Libye

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Messagede fabou » 28 Oct 2011, 19:00

Sauf qu'il ne s'agissait pas d'une "révolution contre l'oppression", mais de manifs d'oppositions utilisées comme prétexte à un coup d'état d'anciens proches du "guide" alliés pour l'occasion à la branche locale d'Al Quaida.

Je ne vois pas l'extermination des noirs comme un "prix" qu'il faudrait payer, tout comme je ne vois pas en quoi les 60000 personnes décédées dans des bombardements de l'OTAN ont à voir avec des "rancoeurs" suscitées par l'ancien mode de gouvernement.
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Messagede charlelem » 28 Oct 2011, 19:15

Je répondais sur l'article du monde.
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Re: Libye

Messagede kuhing » 28 Oct 2011, 19:27

Plutôt d'accord avec ce que dit fabou.

Pour poursuivre je dirais que les massacres auxquels on a assisté, et, sans doute il y en aura d'autres, en Libye ne sont ni une fatalité ni le corollaire d'une révolution sociale.
Ces tueries sont le résultat de la confiscation par les puissances qui contrôlent la planète de toutes les révoltes populaires pour en faire des oppositions claniques dont l'objectif est la prise du contrôle de l' Etat.
C'est ce qu'on a vu en Libye, c'est ce qui se passe aussi peut-être moins clairement en Tunisie ou en Egypte.

Une vraie révolution ce n'est pas ça .

Une vraie révolution c'est la prise en mains de tous les pôles économiques par la population pour les shunter des échanges marchands et organiser immédiatement une production et une distribution directe de tous les biens et services sans monnaie d'échange.

Si cela se passe comme ça alors tout le monde doit y trouver son compte .( sauf ceux qui détiennent les gros capitaux )

L'argent perd de cette façon toute valeur et ceux qui le possèdent n'ont plus les moyens de payer les forces de coercition qui permettent de réprimer et les moyens matériels de soudoyer.

Bien sur pour que cela se passe de cette façon , une coordination horizontale et non centralisée entre les mains de quelques uns, est indispensable pendant une révolution en marche.
Il faut également que le processus s'étende selon ce principe très largement et, cela nécessite donc un réseau dense, conscient et bien organisé.
Nous en sommes malheureusement encore loin.
Mais c'est ce que nous devons construire patiemment puisque nous n'avons pas d'autre choix pour nous en sortir.
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Re: Libye

Messagede fabou » 29 Oct 2011, 01:02

Un documentaire d'ARTE très intéressant sur la Libye avant et pendant Kadhafi.

Libye - Mouammar Al Kadhafi Ou Le Paradoxe Libyen.



EDIT vendredi soir

Libye: à Benghazi, une manifestation pour faire appliquer la charia

Plus de 200 hommes ont manifesté vendredi à Benghazi (est) pour réclamer que la charia (loi islamique) soit la base de la législation de la nouvelle Libye. "Le Coran est la base et notre Constitution doit être basée sur la charia", ont scandé les manifestants rassemblés sur la place de la Libération, d'où est partie mi-février la contestation populaire qui est devenue un conflit armé et a mis fin à 42 ans de règne sans partage de Mouammar Kadhafi. "Nous sommes un pays musulman et notre Constitution doit refléter nos croyances religieuses", a déclaré Ahmed al-Moghrabi, qui dirige la prière dans une mosquée de Benghazi. "Ce sont nos hommes qui ont fait la révolution, pas l'Occident", a-t-il ajouté. "Sous Kadhafi, (la charia) n'était pas appliquée officiellement, mais dans nos maisons nous la suivions, donc nos femmes sont déjà habituées", a affirmé Sabri Ali, un des organisateurs du rassemblement.

"En Libye, il y a de nombreuses trentenaires et même quadragénaires qui ne sont toujours pas mariées. Et il y a des milliers de veuves qui ont perdu leur mari au front contre Kadhafi. Elles aussi pourront recommencer une nouvelle vie", a-t-il poursuivi, faisant allusion à la polygamie, autorisée par l'islam mais seulement sous conditions en Libye. Lors de la proclamation de la "libération" totale de la Libye dimanche sur cette même place de Benghazi, trois jours après la mort de Mouammar Kadhafi, le président du Conseil national de transition (CNT), Moustapha Abdeljalil, a répété que la charia serait à l'avenir la principale source de législation. Ces déclarations ont suscité des inquiétudes, essentiellement dans les pays occidentaux et parmi les femmes, qui redoutent des conséquences pour leurs droits.
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Re: Libye

Messagede DjurDjura » 30 Oct 2011, 15:23

Révélation du Canard Enchaîné : Kadhafi condamné à mort par Washington et Paris
Canard Enchaîné du 26 octobre 2011

Obama et Sarkozy ne voulaient pas qu’il s’en sorte vivant. De crainte qu’il ne parle trop lors de son procès devant la Cour pénale internationale.

Mercredi, 19 octobre en fin d’après-midi, un colonel du Pentagone téléphone à l’un de ses correspondants au sein du service secret français. Chargé du dossier « Kadhafi », l’une des priorités actuelles des généraux de l’équipe Obama, l’Américain annonce que le chef libyen, suivi à la trace par des drones Predator US, est pris au piège dans un quartier de Syrte et qu’il est désormais impossible de le « manquer ».

Puis il ajoute que laisser ce type en vie le transformerait en « véritable bombe atomique ». Son interlocuteur comprend ainsi que la Maison Blanche a rendu son verdict, et qu’il faut éviter de fournir à Kadhafi la tribune internationale que représenterait son éventuel procès.

Depuis quelques jours d’ailleurs, des commandos des forces spéciales américaines et françaises participaient ensemble à cette chasse au Kadhafi. À Paris, au Centre de planification et de conduite des opérations (CPCO), à la Direction du renseignement militaire (DRM) et au service action de la DGSE, plusieurs officiers évaluaient à une cinquantaine de membres du COS (Commandement des opérations spéciales) les militaires présents à Syrte.

Leur mission : porter assistance aux unités du CNT qui investissaient la ville, quartier par quartier, et, selon le jargon maison utilisé par un officier du CPCO, « ´´traiter´´ le guide libyen et les membres de sa famille ». Une formule codée en cours à la DGSE : « livrer le colis à Renard », et agir en sorte que Kadhafi n’échappe pas à ses poursuivants (une unité du CNT baptisé « Renard ? ».

