Libye

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Messagede Kzimir » 02 Avr 2011, 17:01

Je l'ai déjà dis, la question n'est pas celle du processus révolutionnaire (qui de fait ne se pose pas sur place, qu'on le veuille ou non) mais de la survie des insurgés. Et la résolution de cette question est le préalable nécessaire à tout processus révolutionnaire.

Le solde de l'opération si elle continue sera au débit des opprimés (de toute manière dans une guerre, civile ou non, ce sont forcément eux qui perdent le plus), ceci dit dire un truc du genre "s'être réjoui des frappes qui ont permis à Benghazi de ne pas tomber c'est se placer du point de vue des impérialistes" c'est juste caricatural et complètement gauchiste : je me suis réjoui des frappes, et je pense toujours que sans elles les révolutionnaires que tout le monde est censé soutenir serait dans des charniers (bien difficile pour eux de faire la révolution). Mais maintenant que l'étau est desserré, je pense que l'intervention doit cesser.
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Messagede Nico37 » 02 Avr 2011, 17:11

Der Spiegel n° 10 du 4 mars 2011, Mis en ligne sur le site du Spiegel le 5 mars 2011

Une occasion idéale Par Tom Segev Traduit de l’allemand par Jean-Paul Vienne pour La Paix Maintenant

[Né à Jérusalem en 1945, l’historien Tom Segev est l’auteur de nombreux ouvrages, dont en traduction française : C’était en Palestine au temps des coquelicots (Liana Levi, 2000) ; 1967. Six jours qui ont changé le monde (Denoël, 2007) ; Simon Wiesenthal : L’homme qui refusait d’oublier (Liana Levi, 2010). Éditorialiste à Ha’aretz, il notait le 29 décembre 2008 dans un article traduit par Gérard Eizenberg pour La Paix Maintenant, « il existe une autre vérité historique qui vaut la peine d’être rappelée dans ces circonstances : depuis l’aube de la présence sioniste sur la terre d’Israël, aucune opération militaire n’a jamais fait avancer le dialogue avec les Palestiniens » (« Gaza : de quelques fausses hypothèses » : www.lapaixmaintenant.org/article1898).

Dans cette interview accordée au Spiegel, il donne son avis sur la signification des révolutions arabes pour son pays et les chances qu’elles pourraient offrir de mettre un terme au rapport d’hostilité. Rappelant qu’Israël a jusqu’ici traité avec les hommes au pouvoir, il voit dans leur renversement motif à « repenser la paix, et nos relations, de peuple à peuple ». T.A.]

__________________________________________________
Der Spiegel : Qu’est-ce que les gens pensent des révolutions arabes en Israël ?

Tom Segev : Depuis que notre pays existe, nous sommes partis du principe que nous sommes meilleurs que les Arabes. Mais aujourd’hui nous constatons une chose : ceux-ci ne sont plus rétrogrades. Nous sommes tout d’un coup confrontés à une nouvelle situation, à savoir que le monde arabe pense peut-être de façon tout aussi démocratique que nous, peut-être même plus démocratique. Où nous situons-nous ? Ne sommes-nous pas la seule démocratie au Proche-Orient ?

Der Spiegel : Est-ce qu’Israël se sera pas obligé à l’avenir de se mesurer à ses voisins ?

Segev : Oui. Et tandis que nous assistons au processus de démocratisation du monde arabe, la démocratie ne cesse de s’affaiblir en Israël. Nous avons un ministre des Affaires Étrangères dont le parti peut se comparer aux partis d’extrême-droite des pays d’Europe. La démocratie est en danger en Israël ; et cette menace est plus grande que celle qui vient de l’extérieur.

Der Spiegel : On perçoit en Israël plus d’inquiétude que de joie face aux soulèvements.

Segev : Comme la plupart des Israéliens, je ne sais pas grand-chose des Arabes. Nous les regardons toujours comme un danger et avec condescendance. Nous n’avons jamais connu l’expérience d’un pays démocratique dans notre voisinage. Cela sera-t-il bon ou mauvais pour nous ? Je suis convaincu que la démocratie n’est pas seulement bonne pour ces peuples, mais aussi pour Israël.

