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Messagede Nico37 » 23 Aoû 2009, 16:22

Benghazi - Témoignage du massacre de Benghazi, un camp de rétention libyen. Ce témoin oculaire a personnellement assisté u massacre de Somaliens en détention à Ganfuda. Et il a raconté au téléphone à Fortress europe, sous un strict anonymat. Voici comment ils ont été tués.

Le camp de Ganfuda est situé à dix kilomètres de la ville de Benghazi. Y sont détenues environ 500 personnes, essentiellement des Somaliens, et puis un groupe d'Érythréens et des Nigérians et des Maliens. Ils ont tous été arrêtés dans la région de Ijdabiyah et à Benghazi, au cours de rafles dans la ville ou en traversant le désert du sud. Beaucoup d'entre eux sont derrière les barreaux depuis plus de six mois. Certains depuis un an. Aucun d'eux n'est jamais passé devant un juge. Il y a des gens malades de la gale, de maladies de peau et de maladies respiratoires. De la prison, on peut en sortir seulement grâce à la corruption, mais la police demande 1000 $ par tête. Les conditions de détention sont très mauvaises. Dans les cellules de cinq à six mètres, peuvent être enfermées jusqu'à 60 personnes, nourries au pain et à l'eau, et quotidiennement exposées aux humiliations et au harcèlement de la police. La tension est telle qu'un groupe de prisonniers Somaliens a décidé de tenter l'évasion.
Dans la soirée du 9 août, 300 prisonniers, principalement des Somaliens, ont commencé à assaillir la porte du camp de détention, forçant le cordon de policeet le dépassant. Les militaires sont intervenus armés de matraques et de couteaux. Ils affrontent les révoltés aveuglement. L'affrontement est très dur. À la fin couché sur le sol dans une mare de sang, 6 personnes sont mortes poignardées (et non pas tué dans la fusillade, comme il avait semblé au début) et il y a plus de 50 blessés. Une centaine de Somaliens ont tout de même réussi à fuir vers Tripoli, pourchassés par la police. Le lendemain, 10 personnes manquaient à l'appel parmi les blessés. Nul ne sait si elles ont été hospitalisées ou si elles ont terminé à la morgue. Le nombre de victimes oscille donc entre 6 et 16. Les autres blessés à coup de couteaux sont encore dans les cellules. Les plaies sont encore sanguinolentes, ils sont blessés aux jambes, aux bras, à la tête. Certains ont de la fièvre et des signes d'infection, et on ne peut exclure un risque de complications. Mais aucun médecin à ce jour, ne les a auscultés. Ni le Haut Commissariat aux Réfugiés des Nations Unies ni l'Organisation internationale pour les migrations ne sont venus non plus. Nous faisons appel à eux pour qu'ils insistent auprès du gouvernement libyen pour obtenir la permission de visiter le camp et de vérifier ce qui s'est passé. Tout cela ne peut pas rester impuni. L'Italie et la Libye doivent comparaitre devant le Comité contre la torture de l'Organisation des Nations Unies.
Lien sur le témoignage :
http://fortresseurope.blogspot.com/2009 ... -come.html
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Messagede bipbip » 24 Fév 2011, 12:31

Appel à la solidarité, sur anarkismo, en plusieurs langues : http://www.anarkismo.net/article/18840

Les nouvelles qui nous arrivent de Libye sont très choquantes. le régime de Kadhafi commet un horrible massacre contre les masses révoltées, les mercenaires recrutées par le régime de Kadhadi (l'équivalent des batalja du régime de Moubarak), en plus de l’armée de métier et des forces de sécurité, ont ouvert le feu sur la population libyenne désarmée ou, dans certains cas, armé avec seulement les armes à feu très légères.

Appel à la solidarité
Urgent : Massacre et révolution en Libye


Les nouvelles qui nous arrivent de Libye sont très choquantes. le régime de Kadhafi commet un horrible massacre contre les masses révoltées, les mercenaires recrutées par le régime de Kadhadi (l'équivalent des batalja du régime de Moubarak), en plus de l’armée de métier et des forces de sécurité, ont ouvert le feu sur la population libyenne désarmée ou, dans certains cas, armé avec seulement les armes à feu très légères.

Les forces répressives du régime utilisent non seulement les armes à feu, mais également l'artillerie, les tanks , les chasseurs à réaction et les hélicoptères de combat.
Dans un sens militaire, on ne peut appeler cela une guerre. En réalité, c'est un horrible massacre conduit par le régime de Kadhafi, sous les yeux des puissances impérialistes Européennes et états-uniennes mais, comme toujours, ces puissances sont uniquement préoccupées par le pétrole et l'argent, le profit, et non par les droits de l'homme ou même les vies humaines. Les gouvernements européens ainsi que celui des USA observent un silence très honteux maintenant, qui est plus parlant que n'importe quelle déclaration.

Dans le fond, ils soutiennent les tueurs, la dictature, contre les masses révoltées comme ils l’ont fait en Tunisie et en Egypte, changeant retournant leur veste seulement quand le triomphe de la révolution est devenu inévitable.

Et il n'y a aucun secret en cela. Cela n’est lié qu’au pétrole et à l'argent qui devraient selon eux être maintenus dans les mains des dictateurs et non des peuples.

Et comme cela s’est produit au Bahrain, en Tunisie et en Egypte précédemment, la plupart des armes anti-émeute et des munitions employées par les forces du régime pour tuer et réprimer les personnes proviennent des entreprises européennes ou américaines.

Il y a deux nuits, le fils du dictateur libyen a menacé les masses et hier ses tueurs et mercenaires ont mis ses menaces à exécution. La Libye sous la domination du régime de Kadhafi est un exemple parfait de régime totalitaire, comme cette société atomisée décrite dans le roman « 1984 » de George Orwell; Maintenant " Big brother" mène une vraie guerre contre sa propre population, ou pour être plus précis, conduit un sanglant massacre contre les Libyens révoltés. Et de nouveau, ils essayent d'utiliser les fondamentalistes comme épouvantail. Ce qui se passe n'est pas un combat entre les fondamentalistes et le régime – c’est le combat entre les masses et la dictature.

Ce discours est juste une manipulation scandaleuse de la réalité, une tentative sans scrupule de justifier non seulement la répression du régime, mais également ses crimes brutaux, alors qu'en fait, rien, rien ne peut justifier les crimes du régime de Kadhafi, l'utilisation des tanks et des chasseurs à réaction contre les masses désarmées comprenant des enfants et leurs mères.

Nous anarchistes et libertaires ne voulons pas sous-estimer les possibilités qu'un pouvoir répressif- Islamiste ou tout autre - puisse parvenir à détourner la révolution, mais à cet égard nous ne préférons pas les pouvoirs répressifs non-religieux aux pouvoirs répressif religieux. Nous optons pour la vraie liberté des masses, pour une société libre et autogérée, organisée librement et volontairement de bas en haut.

Face à des telles éventualités nous pensons que la seule réponse appropriée est l’action directe populaire, conduite par les masses libres, et non par quelque forme de répression brutale que ce soit, appliquée par une dictature si barbare.

Voici quelques nouvelles et commentaires du blog d'un camarade anarchiste libyen (en arabe seulement). L'adresse de blog est : http://saoudsalem.maktoobblog.com

* Des centaines de personnes tuées en Libye - Kadhafi, le boucher, se cache dans sa forteresse.

* Les témoins oculaires ont rapporté qu'un vrai massacre a lieu dans la ville de Benghazi à l'est de la Libye, où des douzaines de personnes ont été tuées et des centaines ont été blessées. Et que les hôpitaux de ville sont débordées avec les personnes blessées. Un avocat et un activiste ont dit à Al Jazeera que le nombre de personnes tuées par des forces de sécurité à Benghazi pourrait atteindre 200 et environ 800 à 900 blessés (écrit le 20 février).

