév 2015, 09:30

Délit de blasphème pour un taggeur à La Havane

Alors qu’en France, suite aux événements du 7 janvier, le débat sur la liberté d’expression et le délit de blasphème a envahi les médias, à Cuba un autre événement nous montre les limites de la libéralisation à la cubaine que certains ont voulu mettre en évidence après le début des pourparlers entre le gouvernement cubain et le gouvernement nord-américain. Le témoignage qui suit est accablant pour les autorités cubaines, il nous fait découvrir les conditions de détention particulièrement difficiles des prisonniers cubains.

ElSextoDanilo Maldonado, l’artiste taggeur connu sous le nom d’El Sexto (le Sixième) est en prison à La Havane depuis six semaines. Il a été arrêté alors qu’il voyageait dans un taxi dont le coffre contenait deux porcs vivants. Les animaux étaient recouverts de peinture verte et chacun d’eux avait un nom écrit sur le flanc. On pouvait lire d’un côté Fidel et de l’autre Raúl.

L’intention de l’artiste était de les lâcher dans le parc central (au cœur de La Havane) pour renouer avec une tradition rurale dans laquelle le défi est d’attraper les porcs. La performance a été interrompue par la police, elle était intitulée Rébellion dans la grange, à la mémoire de George Orwell.

La Lada bleu clair qui le transportait a été interceptée par trois patrouilles de la Police nationale révolutionnaire (PNR). Les officiers policiers ont retiré sa carte d’identité à Danilo et au conducteur du véhicule et les ont emmenés au commissariat des rues Infanta et Manglar. Deux jours plus tard, ils ont déplacé l’artiste à l’unité de police de Zapata et C, où une instructrice lui a dit qu’il serait poursuivi. Il est resté sept jours dans les cachots de l’unité jusqu’à ce qu’il soit transféré au centre de police Vivac de Calabazar, où il a passé six jours.

Il s’avère que ce centre de Vivac fut la destination de dizaines de détenus accusés d’avoir tenté de participer à la performance annoncée par l’artiste plastique Tania Bruguera sur la place de la Révolution, le 30 décembre dernier. Cette performance fut interprétée par les autorités comme une provocation contre-révolutionnaire. Certains des détenus, qui étaient informés de la présence d’El Sexto en ces lieux, crièrent, entre autres slogans : « Libérez El Sexto » et « El Sexto reviendra ».

De la prison de Valle Grande, où il est aujourd’hui détenu, Danilo nous a envoyé quelques anecdotes de prison et quelques dessins.

Daniel Pinós

Groupe Salvador-Seguí de la Fédération anarchiste



« Le réservoir »

Quand je suis arrivé à Valle Grande, ils ont pris mon sang pour des échantillons de laboratoire, ils m’ont frappé et ils m’ont rasé. Ils m’ont aussi aussi photographié. Durant les jours que j’ai passé à Vivac, ils ont diagnostiqué une pneumonie, pour cette raison j’avais sur moi certains antibiotiques, mais ils me les ont enlevés jusqu’à aujourd’hui ils ne me les ont pas rendu, ils ne m’ont pas non plus fait ausculter par un médecin pour savoir si j’étais dans le même état que lors de mon arrivé en prison, ou en meilleur état, ou dans un pire état. Pour couronner le tout, je suis entouré de fumeurs qui se soucient peu du fait que je sois malade et asthmatique.

Je suis en compagnie de quatre détenus. Dans ce lieu qu’ils appellent « le réservoir », il y a des gens de toutes sortes. J’ai rencontré quatre dissidents de Alturas de la Lisa. Yorlay Pérez, Yusel Pérez, Santiago Pérez et Hanoy.

Fidelito

Un jour, est arrivé au « réservoir » un garçon qui prétendait m’avoir connu au Parc central et qui connaissait mon travail pictural dans les rues de La Havane. Ce jeune homme de petite taille, au teint basané, m’a surpris quand il a enlevé son chandail en dévoilant sur son dos un tatouage avec le visage de Fidel Castro. Je lui ai expliqué que j’étais un opposant au régime de Castro et que ce monsieur qu’il portait gravé sur sa peau était responsable de mon emprisonnement.

Il me répondit qu’il n’avait pas de famille et qu’il était un « fils de la patrie », raison pour laquelle Fidel lui avait donné une maison et que cela n’arrivait pas dans d’autres régions du monde. Je lui ai dit que c’était vrai, mais que s’il était né dans un autre pays, personne ne lui aurait donné une maison, mais peut-être qu’il aurait pu la trouver lui-même et qu’il ne devait vraiment rien à Fidel. Je lui ai parlé de la situation d’Amaury Pacheco, un artiste, et de sa famille de six enfants que l’on a harcelé avant de l’expulser d’une maison abandonnée dans le quartier d’Alamar. Ils sont allés jusqu’à lui refuser l’accès à l’eau et à l’électricité.

Ensuite par l’intermédiaire d’un autre garçon, qui l’a connu dans le quartier du Vedado, j’ai su qu’on disait qu’il travaillait pour la sûreté de l’État et qu’il portait toujours un pistolet sous sa chemise. Son entourage l’appelait El ronco, mais moi je l’appelle Fidelito.

Ce fils de la patrie était en prison pour falsification de documents, chose qu’il avait faite pour quitter le pays. En une seule nuit, il a essayé de se pendre deux fois.

Yusel, l’opposant

Dans une des constantes inspections qui sont réalisées ici, un major et un lieutenant ont estimé que l’un des détenus avait des ongles trop longs et qu’il devait les couper. Il a expliqué qu’il n’avait pas de coupe-ongles et, encore moins, de ciseaux. Le major a retiré un poignard de sa ceinture et l’a menacé de lui couper les ongles par la force. Le garçon a résisté, puis le major a dit qu’il devait les manger.