Der Spiegel : Beaucoup voient déjà venir la fin de la paix avec l’Égypte. Qu’est-ce que vous en pensez ?

Segev : N’oubliez pas que les traités de paix avec l’Egypte et, plus tard, avec la Jordanie ont déjà survécu à plusieurs tests : deux guerres contre le Liban, deux soulèvements palestiniens, l’attaque contre Gaza, l’assassinat du président Anouar el-Sadate. La paix, pour fragile qu’elle soit, est devenue une évidence.

Der Spiegel : Beaucoup d’Égyptiens haïssent Israël et l’un des premiers gestes de la nouvelle direction a été de laisser passer des bateaux de guerre iraniens par le canal de Suez.

Segev : J’ai trouvé intéressant qu’Israël ne joue aucun rôle dans cette révolution. L’homme de la place Tahrir du Caire, qui n’exige rien de moi, exige tout de son gouvernement. C’est bon signe. Nous croyons toujours que nous sommes au centre de tout. La vérité est que nous n’avons pas conclu la paix avec l’Égypte ou la Jordanie, mais avec deux hommes, le président Sadate et le roi Hussein. Il se peut bien que nous ayons à repenser la paix, et nos relations, de peuple à peuple.

Der Spiegel : Le peuple inclut les Frères Musulmans, qui pourraient bientôt faire partie du gouvernement égyptien. Cela ne vous fait-il pas peur ?

Segev : Ils me font grand peur ; mais je ne vois pas en quoi ils seraient plus dangereux dans une démocratie que dans une dictature. Ce serait plutôt l’inverse. Ce que je crains, c’est qu’il n’y ait pas de véritable démocratie en Égypte. Qui dit que les gens sont assez forts pour s’imposer ? Est-ce que l’esprit démocratique est si puissant ?

Der Spiegel : Dans quel sens Israël devrait-il infléchir maintenant sa politique ? Est-ce qu’il ne faudrait pas ouvrir à nouveau des négociations de paix, avec la Syrie par exemple ?

Segev : Voici longtemps que nous aurions pu conclure la paix avec le dictateur syrien Bachar el-Assad. Cela ne s’est pas produit parce que le premier ministre Benjamin Netanyaou ne veut pas rendre le Golan.

Der Spiegel : Est-ce que, du fait de la révolution, la pression pour en finir avec l’occupation de la Cisjordanie ne va pas aller croissant ?

Segev : Si la région devenait vraiment démocratique, il ne resterait alors ici qu’un seul coin non démocratique. Difficile d’imaginer que le monde - et surtout le monde arabe - le tolèrerait. Netanyaou s’en tient à sa vieille position : il ne veut pas d’État palestinien, il veut les colonies et refuse de rendre les territoires occupés. La pression de l’étranger est bien le seul moyen de changer les choses.

Der Spiegel : Est-ce que les Palestiniens ne vont pas se soulever à leur tour ? Il y a déjà eu plusieurs manifestations à Ramallah. Le mécontentement à l’encontre de leur propre direction, aux manières de plus en plus autoritaires, ne cesse de croître.

Segev : J’espère que les Palestiniens ne commettront pas l’erreur de déclencher une nouvelle intifada. Ils s’y sont essayés à deux reprises, avec des conséquences déplorables pour les deux côtés. Mais je ne vois pas de forces en passe de se soulever contre leur direction. Tous ceux qui pourraient y inciter sont dans des prisons israéliennes. Qu’auraient-ils à en attendre ? Ils sont en fin de compte bien trop faibles pour faire cesser l’occupation israélienne.

Der Spiegel : Les Palestiniens sont très liés à la Jordanie. Là aussi, il y a déjà eu des mouvements de protestation. Ne craignez-vous pas que la maison royale ne s’effondre ?

Segev : Les choses sont encore très calmes là-bas. Nous ne devons pas supposer qu’il en ira toujours de même. Récemment, le ministre jordanien de la Justice a qualifié de héros un soldat qui avait abattu sept filles israéliennes en 1997. À l’époque, après cet acte de terrorisme, le roi Hussein était venu personnellement en Israël et s’était agenouillé devant les familles. Il y a maintenant une fêlure dans notre relation.