* Kadhafi a bombardé les Libyens… et les Libyens avancent vers Tripoli.

* Benghazi, la deuxième plus grande ville libyenne à côté de Tripoli capital, où la première étincelle de la révolte de février a eu lieu, subit un massacre en règle (écrit le 20 février).

* Le famille dirigeante (c'est-à-dire la famille de Kadhafi) en Libye a perdu son sang-froid et appele les manifestants des gangsters.

* Il semble que l'abus de la force par le régime et ses massacres contre les manifestants s’est retourné contre le régime lui-même, et ce tellement que même de nombreux membres de son armée et de sa police aient refusé d’ouvrir le feu sur les manifestants et de les aient rejoints au lieu de ça; obligeant le régime de Kadhafi à la recourir aux mercennaires des pays africains pauvres (écrit le 21 février).


Mazen Kamalmaz
Anarchiste syrien


Version française par Berckman - CGA
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Re: Libye

Messagede kuhing » 24 Fév 2011, 17:01

transmis sur la liste du CAam
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Re: Libye

Messagede Kzimir » 25 Fév 2011, 17:24

Hugo Chavez apporte son soutien à Kadhafi
Vendredi 25 Février 2011 - 16:20
Le président vénézuélien vient au secours de son grand ami libyen et accuse barack Obama de vouloir destabiliser la Lybie.

Quand deux grands amoureux de la démocratie se rencontrent, il ne peut inévitablement y avoir qu'un coup de foudre! Voilà comment on peut résumer la relation entre Hugo Chavez et le colonel Khadafi qui n'ont jamais caché leurs liens liens d'amitiés. Au point d'ailleurs que de nombreux médias affirmaient il y a 3 jours que le dictateur libyen avait trouvé refuge au Vénézuela ! Une information vite démentie par les proches d'Hugo Chavez.

Hier, le président vénézuelien s'est exprimé sur la situation au Libye où il prend fait et cause pour son ami en difficulté dans son pays:" Je lui apporte toute mon amitié dans son difficile combat pour l"indépendance de la Libye ! Encore une fois, nous devons constater que les américains, aidés de leurs alliés, tentent un coup d'état militaire en Libye."

Les déclarations fracassantes de Chavez sont d'ailleurs reprises par son ministre des affaires étrangères, Nicolas Maduro: "Les Etats-Unis sont derrière ces émeutes. Toutes les conditions ont été réunies pour cette invasion parce qu'encore une fois, c'est l'occident qui tient à tout prix à récupérer le pétrole de la Libye."

Au vu de ses déclarations, et au cas où Tripoli tomberait aux mains des rebelles, on peut être sûr que Khadafi pourra trouver refuge chez ses amis sud-américains...


http://www.amerique24.com/Hugo-Chavez-a ... _a355.html
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Re: Libye

Messagede barcelone 36 » 25 Fév 2011, 19:11

lu sur http://www.polemicacubana.fr

[LIBYE] POUR CHÁVEZ, KADHAFI EST « UN LEADER DES PEUPLES D’AFRIQUE ET DE L’AMÉRIQUE LATINE »

Chavez décorant Kadhafi et lui offrant la réplique de l’épée de Simón Bolivar (28 sept 2009)
Images et son de la cérémonie.
http://www.youtube.com/watch?v=3f__NO9M ... ded#at=226
Image
« Camarade président, Mouammar Kadhafi, ceci est la réplique de l’épée qui a réveillé l’Amérique latine il y a 200 ans. Les peuples l’ont offert à Bolivar (…) Je te la donne à toi, soldat révolutionnaire, leader du peuple libyen (…), des peuples d’Afrique et également des peuples d’Amérique latine et de la Caraïbe. »
Hugo Chávez, le 28/09/2009.
Article paru dans un site Internet de soutien au régime de Chávez (Aporrea.org)
28 septembre 2009.- « Cette épée est vivante et avance à travers l’Amérique latine d’aujourd’hui», a déclaré le président de la République bolivarienne du Venezuela, Hugo Chávez Frías, en donnant à son homologue libyen, Mouammar Kadhafi, une réplique de l’épée de Simón Bolivar et l’Ordre du Libérateur pour sa première visite dans le pays.
Image

«Au nom de notre peuple et de la Révolution bolivarienne, je te la donne à toi, soldat révolutionnaire, leader du peuple libyen, de la Révolution Libyenne, leader des peuples d’Afrique et également pour les peuples d’Amérique latine et de la Caraïbe» a déclaré M. Chávez dans une retransmission nationale radio-télévisée.
Le colonel Kadhafi se trouve dans l’île de Margarita, État de Nueva Esparta, après le IIème Sommet Afrique-Amérique du Sud, dans le cadre de sa première visite officielle au Venezuela.
Pour sa part, le leader libyen a remis au Président vénézuélien un jeu de décorations protectrices, faites à la main, qui ont été utilisés par les cavaliers arabes de la Jamahiriya, ou la lutte arabe.
« En votre honneur… », a déclaré le dirigeant libyen, en expliquant que ces accessoires sont très symboliques car ils représentent les costumes que portaient les cavaliers et leurs chevaux lors de la lutte de la guérilla libyenne contre l’invasion italienne.
Après la cérémonie de remise de la plus haute décoration du Venezuela, les deux dirigeants ont signé la Déclaration commune entre la Libye et le Venezuela, dans leur lutte commune pour construire un monde multipolaire, dans la voie socialiste.
Source : http://www.aporrea.org/actualidad/n143052.html
Voir aussi
http://www.tsr.ch/info/monde/1060280-an ... orent.html