Hypocrisie internationale

À l’Élysée, on savait depuis la mi-octobre que Kadhafi et l’un de ses fils s’étaient réfugié à Syrte, avec gardes corps et mercenaires. Et Sarko avait chargé le général Benoit Puga, son chef d’état-major particulier, de superviser la chasse à l’ancien dictateur. Ce qu’il a fait en relation avec la « Cuve », le bunker souterrain où des officiers du CPCO sont en contact permanent avec tous les militaires engagés à l’étranger et les services barbouzards. À la DGSE comme à la DRM on ne se gêne pas d’ailleurs pour évoquer l’ « élimination physique » du chef libyen, à la différence des formules bien plus convenables employées par l’Élysée, s’il faut en croire un conseiller du Président.

« La peine de mort n’était pas prévue dans les résolutions de l’ONU qui ont permis à l’OTAN d’intervenir, ironise un diplomate français. Mais il ne faut pas jouer les hypocrites. À plusieurs reprises, des avions français et britanniques avaient déjà tenté de liquider Kadhafi en bombardant certains de ses repaires, à Tripoli ou en détruisant notamment un de ses bureaux. » Et le même de signaler que, lors d’un procès devant la Cours pénale internationale, « ce nouvel ami de l’Occident aurait pu rappeler ses excellentes relations avec la CIA ou les services français, l’aide qu’il apportait aux amis africains de la France, et les contrats qu’il offrait aux uns et aux autres. Voire plus grave, sait-on jamais ? ».

Le 20 octobre à 8h 30 du matin, l’objectif allait être atteint. Trois avions de l’OTAN s’approchent de Syrte. Rien à voir avec une mission de reconnaissance effectuée par hasard : une colonne de 75 véhicules fuit la ville à vive allure. Un drone américain Predator tire des roquettes. Un mirage F1CR français de reconnaissance suit un Mirage 200-D qui large deux bombesGBU-12 de 225 kilos guidées au laser.
Bilan : 21 véhicules détruit et Kadhafi seulement blessé.

Soupirs de satisfaction

Des forces spéciales françaises sont alors présentes sur les lieux. L’histoire ne dit pas à quelle distance de ce qui va survenir, et que raconte avec abondance de détails un officier des services militaires de renseignements : « Il est capturé vivant par des combattants surexcités. La foule scande "Allah Akbar" à pleine poumons, le menace de ses armes et se met à le tabasser pendant que d’autres combattants qui peinent à prendre le dessus, crient de le maintenir en vie ».

On connait la suite, quelques images de ce lynchage suivi d’une exécution par balles sont apparues sur les écrans de télévision et dans la presse écrite. Mais la disparition de Kadhafi n’est pas la fin de l’histoire car, en croire une analyse barbouzarde, « la Libye est entrée dans un no man’s land politique, une zone de turbulences imprévisibles. » Voilà qui devrait inquiéter ceux qui, dans plusieurs capitales occidentales et arabes, ont poussé des soupirs de satisfaction que Kadhafi ne serait jamais la vedette d’un procès international.

Claude Angeli.
le canard enchainé
Algéria-watch


_____________

VIDEO DE LA CAPTURE DE KADAFI

Un site américain basé à Boston, The Global Post, a obtenu en exclusivité les premières images de la capture de Mouammar Kadafi par des combattants survoltés. Âme sensible s’abstenir!

http://lanationdz.com/2011/10/21/video-de-la-capture-de-kadafi/

KALIMADZ
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Messagede spleenlancien » 31 Oct 2011, 08:17

C'est la fin officielle de l'opération "Protecteur unifié". Sept mois et 26 000 sorties aériennes plus tard, l'OTAN met fin à sa mission ce lundi 31 octobre.
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Re: Libye

Messagede DjurDjura » 31 Oct 2011, 15:08

Le dictateur a été liquidé mais est ce que toute les tribus de la Lybie sont pretes à s'investir avec le CNT, j'en doute et maintenant que l'Otan a fini son boulot dont l'objectif était la mort de Kadhaffi, le pays reste un vrai cimetière d'armes à ciel ouvert, selon les témoignages que j'ai pu voir. Si les armes parfois des armes lourdes restent au mains des populatiions, ça risque tot ou tard de dégénerer.

---------------------



Libye : des milliers de tonnes d’explosifs à ciel ouvert


jeudi 27 octobre 2011, par La Rédaction

Elles dorment sans surveillance dans d’immenses stocks dans le désert libyen ou traînent dans les ruines de Syrte, dernier refuge de Mouammar Kadhafi : des milliers de tonnes de munitions présentent encore une menace mortelle pour la région dévastée, et bien au-delà.
Le danger le plus immédiat -les petits stocks cachés de munitions des pro-Kadhafi et des milliers d’obus et roquettes non explosés- pèse sur les habitants de Syrte (360 km à l’est de Tripoli), où l’ancien "Guide de la révolution" a été tué le 20 octobre.
Dans la rue du 1er Septembre, l’une des plus grandes artères, des obus de 100 mm intacts reposent au milieu de la chaussée tandis que quelques habitants vaquent dans les décombres alentours.

Guy Marot, spécialiste des explosifs à la Croix-Rouge, y constate "une contamination intense" en munitions non explosées. "Je m’attendais à pire, mais beaucoup de munitions ont fonctionné. Il y a néanmoins énormément de travail", explique-t-il.
La Croix-Rouge répète aux habitants de ne pas toucher aux explosifs. Mais "il y aura forcément des victimes parmi les gens qui déplaceront les munitions", s’inquiète M. Marot.
Face à cette menace, le gouvernement américain a débloqué 40 millions de dollars et envoyé des dizaines d’experts, dont certains sont à pied d’oeuvre dans le centre-ville.

A plus long terme, les bases militaires autour de Syrte menacent la stabilité de tout le Sahel : des quantités invraisemblables d’armes, y compris des missiles dernière génération très performants, restent sans aucune surveillance - de quoi alimenter plusieurs guerres africaines.
"Cela fait des mois que nous avertissons le Conseil national de transition (CNT, nouveau régime libyen) et l’Otan" du danger, déplore Peter Bouckaert, directeur des opérations d’urgence à l’organisation Human Rights Watch (HRW).

