Libye

Re: Libye

Messagede Pïérô » 26 Mar 2011, 01:09

à verser au débat, prise de position d'un courant de la gauche égyptienne :

Prise de position du Courant pour le renouveau socialiste d’Egypte
face à la guerre en Libye


La Libye fait face à une situation difficile. C’est peut-être la première fois dans l’histoire que nous pouvons observer une révolution pacifique qui, depuis le premier jour, doit faire face à des tirs à balles réelles, d’artillerie lourde et à des attaques de bliadés ainsi que d’avions, cela sur l’ensemble du pays. Sur l’autre versant, nous constatons aussi la décision des puissances coloniales d’intervenir militairement, sous le prétexte de protéger la population civile grâce à la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne, en application de la résolution 1793 du Conseil de sécurité des Nations Unies.

Dans ce contexte, il semble que nous faisons face à deux options désagréables: soit nous approuvons l’intervention coloniale, avec toutes ses conséquences désastreuses sur la révolution libyenne et sur l’avenir de la région ; soit nous rejetons cette intervention sans offrir de stratégie réaliste et efficace afin de soutenir la révolution libyenne qui s’affronte aux massacres de civils par Kadhafi et ses mercenaires.

Mais, en réalité ceux qui, actuellement, soutiennent la révolution libyenne et espèrent sa victoire, devraient s’opposer résolument à l’intervention coloniale en Libye, faite sous n’importe quel prétexte.

Si nous examinons de plus près l’intervention étrangère, on peut noter que, dès le premier jour, il était clair que la zone d’exclusion aérienne ne conduirait pas à un changement des rapports de forces en faveur des insurgés. Cela parce que la menace la plus grande était celle exercée par l’artillerie et les blindés et non pas par les avions. D’ailleurs, on a vu que les forces de la coalition ont frappé les forces militaires terrestres de Kadhafi dès le premier jour de l’intervention.

Ces développements suscitent de sérieux risques. Il est inévitable que cela conduira à tuer des civils en quantité. Il est aussi évident que Kadhafi ne tombera pas facilement. Dès lors, il est plus vraisemblable que la guerre durera fort longtemps. Cela peut, à son tour, modifier la situation et faire changer «l’opinion publique» en faveur de Kadhafi, comme l’indiquent des reportages de médias sur la population de Tripoli qui rejette l’attaque de l’Occident. Kadhafi pourrait, dans ce contexte, se profiler comme un héros qui résiste aux puissances coloniales, ce qui lui assurerait une relative popularité dans quelques villes ; à cela s’ajoute donc la possibilité d’une division régionale croissante de la Libye.

Finalement, tout cela pourrait conduire à transformer une guerre populaire contre des mercenaires en une guerre civile au sens strict du terme. Les articles des médias sur les réactions de protestation de la population de Tripoli face à l’intervention militaire occidentale doivent être analysés aussi sous cet angle.

En outre, nous savons tous que les puissances coloniales qui ont attaqué Kadhafi conduisent cette guerre sur la base de calculs strictement égoïstes. Ces Etat sont les mêmes qui ont soutenu Kadhafi et qui comptaient sur lui, il y a peu. Nous savons de même que l’intervention occidentale a pour but de renforcer le contrôle sur le pétrole libyen et de conforter la présence impérialiste dans une région qui connaît des expériences révolutionnaires représentant une menace sérieuse pour les intérêts occidentaux.

A la lumière de cette situation, la révolution libyenne fait face au risque suivant: le passage d’une guerre contre un régime répressif à une guerre entre des forces soutenues par l’impérialisme et des forces qui lui sont hostiles. L’ironie est qu’une telle situation peut se terminer par une réconciliation entre les puissances impérialistes et Kadhafi, s’il est prouvé que les rapports de forces penchent en faveur de ce dernier, de manière analogue à ce qui se passe actuellement en Afghanistan.

Nous devons mettre l’accent sur une donnée certaine: la guerre en Libye et l’intervention coloniale vont aboutir au massacre de milliers de civils, une situation semblable à celle de l’Irak.

Cela ne signifie pas que l’autre option – soutenir les insurgés, exercer une pression populaire dans le monde arabe sur les gouvernements et sur les puissances occidentales afin qu’ils renforcent la pression sur Kadhafi et utilisent d’autres moyens que la guerre pour l’affaiblir, par exemple mettre hors service son système de communication – est une chose facile. Mais, c’est un choix révolutionnaire correct. Il est apte à protéger les révolutions libyenne et arabes sur le long terme.

Et nous devons avoir à l’esprit que, dans tous les cas de guerres révolutionnaires ou de résistances face au colonialisme les rapports de force militaire n’étaient pas en faveur des révolutionnaires. Néanmoins, cela n’a pas empêché une victoire, comme le démontre l’exemple du Vietnam et du Liban [face à l’occupation israélienne].

Dès lors, nous appelons à mettre fin immédiatement à l’attaque de la coalition et nous appelons à renforcer le siège contre Kadhafi, cela en plus du soutien populaire arabe – en Tunisie et en Egypte, en priorité – à la révolution libyenne.

(22 mars 2011 – traduction A l’Encontre)

(24 mars 2011)

http://www.labreche.ch/Ecran/LibyeCRS03_11.html
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Re: Libye

Messagede kuhing » 26 Mar 2011, 11:05

Pïérô a écrit:à verser au débat, prise de position d'un courant de la gauche égyptienne :


Je ne connais pas ce courant mais je ne vois pas grand chose à redire à l'analyse générale qui est faite dans ce texte.
Son intérêt est aussi qu'il souligne surtout la complexité de la situation qui rend une position claire difficile à adopter.
Pourtant comme c'est finalement indiqué la seule attitude à avoir pour soutenir le mouvement de révolte en Libye est bel et bien de s'opposer par tous moyens, même si les nôtres sont très limités, à cette intervention militaire de la coalition impérialiste, perverse manœuvre qui sous un aspect cyniquement humanitaire, continue de creuser la tombe de tous ceux dont elle a organisé l'assassinat.

Il manque cependant dans l' explication de ce courant au moins le début de la proposition d'une solution ou ne serait-ce qu'une perspective pour pouvoir sortir de cette confusion savamment orchestrée.