[Libye] Les derniers soutiens de Kadhafi…
Pour la chaîne « bolivarienne » Telesur, le peuple libyen soutient Kadhafi et tout le reste n’est que désinformation… A preuve cette information sur le reportage de l’envoyé spécial de la chaîne à Tripoli.
Telesur dévoile une campagne de désinformation sur la situation politique en Libye
Caracas, 23 février ABN. – L’équipe de journalistes de Telesur est entrée en Libye ce mercredi pour rendre compte de la situation politique que vit le pays africain, sur lequel des médias internationaux ont diffusé des informations qui présentent des scènes de « guerre civile ».
Le journaliste de Telesur, Jordán Rodríguez, a informé ce mercredi depuis Tripoli que le peuple de cette capitale est sorti dans les rues pour soutenir le gouvernement du président Mouammar Kadhafi, après plusieurs jours de violentes manifestations menées par l’opposition qui ont laissé un bilan officieux entre 300 et 400 morts.
« Il y a seulement deux minutes je me trouvais sur la Place Verte, dans le centre de la capitale, où il y a une grande manifestation de soutien au président Mouammar Kadhafi. Les gens arrivent avec des drapeaux et des pancartes », a rapporté Rodríguez, qui a constaté une situation de calme dans ce pays tout en indiquant qu’«il y a énormément de tension et de désinformation ».
Quant aux foyers de violence, le journaliste a indiqué que, selon des sources officielles, ils ont été générés parce que des militants de l’opposition ont essayé de prendre des bases militaires et des bâtiments du gouvernement, ce qui a provoqué une réponse des Forces Armées de ce pays.
« Le chiffre (de décédés) n’a été confirmé par aucune source officielle », a-t-il signalé.
Il a souligné qu’à son arrivée à Tripoli il a pu observer que « beaucoup de commerces étaient fermés à cause de la situation des six derniers jours » mais qui « maintenant c’est calme ».
Il a indiqué qu’il n’a pas vu présence militaire excessive dans les rues de cette capitale africaine mais un renforcement de la protection des bâtiments gouvernementaux.
Après avoir recueilli les témoignages de plusieurs personnes, Rodríguez a pu confirmer la fausseté des informations « données par des agences internationales sur le bombardement de la ville de Tripoli par de grands avions militaires et le massacre qu’on a voulu faire voir au niveau international ».
Cependant, le journaliste a indiqué que la communication a été rendue difficile et que quelques médias ont maintenu le silence sur ce qu’il se produit dans ce pays.
D’autre part, il a déclaré que quelques chefs tribaux de la Libye «pourraient être en train discuter avec des représentants du Gouvernement, pour qu’il puisse être permis de rétablir la normalité».
Rodríguez a souligné que certains citoyens se demandent pourquoi les Nations Unies et la Ligue Arabe, en plus d’autres organisations internationales, ne se sont pas prononcées contre les protestations en Tunisie et en Egypte, comme actuellement elles le font contre la Libye.
L’équipe de Telesur a été arrêtée pendant cinq heures en Libye par les autorités de ce pays, qui pour des raisons de sécurité ont vérifié les motifs de la visite des journalistes de la télévision.
Le travail de Rodríguez a été manipulé par des médias au Venezuela comme le portail Noticias24, pour montrer que l’information fournie par le journaliste depuis Tripoli prétend nier le conflit politique que vit le pays arabe.
Source : http://www.avn.info.ve/node/44925
Image
La morgue de l’hôpital de Benghazi
Pour l’instant Chávez n’a rien dit officiellement sur la situation en Libye.
Ce n’est pas le cas de Castro (Fidel), qui, dans le quotidien Granma, continue de délivrer ses analyses sur la situation internationale et voit dans ce qui se passe en ce moment un « plan de l’OTAN pour occuper la Libye », tandis qu’Ortega du Nicaragua exprime ouvertement son soutien au tyran de Tripoli et affirme même lui avoir téléphoné pour le lui dire. Mais beaucoup de médias et de sites Internet en langue espagnole s’alignent sur la thèse de la conspiration et relaient les «informations» de Telesur favorables au régime de Kadhafi.
La sénilité politique assaisonnée des effluves d’un stalinisme ranci et de quelques vestiges rhétoriques d’un «anti-impérialisme» à la vue particulièrement basse ne peut que produire des aberrations et des monstruosités qui voient des complots partout et cherchent à justifier l’injustifiable.
Plus que jamais, reconstruire un projet d’émancipation suppose de tourner définitivement le dos à ces dangereux crétins et à leurs éternels épigones, leurs dévots, ici et partout, et d’emprunter, aussi résolument que radicalement, d’autres voies, avec d’autres contenus, en commençant à ne pas se donner de “guides” ou de leaders : ni de césars ni de tribuns.
Les peuples qui se soulèvent aujourd’hui contre les tyrannies n’ont qu’une chose à faire : définir eux-mêmes en les constituant les formes propres par lesquelles ils souhaitent s’autogouverner.
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Re: Libye

Messagede Kzimir » 28 Fév 2011, 16:31

L'opposition semble s'organiser, mais pour l'instant on sait pas trop comment ni qui. Il semblerait que l'ancien ministre de la Justice de Kadhafi ait un peu trippé quand il annonçait être à la tête du machin.

le Figaro a écrit:Parallèlement, les dirigeants de la contestation libyenne affirment avoir mis en place un «Conseil national» de transition représentant les villes tombées aux mains de l'insurrection en Libye. «La création d'un Conseil national a été annoncée dans toutes les villes libérées de Libye», a déclaré le porte-parole de la nouvelle organisation politique, lors d'une conférence de presse à Benghazi, deuxième ville du pays et fief de la contestation. Le conseil est «le visage de la Libye pendant la période de transition», a-t-il dit, ajoutant que les consultations se poursuivent à propos de la composition et de la fonction de ce nouvel organe.

Il a toutefois insisté pour dire qu'il ne s'agissait pas du «gouvernement provisoire» annoncé samedi soir par l'ancien ministre de la Justice Moustafa Abdel-Jalil. Ce dernier, qui avait démissionné le 21 février pour protester contre la répression sanglante organisée par le colonel, souhaitait qu'un gouvernement de transition prépare des élections libres. Ce gouvernement devait compter «des personnalités militaires et civiles», et être «en place pour trois mois maximum» avant la tenue «d'élections justes». «Les gens pourront choisir leur dirigeant», avait affirmé l'ancien ministre en rejetant toute négociation avec Kadhafi. Dimanche matin, un membre du conseil municipal de Benghazi déclarait même que les villes libyennes sous contrôle de la rébellion avaient nommé l'ancien ministre de la Justice pour prendre la tête de ce gouvernement provisoire.
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Re: Libye

Messagede barcelone 36 » 03 Mar 2011, 21:33

in Le Monde Libertaire n°1625 (3-9 mars 2011)

