Turquie

Re: Turquie

Messagede SchwàrzLucks » 19 Juin 2012, 11:52

L'affichette avec Hitler et Erdoğan dit :
"1937 : Hitler voulait 4 enfants. 2012 : Erdoğan voulait 5 enfants."
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Re: Turquie

Messagede ivo » 22 Sep 2012, 11:01

Coup de massue judiciaire contre les généraux turcs comploteurs
Le verdict est finalement tombé vendredi dans l'affaire Balyoz (masse de forgeron), une affaire de complot contre le gouvernement islamo conservateur, fomenté par l'armée turque en 2003. Après plusieurs heures de délibération, le jugement est tombé comme un coup de massue contre des dizaines d'officiers de haut rang, déclarés coupables de tentative de putsch et "d'entrave à l'action du gouvernement de la République".

>>>
http://istanbul.blog.lemonde.fr/2012/09 ... mploteurs/
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Re: Turquie

Messagede ivo » 29 Oct 2012, 11:31

Lettre de Söner Yalçin, journaliste turc en prison.
En Turquie, la liberté de la presse est en danger. Le pays détient un triste record : celui du nombre de journaliste arrêtés : 76 journalistes et distributeurs de presse en prison, soit la moitié du contingent mondial des journalistes détenus. Ce nombre dépasserait la Chine pour ce triste palmarès. La majorité sont des Kurdes accusés de « collusion avec une entreprise terroriste », d’autres sont des militants turcs de la démocratie et des libertés fondamentales.

>>>
http://www.turquieeuropeenne.eu/5390-le ... rison.html
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Re: Turquie

Messagede DjurDjura » 18 Jan 2013, 18:31

Turquie: 85 arrestations dans une rafle contre l'extrême gauche



le 18.01.13 | 15h52





La police turque a arrêté vendredi matin dans plusieurs villes du pays 85 personnes soupçonnées de liens avec une organisation clandestine d'extrême gauche et de planifier des attentats, a-t-on appris de sources concordantes.
Parmi les suspects arrêtés lors de ce vaste coup de filet lancé à Ankara, Izmir (ouest), Istanbul et d'autres villes figurent 13 avocats d'une association de juristes connue pour défendre les militants d'extrême gauche, a rapporté la télévision d'information NTV.

Une responsable de l'antenne de l'Association des juristes progressistes (CHD) à Ankara a confirmé à l'AFP des perquisitions et "une dizaine" d'arrestations au sein de l'organisation.
Des avocats membres de ce groupe ont manifesté à Istanbul et Izmir pour dénoncer des arrestations "illégales", a, par ailleurs, rapporté l'agence de presse Anatolie.
A Istanbul, un groupe d'avocats s'est rassemblé devant le palais de justice de Caglayan, sur la rive européenne de la mégalopole turque, en déployant des banderoles "Libérez nos collègues" ou "La terreur policière contre les avocats se poursuit".

Ce coup de filet mené par la police antiterroriste vise les milieux proches du Parti/Front révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C), à l'origine de nombreuses actions violentes en Turquie depuis la fin des années 1970.
Selon Anatolie citant des sources non identifiées, les personnes interpellées, dont deux enseignants et plusieurs étudiants, sont soupçonnées de préparer des attentats contre la police et l'armée.
Le DHKP-C a revendiqué le 11 septembre dernier un attentat-suicide qui a coûté la vie à un policier à Istanbul. Il figure sur la liste des organisations considérées comme terroristes par les Etats-Unis et l'Union européenne.


AFP


EL WATAN
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Re: Turquie

Messagede altersocial » 20 Jan 2013, 10:18

Le syndicat turc des mineurs qualifie un accident mortel de “meurtre”

Le syndicat turc des mineurs Genel Maden-Is affilié à IndustriALL Global Union a condamné les mauvaises conditions de sécurité dans la mine de Kozlu exploitée par une entreprise sous-traitante où huit travailleurs ont trouvé la mort le 7 janvier 2013.

Image

L’accident à la mine de charbon de Kozlu dans la province de Zonguldak sur la Mer Noire, qui appartient à l’entreprise d’État Turkish Hard Coal Enterprise (TTK), a été causé par un relâchement soudain de méthane et une explosion. Après de longues opérations de sauvetage, les corps des mineurs ont pu être remontés à la surface. Tous les travailleurs tués étaient membres du syndicat. Le Chef du Parquet, Zonguldak, mène une enquête sur une négligence de la direction locale qui n’a pas réussi éviter l’accident.

Il est possible d’éviter les relâchements dangereux de méthane et les explosions dans les mines de charbon par des techniques sûres de détection, renforcées par une forte présence syndicale et des systèmes de relations industrielles éprouvés depuis des années.

L’accident a eu lieu dans un puits de mine exploité par une entreprise sous-traitante, appelée Star, à Zonguldak, principale région d’extraction houillère en Turquie. Les rapports d’audit réalisés au cours des mois qui ont précédé l’accident ont fait état de nombreuses insuffisances dans les mesures de sécurité de l’entreprise.

Genel Maden-Is syndique les mineurs dans la région de Zonguldak. Au cours des deux dernières années, Genel Maden-Is a commencé à syndiquer les mineurs employés par des sous-traitants. L’entreprise qui exploite le puits où les huit mineurs ont trouvé la mort était syndicalisée depuis quelques années, mais la direction de l’entreprise avait utilisé toutes les combines possibles pour gagner du temps et éviter le processus de négociation collective en se servant des articles de la législation turque permettant de s’opposer aux syndicats.

Le tribunal local du travail a décidé que le syndicat Genel Maden-Is disposait d'une majorité suffisante pour devenir partenaire dans les négociations, mais l'entreprise a contesté cette décision devant la Cour de Cassation, et un verdict final est toujours en attente. Au cours de la période de syndicalisation, Genel Maden-Is avait annoncé que ce sous-traitant enfreignait les règles de santé et de sécurité dans le puits dont il est question, et c'est pourquoi le président des syndicats qualifient cet accident de “meurtre”.

Une deuxième explosion mortelle dans une mine de charbon à Zonguldak s'est produite trois jours plus tard, le 10 janvier. Une fois encore le méthane a explosé causant la mort d'un mineur et empoisonnant trois collègues qui tentaient de le secourir.

“La Turquie détient les plus mauvais résultats en matière d’accidents miniers et d’explosions dans des mines en Europe, et la troisième place au monde dans ce domaine. Nous demandons encore a gouvernement turc de ratifier immédiatement et d'appliquer la convention 176 de l'OIT sur la sécurité dans les mines pour sauver des vies de mineurs”, a déclaré Jyrki Raina, secrétaire général de IndustriALL Global Union.

