Etats-unis d'Amerique

Re: Etats Unis d'Amerique

Messagede RickRoll » 07 Juin 2009, 12:45

Affligeant...
RickRoll
 

Re: Etats Unis d'Amerique

Messagede Nico37 » 18 Aoû 2009, 01:18

USA: 30 éboueurs licenciés pour avoir voulu se syndiquer, selon un syndicat

WASHINGTON - Un syndicat américain a accusé vendredi le groupe de gestion des déchets Republic Services d'avoir licencié 30 éboueurs de Las Vegas (Nevada, ouest) au motif qu'ils voulaient adhérer à ce syndicat, une allégation fermement rejetée par leur ancien employeur.

"A ce jour, 30 salariés ont été licenciés par Republic (...) après avoir exprimé leur souhait de se faire représenter syndicalement par Teamsters", a affirmé dans un communiqué ce syndicat.

"La direction a annoncé la première vague de licenciements à la suite du lancement d'un effort d'organisation par les plus de 200 salariés" du groupe dans la ville, selon Teamsters, qui n'a pas précisé sur combien de temps s'étaient étalés ces licenciements.

"Les personnes licenciées, qui sont tous hispaniques, ont été salariées du groupe pendant 11 ans pour certains", a ajouté ce syndicat qui revendique 1,4 millions de membres aux Etats-Unis et au Canada.

Interrogé par l'AFP, un porte-parole de Republic Services, Will Flower, a déclaré que ces accusations étaient "tout à fait fausses".

Selon lui, le communiqué a été publié après le licenciement de six salariés "uniquement dû à leur incapacité à fournir les documents adéquats pour prouver qu'ils ont l'autorisation de travailler aux Etats-Unis".

"A la connaissance de Republic Services, il n'y a eu absolument aucun effort des salariés pour s'organiser syndicalement dans notre site de recyclage", a souligné M. Flower.

L'union locale de Teamsters a en revanche dénoncé "une tentative flagrante d'intimidation", ainsi que des "conditions de travail inacceptables" dans un endroit "extrêmement chaud, poussiéreux et sale".

(©AFP / 08 août 2009 06h32)
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Re: Etats Unis d'Amerique

Messagede Antigone » 15 Oct 2009, 16:11

Lu dans Contre-info
traduit de The Detroit News, 7 oct. 2009

Détroit : Scènes de chaos dans les files d’attente de l’aide sociale

Par Charlie LeDuff, George Hunter et Santiago Esparza

8 octobre 2009La ville de Detroit avait annoncé la distribution de 5 000 formulaires de demande d’aides au logement. Mais ils ont été plusieurs dizaines de milliers à se presser sur les lieux, provoquant bousculades et altercations entre des chômeurs désespérés. Plusieurs personnes ont été blessées, piétinées par la foule. Les reporters du Detroit News témoignent de la violence de la crise sociale au cœur de l’Amérique.
Les milliers personnes qui se sont pressées dans l’espoir d’obtenir les formulaires de demande d’aide fédérale pour les loyers et les factures de services publics ont transformé aujourd’hui les abords du Cobo Center [un centre d’exposition et de conférences - ndt] en une scène de chaos.

Les demandeurs étaient venus à pied, en fauteuil roulant, en vélo et en voiture. Environ six personnes ont quitté lieux en ambulance. En raison de la tension et de l’énervement croissants, plusieurs personnes ont été piétinées, indique un infirmier présent sur les lieux.

Les habitants de Detroit tentaient de mettre la main sur les 5 000 formulaires de demande d’aide fédérale distribués par la ville. Détroit a reçu près de 15,2 millions de dollars de fonds fédéraux au titre des programmes de Prévention des Sans-abris et du Relogement Rapide, qui attribuent une aide financière temporaire et des logements aux personnes et aux familles sans-abri, ou qui le seraient en l’absence de ces aides.
Des membres des services médicaux d’urgence présents sur les lieux ont déclaré avoir traité des demandeurs qui ont été blessés lors de la ruée de la foule tentant d’obtenir ces formulaires.

Voilà ce qui arrive lorsqu’une ville remplie de gens ruinés reçoit un peu d’argent, déplore Walter Williams, 51 ans, qui avait commencé à faire la queue pour un formulaire avant le lever du jour.
« Ce matin, j’ai vu le rideau se lever sur le malheur », dit-il. « Des gens qui se battent en faisant la queue. Ils se menaçaient de se tirer dessus. Est-ce que nous en sommes arrivés là ? »
« Les gens ont désespérément besoin d’aide financière pour conserver leur logement, payer leurs factures, pour qu’ils puissent faire la soudure avant d’avoir retrouvé un emploi ».

Ce mercredi, à l’extérieur du Centre Cobo, certaines personnes fendaient la foule pour arracher les formulaires des mains de ceux qui les avaient déjà obtenus. Les lieux résonnaient du vacarme constant des cris des personnes tentant de pénétrer à l’intérieur du Centre.

Latanya Williams, qui vit à Detroit depuis 32 ans, déclare avoir rapidement rempli son formulaire car « les gens les volent ».
« J’espère obtenir n’importe quelle aide qu’ils puissent me donner », dit-elle. « Tout le monde a besoin d’aide. »

En fin de matinée, les formulaires manquaient. Mais des escrocs ont eu l’idée de photocopier l’original et de vendre ces copies pour 20 dollars. Ils faisaient de bonnes affaires. Les désespérés sont des proies faciles. Les formulaires originaux de couleur blanche portaient une mention indiquant clairement : « Ne pas dupliquer - Vous devez utiliser le formulaire original. »
En fin de matinée, toutefois, les volontaires du Detroit Planning and Development Department distribuaient eux-mêmes des photocopies jaunes.

« Je ne suis même pas sûr que le gouvernement acceptera ces formulaires », s’interroge Pam Johnson, une bénévole. « C’est comme s’il fallait calmer les gens. Il y avait presque une émeute. Il a fallu faire appel à l’escouade de répression des gangs. J’ai vu une vieille dame presque piétinée à mort ».

Pour Jean Paul, qui vit à Détroit depuis 25 ans, cette foule et ce chaos montrent que les gens ont besoin d’aide.
« Nous en avons besoin », dit-il, en parlant d’argent. « Quoi qu’ils aient pour moi, cela sera bien ».

John Roach, le second adjoint de la police, considère que les 150 agents présents ont gardé le contrôle de la situation. « Il ya eu quelques bousculades, et certaines personnes ont perdu connaissance », précise-t-il. « Étant donné que nous avions là 15 000 personnes, je suis surpris que les choses se soient déroulées de façon aussi ordonnée. »

Il est difficile d’estimer la foule présente car toutes les files d’attente serpentaient à travers le centre de convention, à l’extérieur le long du bâtiment, et en bas de la rampe du parking. Un officier de police a estimé la foule à 50 000 personnes.

Plus de 25 000 formulaires avaient été retirés en moins de trois heures la veille dans les bureaux de quartier de la Mairie. Karen Dumas, la porte-parole du maire Dave Bing, explique que ce jour là certains ont cru à tort qu’ils recevraient des espèces sur place.
« C’est totalement faux », précise-t-elle. « Il y a un circuit administratif ».

L’affluence a été si importante que les fonctionnaires de police de Detroit et les responsables des pompiers ont envisagé d’arrêter la distribution en raison du trop grand nombre de personnes.

Nous avons rencontré Kelley Turcotte, qui est plongeur dans un restaurant, près de l’extrémité de la file d’attente vers 10h30. Agé de 27 ans, il vient d’avoir un fils et ne peut faire face à ses factures.
« J’espère que le gouvernement verra ce qui se passe, et comprendra que la ville a besoin de beaucoup plus d’aide que celle qui lui est donnée », déclare-t-il.

Luis Irizarry, 35 ans, est venu de Flint en voiture, espérant profiter de l’occasion d’obtenir une aide. C’est seulement ensuite qu’il a découvert que seuls les habitants de Detroit pouvaient en bénéficier. Pour lui ce fut un choc de voir autant de gens dans le besoin.

Tony Johnson est venu à 5 heures du matin. M. Johnson n’a pas réussi à trouver d’emploi depuis trois ans.
« Si je pouvais gagner à la loterie, je ne serais pas ici », plaisante-t-il. Puis il poursuit : « il n’y a pas de tranquillité parce qu’il n’y a pas d’emplois. Tout le monde est à la recherche d’un extra, d’un coup de main. Ils ne me comptabilisent pas comme chômeur parce que je n’ai pas d’allocation. C’est comme si je n’existais même pas. Mais j’existe. Regardez autour de vous. Il y a des milliers ... des millions dans ce cas. »

Dan McNamara, qui dirige la section 344 des pompiers de Detroit, observe depuis sa fenêtre le Cobo Center.
« C’est tout à fait représentatif des difficultés de la classe moyenne en Amérique », juge-t-il. « Nous avons été trahis par le gouvernement, les agents immobiliers et ceux qui en ont profité. Le contrat a été rompu. »
Antigone
 

Re: Etats Unis d'Amerique

Messagede Nico37 » 17 Oct 2009, 16:13

Des universités publiques fragilisées par la crise

Face à la tourmente économique, les Etats fédérés réduisent leurs lignes budgétaires dans le domaine de l'enseignement supérieur impulsant ainsi un mouvement contraire à l'embellie de 2008 où les allocations avaient augmenté de 7.5% [1]. C'est le cas notamment de la Floride (coupe de 48 millions de dollars), du Kentucky (coupe de 50 millions de dollars) du Rhode Island (17.8 millions de dollars), du New Jersey (76 millions de dollars) et surtout de la Californie [2]. Or, les Universités publiques aux Etats-Unis dépendent à environ 35% du support des Etats (contre 1.9% pour les établissements privés) et sont donc obligées de prendre des mesures drastiques: augmentation des frais d'inscription [3], réduction des coûts variables...

Une forte proportion de la population étudiante est concernée par cette politique de rigueur puisque les universités publiques accueillent à elles seules environ 75% de ceux-ci.

Du patrimoine foncier au patrimoine financier... un besoin de soutien fédéral

Robert J. Birgeneau -le Chancellier de l'Université publique de Californie Berkeley- et Frank D. Yeary -le Vice-Chancellier de Berkeley- proposent dans un article ouvert du Washington Post de s'inspirer de l'initiative du Président Abraham Lincoln il y a 150 ans lorsqu'il avait signé le Morrill Land Grant Act qui donna un patrimoine foncier aux Etats de l'Union et dont les revenus générés ont permis par la suite de construire des universités compétitives. Ainsi, ils suggèrent au Président Obama d'imiter son prédécesseur mais en s'appuyant cette fois sur le patrimoine financier, c'est-à-dire en abondant les endowment funds des Universités publiques [4].

Ces idées semblent s'inscrire dans un courant d'idées pour un interventionnisme accru de l'Etat fédéral en faveur des universités publiques (voir aussi la brève en référence ci-dessous [5]). Cet appel du pied aura-t-il quelconque écho au Congrès ? Aujourd'hui les financements du gouvernement fédéral attribués aux universités représentent environ 11% de leurs sources totales dans le public et 13% dans le privé.

Par ailleurs, cette solution proposée -abondement des endowment funds- ne risquerait-elle pas d'affaiblir davantage les universités publiques en les exposant aux aléas des marchés financiers ?
- [1] Estelle Bouzat, "Face à une situation économique difficile, de nombreux états réduisent leurs budgets dédiés à l'enseignement supérieur"
http://www.bulletins-electroniques.com/ ... /53433.htm
-[2] Johan Delory "Rentré des classes dans le contexte de la crise, le cas de la Californie à la loupe"
http://www.bulletins-electroniques.com/ ... /60440.htm
-[3] Florence Barnier, Pascal Delisle "Les universités américaines dans la tourmente : l'accès à l'enseignement supérieur dans le contexte de la crise financière"
http://www.bulletins-electroniques.com/ ... 56733.htm- 4] Robert J. Birgeneau & Frank D. Yeary, the Washington post, Rescuing our public universities, 27 Septembre 2009
-[5] Johan Delory, "Retour aux co-financements obligatoires pour la NSF: vers une réduction du "laisser-faire" du marché universitaire américain ?"http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/60532.htm
http://www.bulletins-electroniques.com/ ... /60822.htm
Redacteur : Johan Delory, universites.vi@ambafrance-us.org


Les universites etats-uniennes en perte de vitesse selon le classement du Times Higher Education 2009

L'Europe premier acteur du classement

Selon le ranking du Times Higher Education paru le 8 Octobre 2009[1], le panorama universitaire mondial est loin d'être révolutionné, les seize premières places académiques demeurant occupées uniquement par des universités anglo-saxonnes. Néanmoins, on note un déclassement aux Etats-Unis de 4 universités sur 36, parallèlement à l'entrée de trois universités européennes (39 contre 36 en 2008) et asiatiques (16 contre 14 en 2008). Ainsi, l'Université californienne de Berkeley est rétrogradée à l'étonnamment basse 39ème position. En ce qui concerne la France, l'ENS Paris est au 28ème rang, l'Ecole polytechnique au 34ème et l'université Paris VI Pierre et Marie Curie au 117ème.