http://monde-libertaire.fr/international/item/14314

Libye : terreur et révolution

Depuis deux mois, le monde arabe est agité par des bouleversement sociaux et politiques sans précédents. La chute de Ben Ali en Tunisie, suivie de la démission de Moubarak en Égypte, ont profondément bouleversé la donne et ont attisé le vent de révolte qui se répand partout, du Maroc au Yémen. Dans chaque pays où la population se soulève, on retrouve les mêmes revendications : liberté, justice sociale et dignité. Largement relayés par Internet et la chaîne satellitaire al-Jazira (devenue le cauchemar des dictateurs arabes), les événements se précipitent et semblent prendre tout le monde par surprise : ne voit-on pas des dirigeants occidentaux, qui hier s’accommodaient de régimes arabes autoritaires, au nom de la stabilité et de la défense contre l’hydre islamiste, exiger aujourd’hui la démocratisation et le départ des despotes. Mais la situation aujourd’hui la plus préoccupante est bien sûr celle de la Libye. À l’image de son histoire mouvementée au cours de ces quarante dernières années, le chaos qui semble s’installer depuis le 16 février dernier, date des premières manifestations de Benghazi, est lourd de terreur pour un peuple désarmé, victime de la folie sanguinaire de Mouammar Kadhafi. Faire le portrait de ce pays, et le point sur l’état de sa situation sociale, est difficile, tant les informations sont parcellaires. En dehors de quelques chercheurs universitaires et des firmes multinationales pétrolières, peu de monde en Europe s’intéresse à ce pays et à son peuple. Lorsqu’en 1969, Kadhafi renverse le vieux roi Idriss, au pouvoir depuis 1951, date de l’indépendance de la Libye, obtenue après quarante ans d’occupation italienne, c’est le modèle nasserien qui sert de cadre à la toute jeune république libyenne. Panarabisme et socialisme, voilà les deux principaux slogans de ces années. Il y a alors moins de trois millions d’habitants ; le pétrole, découvert en 1959, va faire la richesse de ce pays, qui va devenir très vite le plus riche des États africains. Le colonel-président va chercher par tous les moyens à réaliser le vieux rêve panarabe d’unité : des accord d’unification vont être signés tous azimus pendant la décennie 70 : avec l’Égypte et la Syrie, puis avec la Tunisie, le Soudan, le Maroc. Aucun d’eux n’aboutira, et parfois même, comme celui signé à Djerba en 1973 avec la Tunisie, ne durera même pas 24 heures ! Dès cette époque, Kadhafi acquiert la réputation de « sale gosse », qui va le faire considérer comme un paria parmi les dirigeants du monde arabe, et qui explique la célérité inhabituelle avec laquelle la Ligue arabe a exclu de son sein la Libye il y a quelques jours. Il va tenter de s’emparer du nord du Tchad, la zone riche en uranium de la bande d’Aouzou, ce qui va le conduire à une guerre avec la France, qui se terminera par sa défaite et par l’attentat contre le vol d’UTA en septembre 1989. De même, ses relations avec les États-Unis sont marquées par la tentative de l’aviation américaine de le tuer, lors des bombardements de Tripoli et de Benghazi en 1986, à la suite d’un attentat anti-américain à Berlin ; il se vengera par l’attentat de Lockerbie, au cours duquel une bombe placée par ses services détruit un avion de la PAN-AM, faisant 270 morts. Son pays sera alors soumis pendant près de dix ans à un embargo extrêmement sévère. C’est paradoxalement les attentats du 11 septembre 2001 qui lui permettent un retour en grâce sur la scène internationale : il se pose comme partenaire de l’Occident dans sa lutte contre le terrorisme islamiste, lui qui a eu recours à cette arme contre ses propres opposants à l’étranger et contre les États africains et européens quand ses intérêts l’exigeaient. De même, il signe avec l’Italie de juteux contrats, en échange de sa coopération musclée dans la lutte contre l’immigration clandestine, dont il va faire une sorte d’objet de chantage au cours de ses discussions avec l’Union européenne, indifférente au sort funeste qui attend les candidats à l’immigration dans les camps de rétention libyens. Ses frasques, ses discours délirants, retransmis par la télévision libyenne, étaient la risée du public arabe ; le peuple libyen devait supporter en silence ses caprices sanglants. En 1977, il rebaptise la Libye : c’est désormais la « grande Jamahiriya arabe libyenne socialiste et populaire » – Jamahiriya, néologisme signifiant l’état des masses, tout un programme… Kadhafi théorise, si on peut dire, sa politique dans son Livre vert, qui sera son « petit livre rouge » : l’organisation sociale, avec la mise en exergue de l’africanité et de l’arabité, la place de l’ordre tribal, avec ses liens de solidarité clanique et traditionnelle, et des théories religieuses empruntant à la charia. Sur le plan économique, un modèle initialement étatique, pompeusement appelé socialiste : nationalisation du pétrole, du secteur commercial et industriel ; puis avec la vague libérale, privatisation d’une grande partie de ces mêmes secteurs au cours des années 2000. Le pouvoir est remis aux comités populaires, Kadhafi abandonnant son titre de président pour devenir le guide et le maître de la révolution en 1980. Depuis 1972, les partis et les syndicats sont interdits, il n’y a pas d’élections, le gouvernement n’a aucune prérogative. Selon le bon vouloir et le bon plaisir du guide, des lois sont adoptées, puis abrogées. L’argent du pétrole va permettre un certain décollage économique, l’importation de produits manufacturés revendus à bas prix sur les marchés libyens et même hors des frontières libyennes : ainsi, on trouve dans la plupart des villes du sud de la Tunisie des marchés appelés « souk libyen » dans lesquels les Tunisiens s’approvisionnent en marchandises, chinoises pour la plupart et provenant de Libye, à des prix défiant toute concurrence. Mais l’infrastructure administrative et économique est très mal organisée : en dehors du secteur pétrolier, le reste du secteur industriel et commercial souffre de multiples carences qui freinent leur développement. D’autant que l’embargo des années 1990 a considérablement appauvri la population et aggravé la désorganisation économique et sociale. De plus, avec le retour de la Libye sur la scène internationale et l’augmentation des prix du brut sur le marché, l’argent a recommencé à couler à flot dans les caisses : mais, là aussi, seule une minorité, celle qui tient le pouvoir et ses affidés, en a profité, au détriment de la majorité de la population. Population elle aussi soumise au chômage, à l’absence de liberté et de perspectives : déjà dans un passé récent, des tentatives de soulèvement avaient été durement réprimées, comme en 2006 à Benghazi, d’où est parti ce 16 février un soulèvement général, qui est en train de s’étendre à toute la population libyenne, et qui malgré la violence inouïe à laquelle elle est confrontée – on parle de milliers de morts – ne s’arrêtera que par la chute du despote.

Mohamed, groupe Pierre-Besnard de la Fédération anarchiste
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Re: Libye

Messagede Pïérô » 08 Mar 2011, 12:29

sur anarkismo, http://www.anarkismo.net/index.php :

Les Comités populaires libyens devraient être le fondement d'une nouvelle vie, pas seulement une mesure provisoire !

La lutte du peuple libyen, dans le cadre de la vague de révoltes populaires qui se répand comme un incendie dans l'ensemble du monde arabe, prend un tour réellement dramatique vraiment, avec le peuple qui progresse dans sa lutte contre un régime déterminé à rester au pouvoir par tous les moyens nécessaires. Kadhafi, en dépit de son passé comme une épine dans le pied des États-Unis, était devenu un allié clé dans leur « guerre contre le terrorisme », comme cela a été prouvé par la réaction tardive et maladroite des États-Unis face aux événements se développant en Libye et la suspension tardive par l'UE de son considérable commerce d'armes avec le régime libyen. Bien que les États-Unis et les puissances occidentales re-découvrent, pour préserver leur image publique, qu'après tout ils n'aimaient vraiment pas Kadhafi, (après une décennie de relations amicales), les discussions ont commencé sur une éventuelle intervention et les transporteurs américains ont pénétré dans les eaux près de les côtes libyennes. Dans l'intervalle, les États-Unis et leurs alliés occidentaux étudient la manière de faire en sorte que la révolte de la Lybie et des masses arabes ne s'ancre pas dans une dimension révolutionnaire, ainsi que de s'assurer que leurs intérêts économiques et stratégiques soient servis dans le meilleure façon possible dans le scénario post-Kadhafi.

Pour mieux comprendre ce qui se passe là-bas, nous avons dialogué une nouvelle fois sur le blog de Février 27 avec notre ami et camarade, l'anarchiste syrien Mazen Kamalmaz, qui travaille sur le blog révolutionnaire http://www.ahewar.org/m.asp?i = 1385

José Antonio Gutiérrez D.,
2011 3 mars 2011



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Qu'est-ce qui se passe réellement en Libye et dans le reste du monde arabe ?

C'est une révolution. Après 42 ans sous la coupe du régime de Kadhafi, les masse sont descendues dans la rue.. Le point négatif ici est qu'en raison de la répression brutale du régime, la révolution n'a été couronnée de succès que dans la partie orientale, qui comprend également des différentes tribus de l'ouest et du centre de la Libye. Rapidement, les forces du régime ont surmonté l'effet de surprise et ont maté la révolte à Tripoli, la capitale, et dans le reste de la Libye par une force extrême et brutale. Les masses ont essayé de sortir à nouveau ce vendredi dernier, qui était une journée de protestations indignées dans beaucoup de pays arabes et de villes, mais elles ne sont pas parvenues à vaincre les forces du régime. Il y a maintenant un statu quo entre les deux puissances, celle du peuple et celle du régime, bien que les deux cherchent à gagner du terrain à nouveau.

Outre la Libye, le Yémen est en feu depuis plusieurs semaines maintenant. I Dans ce pays il y a beaucoup de tribus et de minorités religieuses, en plus du conflit entre le nord gouvernant et le sud marginalisé qui exige l'autonomie. Les élèves des Lycées et des universités pourrait parvenir, avec leur dévouement total à la liberté pour tous et leur volonté de se sacrifier pour cette cause, à réunir toutes les factions de la nation autour de l'objectif d'éliminer la dictature.

Vendredi dernier a été aussi très chaud en Irak, où des milliers de jeunes irakiens, d'origines sunnites et chiites qui étaient au bord de la guerre civile quelques années en arrière-, sont descendus dans la rue pour protester contre le gouvernement pro-américain corrompu . Les policiers ont utilisé les mêmes mesures répressives qu'ailleurs, ce qui a causé la mort de plusieurs manifestants.

Le Sultanat d'Oman vient de rejoindre le concert des pays révoltés aujourd'hui, les jeunes y sont descendus dans la rue demandant, comme partout ailleurs, des emplois, plus de liberté et des conditions de vie décentes.