Les messages de condoléances snt à envoyér au syndicat à l'adresse suivante: genelmerkez@genelmadenis.org.tr
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Re: Turquie

Messagede ivo » 15 Fév 2013, 21:26

Turquie : l'étudiante franco-turque Sevil Sevimli condamnée à cinq ans de prison pour terrorisme
Cinq ans et deux mois de prison pour "propagande terroriste", telle est la condamnation prononcée par un tribunal de Bursa - qui l'a tout de même autorisée à quitter la Turquie jusqu'à son procès en appel

>>>
http://www.franceinfo.fr/justice/turqui ... 2013-02-15

y'a une petition avaaz ...
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Re: Turquie

Messagede altersocial » 01 Juin 2013, 10:19




Turquie : une dizaine de blessés à Istanbul dans des affrontements

Par La rédaction de RTL.fr , AFP | Publié le 31/05/2013 à 20h41
international


De violents affrontements ont opposé vendredi les forces de l'ordre à des manifestants dans le centre d'Istanbul, faisant des dizaines de blessés, à la suite d'un rassemblement dirigé contre un projet d'urbanisation.

De violents affrontements ont opposé vendredi toute la journée les forces de l
'ordre à des manifestants dans le centre d'Istanbul, faisant des dizaines de blessés, à la suite d'un rassemblement dirigé contre un projet d'urbanisation controversé qui a viré en protestation antigouvernementale.

Les incidents ont débuté dès l'aube, lorsque des policiers ont délogé à grand renfort de canons à eaux et de gaz lacrymogènes quelques centaines de personnes qui campaient dans un parc de la place Taksim, au coeur de la mégapole turque, pour empêcher le déracinement de 600 arbres dans le cadre d'un projet d'aménagement urbain.

Violente, l'intervention a fait de nombreux blessés et suscité la mobilisation de toute la société civile stambouliote, dont de nombreux militants ont grossi les rangs des protestataires au fil de la journée. Jusqu'à la tombée de la nuit, la police et les manifestants se sont affrontés sur la place et dans les rues environnantes, au milieu de nombreux touristes et d'une épaisse fumée toxique qui a contraint les autorités à fermer plusieurs stations de métro.

63 personnes interpellées

Des nombreux manifestants ont été blessés, victimes de fractures ou de détresse respiratoire, certains gisant inconscients de longues minutes avant d'être secourus. Deux personnes, dont un journaliste, ont été sérieusement blessées à la tête, a constaté un photographe de l'AFP.

Selon le gouverneur de la ville Huseyin Avni Mutlu, douze personnes étaient toujours hospitalisées en fin de journée, dont une femme victime d'une fracture du crâne, et au moins 63 personnes ont été interpellées. Amnesty International a de son côté évoqué "une centaine" de blessés.

"Ils pulvérisent du gaz sur tout le monde, comme si c'était du pesticide. Enfants, bébés, personnes âgées, touristes, plus personne ne compte", a écrit sur le site de micro-blogging Twitter l'un des manifestants, sous le nom de "@blogcuanne".

Amnesty International a critiqué "le recours excessif à la force contre des manifestants pacifistes", pendant que Reporters sans frontières (RSF) dénonçait les "attaques ciblées" des forces de l'ordre contre des journalistes.
Contre le gouvernement

Sur les réseaux sociaux, des milliers de personnes ont exprimé leur soutien aux manifestants opposés au projet de transformation de la place Taksim. En soirée, la contestation a commencé à gagner la capitale Ankara et Izmir (ouest), où des milliers de personnes ont dénoncé les violences d'Istanbul, selon les télévisions turques.

A l'origine de la contestation, le réaménagement de la place Taksim prévoit la suppression du parc Gezi au profit d'un centre culturel, d'un centre commercial et de la reconstitution d'une caserne militaire de l'époque ottomane.

Le projet de la municipalité, tenue par le parti islamo-conservateur au pouvoir, est dénoncé par de nombreux urbanistes, architectes et écologistes. Ils ont remporté une première victoire vendredi avec la décision d'un tribunal administratif d'Istanbul de suspendre le projet de reconstruction de la caserne.
Méga-projets de construction à Istanbul


L'apparition des premiers bulldozers lundi matin a provoqué les premiers incidents entre la police et les militants et riverains qui montaient la garde dans le parc, soutenus par des députés de l'opposition.

Leur mouvement a très vite pris un tour politique en dénonçant le gouvernement et ses méga-projets de construction à Istanbul, comme le troisième pont sur le Bosphore, dont la première pierre a été posée mercredi, ou un aéroport géant.

"Vous ne pouvez pas faire ça. Vous n'êtes pas propriétaires de la ville, vous n'êtes pas propriétaires de la Turquie", a lancé le député kurde Ertugrul Kurkcu, en assénant : "ceux qui servent le peuple ne peuvent pas le frapper ou le gazer".

Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan est devenu la cible des réseaux sociaux, qui l'ont rebaptisé "Tayyip le chimique" ou "l'homme qui gaze". "Ces gens ne se soumettront pas devant toi", ont proclamé les contestataires du parc Gezi sur une banderole.

Si le revenu par habitant a triplé en Turquie depuis l'arrivée au pouvoir de son Parti de la justice et du développement (AKP) en 2002, M. Erdogan est accusé de dérives autoritaires et de vouloir "islamiser" la société turque. La semaine dernière, le vote d'une loi restreignant la consommation et la vente d'alcool a ainsi suscité l'ire des milieux libéraux.

M. Erdogan a fait savoir mercredi qu'il ne reculerait pas. "Faites ce que vous voulez, nous avons décidé", avait-il lancé à ses détracteurs.
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Re: Turquie

Messagede DjurDjura » 02 Juin 2013, 08:17

VIDEOS RECCUEILLIS SUR FB

http://vimeo.com/67432788#

http://www.59saniye.com/taksimde-polise-meydan-dayagi/



Dernière terreur policière!

Le droit à une manifestation pacifique et non-violente contre le gouvernement essaie de profiter de chaque occasion possible, le spectacle hier ingéniosité Travel Park protestation. Dans la matinée du 31 mai 2013, la police pendant de nombreuses années "l'habituel« faire davantage usage de force disproportionnée qui est devenu "ne rien faire" usage de la force contre le peuple, en utilisant le. Parc dans le parc afin d'éviter l'abattage des arbres ils siègent en un seul voyage aux individus, leurs salaires sont payés les impôts des comportements violents de la police. Dormir dans les tentes de ceux qui protestent pacifiquement les policiers n'ont pas peur de lancer des gaz lacrymogènes, brûlant des tentes ne pouvaient tout simplement pas accélérer. Militants détenus ouvrent les portes des propriétaires des lieux. barrière de Olunuyor aux soins de santé, même les guerres ne peut être empêchée, ont bloqué les ambulances d'atteindre les blessés

Les militants à Istanbul, en Turquie, pour soutenir l'action dans tous les coins des manifestants, la police continue d'attaquer la dure. Intervenir dans des incidents sociaux violé à plusieurs reprises les procédures, plutôt que d'intervenir dans les incidents de police, attaquer brutalement les gens, cherchant à satisfaire leurs sentiments.