Der Spiegel : Si un renversement survenait, est-ce que cela représenterait un danger pour Israël ?

Segev : Non, tout au contraire, ce serait l'occasion idéale de résoudre le conflit israélo-palestinien : la Cisjordanie et la Transjordanie pourraient être réunifiées. Il y a déjà une majorité de Palestiniens en Jordanie, et il y a là (dans cet espace réunifié (note LPM)] assez de place pour tous. C'est la meilleure révolution qu'il me soit donné d'imaginer.
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Messagede kuhing » 03 Avr 2011, 21:48

La façon de raisonner de ce monsieur Segev m'est complétement étrangère.
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Re: Libye

Messagede Nico37 » 04 Avr 2011, 21:31

Les néostals belges sont parfois plus lucides que certains libertaires

10 arguments contre l’intervention « humanitaire » en Libye

Plus d’une semaine que l’intervention dite humanitaire a débuté en Libye, une intervention aujourd’hui sous direction de l’OTAN. Des mouvements de la paix, des personnalités et des experts s’y opposent. Pourquoi? Voici les arguments chocs.

Bert De Belder

1. Le remède est pire que le mal.

« Il n’est pas difficile de prévoir que, au nom de la protection de la population civile, un nombre incalculable de personnes perdront la vie » en Libye, écrit Ludo De Brabander (a.s.b.l. Vrede). L’intervention humanitaire deviendra rapidement une catastrophe humanitaire. C’est ce que nous ont démontré les exemples d’ « intervention humanitaire » en Somalie, au Kosovo et en Irak (voir cadre). Si les violences provoquées par Kadhafi sont terribles, une intervention qui provoquerait un bain de sang beaucoup plus important n’est pas non plus justifiable.
2. Attention aux mensonges des médias et à la propagande de guerre

« Chaque guerre est précédée de grands médiamensonges. » avertit Michel Collon lors de l’émission de France 3 « Ce soir ou jamais »1. « Qui peut prétendre savoir tout ce qui se passe maintenant en Libye et avoir les preuves de tout ce qu’on nous a avancé ? La prudence vaut de se remémorer que chaque guerre est précédé d’un grand médiamensonge. Quand les Etats-Unis ont attaqué le Vietnam, ils ont dit que c’était parce que deux navires vietnamiens avaient attaqué leur flotte. Après, ils ont reconnu que c’était faux. Quand on a attaqué l’Irak, on a dit que c’était parce qu’il (Saddam Hussein) avait des armes de destruction massive, qu’il était complice d’Al Qaida, ou toute sorte de choses qui se sont avérées fausses. Quand on a attaqué la Yougoslavie, on a dit que c’était parce qu’il y avait un génocide au Kosovo. Un an après, j’ai eu un débat avec le porte-parole de l’OTAN et il a dit « ah non, on n’a pas dit ça ». C’était faux. La guerre en Afghanistan, on nous a dit que c’était parce qu’ils étaient responsables du 11 septembre. À chaque guerre, il y a un médiamensonge. Après on sait que c’est faux, mais le mal est fait. »
3. L'humanitaire, mon oeil

« Devrions-nous croire aux raisons humanitaires ? », se demande Michel Collon : « Obama, Cameron et Sarko sauveurs des Libyens alors qu’ils envoient des troupes saoudiennes massacrer les démocrates du Bahreïn ? L’Occident soucieux de démocratie alors qu’il protège la répression du dictateur au Yémen ? »2. Les véritables motivations de l’attaque occidentale en Libye résident ailleurs : l’intérêt géostratégique de la région, la rivalité entre les grandes puissances, le pétrole…
4. Intervention partout, guerre partout ?