Beaucoup voient encore Kadhafi en tant que socialiste et anti-impérialiste ... Est-ce vrai ?

C'est une affirmation très trompeuse et erronée , forgée par la gauche autoritaire dans le passé et qui vit encore aujourd'hui. Et cela est dû, en partie, à la renaissance de cette gauche autoritaire autour de personnalités comme Chávez.

Nous devons garder à l'esprit que les relations entre le régime de Kadhafi et les principales puissances de l'Ouest se sont améliorées sensiblement après 2003 après que le dictateur libyen ai renoncé à son programme nucléaire, la secrétaire d'Etat américaine de l'époque Condolezza Rice a déclaré ces étapes comme un modèle à suivre pour rétablir des relations normales entre les États-Unis et les Etats du tiers monde, y compris ceux étiquetés comme « voyous » par les États-Unis. Cela a ouvert la voie permettant à Berlusconi, Blair et Sarkozy de se rendre en Libye, pour signer des contrats de plusieurs milliards, notamment de vente d'armes, avec des sociétés occidentales. Cela a conduit Kadhafi à assister à un sommet du G8 où il a rencontré Obama. Comme pour Ben Ali et Moubarak, les grandes puissances capitalistes ont tout simplement ignoré les violations des droits de l'homme par le régime de Kadhafi contre son propre peuple. Même lorsque Kadhafi s'est déclaré lui-même un anti- impérialiste, il ya longtemps, c'était juste une affirmation pour la forme alors qu'il se prêtait, comme un régime autoritaire,à des actes terroristes triviaux qui n'ont jamais eu pour but de soutenir les objectifs libertaires des victimes de l'impérialisme.

Nous devons faire la distinction entre être anti-américain, anti-capitaliste et être un réel socialiste (révolutionnaire), car il ya beaucoup d'anti-Américains qui sont aussi autoritaires et répressifs que le système fasciste des entreprises multinationales ou que les régimes pro-américains. Ici nous devons garder à l'esprit le stalinisme. Kadhafi lui-même arrivé au pouvoir alors que le nationalisme arabe était à son sommet, qui a été anti-impérialiste sur le plan rhétorique, alors qu'il a conduit les pays arabes d'une défaite à l'autre dans toutes ses confrontations contre l'impérialisme et ses agents locaux les plus importants, en Israël. La dernière occasion a été en 2003 en Irak. Après la défaite de Juin 1967 de l'Egypte, la Syrie et la Jordanie face à Israël, beaucoup de gauchistes sont parvenus à la conclusion que la répression des régimes et leur nature d'exploitation ont été responsables de cette défaite. L'année suivante, la jeunesse égyptienne et les étudiants ont commencé leurs manifestations contre le régime de Nasser, qui avaient un caractère libertaire. Le fait est que l'Egypte sous Nasser, l'Irak sous Saddam Hussein et la Syrie sous Assad, tous étaient de simples exemples de capitalisme d'Etat bureaucratique, à savoir, des régimes qui répriment et exploitent leur propre peuple.

Quel a été le rôle des États-Unis et de l'Union européenne dans cette crise? On sait que Kadhafi a été en bons termes avec eux très ces derniers temps...

Lors de la guerre froide, les deux superpuissances de répression, les États-Unis et l'URSS, ont pratiqué un double jeu: ils ont été réprimé les gens dans leur sphère dominante et "soutenu" la lutte des peuples pour la liberté dans le domaine dominé par l'adversaire. . Ainsi, l'Union soviétique a appuyé la lutte peuple vietnamien contre l'intervention américaine et la révolution cubaine, ainsi que d'autres rébellions en Amérique du Sud et les lieux qui étaient soumis à dictatures mises en place par les Etats Unis. D'autre part, les États-Unis et le bloc capitaliste ont appuyé la vague de révoltes en Europe de l'Est, etc Ce double jeu est encore joué jusqu'à présent. Les États-Unis sont prêt et désireux de à soutenir de telles rébellions en Iran par exemple, mais jamais, jamais en Arabie Saoudite par exemple. En Irak, l'administration Bush a aidé Saddam Hussein à reprendre le pouvoir en Irak après sa défaite lors de la première guerre du Golfe de 1991, alors qu'il faisait face à une révolution populaire massive et que seule une petite partie de l'Irak était sous son contrôle . Elle voulait le renverser quand cela semblerait plus facile, et quand cela ne risquerait pas de compromettre sa suprématie régionale.

Mais les choses se produisent à tout moment, parfois contre la volonté des États-Unis, comme cela s'est passé en Egypte et en Tunisie. Malgré tous leurs efforts pour maintenir Ben Ali et Moubarak au pouvoir, les masses ont créées ici une nouvelle réalité, et les États-Unis tentent de s'y adapter. En Libye, cela semble quelque peu différent. Les États-Unis sont maintenant tels un prédateur, comme le régime Kadhafi semble très faible et tellement détesté par son propre peuple, et surtout, parce que le territoire libyen est plein de pétrôle, il semble être une cible très grosse et très facile. En outre, cela peut aider le principal soutien des dictatures dans notre région, les États-Unis, à se faire passer pour un combattant de la liberté aidant à libérer une nation sans défense de son dictateur sanguinaire, le même qu'ils considéraient jusqu'à récemment comme un nouvel ami. La mauvaise chose liée au fait d'être un prédateur, c'est que celui ne peut s'empêcher de s'en prendre à des cibles faciles, en dépit de toutes les expériences douloureuses du passé. Une chose très importante concernant ce plan éventuel des Etats-Unis, est que personne en Libye aujourd'hui, ni les masses révoltées, ni même l'opposition libyenne qui se trouve dans l'Ouest, n'accepte une quelconque intervention militaire étrangère.

Bien sûr, ce serait un coup dur pour toute la lutte de la nation libyenne, non seulement il porterait préjudice à sa lutte indépendante pour sa liberté, mais elle menacerait son avenir. . Les Libyens sont près de renverser le régime et reprendre possession de leur pétrole et leur vie, je ne pense pas qu'ils, du moins la plupart d'entre eux, sont prêts à sacrifier ce qu'ils ont gagné jusqu'à maintenant pour une victoire facile qui ne soit pas la leur.

Quelle est la nature du gouvernement civil-militaire a déclaré aujourd'hui à Benghazi ?

Jusqu'à présent, il n'y a toujours pas d'institutions formelles de l'État, en tant que telles, dans les zones libérées. Il y a eu quelques tentatives d'installer leur domination élitiste, mais sans succès pour le moment.

Tout récemment, la presse américaines et pro-américaine arabe a commencé à parler d'un conseil provisoire à Benghazi dirigé par un ex-ministre du cabinet de Kadhafi, uniquement pour mettre en évidence sa position se félicitant d'une éventuelle intervention des États-Unis. A part ce soit disant conseil provisoire, aucune autre force ou groupe dans les zones libérées n'accepte ou n'appelle à une telle intervention.

Quel est le rôle des comités populaires lybiens ? Les masses créent elles leurs propres moyens pour la démocratie directe ?

En fait, ces comités sont devenus partie intégrante de toute révolution partout dans le monde arabe. Je reconnais que ce sont de bons exemples de démocratie directe, l'ensemble des zones libérées sont gérées de cette manière aujourd'hui, comme c'était le cas après la chute du régime de Ben Ali en Tunisie et après que Moubarak ai ordonné à ses forces de sécurité d'ouvrir la voie à des voyous pour qu'ils pratiquent le pillage partout pour intimider les masses révoltées. Ce qu'il faut maintenant, c'est d'en faire un mode de vie, pas seulement une mesure provisoire: ce doit être notre message aux masses.

Les Drapeaux de la monarchie ont été brandis avait été soulevée . Un retour de l'ancien régime d'Idriss est-il envisageable ?