Il me semble que l'on ne peut pas faire l'impasse aujourd'hui de pointer les raisons profondes et l'outil essentiel qui permet aujourd'hui les massacres de populations, à petit feu par la misère le chômage et la désespérance dans nos régions occidentales ou plus directement en balançant de bombes sur les foules : le système marchand et ce qui le fait fonctionner : l'argent palpable ou fictif.

C'est donc bien à ce niveau qu'il s'agit d'intervenir pour ôter toute base matérielle nécessaire aux tyrans en cravate ou en chéchia pour nous pourrir ou nous ôter la vie.

Il s'agit d'enlever toute valeur à cet l'argent indispensable pour payer les mercenaires de Kadhafi ou les technocrates qui décident bien à l'abri depuis leurs bureaux feutrés
de frappes militaires soit disant chirurgicales.
Pour cela il faut s'organiser partout et, en particulier là où c'est encore relativement calme, pour être prêts à investir les lieux de productions en comités locaux coordonnés afin de reprendre ce qui est à tous . Produire ce dont nous avons besoin et le distribuer sans échange marchand , chacune et chacun à la place qu'il sera en mesure de tenir.

Je crois qu'il faut retenir l'enseignement de Kropotkine qui pour avoir sur la fin de sa vie eu une position plus que discutable avec sa participation au "manifeste des seize",
a bien expliqué dans "la conquête du pain" que pour qu'une révolution soit victorieuse le peuple devait produire son propre pain en évitant tout intermédiaire marchand.

C'est à ce processus qu'il faut se préparer très vite pour aider à ce qu'il s'enclenche demain partout.
kuhing
 

Re: Libye

Messagede Pïérô » 27 Mar 2011, 01:05

kuhing a écrit:Je ne connais pas ce courant mais je ne vois pas grand chose à redire à l'analyse générale qui est faite dans ce texte.
Son intérêt est aussi qu'il souligne surtout la complexité de la situation qui rend une position claire difficile à adopter.
Pourtant comme c'est finalement indiqué la seule attitude à avoir pour soutenir le mouvement de révolte en Libye est bel et bien de s'opposer par tous moyens, même si les nôtres sont très limités, à cette intervention militaire de la coalition impérialiste,

Au début de ce que tu dis je suis d'accord, mais après je pense que tu verses dans une interprètation subjective.
Je ne vais pas m'attacher aux propositions que tu fais et que je trouve très idéalistes et qui si elles sont évidemment parfaitement révolutionnaires et interessantes, me semblent un peu déconnectées du réel parfois. :wink:
Il est clair qu'un débat traverse le mouvement libertaire, on le voit bien dans le positionnement de némo, de abel chemoul, de la position d'un groupe de la FA et celle qui émane d'un édito du ML. Dans le Collectif Alternative Libertaire de Tours ce débat s'est mené et se mène en relation avec l'évolution de la situation, et il n'est pas tranché, parce qu'on voit bien qu'il y a deux positions qui se confrontent et que l'on peut saisir à travers celle d'abel et la mienne pour ce qui est défendu sur ce forum. Pas facile de trouver un consensus si l'on prend le problème par le bout de l'intervention.
Les différents positionnements sont tout à fait respectables et tout autant révolutionnaires. A Tours les Libyens que l'on côtoie sont pour l'intervention, leur porte parole, celui qui prend la parole souvent en leur nom, est un étudiant d'ailleurs issu de la classe supérieure, les participants au collectif de solidarité avec les peuples en lutte au Maghreb et Moyen Orient sont contre, et les positions de chacun peuvent s'exprimer et sont respectées. Mais on voit là ce qui justement fait la différence, c'est la question d'un contexte qui dépasse la réalité libyenne. Par exemple d'un côté l'Arabie Saoudite et les émirats unis annoncent leur participation militaire à la coalition (pour sauver la démocratie ?) et de l'autre participent à mater dans le sang la révolte au Bahreïn : viewtopic.php?f=66&t=4780. Avant hier encore Gaza était encore bombardée par les israéliens, et lors des bombardements massifs qui ont eu lieu il y a deux ans, faisant des centaines de morts civils, la communauté internationale n'a pas constitué une coalition pour protéger les palestiniens. Et ce genre d'exemple de part le monde, vu le nombre de dictatures, pourrait faire pas mal de lignes. Aujourd'hui les révoltes gagnent nombre de pays, Maroc, Algérie, Yémen, Bahreïn, Syrie... Et il serait bon de communiquer aussi sur l'état de l'avancée de la "révolution" en Tunisie et en Egypte parce qu'il est évident que des révolutionnaires ne peuvent se contenter des révolutions de palais auxquelles elles ont abouti pour le moment...

Je pense qu'il faut prendre la mesure de notre réalité et ne pas imaginer que le mouvement libertaire puisse avoir réponse à tout et que dans l'état de notre impuissance, et notamment en terme d'organisation de brigades internationales ou d'envoi de matériel militaire lourd (blindés, hélicos, etc...) il faudrait prendre partie pour ce qui semblerait être le moins pire mais qui d'un autre côté rendrait illisible le positionnement global dans un contexte qui l'est.
Et je pense que la question ne repose du coup pas forcément sur le fait d'aller faire des manifs pour condamner l'intervention des pays impérialistes ou de la soutenir, mais bien de continuer à soutenir tous les mouvements populaires qu'il y a dans cette vaste partie du monde. Et je pense que c'est là qu'on pourrait trouver la nuance et une position plus consensuelle actuellement dans le mouvement libertaire qu'on voit bien traversé par ce débat. Et comme il me parait aussi important, parce qu'il ne s'agit justement pas d'humanisme mais bien de solidarité internationaliste révolutionnaire, de dire que les luttes qui se mènent là bas sont du même ordre que celle qui se mènent et doivent se mener ici. Il y a des libyens qui considèrent que Sarkosy est un ami, il me semble important de bien faire comprendre qu'il est non seulement un ennemi pour nous mais aussi pour eux (c'est pour imager), et je rajouterais : enfin pour celles et ceux qui sont révolutionnaires, parce qu'il est évident que tous les libyens et libyennes (autre question...) n'ont pas les mêmes intérêts, c'est bien le principe de la lutte des classes.
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Re: Libye