Quand ils sont passés devant Yusel, l’opposant, ils ont constaté qu’il portait à un de ses poignets un bracelet en plastique blanc avec le mot « Changement ». Comme il n’obéissait pas à l’ordre de l’enlever, ils l’ont arraché par la force. Ensuite Yusel s’est écrié : « À bas les Castro », « À bas la dictature ». Le lieutenant l’a poussé contre un lit pour le frapper, mais le reste des prisonniers s’en est mêlé et ils l’ont empêché de corriger Yusel. Les esprits se sont échauffés, mais ça n’a pas été au-delà, car le major a commencé à crier qu’ils n’allaient pas le frapper. C’est uniquement à ce moment que les prisonniers se sont détendus. Yusel a passé quatre jours dans une cellule de punition, mais ils ne l’ont pas battu.

« El puro » qui urine sur lui

« El puro » est arrivé sans faire de bruit. Fort, grand, il doit avoir entre 60 et 70 ans, et il ne dort jamais. Il dit qu’il a été arrêté parce qu’il avait menacé avec un tournevis des jeunes qui lançait une balle contre le mur de sa maison. Personne ne l’approchait parce qu’il ne se lavait jamais. Un jour, il a uriné au milieu du dortoir, ce qui a été compris comme une forme de « chantage » par d’autres prisonniers qui devaient nettoyer sa saleté. Quand ils exigèrent qu’il sèche la flaque, il dit qu’il le ferait avec ses vêtements, mais ils refusèrent car ça aurait été subir plus d’odeurs encore. Nous avons compris qu’il devenait fou quand nous ont été lu à voix haute les textes comportant les crimes de chacun de nous. C’est là où nous avons appris les raisons de son incarcération : abus sexuel sur mineurs.


Fragment d’une lettre Danilo depuis la prison de Valle Grande

À mes amis de Facebook et aux lecteurs de mon blog

Je voudrai vous dire que je regrette de ne pouvoir être informé de vos voyages et tout événement intéressant sur les réseaux.

Je tiens également à remercier tous ceux qui se solidarisent avec ma cause et leur avouer qu’aucune de mes folies aurait été possible si je ne savais pas que je n’étais pas seul et que je compte sur le soutien de beaucoup d’entre vous.

Il est possible de remplir les cœurs d’espoir.

Jamais le mal ne vaincra contre le bien.

Jamais les esprits rétrogrades ne vaincront contre les esprits libres.

Jamais la violence ne vaincra contre l’art et la raison.

La mort ne vaincra jamais contre la vie et l’amour.

L’épreuve que je suis en train de subir est un calvaire. À l’origine je ne voulais faire qu’une bonne action et ma détention est le fruit d’une dictature féroce qu’il est nécessaire de combattre avec l’esprit et la ruse.

Croyez-moi, parfois je ris seul dans ce lieu sombre de 5,60 m par 32,80 m avec 37 couchettes triples, soit entre 118 et 190 personnes, sans compter ceux qui dorment sur le sol.

Je ris, même si les latrines sont juxtaposées les unes contre les autres, sans aucune intimité.

Je vis heureux parce que je vis sans peur et, même s’ils harcèlent et accusent ma famille, ils ne parviendront jamais à entamer ma créativité.

Cette fois-ci, je pense les avoir ridiculisé comme personne ne l’a jamais fait auparavant.

Même s’ils empêchèrent les porcs de parvenir au Parc central, tout ceux qui ont de l’imagination ont pu les voir courir avec leurs noms inscrits sur le côté et les gens derrière eux, comme une véritable « Rébellion dans la grange ».

Ha, ha, ha. Bises à tous et j’espère pouvoir vous lire.

http://salvador-segui.blogspot.fr/2015/ ... ur-la.html
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Re: Cuba

Messagede bipbip » 15 Mar 2015, 14:47

SORTIE À LA HAVANE D’UN NOUVEAU JOURNAL : “EL GUARDABOSQUES. LE GARDE FORESTIER”

EL GUARDABOSQUES
Alliance anti-autoritaire et anticapitaliste
Une autre action et une communication environnementale
ISSN 1993-8772 No.1 / Mars 2015

. CUBA INSISTE SUR SES TERRAINS DE GOLF. Isbel Diaz Torres
. LA PATRIE OU LA MORT. NOUS GRANDIRONS ! Erasmo Calzadilla
. POSITION DE LA FONDATION ANTONIO NUNEZ JIMENEZ SUR LES ORGANISMES GÉNÉTIQUEMENT MODIFIÉS (OGM) A DES FINS AGRO-ALIMENTAIRES
. LE PAIN AVEC LES MAINS. Pablo Ivan Rovetta “Batto”
. L’ÉTAT CUBAIN ET LES JARDINS CITADINS. Isbel Diaz Torres
. LIBÉRER LA PATATE CHAUDE. Kabir Vega Castellanos

Pour lire le journal :
EL GUARDABOSQUES_Boletín Ecológico_Nº1_marzo_2015
http://www.polemicacubana.fr/wp-content ... QUES_Boletín-Ecológico_Nº1_marzo_2015.pdf



Cuba et la Fédération anarchiste d’Amérique centrale et de la Caraïbe dans l’émission “Trous noirs” sur Radio libertaire

Radio Libertaire a reçu hier notre compagnon Daniel Pinós avant son départ pour Santiago de los Caballeros, en République dominicaine, où va se tenir les 21 et 22 mars prochain le congrès constitutif de la Fédération anarchiste d’Amérique centrale et de la Caraïbe (FACC). Il y représentera la Fédération anarchiste et l’Internationale des Fédérations anarchistes (IFA).

L’initiative vient de contacts entre les anarchistes de l’”Atelier libertaire Alfredo Lopez” de Cuba et de “Kisqueya libertaria” en République dominicaine, souhaitant établir des liens entre les îles de la Caraïbe. Les réactions enthousiastes de compagnons du continent voisin (Costa Rica, Salvador, Porto Rico, Venezuela, Guatemela, Mexique), et aussi d’américains de Floride et de Californie (où se trouvent de nombreux anarchistes cubains en exil) ont fait naître l’idée d’élargir cet élan fédérateur à l’Amérique centrale.