Un classement controversé

Certains experts relativisent la pertinence de ce classement dans la mesure où celui-ci repose à moitié sur des sondages de réputation contre seulement vingt-cinq pourcent pour le classement US News and World report [2] par exemple. Or d'après la Vice-Présidente de l'Institute for Higher Education Policy, Alisa F. Cunningham, les sondages de réputation ne sont pas contextualisés et "constituent la manière la moins fiable d'effectuer des comparaisons" [3]. L'article de présentation des résultats reléve que le classement prouve que la langue anglaise s'affirme encore plus comme la langue de la recherche : on pourrait retourner la remarque en disant que la langue anglaise s'affirme comme le véhicule de fabrication de tels classements. Quoi qu'il en soit, au-delà de toute critique et tentative de comparaison internationale, ce classement semble offrir un message important: la communauté académique et industrielle fait état d'une tendance nationale des universités américaines à la baisse relativement au reste du monde.

Dans l'attente du verdict de Shanghai

La présentation du fameux "classement de Shangaï" du 2 au 4 novembre prochain lors de la troisième conférence internationale du Center for World-Class Universities confirmera-t-elle ce déclin [4]? Rien n'est moins sûr étant donné le mode de calcul hautement différent qui privilégie l'aspect recherche -prix nobels, citations...- et la masse critique des universités.
- [1] classement du Times Higher Education :http://www.timeshighereducation.co.uk/Rankings2009-Top200.html
- [3] Scott Jaschik, US decline or a flawed measure ?, 8 Octobre 2009
- [4] Third International Conference on World Class Universities :http://gse.sjtu.edu.cn/WCU/wcu-3.htm
- classement de Shangaï: http://www.arwu.org/
- classement national par programmes des Universités américaines US News and World report http://www.usnews.com/sections/rankings
- [2] US News and World Report,http://colleges.usnews.rankingsandreviews.com/best-colleges
- The Washington Monthly College Rankings (Washington Monthly),http://www.washingtonmonthly.com/features/2006/0609.collegechart.html
- The Top American Research Universities (The Center for Measuring the Performance of American Universities), http://mup.asu.edu/
- The Top 100 Global Universities (Newsweek Inc.) :http://www.msnbc.msn.com/id/14321230/print/1/displaymode/1098/
- The Princeton Review - 2008 Best 366 Colleges Rankings :http://www.princetonreview.com/college-rankings.aspx
http://www.bulletins-electroniques.com/ ... /60823.htm

Redacteur : Johan Delory, universites.vi@ambafrance-us.org
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Re: Etats Unis d'Amerique

Messagede Antigone » 20 Nov 2009, 18:30

Prison Planet - 17 nov. 2009
pour les anglophones: http://www.prisonplanet.com/u-s-militar ... -city.html

USA: troupes militaires dans les villes US, Opération Psy-Ops?

Un ancien Colonel des Forces Spéciales Américaines a déclaré que la violence touchant les villes est un « laboratoire » (test grandeur nature), alors que le Washington Post préconise l'exécution de ces opérations dans tout le pays. Les militaires Américains aident la Police en Californie à mener des opérations de « contre-insurrection » en répression aux violences liées aux gangs dans la ville de Salinas, une relation parmi les hauts fonctionnaires a admis une poussée des limites de la constitution, avec les opérations militaires menées à la frontière des Etats-Unis, mais que cela devrait s’étendre à tout le pays.

« Depuis Février, des combattants vétérans d'Irak et d'Afghanistan conseillent la police de Salinas sur la stratégie de contre-insurrection, apportant les leçons tirées du champ de bataille dans les rues moyennes d’une ville américaine, » a rapporté le Washington Post. /14/AR2009111400915.html?wprss=rss_nation
« C'est une montée subite, » a dit le (Maire) Donohue, qui a sollicité l'aide de l'Ecole Universitaire Supérieure Navale d'Elite.
« Quand les gens en ont entendu parler, ils ont pensé que nous allions envoyer les Navy Seals dans Salinas. » Le chef du programme, ancien Officier de carrière des Forces Spéciales, le Colonel Hy Rothstein, qui supervise les opérations de contre-insurrection en Colombie et en Amérique Centrale, a décrit le programme comme un « laboratoire ».

L'article du Washington Post suggère que les membres de son équipe sont des vétérans à la retraite, mais il a pourtant admis plus tard que ses hommes sont « pour la plupart des officiers de la Naval s’occupant entre 2 déploiements, » ce qui signifie qu'ils sont en service actif, et non pas à la retraite. Une autre preuve de cette nouvelle politique est l’affirmation que le programme ne viole pas la constitution, en engageant l’armée dans les opérations de police domestique, car l'équipe de Rothstein aident sur la base du « volontariat ».

Ceci est complètement contredit dans le deuxième paragraphe de l'article ou le Maire, Dennis Donohue, « a affirmé sa décision de chercher de l'aide auprès d’une source improbable : l’Armée Américaine, », impliquant que le programme n'est pas volontaire du tout, le Maire de la ville est à l’origine de la participation de l’Armée. À la fin de l'article, une version du programme répandue à tout le pays est même préconisée.

Rothstein explique comment son équipe se sert des méthodes employées contre les insurgés en Irak et en Afghanistan pour réaliser leur mission à Salinas, utilisant un logiciel militaire qui « trace les crimes et relie les suspects et leurs associés selon des critères sociaux, géographiques et familiaux ». Rothstein a également admis comment une partie du programme utilise les tactiques militaires « psy-ops » (opération psychologique) pour empêcher les gens d’entendre des « messages négatifs, » suggérant le contrôle des médias locaux.

L'article du Washington Post s’applique vraiment à vouloir dépeindre la ville comme étant assiégée par de dangereux membres de gang hispaniques, afin d'essayer de justifier la participation de l’Armée. À aucun moment, il n’est mentionné que si la police était assez dure pour s’occuper elle-même des vrais criminels, au lieu de nourrir les gros porcs que sont les contribuables américains respectueux de la loi, le besoin de la participation de l'Armée n’aurait jamais été nécessaire.

Combien d'histoires lisez-vous chaque semaine concernant des femmes, des personnes en fauteuil roulant, des personnes ayant des problèmes mentaux et d’autres proies faciles, se faire taser par la police comme si c’était des membres de gang ou des trafiquants de drogue ?
Peut-être que si la police se concentraient sur la poursuite des gangsters plutôt que de se faire les dents sur les gros, sourds-muets et heureux Américains moyens, alors des villes comme Salinas ne seraient remplis de raclures et de gangsters.

La partie cruciale de l'article du Washington Post est juste à la fin, quand ils indiquent que l’expérience d’utiliser l’Armée Américaine dans les opérations de police dans le pays, sera généralisé à toute la nation dans ce contexte.
« Les 1000 milliards de dollars investis jusqu'ici en Irak et en Afghanistan pourraient payer dans les rues américaines, » affirme l'article, avant de citer Léonard A. Ferrari, Principal à l’Ecole Universitaire Supérieure Navale, qui a indiqué, « l'idée n’était pas simplement d’appliquer cela à Salinas, mais plutôt comme modèle pour toute la nation ? »

Pourquoi un des plus grands journaux en Amérique, appartenant aux Bilderbergs, pousserait à l'utilisation répandue dans tout le pays d’unités militaires actives Américaines pour faire le travail de police, spécifiquement pour combattre une « contre-insurrection » parmi les citoyens des États-Unis ?
Est-ce un nouveau pas dans la préparation pour la loi martiale en réponse aux mouvements sociaux, aux émeutes raciales, et même à une future guerre civile ?
Ou est-ce simplement une convergence progressive entre la police et l’Armée, dans une République Bananière qui bat de l’aile et qui commence à décliner en un État en crise dirigé par une dictature militaire ?
Paul Joseph Watson
Antigone
 

Re: Etats Unis d'Amerique

Messagede Antigone » 02 Déc 2009, 17:40

world Socialist Web Site (IVe Int.) - 02 dec. 2009

Utilisation record de coupons alimentaires - Les États-Unis qui ont faim

Un article, paru dans l’édition de dimanche du New York Times, décrit l’explosion du recours aux coupons alimentaires et trace un portrait bien différent des Etats-Unis à la fin de l’année 2009 que celui que présentent les promesses complaisantes de « reprise » économique de Wall Street et de l’administration Obama.

Le Times a mené une enquête statistique sur l’utilisation de coupons alimentaires par comté dans le but d’établir un portrait social plus détaillé des 36 millions de personnes qui bénéficient actuellement des coupons alimentaires. « On retrouve parmi ces gens des mères monoparentales et des couples mariés, des nouveaux chômeurs et des pauvres, des bénéficiaires de longue date de l’aide sociale et des ouvriers dont le garde-manger a été vidé par une réduction du nombre d’heures de travail ou du salaire », souligne l’article.

Parmi les statistiques les plus significatives :

Dans 239 comtés, plus d’un quart de la population reçoit des coupons alimentaires.
Dans plus de 750 comtés, au moins un Afro-américain sur trois reçoit des coupons alimentaires.
Dans plus de 800 comtés, plus du tiers de tous les enfants dépendent des coupons alimentaires.
Dans 62 comtés, le nombre de gens ayant recours aux coupons alimentaires a doublé au cours des deux dernières années.
Dans 205 comtés, le nombre de personnes dépendant des coupons alimentaires a augmenté de deux tiers.
La dispersion géographique du besoin grandissant de nourriture est stupéfiante. Des régions traditionnellement pauvres, comme les Appalaches rurales ou les ghettos des quartiers urbains déshérités, jusqu’aux banlieues, ce manque s’est répandu dans les Etats du sud et de l’ouest dans les deux dernières décennies. La carte affichant les comtés où le recours aux coupons alimentaires croît le plus rapidement comprend les riches banlieues d’Atlanta, la majeure partie de la Floride, la majorité du Wisconsin, de l’ouest et du nord de l’Ohio, ainsi que la plus grande partie de l’ouest montagneux, dont de larges bandes du Nevada, de l’Utah, de l’Arizona, du Wyoming, du Colorado et de l’Idaho.

Bien que le chômage soit la principale raison de l’augmentation de l’utilisation des coupons alimentaires, la cause économique immédiate varie énormément, que ce soit l’effondrement de la bulle immobilière dans les Etats du sud-ouest et en Floride, l’effondrement de l’industrie automobile dans la région des Grands Lacs ou la vague de licenciements dans la fonction publique américaine alors que s’aggrave la récession.

Le Times a noté l’impact sur les banlieues riches, longtemps dominées par le Parti républicain, où l’utilisation des coupons alimentaires a plus que doublé depuis le début officiel de la récession en décembre 2007, comme Orange County en Californie et Forsyth County en Géorgie. L’utilisation des coupons alimentaires a crû plus lentement, en termes de pourcentage, dans des villes comme Détroit, Saint-Louis et la Nouvelle-Orléans, mais seulement parce qu’une bonne partie de leur population vivait déjà dans la pauvreté et recevait de l’aide alimentaire lorsque la récession a commencé.

Tous ces chiffres sous-estiment considérablement le niveau de destitution sociale. Environ 18 millions de personnes éligibles aux coupons alimentaires ne les reçoivent pas, en partie en raison de barrières institutionnelles comme des services de proximité inadéquats, particulièrement pour les communautés immigrantes — l’Etat de la Californie rejoint environ la moitié de ceux qui sont éligibles — et en partie en raison de la stigmatisation sociale reliée au fait de recevoir de l’aide de l’Etat, spécialement dans des zones banlieusardes où la pauvreté a été un évènement soudain et récent.

Selon une étude réalisée par Thomas A. Hirschl de l’université Cornell et Mark R. Rank de l’université Washington à Saint-Louis, la moitié des enfants aux Etats-Unis vont dépendre des coupons alimentaires à un certain moment durant leur enfance. Le chiffre grimpe à 90 pour cent pour les enfants noirs. L’étude a été publiée ce mois-ci dans Archives of Pediatrics and Adolescent Medicine.

Vu qu’elle est basée sur une analyse de 29 années de données, cette dernière étude donne un portrait des niveaux de besoins sociaux pendant une période où le taux de chômage gravitait bien en dessous de la marque de 10,2 pour cent atteinte le mois dernier. Une période prolongée de chômage à plus de 10 pour cent — maintenant largement anticipée par la grande entreprise et les économistes du gouvernement — rendra de plus en plus d’enfants dépendant de l’aide fédérale pour satisfaire leurs besoins nutritionnels élémentaires.

Les résultats de ces deux études viennent confirmer les conclusions de l’enquête du département américain de l’Agriculture rendue publique le 16 novembre et qui a déterminé que 49 millions d’Américains, incluant 17 millions d’enfants, manquaient parfois de nourriture en 2008. La vaste majorité des 17 millions de familles qui luttent pour se nourrir suffisamment avaient au moins une personne en emploi dans le ménage, mais avec un salaire trop faible pour assurer les besoins de base. Le niveau d’insécurité alimentaire était à son plus haut depuis que le département a commencé à cumuler les données en 1995.

Ces données montrent que la réalité sociale que connaissent les travailleurs américains est la plus sombre depuis la Grande Dépression. Quelque 30 millions de personnes sont sans emploi ou n’ont qu’un emploi partiel. Près de 50 millions n’ont pas d’assurance-maladie. Près de 50 millions ont de la difficulté à nourrir leur famille ou se nourrir eux-mêmes. Quelque 40 millions vivent sous le seuil de pauvreté officiel et ce nombre atteindrait 80 millions si un budget familial réaliste servait d’étalon de mesure.