Les interventions humanitaires établissent « le règne de l’arbitraire », écrit Jean Bricmont3, professeur à l’UCL. « En effet, le conflit libyen n’a rien d’exceptionnel. Il y en a beaucoup d’autres dans le monde, que ce soit à Gaza, à Bahreïn ou, il y a quelques années, au Congo. Dans ce dernier cas, nous étions dans le cadre d’une agression extérieure de la part du Rwanda et du Burundi. L’application du droit international aurait permis de sauver des millions de vie mais on ne l’a pas fait. Imaginons que les Russes interviennent à Bahreïn ou les Chinois au Yémen : ce serait la guerre généralisée et permanente. Une grande caractéristique du droit d’ingérence est donc le non-respect du droit international classique. Et si on devait modifier le droit international par de nouvelles règles légitimant le droit d’ingérence, cela déboucherait sur la guerre de tous contre tous. » Et si le devoir d’intervention n’est pas universel, il y deux poids, deux mesures, et on assiste à des interventions à la carte (des plus puissants).
5. Une nouvelle course aux armements

« Ces ingérences renforcent l’ « effet barricade », enchaîne Bricmont : tous les pays qui sont dans la ligne de mire des Etats-Unis vont se sentir menacés et vont chercher à renforcer leur armement. La conséquence de l’ingérence humanitaire est de relancer la course à l’armement et de créer des logiques de guerre à long terme. » Même au sein des grandes puissances d’ailleurs. Les États-Unis peuvent maintenant tester et perfectionner leurs systèmes d’armement stratégiques en Libye, la Russie nous fait part de l’amélioration de son potentiel défensif grâce à un impressionnant armement, comprenant l’arme nucléaire.4
6. Les violences armées bloquent une solution diplomatique.

« Une intervention militaire accroît les oppositions existantes et amoindrit les chances d’une issue politique », affirme Action pour la Paix5. Pour Ludo de Brabander, la logique de guerre constitue un obstacle à une solution. Nous risquons en effet « d’aggraver la guerre civile et d’assister à des interventions encore plus sanglantes de la part de la coalition internationale », qui « encourageront les rebelles à obtenir une victoire militaire, et rien d’autre. »6
7. Les responsables de la guerre, comme les États-Unis, éprouvent des difficultés à instaurer la paix.

Selon De Brabander, une coalition de guerre est inadaptée pour une « intervention humanitaire ». Étonnant pourtant : des pays comme les États-Unis et le Royaume-Uni, responsables de centaines de milliers de morts au cours de guerres illégales (en Irak par exemple), d’occupations et d’interventions, de tortures (souvenez-vous des tortures dénoncées d’Abou Ghraib et aujourd’hui en Afghanistan), de kidnapping et d’emprisonnement sans aucune forme de procès (comme à Guantanamo), reçoivent aujourd’hui la bénédiction pour empêcher des massacres dans d’autres pays ?!
8. Contre la volonté du Sud.

Les pays du Sud – la grande majorité de la population mondiale – n’ont jamais été en faveur des interventions « humanitaires ». Ils ont déjà fait l’expérience des « bonnes intentions » occidentales. Un haut responsable de la diplomatie brésilienne explique : « Le Brésil est, par principe, hostile à l'ingérence, comme l'ensemble des pays du Sud. Les promoteurs du droit d'ingérence s'obstinent à présenter celui-ci comme étant uniquement refusé par les dictatures du Sud, mais soutenu par l'ensemble des démocraties. La ligne de clivage sur ce concept ambigu n'est pas là, mais bien entre les pays du Nord et ceux du Sud. Ces derniers voient quasi unanimement dans le droit d'ingérence dans les affaires intérieures des pays du Sud. Ceux-ci sont donc viscéralement méfiants et voit l’ingérence comme le déguisement d'une politique de puissance traditionnelle, que comme résultant d'une motivation généreuse. »
9. Pas de paix, ni de développement

Une intervention humanitaire aboutit rarement à une société d’« amour et d’eau fraîche ». Cela donne naissance à un régime totalement soumis à l’impérialisme, ou un chaos complet, voire au deux. Michel Collon : « Le peuple libyen mérite certainement un meilleur leader qu’un dictateur qui a rempli les comptes en Suisse de toute sa famille. Si demain, les Libyens étaient dirigés par un Chavez ou un Evo Morales, pour une véritable démocratie avec une justice sociale, qui n’applaudirait pas ? Mais si c’est pour le remplacer par des chefs d’Etat proches des Etats-Unis comme Karzaï (Afghanistan) ou Al-Maliki (Iran) et plonger ce pays dans le chaos pour des décennies comme l’Irak et l’Afghanistan... »
10. Un poignard dans le dos des révolutions arabes.