Taksim retourné au champ de bataille pendant quelques jours. Molotoflar police pour la première fois, n'excuse pas tout le monde qui est en pierre. Parce que, dans le milieu, il était un militant violent. Alors que dans un premier temps, ce sera le destin de l'événement n'est plus seulement un sujet de Travel Park, la liberté d'action et de protestation.

Police gaz poivre, des grenades assourdissantes et des balles en caoutchouc ont brutalement attaqué.
Beaucoup de gens ont été blessés et capsules bombes de gaz a frappé les corps des gens.
Vice-Premier Ministre, chargé des militants pacifiques essayé de montrer ce remue-ménage.
citoyens de l'État est responsable du maintien de la sécurité des personnes et des biens dans leur déclaration d'impôt.

Nous, les soussignés, tenons à être un terme à la terreur policière. gouvernement souhaite que nous mettions un terme aux attaques contre nous avec les impôts. licenciement immédiat des personnes responsables de la violence dans la demande.



terrorisme de la police d'arrêter!




Tariq Beyhan, Senol King, Bu Méditerranée, Erol Katircioglu, Kentel, Mehmet Objectif: Faruk Saim Akhan, Alper Akalın, Doğan Tarkan, Bülent Somay, Roni Margulies, Enes Ozkan, Ferda Keskin, Cengiz Algan, Levent Sensever, Meltem Oral, Mustafa Le Lion, le Bard Thompson, Tolga Tuzun, espoir İzmen, Volcano AKYILDIRIM, étoile Onen, Ahmet Ates, Umar Farouk Gergerlioğlu, Kerem tyran, Mary Ryan Dogan, Muhammad thon


http://polisteroruneson.org/

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Re: Turquie

Messagede bipbip » 04 Juin 2013, 12:01

Tayyip casse-toi!
http://www.anarkismo.net/article/25639

Révoltes en Turquie : le gouvernement est allé trop loin !
http://ucl-saguenay.blogspot.co.il/2013 ... t-est.html

Les anarchistes révolutionnaires appellent à la solidarité internationale pour organiser une révolte générale contre le terrorisme d’État
http://www.federation-anarchiste.org/sp ... rticle1165
en en différentes langues sur Anarkismo : http://www.anarkismo.net/article/25635

En vidéo : l’arrivée des « indignés » turcs sur la place Taksim
http://www.bastamag.net/article3105.html

Turquie, point sur la révolte sociale et politique
http://rebellyon.info/Turquie-point-sur-la-revolte.html

Des infos sur Jura Libertaire :
http://juralib.noblogs.org/2013/06/03/q ... -istanbul/

Les résistants du parc Gezi créent leur propre média
http://www.whatishappeninginistanbul.com/





Rassemblement de soutien ce mardi 4 juin à paris à 19h
Turquie : OccupyGezi

Rassemblement de soutien aux campeurs du Parc de Gezi à Taksim

Nous appelons à exprimer votre solidarité en participant au rassemblement le mardi 4 juin à de 19h à la Fontaine des Innocents.

Nous condamnons le recours excessif à la force contre des manifestants pacifiques à Taksim en Turquie.

Nous sommes préoccupés par l'usage excessif de la force, y compris spray de gaz poivré contre des manifestants pacifiques dans un parc au centre d'Istanbul.

Gezi Park à Taksim, Istanbul, est confronté à la démolition pour donner place à la construction d'un centre commercial. Des milliers de manifestants opposés à ce projet campent dans le parc depuis plusieurs jours. Depuis le début de l'occupation du parc, plusieurs milliers de personnes sont venues témoigner de leur soutien : des associations culturelles, des syndicats, des groupes d'artistes, d'étudiants, des défenseurs de la nature, des anticapitalistes…

Le vendredi 31 mai à l'aube, la police est intervenue pour détruire leurs tentes, et a utilisé du gaz poivré pour disperser les manifestants. Plus de 23 manifestants ont été grièvement blessés.

Les droits fondamentaux internationaux exigent que lors des dispersions, les policiers évitent l'utilisation de la force.

Nous appelons l'ouverture d'une enquête rapide, indépendante et impartiale sur les allégations d'excès et l'utilisation inutile de la force, et de veiller à ce que les fonctionnaires de la police responsable d'usage arbitraire ou abusif de la force soient poursuivis.

Nous exprimons notre solidarité avec ce mouvement et appelons à un rassemblement de soutien aux campeurs de Gezi Park à Taksim.

Le rassemblement de ce mardi à 19h se veut une manifestation de soutien à la lutte pour la sauvegarde de Gezi park et contre les violences faites par la police.

Par conséquent, l'objectif est d'informer l'opinion publique française et de sensibiliser la société française (syndicats, partis politique, citoyen,...) pour que de tels comportements policiers ne se produisent plus ni en Turquie ni dans d'autres pays.

Il ne s'agit pas d'une lutte "nationale" mais bien d'une lutte internationale pour un autre monde. Aussi, nous ne permettrons pas les banderoles des organisations politique turque, ni la présence des drapeaux, ni le portrait de qui que ce soit. Tout les nationalistes de tous bords sont priés de ne pas venir déranger notre manifestation.

Nous essayons d'organiser une prise de paroles des organisations et des partis politiques français pour soutenir notre lutte. Parce ce que un autre monde, sans drapeau, sans étiquette, international et de solidarités entre les peuples est possible.

Les premiers signataires:
• L'ACORT -L'Assemblée Citoyenne des Originaires de Turquie
• Ligue des droits de l'Homme - LDH
• Assemblée européenne des citoyens (AEC-HCA France)
• CEDETIM - Centre d'études et d'initiatives de solidarité internationale
• Réseau IPAM - Initiatives pour un autre monde
• FTCR- Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rive
• ATMF- Association des Travailleurs Maghrébins de France
• Comité pour le Respect des libertés et des Droits de l'Homme en Tunisie
• FASE (Fédération pour une Alternative Sociale et écologique)
• AL (Alternative Libertaire)

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Re: Turquie

Messagede bipbip » 06 Juin 2013, 14:13

Articles sur Jura Libertaire :
Turquie : les syndicats ont mobilisé au 6e jour de la contestation
https://juralib.noblogs.org/2013/06/05/ ... s-sont-la/
Six jours plus tard, la tension ne faiblit pas en Turquie
https://juralib.noblogs.org/2013/06/05/ ... arricades/

Nombreux articles sur Europe Solidaire Sans Frontière :
http://www.europe-solidaire.org/spip.ph ... re&lang=fr

Un mouvement à la Mai 68 s'est emparé de la société civile

Les vents de résistance qui viennent d'Istanbul portent les voix de la
Commune de 1871, les chansons de 1968 et les slogans du "printemps
arabe". Moi, j'y ai aussi entendu les rythmes altermondialistes de
Seattle en 1999 et les éclats de la manifestation pour le "mariage pour
tous" à Paris.