Dans le journal “La Libertad” de décembre 2010, on lisait déjà : “La Caraïbe existe là où se trouvent ceux qui vivent leurs contradictions et leurs inégalités et qui en souffrent. Mais elle existe aussi là où sont les amis et les compagnosns qui partagent leurs idées, leur sentiment et leurs luttes. La fédération régionale peut être un des moyens de dynamiser et de renforcer notre identité“.

L’identité des peuples est enracinée sur des réalités géographiques et historiques, qui n’ont que faire des frontières étatiques : les anarchistes, et particulièrement Élisée Reclus, l’ont depuis longtemps exprimé et mis en pratique.

Dans cette émission Daniel, qui a fait depuis des années de nombreux voyages à Cuba, rappelle que sur cette île le mouvement anarchiste était très important, développant l’éducation populaire (journaux lus collectivement, brochures, écoles, associations culturelles…) et un mouvement ouvrier sur des bases anarchosyndicalistes, amenés par les nombreux espagnols qui venaient travailler à Cuba. Le patronat et l’État menèrent une répression féroce pour tenter d’enrayer les nombreuses grèves dans l’industrie du tabac, de la canne à sucre… Ainsi Alfredo López, secrétaire de la Confédération nationale ouvrière cubaine, anarchosyndicaliste, fut arrêté en juillet 1926, puis porté “disparu”, son corps étant retrouvé 3 ans plus tard : c’est pour rappeler la continuité de l’action anarchiste qu’il y a quelques années de jeunes cubains, redécouvrant leur propre histoire, totalement occultée, prirent ce nom d’”Ateler libertaire Alfredo López”.

L’arrivée au pouvoir début 1959 des frères Castro et de Che Guevara ne fit pas cesser la répression pratiquée par le régime de Batista, bien au contraire. Avec l’appui du Parti communiste cubain et des conseillers soviétiques, les anarchistes cubains furent emprisonnés, tués ou durent s’exiler. Fin 1960, les derniers textes qu’ils purent publier dénonçaient “l’étatisation, la subordination des syndicats au pouvoir, une réforme agraire qui dépossède les paysans de toute autonomie, le nationalisme, la militarisation, le centralisme, les dérives autoritaires du nouveau régime, les persécutions politiques…” (“Manifeste des l’Association syndicaliste libertaire de Cuba”) et affirmaient “La dictature du prolétariat est impossible : aucune dictature ne pourra libérer le prolétariat, seulement le dominer” (“Solidaridad Gastronómica“) ; un peu plus tard : “Exproprier des enteprises capitalistes, les remettant aux travailleurs et aux techniciens, ceci est la révolution. Mais les convertir dans des monopoles d’État dans lesquels le seul droit du producteur est d’obéir, ceci est la contre-révolution“. (“Mouvement libertaire cubain en exil”).

Dans ce pays “socialiste” il était affirmé, dès 1964 : “Les travailleurs étant les propriétaires des moyens de production, ils ne peuvent faire grève contre eux-mêmes“. Che Guevara déclarait à la même époque : “Les travailleurs cubains doivent s’habituer à vivre dans un régime collectif, donc ils ne peuvent faire grève“. Peut-être peut-on suggérer aux fabricants de millions de tee-shirts portant fièrement l’effigie du “Che” d’imprimer cette belle phrase au dos du vêtement…


Pour écouter l’émission : http://trousnoirs-radio-libertaire.org/

http://www.polemicacubana.fr/?p=10903#more-10903
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Re: Cuba

Messagede Pïérô » 16 Mai 2015, 10:24

Cubains anticapitalistes et indépendants de l’observatoire critique
Soutenez les Cubains anticapitalistes et indépendants de l’observatoire critique

Alors qu’après de nombreuses années la frontière s’ouvre, le temps du changement approche, plein de possibilités et de danger pour la société cubaine et peut-être pour nous tous. Nous voulons faire entendre nos voix, nos points de vue sociaux et nos propositions de coopératisme autogéré. Nous demandons votre aide pour couvrir les dépenses de notre réseau de collectifs et d’initiatives sociales à Cuba.

Nous sommes l’Observatoire Critique Cubain. Parmi nos projets, nous comptons des années de travail pour la non-violence, la lutte contre le racisme, les droits des LGBT, la reconquête de notre héritage d’origine autochtone et noir, l’écologie, le développement de la culture informatique de l’ « Open Source », des communautés d’entraide sur la question de la santé mentale, le soutien à l’éducation au moyen de jeux d’enfants non-compétitifs et de non-centrée sur l’adulte, la recherche culturelle, la promotion du socialisme autogestionnaire, et des ébauches de propositions pour la construction de l’avenir de Cuba d’une perspective anarchiste.

Nous œuvrons pour un monde où l’espace public reviendrait à tous, pas seulement à quelques minorités puissantes. Un monde où les décisions qui impactent les gens, ne seraient plus discutées et adoptées à l’abri des regards. Dans ce monde, une place importante serait réservée aux initiatives où la population se rassemble spontanément pour donner à leur communauté ce qu’ils ont à offrir, par le biais de l’art, de l’engagement écologique, de la mémoire des traditions historiques et culturelles et la promotion de l’éducation populaire. Dans ce monde les travailleurs seraient les véritables propriétaires des moyens de production, et contrairement aux logiques actuellement prédominantes, le profit, la manipulation et la règle du plus fort ne seraient pas privilégiés. A la place nous promouvons le dialogue et la recherche de consensus sur les questions importantes de la vie sociale. Dans ce monde que nous construisons toutes les consciences seraient respectées, et de manière œcuménique, les représentants des différentes manifestations de la spiritualité participeront en égaux.