Ce sont les jeunes qui connaissent les plus grandes difficultés. Selon un rapport du Pew Research Center de la semaine dernière, 10 pour cent des adultes de moins de 35 ans sont retournés habiter chez leurs parents à cause de la récession. Plus de la moitié des hommes entre 18 et 24 ans vivent toujours chez leurs parents. La proportion est de 48 pour cent pour les jeunes femmes.

Ces chiffres sont une condamnation du capitalisme américain et de son sabotage criminel des forces productives de la société. Comment est-il possible qu’il soit si difficile pour des dizaines de millions de personnes de se nourrir ou nourrir leur famille dans un pays où l’agriculture est tellement productive qu’elle peut littéralement nourrir la Terre entière ? S’il en est ainsi, c’est parce que la production et la distribution sont organisés pour maximiser le profit individuel et que nourrir les enfants qui ont faim rapporte beaucoup moins aux élites dirigeantes que la spéculation sur les marchés financiers.

Ces chiffres sont aussi une condamnation des représentants de la grande entreprise de l’administration Obama, du Parti démocrate et du Parti républicain. Il semble que la faim, tout comme le chômage d’ailleurs, ne soit considérée par Obama que comme un « indicateur retardataire », un phénomène que l’Américain ordinaire doit supporter et subir, mais pas une crise, même pas un motif pour lever le petit doigt.

Après avoir détourné des milliers de milliards de dollars vers le système financier, dans le but de permettre le retour à la profitabilité et aux bonus dans les dizaines de millions pour Wall Street et après avoir décidé d’intensifier la guerre en Afghanistan au coût non divulgué de dizaines de milliards, Obama déclare aujourd’hui que sa principale priorité au pays est la réduction du déficit. Après que Wall Street et la guerre aient obtenu tout l’argent dont ils avaient besoin, il ne reste que peu, et même rien, pour satisfaire aux besoins des enfants qui ont faim, ou de leurs parents.

Patrick Martin

(Article original anglais paru le 30 novembre 2009)
Antigone
 

Re: Etats Unis d'Amerique

Messagede Antigone » 26 Déc 2009, 11:42

After Downing Street - 20 dec 2009

Stupéfiant discours d'un vétéran de la guerre d'Irak, Mike Pryzner




Mais je peux seulement me sentir honteux. Le racisme ne peut plus maintenant masquer pour plus longtemps la réalité de l'occupation. Ce sont des personnes, ce sont des êtres humains, dès lors je me couvre de culpabilité, je peux voir qu'un un homme agé ne peux marcher et que nous le traînons sur un brancard pour que la police irakienne le transporte. Je me sens coupable chaque fois que je vois une mère avec ses enfants qui éclate en sanglot hystériquement, criant que nous sommes pire que Saddam tandis que nous l'obligeons a sortir de sa maison. Je me sens coupable chaque fois que je vois une petite fille que je saisis par le bras et traîne juscqu'a la rue. Ils nous disent que nous luttons contre des terroristes, le vrai terroriste c'est moi et le vrai terrorisme c'est cette occupation.

Le racisme parmi les militaires a été durant longtemps un outil pour justifier la destruction et l'occupation d'autres pays. Durant très longtemps il a été utilisé pour justifier les massacres, la subjugation et la torture d'autres personnes. Le racisme est une arme vitale employée par ce gouvernement, c'est une arme plus importante qu'un fusil, un tank, un bombardier ou un navire de guerre, c'est plus destructeur qu'un projectille d'artillerie, qu'une bombe casse bunker, qu'un misile tomahawk. Tandis que ces armes sont fabriquée et sont la propriété de ce gouvernement, elles sont inoffensives tant qu'il y a des personnes qui refuse de les utiliser.

C'est pour cela qu'ils nous envoient à la guerre, non pas pour presser la gachette, non pas pour tirer une salve de mortier, non pas pas pour combattre dans cette guerre, ils veulent seulement vendre la guerre. Ils ont besoins d'un public disposé a envoyer et mettre ses soldat en péril, ils ont besoin de soldats disposé a tuer et à être tués sans poser de questions.

Ils peuvent gaspiller des millions dans une seule bombe mais cette bombe se convertie seulement en arme quand les rangs militaires sont disposés à suivre les ordres pour l'utiliser. Ils peuvent envoyer le dernier soldat dans n'importe quelle partie du monde, mais il ne peut y avoir de guerre que si les soldats sont diposé a combattre. Et la classe dominante, les milliardaires qui obtiennent des bénéfices de la souffrance humaine se préoccupent seulement d'étendre leurs richesses en contrôlant l'économie mondiale comprennent que leur pouvoir repose seulement en son habileté pour convaincre que la guerre, l'oppression et l'exploitation est pour notre intérêt.

Ils comprennent que leur richesse dépend de leur habileté a convaincre la classe ouvrière de mourrir pour contrôler le marché d'autres pays. Et nous convaincre de tuer ou mourrir se base dans son habilité de nous faire penser que d'une quelconque forme nous sommes supérieurs.

Soldats, marins, marines, aviateurs, nous n'avons rien a gagner avec cette occupation. La grande majorité des personnes vivant aux etats-Unis n'ont rien a gagner avec cette occupation. De fait non seulement nous n'avons rien a gagner mais nous souffrons plus, a cause de cela nous perdons des membres et donnons notre vie de manière traumatisante. Nos familles doivent comtempler les cerceuils recouvert de drapeaux descendus sous terre. Des millions de personnes de ce pays sans assistance médicale, sans travail, sans accès à l'éducation doivent regarder ce gouvernement gaspiller 450 millions de dollars par jour dans cette occupation. Les travailleurs et pauvres de ce pays sont envoyés pour tuer des travailleurs et pauvres d'autres pays pour convertir les riches en plus riches encore. Sans le racisme les soldats se rendraient compte qu'ils ont plus en commun avec le peuple irakien que ce qu'ils ont en commun avec les milliardaire qui nous envoient à la guerre.

J'ai jeté des familles entières à la rue en Irak seulement pour revenir à la maison me retrouver avec des familles jetées à la rue dans ce pays avec cette tragique et inutile crise hypothécaire.

Nous devons nous réveiller et prendre en compter que nos véritables énnemis ne se trouve pas dans un pays lointain et ne sont pas des personnes dont nous ne connaissons pas le nom, ni des cultures que nous ne comprenons pas. L'ennemi ce sont des personnes que nous connaissons très bien, des personnes que nous pouvons identifier, l'ennemis est un système qui déclare la guerre quand c'est rentable, l'ennemi ce sont les chefs de l'éxécutif qui nous renvoient de nos postes de travail quand c'est rentable, ce sont les compagnies d'assurances qui nous refusent l'assistance quand ce n'est pas rentable, ce sont les banques qui nous exproprient de nos foyer quand c'est rentable, notre ennemis n'est pas a 5000 kilomètres de distance, il est juste ici à la maison. Si nous nous organisons et luttons avec nos soeurs et frêres nous pouvons arrêter cette guerre, nous pouvons arrêter ce gouvernement et pouvons créer un monde meilleur.
Antigone
 

Re: Etats Unis d'Amerique

Messagede Nico37 » 13 Fév 2010, 19:52

Une enseignante américaine tue trois personnes

13/02/2010 | Mise à jour : 09:26

Après avoir appris qu'elle ne serait pas titularisée, cette femme a ouvert le feu vendredi dans l'université de l'Alabama.

Les établissements scolaires américains sont frappés par un nouveau drame. Vendredi, une enseignante a ouvert le feu dans l'université de l'Alabama à Huntsville, tuant trois personnes et en blessant trois autres. Cette femme, Amy Bishop, a été interpellée et inculpée de meurtre. Elle risque la peine de mort. Son mari aurait également été arrêté par la police et soumis à un interrogatoire.

Selon la chaîne de télévision locale WAFF, qui se réfère à un responsable de la police, l'auteur de la fusillade a commencé à tirer peu après avoir appris, lors d'une réunion dans le département de biologie, qu'elle n'obtiendrait pas sa titularisation. Neurobiologiste de Harvard, jugée «instable émotionnellement» par le mari d'une des victimes, elle avait rejoint l'université d'Alabama en 2003. Les trois personnes tuées dans la fusillade étaient des employés de l'université. Il s'agit du président du département, Gopi Podila, ainsi que deux professeurs, Maria Davis et Adriel Johnson.

L'université d'Alabama compte environ 7.500 étudiants. Elle est réputée pour son département scientifique qui travaille en étroite collaboration avec un programme de la NASA. Il s'agit du deuxième incident avec armes à feu sur un campus de la région en une semaine. Vendredi dernier, un garçon de 14 ans a été tué dans une école de la ville de Madison, semble-t-il par un autre élève. La fusillade la plus meurtrière de l'histoire du pays s'est déroulée dans une université de Virginie, lorsque, le 16 avril 2007, un étudiant avait tué 32 personnes sur le campus de Virginia Tech avant de se donner la mort.
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Re: Etats Unis d'Amerique

Messagede vdc » 17 Fév 2010, 20:20

De l’école à la prison, un cycle infernal sur bugbrother.blog.lemonde.fr.
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Re: Etats Unis d'Amerique

Messagede Antigone » 28 Fév 2010, 14:41

Le soir (Belgique) - 28 fev 2010

Obama reconduit le Patriot Act

AP - Le président Barack Obama a reconduit pour un an samedi plusieurs dispositions du Patriot Act, la principale loi anti-terrorisme aux Etats-Unis. Ce texte controversé permettant une surveillance très large des Américains avait été adopté dans les semaines suivant les attentats du 11 septembre 2001.

Les mesures prorogées autorisent des écoutes téléphoniques sur plusieurs postes et la saisie d’enregistrements, de documents, ainsi que de propriétés sous réserve d’obtenir un mandat judiciaire, et la surveillance de ce qu’on appelle un «loup solitaire», c’est-à-dire un ressortissant étranger soupçonné d’activité terroriste sans appartenir à une organisation reconnue.

La Chambre des représentants a voté la reconduction de ces mesures jeudi par 315 voix contre 97. Le Sénat a également donné son feu vert sans que la majorité démocrate réussisse à faire passer des amendements limitant les pouvoirs des agences de la sécurité nationale.
Antigone
 

Re: Etats Unis d'Amerique

Messagede Nico37 » 21 Mar 2010, 16:10

Echanges et mouvements - 19 mars 2010

Crise en Californie : Tout ce que touche le capitalisme devient toxiquee (1)

« Je serais très content si vous pouviez me trouver quoi que ce soit de bon (substantiel) relatif aux conditions économiques en Californie …. Pour moi, la Californie est très importante car nulle part ailleurs, le bouleversement dû à la concentration capitaliste ne s’est installé à une telle vitesse et de façon aussi cynique. »
Lettre de Karl Marx à Friedrich Sorge, 1880

La concentration capitaliste qu’observait Marx en 1880 s’est poursuivie jusqu’à aujourd’hui avec une telle rapidité que les conditions économiques en Californie ont mûri au point d’en être devenues toxiques. Tandis qu’il pollue autant l’environnement rural que l’espace urbanisé, le capital a atteint un niveau de productivité et une capacité à accroître la production de marchandises encore jamais imaginés. Cette surcapacité est en contradiction flagrante avec son incapacité croissante à satisfaire les besoins humains ; l’incapacité du capital à accumuler de la valeur rend superflus des secteurs entiers de la classe ouvrière. C’est dans la vallée centrale de Californie que ces conditions sont devenues les plus dangereuses ; des maisons inoccupées côtoient la misère sordide des nouveaux sans-abris qui se réfugient dans des villages de tentes (Tent Cities) (2) et des bidonvilles déjà surpeuplés et qui prolifèrent. Ce bouleversement révèle les mystifications du capitalisme et en montre sa réalité, comme on le voit avec les chiffres du tableau suivant pour l’ensemble des Etats-Unis :

Les saisies aux Etats-Unis

Nouvelles expulsions : 6 600 par jour Une expulsion toutes les 13 secondes (3)
Nombre de logements inoccupés : 19 000 000 (4)
Nombre de personnes sans logement : 3 500 000 (y compris 1 350 000 enfants) (5)
Ainsi le calcul est simple : Il y a au moins cinq logement vides par personne sans domicile !

Les Etats-Unis, un bidonville

Ces relations sociales toxiques ont montré leur totale irrationalité en mai 2009, quand les banques ont détruit au bulldozer les toutes nouvelles maisons McMansion (6) invendues, situées dans des « exurbs » (7) du Sud de la Californie. Dans tous les Etats-Unis, les gens envoyés dans les foyers n’y trouvent plus de place, car ces abris sont déjà remplis au-delà de leur capacité ; à Sacramento, capitale de Californie, le foyer de St. John, destiné aux femmes et aux enfants, tourne avec 350 personnes par nuit (8). Sacramento est devenue mondialement connue, quand sa « Tent City » a fait le tour du monde des médias. Lorsque le gouverneur de Californie, Arnold Schwarzenegger, et le maire de Sacramento prirent la décision d’expulser « Tent City », le magistrat justifia cette opération en affirmant : « Ils ne peuvent pas rester ici, cette terre est toxique (9). » Bien que les Tent Cities existent partout aux Etats-Unis, c’est en Californie qu’il en est apparu le plus.