Davantage que la quantité, c'est la pluralité de ces voix qui étonne
dans la capitale turque : féministes, militant(e) s gays et lesbiens,
anarchistes, artistes, anticapitalistes et écologistes, main dans la
main. Contre la répression sanglante, ce mouvement, grâce aux réseaux
sociaux, se répand à travers de nouvelles manifestations et grèves dans
d'autres villes du pays.

Comment peut-on comprendre ce qui se passe ? /"Est-ce une intervention
contre le processus de paix ?", "une provocation des nationalistes et
des kémalistes ?"/ Non ! Mais il faut prendre au sérieux cette
inquiétude qui règne dans le pays depuis la naissance de la République,
dont l'hymne national commence par les paroles suivantes : /"N'aie pas
peur !"/

Même si le processus de dialogue avec le PKK a créé une détente dans la
vie publique, ce sentiment d'inquiétude persiste. L'organisation secrète
des bureaucrates civils et militaires, dite "Etat profond", même si elle
a perdu son influence, cherche à se régénérer avec la complicité des
nationalistes, par des alliances internationales avec le régime syrien,
par exemple. L'assassinat récent de trois militantes kurdes à Paris,
l'explosion, il y a quelques semaines, de bombes à Reyhanli, à la
frontière avec la Syrie, la tentative des kémalistes de récupérer le
mouvement renforcent ce climat d'insécurité. Toutefois, cette inquiétude
ne doit pas cacher ce qui se passe dans les rues d'Istanbul, d'Ankara,
d'Izmir ou d'autres villes.

Depuis longtemps, les rancoeurs s'accumulent : Istanbul est victime des
politiques néolibérales qui, avec leurs projets urbains, interviennent
dans tous les domaines de la vie. Les Tziganes, qui avaient imprimé leur
style à leur espace, ont été chassés. Ceux qui ont pu rester sont
dispersés. Les mécanismes de rejet des cultures ont atteint des
dimensions fascisantes. Tandis qu'on détruit la nature, on repense les
espaces comme Beyoglu, Sulukule, Tarlabasi qui formaient le coeur
d'Istanbul.

La décision de sacrifier vingt arbres est la goutte qui a fait déborder
le vase. Détruire le parc Gezi pour construire un centre commercial sur
le mode ottoman, c'est rayer encore une fois l'histoire et la vie
quotidienne à Istanbul. La résistance des jeunes autour de ces arbres
est devenue le symbole du sauvetage de la ville. Mais c'est la
répression violente qui a déclenché ces grands rassemblements.

Est-ce un "printemps turc" ? Non ! Celles et ceux qui s'intéressent à la
Turquie savent bien que ce printemps, qui est aussi kurde, a commencé il
y a quinze ans. Depuis longtemps, le pays est témoin de l'émergence de
mouvements autour de "causes inédites". Sortant du cercle traditionnel,
ces contestataires réussissent à remettre en question la définition de
citoyenneté républicaine. Le mouvement féministe, le mouvement gay et
lesbien, les antimilitaristes, les écologistes, les groupes de jeunes
ont recréé un champ militant dynamique et multi-organisationnel.

Le système autoritaire turc, du champ politique à la vie privée, en
dévoilant la structure intersectionnelle des rapports sociaux de sexe et
d'ethnicité, relie ces groupes. Sa répression crée le rapprochement,
l'association et la collaboration entre ces différents mouvements. A
Istanbul, depuis l'assassinat du journaliste turco-arménien Hrant Dink
en janvier 2007, on assiste à une diversification des pratiques
militantes. Les plates-formes et les réseaux facilitent la diffusion des
idées, des concepts et des revendications.

Cette mobilisation tire sa force de sa pluralité, de son autonomie et de
sa créativité. Grâce à cette force, l'action va continuer sans permettre
de récupération, ni de provocations. Mes ami(e) s montrent une autre
image que celle d'une Turquie autoritaire : la révolution sociale. Un
Mai 68 qui dure depuis quinze ans, et qui s'est enrichi tout au long de
ces années de lutte. Pour ces raisons, je suis optimiste.

Hier, un ami du mouvement gay et lesbien, âgé de 22 ans et qui dort
depuis quatre jours à Taksim, m'a dit très fermement : /"Tout le monde
nous croit désorganisés, mais on est très organisés."/

Comme le dit l'actrice de théâtre Sebnem Sönmez : /"Nous sommes là !
Pour notre place, pour notre parc, pour nos rivages, pour nos forêts.
Nous avons appris les uns des autres qu'un arbre est un espoir. Dans le
parc Gezi, nous n'avons pas seulement planté des arbres, mais aussi la
démocratie et l'espoir."/

Pinar Selek (Sociologue, écrivain, militante féministe turque)

Pinar Selek

Le 6 mars 2013, la 12e chambre de la cour pénale d'Istanbul a rendu
publique sa condamnation pour terrorisme à l'encontre de Pinar Selek,
revenant sur ses décisions d'acquittement prononcées en 2006, 2008 et
2011. Elle est contrainte à l'exil.
http://www.lemonde.fr/idees/article/201 ... _3232.html
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Re: Turquie

Messagede bipbip » 08 Juin 2013, 02:32

Communiqué CGA
Solidarité internationale face à la répression étatique en Turquie

Depuis plusieurs jours, un mouvement populaire de grande ampleur se développe contre l'État AKP en Turquie. Le point de départ de ce mouvement : la lutte contre la gentrification urbaine à Istanbul, et plus particulièrement contre la destruction du parc Gezi au profit des promoteurs immobiliers.

Mais la contestation prend une dimension plus générale, et c’est l’ensemble de la politique réactionnaire du gouvernement qui est remise en cause (attaques contre les femmes avec restriction de l’accès à l’avortement, et à la pillule du lendemain, remise en cause de la laïcité, des libertés publiques au nom d’une idéologie politico-religieuse, remise en cause des maigres acquis sociaux). Ce même gouvernement poursuit une politique de terrorisme d'État envers les kurdes, le mouvement ouvrier et étudiants, avec plusieurs milliers de prisonniers politiques à ce jour.

Face à lui, le mouvement libertaire, et plus largement les mouvements ouvriers, féministes et LGBT de Turquie prennent toute leur part à la révolte populaire.

Mais parallèlement, les mouvements réactionnaires « laïques », nationalistes ou fascistes, tentent d’instrumentaliser cette contestation pour affaiblir le processus de paix entamé par le gouvernement avec la guérilla kurde, et faire payer au gouvernement sa mise au pas des secteurs traditionnels « kémalistes » de l’armée. Cette logique d’instrumentalisation nationaliste et fasciste est pour le moment tenue en échec par la présence massive du mouvement révolutionnaire turc et kurde.