Messagede kuhing » 27 Mar 2011, 11:34

Pïérô a écrit:
kuhing a écrit:Je ne connais pas ce courant mais je ne vois pas grand chose à redire à l'analyse générale qui est faite dans ce texte.
Son intérêt est aussi qu'il souligne surtout la complexité de la situation qui rend une position claire difficile à adopter.
Pourtant comme c'est finalement indiqué la seule attitude à avoir pour soutenir le mouvement de révolte en Libye est bel et bien de s'opposer par tous moyens, même si les nôtres sont très limités, à cette intervention militaire de la coalition impérialiste,

Au début de ce que tu dis je suis d'accord, mais après je pense que tu verses dans une interprètation subjective.
Je ne vais pas m'attacher aux propositions que tu fais et que je trouve très idéalistes et qui si elles sont évidemment parfaitement révolutionnaires et interessantes, me semblent un peu déconnectées du réel parfois. :wink:
Il est clair qu'un débat traverse le mouvement libertaire, on le voit bien dans le positionnement de némo, de abel chemoul, de la position d'un groupe de la FA et celle qui émane d'un édito du ML. Dans le Collectif Alternative Libertaire de Tours ce débat s'est mené et se mène en relation avec l'évolution de la situation, et il n'est pas tranché, parce qu'on voit bien qu'il y a deux positions qui se confrontent et que l'on peut saisir à travers celle d'abel et la mienne pour ce qui est défendu sur ce forum. Pas facile de trouver un consensus si l'on prend le problème par le bout de l'intervention.
Les différents positionnements sont tout à fait respectables et tout autant révolutionnaires. A Tours les Libyens que l'on côtoie sont pour l'intervention, leur porte parole, celui qui prend la parole souvent en leur nom, est un étudiant d'ailleurs issu de la classe supérieure, les participants au collectif de solidarité avec les peuples en lutte au Maghreb et Moyen Orient sont contre, et les positions de chacun peuvent s'exprimer et sont respectées. Mais on voit là ce qui justement fait la différence, c'est la question d'un contexte qui dépasse la réalité libyenne. Par exemple d'un côté l'Arabie Saoudite et les émirats unis annoncent leur participation militaire à la coalition (pour sauver la démocratie ?) et de l'autre participent à mater dans le sang la révolte au Bahreïn : viewtopic.php?f=66&t=4780. Avant hier encore Gaza était encore bombardée par les israéliens, et lors des bombardements massifs qui ont eu lieu il y a deux ans, faisant des centaines de morts civils, la communauté internationale n'a pas constitué une coalition pour protéger les palestiniens. Et ce genre d'exemple de part le monde, vu le nombre de dictatures, pourrait faire pas mal de lignes. Aujourd'hui les révoltes gagnent nombre de pays, Maroc, Algérie, Yémen, Bahreïn, Syrie... Et il serait bon de communiquer aussi sur l'état de l'avancée de la "révolution" en Tunisie et en Egypte parce qu'il est évident que des révolutionnaires ne peuvent se contenter des révolutions de palais auxquelles elles ont abouti pour le moment...

Je pense qu'il faut prendre la mesure de notre réalité et ne pas imaginer que le mouvement libertaire puisse avoir réponse à tout et que dans l'état de notre impuissance, et notamment en terme d'organisation de brigades internationales ou d'envoi de matériel militaire lourd (blindés, hélicos, etc...) il faudrait prendre partie pour ce qui semblerait être le moins pire mais qui d'un autre côté rendrait illisible le positionnement global dans un contexte qui l'est.
Et je pense que la question ne repose du coup pas forcément sur le fait d'aller faire des manifs pour condamner l'intervention des pays impérialistes ou de la soutenir, mais bien de continuer à soutenir tous les mouvements populaires qu'il y a dans cette vaste partie du monde. Et je pense que c'est là qu'on pourrait trouver la nuance et une position plus consensuelle actuellement dans le mouvement libertaire qu'on voit bien traversé par ce débat. Et comme il me parait aussi important, parce qu'il ne s'agit justement pas d'humanisme mais bien de solidarité internationaliste révolutionnaire, de dire que les luttes qui se mènent là bas sont du même ordre que celle qui se mènent et doivent se mener ici. Il y a des libyens qui considèrent que Sarkosy est un ami, il me semble important de bien faire comprendre qu'il est non seulement un ennemi pour nous mais aussi pour eux (c'est pour imager), et je rajouterais : enfin pour celles et ceux qui sont révolutionnaires, parce qu'il est évident que tous les libyens et libyennes (autre question...) n'ont pas les mêmes intérêts, c'est bien le principe de la lutte des classes.


Mon intervention ne peut être que subjective tout comme celles de tout en chacun qui réfléchit à travers le prisme de ses propres pensées.

Dans le cas présent, je peux même appuyer ce que tu dis puisque j'ai réagi immédiatement et viscéralement à l'annonce de cette intervention militaire occidentale avant même de connaitre l'avis de la CGA, de l'OCL et même d'AL qui se sont positionnées ensuite contre cette décision de l'ONU et qui avant cela m'importait peu.

Ensuite concernant l'idéalisme que tu trouves à mes propositions de mise en place de comités de base coordonnés pour passer immédiatement à l'autogestion généralisée, c'est peut-être un débat qu'il faudra avoir ailleurs.
Mais je peux déjà dire que je n'ai jamais infléchi mes positions de principes à cause d' un prétendu réalisme qui n'est autre que l'expression de la propagande du pouvoir en place et de l'idéologie dominante.
Je pense en effet qu'un passage immédiat à la société libertaire non marchande sans étapes de transition est une hypothèse parfaitement réaliste.
J'ajoute même que je comprends pas qu'un anarchiste ne puisse pas envisager ça.

Concernant la position sur l'intervention en Libye elle -même, je conçois qu'elle soit difficile à trancher mais je ne comprends pas non plus que quelqu'un qui se place sur le terrain de la lutte de classes comme tu le fais et que l'on peut généraliser à celle entre opprimés et oppresseurs, ne puisse l'établir clairement.
Et, ton texte qui pour être assez long n'apporte aucune réponse ne fait qu'ajouter à la confusion.