Des responsables des Nations unies ont récemment exprimé leur crainte que certaines armes ne soient déjà parvenues aux rebelles du Darfour, limitrophe de la Libye, ou aux insurgés d’Al-Qaïda au Maghreb islamique. Dans une installation des faubourgs de Syrte, des inspecteurs de HRW ont découvert "au moins 14 caisses vides ayant un jour contenu un total de 28 missiles SA-24", un missile sol-air russe très sophistiqué capable d’abattre un avion civil en vol, ainsi que des missiles sol-air SA-7 intacts. Pendant que HRW inspectait les lieux, "des civils et des combattants anti-Kadhafi armés sont arrivés (...) pour déplacer encore plus d’armes", selon M. Bouckaert, qui précise que les armes automatiques légères avaient apparemment déjà été emportées.
Plus loin dans le désert,
un arsenal beaucoup plus important dort au milieu des sables, à 120 km au sud de Syrte : l’expert de HRW l’estime à "des dizaines de milliers de tonnes de munitions".
Entourée de collines au sommet plat, perdue au milieu de nulle part, l’installation, où pas un garde n’a été visible ces derniers jours, compte quelque 80 bunkers de béton contenant des munitions essentiellement russes et françaises.

Obus d’artillerie de tous calibres, munitions pour canons antiaériens, missiles thermiques ou à tête explosive au Semtex, missiles anti-char, roquettes Grad à fragmentation, bombes aériennes lourdes de 250, 500 ou 900 kg, grands tubes formant sans doute les éléments d’un système de missile russe S300 à fragmentation d’une portée de 120 km, pièces détachées (ailettes, têtes explosives, réacteurs) de missiles lourds...
L’inventaire est sans fin. Dans un seul de ces bunkers, à moitié vide, un journaliste de l’AFP a compté 8.000 obus de 100 mm pour chars.
Autour de la base déjà ouverte à tous vents, des milliers de caisses de munitions de toutes sortes jonchent le sable, dispersées à la hâte sur des dizaines d’hectares par les pro-Kadhafi qui craignaient que l’Otan ne les détruise.
Ce qui n’est jamais arrivé : certains bunkers ont déjà été pillés, mais il n’y a aucune trace de bombardement.

(Jeudi, 27 octobre 2011 - Avec les agences de presse)


Libye : la population de Syrte effarée par sa "punition" pour avoir aidé Kadhafi


vendredi 28 octobre 2011, par La Rédaction

"Les rebelles ont voulu punir Syrte", juge Mahmoud Ali, effaré par l’ampleur des destructions dans cette ville libyenne où Mouammar Kadhafi a été capturé. Comme lui, les habitants revenant au compte-goutte estiment avoir payé chèrement leur soutien à l’ancien "Guide".

Haine parfois, résignation souvent, tristesse et colère étreignent les rares personnes qui errent dans les ruines truffées de cadavres et de munitions non explosées, où même les fins lampadaires ont été hachés par les balles.

Né dans la région et s’y sachant populaire, Mouammar Kadhafi avait trouvé refuge ici fin août après la chute de Tripoli, jusqu’au 20 octobre, quand il a été capturé au terme de semaines de violents combats contre les forces du Conseil national de transition (CNT), et tué dans des circonstances troubles.

Une épicerie a rouvert dans le quartier n°3, près du front de mer. L’étal est fourni en fruits, légumes, conserves et jus de fruits. "J’ai tout ramené de Benghazi (est). Quand j’aurai tout vendu, j’y retournerai chercher une nouvelle cargaison", explique le gérant de 37 ans au nom étonnant, Kadhafi Mohammed Hussein.

"Ce qui est arrivé ici n’est pas juste. Des gens innocents, des civils, leurs maisons ont été détruites, pillées. Et personne ne vient nous aider", confie-t-il sombrement.

Certains habitants, décidés à rester malgré la désolation, ont commencé à prendre les choses en main : les grandes avenues de la cité fantôme, qui a compté une centaine de milliers d’habitants, ont été nettoyées des millions de douilles qui empêchaient la circulation.

Quelques voitures et camionnettes chargées de maigres biens récupérés dans les décombres hantent les rues. Ceux-là ne se réinstalleront pas à Syrte où tout manque : eau, électricité, nourriture, hôpital... Même les mosquées sont vides et silencieuses en ce jour de prière.

Ceux qui ont décidé de rester nettoient et tentent de réparer leurs foyers très endommagés, ou s’installent dans des logements vides lorsque le leur n’est plus habitable.

Badr Al-Amari, 37 ans, est de ces derniers. Cet professeur vend des cigarettes dans une petite rue encore encombrée de carcasses de véhicules calcinées, de douilles et d’ordures, dans le quartier d’Aziza Al-Bahria.

"Il faut bien faire du commerce, il n’y a plus d’école, plus d’argent", explique-t-il. Sa femme, ses deux filles et lui vivent dans une pièce d’un immeuble proche de quatre étages, troué par les obus.

"Notre maison a brûlé, on est venus là", explique-t-il.

Lui aussi se sent "puni". Lorsqu’on lui parle des combattants pro-CNT, dont certains ont pillé et incendié la ville, il lâche spontanément "voleurs !"

"Aucune ville n’est aussi détruite en Libye. Si ce n’est pas une punition, c’est quoi ?", demande à ses côtés Mahmoud Ali, un médecin de 58 ans.

Revenu mardi, il a trouvé sa maison pillée, partiellement incendiée, sa voiture détruite. "Ma famille est à Zliten, près de Tripoli. Elle ne peut pas revenir ici pour le moment, c’est impossible sans eau ni électricité", juge-t-il.

Et de s’insurger, les larmes aux yeux : "Les gens d’ici ont aidé le Guide, défendu le Guide et leur ville ! Ils se sont trompés, c’est vrai. Les thowar (révolutionnaires) ont voulu tuer Syrte pour ça. Mais si le nouveau gouvernement ne nous aide pas, les gens se retourneront contre lui".

D’aide officielle, pas de trace. Seules quelques ONG distribuent parfois de la nourriture.