En vérité, tout peut arriver. Je pense que les Libyens révoltés eux-mêmes n'ont pas une idée claire de qui doit diriger leur pays et comment après qu'ils aient réussi à renverser Kadhafi. Ils doivent tracer eux mêmes leur voie. Ce que je ressens, c'est que cela (le retour de l'ancien régime) est peu probable, qu'ils ne se soumettront jamais facilement à n'importe quel nouveau régime. Ils ont appris à connaître leur force et ce ne sera pas facile de leur retirer à nouveau.

Quelle est la perspective immédiate de cette révolte ?

Cela dépend. Jusqu'à présent la bataille contre la dictature n'est pas terminée, pas encore gagnée. Mais devons réaliser le potentiel élevé qui existe. La victoire de la révolution fera une grande différence dans la région. Nous devons garder à l'esprit que le nouvel ordre mondial a été déclaré et mis en œuvre ici pour la première fois lors de la crise du Golfe de 1990-1991. Cette région a, depuis lors, remplacé l'Amérique du Sud comme arrière cour de Washington. Ajouté à ce qui a déjà eu lieu en Tunisie et en Egypte, les modifications seront profondes et durables. Il existe deux principales possibilités comme toujours, soit l'installation d'un nouveau régime élitiste, soit que les masses arrivent à se frayer leur chemin vers une société vraiment libre, organisée sur le modèle de ces comités populaires que les gens ont eux-mêmes créé dans le feu de la lutte .

Traduction Berkman, CGA

http://www.anarkismo.net/article/18939
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Re: Libye

Messagede Nico37 » 13 Mar 2011, 09:35

La Libye met mal à l’aise la gauche latino-américaine
BERNARD PERRIN | LECOURRIER.CH | MARDI 01 MARS 2011
vendredi 4 mars 2011

ANALYSE - Le soulèvement contre Kadhafi, allié politique et économique du bloc de gauche, déboussole certains gouvernements « révolutionnaires ».

Stupéfiant et inquiétant parallélisme. Alors que de nombreuses chancelleries européennes sont inquiètes à l’idée de voir le colonel Kadhafi, qui était il y a peu encore un « ami intime » (Silvio Berlusconi) ou tout du moins un partenaire économique vital (90% du pétrole libyen prenait le chemin de l’Europe), tomber sous la pression de son peuple, une autre peur s’empare des gouvernements de gauche « progressistes » d’Amérique du Sud : celle d’assister à la chute d’un... camarade révolutionnaire. Le premier cas de figure n’a au fond rien de très surprenant. L’Europe capitaliste préfère un partenaire fiable, même s’il fut longtemps en tête de liste des terroristes les plus infréquentables de la planète, même s’il fait aujourd’hui tirer sur son propre peuple. Le cynisme de la realpolitik.

Faiblesse idéologique

Le second cas de figure, lui, est plus intrigant. Que du Venezuela à la Bolivie en passant par Cuba, l’Equateur et le Nicaragua, certains pleurent la chute du « guide spirituel de la révolution » malgré le massacre du peuple libyen dont il se rend coupable, démontre une triste lecture de l’histoire en cours et un aveuglement dont la gauche a déjà été trop souvent coutumière au cours du siècle passé.

Derrière la façade discursive du « socialisme du XXIe siècle », se dessine malheureusement une autre réalité : l’absence d’une réelle boussole idéologique, de Caracas à La Paz. Comment le dictateur sanguinaire libyen peut-il être un « frère révolutionnaire » ? Son opposition à l’impérialisme américain justifie-t-elle donc toutes ses exactions ? Comment se tromper ainsi de révolution ?

Pour l’Argentin Pablo Stefanoni, directeur de l’édition bolivienne du Monde diplomatique, et auteur avec le politologue français Hervé do Alto de Nous serons des millions, Evo Morales et la gauche au pouvoir en Bolivie, la réponse est simple : « Le socialisme sud-américain a été pris par surprise par les événements, et s’est retrouvé sans ressources politiques ni idéologiques pour déchiffrer les clés de ce qui se passe dans le monde arabe. »

En Amérique latine, au Venezuela, à Cuba, en Equateur, en Bolivie ou au Nicaragua, Kadhafi est encore et toujours considéré comme un « combattant révolutionnaire », malgré sa volte-face historique et son idylle nouée avec l’Occident, de Washington à Rome en passant par Londres et Paris. Hugo Chavez ne l’a pas caché : pour comprendre la révolution en cours dans les pays arabes, il avait personnellement appelé il y a quelques semaines... Tripoli ! Quant au ministre des Affaires étrangères bolivien, David Choquehuanca, il avoue sa fascination pour le « Livre vert » du leader libyen, comme de nombreux autres dirigeants latino-américains.

« Soutenir les peuples »

Plus concrètement, le président nicaraguayen Daniel Ortega a ouvertement apporté son soutien au régime sanguinaire, estimant qu’il était victime d’un « lynchage médiatique afin de faire main basse sur ses richesses pétrolières ». Une information, parmi d’autres, largement diffusée par Télésur, la chaîne d’information continentale basée à Caracas. Le journal cubain Granma, lui, a titré « Kadhafi dénonce un complot étranger contre la Libye ». Aucune allusion à la sanglante répression. En Bolivie, Evo Morales s’est montré un peu plus prudent, appelant le colonel Kadhafi et le peuple libyen « à une résolution pacifique de la crise ».

Heureusement, les gouvernements n’ont pas le monopole du socialisme latino-américain. Au Venezuela, le groupe Marea socialista (Marée socialiste, mouvance du Parti socialiste d’Hugo Chávez) appelle à la victoire du peuple libyen. Et dénonce « l’horreur dont sont capables les dictateurs, soumis ou non à l’impérialisme ». Les militants vénézuéliens estiment que les événements démontrent qu’il s’agit « d’un soulèvement populaire qui fait partie du tremblement de terre démocratique qui secoue le monde arabe, de la lutte pour la liberté et la démocratie ». Une lutte « qui ouvre la porte à la révolution mondiale contre le capitalisme et ses régimes d’oppression et de misère ».

« La gauche, estime Pablo Stefanoni, doit soutenir les peuples, les luttes démocratiques et les aspirations à la liberté, et ne pas s’acoquiner avec des dictateurs pathétiques et corrompus sur la base de considérations purement géostratégiques. » Hervé do Alto abonde dans le même sens : « Aujourd’hui, le danger pour la gauche latino-américaine est de plaquer sa propre réalité – la lutte quotidienne contre l’impérialisme – sur celle d’autres continents. Par exemple, on peut voir dans l’instabilité politique en Libye un risque de démembrement similaire à celui que font planer les oppositions de Santa Cruz en Bolivie. Or, confondre la lutte anti-impérialiste et la lutte à mort des élites liées aux dictatures serait un recul majeur. »

Plus fondamentalement, « tant que la gauche déprécie la question du respect des droits de l’homme, considère que la realpolitik justifie tout, et qu’elle confond l’anti-impérialisme avec les intérêts bureaucratiques, il n’y a rien à attendre d’elle », tranche-t-il.

Mais si l’Europe capitaliste peut se permettre de mener des relations avec des partenaires douteux, pourquoi les pays d’Amérique latine devraient renoncer, eux, à cette realpolitik ? « Tout d’abord, répond Hervé do Alto, toutes les dictatures ne massacrent pas leur peuple comme le fait actuellement le régime de Kadhafi. C’est donc un critère déterminant, si l’on considère que ces gouvernements ont justement l’ambition de développer une ’diplomatie des peuples’. »

« Ensuite, ajoute le politologue, c’est une chose d’entretenir des relations commerciales avec des régimes autoritaires, mais c’en est une autre de développer une solidarité politique à leur égard en confondant leur anti-impérialisme (qui n’est d’ailleurs en réalité souvent qu’une opposition aux USA) avec leur caractère progressiste. »

Partenaire mais pas « camarade »

Dès lors, oui, la Bolivie garde absolument le droit de commercer avec la République islamique d’Iran. « Mais personne n’oblige Evo Morales à lever le bras d’Ahmadinejad en l’appelant ’camarade’. Il faut savoir que ce régime mène une répression à l’encontre des mouvements sociaux que même la Bolivie des gouvernements de droite a été très loin d’égaler », tempère Hervé do Alto.