La présence militaire des pays de l’OTAN, juste entre la Tunisie et l’Égypte, constitue une menace pour les processus révolutionnaires naissants au sein de ces pays, et dans le reste du monde arabe. « Un poignard en plein cœur, comme le qualifie Seamons Milne, journaliste au Guardian. Un poison que le mouvement démocratique peut éradiquer. »7

Le chiffre: 100 millions d’euros par jour

L’intervention libyenne coûte 100 millions d’euros par jour8 ! Qui va payer la note ?

1. France 3, “Ce soir ou jamais”, 21 mars, à revoir sur www.ptb.be ; 2. www.michelcollon.info ; 3. Idem ; 4. www.ilmanifesto.it ; 5. www.dewereldmorgen.be ; 6. idem ; 7. www.guardian.co.uk/commentisfree/2011/m ... revolution ; 8. De Standaard, 25 maart
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Messagede kuhing » 05 Avr 2011, 08:03

Nico37 a écrit:....que certains libertaires

...qui pour moi n'en sont pas ( au risque de paraître sectaire )
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Messagede Kzimir » 05 Avr 2011, 12:56

kuhing a écrit:
Nico37 a écrit:....que certains libertaires

...qui pour moi n'en sont pas ( au risque de paraître sectaire )


Pour moi, l'un des intérêts du mouvement libertaire, c'est justement qu'on a pas de pape pour décider qui est un bon libertaire et excommunier les mauvais libertaires. Mais bon, vu que je suis pas libertaire pour ce que j'en dis hein ...
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Messagede kuhing » 05 Avr 2011, 14:03

Kzimir a écrit:
kuhing a écrit:
Nico37 a écrit:....que certains libertaires

...qui pour moi n'en sont pas ( au risque de paraître sectaire )


Pour moi, l'un des intérêts du mouvement libertaire, c'est justement qu'on a pas de pape pour décider qui est un bon libertaire et excommunier les mauvais libertaires. Mais bon, vu que je suis pas libertaire pour ce que j'en dis hein ...


Pour moi, le mouvement libertaire ne doit pas être tout et n'importe quoi.
C'est à l'ensemble des personnes qui se reconnaissent dans ce mouvement d'en définir les frontières.
Ceci n'exclut pas et, même nécessite le fait que chacun-e puisse donner individuellement son avis.
C'est ce que j'ai fait.
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Messagede Kzimir » 05 Avr 2011, 15:00

Je ne vois pas spécialement l'intérêt de définir de telles frontières. Ca ne reste que des étiquettes, elles sont nécessaires pour définir une organisation, mais pas pour un "courant" qui est très large et totalement hétérogène. Et à titre personnel je me sens libertaire quand je discute avec des communistes, mais limite stalinien quand je discute avec des libertaires.
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Messagede kuhing » 05 Avr 2011, 15:35

Kzimir a écrit:Je ne vois pas spécialement l'intérêt de définir de telles frontières. Ca ne reste que des étiquettes, elles sont nécessaires pour définir une organisation, mais pas pour un "courant" qui est très large et totalement hétérogène. Et à titre personnel je me sens libertaire quand je discute avec des communistes, mais limite stalinien quand je discute avec des libertaires.


On dépasse le cadre de ce topic.
Peut-être faudrait-il en ouvrir un autre.

C'est intéressant tout de même parce que ce positionnement par rapport à l'intervention en Libye a ouvert un débat identique dans notre collectif qui pour être large se définit comme étant "anarchiste".

Une seule camarade avait pris position pour cette intervention militaire pour à peu près les mêmes raisons que ceux qui l'ont fait ici ou sur le forum anarchiste ( nous avons une liste d'environ 55 personnes mais en moyenne une douzaine qui se réunissent régulièrement)

La discussion a été pourtant assez vive.

