Israel/Palestine

Re: Israel/Palestine

Messagede Nico37 » 31 Oct 2010, 14:31

http://www.haaretz.com/print-edition/opinion/israel-s-right-needs-perpetual-war-1.319210

[Le “serment de fidélité” que le gouvernement projette d'ajouter aux requisit d'acquisition de la citoyenneté israélienne continue d'alimenter les polémiques dans la presse et sur la scène politique, agissant comme un révélateur des oppositions profondes et des alliances idéologiques improbables en matière d'identité nationale. Historien et professeur de sciences politiques connu pour ses recherches sur les origines (notamment françaises) du fascisme et sa montée, membre fondateur de Shalom Ah'shav, Zeev Sternhell poussait plus loin l'analyse dans Ha'aretz du 15 octobre : "Aux yeux de la droite, écrivait-il, les négociations en vue d’un partage territorial représentent un danger existentiel en ce qu’elles reconnaissent aux Palestiniens l’égalité des droits, sapant ainsi les fondements du statut unique des Juifs sur la Terre d’Israël.” T.A.]

Ha’aretz, le 15 octobre 2010

La droite israélienne a besoin de la guerre à perpétuité par Zeev Sternhell
Traduction : Tal pour La Paix Maintenant

Reconnaissons-le, les chefs des partis de droite ont le sens de la stratégie et voient loin, tout comme ils savent trouver l’outil adéquat pour mener leur mission à bien.
Le nouvel amendement proposé à la loi de citoyenneté (1), voué à fomenter un état de constante hostilité entre les Juifs et tous les autres, n’est jamais qu’un aspect du plan plus vaste dont le ministre des Affaires Étrangères, Avigdor Lieberman, est le porte-parole officiel. L’autre aspect est la promesse du ministre aux nations du monde que notre guerre avec les Palestiniens sera éternelle. Israël a tout à la fois besoin d’un ennemi intérieur et extérieur, d’un constant sentiment d’urgence — car la paix, avec les Palestiniens dans les Territoires ou les Palestiniens de l’intérieur, est susceptible de l’affaiblir jusqu’à la limite du danger existentiel.
En effet la droite, y compris la plupart des dirigeants du Likoud, est pénétrée de la conscience que la société israélienne vit à l’ombre d’une menace d’implosion. Le virus démocratique et égalitaire dévore le corps politique de l’intérieur. Ce virus repose sur le principe universel des droits de l’homme et offre un dénominateur commun à l’ensemble des humains du fait qu’ils sont des êtres humains. Et quoi de plus commun aux êtres humains que leur droit à la maîtrise de leur propre destin et à l’égalité entre eux ?
Aux yeux de la droite, c’est précisément là le problème : les négociations en vue d’un partage territorial représentent un danger existentiel en ce qu’elles reconnaissent aux Palestiniens l’égalité des droits, sapant ainsi les fondements du statut unique des Juifs sur la Terre d’Israël. Aussi, afin de préparer les cœurs et les esprits au contrôle exclusif du pays tout entier par les Juifs, est-il nécessaire de s’en tenir au principe selon lequel ce qui compte vraiment dans la vie des êtres humains n’est pas ce qui les unit, mais bien ce qui les sépare. Et qu’est-ce qui sépare mieux les gens que l’histoire et la religion ?
Par ailleurs, une claire hiérarchie des valeurs existe. Avant tout, nous sommes juifs ; et seule la certitude d’une absence de conflit entre notre identité tribale-religieuse et les impératifs de la loi juive d’une part, et les valeurs démocratiques de l’autre, peut permettre à Israël d’être démocratique. Mais sa judéité se verra en tout cas accorder une nette préférence. Ce qui nous garantit une lutte sans fin, puisque les Arabes vont refuser d’accepter la sentence d’infériorité que l’État de Lieberman et du ministre de la Justice, Yaakov Neeman, leur destine.
C’est pourquoi ces deux membres du cabinet, avec le soutien tacite du Premier ministre Benjamin Netanyahu, ont repoussé la proposition voulant que le serment de fidélité s’inscrive “dans l’esprit de la déclaration d’Indépendance”(2). À leurs yeux, la déclaration d’Indépendance, qui promet l’égalité de tous sans distinction de religion ni d’origine, est un texte destructeur dont l’objectif réel en son temps était d’apaiser les Gentils et de s’assurer leur concours durant la guerre d’Indépendance. Aujourd’hui, dans un Israël armé jusqu’aux dents, seul un ennemi du peuple [juif] pourrait vouloir donner statut légal à une déclaration qui, de toute façon, n’a jamais été prise au sérieux que par quelques-uns.
C’est là que la dimension religieuse s’inscrit tout naturellement dans le tableau. Exactement comme pour les conservateurs révolutionnaires du début du xxe siècle (3) et les neoconservateurs nationalistes de nos jours, la religion joue un rôle décisif en soudant la solidarité nationale et en renforçant la société.
La religion s’entend là, bien sûr, comme un système de contrôle social dénué de contenu métaphysique. Ainsi des gens qui exècrent la religion et son substrat moral peuvent-il évoluer à l’aise aux côtés de quelqu’un comme Neeman, qui espère imposer un jour la loi rabbinique en Israël. De leur point de vue, le rôle de la religion est de décréter le caractère unique de la judéité et de repousser les principes universels au-delà des limites de la vie nationale.
C’est ainsi que la discrimination et les inégalités ethniques et religieuses sont devenues la norme, et que le processus de délégitimisation d’Israël a franchi un palier. Et tout ceci est l’œuvre de mains juives

Notes
(1) ”Je jure de respecter les lois de l’État d’Israël comme État juif et démocratique”, tel est le texte du projet d’amendement à la loi de Citoyenneté (qui régit les modalités de l’accession à la citoyenneté israélienne pour les non-Juifs, la loi du Retour les régissant pour les Juifs) proposé par Avigdor Lieberman et voté le 10 octobre par le gouvernement, malgré l’opposition des ministres travaillistes et de trois des ministres du Likoud. [NdlT]
(2) Selon un communiqué de l’AFP en date du 18 octobre, cependant, ce projet de serment serait d’ores et déjà en voie de modification, Benjamin Netanyahu ayant “demandé au ministre de la Justice de préparer un nouveau projet de loi […] qui concernera toutes les personnes qui demanderont la citoyenneté israélienne”, y compris celles bénéficiant de la loi du Retour, donc. [idem]
(3) Mouvance intellectuelle et politique formée, dans l’Allemagne de l’après Première Guerre mondiale, de plusieurs courants unis dans la détestation de la république “bourgeoise” de Weimar et dans le rejet des Lumières. Revendiquant une certaine modernité et mêlant des thématiques souvent perçues comme contradictoires, les représentants de la Konservative Revolution voulurent concilier libération nationale et libération sociale dans une troisième voie, ni communiste, ni nationale-socialiste. [idem]
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Re: Israel/Palestine

Messagede Nico37 » 27 Nov 2010, 15:13

http://www.peacenow.org.il/site/en/peace.asp?pi=61&docid=4818&pos=0

Rapport de l’Observatoire des colonies de Shalom A’hshav, le 13 novembre 2010

Les “colons” ont éliminé les effets du gel de la construction Par 'Hagit Ofran
Synthèse et traduction Ilan Rozenkier


[Alors que les négociations ont repris qui pourraient aboutir enfin à une solution à deux États, dans le monde des colonies tout est fait pour contourner une possible réactivation du gel de la construction. Non seulement tous les projets un temps bloqués ont redémarré de plus belle, au point que le “retard“ imposé s’est vu comblé en six semaines, mais encore des fondations ont été forées qui permettront de faire fi de toute prolongation du moratoire... Pendant la durée du gel, les travaux continueront ! T.A.]


Un mois et demi après la fin du gel, les colons ont pratiquement comblé le retard causé par le moratoire de la construction dans les implantations.

Selon le décompte établi par Shalom A‘hshav, depuis la levée du gel ils ont réussi à entamer les travaux de construction de 1 629 unités d’habitations, et même à forer les fondations de 1 116 d’entre elles.

Selon les données officielles, en 2009, 1 888 unités d’habitations furent mises en chantier dans les implantations. Si le moratoire n’avait pas été déclaré et que les constructions s’étaient poursuivies au rythme usuel, 1 574 unités auraient été mises en construction au cours des dix mois et demi du gel. Ainsi, au cours des six dernières semaines, les colons ont-ils réussi à “rattraper” le retard et mis en chantier un nombre d’unités d’habitations quasi identique à celui qui aurait fait défaut du fait du moratoire.

Ces travaux se déroulent dans 63 implantations, dont 46 situées au-delà du tracé du “mur de sécurité”. La plupart des constructions actuelles se trouvent dans des implantations isolées et à “caractère idéologique”. Dans les grandes colonies, proches des localités israéliennes, le gouvernement est en effet dans la plupart des cas à l’origine des constructions, qui doivent obtenir l’autorisation du ministère de la Défense avant le début des travaux. Selon les informations dont dispose Shalom A’hshav, le gouvernement de Netanyahu a autorisé la construction de 630 unités, 1 500 autres ayant été approuvées par Barack en 2008, avant la mise en place du gouvernement Netanyahu. La plupart de ces unités sont déjà en cours d’érection et, parmi les projets approuvés, il ne reste presque plus de logements dont la construction n’a pas encore commencé.

Dans les implantations isolées, en revanche, les colons n’ont pas besoin d’accord gouvernemental et peuvent construire des milliers d’unités (environ 13 000) en s’appuyant sur les seules autorisations données par le passé. La majorité des constructions actuelles se fait sur la base de ces autorisations anciennes.

Comme ce fut le cas avant le début du gel et de crainte qu’il ne reprenne, les colons entament les travaux en creusant des fondations. Le gouvernement israélien, s’il renouvelait le gel, pourrait en effet procéder comme il le fit la fois précédente : en l’absence de fondations, pas de travaux ; mais ceux-ci pourront se poursuivre lorsqu’elles existent.

Ayant noté que les colons sont très rapidement parvenus à effacer les effets du gel, Shalom A’hshav considère que le gouvernement israélien devrait renouveler le moratoire de façon à ce que les constructions engagées au cours des six dernières semaines soient interrompues jusqu’à la fin des négociations et la conclusion par les parties en présence d’un accord sur le tracé des frontières et le devenir des implantations.
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Re: Israel/Palestine

Messagede Nico37 » 23 Déc 2010, 16:11

Les États-Unis renoncent aux pressions en faveur d’un moratoire par Mark Landler [1] (avec la contribution d’Isabel Kershner depuis Jérusalem) New York Times, le 7 décembre 2010
Traduction Tal pour La Paix Maintenant

[L’annonce faite par les États-Unis qu’ils renonçaient à faire pression en faveur d’une prolongation du moratoire de la construction dans les implantations, condition palestinienne d’une reprise des négociations directes que Benjamin Netanyahu s’est montré incapable de satisfaire, a bouleversé la donne.

Et l’annonce argentine qui a suivi concernant la reconnaissance d’un État palestinien a marqué elle aussi le peu de confiance aujourd’hui de mise sur la scène internationale quant à cette même reprise de négociations directes et à leur issue.