Quant aux combattants pro-CNT, ils se contentent de patrouiller dans la ville, contrôlant les identités, assurant qu’ils arrêteront tout pillard. Aider la population ? C’est non, disent-ils tous, sans pitié aucune.

L’un d’eux, Abdelwaheb Al-Hadat, originaire de Benghazi, lâche froidement : "Si les gens de Syrte veulent revenir vivre ici, ça dépend d’eux. Ce sont eux qui doivent s’occuper de réparer la ville".

(Vendredi, 28 octobre 2011 - Avec les agences de presse)




Libye : à Bani Walid, les Werfallah fidèles à l’ex-régime crient vengeance


lundi 31 octobre 2011, par La Rédaction

"Notre vengeance, on l’aura, tôt ou tard", lance un homme de la puissante tribu des Werfallah, fidèle à l’ancien régime, en montrant des appartements incendiés et éventrés par des tirs d’obus des anti-Kadhafi, près du centre-ville de Bani Walid. Refusant d’être filmé, il donne son seul prénom, Souleimane, "par peur" des combattants du nouveau régime qui ont pris le contrôle de la ville il y a une dizaine de jours, après plus d’un mois de combats contre les forces fidèles à l’ex-dirigeant Muammar Kadhafi, tué à Syrte le 20 octobre.

"Nous avons arrêté de nous battre parce que nous n’avions plus de munitions. La plupart des habitants ont caché leurs armes et sont restés chez eux. D’autres se sont fondus dans les groupes de rebelles", c onfie-t-il. Les forces du Conseil national de transition (CNT, issu de la rébellion), entrées dans la ville le 17 octobre, ont été surprises par la disparition soudaine de tout combattant après des semaines de lutte acharnée.

"Quand les Thowars (révolutionnaires) n’ont pas trouvé les brigades de Kadhafi dont ils parlaient, ils sont devenus furieux. Ils ont tiré sur des chiens, des maisons, ont pillé et brûlé des habitations et des bâtiments publics", ajoute Souleimane. "Toute la ville est en colère. Les Thowars ont puni tout le monde en détruisant nos maisons, en volant nos voitures et en tuant nos proches. Ça ne se passera pas comme ça", poursuit-il en se disant envahi à la fois par la haine et la tristesse. "Bani Walid est une société tribale. Il n’y a pas d’étrangers. Il n’y a que des Werfallah, et personne ne peut nous gouverner. C’est pourquoi il n’y aura pas de Libye sans les Werfallah. Nous agirons tôt ou tard, ici, à Tripoli, ailleurs", prévient-il.

Bani Walid, une vaste oasis au relief accidenté à 170 km au sud-est de Tripoli, est le fief des Werfallah, qui forment la principale tribu de Libye, avec un million de personnes (pour une population d’environ 6,3 millions d’habitants). Ses membres sont divisés en dizaines de clans que l’on retrouve dans toute la partie septentrionale du pays, avec une assise en Cyrénaïque (est), dans la région des villes de Benghazi et de Dernah. Si les Werfallah de Bani Walid affichent toujours leur fidélité au régime déchu, l’opposition entre d’autres clans, essentiellement ceux de Cyrénaïque, et le régime libyen remonte aux années 1990, quand plusieurs dizaines d’officiers accusés de complot furent arrêtés et certains exécutés.

Malgré l’atmosphère de désolation à Bani Walid, certains tentent de réparer les dégâts et de reprendre une vie normale, "mais c’est très difficile", affirme Mohamed Ahmed, les mains tachées de peinture devant son appartement qu’il tente de rendre "vivable". Des échanges de tirs sont encore fréquents entre des habitants et les pro-CNT, selon lui. Contrairement aux autres villes du pays, le drapeau rouge noir vert de la "nouvelle Libye" est très peu visible à Bani Walid et l’activité ne reprend que très lentement. Des volontaires nettoient la place centrale des douilles et des gravats.

Un jeune, qui dit s’appeler Al-Sahbi Al-Werfelli, vend des légumes dans un petit marché improvisé. Il reconnaît avoir combattu aux côtés des forces pro-Kadhafi. "Oui, j’ai combattu contre ces voleurs. C’est une révolution de voleurs. Ils ont tout détruit. Ils ont tout volé", lance-t-il à l’écart des rares passants. "Bani Walid paye le prix de son soutien à Kadhafi. Mais nous l’aimons. Nous attendons un signal pour reprendre les armes et nous venger", affirme-t-il. Son cousin, à proximité, approuve : "Nous avons défendu nos maisons et notre honneur et nous nous vengerons pour chaque personne tuée, chaque maison volée."


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Re: Libye

Messagede kuhing » 31 Oct 2011, 15:21

DjurDjura a écrit:.... maintenant que l'Otan a fini son boulot dont l'objectif était la mort de Kadhaffi....


Je crois que l'objectif de l' OTAN était bien plus ambitieux que ça :

-Contrôler le soulèvement populaire aussi bien en Libye que dans le reste de la région et donc préserver l'équilibre précaire qui lui permet d’asseoir encore sa domination sur le monde.

-Installer un gouvernement en Libye qui va permettre aux dirigeants de continuer à rafler à bon prix le pétrole de Libye.

-Effectivement, liquider physiquement Kadhafi pour éviter qu'il ne parle de choses compromettantes pour beaucoup de ces dirigeants.

Et ils ont réussi leur coup pour le moment et, avec cerise sur le gateau, le beau rôle de "chevaliers blancs de la démocratie" .
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Re: Libye

Messagede DjurDjura » 01 Nov 2011, 13:41

L'universitaire Abdel Rahim Al-Kib, nouvel homme fort de Libye
LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 31.10.11 | 20h21 • Mis à jour le 01.11.11 | 07h49

L'universitaire Abdel Rahim Al-Kib, spécialisé en génie électrique, a été élu lundi 31 octobre premier ministre du gouvernement de transition en Libye par les membres du Conseil national de transition (CNT). M. Al-Kib, originaire de Tripoli, a été élu au premier tour parmi cinq candidats après avoir recueilli 26 voix sur 51 votants. La BBC le présente comme "le candidat du consensus, apprécié par ses pairs et capable d'aplanir les rivalités entre membres du CNT".
Le titulaire du poste, Mahmoud Djibril, avait, comme promis, démissionné après la "libération totale" de la Libye proclamée le 23 octobre, au lendemain de la chute de Syrte, ville natale de Mouammar Kadhafi, et de la mort du Guide.