Notre objectif :

En Juillet 2015, nous organisons une tournée dans plusieurs pays européens (France, Espagne et peut-être quelques autres qui restent à déterminer) afin de prendre part à divers forums internationaux où nous avons été invités. Pour la première fois depuis de nombreuses années nous aurions la possibilité d’exposer la réalité sociale et culturelle de Cuba, tout droit sortie du cœur des gens de l’île et en dehors des discours officiels du gouvernement cubain ou des intérêts internationaux qui cherchent à faire taire la lutte quotidienne de la population pour un monde meilleur et plus juste pour nous-mêmes et pour l’humanité. Pour cela nous avons besoin de votre aide.

Ce dont nous avons besoin :

Visas, droits de douane et de transport aérien en France pour deux membres de notre collectif: 3000 EUR.
Transport terrestre pour quatre personnes vers trois ou quatre pays: 1 000 EUR.
Frais d’hébergement et de restauration pour ces quatre personnes dans ces pays pour les 20 jours de la tournée: 1 000 EUR.

Ce que nous demandons :

Nous ne recevons aucun financement gouvernemental, d’institution officielle, ou d’ONG. Nous n’en voulons pas non plus, afin de sauvegarder notre indépendance totale et de ne pas être subordonnés à un quelconque programme exterieur. Occasionnellement, nous obtenons de petits dons collectifs de personnes proches de nos idées, sans condition ou obligation. Notre activité ne génère pas de bénéfices de quelconque nature, au contraire.
Il est également évident que le salaire moyen cubain (20 $ par mois), ne permet pas de couvrir les dépenses d’un voyage comme celui-ci.

Ce que vous aurez en retour :

- Nous n’avons rien de matériel à proposer si ce n’est notre gratitude.
- Pour ceux qui souhaitent rendre leurs noms publics, nous avons une liste de donateurs appréciés sur notre site Web avec les noms de ceux qui ont contribué à la réalisation de notre projet.
- En outre, si vous nous le permettez, nous inclurons vos adresses e-mail dans notre liste de distribution, de sorte que vous receviez les bulletins publiés par notre collectivité.
- Nous vous proposerons un récapitulatif de notre voyage, ainsi qu’un rapport détaillé sur la manière dont les dons ont été dépensés.

https://www.lepotcommun.fr/pot/fpq7cg5s

http://www.polemicacubana.fr/?p=11047#more-11047
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Re: Cuba

Messagede Pïérô » 02 Juil 2015, 16:39

Trois compagnons cubains de l’Atelier libertaire Alfredo López de La Havane invités sur Radio libertaire

La récente tournée en Europe de trois anarchistes cubains de l’Atelier libertaire Alfredo López de La Havane, organisée notamment avec l’aide de la Fédération anarchiste et de l’Internationale des fédérations anarchistes, a permis des échanges passionnants avec tous ceux présents à la librairie Publico de Paris le samedi 13 juin.

Le dimanche matin, ils ont rencontré les compagnons qui animent la boulangerie coopérative de Montreuil “La conquête du pain” et participé avec eux à un repas au quartier de Lanoue.

Avant de retrouver en soirée Lucio Urtubia (qui a beaucoup soutenu les compagnons cubains) à l’Espace Louise Michel, ils ont visité les locaux de Radio Libertaire.

Un enregistrement avec eux a été réalisé : la traduction espagnol -> français était assurée par Daniel Pinós (Groupe d’appui aux libertaires et aux syndicalistes indépendants de Cuba) et français -> espagnol par Renzo (mandaté aux relations internationales de la Fédération anarchiste).

Beaucoup d’émotion et de fraternité…

C’est cet enregistrement qui a été diffusé dans l’émission “Trous noirs” de Radio libertaire. Il est disponible sur le site :
http://trousnoirs-radio-libertaire.org/ ... in2015.mp3

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Re: Cuba

Messagede Pïérô » 02 Aoû 2015, 10:35

Déclaration de l’Observatoire critique cubain sur la violence contre l’opposition

L’Observatoire critique cubain déplore la violence physique exercée le 5 juillet 2015 contre l’opposant Antonio Rodiles. Cette violence a eu pour conséquence une opération chirurgicale. Rodiles a été opéré d’urgence pour une fracture de l’os nasal après avoir été détenu et battu par des agents de la sécurité de l’État pendant qu’il participait à une marche d’autres opposantes : les Dames en blanc.

En principe, notre collectif se situe aux antipodes des positions politiques de Rodiles, parce que nous défendons un modèle de société émancipée des puissances globales, et nous nous opposons à l’embargo et à l’ingérence américaine contre Cuba. Toutefois, les différences politiques ne seront jamais un argument suffisant pour justifier les pratiques violentes et illégales dont use la sécurité d’État avec les dissidents sur l’île.

Nous sommes anti-capitalistes, mais pas de cette « gauche » intolérante qui refuse la différence et qui refuse le débat. Nous adhérons à une vision de la société inclusive ; sachant que c’est une tâche difficile, un défi dans un monde où les forces hégémoniques portent plus d’un déguisement trompeur, qu’il soit « démocratique » ou « celui des défenseurs des droits de l’homme ». Mais que cette dégradation se soit produit ne signifie pas que nous rejetions les éléments de valeur que comportent ces concepts (Démocratie, Droits de l’homme) qui peuvent permettre, avec un œil critique, de construire la société que nous souhaitons.

Si la dissidence de droite, si Rodiles, si les Dames en blanc ou tout autre groupe d’opposition ont commis l’infraction alléguée, que l’on dise publiquement quel est-elle ? Les autorités sont tenues de protéger, sans jamais user de violence, l’intégrité physique et morale des citoyens. Nous exigeons que les coupables soient poursuivis, et que les institutions de l’État, auxquels ils sont subordonnés rendent également des comptes pour leur comportement anticonstitutionnel.