Mais qu’en est-il exactement ? Les commentateurs sont partagés, tant cette longue focalisation sur les conditions du dialogue brouillait l’essentiel : le dialogue lui-même et les questions de fond, qui vont pouvoir, espérons-le, refaire surface dans des négociations même indirectes dont ils seraient les médiateurs. T.A. ]


Après trois semaines de marchandages stériles avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu, l’exécutif américain a abandonné toute tentative de convaincre le gouvernement israélien de geler la construction d’implantations juives pendant 90 jours, a déclaré mardi un haut fonctionnaire.
Cette décision plonge les pourparlers de paix au Proche-Orient dans l’incertitude, les Palestiniens refusant de reprendre les discussions directes en l’absence d’un moratoire et les États-Unis se débattant pour trouver une autre formule qui permette à ceux-ci de regagner la table de négociation. C’est pour le président Obama un nouveau recul dans une croisade qui apparaît frappée de malédiction.
Le gouvernement a décidé de débrancher la prise, dit-on de source officieuse, car il est parvenu à la conclusion que même si Netanyahu avait persuadé son cabinet d’accepter un gel – ce dont il ne s’est jusqu’ici pas montré capable – les 90 jours laissés à la négociation n’auraient pas produit sur les points essentiels les progrès espérés au départ par les États-Unis.
“Nous avons fait de gros efforts, et chacun a essayé de bonne foi de reprendre les négociations directes de façon significative et viable“, a dit un haut fonctionnaire américain, évoquant sous le sceau de l’anonymat des débats internes toujours en cours. “Mais une prolongation [du moratoire] n’y aurait pas vraiment suffi.“
De source officielle, aucun plan B n’a pour le moment été proposé pour relancer les pourparlers et, d’après les commentateurs, il n’est pas sûr qu’il y en ait un par delà l’engagement très général de poursuivre les discussions avec les Israéliens et les Palestiniens sur les points de dissension majeurs, comme les frontières, la sécurité et le statut de Jérusalem, entre autres.
Un premier aperçu de la prochaine initiative américaine pourrait se dégager de la conférence sur la politique au Proche-Orient que la Secrétaire d’État [ministre des Affaires Étrangères] Hillary Rodham Clinton doit délivrer vendredi à la fondation Brookings [2]. La stratégie gouvernementale ne paraît cependant pas avoir été arrêtée.
“A juste titre, selon moi, le gouvernement devient réaliste“, a affirmé Robert Malley, ex-négociateur de paix du président Clinton. “Le scenario le plus vraisemblable est que ce moratoire n’aurait fait que leur accorder une courte trêve, avant de les replonger dans la même crise qu’auparavant.“
Ni les Israéliens ni les Palestiniens n’ont fait connaître leur réaction à cette annonce. Mais la décision américaine aurait été prise après consultation entre Hillary Clinton et Benjamin Netanyahu, dit-on de source officieuse. Tous deux avaient laissé chuter les enchères concernant un moratoire de 90 jours, dont Netanyahu a ensuite précisé qu’il ne pourrait le “vendre” à son cabinet sans garanties écrites de la part des Américains.
Ces garanties, comprenant 20 avions F-35 et l’engagement américain d’opposer un veto à toute résolution anti-israélienne aux Nations Unies, n’ont jamais été données aux Israéliens. Cette proposition maintenant balayée, aux dires d’un haut fonctionnaire, les États-Unis continueront à veiller sur la sécurité d’Israël et à contrecarrer les tentatives de battre sa légitimité en brèche au sein des organisations internationales.
A court terme, d’après les commentateurs, cet échec met en question la capacité de M. Netanyahu à négocier un accord définitif. “Cela a démontré une certaine faiblesse au sein de la coalition“, dit Daniel Kurtnez, ex-ambassadeur des États-Unis en Israël. “C’était un marché si attrayant, et pourtant il n’a pu convaincre son cabinet de l’accepter sans poser des conditions inacceptables pour Washington.“
Mais les Palestiniens ont eux aussi modifié leurs positions, insistant pour qu’un gel des implantations inclue Jérusalem-Est au même titre que la Cisjordanie – seule sur laquelle portait le moratoire initial de dix mois. Les États-Unis n’avaient jamais demandé à M. Netanyahu de l’étendre à Jérusalem et, à en croire certains analystes, M. Netanyahu ne serait jamais parvenu à persuader son cabinet de droite de s’en accommoder.
De source officieuse, il existait aussi de profondes divergences de vues quant aux points à discuter pendant ces 90 jours. Les Palestiniens voulaient que les pourparlers se limitent strictement aux frontières d’un futur État palestinien. M. Netanyahu résistait, disant que les deux parties devaient discuter l’ensemble des questions en jeu, et pas seulement les frontières.
M. Obama avait entamé à grand bruit des négociations directes début septembre, mais les pourparlers ont grippé sur la question des implantations au bout de quelques semaines. Après trois rencontres ce mois là, M. Netanyahu et le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, ne se sont plus retrouvés à une table depuis.
Plus tôt ce mardi, le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, avait prétendu que les États-Unis suspendaient leurs efforts de crainte des retombées de la fuite de télégrammes diplomatiques confidentiels. Ce qui fut purement et simplement démenti de source américaine.
La paralysie du processus de paix survient sur la toile de fond d’un nouveau défi lancé à Israël. Le gouvernement israélien a exprimé sa déception et sa contrariété suite à la déclaration par l’Argentine de sa décision de “reconnaître la Palestine comme un État libre et indépendant“ constitué sur la base des frontières de 1967.
L’Argentine a annoncé qu’elle allait suivre le Brésil et l’Uruguay sur la voie de la reconnaissance d’un État palestinien, précisant que cette démarche venait en réponse à une demande faite par M. Abbas lors de sa visite en Argentine l’année dernière.
Le porte-parole du ministre des Affaires Étrangères, Yigal Palmor, a écarté la déclaration de l’Argentine, “manifestement insignifiante“ en ce qu’elle ne va rien changer sur le terrain. Mais, a-t-il dit, elle n’en est pas moins “regrettable“ et “dommageable“.
Des responsables palestiniens ont affirmé qu’en cas d’échec des négociations, ils se tourneront vers l’ONU pour demander la reconnaissance d’un État, ce qui ferait peser sur Israël une pression accrue.
Pour le moment, le gouvernement va réamorcer des pourparlers indirects entre Israéliens et Palestiniens. La semaine prochaine, a annoncé un haut fonctionnaire, le négociateur israélien en chef, Yitz’hak Molho, et son homologue palestinien, Saeb Erekat, se rendront aux États-Unis pour y rencontrer des responsables américains.
Selon les experts, la décision gouvernementale de renoncer au gel, pour embarrassante qu’elle soit, va lui permettre de refonder une politique qui s’était crispée sur ce seul point. “Si cela peut permettre le retour à une perspective plus large, alors ce n’aura pas été une mauvaise chose“, assure Daniel Levy, chercheur chevronné de la New America Foundation.
David Makovsky, membre éminent du Washington Institute for Near East Policy affirme quant à lui : “C’est la fin d’une époque pour le gouvernement – Nous ne nous focalisons plus sur les hors d’œuvre, nous en sommes au plat de résistance.“
____________________________________________
NOTES
[1] Correspondant permanent du New York Times à Washington, en charge des questions diplomatiques.
[2] A l’appui des hypothèses ici émises dans le New York Times du
7 décembre, on pourra lire dans le journal en ligne Expression un compte-rendu (en langue française) de la conférence donnée trois jours plus tard par Hillary R. Clinton à la fondation Brookings, influent laboratoire d’idées en sciences sociales et politiques :
http://www.lexpressiondz.com/article/5/ ... 83724.html
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Re: Israel/Palestine

Messagede Nico37 » 29 Déc 2010, 14:35

Le manifeste de la jeunesse de Gaza Par GAZA YOUTH BREAKS OUT Collectif de jeunes artistes et militants associatifs de la bande de Gaza

Merde au Hamas. Merde à Israël. Merde au Fatah. Merde à l’ONU et à l’Unrwa (1). Merde à l’Amérique ! Nous, les jeunes de Gaza, on en a marre d’Israël, du Hamas, de l’occupation, des violations permanentes des droits de l’homme et de l’indifférence de la communauté internationale.
Nous voulons crier, percer le mur du silence, de l’injustice et de l’apathie de même que les F16 israéliens pètent le mur du son au-dessus de nos têtes, hurler de toute la force de nos âmes pour exprimer toute la rage que cette situation pourrie nous inspire. Nous sommes comme des poux coincés entre deux ongles, nous vivons un cauchemar au sein d’un autre cauchemar. Il n’y a pas d’espace laissé à l’espoir, ni de place pour la liberté. Nous n’en pouvons plus d’être piégés dans cette confrontation politique permanente, et des nuits plus noires que la suie sous la menace des avions de chasse qui tournent au-dessus de nos maisons, et des paysans innocents qui se font tirer dessus simplement parce qu’ils vont s’occuper de leurs champs dans la zone «de sécurité», et des barbus qui se pavanent avec leurs flingues et passent à tabac ou emprisonnent les jeunes qui ont leurs idées à eux, et du mur de la honte qui nous coupe du reste de note pays et nous enferme dans une bande de terre étriquée.
On en marre d’être présentés comme des terroristes en puissance, des fanatiques aux poches bourrées d’explosifs et aux yeux chargés de haine ; marre de l’indifférence du reste du monde, des soi-disant experts qui sont toujours là pour faire des déclarations et pondre des projets de résolution mais se débinent dès qu’il s’agit d’appliquer ce qu’ils ont décidé ; marre de cette vie de merde où nous sommes emprisonnés par Israël, brutalisés par le Hamas et complètement ignorés par la communauté internationale.
Il y a une révolution qui bouillonne en nous, une énorme indignation qui finira par nous démolir si nous ne trouvons pas le moyen de canaliser cette immense énergie pour remettre en cause le statu quo et nous donner un peu d’espoir. Le dernier coup qui a encore aggravé notre frustration et notre désespoir s’est produit le 30 novembre, quand des miliciens du Hamas ont débarqué au siège du Sharek Youth Forum (www.sharek.ps, une organisation de jeunesse très active à Gaza) avec leurs fusils, leurs mensonges et leur agressivité. Ils ont jeté tout le monde dehors, arrêté et emprisonné plusieurs personnes, empêché Sharek de poursuivre ses activités ; quelques jours plus tard, des manifestants regroupés devant le siège de Sharek ont été agressés, battus et pour certains emprisonnés.
C’est vraiment un cauchemar au sein d’un autre cauchemar que nous vivons. Il n’est pas facile de trouver les mots pour décrire la pression qui s’exerce sur nous. Nous avons difficilement survécu à l’opération «Plomb durci» de 2008-2009, quand Israël nous a systématiquement bombardé la gueule, a détruit des milliers de logements et encore plus de vies et de rêves. Ils ne se sont pas débarrassés du Hamas comme ils en avaient l’intention mais ils nous ont fichu la trouille pour toujours, et le syndrome du «stress post-traumatique» s’est installé à jamais en chacun de nous, parce qu’il n’y avait nulle part où fuir les bombes.
Nous sommes une jeunesse au cœur lourd. Nous portons en nous un poids tellement accablant qu’il nous empêche d’admirer le coucher de soleil : comment pourrait-on, alors que des nuages menaçants bouchent l’horizon et que des souvenirs effrayants passent dans nos yeux à chaque fois que nous les fermons ? Nous sourions pour cacher la douleur, nous rions pour oublier la guerre, nous gardons l’espoir pour ne pas nous suicider tout de suite.
Au cours des dernières années, Hamas a tout fait pour prendre le contrôle de nos pensées, de notre comportement et de nos attentes. Nous sommes une génération de jeunes qui se sont déjà habitués à évoluer sous la menace des missiles, à poursuivre la mission apparemment impossible qui consiste à mener une existence normale et saine, et nous sommes à peine tolérés par une organisation tentaculaire qui s’est étendue à travers notre société, tel un cancer malveillant déterminé à détruire dans sa propagation jusqu’à la dernière cellule vivante, la dernière opinion divergente, le dernier rêve possible, à paralyser chacun de nous en faisant régner la terreur. Et tout ça arrive dans la prison qu’est devenu Gaza, une prison imposée par un pays qui se prétend démocratique.
A nouveau l’histoire se répète dans toute sa cruauté et tout le monde a l’air de s’en moquer. Nous vivons dans la peur. Ici, à Gaza, nous avons peur d’être incarcérés, interrogés, battus, torturés, bombardés, tués. Nous avons peur de vivre parce que chaque pas que nous faisons doit être sérieusement considéré et préparé, parce qu’il y a des obstacles et des interdits partout, parce qu’on nous empêche d’aller où nous voulons, de parler et d’agir comme nous le voulons et même parfois de penser ce que nous voulons, parce que l’occupation colonise nos cerveaux et nos cœurs, et c’est tellement affreux que c’est une souffrance physique, que nous voulons verser des larmes de révolte et de colère intarissables.
Nous ne voulons pas avoir de haine, ressentir toute cette rage, et nous ne voulons pas être encore une fois des victimes. Assez ! Nous en avons assez de la douleur, des larmes, de la souffrance, des contrôles, des limites, des justifications injustifiées, de la terreur, de la torture, des fausses excuses, des bombes, des nuits sans sommeil, des civils tués aveuglément, des souvenirs amers, d’un avenir bouché, d’un présent désespérant, des politiques insensées, des politiciens fanatiques, du baratin religieux, de l’emprisonnement. Nous disons : ASSEZ ! Ce n’est pas le futur que nous voulons !
Nous avons trois exigences : nous voulons être libres, nous voulons être en mesure de vivre normalement et nous voulons la paix. Est-ce que c’est trop demander ? Nous sommes un mouvement pacifiste formé par des jeunes de Gaza et des sympathisants de partout ailleurs, un mouvement qui continuera tant que la vérité sur ce qui se passe chez nous ne sera pas connue du monde entier, et à tel point que la complicité tacite et la tonitruante indifférence ne seront plus acceptables.
Ceci est le manifeste pour le changement de la jeunesse de Gaza !
Nous allons commencer par rompre l’occupation qui nous étouffe, par nous libérer de l’enfermement mental, par retrouver la dignité et le respect de soi. Nous garderons la tête haute même si nous rencontrons le refus. Nous allons travailler nuit et jour pour changer la situation lamentable dans laquelle nous nous débattons. Là où nous nous heurtons à des murs, nous construirons des rêves.
Nous espérons que vous qui lisez maintenant ces lignes, oui, vous, vous nous apporterez votre soutien. Pour savoir sous quelle forme c’est possible, écrivez sur notre mur ou contactez-nous directement à freegazayouth@hotmail.com

Nous voulons être libres, nous voulons vivre, nous voulons la paix.