Elle a permis cependant de nous amener à nous définir plus précisément collectivement , de tracer effectivement des limites, des frontières ou plutôt des bases d'accord minimales qui permettait de continuer à nous présenter comme un collectif anarchiste.
Nous nous sommes mis d'accord sur les principes de l'anti-capitalisme, de l'anti étatisme , de la démocratie directe , et du respect de la liberté individuelle et collective.
A partir de là , il devenait évident de nous situer d'un coté ou de l'autre de la barricade qui ne pouvait être celui de ceux dont l'intervention militaire n'a pour objectif que de maintenir le système en place sans se soucier, malgré les apparences et la propagande, du nombre de victimes là bas ou ailleurs.

Donc la question pour nous n'est pas de "se sentir" sous une étiquette ou une autre mais d'être cohérent avec le projet que nous avons et qui est la destruction du système en place pour le remplacer par une société non marchande autogérée.

C'est une responsabilité de clarté que nous avons pris parce qu'à un moment ou à un autre il est probable que nous soyons confronté-e-s à un soulèvement ici aussi et qu'il faudra participer avec les autres à la mise en place de nouvelles structures.
Pour que cela aboutisse il faudra être non seulement nombreux et nombreuses pour le faire mais aussi savoir exactement où nous voulons aller et comment y aller
Pour le moment nous sommes certes très peu alors il est important au moins de savoir ce que nous voulons pour être plus ensuite.

Tout cela dépasse donc le sentiment personnel par rapport à une étiquette que tu exprimes.
kuhing
 

Re: Libye

Messagede Nico37 » 05 Avr 2011, 19:26

Déclaration des Socialistes Révolutionnaires Egyptiens sur la Libye, l’intervention étrangère et la contre-révolution

Traduction JM Guerlin

Voir en ligne : Socialist Worker 2245, 2 Avril 2011

Par Socialistes Révolutionnaires Egyptiens

Plus d’un mois après le déclenchement de la Révolution Libyenne, le Conseil de sécurité de l’ONU (après une discussion sur le problème libyen en réunion secrète) a imposé une zone d’exclusion aérienne. Le Conseil de sécurité a choisi comme première étape une intervention militaire, sans même l’avoir fait précéder par des tentatives pour fournir une aide humanitaire ou des armes aux rebelles. Un certain nombre d’Etats ont fait part de leur désir de participer aux opérations militaires, qui ont commencé hier.

Les régimes arabes, en particulier ceux des pays du Maghreb, se sont livrés à une course aux armements, accompagnée de la conclusion d’alliances avec l’Union Européenne et les USA, qui les a jeté les uns contre les autres. Ce processus a ramené l’argent du pétrole, qui est contrôlé par des monopoles internationaux, dans la région sous la forme d’achats d’armements. Ceci confirme que les énormes budgets militaires, qui acheminent la sueur et le labeur des peuples arabes dans les poches des multinationales marchandes de canons, étaient destinés à acheter des armes pour la répression intérieure ou la guerre contre les pays voisins.

Nous n’avons pas entendu la voix du Conseil de sécurité, de l’Union Européenne ou des Américains pendant les décennies où Kadhafi et ses semblables dans les régimes arabes réprimaient leur peuple avec la dernière brutalité tout en accumulant des fortunes. Ils n’ont rien dit, aussi longtemps que ces régimes mettaient en œuvre les recommandations du Fonds Monétaire International relatives à la suppression de toute aide sociale aux pauvres, qui était la seule consolation des peuples arabes. Tant que les compagnies ont laissé la porte ouverte aux capitalisme mondialisé, ils sont restés silencieux.

Mais lorsque le peuple a décidé de renverser leurs régimes corrompus, et délogé dans les faits les têtes du régime, Ben Ali puis Moubarak, et que les possibilités offertes par l’impérialisme moderne aux régimes arabes pour massacrer leurs peuples se sont taries, alors la solution était d’intervenir.

L’intervention signifie le sacrifice d’une poignée de boucs émissaires, tout en s’efforçant de maintenir les révolutions arabes dans le cadre des douceurs « démocratiques » et de désamorcer la pression exercée par les masses, en échange du retrait des revendications sociales et économiques et des exigences anti-impérialistes nationales.