S’aligner sur un Ahmadinejad ou un Kadhafi au prétexte qu’il est un partenaire stratégique reviendrait donc à renoncer au « nouvel ordre mondial » progressiste, socialiste proclamé. Et renoncer à toute action dirigée vers un changement social, notamment dans le champ des relations internationales.

Mais si les luttes en cours sont loin d’être pro-occidentales, elles ne sont pas non plus fondamentalement socialistes. Comment la gauche latino devrait-elle se situer dès lors ? « Karl Marx, qui ne perdait pas une occasion de critiquer la démocratie bourgeoise, considérait que cette démocratie formelle était un premier pas absolument nécessaire », répond Hervé do Alto. En d’autres termes, dans l’immédiat, le vent démocratique ouvre à nouveau (et enfin) la porte aux mouvements socialistes arabes, quarante ans après leur déroute.

La conclusion, elle, tombe de la plume de l’écrivain et militant uruguayen Raúl Zibechi : « Il faut regarder l’horreur en face. Parfois la gauche n’a pas voulu voir, pas voulu entendre, ni comprendre les douleurs des gens d’en bas, sacrifiés sur l’autel de la révolution. Nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas cette fois-ci. »

Dénoncer de manière totalement justifiée les menaces d’intervention en Libye par l’entremise de l’OTAN ou des Etats-Unis et les tentatives d’ingérence occidentales ne doit d’aucune manière éclipser ce vrai débat.
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Re: Libye

Messagede Pïérô » 16 Mar 2011, 00:25

Communiqué d'Alternative Libertaire :

A bas Kadhafi ! A bas l’impérialisme !

En Libye, les mercenaires aux ordres de Kadhafi lancent une offensive pour reprendre le territoire libéré par ceux et celles qui luttent contre la dictature. Grâce à leur supériorité matérielle et aérienne, ils parviennent à repousser les insurgé-e-s et s’approchent dangereusement de Benghazi, capitale de la zone débarrassée du tyran.

Si Kadhafi l’emporte, on pourra ajouter aux milliers de personnes massacrées jusque là tout ceux et celles qui seront torturés et exécutés par le régime pour avoir osé s’opposer à lui. La terreur que le despote fera alors régner sur son peuple pour le punir de l’avoir contesté sera comparable à celle des pires autoritarismes du XXe siècle.

Face à cette situation, les réactions internationales sont contrastées. En Amérique latine, les tenants du « socialisme du XXIe siècle » apportent leur soutien au dictateur (lui aussi soi-disant « socialiste »). Au nom d’une realpolitik qui passe par un soutien automatique à tout ennemi des États-Unis, Hugo Chavez a ainsi proposé un plan de paix qui prendrait quasiment la forme d’un retour à la situation antérieure.

Les réactions occidentales sont pour le moins hypocrites. Depuis quelques années, Kadhafi était redevenu fréquentable aux yeux de l’occident : des armes lui ont été vendues par des entreprises européennes (ce sont des avions français, des hélicoptères italiens, des fusils belges, etc. qui servent aujourd’hui à massacrer le peuple libyen), la France lui avait même proposé des centrales nucléaires.

Après avoir armé et soutenu un tyran en connaissance de cause, les impérialistes occidentaux voudraient nous faire croire qu’ils se préoccupent subitement de la situation du peuple libyen, cela afin de justifier une intervention militaire de l’Union européenne. Aux vues du massacre en cours, cette option pourrait paraître séduisante à ceux et celles qui se soucient réellement de la situation du peuple libyen.

Il faut cependant rappeler certaines vérités toujours bonnes à dire. Les puissances occidentales n’interviennent jamais pour des raisons humanitaires, mais pour défendre leurs intérêts géopolitiques ou stratégiques. C’est le sens du positionnement de la France et de Sarkozy. Après avoir soutenu les dictatures en place en Afrique et au Moyen-Orient, elles veulent s’assurer que les révolutions en cours vont se borner à la mise en place de démocraties bourgeoises à leur botte. Ainsi, les armes fournies pour lutter contre la dictature seraient, en cas de victoire, les premières à être utilisées contre les libyen-ne-s qui voudraient faire de la révolte une révolution sociale. Le but des puissances occidentales est bien de maintenir l’oppression, même si celle-ci ne prend plus la forme d’une dictature. Souvenons-nous de l’Irak, de l’Afghanistan ou du Kosovo. Si les États européens voulaient vraiment aider le peuple libyen, alors ils organiseraient l’accueil des réfugié-e-s et non pas le renforcement des contrôles aux frontières et des patrouilles FRONTEX (frontières extérieures).

Alternative libertaire affirme son soutien à la lutte du peuple libyen ainsi qu’à tous les travailleur-se-s qui luttent en ce moment au Maghreb et au Moyen-Orient pour faire tomber les dictatures. Nous les encourageons à poursuivre leur révolution le plus loin possible, indépendamment des puissances occidentales.

Alternative libertaire, le 14 mars 2011
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Re: Libye

Messagede kuhing » 18 Mar 2011, 11:39

Le conseil de sécurité de l'ONU vient donc de décider une intervention militaire contre l'avancée de Kadhafi qui reprend du terrain sur l’insurrection partie de Benghazi.
Cette intervention prendra la forme de frappes aériennes ciblées.
Sarkozy et son gouvernement ont été à l'origine de cette décision.

Cette intervention est-elle motivée par la profonde humanité doublée du soutien au peuple libyen contre la dictature de celui qui utilise le système jusqu'au bout pour se maintenir au pouvoir , le colonel Kadhafi ?

Bien sur que non et, celui qui accueillait il n'y a pas si longtemps en grandes pompes à Paris le dictateur libyen fait là une bonne opération :

- il apparaît comme un bon démocrate au secours des opprimés, redore son blason pour les prochaines élections et accessoirement, espère étouffer quelques informations sensibles concernant des fonds secrets versés par le gouvernement libyen pour sa dernière campagne présidentielle.

- Il prévient un afflux d'immigration clandestine du à l'arrivée massive de réfugiés qui déstabiliserait encore plus l'économie nationale et ferait monter d'un cran l'extrême droite qui le concurrence.

- Il donne toutes les chances au système en place de continuer à négocier le pétrole libyen avec des interlocuteurs choisis par les grandes puissances occidentales.

Tout ceci est donc une belle opération perverse tellement bien orchestrée qu'elle pourrait paraître "juste".

La meilleure façon de mettre fin à la dictature ouverte ou masquée de toutes ces pourritures qui contrôlent la planète est de leur ôter l'outil indispensable qui leur permet de le faire : l'argent.
Cela nécessite la mise en place d'échange directs et non marchands entre ceux qui produisent les biens et services et ceux qui les utilisent et qui sont les mêmes personnes même si elles occupent de postes différents.

Sans monnaie d'échange plus possibilité de payer les forces de répression et, ceux qui ont profité des rouages de ce système pour se hisser aux postes de commandements redeviendront ce qu'ils sont vraiment : des moins que rien.