(1) Agence de l’ONU crée en 1948 pour prendre en charge les réfugiés palestiniens.

Traduit de l’anglais par Bernard Cohen.
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Re: Israel/Palestine

Messagede bipbip » 16 Fév 2011, 14:19

communiqué de l'Ujfp, Union juive française pour la paix :

Les révolutions en Tunisie et en Egypte : un espoir pour le peuple palestinien

De la Cisjordanie à la bande de Gaza, le peuple palestinien fête la première victoire du peuple égyptien après celle du peuple tunisien. Dans tout le monde arabe, la jeunesse se mobilise pour un autre partage des richesses, pour une démocratie véritable, contre la corruption, la dictature et la mafia. Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes est inaliénable.

Mais le gouvernement Netanyahou et à Paris le CRIF n’ont qu’un souci : ces révolutions ne vont-elles pas menacer "notre droit imprescriptible" à coloniser toute la Palestine, à y construire des Murs et à y développer un régime d’apartheid ?

Nous disons aux Juifs d’Israël : c’est le moment ! C’est le moment de renverser la vapeur, de reconnaître la Naqba de 63 ans imposée au peuple palestinien. L’ennemi est en réalité dans votre propre pays un gouvernement, des partis et un état-major qui considèrent le peuple palestinien et les peuples arabes comme des ennemis irréconciliables.

Nous disons aux Juifs de France et du monde entier : c’est le moment !

Ne vous laissez pas enfermer dans le piège de l’identification inconsidérée aux gouvernements israéliens et à la politique de dépossession et de déni des droits !

C’est le moment ! Le souvenir des catastrophes endurées ne doit plus être avancé comme excuse absolutoire pour d’autres crimes. Au contraire, ne freinons pas notre joie de voir des dictatures abattues.

Nous disons aux peuples tunisien et égyptien. Merci ! Nous disons aux Palestiniens : les révolutions arabes peuvent changer la donne au Proche-Orient. Vos droits sont imprescriptibles, votre cause est juste et nous sommes à vos côtés pour que cesse l’occupation.

Une paix juste et durable en Palestine sur la base du refus du colonialisme et de l’égalité des droits peut venir du printemps des peuples.

Ujfp

http://www.ujfp.org/


Entretien avec Pierre Stambul, membre du Bureau National de l’UJFP :

" L’avènement de la démocratie dans la région est un espoir."

Les événements en Tunisie, en Algérie, en Egypte, au Yémen et en Jordanie préfigurent-ils selon vous un changement des rapports de force dans la région en faveur de l’instauration d’un Etat palestinien ?

Il est difficile de faire des prévisions. Mais on est peut-être en train d’assister à un basculement. Dans les années 1960-70, il y avait dans tous les pays arabes une poussée progressiste, un foisonnement de mouvements de révolte. L’Occident et les Etats-Unis ont tout fait pour faire refluer les mouvements progressistes et révolutionnaires. La victoire israélienne de 1967 a joué un rôle capital dans ce reflux. Par la suite, les régimes arabes sont quasiment tous devenus des gendarmes garantissant la sécurité de l’Occident face au « péril islamiste », ce qui paraît un peu curieux quand on pense à ce qu’est le régime saoudien.
Ces régimes sont tous devenus des dictatures avec parti unique, élections truquées, corruption généralisée, clans mafieux, répression violente, misère du plus grand nombre et richesse insolente d’une minorité.
En même temps, ces régimes ont ouvertement trahi le peuple palestinien en le poussant à des « pseudo-négociations » qui étaient surtout des demandes de capitulation. Tous ces pays auraient pu depuis longtemps exercer de véritables pressions pour faire cesser l’impunité d’Israël. Ils ne l’ont jamais fait. Le plan de paix Saoudien (2002) aurait pu être la base d’un règlement. Les dirigeants arabes n’ont rien fait pour l’imposer et ils ont laissé les Palestiniens désarmés face à la répression.
Si des changements démocratiques se multiplient dans le monde arabe, cette politique de capitulation et de trahison des Palestiniens pourrait être remise en cause. Mais encore une fois, ce qui a fait descendre les peuples dans la rue, ce sont surtout la soif de liberté, la pauvreté et la corruption, pas la question palestinienne.

Comment les Palestiniens vivent-ils ces événements ?

La division de la Palestine avec deux gouvernements rivaux et pas d’Etat est une victoire de l’occupant. À Gaza, les manifestations de soutien au peuple égyptien ont été autorisées. D’autant que le Hamas est lié aux Frères Musulmans. Par contre en Cisjordanie, l’Autorité Palestinienne continue de soutenir Moubarak et a fait interdire les manifestations. Très critiqué pour sa soumission face à l’occupant, Mahmoud Abbas court le risque d’être assimilé à Moubarak. Lors de mon dernier voyage en Palestine (oct-nov 2010), j’ai entendu des propos très durs du genre : « nous aurions aimé n’avoir qu’un ennemi et pas deux ». Cet appui à Moubarak va renforcer son impopularité. Fondamentalement, les Palestiniens espèrent avant tout la fin rapide du blocus de Gaza.

La question palestinienne est intimement liée à cet équilibre de l’oppression que les puissances occidentales maintiennent à travers Israël, considéré comme la seule démocratie dans cette région. Quelles sont les perspectives qui se dessinent ?

L’historien israélien Shlomo Sand écrit que « Etat Juif et démocratique, c’est une contradiction ». Le caractère démocratique de l’Etat israélien ne concerne que les Juifs (et encore, plusieurs « anarchistes contre le mur » ont été arrêtés). Il n’a jamais concerné les Palestiniens : 700000 d’entre eux ont connu la prison depuis 1967 et aujourd’hui, on trouve en prison des maires, des députés, des dirigeants politiques de tous les partis, des animateurs/trices d’associations en très grand nombre. Israël n’a jamais été le seul Etat démocratique de la région, mais c’est le seul Etat occidental devenu le gendarme de l’Occident au Proche-Orient. En face, il y avait des dictatures corrompues voire mafieuses, ce qui garantissait une situation immuable. L’avènement de la démocratie dans la région est un espoir.

Pierre Stambul , propos recueillis par Keltoum Staali


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Re: Israel/Palestine

Messagede Nico37 » 03 Avr 2011, 10:49

Boycotter Israël... de l’intérieur ! lundi 28 mars 2011 - 14h:03

Mya Guarnieri - Al Jazeera

Des Israéliens expliquent pourquoi ils se joignent au mouvement pour le Boycott, le Désinvestissement et les Sanctions [BDS].

Ramallah : un militant palestinien incite au boycott des produits israéliens vendus dans un magasin - Photo : EPA
C’est l’Egypte qui m’a fait penser au mouvement Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) d’une manière sérieuse. Je pratiquais déjà un boycott discret et ciblé des produits des colonies - lisant les étiquettes à l’épicerie afin de m’assurer si je n’étais pas en train d’acheter quelque chose venant d’au-delà de la Ligne Verte [zone de cessez-le feu de la guerre de 1948 - N.d.T].

Je faisais cela depuis longtemps. Mais à un moment donné, j’ai réalisé que mon boycott privé était un peu naïf. Et j’ai compris que ce n’était pas suffisant.

Ce n’est pas seulement les colonies et l’occupation, les deux faces d’une même médaille, qui constituent un grave obstacle à la paix et portent atteinte aux droits des Palestiniens. C’est tout ce qui les soutient - le gouvernement et ses institutions. C’est la bulle dans laquelle vivent beaucoup d’Israéliens dans l’illusion de la normalité. C’est le sentiment pour Israël que le statu quo est durable.

Et les colonies sont un peu un faux-fuyant, une cible facile pour exprimer sa colère. Les Israéliens doivent également affronter l’une des injustices majeures qui ont résulté de l’installation de leur Etat - la Nakba, la dépossession subie par des centaines de milliers de Palestiniens.

Alors que la campagne BDS affiche cela, entre autres revendications - les trois principes du mouvement sont le respect pour les Palestiniens du droit au retour, comme indiqué dans la résolution 194 des Nations Unies, un terme à l’occupation et l’égalité des droits pour les citoyens palestiniens d’Israël - je suis restée réticente à m’impliquer d’avantage.

Je dois admettre que j’étais inquiète du mouvement. Je ne pensais pas que ce serait utile. J’étais sûr que la campagne BDS ne ferait qu’encourager Israël à enfoncer ses talons plus profondément. Elle ne fera qu’empirer les choses pour tout le monde, pensais-je.

L’Egypte a été le point de basculement pour moi. J’étais exaltée par les images de ce peuple descendant dans la rue pour exiger le changement. Et tandis que les mémos de Palestine prouvent que le gouvernement semble déterminé à maintenir le statu quo, je connais beaucoup d’Israéliens qui en ont plus qu’assez.

Il y a des mères qui ne veulent pas envoyer leurs enfants à l’armée, des soldats qui ont le sentiment de servir de gardiens aux colons. J’ai récemment parlé avec un homme de 44 ans - un type normal, père de deux enfants - qui m’a dit qu’il voulait mettre le feu à quelque chose, tellement il se sent frustré avec le gouvernement et si inquiet de l’avenir.

Et l’Egypte aujourd’hui est sur les lèvres de nombreux Israéliens. Donc, ce qu’on peut faire pour faire plier Israël ? Que peut-on faire pour encourager les Israéliens à se battre pour le changement, à se battre pour la paix, pour se libérer d’un conflit qui mine leur libre arbitre, leur liberté ?

La campagne BDS a accumulé un certain nombre de succès, ce qui est une des raisons pour lesquelles la Knesset israélienne veut faire adopter un projet de loi, connue sous le nom de la loi Boycott, qui aurait pour effet de criminaliser les Israéliens qui se joindraient au mouvement en leur infligeant d’énormes amendes.

Et certains de ceux qui sont impliqués dans la campagne BDS ressentent déjà une très très forte pression venant de l’Etat.

« Israël est un simulacre de démocratie »

Leehee Rothschild, âgée 26 ans, fait partie des nombreux Israéliens qui ont répondu à l’appel palestinien de 2005 pour le BDS. Récemment, son appartement de Tel-Aviv a été perquisitionné. Alors que la police faisait cela sous le prétexte de rechercher des drogues, elle a été emmenée au poste pour un bref interrogatoire qui s’est concentré entièrement sur ​​la politique.

« La personne qui est venu me libérer [de l’interrogatoire] était un officier du renseignement qui a dit qu’il est en charge du suivi de l’activité politique dans la région de Tel Aviv, » dit Rothschild. C’était l’officier qui avait demandé le mandat de perquisition.

Depuis l’opération Plomb Durci, des militants israéliens ont fait état d’une pression croissante de la police ainsi que des services généraux de sécurité - connus sous l’acronyme hébreu, Shabak.

Le mandat de ce dernier comprend, entre autres, l’objectif du maintien d’Israël en tant qu’Etat juif, ce qui transforme en cible de ceux qui prônent la démocratie.

Les perquisitions à domicile, comme celui de Rothschild, ne sont pas rares ainsi que les appels téléphoniques de la Shabak.

« C’est évident que [la pression] n’est rien comparé à ce que vivent les Palestiniens », dit Rothschild. « Mais je pense que nous touchons un point sensible. »

Interrogée sur le projet de loi Boycott, Rothschild fait le commentaire suivant : « Si le projet de loi est adopté, il fera tomber encore un peu plus le masque de la démocratie israélienne. »

Un amour fort

Comme pour son implication dans la campagne BDS, Rothschild remarque qu’elle n’était pas au courant de l’existence du mouvement jusqu’à ce qu’il devienne un sujet sérieux de discussion au sein de la gauche radicale en Israël à laquelle elle appartient. Et même après en avoir entendu parler, elle ne s’y était pas tout de suite ralliée.