Je te dirais simplement qu'une barricade n'a que deux cotés.
Soit tu te places d'un coté soit tu te places de l'autre et, si tu choisis de te mettre juste dessus, tu te feras dégommer par les deux camps.
C'est ce qui se passe pour ceux qui hésitent et c'est aussi ce qui se passe, malheureusement et malgré les apparences, pour les libyens en révolte qui se font confisquer leur mouvement.
Parce que la coalition a réussi ce tour de génie de transformer une révolte populaire contre son dictateur qui n'est rien d'autre qu'un rouage d'un système plus global, en guerre impérialiste.
Et la guerre impérialiste est toujours du mauvais coté de la barricade .
Elle fera de toutes façons et en dernière analyse, plus de victimes sous ou forme ou sous une autre.

Encore une fois les décideurs ont joué très finement sur ce coup et ce sont eux qui apparaissent comme des humanistes et des sauveurs d'opprimés même aux yeux de certains qui sont leurs farouches opposants .

Mais ne mangeons pas la pomme pour s'apercevoir qu'elle était empoisonnée.


:wink:
kuhing
 

Re: Libye

Messagede Nico37 » 27 Mar 2011, 16:47

Non à l’agression impérialiste contre la Libye
BELALLOUFI Hocine 20 mars 2011

Georges Walker Obama, Nicolas Sarkozy et David Cameron, soutenus par le « socialiste » José Louis Zapatero prétendent que leurs avions de chasse ont commencé à bombarder les troupes d’El Gueddafi le 19 mars 2011 pour « protéger le peuple libyen ». C’est un mensonge !

Au même moment, Georges Walker Obama demandait pudiquement à son fidèle allié Ali Abdellah Saleh – le boucher de Sanaa qui venait de massacrer des dizaines de manifestants pacifiques – de « tenir sa promesse d’autoriser les manifestations à se dérouler pacifiquement ». Ainsi, le peuple yéménite ne bénéficiera pas, lui, de la protection désintéressée des dirigeants des grandes démocraties impérialistes. Le peuple bahreïni qui fait face à la répression de la monarchie locale assistée des troupes saoudiennes et émiraties ne disposera pas davantage de l’assistance des grandes démocraties impérialistes. On sait depuis longtemps, depuis 1948 au moins, que les alliés de Londres, Paris et Washington peuvent en toute impunité massacrer leurs peuples ou les peuples conquis.

Les impérialistes protègent leurs intérêts, non le peuple libyen

Mais les dirigeants impérialistes auraient tort de penser que les peuples du monde arabe sont dupes et qu’ils prennent pour argent comptant leurs belles professions de foi sur la liberté, la démocratie, la protection des populations… Ils auraient tort de considérer que leur insatiable soif d’or noir et de gaz a échappé à l’attention des peuples de la région.

Quand on a comme eux soutenu les massacres commis par la soldatesque sioniste à l’encontre des Palestiniens de Gaza en 2009 et des Libanais en 2006, quant on a soutenu jusqu’à la fin les dictateurs amis Moubarak et Benali, lorsqu’on continue de soutenir le régime le plus réactionnaire et antidémocratique qui soit, celui de la famille El Saoud, lorsqu’on se partage les riches eaux de pêche de l’Atlantique sur le dos du peuple sahraoui, lorsqu’on a sur les mains le sang de centaines de milliers de Rwandais et que l’on fomente la guerre civile en Côte d’Ivoire, on ne dispose d’aucune crédibilité.

Georges Walker Obama, l’homme qui a renié son engagement de fermer la prison de Guantanamo située sur la partie de l’île de Cuba que l’impérialisme américain occupe militairement, l’homme qui a reconduit les mesures policières illégales du Patriot Act aux Etats-Unis, l’homme qui finance généreusement les banquiers responsables de la crise et les magnats de l’industrie automobile, l’homme qui poursuit la guerre en Afghanistan et en Irak, l’homme qui a activement participé au putsch contre le président légitime du Honduras, qui poursuit l’occupation d’Haïti et qui soutient militairement la clique d’extrême-droite à la tête de la Colombie, l’homme qui refuse d’exiger la moindre chose des colonisateurs israéliens, cet homme sans scrupules ose encore se présenter comme un homme de paix, porteur de démocratie et de liberté des peuples.

Qui peut-il encore tromper ? Il arrive peut-être à abuser une partie du peuple américain qui n’a pas encore compris que le locataire de la Maison-Blanche, qu’il soit noir ou blanc, est avant tout le fondé de pouvoir du grand capital américain, c’est-à-dire des magnats de la finance qui ont provoqué la crise de 2008 et de ceux du complexe militaro-industriel au sein duquel on compte les magnats du pétrole.

Mais dans le Sud de la planète, et singulièrement dans le monde arabe, Georges Walker Obama ne fait pas illusion et est pris pour ce qu’il est réellement : le défenseur des intérêts impérialistes US. Il en va de même pour les dirigeants européens, ces grands démocrates qui ont contraint le peuple irlandais à revoter plusieurs fois jusqu’à ce qu’il acquiesce à un Traité européen qui n’est pas pour rien dans la crise sociale aigue que vit ce même peuple aujourd’hui et ses semblables du vieux continent (Grèce, Espagne, Portugal, France…). Ces démocrates européens qui ont refusé que leurs peuples soient consultés par référendum de peur qu’ils ne les rejettent. Ce sont ces gens-là qui viennent aujourd’hui nous donner des leçons de démocratie et qui se présentent, toute honte bue, comme les défenseurs et protecteurs du peuple libyen. Silvio Berlusconi peut-il être crédible en défenseur des peuples ?
La responsabilité écrasante du régime d’El Gueddafi

Il va de soi que les va-t-en guerre américains, français, britanniques, italiens et canadiens doivent être dénoncés et combattus. Idem pour les régimes arabes qui tentent de donner une coloration arabe à cette agression impérialiste : ceux qui participent directement à l’action militaire (Qatar et Emirats arabes unis) et le reste des régimes de la Ligue arabe qui ont tous cautionné la décision du Conseil de sécurité.