La vallée centrale de Californie : au cœur de la région toxique, le long de l’autoroute 99

« Ainsi, malgré toutes les vantardises sur l’industrie principale de cet Etat [l’agriculture], les milliards de dollars qu’elle apporte à l’économie et les miracles qu’elle a accompli dans la production et l’innovation technique, l’agriculture de Californie est en train de disparaître, car la valeur croissante de son sol provient des ventes de terrains constructibles ou de l’immobilier plus que du coton, du bétail ou des amandes. » Gray Brechin,Farewell, Promised Land (10)

Voyage toxique

La Vallée centrale de Californie s’étend sur 720 km de long et 80 km de large. Elle est située entre les montagnes de la Sierra Nevada et de Coast Range. Les deux principaux cours d’eau sont les fleuves Sacramento et San Joaquin, traversant l’un le nord et l’autre le sud et donnant leur nom aux deux parties de la vallée ; ils se rejoignent en un immense delta qui se jette dans la baie de San Francisco. C’est la région agricole la plus productive du monde. C’est aussi la région où, depuis les années 1970, un des sols les plus fertiles de la planète a été recouvert par le développement de zones pavillonnaires et de lotissements néo-ruraux. La vallée connaît probablement le taux de saisies de maisons le plus élevé du monde ; certains endroits ont enregistré les plus bas salaires de l’histoire des Etats-Unis et les taux de chômage les plus élevés. L’air de la ville d’Arvin, dans l’extrême sud de la Vallée, est le plus pollué des Etats-Unis (14).

L’autoroute 99 parcourt du nord au sud le cœur de la vallée. Sacramento est la plaque tournante entre les moitiés nord et sud de la Vallée. Elle est entourée d’une banlieue tentaculaire qui a remplacé la terre agricole. Quand on voyage le long de cette autoroute, c’est une longue suite de constructions : galeries marchandes ; concessionnaires automobiles ; boutiques vendant du matériel de construction, des tracteurs, des bulldozers, des tractopelles... ; marchands de bateaux de plaisance ; interminables rangées de caravanes ; emplacements de bureaux ; panneaux ; et ponts enjambant des rivières et certaines parties du delta. La grande ville suivante est Stockton, un port en eau profonde qui relie les principales rivières au delta, à la baie, et au commerce transPacifique ; c’est un port important. Elle a été récemment qualifiée du titre peu glorieux de « ville la plus misérable des Etats-Unis » par le magazine Forbes.

En continuant vers le sud, c’est encore et toujours cette même culture américaine de la consommation : des galeries avec des parkings immenses ; des églises et même un immense lycée chrétien dans la ville de Ripon ; des voies de chemin de fer et des gares de triage le long de l’autoroute 99 ; d’immenses silos à grains et des constructions pour acheminer les produits agricoles, la plupart abandonnés.

Modesto, la grande ville suivante, est connue pour être la première ville des Etats-Unis pour le vol des voitures et la cinquième dans la liste des villes les plus pauvres, établie par Forbes. Elle est entourée de terrains fertiles qui furent construits pendant le boom immobilier pour fournir de nouveaux logements à des banlieusards venant d’aussi loin que Sacramento ou Fresno, et même à des gens prêts à faire plus de deux heures de voiture pour aller dans la Baie de San Francisco et autant pour en revenir.

Merced est la deuxième dans la liste des villes des Etats-Unis connaissant les plus forts taux de chômage, avec 20,4 % (15). On y voit, le long de l’autoroute 99, les mêmes chaînes de magasins que partout ailleurs aux Etats-Unis. Et, juste à côté, l’agriculture industrielle : des champs, des vergers, des hangars à bétail le long de l’autoroute ainsi que des marchands de machines agricoles, de tracteurs, et de fourgons à bestiaux. Un grand nombre de canaux d’irrigation amènent l’eau du Nord humide vers le Sud très sec de la Vallée. Beaucoup de ces infrastructures industrielles sont en train de rouiller et sont abandonnées, il y a beaucoup d’usines avec d’énormes panneaux « A vendre ».

Puis voici Fresno, la cinquième ville de Californie avec 500 000 habitants. C’est la plaque tournante de la partie sud de la vallée et elle semble toujours baigner dans un brouillard brunâtre, surtout pendant les mois d’été où la chaleur est étouffante. C’est la « capitale de l’asthme de la Californie », cette affection touchant un enfant sur trois (16). C’est aussi le comté agricole le plus productif et le plus rentable de tous les Etats-Unis.

Il y avait là aussi, en ville, trois grandes « Tent Cities » (17) ainsi que d’autres campements plus petits. La première « Tent City », située sur un terrain de la société ferroviaire Union Pacific, fut expulsée en juillet 2009. Ce lieu était littéralement toxique : on y a découvert des eaux de vidange suintant par des trous dans le sol au cours de l’été 2008, car il avait sans doute servi pour réparer des voitures. Une autre fut surnommée « New Jack City » après la sortie du film dans les années 1990 (18) sur les gangs de la drogue, car deux meurtres y avaient déjà été commis. La troisième comptait beaucoup d’abris fabriqués avec du bois de récupération. On l’appelle aussi « Taco Flats » ou « Little Tijuana », car la plupart des occupants sont des Latinos qui viennent là pour chercher du travail dans l’agriculture. La sécheresse, qui a duré trois ans, a entraîné une forte diminution des surfaces cultivées et a donc réduit l’offre de travail.

La mécanisation de plus en plus poussée de l’agriculture et l’utilisation des OGM permettent d’augmenter les rendements en utilisant moins de travailleurs. Le travail agricole a toujours été saisonnier et instable. En général, 92 % des travailleurs agricoles sont des migrants ; cela remonte à la ruée vers l’or de 1849. A cette époque des travailleurs chinois, les coolies, étaient amenés aux Etats-Unis pour la construction des voies de chemin de fer. Une fois que le transcontinental fut terminé, en 1869, beaucoup d’entre eux furent employés dans les mines jusqu’à ce que le racisme et la diminution des rendements les fassent partir. Certains travaillèrent dans les champs jusqu’à ce que les pogroms anti-chinois, qui commencèrent vers la fin des années 1870, les chassent vers les villes (19).

Les fermiers se tournèrent alors vers les immigrés japonais, sikhs, philippins, arméniens, italiens et portugais ; plus tard ils employèrent des « Okies » et « Arkies » (on appelait ainsi des Blancs nés aux Etats-Unis, anciens fermiers ou métayers venant d’Oklahoma et d’Arkansas, et même du Missouri et du Texas), réfugiés du Dust Bowl (20) pendant la Grande Dépression. Des Mexicains furent amenés avec le programme Bracero en 1942 et ils forment la majorité des travailleurs d’aujourd’hui, avec les immigrés d’Amérique centrale.

One Big Union

C’est à Fresno que s’est déroulée la lutte victorieuse des IWW (autrement appelés wobblies) (21) pour la liberté de parole, qui a duré six mois en 1910-1911. Plusieurs centaines de wobblies et travailleurs migrants vinrent de toute la côte ouest pour soutenir la revendication du droit à se réunir dans la rue et à prendre la parole du haut de leurs « soapbox » (boîte à savon sur laquelle se juchaient les orateurs IWW).

A cette époque, Fresno se qualifiait elle-même de « capitale mondiale du raisin » et à la fin de chaque été, 5 000 travailleurs japonais et 3 000 hobos (22) y arrivaient pour les vendanges. Un peu comme dans les « Tent Cities » d’aujourd’hui, les travailleurs campaient en ville et cherchaient à s’embaucher au « marché aux esclaves ». Les Japonais étaient souvent très unis et prêts à faire grève pour de meilleurs salaires et de meilleures conditions [de travail et de logement]. Sachant que les IWW essayaient d’organiser les travailleurs quelles que soient leur race, nationalité ou origine ethnique, les élites locales étaient terrifiées à l’idée que les Japonais puissent rejoindre les Wobblies. Pour empêcher la liberté de parole, il y avait un harcèlement violent et des arrestations en masse d’orateurs de « soapboxes » des IWW, souvent avec l’aide de milices.

Au tribunal, les Wobblies saisissaient toutes les occasions pour s’exprimer le plus possible dans les procès politiques, pour faire de la propagande pour la lutte de classe. Leur lutte pour la liberté de parole fut victorieuse et conduisit les responsables politiques de Fresno et les propriétaires terriens à se montrer plus tolérants envers les tentatives de l’AFL, le syndicat conservateur, pour organiser les ouvriers agricoles.

La plus grande bagarre avec l’IWW eut lieu en 1913, dans la vallée de Sacramento, dans la région de culture du houblon. Le Durst Ranch, à Wheatland, publia dans tous les journaux de Californie une offre d’embauche de 2 700 ouvriers, alors qu’il n’en avait besoin que de 1 500. Il voulait ainsi créer un surplus de main-d’œuvre pour baisser les salaires. 2 800 ouvriers de 27 origines ethniques différentes, parlant 24 langues, se présentèrent. Il faisait extrêmement chaud, il n’y avait pas d’eau potable et il y avait seulement neuf toilettes extérieures. Les gens devaient dormir dehors s’ils ne voulaient pas payer une tente à Durst ; sans eau potable, la seule possibilité était d’acheter 5 cents une limonade au cousin de Durst. Les boutiques de la ville n’avaient pas le droit de vendre sur l’exploitation, obligeant les gens à acheter à la propre boutique de Durst. Comme il n’y avait ni ramassage des ordures, ni aucune hygiène, beaucoup de gens tombaient malades. Durst retenait 10 % sur la paye jusqu’à la fin de la récolte, espérant que ces conditions dégueulasses entraîneraient beaucoup de départs sans que les gens touchent leur salaire complet.

Environ une centaine d’hommes avaient l’expérience des IWW ; ils convoquèrent rapidement un meeting qui mit davantage l’accent sur les mauvaises conditions de vie que sur les salaires. Lorsque 2 000 personnes se rassemblèrent pour écouter les organisateurs IWW, le meeting fut dispersé par le shérif. Dans l’émeute qui suivit. quatre personnes furent tuées, deux ouvriers et deux hommes du shérif. La plupart des ouvriers quittèrent Durst Ranch et se dispersèrent. Une chasse aux sorcières fut engagée contre les Wobblies, accusés d’inciter à l’émeute, et on terrorisa les militants dans toute la Californie. Une enquête de l’Etat sur les conditions misérables du ranch eut pour conséquence de nouvelles lois imposant des améliorations des conditions de vie des ouvriers agricoles.

Le mouvement mené par Cesar Chavez à Delano, en 1965, pour organiser les ouvriers agricoles, donna naissance à l’UFW (United Farm Workers) et montra que cinquante ans après, les conditions des ouvriers de la Vallée n’avaient pas changé. Le maintien d’une « armée de réserve » utilisait le racisme pour entretenir division et faiblesse chez les ouvriers, entraînait des salaires faibles et les conditions des années 1960 n’étaient pas très différentes de celles qui avaient provoqué la révolte de Wheatland en 1913. Et elles sont presque les mêmes aujourd’hui.

La bulle immobilière dans les « exurbs »

L’emploi agricole a toujours été saisonnier, donc la croissance de la construction immobilière dans la Vallée centrale depuis trente ans a permis aux ouvriers d’avoir une maison en dur. Le boom immobilier suivit de près la bulle Internet de 2001, les besoins en main-d’œuvre augmentèrent, jusqu’à ce que la bulle immobilière éclate à son tour en 2007. En même temps que la diminution de l’emploi dans la construction, la sécheresse, la poursuite de la mécanisation et de la concentration dans l’agriculture ont entraîné encore plus de chômage. Il y a tout simplement moins de fermes, chacune étant plus grande et plus productive. Ce processus de concentration capitaliste croissante, dans une région qui était déjà la première des Etats-Unis pour l’industrialisation de l’agriculture,renforce le processus de remplacement des gens par des machines, de travail vivant par du « travail mort ».

Pour améliorer la production agricole sur une telle échelle, il fallait construire un vaste réseau d’acheminement et de stockage de l’eau, ce qui fut fait en deux étapes. Avant le projet de 1937 du gouvernement fédéral pour la Vallée centrale, il n’y avait pas assez d’eau dans la vallée San Joaquin pour faire pousser des légumes, des fruits ou des amandes. Il fallait construire tout un système d’irrigation : des canaux, des barrages, des réservoirs et des pompes pour amener l’eau depuis le niveau de la mer jusqu’à 150 mètres d’altitude dans le sud aride. En 1961, le State Water Project étendit ce système pour amener l’eau encore plus au sud, au delà de la Vallée, en Californie du Sud, créant ainsi le plus grand réseau d’irrigation du monde.

Le développement de la Californie a toujours été fondé sur l’idéologie d’une croissance sans fin et de la valeur immobilière du sol. Dès le début des années 1980, des lois dérégulèrent la distribution de l’eau ; les technocrates des compagnies des eaux furent moins liés à l’agriculture et davantage aux promoteurs. Les électeurs des banlieues approuvèrent des lois autorisant un développement encore plus tentaculaire. La demande d’adductions d’eau plus étendues créa les conditions pour de futures périodes de sécheresse. L’urbanisation de cette terre fertile, avec la création de villes nouvelles et de banlieues, modifia l’utilisation de l’eau : moins pour l’agriculture et plus pour les nouvelles constructions. Le développement de centres aussi éloignés que Orange County au Sud de la Californie, Las Vegas dans le Nevada et Phoenix en Arizona (à plus de 1 000 km, dans la Sunbelt à la croissance rapide) fut ainsi rendu possible. Cette eau, échappant aux obligations de l’agriculture de la Vallée, contribuait à entretenir le gigantesque boom immobilier dans tout l’ouest des Etats-Unis.