Le mouvement populaire a été la cible d’une répression brutale et sanglante de la part de l'État, mais il n’a pas faibli. Il peut être le catalyseur d’une contestation sociale de grande ampleur qui a commencé à s'étendre à d'autres villes du pays (Ankara, Izmir, Antyala...)

La coordination des Groupe Anarchistes salue la révolte populaire et assure les camarades Libertaires de Turquie de son entière solidarité face à la répression étatique, mais aussi face aux menées fascistes et nationalistes.

Relations Internationales
de la Coordination des Groupes Anarchistes

http://www.anarkismo.net/article/25660
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Re: Turquie

Messagede Pïérô » 10 Juin 2013, 00:43

Sur site OCL
Le soulèvement d’Istanbul,
le côté pile de la lutte anticapitaliste


Il semblait que le monde était entré dans l’âge des émeutes contre l’austérité. Et puis vint Istanbul. Qu’il n’y ait pas de méprise, Istanbul ne peut pas être confondue avec Athènes, Barcelone, Lisbonne ou New York. Ce qui se passe en Turquie est le côté pile de la lutte anticapitaliste. C’est un soulèvement contre le développement. C’est une bataille de la rue pour des villes qui appartiennent aux gens et pas au capital. C’est une résistance contre un régime autoritaire enhardi par un boom économique.

Ce qui se déroule sous nos yeux dans les rues d’Istanbul est la convergence entre d’une part, une petite, mais croissante gauche anti-capitaliste qui a organisé diverses campagnes à caractère social ces dernières années, et d’autre part une large part de la population urbaine loyale aux idées kémalistes de modernisme, sécularisme et nationalisme. Cela étant dit, la situation en Turquie est extrêmement complexe et nécessite une compréhension de nombreuses situations politiques différentes qui ont été développées durant la dernière décennie.

Taksim

Comme beaucoup le savent déjà, l’origine du soulèvement actuel prend sa source dans la proposition de développement d’un parc près de la place Taksim, au cœur d’Istanbul. Le développement du parc de Gezi est seulement une partie d’un important projet de rénovation urbaine que le premier ministre truc, Recep Tayyip Erdogan, a prévu tant pour la ville que pour le pays tout entier. Il inclut des schémas de gentrification pour les quartiers les plus pauvres des villes comme Tarlabasi, la construction d’un troisième pont pour relier les deux continents qu’Istanbul couvre et même un énorme projet pour ouvrir un troisième canal reliant la Mer noire à la mer Marmara, afin de faciliter le passage de bateaux containers. Ce plan a été dénommé le « projet fou » d’Erdogan.

Le quartier de Taksim est l’endroit où un grand nombre de projets de développement urbain se développent et où il existe une riche tradition de rébellion et de protestation. Pour placer les événements dans leur contexte, il est utile d’examiner l’importance de la place Taksim comme point de rébellion et de convergence.

Le 1er mai 1977, un demi-million d’ouvriers et de révolutionnaires affluèrent vers la place Taksim pour l’une des manifestations les plus épiques jamais connues à ce jour. Cette manifestation survint six ans après le sanglant coup d’État au cours duquel trois étudiants turcs révolutionnaires, accusés d’être des ennemis de l’État, furent pendus par un tribunal militaire. Leur mémoire immortalisée, la gauche turque s’est relevée durant les années 70, de l’endroit même où les révolutionnaires avaient été exécutés. Elle l’a fait avec force, et se multipliant en nombre. Durant cette année de manifestations, 34 personnes furent tuées sur la place. Certains furent abattus par ce qu’on pense être des tireurs paramilitaires qui étaient placés sur les toits. D’autres furent abattus dans la panique qui suivit.

En plus d’être la porte d’entrée sur Beyoglu, la partie culturelle la plus dynamique d’Istanbul, avec sans doute plus de bars et de café au mètre carré que n’importe quelle autre ville d’Europe, la place Taksim porte aussi ce souvenir tragique et particulier depuis le massacre de 1977.

À chaque premier mai, les émeutes qui ont pris place durant les sept dernières années se sont toutes centrées autour de manifestants essayant de rejoindre la place Taksim. Le premier de ces affrontements s’est produit en 2007, lorsque la gauche turque a voulu célébrer le trentième anniversaire du massacre. L’État l’en a empêché et des militants d’extrême gauche ont répliqué dans les rues avec des cocktails Molotov et des pierres. La situation est restée la même jusqu’il y a deux ans, en 2011, lorsque le gouvernement a finalement reconnu son erreur et a autorisé la gauche à disposer de la place pour ce jour.

Mais les choses ont évolué depuis deux ans et le gouvernement AKP d’Erdogan a décidé d’introduire un plan important de rénovation urbaine pour Istanbul qui incluait aussi une révision de la place. Prétextant transformer la place en zone piétonnière, le gouvernement d’Erdogan (qui a aussi en charge la municipalité d’Istanbul) a adopté des plans, sans consulter les habitants, pour démanteler des larges parts de Taksim et y construire à la place divers centres commerciaux et autres projets pour les riches. La bataille pour tenir des manifestations sur la place Taksim le 1er mai a donc pris fin cette année alors que le gouvernement a décidé d’utiliser la rénovation de la place comme un prétexte pour empêcher les manifestations qui devaient avoir lieu.

Le parc de Gezi est le point de mire de la rébellion. Sa démolition a été prévue pour construire à la place la réplique d’une caserne militaire de l’ère ottomane, Topçu Kışlası, qui sera surtout utilisée à des fins commerciales. Ce n’est pas une coïncidence pour le gouvernement AKP et ses racines islamiques : ces casernes étaient à l’origine le lieu d’un important soulèvement islamique en 1909. Ceci se rajoute à la décision d’appeler le troisième pont du nom du sultan Yavuz Selim, tristement célèbre pour avoir assassiné en masse la population alévie d’Anatolie.

Ceux qui ont défendu le parc de Gezi y sont depuis longtemps. En plus de grands syndicats, beaucoup de participants viennent d’une relativement nouvelle gauche indépendante, avec des générations plus jeunes embrassant des tendances écologiques plus antiautoritaires qui mettent l’accent sur des activismes du genre « droit à la ville ». Elles convergent toutes sous la bannière de la plate-forme Taksim Solidarity dont le principal cheval de bataille est d’empêcher la transformation de la ville en un terrain de jeu capitaliste encore plus élaboré, construit en lieu et place des espaces publics. Ce n’était pas leur première campagne contre la rénovation urbaine. Il y a deux mois, des affrontements ont éclaté entre des cinéastes et la police qui a déployé les gaz et les canons à eau. Les cinéastes essayaient de sauver un célèbre cinéma turc, Emek, condamné à devenir lui aussi un énième centre commercial.