Mais peut-on passer sous silence la responsabilité écrasante du régime d’El Gueddafi dans ce qui se déroule ? L’expérience du régime de Saddam Hussein ne nous a-t-elle donc rien appris ? L’expérience plus récente du régime de Khartoum ne nous a-t-elle rien enseignés ? Peut-on exiger d’un peuple soumis à l’arbitraire d’une clique militaire depuis quarante ans de continuer à subir ce régime sous prétexte de « ne pas faire le jeu de l’impérialisme » ? Ceux qui n’ont rien appris de l’Irak et qui refusent d’apprendre aujourd’hui de la Libye ne comprendront rien, demain, lorsque le problème se posera de nouveau au Soudan, mais aussi en Syrie ou en Iran. Le problème est pourtant d’une aveuglante clarté. Les régimes qui résistent aux grandes puissances impérialistes tout en opprimant leurs propres peuples se privent de la seule arme de dissuasion et de résistance réelle contre les impérialistes et leurs alliés. Ils scient la branche sur laquelle ils sont assis et préparent non seulement leurs propres défaites mais, surtout, la défaite de leurs propres peuples.

Pourquoi la « petite » résistance nationale libanaise arrive-t-elle à contrecarrer les agressions de l’armée sioniste et à infliger des défaites politiques à l’Etat colonialiste israélien ? Parce qu’il s’agit d’une résistance populaire qui dispose du soutien du peuple libanais et qui travaille à le conserver et à l’étendre. Il n’y a pas de miracles. La victoire de la résistance libanaise repose sur sa symbiose avec son peuple. Il ne s’agit pas d’une victoire militaire au sens étroit et réducteur du terme, mais d’une victoire politique. Qu’elle perde ce soutien politique et son sort sera irrémédiablement scellé.

C’est donc El Gueddafi lui-même et son régime qu’il convient en premier lieu de blâmer. El Gueddafi, l’ami de Berlusconi et de Sarkozy. El Gueddafi, l’homme qui a accepté de jouer le rôle peu glorieux de garde-frontière de l’UE dans sa traque des émigrants venus en Libye pour tenter de rejoindre la riche Europe qui exploite et pille leurs pays par le biais des multinationales et des groupes financiers américains, européens et japonais. El Gueddafi, l’homme qui a généreusement ouvert ses champs de pétrole aux compagnies occidentales, cet homme doit être dénoncé et sa responsabilité écrasante mise en lumière dans l’agression impérialiste.

Peut-on efficacement combattre les troupes impérialistes alors qu’on leur vend l’essentiel de ses hydrocarbures ? Peut-on engager une lutte efficiente contre l’occident impérialiste lorsque l’on place l’argent du pétrole et l’argent détourné par une poignée de dirigeants libyens dans les grandes banques des pays du G7 et dans les paradis fiscaux que ces derniers contrôlent ? Peut-on sérieusement résister à l’impérialisme après avoir tenu son peuple d’une main de fer ? Les exemples du régime de Saddam renversé sans réaction du peuple irakien et du régime d’Omar el Bachir qui a perdu toute la région sud du Soudan dont la population avait subi les affres de la dictature militaro-islamiste de Khartoum prouvent que non.

La nécessaire décantation au sein de l’opposition libyenne

On ne peut reprocher aux Libyens de s’être révoltés contre le régime dictatorial d’El Gueddafi. La révolte du peuple libyen reste légitime et il ne peut être question de réduire de manière caricaturale les opposants au tyran de Tripoli à une bande de marionnettes monarchistes aux mains des impérialistes.

On dispose de très peu d’informations sur cette opposition, mais il est certain que des marionnettes existent en son sein. Des Karzaï naissent partout. Ils peuvent même, à un moment donné, se trouver en position dominante. De même y a-t-il des opposants qui, confrontés à l’offensive bien réelle des troupes d’El Gueddafi, ont pensé en toute sincérité, qu’il leur fallait utiliser tactiquement l’aide militaire d’où qu’elle vienne, mais qui refusent toute entrée des troupes étrangères en Libye. Enfin, il existe également des Libyens opposants réels au régime d’El Gueddafi, mais qui refusent toute intervention militaire impérialiste qu’elle soit terrestre ou aérienne parce qu’ils ont saisi la motivation réelle de Washington, Paris et Londres.

Il faut aujourd’hui que ces deux derniers groupes d’opposants se démarquent clairement des puissances impérialistes et de leurs marionnettes et qu’elles développent un programme démocratique contre le régime dictatorial, mais aussi un programme social et anti-impérialiste axé sur le refus du pillage économique des richesses et de la mainmise politique des grandes puissances du G7 sur la Libye, de la normalisation avec l’Etat colonial d’Israël, etc.

Ces deux groupes doivent proposer un pacte aux forces qui soutiennent El Gueddafi en vue de faire face ensemble à l’intervention militaire impérialiste. Mais la condition d’une telle alliance réside dans la démocratisation de la Libye. On ne peut exiger des forces rebelles qui ne sont pas pro-impérialistes de se soumettre à un régime dictatorial, corrompu et qui n’est pas anti-impérialiste. Une alliance entre les forces fidèles au régime et celles de la rébellion en vue de dénoncer et combattre l’agression impérialiste est possible et nécessaire à condition que s’instaure un climat démocratique entre ces forces.

L’émergence de ces forces aurait été plus facile si un ou plusieurs régimes progressistes avaient soutenu la rébellion au lieu de laisser les impérialistes français, américains et anglais apparaître aux yeux de nombre de Libyens comme leurs amis désintéressés. Malheureusement, ces régimes progressistes ne purent ou ne voulurent pas aider la rébellion libyenne contre El Gueddafi. En refusant de soutenir les insurgés voire en soutenant El Gueddafi sous prétexte que les Américains étaient contre lui, ces régimes ont ouvert un boulevard politique dans lequel Sarkozy s’est engouffré. Rappelons-nous que c’est la création du Parti communiste chinois (PCL) en 1921 – avec le soutien politique de l’Internationale de Lénine et de Trotski – et le triomphe au sein de ce même PCL de l’orientation de Mao Zedong qui permirent au peuple chinois de combattre successivement et avec succès le dictateur Chiang Kaï-chek puis l’impérialisme japonais puis, une nouvelle fois, le dictateur Chiang Kaï-chek.