Travail toxique

La Vallée a été cultivée intensivement après la découverte de l’or en 1848 ; le capitalisme surgit apparemment de nulle part. C’est encore grâce à l’or de Californie que l’économie mondiale se rétablit à l’époque de la révolution en Europe et que l’urbanisation industrielle se développa à travers tout le continent nord-américain. L’accumulation capitaliste autour de la baie de San Francisco fut l’une des plus dynamiques de la fin du xixe siècle. Le développement ultérieur de la Californie reposa sur « l’or vert et noir » (23), agriculture intensive et pétrole. Dès le début du xxe siècle plusieurs comtés de Californie figurèrent en tête pour la production américaine dans ces deux domaines.

Ce processus économique et social, décrit par Marx comme le passage de la domination formelle à la domination réelle du capital sur le travail (24), créa des secteurs agricoles hautement productifs, qui bénéficièrent de moyens de transport plus modernes pour vendre leurs produits sur le marché mondial. Ces transformations jetèrent les producteurs les plus faibles dans la crise et amenèrent des millions de paysans d’Europe à quitter les campagnes, et pour beaucoup d’entre eux à émigrer vers d’autres pays comme les Etats-Unis. Plus dramatique encore, ce processus entraîna la baisse du prix des produits alimentaires, donc la baisse du coût de la force de travail ; dans certains cas le niveau de vie de la classe ouvrière a augmenté bien que les salaires aient baissé (19). Le roman de Frank Norris, The Octopus : A California Story (1901), est une vivante peinture des débuts de cette prolétarisation de la force de travail dans l’agriculture dans la Vallée centrale dans les années 1880. Une génération plus tard, John Steinbeck, dans son roman Les Raisins de la colère, complète, à travers l’histoire de de la famille Joad, la description de ce processus de prolétarisation des fermiers d’Oklahoma chassés de la campagne par « le Dust Bowl », venus se réfugier dans la Vallée centrale et y cherchant désespérément du travail pendant la Grande Dépression.

Ces conditions sont les mêmes aujourd’hui pour toute une armée de travailleurs agricoles latinos, parcourant la Californie à la recherche d’un dur travail mal payé, dans une grande précarité, avec cette différence importante que l’exposition aux produits chimiques toxiques est plus grave. Comme les fermes et les ranchs sont de plus en plus concentrés et centralisés, ils se sont orientés vers une production moins diversifiée et plus lucrative, de cultures de rapport et d’élevage. Entre 1996 et 2006 la production laitière a augmenté de 72 % et celle d’amandes de 127 % (25).

Il est stupéfiant de voir que 80 % de la production mondiale d’amandes provient des 250 000 hectares d’amandiers de la Vallée centrale. Mais cette forme de monoculture a des effets toxiques : les abeilles sont nécessaires pour polliniser les amandiers, mais elles ne sont tout simplement pas assez nombreuses dans la Vallée. Plus de 40 milliards d’abeilles sont amenées en février pour les trois semaines de floraison des amandiers. Certaines arrivent par camions, d’aussi loin que la Nouvelle Angleterre et d’autres, par avion, d’encore plus loin, notamment d’Australie. En route, les abeilles sont nourries avec une nourriture bon marché pour insectes : « Sirop de maïs riche en fructose et pollen importé de Chine (27). » Ce mode de vie empoisonné où les abeilles sont prostituées pour de l’argent est peut-être la cause du Syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles [il s’agit du phénomène appelé CCD, pour l’expression anglaise « Colony Collapse Disorder », ou « syndrome de disparition des abeilles » ou encore « Fall-Dwindle Disease » (maladie du déclin automnal des abeilles) ; ce phénomène épidémique d’ampleur mondiale touche les abeilles domestiques et peut-être sauvages, et par contre-coup la production apicole. Il reste inexpliqué.] : 80 % des abeilles ont quitté leurs ruches et ne sont jamais revenues. Comme les abeilles pollinisent environ les deux tiers des plantes qui ensuite se retrouvent dans la nourriture, cela pourrait se montrer désastreux.

Au fur et à mesure que l’agriculture devient plus mécanisée et automatisée, elle met de plus en plus de gens au chômage. Avec l’effondrement presque total de la construction immobilière, le taux officiel de chômage dans la vallée de San Joaquin est de 15,4 %, ce qui ne prend pas en compte ceux qui sont sous-employés ou ceux qui ont quitté leur travail pour en chercher un autre. Le taux actuel est probablement le double ; le comté qui enregistre le taux officiel le plus élevé celui de Colusa, dans la vallée de Sacramento : 26,7 % (28). La « capitale du chômage » de Californie est Mendota, une ville située à 50 km à l’ouest de Fresno et comptant un peu moins de 10 000 habitants, Latinos à 95 %. Les anciens ouvriers agricoles forment presque 41 % des chômeurs. Mendota prétend être la « capitale mondiale du cantaloup » (variété de melon), mais c’est une plante qui a besoin d’irrigation et la sécheresse a empêché de la planter. En ville l’alcoolisme est chronique et les structures sociales se sont effondrées ; le seul travail possible se trouve à la prison fédérale de Mendota, située pas très loin, dont la construction n’est achevée qu’à 40 % à cause de problèmes de budget. Il manque 115 millions de dollars pour la terminer, aussi les 49,9 millions de dollars promis par Obama donneraient-ils un coup de fouet… son achèvement permettra de créer 350 emplois. Mais si l’effondrement social continue, les habitants de Mendota devront soit être embauchés comme gardiens de prison soit se retrouver derrière les barreaux. Les prisons sont une industrie florissante en Californie, où un prisonnier sur six est condamné à vie.

Automédication toxique

Les Tent Cities de Fresno sont confrontées à une toxicomanie élevée, surtout de la methamphétamine (appelée couramment « meth »ou « crystal meth »). Les personnels de santé ont déclaré que l’usage de cette drogue psychostimulante et créant une forte dépendance a atteint des proportions « épidémiques », donnant à Fresno l’appellation de « capitale mondiale de la meth ».

C’est dans la vallée que la fabrication de cette drogue moderne a pris son essor lorsqu’elle est devenue illégale [dans les années 1960] : elle fut alors fabriquée ici et distribuée par des gangs de motards comme les Hell’s Angels. Les réseaux de motards de la drogue ont été démantelés par la police au début des années 1990, mais ils ont été remplacés par des réseaux de drogue mexicains utilisant des moyens plus rationalisés de production et de distribution.

La vallée autour de Fresno est le centre de la production de meth, non seulement en raison de ceux qui la contrôlent sur une grande échelle, mais aussi en raison de dizaines de milliers de petits producteurs, qui utilisent tous des installations rurales pour leurs labos clandestins évitant ainsi leur détection. Les produits chimiques utilisés pour fabriquer la meth ne sont pas seulement hautement toxiques, mais aussi très inflammables. Beaucoup de labos fabriquant de la meth ont explosé à cause de ça, tuant les fabricants et incendiant tous les bâtiments alentour. Pour chaque kilo de meth produit, il y a cinq à sept kilos de déchets. Ces déchets toxiques sont souvent enfouis dans des zones rurales éloignées, comme les réserves ou les forêts des collines entourant la Vallée.

Bakersfield et les déchets toxiques de l’extrême sud de la vallée

On a découvert du pétrole dans la partie sud de la Vallée, dans le comté de Kern, en 1899. Ses gisements de pétrole en ont fait un des comtés des plus rentables des Etats-Unis ; la ville de Bakersfield est appelée « capitale du pétrole de Californie ». Les raffineries ajoutent à la pollution de l’air, rejetant des substances chimiques comme de l’acide fluorhydrique. Bakersfield tfigure en tête du classement des villes les plus polluées des Etats-Unis, au vu de la quantité de particules (29). Le magazine Women’s Health a classé Bakersfield comme la ville des Etats-Unis la plus malsaine pour les femmes (30).

L’extrême sud de la vallée était un désert jusqu’à ce que les projets d’adduction d’eau rendent possible l’irrigation. Le sol contient du sel et des métaux alcalins (alcalis) venant d’anciens fonds marins ; ceux-ci sont lessivés par l’irrigation et se mélangent avec les produits chimiques de l’agriculture, produisant une eau toxique. Il avait été décidé de faire un drainage énorme le long du centre de la Vallée pour pomper cette eau polluée et la rejeter dans la Baie de San Francisco. Mais ce projet ne fut jamais réalisé à cause des protestations des défenseurs de l’environnement.

Il y eut un seul drainage, à San Luis, à une faible distance de la Réserve nationale pour les oiseaux migrateurs de Kesterton. Les étangs alimentés avec cette eau inondèrent les marais et les terres près de Los Banos. Les oiseaux commencèrent à mourir en grand nombre, les petits naissaient avec de graves malformations et le bétail qui pâturait alentour tomba malade. La cause en était le sélénium, un élément naturel dont on trouve fréquemment la trace dans le sol du désert ; il était lessivé par l’irrigation et entraîné par les eaux du drainage. La solution à court terme consista à drainer les étangs, à les recouvrir de terre, et à fermer la réserve de faune sauvage (31).

L’usage intensif de la chimie en agriculture permet des rendements supérieurs sur moins d’hectares, mais l’agrobusiness intensifie le processus d’épuisement du sol, ce qui entraînera probablement la désertification, une salinité accrue et la contamination par des résidus toxiques. Le processus d’accumulation devient aveugle aux résidus toxiques de l’utilisation des insecticides, fongicides, herbicides et engrais provenant du pétrole. Le drainage dans ces projets d’irrigation intensive pollue l’eau du sol avec toutes ces toxines, mais cela lessive aussi les métaux toxiques comme le plomb et le sélénium contenus dans les sels du sol.

Il en résulte des maladies car ces produits chimiques contiennent des éléments cancérigènes, d’autres qui produisent des malformations et des mutagènes qui produisent des mutations génétiques. En 1988, le syndicat UFW (United Farm Workers) demanda que cinq pesticides toxiques utilisés par les viticulteurs (dinoseb, bromure de méthyle, parathion, phosdrine et captan) soient interdits.

Les produits chimiques utilisés dans les pesticides et pour d’autres usages agricoles sont rarement testés correctement et les effets de leurs combinaisons sur le corps humain ne sont pratiquement jamais étudiés. En 1996, une étude fédérale a découvert que la combinaison de certains produits chimiques accélérait la production d’oestrogènes par le corps humain, une hormone qui entraîne des cancers du sein et le dysfonctionnement des organes sexuels masculins. Les hommes travaillant dans des usines de pesticides près de Stockton sont devenus stériles après avoir été exposés à ces produits (32).

Les habitations toxiques

Le boom de la construction a été entretenu par la création de CDO (Collateralized debt obligations) (33) lancés par le marketing agressif des subprimes et d’autres prêts hypothécaires risqués, qui devinrent des « actifs toxiques » quand la bulle éclata et que le marché se trouva rapidement atteint par les saisies immobilières et l’effondrement des prix. Un actif toxique est un concept abstrait qui touche surtout les investisseurs qui y sont exposés, mais le boom immobilier fit construire des centaines de milliers de maisons qui étaient littéralement toxiques. La simultanéité du boom immobilier national et de la reconstruction de la Nouvelle-Orléans après le passage des typhons Katrina et Rita en 2005, créa une demande massive en cloisons sèches (drywall : sorte de Placoplâtre).

C’est ainsi que les constructeurs importèrent de Chine 250 millions de kilos de cloisons sèches qui furent utilisées en partie pour la construction des maisons dans la Vallée centrale. Ces cloisons sèches chinoises dégagent du disulfure de carbone et de l’acide sulfocarbonique, provoquant la corrosion des tuyaux en cuivre, des fils électriques et des installations. Les gens ont souffert de saignements de nez, d’eczémas et les enfants ont attrapé des infections des oreilles et des voies respiratoires supérieures (34). Voilà la parfaite métaphore qui qualifie les conditions économiques que crée sans vergogne la concentration capitaliste et dans lesquelles la classe ouvrière des Etats-Unis doit vivre et travailler durement : toxique !

Une image de notre propre avenir ?

La concentration capitaliste a continué sans répit en Californie depuis l’allusion de Marx, et elle s’est même accélérée, laissant dans son sillage un pays dévasté et empoisonné, des écosystèmes contaminés et des vies intoxiquées, car le capitalisme contamine tout ce qu’il touche jusque dans les relations humaines et sociales.