"Ce vote prouve que les Libyens sont capables de construire leur avenir", a lancé le président du CNT, Moustapha Abdeljalil, après avoir voté. Dix candidats étaient en lice dimanche, cinq se sont retirés lundi, dont Abdel Hafez Ghoga, le vice-président du CNT. Les quatre autres candidats étaient Ali Tarhouni, chargé du pétrole et des finances au sein de l'exécutif provisoire, Idriss Abou Fayed, ancien opposant emprisonné sous le régime de Kadhafi, Ali Zidane, représentant du CNT en Europe, et Moustapha Al-Rojbani, un universitaire installé à l'étranger.

UNE ASSEMBLÉE CONSTITUANTE D'ICI À HUIT MOIS

Adbel Rahim Al-Kib a dit vouloir "bâtir une nation respectueuse des droits humains". "Nous nous engageons à bâtir une nation qui n'accepte pas les violations des droits de l'homme. Mais nous avons besoin de temps", a-t-il déclaré en conférence de presse. Le nouveau premier ministre a également rendu hommage aux combattants "révolutionnaires", ajoutant que le démantèlement des milices armées serait traité "avec respect". "Nous sommes conscients que nos frères, les combattants révolutionnaires, partagent notre opinion. Ils pensent aussi que la stabilité du pays est extrêmement importante."

Selon la feuille de route annoncée par le CNT, un gouvernement intérimaire doit être formé au plus tard un mois après l'annonce de la libération du pays, soit d'ici au 23 novembre. "Il nous reste deux semaines et nous comptons bien respecter cette échéance", a indiqué M. Al-Kib. Des élections constituantes doivent avoir lieu parallèlement dans un délai de huit mois maximum, suivies d'élections générales un an après au plus tard. Abdel Rahim Al-Kib a été désigné le jour marquant la fin officielle de la mission de l'OTAN en Libye, qui a contribué à faire chuter Mouammar Kadhafi.
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Re: Libye

Messagede spleenlancien » 02 Nov 2011, 09:29

L’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) ne fait pas peu la fière, alors qu’a pris fin officiellement ce 31 octobre son opération « Unified Protector », en Libye – « l’une des plus réussies dans l’histoire de l’OTAN », a soutenu son secrétaire général Anders Fogh Rasmunssen. Une prestation de guerre aérienne et navale assurée en mode « zéro mort », un peu longue mais pas trop chère, menée par quelques nations-leaders, sans le secours trop visible du parrain américain, et sans que l’Alliance n’ait à en endosser la responsabilité politique, puisqu’un mandat de l’ONU – même extorqué – revient à se balader avec le bon dieu sans confession…
Bonne analyse sur la question par Philippe Leymarie du Monde Diplomatique :
http://blog.mondediplo.net/2011-11-01-L ... ces-libyen
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Re: Libye

Messagede kuhing » 02 Nov 2011, 11:33

spleenlancien a écrit:L’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) ne fait pas peu la fière, alors qu’a pris fin officiellement ce 31 octobre son opération « Unified Protector », en Libye – « l’une des plus réussies dans l’histoire de l’OTAN », a soutenu son secrétaire général Anders Fogh Rasmunssen. Une prestation de guerre aérienne et navale assurée en mode « zéro mort », un peu longue mais pas trop chère, menée par quelques nations-leaders, sans le secours trop visible du parrain américain, et sans que l’Alliance n’ait à en endosser la responsabilité politique, puisqu’un mandat de l’ONU – même extorqué – revient à se balader avec le bon dieu sans confession…
Bonne analyse sur la question par Philippe Leymarie du Monde Diplomatique :
http://blog.mondediplo.net/2011-11-01-L ... ces-libyen



C'est effectivement une très bonne affaire commerciale et de com' pour ceux qui contrôlent l'OTAN.
Est-ce que ça va être suffisant pour sauver le système capitalisme qui se casse la gueule ?
ça c'est moins sur.
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Re: Libye

Messagede DjurDjura » 02 Nov 2011, 15:26

Son secrétaire général s’est rendu hier à Tripoli

L’OTAN lègue la crise libyenne à la communauté internationale
El Watan, 1er novembre 2011

Alors que des membres de la puissante tribu des Warfallah, sur laquelle a reposé le régime libyen durant quatre décennies, jure de venger Mouammar El Gueddafi, assassiné il y a dix jours à Syrte par les combattants du Conseil national de transition (CNT), le chef de l’OTAN, Anders Fogh Rasmussen, est arrivé hier à Tripoli pour une visite surprise, au dernier jour de la mission aérienne de l’Alliance atlantique.

M. Rasmussen a rallié Tripoli pour des entretiens avec les nouveaux dirigeants libyens. Il s’agit de la première visite en Libye d’un secrétaire général de l’Otan, organisation qui a joué un rôle déterminant dans le renversement du régime de Mouammar El Gueddafi.
«Ce soir à minuit (hier ndlr), l’opération ’Protecteur unifié’ prendra fin. Je ne prévois pas un rôle majeur pour l’Otan. Il revient désormais aux Nations unies d’être en première ligne dans l’assistance internationale aux nouvelles autorités libyennes», a-t-il déclaré à la presse dans l’avion qui l’amenait à Tripoli. Autrement dit – et en l’absence notamment d’une stratégie de sortie de crise – Anders Fogh Rasmussen lègue la «patate chaude» que représente le dossier libyen à la communauté internationale.

Si les firmes occidentales accourent déjà à Tripoli dans l’espoir de décrocher l’éventuel «contrat du siècle», il incombera à l’avenir, en revanche, aux Nations unies de gérer les dommages collatéraux générés par l’effondrement du régime du colonel El Gueddafi. Bien entendu, le problème devrait retomber en premier lieu sur les voisins immédiats de la Libye. Et même si de nombreux pays, comme l’Algérie, le Niger ou le Mali, n’étaient pas spécialement d’accord quant à la manière dont Mouammar El Gueddafi a été chassé du pouvoir, ils se voient bien obligés aujourd’hui, devant les risques que représente la dissémination dans la nature de l’arsenal d’El Gueddafi, de mobiliser de gros moyens (humains et financiers) pour éviter que ces armes ne tombent pas entre les mains des terroristes et des trafiquants qui activent dans la région du Sahel.