L’impérialisme moderne utilise divers mécanismes pour parvenir à son unique but qui est de s’assurer que les régimes arabes restent de féaux serviteurs des monopoles du capitalisme mondialisé et de la politique colonialiste. Ceci est réalisé au moyen d’une alliance avec les classes qui bénéficient du maintien de l’ancien régime, et qui craignent le développement d’une révolution populaire.

L’intervention prend plusieurs formes, de la propagande et l’utilisation de sources de financement occultes liées à l’administration américaine et aux grandes sociétés soutenant l’impérialisme US-sioniste à des opérations militaires pures et simples. L’entrée des troupes du Bouclier péninsulaire au Bahrein, l’annonce d’une intervention militaire en Libye, la visite d’Hillary Clinton, les sacs de dollars qui font leur apparition sous le prétexte de « soutenir la démocratie » ou de répandre la « conscience démocratique » font partie du même stratagème. Cela ne signifie pas qu’il s’agit d’un « complot », mais il existe à l’évidence une interdépendance étroite d’intérêts entre les systèmes et les gouvernements, d’une part, et les monopoles capitalistes internationaux, de l’autre.

L’intervention étrangère n’est pas destinée à soutenir la démocratie, elle est partie intégrante de la contre-révolution. Les régimes dirigeants s’allient pour préserver leurs intérêts face aux révoltes populaires. Ce qui nous amène logiquement, et ce ne sont pas de simples paroles, à reconnaître que poursuivre la révolution est inévitable si l’on veut parvenir à l’élimination définitive de tous les systèmes d’oppression et d’exploitation et non à de simples réformes temporaires. Ce but ne peut être atteint dans le cadre étroit d’une révolution régionale.

Non à l’intervention étrangère ! Non à la contre-révolution ! Vive la révolution des peuples !
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Messagede ppm » 06 Avr 2011, 18:45

En conclusion, nous sommes donc contre l'ingérence militaire en Lybie !

Si les forces armées internes changent de camp - comme le veut la tradition révolutionnaire - alors il n'est nul besoin de les assister avec des motivations plus que douteuses sous couvert humanitaire : le peuple souverain reprendra sa place, et la victoire lui appartiendra totalement !

Je n'ai aucun doute sur le fait que l'ingérence soit calculée pour mettre à mort les deux camps, et ramasser le pétrole à la petite cuillère.

A quand la prochaine grande manifestation contre la guerre :couple: ?
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Re: Libye

Messagede Nico37 » 11 Avr 2011, 21:25

Le droit des peuples et le nationalisme (LDC n°34, (février 1976))
(...)
Les révolutionnaires sont pour le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Même si dans certains cas, soutenir le droit de certains peuples à disposer d’eux-mêmes, c’est soutenir les intérêts de l’impérialisme.
(...)
Trotsky écrivait à propos d’une situation semblable : « Nous ne réalisons pas nos tâches (...) par l’entremise des gouvernements bourgeois (...) mais exclusivement par l’éducation des masses, par l’agitation ... » .
(...)
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Re: Libye

Messagede kuhing » 12 Avr 2011, 07:58

Nico37 a écrit:
Le droit des peuples et le nationalisme (LDC n°34, (février 1976))
(...)
Les révolutionnaires sont pour le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Même si dans certains cas, soutenir le droit de certains peuples à disposer d’eux-mêmes, c’est soutenir les intérêts de l’impérialisme.
(...)


de la stupidité de la théorie de la révolution par étapes.
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Re: Libye

Messagede Nico37 » 14 Avr 2011, 18:56

Khalas mixtape Vol. 1 Mish B3eed

El Génèral (Tunisia)
Mr. Shooma (Tunisia)
Mohamed Ali Ben Jemaa (Tunisia)
Ramy Donjewan (Egypt)
Ahmed Rock (Egypt)
Revolution Recordz (Egypt)
Lotfi Double Kanon (Algeria)
Ibn Thabit (Libya)

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Re: Libye

Messagede Nico37 » 17 Avr 2011, 08:09

Un point de vue à verser au débat malgré des positionnements étonnants :
Rony Brauman : « De quel droit demander à Kadhafi de partir ? » Par Pierre Haski | Rue89 | 15/04/2011 | 19H18
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