« J’avais des réserves à propos de la campagne [BDS] », se souvient Rothschild. « J’y ai réfléchi pendant un temps très long et j’en ai discuté avec mes amis. »

« La principale réserve que je faisais était que les [aspects] économiques feraient d’abord du mal à la partie fragile de la société - les pauvres - les gens qui ont le moins d’impact sur ​​ce qui se passe. Mais je pense que l’occupation fait bien plus de tort à ces personnes que ne peuvent le faire les désinvestissements. »

Rothschild souligne que les fonds publics qui sont versés pour la « sécurité, la défense et l’oppression du peuple palestinien » pourraient être mieux utilisés en Israël pour aider les personnes des couches socio-économiques les plus défavorisées.

« Une autre réserve que j’avais, était que cela pourrait rendre les Israéliens plus extrémistes, plus fondamentalistes », ajoute Rothschild. « Mais je dois dire que la route qu’il faut parcourir aujourd’hui pour être tout à fait extrêmiste est bien courte. »

Comme Israélienne, Rothschild estime que rejoindre le mouvement BDS est un acte de bienveillance. Elle a de l’amour pour le pays où elle est née et où elle a grandi.

« J’espère que pour certaines personnes, ce sera une gifle au visage et qu’ils vont se réveiller et voir ce qui se passe », dit Rothschild, ajoutant que l’oppresseur se retrouve ainsi sous pression.

« Le peuple israélien paie également un prix pour l’occupation - il vit dans une société qui est sectaire, violente, raciste. »

« Renoncer à mes privilèges »

Ronnie Barkan, âgé de 34 ans, explique qu’il a fait son premier pas vers le boycott il y a 15 ans, quand il a refusé de terminer son service militaire obligatoire.

« Il y a beaucoup de pression sociale [en Israël], » dit Barkan. « Nous sommes poussés à être des soldats dès la maternelle. On nous enseigne qu’il est de notre devoir [de servir dans l’armée] et que vous êtes un parasite ou un traître si vous ne voulez pas servir. »

« Ce qui est encore pire, c’est que les gens sont portés à être profondément racistes », ajoute-t-il. « Tout est fait pour soutenir l’idée que vous êtes les maîtres de la terre. Soutenir la campagne BDS, c’est renoncer à mes privilèges dans ce pays tout en voulant ​​l’égalité pour tous. »

Barkan compare son adhésion au mouvement de boycott à celle des « blancs qui ont dénoncé leurs privilèges dus à l’Apartheid et ont rejoint la lutte des Noirs en Afrique du Sud ».

Je grince des dents au mot « Apartheid », explique Barkan. « Israël se situe clairement sous le coup de la définition juridique du ’crime d’apartheid’ tel que défini dans le Statut de Rome. »

« Plus jamais ça à personne »

Certains s’opposent à la campagne BDS car elle inclut la reconnaissance du droit au retour des Palestiniens. Ces critiques affirment que l’évolution démographique empiéterait sur l’autodétermination juive. Mais Barkan fait valoir que « la fondation sous-jacente [au mouvement] est la reconnaissance de droits universellement reconnus comme les droits de l’homme et le droit international ».

Il souligne que la campagne BDS respecte les droits des Palestiniens et des Juifs et comprend les partisans d’un Etat bi-national, d’un État démocratique, ainsi que ceux qui croient que la solution à deux Etats est la meilleure réponse au conflit.

Il souligne également que la campagne BDS n’est pas anti-sémite. Elle n’est pas anti-israélienne.

« La campagne de boycott ne vise pas les Israéliens. Elle s’attaque à la politique criminelle d’Israël et des institutions qui s’en font les complices, et non pas aux individus », dit-il.

« Mais disons qu’un musicien ou un universitaire israélien va à l’étranger et qu’il est interdit de conférence ou d’un lieu simplement parce qu’il est israélien ... » commençais-je à interroger.

« Non, non, cela ne relève pas [des lignes directrices] du boycott, » répond Barkan.

« Parce que ce n’est pas un boycott. C’est du racisme », dis-je.

« Exactement », répond Barkan, ajoutant que l’appel palestinien pour le BDS est « un appel très responsable » qui « fait une distinction entre les institutions et les individus et qui est clairement pour un boycott des institutions et de leurs représentants ».

« Chaque fois qu’il y a une zone grise », ajoute-t-il, « nous prenons l’approche plus modérée. »

Pourtant, Barkan a essuyé des critiques pour son rôle dans le mouvement de boycott.

« Ma grand-mère qui est allé à Auschwitz me dit : ’Tu peux penser ce que tu veux, mais ne parle pas de ta politique parce que ce n’est pas beau ». Je lui réponds : « Tu sais qui ne parlait pas il y a 70 ans. »

Barkan ajoute : « Je pense que la principale leçon à tirer de l’Holocauste est ’plus jamais ça à personne’ et non pas ’plus jamais ça aux Juifs’. »


Mya Guarnari est journaliste indépendante, basée à Tel Aviv. Elle écrit régulièrement pour The Huffington Post et The Jerusalem Post. Ses articles sont publiés en anglais notamment sur Al Jazeera, The National (Abu Dhabi), Ha’aretz, Electronic Intifada, The Jewish Daily Forward, Maan News Agency, Mondoweiss... Elle possède une maîtrise des Beaux-Arts de l’université d’Etat de Floride.

Elle peut être contactée par courriel : myaguarnieri(at)gmail.com

Son site : Mya Guarnieri
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Re: Israel/Palestine

Messagede Pïérô » 07 Mai 2011, 11:44

Un nouvel article d'analyse de Pierre Stambul, sur site de l'UJFP :

Palestine : espoir et vigilance

Les « révolutions » du monde arabe ont atteint la Palestine. La division de la Palestine qui n’a pas d’Etat mais qui a deux gouvernements rivaux a toujours été une grande victoire de l’occupant. Cette division est probablement terminée par le double effet des changements intervenus dans le monde arabe (notamment en Egypte) et de la volonté d’unité du peuple palestinien. Les accords entre le Hamas et le Fatah et l’ouverture de la frontière de Rafah entre l’Egypte et Gaza ouvrent une nouvelle période. Il y a un grand espoir d’obtenir des avancées importantes pour la libération de la Palestine. En même temps, il faut garder en mémoire les raisons des échecs passés (en particulier les accords d’Oslo) et ne pas répéter des stratégies illusoires.


Une longue impasse

La Palestine subit depuis des années des moments terribles. Les accords d’Oslo sont aujourd’hui unanimement dénoncés comme un piège sans issue. La décision de l’OLP de 1988 de reconnaître Israël dans ses frontières de 1949 n’a pas rencontré la volonté des dirigeants israéliens de faire la paix sur la base de ce compromis incroyablement généreux qui supposait « la paix contre les territoires ». Au contraire, la colonisation s’est poursuivie à un rythme soutenu quel que soit le Premier ministre israélien. Cette colonisation économique, humaine et spatiale détruit méthodiquement la Palestine et la pille avec pour but de rendre impossible la création d’un Etat palestinien établi sur les 22% de la Palestine historique occupés depuis 1967.

Oslo a créé l’Autorité palestinienne. Loin d’être l’embryon d’un futur Etat palestinien, celle-ci a eu, dans les textes signés, la fonction essentielle d’assurer la « sécurité de l’occupant ». La division de la Cisjordanie en trois zones aux statuts juridiques très différents (A, B et C) portait déjà en germe l’annexion par Israël d’énormes parties de la Cisjordanie et le refus préalable de revenir aux frontières d’avant 1967.

Malgré la volonté affirmée de tous les gouvernements américains de soutenir inconditionnellement Israël politiquement, économiquement et militairement, l’Autorité Palestinienne a accepté de jouer la carte américaine. Le rapport de force sur la scène internationale ne peut pas justifier une telle décision, tant il est évident que politique américaine tourne le dos au droit et aux revendications légitimes. En tout cas, pour les Palestiniens, le bilan de cette stratégie a été désastreux. Ils ont subi depuis des années humiliations sur humiliations. La situation de la population n’a pas cessé de se dégrader.

L’incroyable impunité d’Israël est une insulte à la justice et au bon sens. Les Palestiniens ont eu les élections les plus démocratiques du monde, événement bien rare dans la région. La population de Gaza a été punie d’avoir « mal » voté. Le blocus de Gaza est un crime de guerre. L’opération « plomb durci » au cours de laquelle 1400 Palestiniens ont été massacrés est un crime de guerre et certains actes sont des crimes contre l’Humanité comme le montre de façon magistrale le film « Gaza-strophe ». Jusqu’au bout l’Occident a approuvé ces crimes, a maintenu ou amplifié le soutien à Israël et a proclamé que le Hamas était une organisation terroriste qu’il fallait éradiquer.

Ce n’est pas par ignorance que l’Occident soutient inconditionnellement Israël. C’est parce que cet Etat surarmé, à l’avant-garde des technologies de pointe, morceau avancé d’Occident au Proche-Orient dépensant 60% de son PIB à l’armée, c’est l’Etat rêvé pour les dirigeants occidentaux qui ne souhaitent pas un Israël vivant en paix avec les Palestiniens sur la base du droit international. L’Etat d’Israël joue aujourd’hui un rôle-clé pour l’Occident permettant le contrôle du Proche-Orient et des ressources pétrolières.

C’est totalement consciemment que les gouvernements occidentaux, et en particulier celui des Etats-Unis, demandent aux Palestiniens de capituler sur leurs revendications essentielles : Jérusalem, les colonies, le droit au retour des réfugiés…

L’Autorité Palestinienne et même le gouvernement de Gaza ont géré un statu quo sans perspective, issu des accords d’Oslo et n’offrant aucune stratégie pour mettre fin à l’occupation et à la colonisation. De fait, ces deux structures ont contribué ces dernières années à la perpétuation d’une stratégie d’étouffement et de destruction de la société palestinienne.


Le réveil de la société palestinienne

Plusieurs changements fondamentaux sont à l’œuvre : L’émergence en Palestine d’une « société civile » indépendante des partis, l’importance croissante de la solidarité internationale et la situation en Egypte.

Il est tout à fait faux de résumer le peuple palestinien à ses deux partis dominants, Fatah et Hamas. La Palestine, c’est une société civile d’une richesse incroyable, des syndicats, des associations de femmes, de producteurs, de résident-e-s des camps, de défense des droits fondamentaux, … En 2005, 172 associations palestiniennes ont appelé au BDS (boycott, désinvestissement, sanctions) d’Israël. Cet appel insiste sur l’unité de la Palestine que l’occupation a fait éclater en plusieurs entités distinctes (Cisjordanie, Gaza, Jérusalem, Palestiniens ayant la nationalité israélienne, Réfugiés…). Depuis des années, le peuple palestinien manifeste, aussi bien à Ramallah qu’à Gaza contre la désunion. Ces manifestations ont été réprimées par les deux gouvernements.

En décembre 2010, la jeunesse de Gaza a publié un manifeste « Merde à Israël, merde au Hamas, merde au Fatah. Merde à l’ONU et à l’UNRWA. Merde à l’Amérique ! Nous les jeunes de Gaza, on en a marre d’Israël, du Hamas, de l’occupation, des violations permanentes des droits de l’homme et de l’indifférence de la communauté internationale ».

En Cisjordanie, l’Autorité Palestinienne est discréditée et accusée d’être un auxiliaire de l’occupant. Il est significatif que Mahmoud Abbas ait été (avec Nétanyahou) le seul dirigeant à regretter la chute de Moubarak.

L’opinion publique internationale a changé, à la différence des gouvernements. Après l’attaque de l’armée israélienne contre la flottille de l’an dernier et les 9 morts sur le Mavi Marmara, c’est une flottille beaucoup plus importante qui se prépare. Les sommes importantes collectées ou en voie de l’être montrent la popularité de la cause palestinienne et le refus de plus en plus massif face au blocus de Gaza. Le boycott, la flottille et le mouvement de solidarité écornent sérieusement l’image d’Israël.