Dans son roman The Octopus, Frank Norris appelle « véritable esprit de la Californie » une attitude qu’il fait remonter à la ruée vers l’or et qui est toujours vivante :

« Ils n’avaient aucun amour pour leur terre. Ils n’avaient aucun attachement pour le sol, ils travaillaient leurs fermes comme ils avaient travaillé dans les mines un quart de siècle auparavant. Pour gérer les ressources de cette merveilleuse vallée de San Joaquin, ils la considéraient de façon mesquine, avare, hébraïque. Tirer le maximum de la terre, la pressuriser, l’épuiser, semblait être leur politique. Si, à la fin, la terre s’épuisait, refusait de produire, ils investiraient leur argent ailleurs ; d’ici là, ils auraient tous fait fortune. Ils s’en fichaient : « Après nous le déluge (27). »

Marx affirmait que nous observons « les phénomènes qui se produisent dans leur forme la plus typique » et de son temps cela signifiait « production et échange » et conditions des « travailleurs de l’industrie et de l’agriculture » en Angleterre (ceci pour répondre à ceux qui disent que « les chose ne vont pas si mal »là où ils vivent). Les conditions toxiques de la Vallée centrale de Californie affectent les vies humaines autant que la santé de tout l’écosystème. Si le développement capitaliste ne rencontre pas d’obstacle, tout ce qui précède nous montre comment la crise de suraccumulation du capital entraîne la dépossession de la classe ouvrière et la pollution de la planète. Comme Marx le prévoyait :

« Le pays le plus développé industriellement ne fait que montrer à ceux qui le suivent sur l’échelle industrielle l’image de leur propre avenir. »
De te fabula narratur ! (c’est de toi qu’il s’agit dans cette histoire) Horace (36) »


°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

NOTES

(1) Le mot « toxic » a été traduit par toxique, il n’a pas de sens moral, mais est utilisé en référence aux actions « toxiques » des banques, dès le début de la crise. (NdT.)

(2) Voir « Tranche de vie à Tent City », sur le campement d’Ontario en Californie, article mis en ligne le 22 mars 2008 sur le site de l’En-dehors. (NdT.)

(3) Source : « Center for Tresponsable Lending », « Foreclosures »,

(4) Fin 2008. Source : agence Bloomberg, 3 février 2009.

(5) Source : 2007 Annual Report du National Law Center on Homeless and Poverty (.pdf)

(6) Ce terme péjoratif désigne aux Etats-Unis les maisons d’habitation prétentieuses singeant les vieilles demeures, mais de construction récente et utilisant des matériaux modernes. Voir housing-market-colla

(7) « Exurban sprawl » : littéralement « étalement suburbain », désigne l’extension des zones résidentielles de faible densité qui grignotent l’espace rural, au-delà des villes et de leurs banlieues, provoquant des conséquences écologiques négatives à grande échelle tels que la « protection » de terre entendue comme la préservation de ressources naturelles et de la biodiversité. Ces zones incluent les aires commerciales le long des routes,à la périphérie des villes et des banlieues. Pour plus d’information : ecologyandsociety.org

(8) Wall Street Journal, 11 août 2009, p. A3.

(9) Voir les comptes rendus de la rencontre avec « Governator » et le maire à Tent City et d’une visite de solidarité pour aider à construire des toilettes.

(10) Gray Brechin, Farewell, Promised Land : Waking from California Dream, Berkeley, University of California Press, 1999, p. 77.

(11) Source : http://realestate.yahoo.com/Foreclosures

(12) Source : http://www.frej.net/news/news/2009-07-3 ... ure-rankin

(13) Source : http://www.ers.usda.gov/StateFacts/US.htm

(14) Source : « Central Valley town owns nation’s dirtiest air »,

(15) Source : http://personalmoneystore.com/moneyblog ... ril%202009.

(16) http://www. fresnobee.com/868/story/263218.html

(17) http://www.nytimes. com/2009/03/26/us/26tents.html

(18) New Jack City, film américain de Mario Van Peebles (1991), met en scène deux policiers, l’un d’origine africaine, l’autre d’origine italienne, ayant souffert de la drogue pendant leur enfance, et qui se jurent de démanteler le réseau du chef de gang Nino Brown, qui règne sur Harlem. (NdT.)

(19) Un résultat du mouvement anti-chinois, souvent mené par des groupes ouvriers autour du slogan « les Chinois doivent partir », fut le Chinese Exclusion Act de 1882, qui bloqua l’immigration jusqu’en 1943.

(20) On appelle Dust Bowl (littéralement bol, ou bassin, de poussière) une série de tempêtes de poussière, véritable catastrophe écologique qui a touché la région des grandes plaines aux Etats-Unis et au Canada, entre 1934 et 1940. La sécheresse et de terribles tempêtes de poussière, qui pouvaient durer plusieurs jours. 3 millions de personnes,surtout des familles de fermiers de l’Oklahoma (Okies)et de l’Arkansas (Arkies), émigrèrent vers la Californie. John Steinbeck décrit cette période dans son roman Les Raisins de la colère. (NdT.)

(21) Les Industrial Workers of the World (litt. « Ouvriers industriels du monde ») sont nés en 1905 à Chicago. Après l’entrée en guerre des Etats-Unis en 1917, ce syndicat garda des positions antimilitaristes qui lui valurent d’être la cible des « patriotes », puis il fut brisé par une série de procès judiciaires et les attaques répétées des milices patronales, de la police et de l’armée.Il cessa de compter dans le mouvement ouvrier américain au début des années 1920. Les IWW organisaient les ouvriers au niveau de l’industrie et non par métiers comme il était d’usage aux Etats-Unis ; ils ne se substituaient pas aux travailleurs mais renforçaient leur autonomie, et refusaient toutes négociations avec le patronat. Ses militants appartenaient aux basses couches de la classe ouvrière : travailleurs migrants, saisonniers et non qualifiés de toutes sortes, que le principal syndicat de l’époque, l’American Federation of Labor (Fédération américaine du travail), fondée en 1886, ignorait au profit de l’organisation des seuls travailleurs qualifiés.

Voir, sur les IWW : Larry Portis, IWW. Le Syndicalisme révolutionnaire aux Etats-Unis, éd. Spartacus, réédité en 2003, et Franklin Rosemont, Joe Hill : les IWW et la création d’une contre-culture ouvrière révolutionnaire, Editions CNT-Région parisienne [on peut consulter Joe Hill. Les IWW et la création d’une contre-culture ouvrière, note de lecture de Loren Goldner. (NdT.)

(22) Hobo : travailleur itinérant, jeté sur les routes par la révolution industrielle et le capitalisme sauvage de la fin du XIXe siècle, le hobo constituait une réserve de main-d’œuvre mobilisable n’importe où dans le pays. Son mode de transport privilégié était le voyage clandestin en train de marchandises. Travailleur généralement sans qualification, souvent doté d’une conscience politique et d’un bagage culturel, le hobo était emblématique de l’IWW. Voir en français un ouvrage sociologique écrit par un ancien hobo : Nels Anderson, Le Hobo. Sociologie du sans-abri, éd. Nathan, 1993 ; et l’autobiographie d’une femme hobo : Boxcar Bertha, éd. L’Insomniaque, 1994. (NdT.)

(23) Edward W.Soja, Postmodern Geographies : The Reassertion of Space in Critical Social Theory, Londres, Verso, 1990. P. 191

(24) On trouve une définition cohérente sur le site de Perspectives Internationalistes le 11 août 2009.

(27) http:// www.michaelpollan.com/article.php?id=91

(28) http:// www.centralvalleybusinesstimes.com/stor ... /?ID=12565

(29) D’après une étude de la American Lung Associated sur les villes les plus polluées, publiée le 29 avril 2009.

(30) http://www. womenshealthmag.com/files/the-best-and-worst-cities-for-women/index.html, 26 décembre 2008.

(31) C’est en 1968 que fut créé le drainage de 134 km de long de San Luis ; le réservoir consistant en douze étangs d’évaporationà l’intérieur de la réserve naturelle de Kesterson, fut achevé en 1971. Le sélénium s’accumula peu à peu, et c’est à partir de 1981 que furent constatées la disparition des espèces sauvages de poissons et d’oiseaux et les malformations et l’empoisonnement du bétail. Les concentrations de sélénium constatées à Kesterton étaient supérieures à 1 400 microgrammes par litre. Le seuil de toxicité du sélénium est estimé à 0,5 mg.ou 0,7 mg/jour.

Ce n’est qu’en 1987 que le résevoir fut déclaré zone toxique. (NdT.)

(32) Gray Brechin : Farewell, Promised Land…, op. cit., p. 168

(33) CDO : produit financier assis sur l’endettement des particuliers, surtout dans l’immobilier. (pour collateralized debt obligation, en français, « obligation adossée à des actifs »). (NdT.)

(34) Wall Street Journal, 6 août 2009. p. D1, D4 – et New York Times, 7 octobre 2009

(35) Frank Norris, The Octopus : A Story of California, 1901, rééd. New York : Penguin Books, 1986, p. 298.

(36) Karl Marx, Le Capital : une critique de l’économie politique, Livre premier, préface de la première édition allemande.
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Re: Etats Unis d'Amerique

Messagede Antigone » 01 Mai 2010, 11:03

WSWS - 22 avr 2010
pour les anglophones; "Layoff notices sent to thousands of US teachers"
http://www.wsws.org/articles/2010/apr20 ... -a22.shtml

Des milliers de lettres de licenciement envoyées aux enseignants aux Etats-Unis
Par Andrea Peters

Des centaines de milliers d'enseignants des établissements solaires publics de tous les Etats-Unis risquent d'être licenciés à la rentrée prochaine.
Face à des déficits budgétaires énormes, les districts scolaires de tout le pays ont envoyé des lettres de préavis aux employés pour les avertir qu'ils ne seront probablement pas repris à la rentrée prochaine. Si c'est une hécatombe en Californie, dans l'Illinois, à New York, dans le Michigan et le New Jersey, pratiquement toutes les régions sont également touchées.

Ces lettres de préavis de licenciement ont été envoyées à 22.000 professeurs en Californie, 17.000 en Illinois, et 15.000 à New York. Les emplois de 8.000 employés des écoles publiques du Michigan, de 6000 dans le New Jersey, et de 5.000 en Oklahoma sont également menacés.
Et ces chiffres vont probablement augmenter dans les mois à venir. Les autorités de l'Illinois annoncent que jusqu'à 20.000 personnels d'éducation pourraient perdre leur emploi dans cet état. En Californie, 4.000 autres personnes pourraient être également licenciées.
Le Secrétaire de l'Education, Arne Duncan, annonçait en début de semaine que 100.000 à 300.000 postes de la fonction publique d'éducation étaient menacés. Une étude réalisée par l'American Association of School Administrators indique que 90% des administrateurs des districts scolaires du pays envisagent de réduire les emplois à la rentrée prochaine. Ce qui représente une augmentation d'environ 30% par rapport à l'année précédente.

Ces licenciements massifs sont dûment approuvés par l'administration Obama. Le 1 mars, Obama avait publiquement annoncé qu'il soutenait le licenciement de l'ensemble de l"'équipe pédagogique de Central Falls High School à Rhode Island.
Saluant cette mesure comme étant ce qu'il convenait de faire si les équipes ne réussissaient pas à augmenter les performances, il donnait ainsi le feu vert à une attaque en règle contre les enseignants de tout le pays. L'administration Obama a également lié des aides publiques fédérales indigentes à la mise en application de ces mesures, ainsi qu'à l'expansion des "charter schools". La crise que doivent affronter les écoles à la rentrée prochaine est aggravée par le fait que la plupart des états ont dépensé leur part des 100 milliards de dollars d'aides fédérales perçues en 2009. Le sénateur Tom Harkin a proposé un plan de sauvetage du système éducatif de 23 milliards de dollars. L'allocation d'une telle somme, qui ne représente que 6 milliards de plus que les coupes budgétaires qui ont été effectuées pour l'éducation en Californie ces deux dernières années seulement, serait, donc, dérisoire pour sauver le système éducatif aux US.
De toute façon, la législation proposée par l'élu de l'Iowa n'est que de l'esbroufe. Comme le faisait remarquer le New York Times, dans un article daté du 21 avril, la proposition de Harkin ne serait probablement pas adoptée car elle augmenterait le déficit actuel.
Certains secteurs des grandes villes sont particulièrement touchés par les licenciements d'enseignants. Detroit a averti 2.000 enseignants — 40 % de l'ensemble du personnel éducatif – qu'ils risquaient de se retrouver sans emploi en septembre.
Les préavis de licenciements arrivent juste après l'annonce par la municipalité de la fermeture définitive de 41 écoles en juin et de 13 autres d'ici les deux prochaines années.

A Los Angeles, qui a déjà réduit son budget pour l'éducation d'1 milliard de dollars l'an dernier, 5200 personnes ont reçu un préavis de licenciement le mois dernier. Depuis, 2000 postes auraient été sauvés suite à des négociations avec les syndicats, qui ont abouti à ce que les suppressions de postes soient remplacées par une réduction de l'année scolaire de cinq jours et une diminution de salaire en conséquence. Cependant, la ville risquant de subir de nouvelles réductions budgétaires pour l'éducation publique d'un montant de 600 millions de dollars pour l'année qui vient, de nouvelles suppressions de postes sont sans doute à envisager. A Chicago, les responsables de l'éducation publique comptent licencier 3200 enseignants et 880 non-enseignants. Dans la ville voisine d'Elgin, Illinois, qui représente le deuxième plus important district scolaire de l'état, 1.079 salariés ont reçu des préavis de licenciement.
C'est le même scénario catastrophique dans des localités, grandes ou petites, dans tout le pays. Les responsables de l'éducation publique à Cleveland, Ohio, ont annoncé 775 licenciements, dont 650 enseignants. A Flint, Michigan, où le budget de l'éducation est en déficit de 15 à 20 millions de dollars, 261 enseignants perdent leur emploi au mois de juin. Autour de Washington, le comté Prince George envisage la suppression de 800 postes. A Flagstaff, Arizona, 500 salariés ont reçu des lettres de licenciement – parmi lesquels des membres de l'administration, tous les conseillers d'éducation et les documentalistes, ainsi que les enseignants d'arts plastiques, de musique et d'Education Physique.