Nous voulons un socialisme véritablement démocratique, libertaire et participatif !

Non aux persécutions politiques !

Non à la criminalisation de la protestation !

Liberté d’expression, d’association et d’expression !

Observatoire critique cubain

28 juillet 2015

http://www.polemicacubana.fr/?p=11209
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Re: Cuba

Messagede Pïérô » 07 Sep 2015, 09:41

Appel à soutien
Centro Social Libertario en Cuba

Après de nombreuses années, les frontières sont en train de s’ouvrir et les changements à Cuba annoncent de nouvelles possibilités et de nouveaux dangers pour la société cubaine. Il est donc essentiel de renforcer le travail de ceux qui à Cuba défendent un regard critique, anticapitaliste et anti-autoritaire face au système-monde, ce système qui s’exprime chaque jour avec plus de clarté dans la vie nationale.

Après plus d'une décennie d'activisme social et politique au sein de l'Observatoire critique cubain , et cinq ans de travail au sein de l'Atelier libertaire Alfredo López (TLAL) , nous avons pu identifier la principale difficulté pour nos activités et pour l’expansion de notre intervention au niveau social, il s’agit de l'absence d’un local fixe qui nous permettrai de construire une communauté et de façonner notre identité de façon plus forte et plus durable.

Qui sommes-nous ?

Le TLAL est un collectif spécifiquement anarchiste, qui a maintenu une activité systématique au cours des dernières années, en radicalisant ses propositions et en maintenant un ancrage solide dans la société cubaine et dans ses communautés. Nous avons réussi dans un court laps de temps à organiser annuellement les Journées Printemps libertaires à La Havane, où nous cherchons à conjuguer la pensée et de l'action libertaire ou anarchiste sur l'île. Par ailleurs, nous publions un modeste un journal, ¡Tierra Nueva!, avec lequel nous essayons non sans quelques difficultés de faire diffuser notre regard contestataire aux gens ordinaires. Ces gens qui forment une majorité à Cuba et qui ne disposent pas d'accès à Internet. Nous essayons aussi de promouvoir l’idéal libertaire, anarcho-syndicaliste et naturiste, présent dans l'histoire du pays avant le triomphe insurrectionnel en 1959, et dont l’influence a été occultée dans les interstices de la Cuba d'aujourd'hui. En outre, l'un des principaux efforts au niveau organisationnel que nous avons fourni a été la création en mars de cette année, avec d'autres camarades de la région, de la Fédération anarchiste d'Amérique centrale et de Caraïbe, un réseau ayant un grand potentiel d’expansion et de développement. Maintenir ce rythme dans l’organisation de nos projets et nos actions nécessite un espace physique où nous puissions converger, expérimenter des pratiques qui démontrent ce qu’est la solidarité, le coopérativisme, l'horizontalité, l'auto-organisation et l'autonomie.

Que cherchons-nous ?

Compte tenu de l'impossibilité à Cuba de louer un espace, l'option que nous proposons est d'acheter un immeuble, une maison ou un appartement, afin de fonder notre Centre social libertaire et une Bibliothèque libertaire.

En plus d'être le siège permanent de l’atelier libertaire Alfredo López, afin de célébrer des réunions de travail et d’autres activités, le local accueillera une Bibliothèque libertaire. Celle-ci réunira les matériaux que nous avons accumulés durant des années. Ils sont le produit de dons nationaux et internationaux, ou des achats personnels. Nous y inclurons tous types de publications physiques et digitales, autant des périodiques que des éditions uniques, des disques compacts (CD-ROM) et DVD, des films, des documents audio, etc. La priorité sera accordée aux documents reliés directement ou indirectement à l'anarchisme, mais seront également présentés d’autres sujets reliés aux luttes sociales à travers l'histoire, quel que soit le point de vue politique ou la région de création.

Par ailleurs, dans cet espace se dérouleront des actions propres à un Centre social : des conférences, des événements, des réunions, des repas collectifs, des présentations de textes, des fêtes, des vidéo-débats, des rencontres avec les visiteurs étrangers ou nationaux d'autres provinces, des concerts, des lectures, des expositions, des activités productives, entre autres.

De combien avons-nous besoin ?

Pour l'achat du local, nous nécessitons un total de 12 000 euros. Toutefois, lors de notre récente visite en France (Paris, Toulouse) et en Espagne (Madrid, Móstoles, Séville), grâce à la solidarité des compagnons libertaires, nous avons recueilli près de 1000 euros. Voilà pourquoi, pour le présent crowd funding, nous sollicitons vos contributions pour atteindre les 11 000 € (onze mille euros).

Pourquoi demandons-nous ?

Parce que nous ne recevons aucun financement de l'État, des institutions gouvernementales, ou des ONG, nous ne voulons pas les recevoir, afin de garantir notre totale indépendance et ne pas être subordonnés à un quelconque programme de politique extérieure. Parfois, nous avons reçu des dons de groupes et d'individus liés à nos principes, de façon désintéressée et inconditionnelle. Nos pratiques ne génèrent aucun profit, bien au contraire. Il est également connu qu’avec le salaire moyen cubain (20 dollars par mois), il est impossible de couvrir le coût élevé d’un logement à Cuba, qu'aucun travailleur honnête, sans exploiter le travail des autres, ne peut se permettre.

Qui recevra le bénéfice direct du travail du Centre social libertaire et de la Bibliothèque libertaire ?

Tout d'abord, tous ceux qui font partie du TLAL, et qui travailleront sans aucune rémunération dans cet espace, y compris les gens qui y vivront directement, et qui prendront soin du local.

Hors du TLAL, c’est la communauté du quartier qui en recevra les bénéfices, étant donné que nous avons l'intention d'établir des liens avec celle-ci, et de mettre notre espace à leur disposition. Nous ne pensons pas qu’un projet de ce type puisse être coupé de son environnement immédiat et des personnes qui l’entourent.