Enfin, les révoltes du monde arabe ont eu un grand écho en Palestine. Les deux gouvernements rivaux ont affronté la colère populaire. La chute de Moubarak ouvre une période nouvelle. Bien sûr la question palestinienne n’était pas à l’origine des « révolutions » en cours. Celles-ci ont essentiellement posé les questions de la liberté, du refus des dictatures et de la corruption. Mais historiquement, la question palestinienne est centrale dans le monde arabe. Depuis la guerre de 1967 et à cause de la défaite, un vent de réaction a balayé ces sociétés, les seuls modèles politiques s’imposant étant les monarchies féodales, patriarcales et esclavagistes du Golfe ou les dictatures corrompues à parti unique. Ces régimes arabes inféodés aux Etats-Unis étaient de fait extrêmement hostiles à la cause palestinienne et les dirigeants israéliens ont systématiquement cherché et trouvé des complices chez les dirigeants arabes. Moubarak était le prototype du collabo. Il a fidèlement garanti un blocus hermétique de Gaza. L’ouverture de la frontière entre l’Egypte et Gaza et le rôle joué par les nouveaux dirigeants égyptiens dans l’accord Hamas-Fatah montrent que tout va changer. D’autant que l’accord inclut tous les partis politiques palestiniens.


La stratégie israélienne

Le projet sioniste est vieux de plus d’un siècle et il a toujours su s’adapter à des contextes politiques ou stratégiques très différents. Depuis des années, le fait accompli avance à grande vitesse. L’annexion n’est plus rampante, elle se veut irréversible. Plus de 500000 colons sont installés à Jérusalem-Est et en Cisjordanie. Parmi eux, une extrême droite religieuse millénariste pour qui « Dieu a donné cette terre aux Juifs ». Une majorité de la population israélienne considère qu’Israël est un pays démocratique au milieu d’un océan barbare et qu’à terme, les Palestiniens seront, comme les Amérindiens, marginalisés et incapables de réclamer quoi que ce soit. Pour les Israéliens, l’Etat palestinien existe déjà en Jordanie.

Un tel discours colonial et raciste aurait dû rencontrer l’hostilité de la communauté internationale. Au contraire, dans le cadre de la « guerre du bien contre le mal », les dirigeants israéliens ont pu tranquillement poursuivre l’occupation, la colonisation et la destruction de la Palestine. Ils ont tout fait pour ne jamais avoir un « partenaire pour la paix » qui les contraindrait à négocier. Malgré les concessions faites par l’Autorité Palestinienne, ils ont méthodiquement fermé toutes les possibilités d’issue pouvant mettre fin à l’occupation.

Il est du coup normal qu’en Israël les révolutions arabes soient considérées comme une « catastrophe pour les Juifs », la réunification palestinienne comme une déclaration de guerre et l’ouverture de la frontière entre l’Egypte et Gaza comme une rupture des accords de paix Begin-Sadate.

Le gouvernement d’extrême droite au pouvoir en Israël va continuer ce qu’il sait faire : il va proclamer que les Palestiniens veulent « jeter les Juifs à la mer » (alors que, comme le montrent des films « Jaffa, la mécanique de l’Orange » d’Eyal Sivan ou « La terre parle arabe » de Maryse Gargour, ce sont les Palestiniens qui ont été jetés à la mer en 1948). Il va expliquer partout que le Hamas est une organisation criminelle et qu’il est légitime de tuer ses militants ou les habitants de Gaza. Or le Hamas a expliqué par la voix d’Ismaël Haniyeh qu’il était prêt à accepter Israël dans les frontières de 1967.

Le gouvernement Nétanyahou va activer ses réseaux de soutien pour essayer de contrer la flottille en préparation. Il va essayer de créer les conditions pour une attaque « préventive » contre l’Iran ou le Sud Liban. Il va affirmer que les révolutions arabes ont un caractère antijuif et intégriste. Déjà, il « coupe les vivres » de l’Autorité palestinienne.

Cette stratégie va échouer. Déjà le BDS a sérieusement écorné l’image d’Israël et il rencontre des succès croissants. Les révolutions tunisienne et égyptienne ont brisé le cercle vicieux qui condamnait ces peuples à subir des dictatures mafieuses censées les protéger de l’intégrisme. La soif de liberté et de dignité de ces peuples est un exemple pour la Palestine. La soumission à l’occupant et aux Etats-Unis n’offrait aucune perspective aux Palestiniens. Aujourd’hui, ils en ont enfin une.

En Israël, les dirigeants ont été pris de cours. Ils n’avaient pas anticipé une évolution aussi rapide. Une partie de l’opinion israélienne, peut-être un tiers (celle qui s’était exprimée après 1982 contre la fuite en avant guerrière), n’a quasiment plus de représentation politique et elle comprend que la politique du gouvernement Nétanyahou a un côté suicidaire. Pour cette partie de l’opinion, il faudrait revenir à la table de négociation.


Quelle paix ?

En Israël, tout le monde « est pour la paix », plus exactement, ils sont pour qu’on leur foute la paix. Une majorité de l’opinion se dit opposée aux colons, mais quand on pose la question du retrait de Maale Adoumim ou d’Ariel, la réponse quasi unanime est non. Ne parlons pas de Jérusalem Est.

L’Autorité Palestinienne envisage de demander la reconnaissance par l’ONU et par une majorité de pays d’un Etat Palestinien. Nétanyahou menace les Palestiniens de guerre si cette reconnaissance a lieu, mais en Israël des voix se font entendre pour accepter cette éventualité.

Que faut-il en penser ? Il faut se saisir de toutes les opportunités, mais ne pas répéter les erreurs tragiques d’Oslo. À Oslo, les Palestiniens ont plié devant le refus israélien de traiter la réalité : le crime fondateur (l’expulsion des Palestiniens de leur pays), l’occupation, la colonisation, l’apartheid que subissent les Palestiniens de 48, le droit au retour des réfugiés décidé par l’ONU en 1949 et jamais mis en œuvre. Indépendamment de la question de deux Etats séparés (pourquoi un partage 78%-22% quand les deux populations, sans compter les réfugiés, sont en nombre sensiblement égal), demander un Etat palestinien sans évoquer la question des frontières ou des 500000 colons, c’est très dangereux. Les Israéliens ont montré dans le passé toute la dextérité qu’ils avaient pour découper le territoire palestinien en bantoustans non-viables et pour faire porter à la fin la responsabilité de l’échec des négociations aux Palestiniens.

Il n’est pas possible de mettre entre parenthèse la question du sionisme. Depuis un siècle, ce mouvement politique a colonisé la Palestine, a accaparé la terre et les richesses, a programmé et réalisé l’expulsion des Palestiniens ou leur enfermement. Le sionisme repose sur le double mythe de l’exil et du retour des Juifs et sur la volonté affichée de séparer les Juifs du reste du monde. Il prétend les rassembler tous dans un Etat qui se définit « Etat juif », prétend parler au nom de tous les Juifs et discrimine ouvertement les Non-juifs.

Dans le cadre du sionisme, il peut y avoir des stratégies différentes, mais il y a une finalité commune. Avec le sionisme, il n’y a aucun avenir pour les Palestiniens. Et c’est bien parce que l’idéologie sioniste est plus que jamais active que la grande majorité de l’opinion israélienne a approuvé l’invasion du Liban ou le massacre de Gaza et que les Palestiniens n’ont pas de « partenaire pour la paix ».

L’occupant a fait éclater la Palestine. Il n’est pas possible d’imaginer une paix qui oublierait le sort des Palestiniens d’Israël ou qui nierait le droit au retour des réfugiés. En Afrique du Sud, le processus de paix a été rendu possible par la reconnaissance du caractère criminel de l’Apartheid. S’imaginer qu’un Etat palestinien viable puisse exister au côté d’un Etat surpuissant maintenant des institutions comme le Fonds national juif (le KKL) ou maintenant son caractère d’Etat juif est une illusion dangereuse.

Rappelons-nous qu’Itzhak Rabin lui-même avait installé 60000 nouveaux colons après la signature des accords d’Oslo et avait reculé, après la tuerie du Caveau des Patriarches, en continuant à protéger les colons intégristes d’Hébron. Il en est mort.

La paix sur la base de deux Etats suppose que les 500000 colons de Cisjordanie et de Jérusalem Est accepteront de devenir citoyens palestiniens ou partiront. Poser la question d’un Etat Palestinien, c’est avant tout poser cette question.

Pierre Stambul (4 mai)

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Re: Israel/Palestine

Messagede bipbip » 08 Juil 2011, 01:01

Mission "Bienvenue en Palestine "du 8 au 16 juillet 2011 !

Image

Mardi 5 juillet 2011
Nous avons tenu ce mardi, au Sénat, une conférence de presse qui a permis de remettre quelques pendules à l’heure, après une dégoulinade d’âneries sur la mission "Bienvenue en Palestine", diffusées par un certain nombre d’officines israéliennes. Ci-dessous le communiqué de presse en Français.

COMMUNIQUE DE PRESSE

MISSION « BIENVENUE EN PALESTINE » DU 8 AU 16 JUILLET 2011

Près de 600 femmes, hommes et enfants, dont plus de 350 Français, s’envoleront vendredi prochain 8 juillet, pour se rendre en Cisjordanie à l’appel de 15 associations de la société civile palestinienne de Cisjordanie.

L’objectif est de montrer que si nos gouvernements ne semblent pas s’intéresser au sort de cette population, sous occupation depuis bien trop longtemps, il y a des femmes et des hommes de tous les pays qui sont prêts à leur apporter un soutien moral, en prenant une semaine de leurs vacances pour aller à leur rencontre.

Pour pouvoir nous rendre à Bethléem, nous n’avons d’autre choix que d’atterrir d’abord à l’aéroport de Tel Aviv, puisque le seul aéroport palestinien a été détruit par Israël au début des années 2000. Nous savons que les internationaux qui se rendent en Palestine sont plus souvent soumis à des pratiques arbitraires voire illégales, lorsqu’ils ne sont pas refoulés, ce qui les amène souvent à mentir sur les motifs de leur voyage.

Mais tous les participants français, belges, britanniques, allemands, italiens, américains, ont décidé d’un commun accord que n’ayant rien à cacher, et venant avec des intentions totalement pacifiques, ils informaient les autorités israéliennes de notre volonté de nous rendre en Cisjordanie, directement après notre arrivée à l’aéroport de Tel Aviv..

Et nous en avons dûment informé le Ministère français des affaires étrangères, qui a transmis l’information aux autorités israéliennes.

Celles-ci savent donc parfaitement que nous ne venons pas pour « semer la pagaille à l’aéroport de Tel Aviv », contrairement à ce qu’affirment certaines officines, mais bien pour rendre visite à des familles palestiniennes, partager leur quotidien pendant une semaine, visiter les villes, les villages et les camps de réfugiés, découvrir les difficultés de leurs habitants, mais aussi leur culture et leurs attentes.

Notre programme comprend notamment des échanges avec le Centre Culturel Al-Rowwad du camp de réfugiés d’Aïda (Bethléem), L’aide à la plantation d’oliviers dans les villages autour de Ramallah, ainsi qu’une visite de solidarité aux animateurs du Théâtre de la Liberté à Jénine, dont le directeur, Juliano Meir Khamis, a été sauvagement assassiné récemment.

Nous tenons à souligner que nous militons pour une paix juste et pour la liberté et la sécurité aussi bien du peuple palestinien que du peuple israélien. Une telle paix passe nécessairement par la fin de l’occupation des territoires palestiniens et le respect du droit international. Nombreux sont les Israéliens qui partagent d’ailleurs ce point de vue.

Nous partons avec des passeports en règle. Nous ne transportons rien de dangereux. Nous venons souvent en famille et sommes prêts à nous soumettre aux contrôles en vigueur dans tous les aéroports du monde. Mais nous refusons les pratiques arbitraires, c’est à dire sans rapport avec la sécurité de qui que ce soit, de même que l’humiliation.

Tous les journalistes qui veulent bien se joindre à notre voyage pourront en témoigner.

Pour se tenir informés du déroulement de la mission :
http://www.bienvenuepalestine.com



Les militants européens qui répondent à l'invitation palestinienne "Bienvenue en Palestine", prévue du 8 au 16 juillet, sont actuellement en partance dans les aéroports européens. Les voyageurs sur Swiss Airlines ont reçu le courrier suivant de la compagnie : "Le ministère israélien de l'Intérieur a refusé votre entrée sur son territoire. Pour cette raison, votre réservation a été annulée et votre agence de voyage vous remboursera." D'autres participants, sur d'autres compagnies, ont reçu un message identique par téléphone.

C'est comme pour le départ de la flotille pour la liberté en partance pour Gaza, et où le blocus de la Palestine commence dans le port Grec, mais là le blocus commence dès l'aéroport et partout (encore plus fort !)

Mobilisation générale contre le blocus de la Cisjordanie (Palestine)

dans tout les aéroports vendredi matin à partir de 4h30 !