La liste est encore très longue. Tout cela contredit les affirmations officielles de reprise économique. Les rentrées fiscales, qui servent aux états à financer l'éducation publique, continuent de stagner ou de baisser. Les licenciements massifs ne sont qu'une facette de la crise. Une enquête réalisée par "l'Association of School Administrators" indique que 62% des districts scolaires du pays ont l'intention d'augmenter les effectifs des classes, 34 % envisagent la suppression de l'université d'été, et 13 % —en augmentation de 2 % par rapport à l'année dernière — envisagent d' imposer une semaine scolaire de quatre jours.
En outre, des établissements scolaires ferment, le service de ramassage scolaire est réduit ou supprimé et des programmes éducatifs ou extrascolaires sont supprimés.
Alors que les élus voués au capital profitent de la catastrophe fiscale des états pour démanteler le système public d'éducation, il y a des tentatives conjointes, avec l'aide des syndicats, de monter les différents groupes de la classe ouvrière les uns contre les autres pour empêcher une lutte commune.

En Californie, le gouverneur républicain Arnold Schwarzenegger est favorable à une législation qui permettrait de licencier les enseignants quelle que soit leur ancienneté. Schwarzenegger, qui a soutenu la réduction du budget de l'éducation de 17 milliards de dollars, tente actuellement de se poser en défenseur des jeunes enseignants qui se donnent du mal. Ce sont en général les premiers à être licenciés quand il y a des vagues de licenciements. Il est suivi en cela par de nombreux démocrates, parmi lesquels Gloria Romero, sénatrice de Californie et présidente du comité sur l'éducation au sénat US.
L'objectif du projet de loi n'est pas de protéger les meilleurs enseignants de l'état, mais plutôt d'économiser des millions de dollars en s'attaquant aux postes d'enseignants mieux payés et avec plus d'ancienneté pour les remplacer par des salariés plus jeunes et moins rémunérés. Cette législation a pour objectif de détourner la colère populaire générale contre les licenciements massifs pour la transformer en hostilité envers des enseignants plus âgés soi-disant "au bout du rouleau" et de semer la zizanie entre les enseignants eux-mêmes.

Les syndicats en Californie, qui sont contre ce projet de loi, contribuent à ces divisions en refusant de lutter pour défendre les emplois de tous les enseignants, quelle que soit leur ancienneté.
Partout, dans tout le pays, il y a des tentatives de faire adopter des lois qui augmenteraient les taxes sur les ventes et d'autres impôts pour renflouer les caisses publiques. Lors d'un rassemblement dans l'Illinois, mercredi dernier, au cours duquel des milliers de personnes manifestaient contre les réductions de postes dans l'éducation, la revendication principale des syndicats des salariés du public était de demander une hausse des impôts sur le revenu de 3 à 4%. Une telle mesure forcerait les gens qui travaillent, et qui perdent leur emploi et leur maison, à payer la crise économique, alors que, parallèlement, cela ne toucherait guère la fortune de ceux qui détiennent les richesses.

Les syndicats enseignants de tout le pays ont admis le principe que les réductions de postes sont nécessaires. Leur objectif principal a été d'exiger de siéger à la table des négociations afin de déterminer comment ces réductions vont être réalisées.
Dans certains cas, les syndicats négocient des baisses ou des gels de salaires à la place des suppressions de postes, comme cela s'est passé récemment à Los Angeles. Ces concessions, cependant, ne résoudront pas le problème des rentrées fiscales auquel sont confrontés les districts scolaires, et l'Etat reviendra à la charge pour en exiger encore plus. Les syndicats demanderont alors à leurs adhérents de faire de nouveaux sacrifices. En prouvant leur utilité à imposer une offensive contre l'éducation publique, les bureaucrates des directions syndicales cherchent à s'assurer que, quel que soit le nombre de postes supprimés, ils resteront en place.
Les licenciements massifs des enseignants et non-enseignants des établissements scolaires montrent bien qu'il est urgent que les travailleurs s'organisent à la base indépendamment des syndicats. Cette attaque contre les enseignants fait partie de l'offensive générale menée contre toute l'éducation publique, et il faut en appeler à l'union de tous les travailleurs pour mener une lutte commune. Les enseignants devraient se préparer à une grève nationale pour manifester contre tous les licenciements, les réductions de salaires et d'avantages sociaux, les fermetures d'écoles et les réductions d'offres d'enseignements.

Toute opposition se retrouve immédiatement face au fait que les professeurs vont devoir affronter sans doute une campagne bien orchestrée par tout l'establishment politique contrôlé par les groupes privés. Alors que des millions d'enseignants ont voté pour Obama dans l'espoir qu'il allait changer la politique de l'administration Bush, ils découvrent aujourd'hui que le président démocrate est leur pire ennemi.
La politique d'Obama obéit aux intérêts des élites financières qu'il représente. Après avoir distribué des milliers de milliards de dollars à Wall Street, le gouvernement prétend maintenant qu'il n'"y a pas d'argent pour l'éducation" ni pour les autres programmes sociaux. Les investisseurs de Wall Street, dont la relation avec le reste de la société est essentiellement parasite, empochent des salaires record, alors que les enseignants qui assument une des fonctions les plus importantes, sont contraints aux sacrifices.

La défense de l'éducation publique nécessite donc la transformation de la société aux Etats-Unis et dans le monde et d'en finir avec le système capitaliste.
Antigone
 

Re: Etats Unis d'Amerique

Messagede Nico37 » 02 Mai 2010, 20:10

Les Tea Party, ces Américains racistes par patriotisme
Par Armelle Vincent | Journaliste | 09/04/2010 |RUE89

Image

Les Tea Party Patriots le 31 août 2009 en Arizon (Joshua Lott/Reuters).

Pour ces ultraconservateurs décomplexés, l'Antéchrist, c'est Obama. Rencontre avec ces « patriots » politiquement très incorrects.

L'idole des foules , Ann Coulter, a fait son entrée sur le podium de l'amphithéâtre de Henderson, une banlieue de Las Vegas, avec une bonne demi-heure de retard. Les trois mille « tea partiers » présents lui ont fait un accueil digne d'une diva.

Ann Coulter le 9 mars 2009 à New-York (Lucas Jackson/Reuters).Ils sont complètement excités à l'idée d'avoir bientôt l'honneur de l'entendre vomir sa bile. La plutôt jolie célibataire de 48 ans est une espèce de serpent venimeux. Longiligne, le ventre bien plat à l'air, l'abondante chevelure blonde flottant sur une petite veste noire cintrée, Ann Coulter est une experte dans l'art de débiter des propos haineux avec le sourire, et même en rigolant.

Chaque phrase sortant de sa bouche est une insulte pour quelqu'un, généralement un démocrate. La surenchère dans l'outrance des propos est son fond de commerce. Ses livres sont des best-sellers. Chacune de ses interventions, télévisuelle ou autre, est commentée. Ses conférences dans les universités sont toujours précédées de manifestations, voire d'émeutes.

Bref, à peine cette star de la politique est-elle apparue sur scène que le public s'est levé, a hurlé son nom en agitant des centaines de petits oriflammes, qui se sont superposés aux autres centaines de chemises, tee-shirts, casquettes, cravates taillées dans la bannière étoilée. Je me demande si les sous-vêtements de ce beau monde sont eux aussi des drapeaux.
Le réchauffement climatique ? Une lubie des communistes

A côté de moi, une grand-mère s'est exclamée au téléphone : « C'est merveilleux. Nous sommes entre patriotes, loyaux Américains. » Je regarde autour de moi. Pas un noir, ni un hispanique à l'horizon. Faudrait qu'ils soient masos pour venir entendre les conneries qu'Ann Coulter s'apprête sûrement à débiter.

Cela dit, la pasionaria est habile, malheureusement pleine de verve et de -mauvais- esprit. Elle démarre sur les chapeaux de roues. Pas question de décevoir ces braves gens qui sont venus assister à un lynchage verbal :

« Vous savez pourquoi je suis en retard ? En arrivant dans ma chambre d'hôtel, j'ai vu le petit mot laissé par la direction, vous savez celui qui vous demande de réutiliser les serviettes pour ne pas gaspiller l'eau ?

Devinez ce que j'ai fait ? J'ai ouvert tous les robinets et les ai laissés couler. »

Rires déchaînés de la foule. Nous sommes donc dans le Nevada désertique, qui souffre d'une grave pénurie d'eau. Elle poursuit :

« Vous savez que c'est l'Heure de la Terre ce soir, de 20 heures à 21 heures ? Ah ah ah… Alors, non seulement j'ai allumé toutes les lumières, mais j'ai ouvert les fenêtres [dans les hôtels modernes de Vegas, les fenêtres ne sont pas ouvrables, mais passons] et mis l'air conditionné à fond.

Et j'ai planifié toutes mes interviews télévisées entre 20 heures et 21 heures pour utiliser le plus d'électricité possible. »

C'est à mourir de rire. Le public est plié en deux. Le réchauffement climatique ? Quelle supercherie… Une lubie des communistes au pouvoir.

« Obama n'a pas gagné les élections »

Au cours des trois dernières semaines, j'ai passé un peu de temps avec des militants du Tea Party, ce mouvement de « libertarian » extrêmistes dont Sarah Palin et Ann Coulter sont les figures féminines préférées.

Je voudrais croire que certains membres au moins de cette nébuleuse sont des gens censés. Pourtant, si je m'en tiens à mon expérience, je n'ai croisé que des allumés, des hystériques, des paranos remplis de fiel et d'amertume.

On comprend leur colère : le chômage les guête, leurs moyens ont été réduits, ils sont souvent démunis. Pendant ce temps là, des cadres de Wall Street continuent de s'en mettre plein les poches et des politiciens corrompus amassent de petites fortunes sur leurs dos. Ce qu'on comprend mal, c'est qu'ils finissent par militer contre leurs propres intérêts.

« Les démocrates détestent les pauvres, ils veulent nous appauvrir davantage », m'a déclaré une jeune fille le mois dernier en Arizona, après avoir entendu un discours de Sarah Palin.

Sur le Président américain, j'ai entendu des trucs délirants :

« Nous ne sommes pas racistes puisqu'Obama n'est pas noir, il est Kenyan et nous considérons que seuls les noirs américains sont noirs. »

« On ne sait même pas si son nom est vraiment Obama, ni d'ailleurs si sa mère est vraiment sa mère. »

« Obama n'a pas gagné les élections. Il a engagé l'organisation Acorn pour inscrire des clodos, des poivrots et des morts sur les listes électorales afin d'être élu. »

Pour 24% des républicains, Obama est l'antéchrist

Ces gens inventent ou avalent les théories les plus farfelues pour justifier leur profond dépit d'être gouvernés par un président noir et leur désir de l'écarter une fois pour toutes du pouvoir. « Certains parlent de prendre les armes », m'a confié Carl Maness, un pasteur à mi-temps. « Ecoutez 104.1 “The Truth” [la vérité, ndlr] et vous verrez ».

J'ai suivi le conseil et me suis branchée sur cette radio diffusée dans le sud de l'Arizona. Je suis tombée sur la harangue furieuse d'un animateur qui, une minute, criait à la tyrannie, au communisme dont nous sommes désormais les victimes, et la suivante, dénonçait en termes injurieux le peuple indien puisque c'est lui qui profitera le plus de la réforme de la santé en amassant des fortunes sur le dos des Américains.

Ne me demandez pas d'expliquer, je n'ai strictement rien compris au raisonnement de ce forcené, sinon qu'il incitait à la haine et au racisme.

Un sondage mené par l'institut Harris vient de révéler que 24% des républicains et 14% des Américains sont persuadés que Barack Obama est l'antéchrist en personne ! Les membres de la milice chrétienne Hutaree démantelée récemment dans le Michigan opéraient justement guidés par la conviction que l'antéchrist occupe la Maison Blanche.

Le site Web World Net Daily soutient cette thèse avec « preuves » à l'appui. Il est de plus en plus fréquent de voir des illustrations du Président avec des cornes, des dents de Dracula, des yeux clairs cernés de rouge.
Près de mille groupuscules d'extrême droite aux Etats-Unis

Il ne suffisait plus qu'il soit déjà :

* Un sans-papier méritant la déportation (vu qu'il a fabriqué son acte de naissance),
* Un musulman clandestin soutenant secrètement des organisations terroristes,
* Un communiste sournois voulant imposer un régime marxiste,
* Un nazi comparable à Hitler,
* Un traître inféodé à un gouvernement mondial fantomatique auquel il aurait déjà livré le pays.

Depuis l'ascension au pouvoir d'Obama, on assiste à un retour en force des milices. D'après le Southern Poverty Law Center, une organisation qui traque les groupuscules d'extrême droite, leur nombre est actuellement estimé à 926, contre 602 en 2000.

Et la plupart sont armés jusqu'aux dents. A tel point d'ailleurs que les armureries ont du mal à fournir leurs clients en munitions. Aussitôt arrivées, elles s'envolent de leurs étagères. Un drôle de climat.
Nico37
 
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États-Unis : Pas de soutien aux démocrates et aux républicai

Messagede chaperon rouge » 15 Oct 2010, 02:46

États-Unis : Les travailleurs et travailleuses ont besoin d'une nouvelle stratégie

Un compagnon communiste libertaire new-yorkais, Wayne Price, a hier publié cette analyse intéressante sur la conjoncture politique aux États-Unis. Tellement intéressant que nous avons pensé à vous (on vous aime!) et l'avons traduit parce que c'est bien le genre de déclaration politique qu'il nous faut en cette période de crise économique, de restriction budgétaire, de scandales politiques, etc... De quoi alimenter des réflexions pour sortir de la passivité.