Aussi les projets qui intègrent le réseau Observatoire critique, dans lequel nous restons engagés, auront un espace sûr dans ce local, afin de consolider davantage leur travail.

En outre, les étudiants et les chercheurs auront, principalement dans la Bibliothèque, une source unique et précieuse d’informations cubaines et internationales

Il va sans dire qu’auront leur place dans notre Centre tous les visiteurs libertaires et anticapitalistes arrivant sur l'île, ainsi que ceux ayant besoin de solidarité,.

Ce que nous allons restituer aux contribuables ?

Nous n’avons beaucoup de matériaux à donner en retour, mais nous aurons notre gratitude. Bien sûr, les donateurs disposeront d’un espace dans notre local et accès à tous les services du nouveau Centre.

En outre, s’ils nous y autorisent, nous inclurons leurs emails sur notre liste de diffusion afin qu'ils puissent recevoir le journal libertaire cubain ¡Tierra Nueva! Pour ceux qui voudront rendre public leur soutien, nous aurons une liste de remerciements sur notre site web contenant les noms de ceux qui ont aidé à réaliser ce projet.

Nous ferons parvenir à chaque contributeur un rapport détaillé sur l'utilisation que nous faisons des fonds collectés.

Votre collaboration est essentielle, si nous voulons promouvoir l'idéal libertaire et anticapitaliste à Cuba et dans la Caraïbe.

Pour les souscriptions, Comment verser ?

- par virement : A : Société d’entraide libertaire (SEL) IBAN : FR76 1027 8085 9000 0205 7210 175 BIC : CMCIFR2A

- par chèque : A l’ordre de SEL, mention “Cuba” au dos, à expédier à SEL / CESL, BP 121, 25014 Besançon Cedex

http://groupe.proudhon-fa.over-blog.com ... n=politics
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Re: Cuba

Messagede Pïérô » 23 Jan 2016, 14:29

Lutte pour ton manioc, indien Taino ! Entretien avec deux libertaires cubains

Une vision libertaire de Cuba

Isbel Diaz Torres est un biologiste, un poète et un activiste social. Comme l’historien Mario Gonzalo Castillo Santana. Les deux font partie de l’Observatoire critique cubain, de l’Atelier libertaire Alfredo López et du collectif antiraciste Confrérie de la négritude, entre autres. Ils sont venus en tournée cet été en Europe pour faire connaître la campagne de souscription qui doit leur permettre d’ouvrir un local à La Havane, voici leur point de vue libertaire et critique à propos de la réalité cubaine.

... http://www.polemicacubana.fr/?p=11438
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Re: Cuba

Messagede Pïérô » 17 Fév 2016, 09:00

LA CTC (CENTRALE DES TRAVAILLEURS CUBAINS) ET LA LIBERTÉ SYNDICALE

C’est la CTC, la Centrale des travailleurs cubains, le syndicat unique, qui a une nouvelle fois servi de courroie de transmission au gouvernement pour annoncer aux travailleurs la suppression de 1,3 millions d’emplois dans la fonction publique.

À Cuba, le système du syndicat unique persiste, il n’existe pas de réelle négociation collective et le droit de grève n’est pas prévu dans la législation. Les syndicalistes indépendants sont toujours en butte aux persécutions, et sept des dirigeants syndicaux condamnés à de lourdes peines de prison en 2003 sont restés derrière les barreaux. L’aide humanitaire qui leur était destinée ainsi qu’à leurs familles a été confisquée par les autorités. Un autre syndicaliste, arrêté en 2004, est lui aussi toujours en prison.

Les autorités cubaines ne reconnaissent qu’une seule centrale syndicale nationale, la Centrale des travailleurs cubains (CTC). Le Code du travail qui a été promulgué en juillet 1985 n’inclut pas la possibilité réelle et objective de la liberté syndicale. Le gouvernement interdit explicitement les syndicats indépendants, mais nie l’obligation légale pour les travailleurs de s’affilier à la CTC.

Le gouvernement a déclaré à l’OIT qu’il entreprenait une importante révision de son Code du travail. Toutefois, il est peu probable qu’un nouveau code garantisse véritablement la liberté syndicale, étant donné que le gouvernement maintient que les lois existantes établissent déjà cette liberté syndicale. Selon les autorités cubaines, « la liberté syndicale protégée dans la Convention n° 87 ne s’exprime pas dans les termes du faux concept de “pluralisme syndical” imposé par les principaux centres du pouvoir impérialiste et capitaliste ».

Le Code du travail précise que pour avoir une validité sur le plan juridique, les conventions collectives doivent avoir donné lieu à un débat et une adoption par une assemblée de travailleurs, puis être formalisées par écrit et souscrites par les deux parties, à savoir l’établissement employeur et l’organisation syndicale. Tout amendement ou ajout doit également être approuvé par l’assemblée des travailleurs et souscrit par les deux parties.

L’État contrôle le marché de l’emploi et décide des conditions de salaire et de travail dans le secteur public. Dans le secteur privé, la loi sur les investissements étrangers de 1995 exige des investisseurs étrangers qu’ils embauchent les travailleurs via les agences d’emploi de l’État. Les investisseurs payent ces agences en dollars et ces dernières doivent verser l’équivalent en pesos aux travailleurs, or elles retiennent jusqu’à 95 % des salaires.

La législation ne réglemente pas le droit de grève. D’après le gouvernement, il n’est pas nécessaire de convoquer des grèves, puisque les revendications des organisations syndicales officielles sont toujours entendues par les autorités.

Toute tentative de constituer des syndicats indépendants se voit entravée par le gouvernement, notamment avec les dispositions restrictives de la loi sur les associations. Quiconque entreprend une activité syndicale court le risque de subir des persécutions ou de perdre son emploi. Les travailleurs ont l’obligation de surveiller leurs collègues et de signaler toute activité “dissidente”. Les militants des syndicats indépendants sont soumis régulièrement à des détentions, au harcèlement, à des menaces de procès et à des pressions pour prendre le chemin de l’exil.

