A Istanbul, les mères de "disparus" refusent d'abandonner
Hanife Yildiz a vu son fils unique Murat pour la dernière fois alors qu'il entrait dans un commissariat où il était convoqué pour avoir tiré des coups de feu en l'air pendant une altercation. C'était en 1995, il avait 19 ans.
La police lui a raconté que Murat s'était évadé pendant son transfert à Istanbul. Mais Mme Yildiz n'en croit pas un mot.
Alors, pour réclamer la vérité, elle a rejoint les "Mères du samedi", un groupe de femmes manifestant chaque semaine depuis plus de vingt ans pour leurs proches disparus aux mains des autorités.
"Si une mère ne cherche pas son enfant, alors cela n'a aucun sens d'être mère", dit-elle.
Chaque semaine depuis le 27 mai 1995, les "Mères du samedi", un groupe de femmes aux cheveux aujourd'hui grisonnants, se rassemblaient devant le lycée francophone Galatasaray, au coeur d'Istanbul, brandissant des photos jaunies de leurs proches disparus.
Mais le mois dernier, le gouvernement a empêché la tenue de leur 700ème manifestation pacifique. Les "Mères du samedi" et leurs soutiens ont été dispersés par la force. Samedi, la police a une nouvelle fois entravé la tenue du rassemblement.
Malgré l'interdiction de manifester qui les vise désormais, Mme Yildiz veut continuer de se battre. "Nous n'abandonnerons notre combat que lorsque les autorités nous montreront la pierre tombale de nos fils", dit-elle à l'AFP.
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