Quinze associations palestiniennes ont lancé un appel à la société civile internationale pour que hommes, femmes et enfants se retrouvent à leurs côtés, à Jérusalem Est et en Cisjordanie cet été, pour clamer au monde entier leur droit à vivre en paix sur leurs terres, à circuler librement, à se débarrasser de l'occupation, des murs et des ghettos. 600 personne ont repondu à l'appel.

Les Israéliens ont envoyé une liste de plusieurs centaines de noms de voyageurs à toutes les compagnies aériennes du monde en leur demandant de ne pas les laisser embarquer, afin qu'ils ne puissent se rendre en Cisjordanie. Certaines compagnies ont commencé à passer des coups de fils aux participants à la mission « Bienvenue Palestine », pour essayer de les dissuader de voyager.

Nous vous appelons, les participants de la mission, et tous leurs amis, Familles et sympathisants à se rendre dès demain matin, 8 juillet dans les aéroports où Israël veut tenter d'intimider les compagnies aérienne pour les amener à violer le droit.

Nous devons aller exiger d'embarquer et faire valoir nos droits.

Aucun(e) d'entre nous ne doit manquer à l'appel ! Au contraire, mobiliser sans tarder, pour que demain ; davantage de personnes nous accompagnent dans les aéroport où nous avons rendez-vous

A commencer par Roissy Charles de Gaule, à 4h30 ce vendredi matin, au terminal T1 (Lufthansa) et au terminal 2F (Alitalia).

Pour les autres villes où il y a des départs d'avion prévus par la mission « Bienvenue en Palestine », même mobilisation au cas par cas :

• Geneve
• Rome
• Bruxelles
• Zurich
• Francfort
• Budapest
• Londres
• Vienne
• Madrid
• Istambul
• Athenes
• Bucarest

Le gouvernement israélien est ainsi en train d'avouer au monde entier qu'il n'y a pas un blocus mais bien deux, et ils concernent l'ensemble de la Palestine.

L'occupation est tellement abjecte qu'elle ne peut se permettre le moindre témoin.

Mais nous ne lâcherons rien ! Le combat pour le droit et la justice ne cessera au contraire de s'amplifier !

Et si nos gouvernement acceptent que l'occupant israélien installe ses sales bottes dans nos aéroports et prenne des voyageurs en otage, il ne vont pas tarder à le regretter !



Pour Bruxelles : http://bxl.indymedia.org/articles/2305
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Re: Israel/Palestine

Messagede bipbip » 08 Juil 2011, 11:58

revue de presse

Empêchés d'embarquer, des militants propalestiniens provoquent des retards à Cointrin

Des militants propalestiniens ont tenté de forcer les passages de sécurité à l’aéroport de Genève vendredi matin, après avoir été empêchés d’embarquer sur un vol d’Easyjet pour Tel-Aviv. Cette action a provoqué des retards dans le trafic aérien.

Il y a eu «un impact momentané sur les opérations», a déclaré Aline Yazgi, responsable des relations extérieures de l’aéroport. En raison de l’action des passagers refusés, «on a dû empêcher les autres passagers de passer les contrôles de sûreté».

Les vols prévus entre 06h30 et 07h15 ont subi des retards. Mais «tous les vols sont partis et les opérations sont désormais fluides», a souligné Mme Yazgi.

Selon le site de l’aéroport, certains avions sont partis avec une heure de retard. Seul le vol vers Tel-Aviv, prévu à 7h10, restait au sol deux heures plus tard. «Désespoir»

Avec cette action, «nous voulions montrer notre désespoir» de manière «pacifique», a précisé Blaise Coursin, l’un des militants empêchés d’embarquer. Aucun motif n’a été donné pour expliquer le refus d’autoriser l’enregistrement, a-t-il ajouté, précisant que quelque militants avaient tout de même pu embarquer.

Un autre militant, le Français Xavier Renou, a pour sa part affirmé à l’AFP que certains des passagers refoulés avaient reçu jeudi des «lettres d’Easyjet, citant le ministère de l’Immigration israélien», les informant qu’ils n’étaient pas autorisés à se rendre en Israël.

Les militants, au nombre d’une trentaine selon M. Coursin, ont finalement obtenu d’Easyjet qu’elle rembourse les billets. La compagnie leur avait initialement remis un bon pour un autre vol sur ses lignes, ce qu’ils refusaient.

Manifestation à Roissy

Des dizaines de militants pro-palestiniens «indésirables» ont aussi manifesté vendredi matin à l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle de Paris après s’être vu refuser l’accès à des vols pour Tel Aviv.. Ils réclamaient aux compagnies un document nominatif stipulant cette interdiction de vol.

Dès 5 heures, une cinquantaine de voyageurs se voyant refuser l’enregistrement sur un vol Lufthansa à destination de Tel Aviv via Francfort ont occupé les comptoirs de la compagnie au terminal T1. Une heure plus tard, d’autres voyageurs également refusés sur un vol Alitalia pour Tel Aviv via Rome, manifestaient au terminal 2F.

Bruxelles: Swiss s'aligne également

Trois Français se sont, par ailleurs, également vu refuser d’embarquer vendredi à Bruxelles à bord d’un avion de Swiss à destination d’Israël. Ils affirment que cette décision a été prise à la suite d’instructions des autorités israéliennes.

Arrivés vendredi matin à l’aéroport de Bruxelles, les voyageurs ont constaté qu’ils ne figuraient plus sur la liste des passagers. «La compagnie nous a fourni un document qui dit qu’elle a reçu des instructions d’un ministère israélien de ne pas nous laisser entrer sur le territoire israélien», a précisé l’un d’eux, Farid Houassa.
http://www.24heures.ch/solidarite-palestiniens-militants-empeches-embarquer-cointrin-2011-07-08


Une centaine de militants pro-palestiniens bloqués à Roissy et à Genève

Une cinquantaine de voyageurs occupaient les comptoirs de la compagnie Lufthansa dans le terminal 1 de l'aéroport parisien de Roissy, vendredi matin 8 juillet, après s'être vu refuser l'enregistrement de leur vol car leur nom figure sur une liste envoyée par Israël de "personnes indésirables".

Plus tard, d'autres voyageurs refusés sur un vol Alitalia, manifestaient au terminal 2F. Cinquante autres militants étaient bloqués à l'aéroport de Genève. Jeudi, neuf passagers avaient également été refoulés d'un vol de la compagnie hongroise Malev pour les mêmes motifs.

Plusieurs associations de soutien aux Palestiniens ont appelé sur Internet leurs sympathisants à converger vers l'aéroport international de Tel Aviv, afin de se rendre ensuite dans les territoires palestiniens, dont Israël contrôle tous les accès, à l'exception de la frontière entre la bande de Gaza et l'Egypte.

Après avoir réussi à tenir en échec une tentative de forcer symboliquement le blocus maritime de Gaza, Israël était sur les dents à l'annonce de l'arrivée de ces militants pro-palestiniens. Le pays s'employait à empêcher leur venue en dissuadant les compagnies aériennes de les embarquer.

"LISTE DE PERSONNES INDÉSIRABLES"

"Roissy sous blocus, Lufthansa collabos !" scandaient les voyageurs au terminal 1, à Roissy, où ils devaient embarquer. "Nous resterons ici tant que la compagnie refusera de nous donner un papier nous signifiant ce refus", a expliqué Mustapha Houamed, 36 ans.

"Roissy-Charles-de-Gaulle est sous occupation israélienne. Nous sommes des gens pacifiques qui n'avons aucune intention de semer le désordre à l'aéroport Ben Gourion", a déclaré Olivia Zemor, coordinatrice du mouvement Bienvenue Palestine en France.

A Genève, 50 voyageurs se réclamant du collectif français des "désobéissants" se sont vu refuser l'enregistrement de leur vol pour Tel Aviv par la compagnie Easyjet. Ils ont ensuite tenté de franchir les portiques de sécurité. Les autorités aéroportuaires ont décidé de bloquer temporairement les points d'embarquement, provoquant des retards. Xavier Renou, Français et membre du collectif, a expliqué qu'ils avaient reçu jeudi des "lettres d'Easyjet, citant le ministère de l'immigration israélien", les informant qu'ils n'étaient pas autorisés à se rendre en Israël.

Jeudi, Israël a envoyé aux compagnies aériennes "une liste de personnes indésirables" sur son territoire, a expliqué une source aéroportuaire française. Selon le site d'information israélien Ynet, la plupart des personnes figurant sur cette liste sont de nationalité française.

DÉPLOIEMENT POLICIER

Israël a remis aux "compagnies aériennes une liste de 342 personnes indésirables, les avertissant qu'elles seront aussitôt refoulées aux frais des compagnies" a indiqué la porte parole des services de l'immigration Sabin Hadad.

Suite à cet avertissement "les compagnies ont refusé dores et déjà de prendre à bord quelques 200 de ces passagers" a-t-elle précisé. Durant la nuit Israël a déjà refoulé vers les Etats Unis deux militantes américaines, venues par avion, a-t-elle ajouté.

La police israélienne était en état d'alerte en prévision de l'arrivée de ces militants, qualifiés de "hooligans" par le ministre israélien de la sécurité publique, Yitzhak Aharonovitch, qui a prévenu qu'ils seraient expulsés dès leur arrivée.

"Plusieurs centaines de policiers ont été déployés pour éviter tout désordre. Ils ont reçu pour consigne d'agir avec fermeté et retenue, en arrêtant sur le champ tout fauteur de troubles", a précisé le porte-parole de la police, Micky Rosenfeld.

"HYSTÉRIE"

Ces policiers, dont des membres de l'unité d'élite chargée d'intervenir en cas d'attentat et des garde-frontières, ont été envoyés en renfort des centaines d'agents de sécurité opérant régulièrement à l'aéroport. "L'aéroport n'est pas un champ de bataille et en conséquence, les policiers n'ont pas été équipés de matraques, de grenades lacrymogènes" ou d'autre matériel antiémeutes, a toutefois précisé Micky Rosenfeld.

Tout en relevant l'objectif dissuasif de la mobilisation policière à l'aéroport, les médias israéliens jugeaient celle-ci excessive. La radio publique s'alarmait d'une une véritable "hystérie" des autorités, alors que le quotidien à grand tirage Yediot Aharonot titrait : "Nous sommes devenus cinglés", ironisant sur le fait qu'un "pays entier est sur les dents en attendant la venue d'une militante italienne octogénaire".

Un ancien porte-parole de l'armée, le député du parti centriste Kadima, a déploré pour sa part à la télévision que le pays continue à traiter comme une menace militaire des manifestations de civils non armés, telles qu'elles se produisent dans tout le monde arabe.

Les organisateurs de Bienvenue en Palestine ont expliqué vouloir marquer l'anniversaire de la décision, le 9 juillet 2004, de la Cour internationale de justice (CIJ) déclarant illégale la barrière de séparation construite par Israël en Cisjordanie.

Des centaines de militants sont attendus de France, de Belgique, d'Allemagne, du Royaume-Uni, des Etats-Unis et d'Italie pour participer à cette opération, à l'invitation de 15 associations palestiniennes, selon les organisateurs.

http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2011/07/08/une-cinquantaine-de-militants-pro-palestiniens-bloques-a-roissy_1546268_3218.html


aéroport de Roissy-Charles de Gaulle, sur ordre du gouvernement israélien, la compagnie hongroise MALEV a refusé d’embarquer trente passagers en partance pour la mission BienvenuePalestine #8juillet, vidéo :




Communiqué du collectif 69 de soutien au peuple palestinien :

Des voyageurs empêchés de se rendre à Tel-Aviv sur ordre du gouvernement Isralien !

Certains sont membres de notre collectif.

Le collectif 69 de soutien au peuple palestinien dénonce avec la plus grande vigueur l’attitude des compagnies aériennes et des autorités françaises qui ont bloqué l’embarquement des personnes qui avaient prévues de se rendre en Cisjordanie à l’invitation d’associations palestiniennes.

Israël a remis aux compagnies aériennes une liste de 347 personnes indésirables, les avertissant qu’elles seront aussitôt refoulées, la porte parole des services de l’immigration Sabin Hadad.

Il s’agit d’entrave inacceptable à la liberté de circulation du transport aérien.

Ainsi, la Grèce bloque la flottille pour Gaza, et notamment le Dignité actuellement coincé en Crète et des compagnies aériennes refusent d’assurer leur contrat, sur instruction du gouvernement israélien !

Les eaux territoriales israéliennes se sont étendues jusqu’en Grèce et les premiers check-points sont maintenant à Roissy !