Il relève donc de la responsabilité des anti-impérialistes d’apporter un soutien politique à ceux des opposants libyens qui refusent que leur pays ne se transforme en nouvelle plate-forme au profit des impérialistes et autres sionistes tout en résistant au régime dictatorial d’El Gueddafi. Il convient également de fustiger les marionnettes aux mains de Georges Walker Obama, de Nicolas Sarkozy et de David Cameron.

Certes, la voie est complexe et étroite, donc difficile pour ceux qui refusent d’opposer légitime révolte du peuple libyen contre le régime dictatorial d’El Gueddafi à refus de la domination impérialiste. Mais à moins de se réfugier dans des dénonciations incantatoires moralement confortables mais politiquement inopérantes, il n’existe pas de solution simple. C’est au sein du peuple libyen et seulement en son sein que se lèveront les forces qui bouteront dehors les impérialistes tout en mettant fin à la dictature militariste locale. Ces forces représentent l’avenir, donc l’espoir. S’appuyer sur un régime dictatorial et corrompu pour combattre l’impérialisme ne peut que pousser le peuple libyen dans les bras des impérialistes. Seul un peuple libéré de l’oppression sera en mesure de résister consciemment et efficacement à l’impérialisme.

Partout dans le monde, nous devons dévoiler les motifs profonds de l’agression impérialiste de Georges Walker Obama, de Nicolas Sarkozy et de David Cameron, la condamner, la combattre politiquement, elle et ceux qui la soutiennent.

Hocine Belalloufi Alger, le 20 mars 2011
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Re: Libye

Messagede kuhing » 27 Mar 2011, 22:16

Nico37 a écrit:
Non à l’agression impérialiste contre la Libye
BELALLOUFI Hocine 20 mars 2011
... nécessaire à condition que s’instaure un climat démocratique entre ces forces.
...L’émergence de ces forces aurait été plus facile si un ou plusieurs régimes progressistes avaient soutenu la rébellion au lieu de laisser les impérialistes français, américains et anglais apparaître aux yeux de nombre de Libyens comme leurs amis désintéressés....


Quels régimes progressistes ? Je n'en connais pas.
Si solution il y a c'est celle de l'organisation de la population à la base pour prendre les choses directement en mains notamment dans le démantèlement de l'économie marchande locale et l'appel à solidarité et étendue de ce processus aux régions voisines; pas celle l'intervention de "régimes progressistes"
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Re: Libye

Messagede Nico37 » 28 Mar 2011, 20:21

Lexique médiatique de la guerre de Libye : http://www.acrimed.org/article3561.html
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Re: Libye

Messagede barcelone 36 » 30 Mar 2011, 19:33

http://www.cnt-f.org/international/

Ni tyran ni occident : pour une Libye libre !

Il a fallu des semaines d’atermoiements et de tergiversations pour que les gouvernements occidentaux se décident à envoyer les troupes de l’ONU pour mettre fin, disent-ils, à la boucherie de Mouammar Kadhafi contre le peuple libyen. Nous n’avons aucune confiance en ces dirigeants occidentaux qui depuis des décennies n’ont fait qu’appuyer des dictateurs qui ont préservé leurs intérêts néo-coloniaux. Toutes leurs interventions militaires n’ont eu pour but que d’accaparer les richesses économiques ou de défendre des intérêts géo-politiques. Que ce soit en Irak, ou en Afghanistan. L’argument a toujours été celui d’une guerre juste, nécessaire pour garantir la chute du tyran et la protection des civils. Or c’est une nécessité à géométrie toujours variable : combien de satrapes et de marionnettes néo-coloniales n’ont-ils pas protégés, et protègent toujours, quand leurs intérêts le demandent ? Kadhafi, dictateur sanguinaire et bourreau de son peuple, uniquement motivé par la défense des privilèges de son clan, est lui même devenu un de ces supplétifs, après avoir tenté de promouvoir, pendant des décennies, une pseudo-unité africaine qui répondait à son ambition hégémonique. Pour cela, il a dépensé sans limites, en puisant dans la manne pétrolière, de quoi acheter et soutenir tous les dictateurs et corrompus du continent africain. Par moments, ses intérêts ont pu se trouver en contradiction avec les intérêts des néo-colonialistes occidentaux, ce qui lui a permis de se forger une image d’anticolonialiste. Mais après l’échec de ses projets, il s’est vite rallié au camp de la domination impérialiste et est devenu le chien de garde de l’Occident en enfermant, entre autres, les travailleurs migrants qui désiraient venir en Europe. Et en adhérant sans réserves à la politique américano-européenne. C’est lui qui, comme Michèle Alliot-Marie et le gouvernement français, regrettait le départ de Ben Ali. Et plus tard de Moubarak. Au moins, on ne peut l’accuser de la même hypocrisie que tous les ralliés de la 25 ème heure aux révolutions populaires arabes que sont Sarkozy et Obama. Aujourd’hui il est très difficile de voir clair dans ce qui se passe en Libye, de savoir qui sont les insurgés. Mais une chose est certaine : ils participent de ce vaste mouvement populaire qui secoue le monde arabe et africain. De cette volonté de se débarrasser de ces tyrans corrompus qui vivent sur le dos du peuple. Bien entendu, les impérialistes de toujours y voient aussi une occasion d’avancer leurs pions et de tenter de s’approprier les richesses pétrolières libyennes et, aussi en Tunisie ou en Egypte, de bloquer l’élan révolutionnaire pour imposer de nouveaux dirigeants à leur solde. Derrière la soi-disant défense de la démocratie il n’y a que la soif de pillage et de contrôle des richesses et matières premières. La résolution de l’ONU et l’intervention de l’OTAN signent l’échec de la Ligue Arabe et de l’UA a intervenir pour défendre les justes revendications de liberté de la population libyenne. La révolution arabe et africaine en cours devra s’en souvenir et reconstruire des organisations qui prendront réellement en compte la défense des peuples. Le mouvement de soutien à la révolution arabe et africaine ne doit pas se laisser berner par les intentions des impérialistes. De même la population française ne doit pas se laisser manipuler par Sarkozy qui tente de se servir des souffrances du peuple libyen pour de la basse politique intérieure. La machine de propagande est de nouveau lancée dans tous les médias et on voudrait nous faire croire que la France dirigerait quoi que ce soit dans cette guerre. Alors que tout le commandement est américain et que la grande majorité des moyens militaires engagés l’est aussi. Toute cette propagande mensongère ne sert qu’à redorer l’image bien ternie de celui qui nous impose les politiques anti-sociales les plus injustes. Celui qui diffuse la haine et pousse à la montée du FN.