Sur le terrain, la situation demeure encore des plus instables, surtout que des combattants du CNT mènent des descentes punitives dans les fiefs ayant soutenu El Gueddafi. C’est d’ailleurs à la suite de ces opérations de «règlements de comptes» que la tribu des Warfallah a songé sérieusement à se lancer dans la résistance. L’ONG Human Rights Watch (HRW) a, à ce propos, fait savoir que des milices de Misrata ont mené dimanche des attaques contre des habitants de la ville de Touarga, un bastion des partisans de Mouammar El Gueddafi durant la guerre civile. Ces milices ont interdit aux 30 000 habitants de la ville, qui ont tous fui, d’y remettre les pieds.

HRWs’est basée sur les témoignages de dizaines d’habitants de Touarga déplacés à travers le pays. «Des milices de Misrata terrorisent les habitants déplacés de la ville voisine de Touarga, les accusant d’avoir commis des atrocités avec les forces d’El Gueddafi à Misrata, notamment des viols et des meurtres», a indiqué l’Organisation de défense des droits de l’Homme. L’ONG a également souligné que Touarga a été en partie pillée et incendiée. Devant cet état de fait, HRW a appelé le CNT à placer les différents groupes armés de Misrata sous un même commandement et à juger les responsables des crimes.

Zine Cherfaoui
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Re: Libye

Messagede DjurDjura » 07 Nov 2011, 18:51

undi 7 novembre 2011

Polygamie et charia en Libye - Les femmes se révoltent contre la décision du CNT et s’adressent à l’ONU
par Nabil Benali Imprimer



L’une des principales composantes des rebelles, l’organisation des femmes dénommée "Les femmes de la Libye libre" (Nisa’a libya al hurra) a saisi le Comité des droits de l’Homme de l’ONU et publié un communiqué dans lequel elle se dit « choquée » par les propos du président du Conseil national de transition (CNT), Mustapha Abdeljalil, qui a promis d’instaurer la charia et d’abroger la loi interdisant la polygamie.

Selon cette organisation, le discours d’Abdeljalil n’était pas à la hauteur des événements, notamment parce qu’« il a spolié les femmes libyennes du droit de choisir librement leur époux », et cela, « ouvertement et publiquement » et de « manière dictatoriale », comme s’il s’agissait de quotas de femmes avec lesquelles le CNT allait récompenser les hommes de ses troupes.

Mustapha Abdeljalil a, rappelons-le, annoncé la suspension de toutes les lois contraires à la charia, citant entre autres la loi sur le mariage et le divorce qui s’opposait à la polygamie.

L’organisation des femmes de la Libye libre a également interpellé le CNT et pris à témoin la communauté internationale sur le sort des femmes violées durant le conflit, ainsi que sur celui des veuves et mères de famille. Elle a insisté sur le fait que « la mentalité libyenne fait que ces femmes ne pourront plus jamais fonder de foyer ni envisager un avenir » autre que celui de l’exclusion.

Le communiqué précise que ces revendications englobent aussi bien les veuves des éléments des troupes de Kadhafi que celles des rebelles du CNT. Nisa’a libya al hurra rappelle à cette occasion que le CNT est aveugle devant la souffrance des femmes libyennes et que la priorité est plutôt de prendre en charge leur situation dramatique. L’organisation indique, entre autres, que les femmes ayant des enfants d’un précédent mariage ne se remarient généralement jamais, alors que des coutumes tribales interdisent à l’homme d’épouser une femme qui soit plus âgée que lui de plus de deux mois, et encore moins une femme divorcée ou « noire de peau ».

L’organisation, qui a annoncé son intention de mener une campagne internationale, a dit connaître les risques que ses membres femmes encourent par leur action, mais a insisté sur le fait que « les Libyens qui sont sortis faire la révolution du 17 février l’ont fait pour la liberté et non pour disposer de harems », et pour « faire tomber le régime » au bénéfice de tous les hommes et toutes les femmes du pays.

Le communiqué rappelle que « le peuple est sorti dans sa totalité, hommes et femmes, pour la liberté et non pour le mariage », tout en déplorant que « les atteintes à la révolution viennent des Libyens eux-mêmes ».

Le président du CNT, Mustapha Abdeljalil, a été attaqué personnellement, l’organisation ayant soutenu qu’il n’avait pas le droit, pas plus que son Conseil transitoire, de promulguer des lois ou d’en abroger et qu’il n’avait aucun mandat populaire pour le faire.

« Tout ce que les Libyens peuvent décider entre eux en terme de lois doit se faire de manière constitutionnelle et dans le cadre d’institutions, et non par quelqu’un qui s’improvise comme le nouveau mufti de la Libye et qui se donne le droit d’organiser la vie des gens ».

« Avec la fin de Kadhafi, n’est-ce pas aussi la fin du pouvoir personnel ? », rappelle encore Nisa’a libya al hurra. Selon elle, Mustapha Abdejalil a prononcé un discours sur la libération, mais n’a dit que des choses contre la liberté.

Par ailleurs, les femmes libyennes estiment qu’elles omt été les plus touchées par le conflit, dans les deux camps, en insistant sur le fait que les femmes doivent immédiatement avoir une plus grande représentation politique au sein du gouvernement et le droit de se porter candidates aux élections.

Cette montée au créneau des femmes libyennes, face à ce qui s’annonce comme une politique de caporalisation de la société, ne fait que confirmer la situation explosive qui menace de jeter le pays dans la guerre civile. Au lendemain du départ de l’OTAN, le CNT ne fait toujours pas consensus et les violences n’ont pas encore cessé. Dans son édition d’hier, le quotidien Le Parisien rapportait une « vendetta aveugle contre un ex-bastion de Kadhafi ».

« Comme à Syrte, des milices poursuivent leurs expéditions punitives, notamment dans la ville de Touarga, ex-bastion kadhafiste, où sont revenus des habitants qui ont eu le malheur d’afficher leur soutien au "Guide" durant le conflit. Selon l’organisation de défense des droits de l’Homme, Human Rights Watch, ces miliciens tirent sur des habitants non armés, procèdent à des arrestations arbitraires et torturent des détenus. Pour HRW, ces actes de vengeance "portent aujourd’hui atteinte au but même de la révolution libyenne".