Il est important de noter que certains des protagonistes qui sont impliqués dans la bataille pour le parc de Gezi sont aussi derrière les manifestations de solidarité avec les immigrés et des actions telles qu’offrir des repas aux immigrés ou organiser des manifestations devant les centres de détentions d’immigrés à Istanbul.

La bataille pour sauver le parc de Gezi n’était pas portée à la conscience du public turc jusqu’à ce que la police organise des raids deux matins d’affilée les 29 et 30 mai. L’outrage de la brutalité policière a été l’étincelle qui a embrasé le pays tout entier et qui a transformé la bataille en une rébellion nationale contre l’actuel gouvernement.

Néolibéralisme islamique

L’AKP, le parti au pouvoir, devrait être observé à la lumière du paysage géopolitique du Moyen-Orient qui est en pleine mutation. Il a des racines fortes dans l’islam politique et perpétue la tradition d’autres partis politiques issus des années 90 qui avaient été réprimés par l’armée, parfois alors qu’ils étaient au pouvoir. En fait, Erdogan lui-même a d’abord été emprisonné pour avoir incité publiquement à une « sédition islamique ». L’aspiration avouée d’Erdogan et de ses cadres est le « projet néoottoman » qui tend à faire de la Turquie la principale puissance économique et politique du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. Les coups de force politique d’Erdogan en Syrie et en Libye doivent être contextualisés avec ces aspirations.

À la différence de l’Union européenne et des États occidentaux, la Turquie a connu ces dernières années un important boom économique (avec une croissance annuelle de presque 10 %). Bien que le déficit commercial et le taux réel de chômage soient élevés, bien que ce qui restait dans les mains publiques soit bradé au travers de privatisations massives, la crise est contenue en Turquie et le gouvernement actuel a le vent en poupe sur ce plan. C’est ce qui fait de la révolte d’Istanbul une révolte à part. C’est une révolte contre le développement du boom économique, contre les projets destructeurs de rénovation urbaine et l’hyper modernisation des villes. Le soulèvement d’Istanbul illustre le pôle opposé dans la lutte permanente contre le capitalisme, et complète les combats menés contre l’austérité ces dernières années.

La Turquie a été l’une des premières cibles de la restructuration néolibérale des années 80, durant laquelle le premier ministre Turgut Özal a facilité des privatisations massives portant sur ses usines, ses mines et de manière générale, sur toutes les infrastructures du pays. Le gouvernement AKP, et Erdogan en particulier, a réussi à faire entrer ce régime néolibéral dans le 21e siècle, recouvert d’un populisme islamique. De plus, sur le marché mondial, il a réussi à promouvoir en tant que forces néolibérales les entreprises qui avaient une base islamique. Ceci peut être notamment observé dans le nord de l’Iraq où la majeure source de capitaux est en réalité turque. Nous devrions nous rappeler que le modèle turc a été proposé par les puissances occidentales comme une issue possible pour les soulèvements qui ont marqué les printemps arabes. Grâce aux combats menés ces derniers jours dans les rues de Turquie, ce modèle de néolibéralisme islamique est maintenant remis sérieusement en question.

Erdogan et la lutte kurde

Les aspirations d’Erdogan n’ont pas totalement été épargnées par la contestation. Il y a eu des menaces variées contre son régime, notamment de la part d’un cadre de généraux et d’intellectuels qui se voient comme des défenseurs de la Turquie en tant qu’État-nation séculaire. Ils ont envoyé à Erdogan plusieurs signaux d’avertissement ces dernières années. La contre-réaction d’Erdogan la plus significative est survenue lorsqu’il a lancé une opération policière dans plusieurs villes contre une douzaine de membres de l’armée, d’intellectuels et de figures publiques alléguant qu’elles préparaient un coup d’État. Ces opérations de police ont débouché sur des affaires criminelles connues sous le nom d’Ergenekon qui sont toujours en cours. Il est impératif de réaliser tout l’impact de ces arrestations et des procédures judiciaires qui ont suivi. Il s’est produit quelque chose sans précédent dans cette nation qui a connu des coups d’État militaires successifs : les arrestations et les procès d’officiers militaires de haut rang et d’autres personnes ont rencontré des ralliements et des manifestations autour de la Turquie alors que des foules immenses qui se sont trouvées mêlées à la montée de l’AKP ont défendu l’élite de l’ancienne garde séculaire. Ces arrestations et ces emprisonnements expliquent aussi pourquoi il n’y a toujours pas eu de réponse de l’armée turque à la situation actuelle, alors qu’elle est traditionnellement un acteur majeur dans la politique turque.

La prolifération du sentiment nationaliste turc dans l’actuel soulèvement est une conséquence directe d’événements menés ces dernières années. Les partis de centre gauche nationalistes avaient organisé des « flag-demos » ou des « Rassemblements pour la république » contre l’actuel gouvernement AKP. À ce moment précis de la rébellion, nous sommes donc témoins de l’opportunisme de ces forces politiques qui essaient d’influencer ce qui apparait de loin comme un véritable soulèvement populaire.

N’importe quelle analyse de l’actuel soulèvement turc doit prendre en considération la relation avec le mouvement kurde de libération. Le point central des politiques turques ces dernières années a été indubitablement la guérilla kurde pour l’autonomie lancée par le PKK en 1978. Au cours des derniers mois, Erdoğgan a effectivement négocié un accord de paix avec le chef du PKK, Abdullah Öcalan, qui a croupi dans une île-prison turque depuis 1999. Erdogan tente de se positionner comme le leader qui a résolu le problème le plus urgent dans le pays. Ça ne lui a pas seulement fourni une carte blanche pour les politiques turques (son régime a brutalement oppressé et emprisonné de nombreux gauchistes et autres figures de l’opposition ces dernières années), mais ça l’a aussi amené à se présenter comme un pacificateur entre deux ethnies. La convergence récemment redynamisée entre une large part de la gauche turque et le mouvement kurde est devenue plus fragile du fait de l’accord conclu par Erdogan. Les gens se demandent toutefois quelle part joue le processus de paix dans ses desseins néoottomans.

C’est sans doute l’une des principales questions du moment : comment le mouvement dans les rues va-t-il se figer et quel type de relations aura-t-il avec la lutte kurde ? La grande majorité de ceux qui ont initié l’occupation du parc de Gezi et qui ont combattu la vision d’Erdogan sur le développement d’Istanbul sont en totale solidarité avec le peuple kurde. Mais pour les masses qui ont inondé les rues avec des drapeaux turcs, c’est une autre histoire. Au mieux, elles critiquent le fait qu’Erdogan utilise le processus de paix pour renforcer son emprise. Au pire, ce sont des gros racistes qui voient les Kurdes comme des terroristes. Malgré le danger, les récents développements dans la rue sont prometteurs. Des gens rapportent avoir été les témoins de déploiement de drapeaux mêlant l’étendard turc et le portrait d’Ocalan ou de l’imbrication de chants qui d’un côté souligne la fraternité entre les différentes ethnies et de l’autre célèbre l’identité nationale turque.