Tous les gens sensés savent bien que pas plus que la flottille ne transporte d’arme, pas plus ces personnes et ces militants ne présentent de danger pour Israël. Même en Israël, le quotidien à grand tirage Yediot Ahararonot titrait : "Nous sommes devenus cinglés".

C’est l’horreur de la colonisation, c’est l’horreur du blocus que l’on cherche à masquer, c’est le peuple palestinien que l’on cherche à isoler dans la prison à ciel ouvert de Gaza et dans les "bantoustans" de Cisjordanie !

Nous demandons une intervention préfectorale et du ministre du transport pour faire respecter les droits de circulation des personnes, pour que les bateaux français et notamment le "Dignité Al-Karaé" puisse quitter la Grèce, pour que les passagers puissent prendre l’avion pour Tel-Aviv !

Un rassemblement d’information et de soutien aura lieu samedi 9 juillet à 15 h 00
rue de la République de Lyon (du côté Bellecour)
et à Villefranche à 10h30 place des arts

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Re: Israel/Palestine

Messagede bipbip » 09 Juil 2011, 11:21

Communiqué collectif 13 (Marseille)

Blocus de Gaza et de Cisjordanie ! De Roissy à Athènes, le blocus israélien s’élargit

Depuis plusieurs jours les autorités israéliennes se lamentent sur l’invasion par une horde de terribles hooligans et de violents provocateurs. Elles promettent une répressions sévères des voyous qui viendraient agresser leur paisible, inoffensif et si démocratique état.

Les faits : des pacifistes européens, solidaires des droits du peuple palestinien ont annoncé depuis plusieurs semaines qu’ils arriveraient à Tel-Aviv le 8juillet, avec billet d’avion régulièrement payé, passeport en règle et sourire aux lèvres !

Pourquoi ce voyage

* Commémorer en Palestine le 7ème anniversaire de la condamnation du mur par la Cour Internationale de Justice http://www.un.org/apps/newsFr/story...

* Passer une semaine avec des amis palestiniens,et des associations en Cisjordanie afin de découvrir la réalité de la vie quotidienne sous occupation et l’impact du mur sur la vie de la population

Les consignes pour ce voyage : Une seule consigne, ne pas mentir lors de l’interrogatoire dans l’aéroport Ben Gourion. Tous les touristes qui se rendent seuls (sans voyage organisé) en Palestine sont soumis à des interrogatoires pour savoir qui ils vont voir. Tout le monde ment en prétendant aller prier ou aller faire du tourisme en Israel. Donc la consigne était "NE PAS MENTIR, DIRE LA VERITE " ce qui ne devrait effrayer personne dans une vrai démocratie.

Les autorités israéliennes ont communiqué une liste de 340 personnes aux compagnies aériennes AIR FRANCE, AL ITALIE, LUFTHANSA, MALEV (hongrie) EASY JET en les menaçant si elles embarquaient ces passagers (ce serait intéressant de savoir qu’elles sont les menaces exactes car toutes ces personnes avaient un billet retour donc il n’y a aucun frais pour la compagnie si elle les ramène immédiatement, il y a autre chose de plus grave). Plus de 200 personnes ont été bloqués à Roissy, Frankfort, Genève......

Nos amis (au moins 4 Marseillais) sont partis de Marignane le 7 par Al Italia pour Rome ou ils ont pris le 8 un vol en fin de matinée. Ce sont des médecins, ouvriers, artistes qui voulaient passer une semaine de solidarité en PALESTINE sans avoir encore à mentir pour accéder aux Territoires occupés par l’état israélien.

Ils ont été arrêtés en zone internationale, leurs passeports (en règle) leur ont été retirés, ils ont été violentés par la police des frontières, séparés, transportés dans des conditions indignes, et placés en centre de rétention administratif ! Ils sont actuellement 30 femmes et une vingtaine d’hommes.

Les images que nous voyons sur les media qui osent transgresser les consignes de la Hasbara (ministère de la propagande israélienne) sont celles de camarades israéliens venus attendre les délégations. Grâce à leur action pacifique, les journalistes présents ont pu alerter le monde.

Après l’extension du blocus de Gaza à l’ensemble de la Méditerannée,

c’est maintenant le blocus de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est qui s’impose dans les aéroports européens.



Communiqué de SUD Aérien :

LIBERTE DE CIRCULATION !

Le syndicat SUD Aérien élève la protestation la plus vigoureuse devant l’entrave à la liberté de circulation subie par plus de 300 militants de la solidarité avec le peuple palestinien qui allaient prendre des vols pour se rendre en Palestine.

L’ensemble des compagnies aériennes, Malev, Lufthansa, mais aussi Air France ont refoulé des dizaines de passagers, totalement en règle et avec un passeport valide.

Le gouvernement israélien a communiqué aux compagnies aériennes une liste de plusieurs centaines de personnes « indésirables » sur le territoire israélien qui est un passage obligé pour se rendre en Palestine.

C’est une atteinte intolérable aux libertés fondamentales et nous protestons également donc contre la scandaleuse complicité des directions de compagnies aériennes qui se comportent en l’occurrence comme auxiliaire de police des autorités israéliennes.

Bureau national SUD Aérien




Déclaration de Leila Shahid, Déléguée générale de la Palestine auprès de l’Union européenne :

"L’Europe est-elle assiégée comme la Palestine"

Des citoyennes et des citoyens européens ont répondu à l’appel de la société civile palestinienne, représentées par ses ONG, syndicats et associations, qui les ont invités, aujourd’hui 8 juillet, à se rendre en Palestine pour commémorer l’avis historique de la Cour Internationale de Justice de La Haye du 9 juillet 2004 condamnant le mur. Cet avis, de la plus haute instance onusienne, n’a pas empêché, depuis 7 ans, les autorités israéliennes de poursuivre la construction de ce mur en territoire occupé, violant ainsi le droit international. Ces citoyennes et citoyens venaient manifester leur solidarité avec les victimes d’une des occupations militaires les plus longues de l’histoire contemporaine. Cette action, solidaire, pacifique et non violente, devait leur permettre de rejoindre les citoyennes et les citoyens palestiniens dans le territoire occupé, comme d’autres européens ont tenté de le faire avec la flottille à destination de Gaza.

Les autorités officielles de différents Etats membres de l’UE, ainsi que des compagnies aériennes européennes, ont répondu aux injonctions du gouvernement israélien en acceptant d’interdire aux passagers européens, inscrits sur des listes de persona non grata établis par Israël, d’embarquer à bord des vols à destination de Tel-Aviv à partir de différentes villes européennes. D’autres, qui ont réussi à arriver à Tel-Aviv, ont été refoulés à l’aéroport Ben Gourion. Nul ne connait sur quelles bases de telles listes ont été dressées et de quel crime on accuse ces citoyens, ne serait-ce le crime de solidarité internationale. Il est évident que ces citoyens européens auraient préféré se rendre à l’aéroport de Gaza directement, sans passer par Tel-Aviv, si l’armée israélienne n’avait pas complètement détruit le terminal et les pistes de l’aéroport il y a dix ans, forçant ainsi toute personne souhaitant se rendre en Palestine à passer par l’aéroport de Tel-Aviv.

Il est scandaleux qu’un Etat du Sud de la Méditerranée, qui se prétend un partenaire privilégié de l’UE, se permette de violer ainsi les droits des citoyens européens de plusieurs Etats membres : droit à la circulation, droit à l’expression politique pacifique de leurs opinions, droit à la solidarité et la défense du droit international. Et ceci avec la complicité de certains Etats membres de l’UE !




Edit :

Les forces de l’ordre évacuent violemment les participants de bienvenue en Palestine

Scandale de la Mission en Palestine, suite :


La police est intervenue brutalement et massivement vendredi soir à l’aéroport de Roissy-CDG contre les participants de la mission BienvenuePalestine, L’AFP à déclaré une évacuation "sans incident notable par les forces de l’ordre" alors que 3 personnes ont subit des malaises suite à des gaz lacrymogène dans l’après-midi. Un homme projeté au sol par les forces de l’ordre est tombé sur un chariot le blessant à la nuque il a été pris en charge par les sapeurs pompiers puis hospitalisé.

Dans la soirée lors de l’évacuation du terminal 2F, les journaliste (dont France2) étaient empêché de faire leur travail par les forces de l’ordre. Tout les participants étaient installés dans le terminal de l’aéroport, continuant de réclamer des explication et le remboursement des billets aux compagnies aériennes qui ont illégalement interdit d’embarquer les passagers en route pour la Palestine.

Une centaine de participants qui ont pu embarquer hier sont arrivées dans l’après midi à Tel-Aviv. Environ 80 personnes sont actuellement emprisonnés en Israël. Le consul de France est dans le centre de rétention. Nous venons d’apprendre que des nombreuses violences ont été infligés aux passagers interpellés. Le gouvernement israélien continue de prétendre avoir arrêté des terroristes. La diplomatie Française doit réagir.

Un grand rassemblement est annoncé à partir de 14h devant l’hôtel de ville de Paris pour réclamer des explications aux autorités françaises. Rendez vous nombreux, Presse et soutiens

Vidéo en ligne : Expulsion 21h : http://dai.ly/q5r0id

Blessé par les forces de l’ordre 18h : http://dai.ly/qygfKU

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Re: Israel/Palestine

Messagede bipbip » 11 Juil 2011, 00:26

Déclaration de Leila Shahid, Déléguée générale de la Palestine auprès de l’UE :

"L’Europe est-elle assiégée comme la Palestine ?"

Les autorités officielles de différents Etats membres de l’UE, ainsi que des compagnies aériennes européennes, ont répondu aux injonctions du gouvernement israélien en acceptant d’interdire aux passagers européens, inscrits sur des listes de persona non grata établis par Israël, d’embarquer à bord des vols à destination de Tel-Aviv à partir de différentes villes européennes.
Des citoyennes et des citoyens européens ont répondu à l’appel de la société civile palestinienne, représentées par ses ONG, syndicats et associations, qui les ont invités, aujourd’hui 8 juillet, à se rendre en Palestine pour commémorer l’avis historique de la Cour Internationale de Justice de La Haye du 9 juillet 2004 condamnant le mur. Cet avis, de la plus haute instance onusienne, n’a pas empêché, depuis 7 ans, les autorités israéliennes de poursuivre la construction de ce mur en territoire occupé, violant ainsi le droit international. Ces citoyennes et citoyens venaient manifester leur solidarité avec les victimes d’une des occupations militaires les plus longues de l’histoire contemporaine. Cette action, solidaire, pacifique et non violente, devait leur permettre de rejoindre les citoyennes et les citoyens palestiniens dans le territoire occupé, comme d’autres Européens ont tenté de le faire avec la flottille à destination de Gaza.

Les autorités officielles de différents Etats membres de l’UE, ainsi que des compagnies aériennes européennes, ont répondu aux injonctions du gouvernement israélien en acceptant d’interdire aux passagers européens, inscrits sur des listes de persona non grata établis par Israël, d’embarquer à bord des vols à destination de Tel-Aviv à partir de différentes villes européennes. D’autres, qui ont réussi à arriver à Tel-Aviv, ont été refoulés à l’aéroport Ben Gourion. Nul ne connait sur quelles bases de telles listes ont été dressées et de quel crime on accuse ces citoyens, ne serait-ce le crime de solidarité internationale. Il est évident que ces citoyens européens auraient préféré se rendre à l’aéroport de Gaza directement, sans passer par Tel-Aviv, si l’armée israélienne n’avait pas complètement détruit le terminal et les pistes de l’aéroport il y a dix ans, forçant ainsi toute personne souhaitant se rendre en Palestine à passer par l’aéroport de Tel-Aviv.

Il est scandaleux qu’un Etat du Sud de la Méditerranée, qui se prétend un partenaire privilégié de l’UE, se permette de violer ainsi les droits des citoyens européens de plusieurs Etats membres : droit à la circulation, droit à l’expression politique pacifique de leurs opinions, droit à la solidarité et la défense du droit international. Et ceci avec la complicité de certains Etats membres de l’UE !



Communiqué EJJP :

Le réseau des juifs européens pour une paix juste condamne les actes d’israël et de ses collaborateurs contre les militants pour la paix.

Les Juifs Européens pour une Paix Juste félicitent les militants humanitaires de la flottille Free Gaza pour avoir supporté courageusement les actes de sabotage, les arraisonnements de leurs bateaux et les calomnies. Leurs efforts pour tendre une planche de salut au peuple captif de Gaza ont parfois échoué. Pour autant, les militants ont réussi à démasquer Israël dans sa poursuite du blocus illégal du peuple de Gaza, déchu de ses droits humains, tandis que de trop nombreux gouvernements se précipitent dans une collusion avec les exactions d’Israël et, ce faisant s’allient à sa politique.