La directrice de l’ONG au Moyen-Orient, Sarah Leah Whitson, en appelle à la nouvelle autorité du pays, le Conseil national de transition (CNT), pour placer ces milices armées sous un commandement unique et permettre aux partisans de Kadhafi d’être jugés par la loi et non par les armes. Ces mêmes milices auraient aussi commis des exactions à Syrte, notamment en exécutant de façon sommaire des partisans de Mouammar Kadhafi.

Source : Les Débats, 02 novembre 2011.


http://sisyphe.org/spip.php?article4031
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Re: Libye

Messagede Massinissa » 16 Mai 2012, 11:30

OTAN: Les opérations ayant entraîné la mort de civils en Libye doivent faire l'objet d'enquêtes

Au moins 72 personnes ont été tuées dans des raids aériens visant des cibles non clairement définies


14 mai 2012


Les obsèques à Majer de 34 victimes d'un raid aérien de l'OTAN sur deux blocs d'habitations rurales le 8 août 2011.

© 2011 Sidney Kwiram/Human Rights Watch






<< L'OTAN a pris d'importantes précautions afin de minimiser le nombre des victimes civiles pendant sa campagne de Libye, mais il est nécessaire que des informations soient données et que des enquêtes soient menées pour expliquer pourquoi 72 civils ont été tués.>>



Fred Abrahams, conseiller spécial et auteur principal du rapport


(Bruxelles) – L'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN) n'a toujours pas reconnu que ses attaques aériennes ont fait des dizaines de victimes dans la population civile lors de sa campagne de Libye en 2011 et n'a pas non plus enquêté sur la possibilité que certains de ces raids puissent avoir été illégaux, a déclaré Human Rights Watch dans un rapport publié aujourd'hui.

Ce rapport de 76 pages, intitulé “Unacknowledged Deaths: Civilian Casualties in NATO’s Air Campaign in Libya” (“Des morts non reconnues: Les attaques aériennes de l'OTAN en Libye ont fait des victimes civiles”), http://www.hrw.org/fr/node/107087 examine en détail huit raids aériens de l'OTAN en Libye qui ont fait 72 morts parmi les civils, dont 20 femmes et 24 enfants. Il est fondé sur des enquêtes de terrain, au moins une par site, effectuées sur les lieux de ces bombardements pendant et après le conflit, et incluant des entretiens avec des témoins et des habitants.

“L'OTAN a pris d'importantes précautions afin de minimiser le nombre des victimes civiles pendant sa campagne de Libye, mais il est nécessaire que des informations soient données et que des enquêtes soient menées pour expliquer pourquoi 72 civils ont été tués”, a déclaré Fred Abrahams, conseiller spécial à Human Rights Watch et auteur principal du rapport. “Seules les attaques sur des cibles militaires sont permises par le droit international et dans certains cas, de graves questions restent posées sur la nature réelle des cibles que l'OTAN visait.”

La campagne militaire de l'OTAN en Libye, effectuée de mars à octobre 2011, avait reçu du Conseil de sécurité des Nations Unies le mandat de protéger les civils des attaques des forces de sécurité de l'ex-dirigeant libyen Mouammar Kadhafi.

Le nombre des civils tués dans les raids aériens de l'OTAN en Libye est resté bas compte tenu de l'ampleur des bombardements et de la longueur de la campagne, a souligné Human Rights Watch. Néanmoins, l'absence d'une cible militaire clairement définie dans sept des huit sites visités par Human Rights Watch suscite l'inquiétude quant à la possibilité que les lois de la guerre aient été violées et cette question doit faire l'objet d'une enquête.

Human Rights Watch a appelé l'OTAN à enquêter sur toutes les attaques qui pourraient avoir été illégales et à présenter les résultats de ces investigations au Conseil de sécurité, qui avait autorisé l'intervention militaire en Libye.

L'OTAN devrait également aborder la question des victimes civiles de ses raids aériens en Libye lors du sommet de ses États membres, qui se tiendra à Chicago les 20 et 21 mai, a affirmé Human Rights Watch.

Le rapport de Human Rights Watch constitue à ce jour l'étude la plus approfondie du problème des victimes civiles causées par la campagne aérienne de l'OTAN. Il examine tous les sites connus de Human Rights Watch oùles frappes de l'OTAN ont tué des civils. Les frappes qui n'ont pas causé la mort de civils – même si des civils ont été blessés et des biens détruits – n'y ont pas été incluses.

L'incident le plus grave s'est produit dans le village de Majer, à 160 kilomètres à l'est de Tripoli, la capitale, le 8 août 2011, lorsqu'un raid de l'OTAN sur deux blocs d'habitations oùvivaient des familles a fait 34 morts parmi les civils et plus de 30 blessés, a indiqué Human Rights Watch. Des dizaines de personnes déplacées avaient été accueillies dans l'un de ces quartiers.

Une seconde frappe juste à l'extérieur d'un de ces blocs a tué et blessé des civils qui, selon des témoins, fouillaient les lieux à la recherche de victimes. Le système infrarouge dont était équipée la bombe aurait dû signaler au pilote la présence de nombreuses personnes au sol. Si le pilote n'a pas été en mesure de déterminer que ces personnes étaient des combattants, le raid aurait dû être annulé ou dirigé sur une autre cible.

Selon les lois de la guerre, les belligérants ne peuvent viser que des objectifs militaires et doivent prendre toutes les précautions possibles pour minimiser les dommages infligés aux civils. Même si l'existence de victimes civiles ne signifie pas nécessairement que les lois de la guerre ont été violées, les gouvernements ont l'obligation d'enquêter sur les allégations de graves violations et d'indemniser les victimes d'attaques illicites.

Human Rights Watch a déclaré que l'OTAN devrait également envisager d'indemniser financièrement les civils victimes de ses attaques, que des violations aient été commises ou non, comme l'OTAN l'a fait en Afghanistan.