L’insidieux conservatisme social

Le soulèvement contre Erdogan est nourri par un insidieux conservatisme social poussé par l’AKP en vue de cultiver sa base. Ces politiques conservatrices se sont manifestées dans différents domaines : accès coupés à des cliniques d’avortement, contrôle plus strict sur Internet et les communications, restrictions et taxes sur la consommation d’alcool et amplification des vacances islamiques parrainées par l’État. Ces mesures politiques ont rencontré des manifestations soutenues par des milliers de participants qui ont défilé dans les mêmes rues que celles où se concentre l’actuelle rébellion. Elles ont précédé le mécontentement actuel.

Le style personnel d’Erdogan en tant que premier ministre est un facteur majeur qui influence la colère viscérale observée dans les rues. Dans presque tous ses discours publics, que ce soit dans un rassemblement politique ou lors d’une interview télé, Erdogan attaque, menace et se montre condescendant envers tous les segments sociaux-politiques, excepté le sien. Cela va de l’insulte flagrante au renvoi proféré avec le ton énervé d’un chien enragé de la politique. Ces dernières déclarations durant le soulèvement étaient exemplaires et n’ont fait que jeter de l’huile sur le feu alors qu’il désignait de manière arrogante les personnes descendues dans la rue comme « une poignée de pillards et d’extrémistes ».

Le lien crucial entre la politique culturelle conservatrice de l’AKP et sa politique économique néolibérale doit être révélé. De cette manière, la classe moyenne kémaliste qui a massivement participé au soulèvement réalisera qu’elle ne peut pas repousser le conservatisme culturel sans se confronter aux politiques économiques. Si elle réussit, elle pourra être ralliée par les classes plus pauvres qui sont actuellement enclines à soutenir l’AKP sur sa base culturelle.

Le premier jour de ce soulèvement populaire a été totalement spontané et hors du contrôle de n’importe quel parti politique. Toutes les contradictions, par exemple celle entre la gauche radicale et les nationalistes turques, ont été momentanément mises de côté pour combattre la police et construire des barricades qui permettraient de tenir les places et les boulevards d’Istanbul. Ce qui reste à voir, c’est si oui ou non c’est grands espaces publics tels que le parc de Gezi ou la place Taksim seront le théâtre où les contradictions entreront dans un dialogue révolutionnaire pour donner naissance à un mouvement que nul ne pourra arrêter en Turquie.

Ali Bektas

publié en anglais dans Counterpunch : http://www.counterpunch.org/2013/06/05/ ... -uprising/
http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article1369
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Re: Turquie

Messagede bipbip » 11 Juin 2013, 10:36

Communiqué d'Alternative libertaire
Soutenir le printemps turc

et ouvrir des perspectives révolutionnaires au Moyen-Orient



« Salut à tous les camarades, on se bat ici au nom des révolutionnaires du monde entier »

Le 27 mai dernier à Istanbul se déroulait une manifestation contre un projet de destruction du parc Gezi situé sur la place Taksim pour en faire un centre commercial. Cette place est un symbole du mouvement ouvrier ou chaque année se réunissent des manifestants pour le 1er mai. Le gouvernement turc en s’attaquant à cette place s’est donc attaqué volontairement à un symbole de la résistance populaire.

La Turquie est encore marquée par le coup d’état militaire de septembre 1980 et l’effroyable répression qui s’en est suivie. Encore aujourd’hui, le pays compte plus de dix milles prisonniers politiques.

L’actuel gouvernement conservateur poursuit cette logique a un rythme effréné : ces derniers temps ce sont des milliers de jeunes, de syndicalistes qui sont trainé-e-s en justice et par centaines envoyé-e-s en prison du fait de leur activité militante. Ce gouvernement de bigots est par ailleurs animé par une volonté sans borne d’imposer sa morale religieuse à tous les échelons de la société (construction de mosquées dans les universités, destruction et attaques contre des lieux et des événements culturels). Mais la morale n’empêchant pas les affaires, ce gouvernement est aussi celui qui applique servilement les recettes coloniales du FMI : libéralisation économique à tous les étages pour satisfaire aux objectifs des capitalistes aux détriment de la population.

C’est pourquoi dans le cœur de nombreux turcs cette révolte sonne comme une renaissance.

Le parc est occupé depuis le 2 mars en signe de protestation. Les affrontements avec la police sont de plus en plus violents, la police ne recule devant aucun moyen pour tuer dans l’œuf une contestation qui ne cesse de se radicaliser et de se massifier, menaçant de se transformer en véritable insurrection contre le régime. En effet la contestation ne cesse de grandir. De plus en plus de manifestant-e-s descendent dans les rues tandis que plusieurs syndicats appellent à des grèves. Et ceci malgré une répression qui a déjà fait deux morts et plusieurs milliers de blessé-e-s.

Kurdes, LGBT, Alevis, musulmans, non-musulmans, athées… les travailleurs et les travailleuses sont en train de se soulever en Turquie. La résistance qui a commencé dans le parc Gezi de la Place Taksim à Istanbul est en train de déborder sur de nombreuses autres villes. C’est en continuant à unir les forces au-delà des divergences que les capitalistes et leurs valets tyranniques seront vaincus. Les manifestations d’Istanbul et d’ailleurs nous montrent un formidable exemple de convergence des luttes et d’unité du mouvement social sur lequel tous les révolutionnaires doivent prendre exemple.

Nous pouvons entendre dans les rues d’Istanbul des slogans comme : faşizme karşı omuz omuza / Soyons unis contre le fascisme, Taksim bizim, İstanbul bizim / Taksim est à nous, Istanbul est à nous ou bu daha başlangıç, mücadeleye devam / Ce n’est que le début, la lutte continue.

Alternative libertaire, le 10 juin 2013
http://www.alternativelibertaire.org/sp ... rticle5371
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Re: Turquie

Messagede bipbip » 12 Juin 2013, 06:54

Communiqué de Revolutionary Anarchist Action (DAF)
4 juin : Révolution de Taksim - Nous sommes en train de gagner !

Nous avons vu la plage sous les pavés, nous avons porté le drapeau noir de la révolte !

Dans la rue Istiklal, près du consulat Français, à 200 mètres de la police, un pavé de la plage dans une main et le drapeau de la révolte dans l’autre, vous affrontez la police.

Votre masque à gaz est un morceau de tissu imbibé de Talcid. La police pulvérise de l’eau sous pression, jette des grenades à gaz l’une après l’autre, vous vous retrouvez au milieu des gaz, en train de reculer, jetant des pierres, vous êtes à bout de souffle, étouffé, essoufflé, à ce moment quelqu’un court près de vous, pulvérise sur votre visage de l’eau antiacide et demande : « Comment ça va, vous allez bien ? »

Vous n’allez pas bien mais tout de suite vous vous sentez mieux. Vous prenez une pierre de la plage dans une main, le drapeau de la révolte dans l’autre. Vous vous appuyez sur la barricade, hors de souffle. Votre respiration se rafraîchit avec la liberté de la rébellion. Parce que la solidarité est partout ; cette révolte est embellie par la solidarité, vous tombez mais on vous relève, on vous demande si ça va bien, vous huez tous ensemble au moment où la bombe assourdissante explose, ensemble vous retenez votre souffle quand une nouvelle grenade de gaz arrive.