Les organisations qui existent malgré tout n’ont pas la capacité de représenter les travailleurs de manière efficace. Puisqu’elles ne sont pas reconnues, elles ne peuvent pas entreprendre de négociation collective ni lancer un appel à la grève. Les travailleurs ne peuvent pas exercer leurs droits ou participer à des rassemblements ou manifestations pacifiques pour faire connaître leurs revendications. Les organisations indépendantes ont été établies par des dissidents qui s’opposent au régime de Fidel Castro et bien qu’elles défendent effectivement les droits syndicaux, elles se concentrent toutefois sur la lutte contre le régime et pour le respect des droits humains en général. Leurs bureaux sont soumis à des fouilles, leur équipement est confisqué et leurs communications sont interceptées. Certains de ces syndicats ont été infiltrés par des agents de la sécurité de l’État.

Enrique Varona

http://www.polemicacubana.fr/?p=11469
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Re: Cuba

Messagede Pïérô » 26 Mar 2016, 13:34

Des piments noirs pour dégeler le mur de La Havane

Que pouvons-nous dire au sujet des événements qui se sont déroulés à Cuba ces 20, 21 et 22 mars 2016 ? Avoir quelques réflexions politiquement incorrectes, d’après les matrices d’opinion que nous avons lu ces derniers jours. Mais si comme nous l’avons appris de Castoriadis le projet d’autonomie commence lorsque quelqu’un s’interroge sur la pertinence de ce qui est appris, et qui par conséquent fait l’effort de penser par soi-même, nous ne pouvions pas faire moins à propos du dégel du mur de La Havane.

Les conclusions de droite et de gauche, pour utiliser les termes traditionnels, varient sur sa signification. Une tribune assure qu’Obama a atterri sur l’île pour libérer les Cubains. Sur une autre, on suggère que l’administration américaine a dû plier l’échine face à l’irréductibilité de la « révolution cubaine » en étant été forcé de traité d’égal à égal. Pour nous, cependant, ce n’est ni l’un ni l’autre. L’État cubain et l’État nord-américain, chacun en fonction de ses propres intérêts, ont accepté de lancer une série d’accords visant à accroître les flux de capitaux à travers les 110 mille kilomètres du pays insulaire. En ce sens, au dernier Sommet des Amériques, sur le sol panaméen, la première poignée de main entre Raúl et Barack était une métaphore. Pendant que lors du Sommet social, les dissidents et les pro-castristes en venaient aux mains, le cœur du conclave a toujours été au Sommet des négoces, dans lequel se donnèrent rendez-vous quelques-unes des entreprises les plus performantes du capitalisme global avec les représentants économiques de l’île de Cuba. Si l’objectif d’Obama est de rapprocher les 166 kilomètres qui séparent les deux pays, avec un marché à développer pour les investisseurs cubano-américains, ce sera la photo des deux hommes ensemble dont se souviendra l’histoire ; par contraste pour l’administration des Castro cela signifie que c’est l’oxygène économique qui va permettre de construire une gouvernance post-Fidel contrôlée. Ni meilleur ni pire, le capitalisme d’État cubain se trouve en pleine mutation en tant que mécanisme d’auto-préservation devant l’arrivée de vents contraires dans la région.

Nonobstant ce qui précède, nous avons raison d’avoir des motifs d’inquiétude pour toute une série d’expectatives concernant les transformations que le dégel occasionnera dans la vie quotidienne de la population. Et cela nous le disons en même temps que nous continuons à demander la fermeture de cette ignominie appelée « Prison de Guantanamo » et nous faisons poids pour hâter la fin d’un embargo qui se termine, non grâce aux exigences populaires du continent comme nous l’aurions souhaité, mais par les propres impératifs de la mondialisation économique. Un exemple de cela sont les 110 vols commerciaux quotidiens entre les deux pays qui ont été réactivés en prélude à la fête.

Ce n’est pas une mince affaire que de permettre que les Cubains puissent profiter pleinement des conséquences co-latérales du tsunami de l’investissement étranger à venir et d’une série de libertés civiles et politiques qui sont déjà les nôtres dans le monde, qui pour très limités qu’elles soient, ont été la conquête des luttes des peuples. Si l’embargo économique n’est plus ce qu’il était il y a quelques années, la répression gouvernementale a du se relâcher pour préparer le terrain d’une transition contrôlée. Et si nous n’avons plus aujourd’hui la chasse aux homosexuels, aux poètes et aux rockers des années précédentes, il existe encore dans la société cubaine la peur d’exercer la liberté d’expression, de réunion et d’association, par crainte de représailles de toutes sortes, qui incluent encore la privation de liberté. Que les cubains et les cubaines puissent promouvoir tous les types d’organisations – y compris les syndicats non-officiels, qu’ils puissent diffuser leurs points de vue par des moyens écrits et électroniques en toute liberté, qu’ils puissent manifester comme les autres habitants de la planète et qu’ils aient le droit de penser différemment des fonctionnaires gouvernementaux, c’est d’une importance telle qu’il faut ramener cela à sa juste dimension. Ses libertés démocratiques formelles ne représentent pas tout ci est possible et souhaité au nom de la liberté, mais ce sont des droits qui doivent être protégés afin de les améliorer. Et de plus, il faut nous réjouir quand d’autres, comme les cubains, vont aussi avoir cette chance, avec nous, pour les défendre. Que les mouvements sociaux et les activistes cubains aient l’opportunité de participer, avec nous, dans les luttes à venir pour étendre la dignité humaine, c’est une possibilité qui rend certainement heureux. Pendant longtemps, nous avons été séparés et il était temps que nous ayons le bonheur de marcher ensemble. Enfin, avec ce qu’on a appelé la « révolution cubaine » nous avons appris amèrement ce qu’il ne faut pas faire sur le chemin de l’émancipation. Et ces leçons nous devons les mettre en œuvre immédiatement.