Sur sept des sites étudiés dans le rapport, Human Rights Watch n'a pas trouvé d'indices – autres que des possibilités – que des forces militaires libyennes, des armes, du matériel lourd ou de l'équipement de communications se trouvaient sur place au moment de l'attaque. Les circonstances soulèvent des questions graves quant à savoir si les immeubles touchés – tous résidentiels – constituaient des cibles militaires légitimes. Sur le huitième site, où trois femmes et quatre enfants ont été tués, la cible était peut-être un officier militaire libyen.

Des responsables de l'OTAN ont indiqué à Human Rights Watch que toutes ses cibles étaient des objectifs militaires, donc légitimes. Mais l'Organisation n'a fourni aucune information spécifique à l'appui de cette affirmation, se contentant généralement de dire que tel ou tel site visé était “un noeud de commandement et de contrôle” ou “une zone de transit militaire.”

L'OTAN a affirméque les blocs de bâtiments frappés à Majer étaient une “base de transit et de bivouac militaire” pour les forces de Kadhafi, mais elle n'a fourni aucune information précise à l'appui de cette affirmation. Lors de quatre visites à Majer, dont une au lendemain de l'attaque, le seul indice possible d'une présence militaire trouvé par Human Rights Watch est une chemise de style militaire – vêtement couramment porté par de nombreux Libyens – découverte dans les décombres d'une des trois maisons détruites.

Des membres des familles des victimes à Majer, ainsi que des voisins, ont affirmé de manière indépendante qu'il n'y avait eu aucun personnel et aucune activité militaire dans le secteur, avant ou pendant la frappe.

“Je me demande pourquoi ils ont fait cela; pourquoi avoir visé nos maisons?” a déploré Mouammar al-Jarud, qui a perdu sa mère, sa soeur, sa femme et une fille de 8 mois dans l'attaque. “Nous l'accepterions s'il y avait eu alentour des chars ou des véhicules militaires, mais nous n'étions que des civils et on ne doit pas frapper les civils.”

Dans le cadre de ses recherches sur les huit incidents, Human Rights Watch a visité les sites, parfois à plusieurs reprises, examiné des débris d'armes, interrogé des témoins, lu des rapports médicaux et des certificats de décès, consulté des images satellite, et recueilli des photos des blessés et des morts. Des questions détaillées ont été présentées à l'OTAN et à ceux de ses États membres qui ont pris part à la campagne, notamment lors d'une réunion en août 2011 avec des responsables de haut rang de l'OTAN qui étaient impliqués dans la sélection des cibles.

Le mandat de l'OTAN était issu de la résolution 1973 du Conseil de sécurité, qui autorisait l'usage de la force pour protéger les civils en Libye. Le nombre relativement faible de victimes civiles enregistré durant cette campagne longue de sept mois témoigne du soin avec lequel l'OTAN s'est efforcée de minimiser les dommages subis par la population, a relevé Human Rights Watch.

Certains pays comme la Russie, qui ont avancé des estimations très exagérées du nombre de civils tués dans les raids aériens de l'OTAN pendant la campagne de Libye, l'ont fait sans s'appuyer sur la moindre base solide, a relevé Human Rights Watch.

“Les pays qui ont critiqué le nombre prétendument massif de victimes civiles de l'OTAN en Libye essayent de marquer des points sur le plan politique plutôt que de protéger les civils,” a affirmé Fred Abrahams.

L'OTAN affirme qu'elle ne peut pas effectuer d'enquêtes post-opérationnelles sur les victimes civiles en Libye car elle n'a pas mandat pour opérer au sol. Mais l'OTAN n'a pas demandé l'autorisation au gouvernement de transition libyen d'examiner les incidents dans lesquels des civils ont été tués et devrait le faire sans tarder, a affirmé Human Rights Watch.

“Le soin qu'a mis l'OTAN en général pour éviter de faire des victimes parmi les civils lors de cette campagne est assombri par son refus d'examiner les dizaines de morts de civils qui se sont quand même produites”, a conclu Fred Abrahams. “C'est pourtant une nécessité pour que les victimes d'attaques illégales soient indemnisées et pour tirer les enseignements des erreurs commises et minimiser les victimes civiles lors de conflits futurs.”

http://www.hrw.org/sites/default/files/reports/libya0512webwcover.pdf

http://www.hrw.org/sites/default/files/reports/libya0512_brochure_web.pdf

http://www.hrw.org/sites/default/files/reports/libya0512rusumrecs_0.pdf

http://www.kintera.org/site/apps/ka/ec/product.asp?c=dhLOK6PGLoF&b=3444291&en=afIEILOuE8KIIRNnFfIQK0PAIcKIJNMwGkLVJ6OMF&ProductID=1614034

http://hrwnews.org/distribute/2012MENA_Libya_NATO/


http://www.hrw.org/fr/news/2012/05/14/otan-les-op-rations-ayant-entra-n-la-mort-de-civils-en-libye-doivent-faire-lobjet-de
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Re: Libye

Messagede ivo » 05 Juin 2012, 09:52

Libération revient sur un possible financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007...
fr info
Et c'est le scénario de la vengeance de Kadhafi qui est reconstitué par Violette Lazard dans Libération. Elle décrit sa rencontre avec un ancien membre du protocole libyen. Il affirme avoir été envoyé en août 2011 à Djerba en Tunisie. A ce moment-là, après six mois d'offensive des rebelles, le régime de Kadhafi paraît condamné. Le colonel aurait alors pris une décision : punir Nicolas Sarkozy en rendant public des preuves que l'argent libyen a financé la campagne de 2007.

C'est là qu'un émissaire est envoyé à un homme d'affaires censé fournir ces fameuses preuves. C'est cet émissaire qui s'est confié à Libération, il décrit comment l'argent du colonel était d'abord envoyé au Tchad, avant d'être expédié en Suisse puis de revenir en France. Quant aux preuves, il n'a jamais pu les ramener à Tripoli, son rendez-vous ayant été compromis par l'avancée des rebelles. Mais il affirme que ces documents existent, sont entre les mains d'un homme d'affaires africain, et pourraient se monnayer autour de 150 000 euros.

Libération estime que ce témoignage est de nature à déclencher de nouvelles investigations de la justice, tout en rappelant qu'aujourd'hui aucune procédure judiciaire n'est ouverte en France directement sur ces soupçons de versements illégaux. Quant à Nicolas Sarkozy il a toujours nié farouchement avoir reçu de l'argent de Kadhafi.
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