La CNT soutien le peuple libyen dans sa lutte pour la liberté politique, l’égalité sociale et le plein contrôle de ses ressources.

La CNT s’oppose a toute aventure néo-coloniale en Libye.

La CNT condamne aussi toute exaction commise à l’encontre des populations civiles, des étrangers et des migrants.

Vive la solidarité internationale des travailleurs !

Et à Kadhafi nous renvoyons la proposition qu’il avait faite aux dirigeants de l’OLP assiégés par l’armée sioniste à Beyrouth en 1982 : « Suicidez vous !!! »

lundi 28 mars 2011
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Re: Libye

Messagede ppm » 31 Mar 2011, 23:05

Avant les événement récents, j'étais plutôt favorable à Kadhafi, pour ses positions par exemple sur l'affaire des vaccins (infirmières bulgares). Je comprends l'attachement de Chavez, et je suis contre toute forme d'intervention militaire et humanitaire, en Lybie ou ailleurs. Intervention = budget = investissement = récupération.

L'intervention calculée sous forme de soutien officiel ou occulte - je pense aux barbouzes anglaises qui se sont fait épingler dans le canard enchaîné - est 1) juste assez forte pour détruire le plus fort et 2) juste assez faible pour laisser tuer les plus faibles. La conclusion du conflit militaire sera comme d'habitude un pays totalement détruit dans les deux camps et un champ libre pour une récupération humanitaire pleine de bons sentiments. C'est à vomir.
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Re: Libye

Messagede Nico37 » 31 Mar 2011, 23:23

ppm a écrit:Avant les événement récents, j'étais plutôt favorable à Kadhafi, pour ses positions par exemple sur l'affaire des vaccins (infirmières bulgares). Je comprends l'attachement de Chavez, et je suis contre toute forme d'intervention militaire et humanitaire, en Lybie ou ailleurs. Intervention = budget = investissement = récupération.

L'intervention calculée sous forme de soutien officiel ou occulte - je pense aux barbouzes anglaises qui se sont fait épingler dans le canard enchaîné - est 1) juste assez forte pour détruire le plus fort et 2) juste assez faible pour laisser tuer les plus faibles. La conclusion du conflit militaire sera comme d'habitude un pays totalement détruit dans les deux camps et un champ libre pour une récupération humanitaire pleine de bons sentiments. C'est à vomir.

Plutôt favorable à Kadhafi, tu t'es pas trompé de forum :?: :?: :?: :roll: :roll: :roll:
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Re: Libye

Messagede bipbip » 01 Avr 2011, 20:24

Tract d'Alternative Libertaire :

Refusons l'hypocrisie de la guerre humanitaire

L’opération militaire en Libye menée par l’OTAN a plusieurs objectifs mais sûrement pas celui de sauver sans arrière-pensée le peuple libyen : cette intervention a permis de stopper la contre-offensive du régime mais il ne faut pas se faire d’illusions sur les vraies raisons qui ont poussé la France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis à prendre en main la situation. Nous soutenons les révolutions au Maghreb et au Machrek mais ce n’est pas sous les bombes américaines qu’elles triompheront.

Deux poids deux mesures

Les puissances occidentales ne soutiennent les peuples opprimés que lorsqu’elles peuvent en profiter et il faut avant tout se rappeler que Kadhafi a été accueilli en grande pompe par Sarkozy à Paris en 2007. Que la France a vendu de nombreuses armes aux troupes kadhafistes. Que la première réaction du gouvernement à l'insurrection libyenne a été de développer un discours démagogique de « dangers de vagues d’immigrations de réfugiés » et de renforcer les patrouilles aux frontières de l’Union européenne. Que la liste des dictatures soutenues aujourd'hui par les dirigeants de la France, de l’Union européenne et des États-Unis est longue. Et qu'à côté de cela, la France et les États-Unis laissent Israël opprimer le peuple palestinien, la dictature syrienne abattre des manifestant-e-s sans arme et la monarchie saoudienne le Bahreïn pour y mater la révolte sans lever le petit doigt.

Les raisons de l'intervention

L’humanitarisme des États occidentaux est à géométrie variable et pour cause : ce n’est pas ce qui motive l’intervention militaire en Libye. Depuis le début du « printemps arabe », les puissances occidentales observent avec inquiétude les chutes successives de leurs meilleurs soutiens dans la région. Mais le démarrage de grèves, comme en Tunisie et en Égypte, et la persistance des mouvements sociaux malgré les concessions accordées par les oligarchies locales font planer le risque pour les impérialismes occidentaux de voir les transitions démocratiques en cours déboucher sur des révolutions sociales.
C’est finalement le risque (bien réel) d’un massacre des insurgé-e-s libyen-ne-s retranchés à Benghazi qui a servi de prétexte pour justifier une intervention militaire. Oui, cette intervention a permis de stopper la contre-offensive kadhafiste. Mais il ne faut pas se leurrer sur les raisons de cet engagement militaire et sur ses suites.

La France est en guerre

Car des suites, il y en aura. La France est désormais en guerre et l'OTAN semble décider à poursuivre l'intervention jusqu'à la chute de Khadafi, évoquant la possibilité de 3 mois de conflits. On est bien loin de la « zone d'exclusion aérienne » initialement demandée par les insurgé-e-s libyen-ne-s. Or une guerre est une guerre, une « frappe aérienne », c'est un bombardement, des « dommages collatéraux », ce sont des victimes civiles. La résolution de l'ONU ayant autorisé l'intervention militaire interdit toute occupation mais n'exclut pas une intervention terrestre. Comme l'ont montré les invasions de l'Irak et de l'Afghanistan, la démocratie ne s'exporte pas à coups de canon et les grandes puissances impérialistes justifient toujours leurs interventions par des arguments humanitaires... quitte à laisser derrière elles un champ de ruine. Prenons du recul et ne nous laissons pas berner : la guerre humanitaire est une hypocrisie.
En Tunisie, en Égypte et aujourd'hui en Syrie, les classes populaires ont démontré qu'en étant unies, déterminées et en restant indépendantes des bourgeoisies locales ou étrangères, elles pouvaient faire tomber des dictatures. Ces révolutions montrent la voie à suivre au Maghreb- Machrek comme en France et ailleurs.