Traduction du Blogue du Collectif Emma Goldman - http://ucl-saguenay.blogspot.com/

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L’économie présente une figure encore bien sombre et c’est appelé la « relance ». Des millions de personnes sont sans-emploi ou sont en train de perdre ou ont perdu leur maison ou sont profondément endettées. Pendant ce temps, les États-unis mènent au moins deux guerres, tuant nos soldat-e-s et les populations locales. Le monde s’en va vers une catastrophe écologique, le réchauffement de la planète et des pénuries en sources d’énergie. L’oppression et la discrimination continue envers les afro-américain-e-s, les latin@s, les musulman-e-s et les arabes et les gais, lesbiennes, bisexuel-le-s et trans-sexuel-le-s (GLBT).

En désespoir de cause, plusieurs se tournent vers les Républicains ou le Tea Party. Ceux-ci affirment être contre le renflouement des riches, mais leur appel à des réductions d’impôt pour les riches est la plus grande forme de renflouement. Ils prétendent être contre un gros gouvernement, mais ils défendent de grandes armée et police, avec un contrôle accru des immigrant-e-s, un contrôle du gouvernement sur la liberté des femmes en matière de reproduction et une répression gouvernementale des gais et lesbiennes. Ils dénoncent un gros gouvernement, centralisé et bureaucratique, mais supportent de grosses corporations, centralisées et bureaucratiques!

D’autres supportent le Parti Démocrate. C’est le programme des progressistes (libéraux), des chefs syndicaux, des chefs de communautés afro-américaines et latinos, des leaders du mouvement des femmes, de la plupart des organisations GLBT, etc… Cela n’a pas bien fonctionné. Un président démocrate a été élu, avec de grandes majorités autant dans la Chambre qu’au Sénat. Ils ont renfloué les très riches. Ils n’ont pas réussi à faire passer un programme d’emploi sérieux. Ils ont passé un programme de soins de santé à peine mieux que rien. Ils ont supprimé une loi sur la reconnaissance syndicale. Ils ont abandonné les questions de l’environnement et de l’énergie. Ils n’ont rien fait pour les immigrant-e-s. Mais, ils ont accru la guerre en Afghanistan et au Pakistan, tout en continuant la guerre en Irak. Oui, c’est historique qu’un homme noir ait été élu président, mais ça n’a pas vraiment donné quoique ce soit à la famille moyenne afro-américaine de la classe ouvrière.

Leur prétexte pour leurs échecs a été l’obstruction des Républicains. Mais ils ont donné le pouvoir aux Républicains de faire de l’obstruction (par exemple en supportant l’obstruction au Sénat) et quelques démocrates ont constamment voté avec les Républicains.

Pourquoi ont-ils fait ça? Parce que les démocrates sont le second parti de la grande entreprise et ne peuvent pas aller tellement loin dans leur contestation des objectifs du « monde des Affaires ». Ils ont peur d’éveilleur leur base politique, la classe ouvrière et les gens opprimé-e-s, parce que cela pourrait créer une « lutte de classe » contre les riches entreprises.

L’arène électorale appartient aux riches et aux puissants, la classe capitaliste. Recevoir quelque nomination que ce soit dans un parti requière beaucoup de sous. Participer à la course électorale requière plus d’argent – plus il y a de l’argent et plus la position est importante. Une fois élu, n’importe quel politicien-ne doit faire face à une économie capitaliste et par conséquent, doit avoir des politiques favorables au monde des affaires. Même un nouveau troisième parti (tel que les Verts, un « Parti travailliste » ou une autre campagne de Nader) devra faire face aux mêmes problèmes.

Les travailleurs et travailleuses et les opprimé-e-s ont un ensemble de forces différentes que la participation aux élections. Nous avons notre nombre. Les gens qui travaillent pour un salaire minimum pour la reproduction de leur force de travail sans être des patrons sont la majorité de la population. Et nous avons un potentiel de pouvoir dans le fait que nous faisons le travail dans la société. Nous pouvons la faire arrêter si nous le choisissons. Une grève majeure dans n’importe quelle ville ferme pas mal entièrement une ville. Et nous pouvons le recommencer encore, avec une nouvelle et meilleure organisation. Personne d’autre ne peut le faire.

Les grands gains du peuple ont été gagnés de cette façon. Le mouvement des droits civils a mis fin à la ségrégation des Lois Jim Crow par la désobéissance civile de masse, pas par les élections. Et a remporté les avantages de la société blanche par des rébellions urbaines (des émeutes), pas par les élections. Les syndicats ont gagné le droit à la reconnaissance syndicale par de grandes grèves dans les années 1930, pas par les élections. Le mouvement contre la guerre au Vietnam a eu le plus d’impact à travers de grandes manifestations de masse et des grèves dans les collèges, ainsi que dans l’insoumission dans les forces armées, pas par les élections.

Les syndicats, les communautés afro-américaines, les communautés immigrantes, le mouvement des femmes, le mouvement anti-guerre, etc., etc., devraient arrêter de gaspiller notre temps, notre énergie et notre argent en supportant les démocrates. Nous avons besoin d’une nouvelle stratégie, basée sur notre pouvoir réel. Nous avons besoin de bâtir des grèves combatives, des grèves générales à l’échelle des villes, des boycotts, des manifestations, des actions de désobéissance civile, et de faire un renversement général des choses. Alors, nous pourrons faire de réelles victoires.

Mais le système capitaliste est dans le trouble. Il ne peut même pas se permettre de donner les gains limités qu’il a accordé dans les années 1950 et 1960 ou même dans les années 1990. Éventuellement, toute la société devra être réorganisée. Le pouvoir doit être ôté aux riches et leurs agents. Nous, les gens ordinaires de la classe ouvrière, et ceux et celles comme nous, devront s’en emparer et organiser une gestion véritablement démocratique. Nous devrions remplacer le gouvernement centralisé et bureaucratique (l’État) par une fédération de conseils sur les milieux de travail et d’assemblées de quartier. Nous devrions remplacer les entreprises capitalistes par des associations autogérées de travailleurs et travailleuses et de consommateurs-trices. Nous nommons cela, l’anarchisme et le socialisme libertaire. C’est ça, ou la barbarie pour tous et toutes.

Wayne Price

Original en anglais : http://www.anarkismo.net/article/17793
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Re: Etats Unis d'Amerique

Messagede Nico37 » 15 Avr 2011, 21:47

Patriot Act: le Sénat vote une prolongation JIM ABRAMS, THE ASSOCIATED PRESS Publié: 15 février 2011 20:58

WASHINGTON - Le Sénat des États-Unis a voté, mardi, en faveur de la prolongation, pour une période de 90 jours, de trois mesures de lutte contre le terrorisme adoptées après le 11 septembre 2001, incluant la mesure sur les écoutes téléphoniques qui devait expirer à la fin du mois.

Cette prolongation à court terme donnera aux législateurs le temps de réviser les mesures, que certains critiques de la droite comme de la gauche considèrent comme des violations inconstitutionnelles des libertés civiles.

Le vote du Sénat survient au lendemain de celui de la Chambre des représentants, qui a accepté de prolonger les trois mesures jusqu'au 8
décembre. Les deux chambres doivent maintenant s'entendre sur une approche commune dans ce dossier. Le Congrès étant en vacances la semaine prochaine, plusieurs font pression pour qu'un accord soit conclu cette semaine.

Les mesures controversées permettent aux autorités d'installer des dispositifs d'écoute sur plusieurs appareils électroniques et d'obtenir des mandats judiciaires pour accéder à des livres comptables d'entreprises considérés comme pertinents à des enquêtes anti-terroristes. La troisième mesure permet aux agences de renseignement de surveiller des non-Américains qui n'ont pas de liens connus avec une activité terroriste précise.

Sans ces trois mesures, les agences chargées du renseignement et de l'application de la loi «manqueront d'outils importants pour protéger ce
pays», a dit la présidente du comité du Sénat sur le renseignement, la démocrate Dianne Feinstein.

Depuis les débuts du Patriot Act, dans les jours qui ont suivi les attentats du 11 septembre 2001, les pouvoirs de surveillance accrus donnés aux autorités ont été critiqués autant par les républicains que par les démocrates, qui estiment qu'ils violent la liberté d'expression et le droit d'être protégé contre les perquisitions et les saisies abusives.

«Nous étions dans un état très émotif» après les attentats, a dit le sénateur démocrate Dick Durbin. Il a souligné que les mesures donnaient au gouvernement l'accès à des documents personnels sensibles, comme les registres médicaux, et pouvaient «mener à des missions exploratoires du gouvernement qui visent malheureusement des Américains innocents».

Le président du comité judiciaire du Sénat, le démocrate Pat Leahy, a introduit un projet de loi qui prolongerait les trois mesures jusqu'en 2013 tout en resserrant leur portée. Mme Feinstein a aussi recommandé une prolongation jusqu'en 2013, tandis que certains républicains ont proposé que les mesures deviennent permanentes.

Le projet de loi présenté par M. Leahy sera étudié jeudi par le comité judiciaire du Sénat.


Les Etats-Unis accusés de désactiver à outrance des sites web

Le GNSO (Icann) accuse le FBI, Interpol et les polices d'Etat américaines de procéder à des désactivations "unilatérales" de sites, en faisant fi des structures existantes.

La gouvernance de l'internet est menacée par l'interventionnisme des autorités américaines qui procédent à des désactivations "unilatérales" de sites, passant outre les structures mondialement reconnues, accuse Stéphane Van Gelder, à la tête de l'instance internationale GNSO.

Le GNSO est l'instance décisionnelle de l'Icann (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers), discret organisme privé californien qui assure un rôle clé dans la régulation d'internet en attribuant les noms de domaine, et dont les décisions s'imposent mondialement. Stéphane Van Gelder est le premier Français à occuper le poste de président du GNSO.

"Depuis un an, les agences de lutte contre la criminalité - que ce soit le FBI, Interpol ou les polices d'Etat - viennent à l'Icann et au GNSO avec des demandes concernant la désactivation de sites et de noms de domaine", et que l'instance repousse, indique-t-il à l'AFP.

Les autorités désactivent "de manière unilatérale"

"Nous avons déjà été convoqués à deux reprises à la Maison Blanche sur le sujet de la lutte contre la contrefaçon, et le but était de nous demander comment on agissait contre ce phénomène, et c'était fait de manière assez agressive", poursuit-il. "Il y a de vraies pressions, de véritables actions de lobbying, pour qu'on lutte contre ces phénomènes : les entités étatiques s'attaquent aux acteurs sur lesquels elle peuvent agir, comme nous, car elles ne peuvent par exemple pas s'attaquer à la mafia", estime Stéphane Van Gelder, qui ajoute que ces entités font fi des fins de non recevoir.

Selon lui, en un an, les autorités américaines ont ainsi procédé à la désactivation "de manière unilatérale" de plus d'une centaine de noms de
domaines se terminant en .com - dont la gestion est déléguée à la société américaine Verisign - et desquels dépendent souvent des milliers de sites internet, blogs ou pages personnelles. "Les administrateurs n'ont pas été prévenus et se sont réveillés avec sur leur site le logo du gouvernement américain", dénonce Stéphane Van Gelder.

"Certains étaient des sites de contrefaçon vendant des DVD ou des sacs à main, mais beaucoup d'autres n'avaient rien d'illégitime. Par exemple, lorsque le nom mooo.com a été désactivé" car il hébergeait des contenus pornographiques, "ce sont au total 84.000 sites qui en dépendaient qui ont aussi été débranchés, et qui n'avaient rien à voir avec les contrefaisants",
déplore-t-il.

Les USA prennent "en otage les noms de domaine"

"C'est de la prise en otage de noms de domaine par les autorités américaines, une telle intervention des Etats n'est pas souhaitable. C'est une nouvelle tendance, mais une tendance de fond, il n'y a plus de discussion, seulement des décisions unilatérales de désactivation", résume Stéphane Van Gelder.

Il va jusqu'à évoquer "une forme de chirurgie sans anesthésie et avec un gros couteau" : "ces actions sont directes, il n'y a plus la notion de respect du système établi, le gouvernement décide qu'il y a offense et il débranche votre site, il fait fi des structures existantes" comme l'Icann et le GNSO qui ont pourtant la main sur l'attribution des noms de domaine, dénonce-t-il.

Selon lui, "il y a danger, notre modèle de gouvernance de l'internet va au-delà d'un Etat, d'un gouvernement. Des structures existent et passer outre pour désactiver des sites ne peut qu'inquiéter". Créée en 1998 sous l'administration Clinton, l'Icann n'est cependant plus sous contrat direct du gouvernement américain depuis 2009. Et certains pays verraient bien que ses fonctions et pouvoirs soient pris en charge par un organisme dirigé par l'ONU.

"Le modèle n'est pas parfait mais tous les utilisateurs d'internet y sont représentés, à la différence de l'ONU qui est complètement fermée en comparaison, on ne peut pas appliquer la gouvernance étatique traditionnelle à internet", estime Stéphane Van Gelder. Aujourd'hui, on compte quelque 200 millions de noms de domaine, dont quelque 95 millions en .com.

(Nouvelobs.com avec AFP)
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