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Re: Libye

Messagede Pïérô » 19 Mar 2011, 10:55

En tout cas, et si on peut comprendre les Libyens sur place et sous le feu, on ne peut pas se joindre au choeur qui de droite à gauche soutien l'intervention militaire d'Etats imperialistes. C'est de l'ordre d'une opération marketing.
Un texte court et bien fait de Mogniss H. Abdallah agence IM’média :

La guerre en Libye, l’occupation militaire étrangère au Bahrein et l’anéantissement des révolutions arabes : pas en mon nom.

par Mogniss H. Abdallah agence IM’média
Publié le 18 mars 2011

Ainsi donc, le laborieux débat sur l’instauration d’une "zone d’interdiction aérienne" en Libye a débouché sur une résolution de l’ONU qui constitue un feu vert pour un engagement militaire international en Libye. Sans "occupation" militaire terrestre, est-il précisé. Simultanément, l’armée saoudienne et la police émiratie débarquent au Bahrein pour participer à l’écrasement d’une révolution démocratique et pacifique : un assaut militaire a été donné mercredi 16 mars 2011 pour démanteler le campement sur la place de la Perle, renommée place Tahrir en référence explicite à la révolution égyptienne.

Des hélicoptères ont tiré sur le peuple : il y a des morts, des dizaines de blessés qui ne peuvent accéder à l’hôpital de Manama assiégé par l’armée et les blindés saoudiens. Le pouvoir instaure la loi martiale et procède à l’arrestation de figures de l’opposition démocratiques, chiites et sunnites. Au Bahrein donc, on répond à un mouvement de lutte pour les droits civiques par la répression sous occupation militaire étrangère... et sous le regard de la Vème flotte U.S. qui y dispose déjà d’une base navale.

Certains pays, comme les Emirats-Arabes-Unis qui participent ouvertement à l’occupation militaro-policière du Bahrein, se sont aussi portés volontaires pour l’intervention internationale en Libye. Ainsi, des régimes directement impliqués dans la répression dans un pays arabe, prétendraient agir contre répression et massacres dans un autre pays arabe ? Quelle hypocrisie ! Les militants de la solidarité internationale ne peuvent cautionner sous aucun prétexte cette duplicité qui menace l’avenir des révolutions démocratiques en cours dans l’ensemble du monde arabe, arabo-berbère et africain. En tout cas, et au-delà de la nécessaire évaluation des intérêts géo-stratégiques complexes en jeu, nous devrions nous interroger sérieusement sur notre rôle dans la situation actuelle. Comment pourrions-nous nous réjouir devant la militarisation croissante en Libye et ailleurs ? Je voudrais le dire franchement aux amis libyens sincères dans leurs aspirations à la liberté : nous condamnons inconditionnellement les massacres des populations en Libye par Kadhafi et son régime. Mais je suis outré par les slogans "One, two, three, Viva Sarkozy" clamés à Benghazi, et par l’association du Conseil National de transition avec le va-t-en-guerre Bernard Henri Lévy. Amis libyens, je voudrais aussi vous entendre condamner clairement les exactions racistes et les menaces à grande échelle à l’encontre des migrants noirs africains, égyptiens et autres, qui composent 1/4 de la population du pays. Je voudrais vous voir soutenir l’ensemble des peuples en lutte, à commencer par ceux du Bahreïn et du Yémen, aujourd’hui victimes d’une répression terrible menée avec la complicité directe de ceux qui prétendent par ailleurs vous venir en aide. Amis de la solidarité internationale, lorsque nous soutenons le peuple libyen, ne taisons pas notre solidarité avec les luttes de tous les peuples arabes. Et n’ayons pas peur du débat contradictoire entre nous, y compris avec nos camarades libyens. Pas d’unité à minima ! Ne soyons pas complices de la balkanisation de la Libye et des pays de la région. Souvenons-nous aussi du précédent d’une Somalie démantelée sous les auspices d’une intervention militaro-humanitaire internationale sous le joli nom de "Restore hope", Restaurer l’espoir...

http://www.med-in-marseille.info/spip.php?article1327
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Re: Libye

Messagede kuhing » 19 Mar 2011, 11:32

http://www.box.net/shared/static/s7mqdc7mfy.mp3

ça s'appelle "le bon vent" même s'il a tendance à tourner en ce moment.
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Re: Libye

Messagede Nico37 » 19 Mar 2011, 18:16

Libye : Pour la révolution, contre la guerre impérialiste !

Face à l'insurrection de la population libyenne visant à mettre fin à plusieurs décennies de dictature par le clan Kadhafi, le régime a répondu par une répression armée toujours plus violente. Cette répression s'inscrit dans la surenchère répressive des dictatures en Afrique du nord et au proche et moyen orient, visant à mettre fin à la vague de révoltes populaires initiée en Tunisie et en Égypte.
En Iran, en Irak, au Bahreïn, en Arabie Saoudite, au Yémen comme en Libye, les États n'hésitent pas à tirer sur les manifestants, sur les ouvrier-e-s en lutte, pour noyer dans le sang l'aspiration populaire à la liberté.
Dans le cas de la Libye, la supériorité militaire du clan Kadhafi sur les insurgé-e-s a été bâtie par des années de vente d'armes de la part des mêmes États qui justifient une intervention militaire au nom du « soutien à la démocratie ». L'État français a ainsi reçu Kadhafi en grande pompe en 2007, et des entreprises comme Dassault, Thalès ont conclu des contrats juteux que le peuple libyen paye aujourd'hui dans sa chair. C'est plus de 343 millions d'euros d'armes qu'ont ainsi vendues les états européens en 2009 à un régime libyen qui était non seulement un partenaire commercial, mais aussi un partenaire politique relais de la politique anti-immigré des États européens. Aujourd'hui, ceux qui commerçaient en toute tranquillité hier avec Kadhafi et son régime sanguinaire s'apprêtent à bombarder la Libye en se présentant comme les sauveurs du peuple libyen en lutte.
L'État français rentre ainsi en guerre, au côté d'autres états et comme dans toutes les guerres ce sont les populations civiles qui vont trinquer.

En Libye comme ailleurs, nous saluons la révolte des classes populaires et de la population contre l'autocratie et son aspiration à la liberté, ainsi que la dynamique d'auto-organisation populaire qui s'y développe et qui représente le meilleur garant contre la répression et contre les récupérations politiciennes.
Nous dénonçons dans le même temps l'hypocrisie des États qui tentent de faire passer leur tentative de reprise en main impérialiste pour une intervention « humanitaire » au côté des révoltés. Comment croire en effet à une « aide » désintéressée aux insurgés libyens quand ces mêmes États continuent, au nom du contrôle des ressources pétrolières, à soutenir ouvertement la répression armée quand elle est le fait de leurs alliés, comme en Irak, au Bahreïn, en Arabie Saoudite, au Yémen. L'exemple de l'Irak, de l'Afghanistan, et de bien d'autres pays nous montrent ce qu'il faut penser de ce genre de discours, et à quel point la prétention « d'exporter la démocratie » ne masque en réalité que le fait que les bourgeois et les états n'ont d'intérêt que le maintien du système capitaliste afin de conserver leur pouvoir sur les populations.

Solidarité avec les révoltés en Libye, en Iran, en Arabie Saoudite, au Yémen, au Bahreïn et ailleurs !

Pour la révolution, non à la guerre impérialiste ! A bas toutes les armées et les marchands de canon !


Le 19 mars 2011, Relations internationales & Relations Extérieures de la Coordination des Groupes Anarchistes
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Re: Libye

Messagede kuhing » 19 Mar 2011, 19:14

Peut-être aurait-il fallu préciser ce que la CGA entend par "révolution" mais à part ça je trouve ce texte bon et clair.
Je le transmets sur la liste du CAam où cette discussion de l'intervention en Libye se mène en ce moment et où malheureusement quelques camarades ( peu heureusement ) tombent dans le piège "d'une l'intervention militaire qui va aider les opprimés."
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