Pendant que les événements se déroulent, nous continuerons à profiter de la voix de la guarachera d’Amérique, Celia Cruz, proscrite par le castrisme, et du moment où ses restes pourront êtres enterré dans un autre Cuba, selon son désir. En outre, nous ne cesserons pas de nous souvenir de ceux tués qui ont été assassinés et martyrisés par l’autoritarisme, ces êtres qui nous sont proches : les anarchistes cubains Augusto Sánchez, Rolando Tamargo, Ventura Suárez, Sebastián Aguilar fils, Eusebio Otero, Raul Negrín, Casto Moscú, Modesto Piñeiro, Floreal Barrera, Suria Linsuaín, Manuel González, José Aceña, Isidro Moscúu, Norberto Torres, Sicinio Torres, José Mandado Marcos, Placido Méndez, Luis Linsuaín, Francisco Aguirre, Victoriano Hernández et José Álvarez Micheltorena. A eux, et à tout ce qu’ils ont signifié pour la lutte pour la justice avec liberté : un piment noir dans notre mémoire.

Publié dans : https://rafaeluzcategui.wordpress.com/2 ... la-habana/

Rafael Uzcategui

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Re: Cuba

Messagede bipbip » 12 Nov 2017, 21:19

Cuba : encore un artiste embastillé !

Une pétition circule pour réclamer la libération de Luis Manuel Otero Alcántara, un artiste cubain indépendant victime de harcèlement de la part de la dictature castriste.

Déclaration au sujet de l’arrestation de l’artiste Luis Manuel Otero Alcántara

Dans l’après-midi du lundi 6 novembre 2017, les forces de police encadrées par la police politique ont mené une perquisition dans la maison de l’artiste Luis Manuel Otero Alcántara. L’artiste a été arrêté et une série de biens non encore spécifiés ont été retirés de sa maison. Cette action vise à bloquer l’organisation de la Biennale d’art indépendante de 2018 dirigée par Luis Manuel Otero Alcántara. L’initiative a été assumée par l’artiste après que les autorités culturelles et politiques du castrisme ont décidé de suspendre la convocation officielle de la Biennale et de la reporter à 2019 en prétextant les dévastations causées par le passage de l’ouragan Irma. Luis M. Otero Alcántara a développé un travail inspiré par la réalité de son pays et la mise en évidence de ses contradictions. Le Musée de la dissidence, un site internet qui décrit et étudie la dissidence politique au cours de l’histoire de Cuba, figure parmi ses réalisations. L’initiative a été développée par le créateur et chercheur Yanelys Núñez Leyva. Ainsi que la performance « Où est Mella ? » (1), dans laquelle l’artiste critiquait l’absence de valeurs historiques autour de la construction et de la mise en service de l’hôtel Manzana Kempinski promues par les entreprises militaires et les investisseurs étrangers (2). Et encore la loterie « Avec tous et pour le bien de quelques-uns » organisée par Yanelis et l’artiste Nestor Siré pour permettre à un Cubain de séjourner à l’hôtel de luxe Manzana Kempinski et témoigner de son expérience. Toutes ces œuvres ont été conçus avec beaucoup d’ingéniosité.
Ce n’est pas la première fois que le gouvernement cubain suspend des événements culturels en utilisant comme argument les destructions provoquées par un cyclone. En 2004, le magnifique festival de rap de Rotilla, organisé depuis de nombreuses années et qui avait réalisé la plus grande mobilisation de son histoire, a été interdit. La raison en était le passage de l’ouragan Charley. Cette décision signifiait le déclin de l’événement. De nombreux rappeurs dénoncèrent alors le double discours officiel, qui interdisait une initiative du peuple cubain au motif de la souffrance causée par le cyclone, tout en maintenant les boîtes de nuit et les cabarets ouverts pour les touristes étrangers. (…) Dans cette longue période de déclin et de décadence, le gouvernement cubain a montré une abominable cohérence avec sa politique répressive. De la même manière, les institutions culturelles officielles ne sont pas là pour faciliter des actions artistiques, mais des outils de répression. Il y a quelques jours, une déclaration du comité exécutif de l’Association des artistes plasticiens de l’Union nationale des écrivains et artistes de Cuba (UNEAC) reliait l’initiative de Luis M. Otero Alcántara à des actions sans scrupules visant à une division abstraite, argument propre au discours politique officiel. Le procédé est connu, la dénonciation laisse le champ libre à l’intervention de la police politique et permet l’interdiction des initiatives indépendantes. Abel Prieto, ministre de la Culture, Miguel Barnet, président de l’UNEAC, et Lesvia Vent-Dumois, présidente de l’exécutif de l’Association des artistes plasticiens de l’UNEAC, sont coresponsables de ce qui arrive à Luis M. Otero Alcántara. Nous demandons la libération immédiate et sans inculpation de Luis Manuel Otero Alcántara, de même que la restitution de ses biens et la cessation de l’obstruction contre la réalisation de la Biennale indépendante organisée par un artiste dont Cuba devrait se sentir fière.

Des artistes cubains pour la libération de Luis Manuel Otero Alcántara
(La Havane, le 7 novembre 2017)


(1) A Cuba, Julio Antonio Mella est toujours célébré aujourd’hui comme un géant du communisme, sans que l’on évoque jamais ses désaccords profonds ni a fortiori son exclusion du Parti communiste et sa mort suspecte. Et les archives des services secrets soviétiques restent désespérément closes sur ce sujet.

(2) Le tourisme, secteur de pointe à Cuba, est aux mains d’entreprises gérées par les militaires et des investisseurs étrangers.


https://secure.avaaz.org/es/petition/Pe ... ALCANTARA/
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