Solidarité avec les peuples en lutte pour leur liberté au Maghreb et au Machrek !
Non aux bombardements en Libye !
Retrait des troupes étrangères du Bahreïn !


tract en PDF : http://www.alternativelibertaire.org/IM ... itaire.pdf
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Re: Libye

Messagede Nico37 » 02 Avr 2011, 10:14

La position des révolutionnaires tunisiens sur la situation en Libye lundi 28 mars

Le front du 14 janvier a été, dès le départ, du côté du peuple libyen et de ses revendications démocratiques, ainsi que celles les autres peuples arabes en lutte (Yémen, Bahreïn, etc.)

Nous nous sommes toujours opposés à toute intervention étrangère qui ne protège nullement la population civile et qui ouvre la voie aux visées impérialistes (Irak, Afghanistan).

Nous estimons que cette intervention militaire vise une occupation de la Libye afin de soumettre son peuple à un régime autocratique et plus enclin aux intérêts impérialistes, de piller les ressources pétrolières du pays et d’installer un poste de contrôle sur toute l’Afrique du Nord (base militaire) afin de veiller sur la sécurité d’Israël.

Nous dénonçons cette intervention menée par la France, le Royaume-Uni et les États-Unis comme une ingérence qui ne vise pas à protéger les populations civiles et encore moins à soutenir les mouvements de révolte des peuples arabes face à des tyrans qui ont été longtemps soutenu par ces mêmes pays occidentaux. Cette intervention vise à préserver les intérêts des États-Unis et de l’Europe.

Le peuple libyen est capable, sans ingérence étrangère, de continuer sa révolte jusqu’à la victoire sur le régime de Kadhafi. Le peuple libyen est fort du soutien et de la solidarité des autres peuples arabes en lutte et de toutes les forces révolutionnaires dans le monde.

Nous, Front du 14 janvier, nous déclarons notre farouche opposition à cette intervention militaire, nous dénonçons cette ingérence impérialiste et nous appelons à son arrêt immédiat.

Nous appelons toutes les forces anti-impérialistes à se soulever et à manifester pour l’arrêt de cette intervention.

Front du 14 janvier
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Re: Libye

Messagede kuhing » 02 Avr 2011, 11:39

Nico37 a écrit:
La position des révolutionnaires tunisiens sur la situation en Libye lundi 28 mars

Le front du 14 janvier a été, dès le départ, du côté du peuple libyen et de ses revendications démocratiques, ainsi que celles les autres peuples arabes en lutte (Yémen, Bahreïn, etc.)



Voilà un nouveau communiqué de militant-e-s locaux et qui savent ce qu'une insurrection veut dire .

Il met une fois de plus les choses au point.

Nos quelques prétendus "libertaires humanistes" qui ont défendu cette intervention militaire en Libye, se plaçant ouvertement du coté des dirigeants impérialistes qui il y a quelques mois seulement embrassaient Kadhafi sur les deux joues et lui fournissaient les armes dont il se sert maintenant devraient, s'il veulent encore avoir le moindre rapport avec le mouvement anarchiste, faire très rapidement leur auto-critique.

La révolte du peuple Libyen a bel et bien été confisquée et, ce qui auraient pu évoluer en révolution sera sans doute récupérée au moyens de pions téléguidés qui ont des années durant, été les sbires de Kadhafi : l'ex ministre de la justice ( et on imagine ce qu'était la justice de Kadhafi ), de l'intérieur ...
Ceux la mêmes qui sentant le vent tourner, choisissent de nouveaux patrons et seront désormais au service direct des maîtres qui envoient notre monde dans le mur en klaxonnant.
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Re: Libye

Messagede Kzimir » 02 Avr 2011, 13:30

kuhing a écrit:Nos quelques prétendus "libertaires humanistes" qui ont défendu cette intervention militaire en Libye, se plaçant ouvertement du coté des dirigeants impérialistes

Attends, j'essaie de faire un réponse aussi caricaturale :
"Nos prétendus libertaires pacifistes qui se sont opposés à l'intervention demandée par les insurgés, se plaçant ouvertement du côté de la dictature kadhafiste etc."

Au fait, un témoignage des personnes sur place : http://setrouver.wordpress.com/2011/04/ ... /#more-324

Extrait choisi :
Il n’y pas pas d’illusions en ce qui concerne les promesses de la communauté internationale. La no-fly zone ne signifie pas grand chose pour la population de Misrata. Pourtant, ils affirment que, dans cette guerre asymetrique, l’appui de forces militaires étrangères est une nécessité. Il n’en reste que cette guerre demeure la leur, et que s’ils peuvent nous promettre beaucoup de pétrole, d’emplois haut placés, de beaux appartements, ils ne négocieront pas la fin de la révolution.

Mais bon, je suppose que eux ignore ce qu'une insurrection veut dire ...

Ceci dit le vrai truc qui doit nous poser question, au delà des divergences sur l'intervention, c'est que même avec les bombardements occidentaux l'avancée des insurgé-e-s est très limitée (on peut imaginer ce que ça aurait donné sans les bombardements). Peut être que le soutien dont ils bénéficient, au moins en dehors des zones tribales qui leur sont favorables, a été surestimé.
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Re: Libye

Messagede kuhing » 02 Avr 2011, 15:46

Je ne sais pas si tu te présentes comme tel mais comment un anarchiste ou même un anti-capitaliste peut-il penser une seconde que les dirigeants qui font tout pour maintenir leur système en place et à n'importe quel prix puissent apporter un soutien quelconque à un processus rèvolutionnaire ?

Comment peut-il ne pas comprendre que ces personnes fonctionnent selon les lois de la rentabilité financière qui se fait au dépend opprimés ?
Comment peut-il ne pas comprendre que le solde de l'opération sera forcément en gros débit pour les exploité-e-s ?
kuhing
 

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