Lorsque le barrage disparaît vous chantez ensemble et criez votre rébellion. Interminable eau sous pression, gaz et résistance. Vous êtes fatigué, vous vous asseyez sur le pavé pour reprendre votre souffle, quelqu’un arrive avec de l’eau et vous donne à boire, un autre arrive avec un sandwich.

Vous n’avez pas soif, pas faim parce que partout les gens partagent, il n’y a pas ici de « mien », pas de « nôtre ». Tout le monde est ensemble. Il n’y a pas de relâche, si vous tombez, celui qui est à côté de vous ne tombera pas. Il n’y a pas de découragement, si vous vous découragez votre camarade ne se découragera pas.

Vous vous débarrassez de la peur que le système a créée au fil des ans, et le courage c’est de faire de ce dont vous aviez peur. Et vous vivez cette expérience.

Vous êtes arc-boutés contre la police et vous avancez courbé. La police fait tout son possible pour vous arrêter. Même si parfois vous ralentissez, le bruit des autres affrontements murmure à votre oreille : « Nous allons de l’avant ». Vous commencez à être excité et vous poussez encore et encore.

Au dernier choc vous voyez que la police bat en retraite. Non, vous voyez qu’elle s’enfuit ; peut-être êtes-vous en train de vivre ce que vous attendiez depuis si longtemps.

Vous rencontrerez d’autres personnes sur la place Taksim, vous êtes heureux de voir ceux que vous aimez. Après de longues accolades, vous commencez à construire des barricades. Sans perdre de temps. Ceux qui sont avec vous commencent à chantonner une chanson des années 1930, la chanson des anarchistes espagnols. Vous joignez votre voix aux leurs. « Pour le pain, la justice, la liberté, tout le monde sur les barricades... »

La chanson devient plus forte avec la construction des barricades ; avec les voitures de police retournées sur le toit, les cars de police, avec les barrières d’un chantier pillé. Qu’ils viennent, qu’ils viennent et voient la communion et la solidarité qui augmente. Tout le monde veut s’éloigner de l’égoïsme, de la concurrence. Les tables sont ouvertes, les tentes érigées. Une place du peuple est en train d’être créée. Il y a quelques hypocrites mais cela vous est égal. Parce que, à chaque instant, partout, se trouve la rébellion : Ankara, Izmir, Antalya, Dersim. D’Athènes, Thessalonique, Paris, Sofia ... Les nouvelles de la solidarité arrivent. La solidarité se développe, ceux qui partagent sont en augmentation. La révolte se répand parce que nous sommes en train de gagner.

Maintenant, une revolte nous parle d’elle-même, une révolte nous raconte ce que nous avions oublié. Elle nous parle de l’importance de la communion, de la solidarité, de l’organisation et plus que tout, de la liberté.

Maintenant, la cendre sans fin dans nos mains rougeoie avec la révolte. Maintenant, au sein de la rébellion nous voyons dans nos yeux miroitants les mots des autres. Nous nous tenons par la main pour transporter les pierres de la plage, nous brandissons le drapeau de la révolte qui a été brûlé par les grenades à gaz. Nous serrons les uns contre les autres ces corps qui ont porté nos cœurs pleins de révolution. Et bien que nous ne le disions pas à haute voix, nous nous disons merci les uns les autres avec le bonheur du partage de cet instant. C’est un remerciement temporaire sans que nous soyons satisfaits. Sans être satisfaits aujourd’hui, côte à côte, nous attendons demain.

Action Révolutionnaire Anarchiste (DAF)

Traduction Fédération Anarchiste.
http://www.federation-anarchiste.org/sp ... rticle1167


sur SONS EN LUTTES
Entretien avec Khadir du 11 juin à Canal Sud.
Au douxième jour des manifestations en Turquie et alors que la police d’Istambul attaque la place Taksim, entretien avec un camarade Turc pour faire le point sur le contexte turc :
http://www.sonsenluttes.net/spip.php?article616
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Re: Turquie

Messagede Pïérô » 14 Juin 2013, 13:07

Istanbul : les manifestants ignorent l’ultimatum d’Erdogan

Malgré les risques de répression, les occupants préfèrent rester sur place, armés de leurs “chansons” et de leurs “poèmes”.

Les manifestants qui occupent le parc Gezi à Istanbul, point de départ d’une vaste contestation antigouvernementale, ont annoncé jeudi qu’ils refusaient d’évacuer les lieux malgré le “dernier avertissement” du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan avant une intervention de la police. “Nous resterons au parc Gezi avec nos tentes, nos sacs de couchage, nos chansons, nos livres, nos poèmes et toutes nos revendications”, a déclaré lors d’une conférence de presse l’avocat Can Atalay au nom Solidarité Taksim, la principale coordination des manifestants.

Les manifestants ont également décliné la proposition d’un référendum émise par Erdogan pour décider du sort du parc et de ses 600 arbres, que les protestataires tentent de défendre contre un projet d’aménagement voulu par le gouvernement islamo-conservateur. “Nous n’avons pas vécu toutes ces attaques qui ont fait des morts et blessé quelque 5000 de nos concitoyens pour qu’un référendum soit organisé”, a souligné Me Atalay. Le dernier bilan publié mardi par le syndicat des médecins turcs parle de quatre morts, trois manifestants et un policier, et près de 5000 blessés, dont plusieurs dizaines grièvement, depuis le début des manifestations le 31 mai.

Solidarité Taksim a rappelé qu’une décision d’un tribunal administratif en date du 31 mai avait ordonné la suspension des travaux et accusé le gouvernement de vouloir, avec ce référendum, détourner l’attention de la population des vraies revendications des manifestants. “Un premier pas beaucoup plus simple à accomplir, beaucoup plus réaliste et qui servira beaucoup plus efficacement la paix sociale est d’enquêter et de limoger les responsables qui ont permis les violences policières”, a lu Me Atalay. Après avoir agité mercredi la “carotte” d’un référendum pour trancher publiquement le sort du parc Gezi, le chef du gouvernement a manié jeudi le “bâton” en priant dans un “dernier avertissement” les centaines de personnes qui continuent à l’occuper nuit et jour de quitter les lieux sur-le-champ.

Publié par le savoir-faire français (Agence Faut Payer via LePoint.fr, 13 juin 2013 – 23h36)
http://juralib.noblogs.org/2013/06/14/i ... i-13-juin/
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