EJJP félicite aussi tous ces militants qui sont arrivés en avion à l’aéroport Ben Gourion dans le but de se rendre dans les territoires palestiniens occupés. Toute la force de la police israélienne, du gouvernement et des media s’est mobilisée contre des gens dont le seul délit était de déclarer honnêtement l’objectif de leur mission.
Nous notons aussi la lâche complicité des compagnies aériennes qui ont empêché d’autres militants d’embarquer à destination de Tel Aviv.

En déniant aux Palestiniens le droit de recevoir ouvertement des invités dans leurs maisons et en diabolisant ces invités, Israël se révèle intraitable et raciste vis-à-vis de ceux sur lesquels il exerce sa domination. Le fait de criminaliser des touristes de la sorte démontre à quel point Israël est loin de toute conception de comportement démocratique. Cela montre aussi comment l’occupation a miné tout sens moral qu’Israël a pu un jour revendiquer.

EJJP
10 juillet 2011
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Re: Israel/Palestine

Messagede bipbip » 22 Juil 2011, 01:53

sur le blog du Cercle libertaire Jean-Barrué (33)

Voici la petite vidéo que je viens de finir du rassemblement devant l’Hotel de Ville à Bordeaux, où nous étions avec Sakina, Philippe, Farida et William, entre autres, pour dénoncer le blocage des flotilles aérienne comme maritime.
http://cerclelibertairejb33.free.fr/?p=1711

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Re: Israel/Palestine

Messagede bipbip » 24 Juil 2011, 15:04

Communiqué de l'UJFP :

La complicité avec un Etat voyou est inacceptable.
Israël doit être sanctionné.


La colonisation de la Palestine, l’occupation, le blocus de Gaza, le Mur, les confiscations de terres, les destructions de maisons, l’emprisonnement de milliers de Palestinien-ne-s, les discriminations, le racisme… sont des violations permanentes des droits humains et du droit international. Le gouvernement français, la "communauté internationale", l’Union Européenne, le gouvernement grec, le gouvernement des Etats-Unis et le secrétaire général des Nations Unies sont COMPLICES et c’est cette complicité qui permet au gouvernement israélien de refuser ouvertement toute paix juste, tout retrait des territoires occupés et toute égalité des droits.


NON A L’IMPUNITE D’ISRAEL

L’impunité de ce gouvernement est un scandale absolu. Les événements qui viennent de se dérouler montrent comment il a pu externaliser la répression.

. Le gouvernement israélien a dicté sa loi à l’Union Européenne et au gouvernement grec. Ce gouvernement, qui plonge son peuple dans la misère en appliquant les mesures prônées par le FMI, a empêché la flottille internationale, issue d’un grand mouvement unitaire de solidarité et venue briser le blocus de Gaza, de quitter la Grèce alors que le Mossad avait impunément commis des sabotages contre les bateaux.

. Le 8 juillet, des centaines de militant-e-s avaient prévu de se rendre en Palestine par avion dans le cadre de l’opération "Bienvenue en Palestine". Le gouvernement israélien a dressé des listes d’indésirables. Les gouvernements et les compagnies aériennes ont bloqué plusieurs centaines de personnes dans divers aéroports d’Europe. Et les autres ont été emprisonné-e-s et expulsé-e-s sans pouvoir entrer en Palestine, toujours avec la complicité de fait des gouvernements européens.

. Enfin, le yacht de plaisance "Dignité Al-Karama", seul bateau de la flottille à avoir pu quitter la Grèce, a été arraisonné dans les eaux internationales par l’armée israélienne. Ses seize passager-e-s ont été kidnappé-e-s et expulsé-e-s.


STOP A LA COMPLICITE AVEC ISRAEL

C’est en toute connaissance et non par manque d’information que les complices du gouvernement israélien protègent en permanence l’occupant. Cet Etat surarmé dépensant l’essentiel de son budget dans les armes et les technologies de pointe, morceau d’Europe à l’intérieur du Proche-Orient, correspond à leurs souhaits. Le gouvernement Nétanyahou vient de faire voter (sans protestation venue d’Europe) à la Knesset une loi punissant d’une amende de 10000 euros quiconque préconise le boycott des produits des territoires occupés. Et il multiplie des campagnes de propagande niant même la réalité de l’occupation et du blocus.

Ça suffit ! La fuite en avant d’Israël dans la répression et la colonisation est à la fois criminelle contre les Palestiniens et suicidaire. Elle attise la haine des Juifs qu’Israël prétend représenter. Elle met en péril une solution fondée sur l’égalité des droits.

L’Etat de Palestine doit être reconnu, la France doit soutenir son entrée à l’ONU en septembre.

En 2005, 172 associations palestiniennes ont lancé la campagne internationale BDS (boycott, désinvestissement, sanctions) contre Israël. Devant la lâcheté et les complicités qui viennent de s’étaler, la légitimité de cette campagne, qui a déjà remporté de grands succès, est plus évidente que jamais. Il faut développer et renforcer cette campagne que les dirigeants israéliens redoutent.

Nous ne céderons pas et nous demanderons des comptes à tous les complices.

Union Juive Française pour la Paix
Le 23 juillet 2011
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Re: Israel/Palestine

Messagede Pïérô » 16 Aoû 2011, 10:39

A Jénine le Théâtre de la liberté a été pris d'assaut par l'armée israélienne fin juillet, et des membres ont été arrêtés. Voir infos : http://www.rue89.com/2011/07/03/a-jenin ... nce-211785

Communiqué et appel de soutien de l'UJFP (Union Juive Française pour la Paix) :

Trois membres du Freedom Theater de Jenine arrêtés en un mois !

Appel de soutien à Bilal Saadi, Adnan Naghnaghiye et Rummy Awni Hwayel


L’Union Juive Française pour la Paix (UJFP) tient à relayer l'appel à l'aide du Théatre de la Liberté du camp de Jénine à propos des arrestations ces quinze derniers jours de trois de ses membres responsables.
Bilal Saadi, président et Adnan Naghnaghiye, directeur ont été brutalement arrêtés à Jénine le 27 juillet à 3h30 du matin au cours de l’attaque du théâtre par une cinquantaine de soldats de l’armée
israélienne.
Rummy Awni Hwayel, un acteur âgé de 20 ans, a été arrêté le 6 août par l’armée israélienne à un check point. Menotté et les yeux bandés, il a été embarqué sous les yeux de ses amis dans une jeep de l’armée.
Depuis, ces trois personnes sont maintenues incarcérées, sans chef d’accusation, en " détention administrative ", et ont subi de durs interrogatoires sans être autorisées à rencontrer un avocat.
Bilal Saadi et Rummy Awni Hwayel ont pu rencontrer leur avocate, SmadarBen-Nathan, un court moment le 10 août. Adnan Naghnaghiye est encore privé de ce droit.
La Cour Européenne des Droits de l'Homme a rappelé à de multiples reprises que l'absence d'avocat lors de la garde à vue viole le droit de tout accusé à être défendu par un avocat.
Si des faits précis sont reprochés à Bilal Saadi, Adnan Naghnaghiye et Rummy Awni Hwayel, ils doivent être informés de la nature et de la cause de l’accusation portée contre eux, avoir accès à un avocat et disposer des moyens et du temps nécessaires à leur défense.
Sinon, ils doivent être relâchés sans délai.
Ces actions ont de graves conséquences sur le Freedom Theatre, déjà secoué par l'assassinat toujours non élucidé de son créateur Julinao Mer-Khamis – les derniers évènements ne sont-ils pas la preuve que ce que les autorités israéliennes recherchent, c'est la destruction de l'oeuvre juive-arabe originale et novatrice que représente ce théâtre, au coeur du camp de réfugiés de Jénine.
L'UJFP s'associe à la demande d'aide et de soutien du Théatre de la liberté. Nous invitons tous ceux qui souhaitent que puisse intervenir une paix juste et durable en Palestine à agir pour que soit mis un terme aux harcèlements inadmissibles de l’armée israélienne.

Bureau national de l'UJFP, 13 août 2011

Appels et fax à l'ambassade d'Israël à Paris
– Téléphone :01 40 76 55 00 Fax:01 40 76 55 55
Mails, fax et appels au Ministère de la Justice en Israël
– Téléphone:02-6466527 Fax: 02-6285438 E-mail: sar@justice.gov.il
(transmettez nous le double de vos interventions)
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Re: Israel/Palestine

Messagede DjurDjura » 16 Déc 2011, 18:46

Comment la colonisation efface la Palestine
jeudi 15 décembre 2011 par Pierre Stambul
La colonisation de la Palestine n’a pas commencé en 1967. Elle a débuté à la fin du XIXe siècle quand l’idéologie sioniste a inventé le mythe de l’exil et du retour. Bien que majoritairement non-croyants, les premiers sionistes ont utilisé la Bible comme un livre de conquête.

Une dépossession fondée sur le négationnisme

Vers 1900, la « gauche » européenne est massivement colonialiste, avec l’idée que le colonialisme apporte le « progrès » à des sociétés inférieures. Quand les sionistes choisissent la Palestine pour construire le futur Etat juif, ils inventent une histoire falsifiée : les Juifs auraient vécu autrefois dans un grand royaume unifié. Ils auraient été chassés de leur pays par les Romains et auraient vécu 2000 ans en exil. Les sionistes leur promettent le retour dans leur patrie. Le pays où ils arrivent est décrit (la phrase est de Zangwill) comme une « terre sans peuple pour un peuple sans terre ». L’aventure coloniale commence par une reconstruction de l’histoire et de la mémoire.
Le processus d’implantation et d’acquisition de la terre est classique dans les processus coloniaux : on trouve des féodaux locaux complaisants qui vendent la terre. On crée des protections contre les indigènes. Petit à petit, on confisque la terre et on repousse les autochtones un peu plus loin.
Le KKL (Keren Kayemeth LeIsrael = Fonds National Juif) est créé en 1901. Jusqu’à la fondation de l’Etat d’Israël, il est chargé d’acquérir par tous les moyens des terres pour les nouveaux colons. Il aura acquis 12% de la superficie de la Palestine en 1948.
Pourtant la Palestine était habitée. C’était une des provinces les plus développées de l’empire Ottoman. Dès 1920 apparaissent dans le pays des syndicats et des partis politiques avec une vie intellectuelle ancienne et vivace.
En 1919, les futurs dirigeants israéliens Ben Gourion et Ben Zvi écrivent un livre. Selon eux, ces « fellahs » qui vivent en Palestine sont sûrement les descendants des Hébreux (là ils n’avaient pas tort) et ils accepteront le projet sioniste (là ils se trompaient lourdement). En fait les Palestiniens n’avaient rien contre l’immigration juive. Ils se révoltent (1929, 1936) contre la création progressive d’un Etat qui accapare la terre, colonise et expulse les autochtones. Dès cette époque, les colons inventent des thèses négationnistes vis-à-vis des Palestiniens. Ce ne serait pas un vrai peuple, mais une population composite amenée là par les Ottomans. Ils seraient très peu nombreux. Les Juifs auraient toujours vécu là et seraient majoritaires à Jérusalem depuis des décennies. Ces sornettes sont toujours enseignées dans les livres d’histoire en Israël. Ce négationnisme de l’existence, de la dignité et des droits des Palestiniens légitime la théorie du « transfert » (l’expulsion des Palestiniens au-delà du Jourdain) qui apparaît vers 1930. En ce sens, le sionisme est un colonialisme très particulier : il ne vise pas à exploiter le peuple autochtone mais à nier sa légitimité et à l’expulser.

La Naqba : une institutionnalisation de l’effacement

Le partage de la Palestine décrété par l’ONU en 1947 était inacceptable à tout point de vue. Au nom de quoi cette institution s’arrogeait-elle le droit de priver les Palestiniens de la moitié de leur pays ? Dans ce qui était censé devenir l’Etat palestinien, il n’y avait que 10000 Juifs, alors que dans le futur Etat juif qui était plus grand et plus riche, 45% de la population était palestinienne et donc vouée à l’expulsion. Et c’est ce qui s’est pas passé. Le 15 mai 1948, quand Israël est reconnu par l’ONU et que la guerre débute officiellement, 375000 Palestiniens ont déjà été victimes de la purification ethnique et ont déjà été chassés. À la fin de la guerre (la Naqba = la catastrophe), 800000 Palestiniens sont dans les camps de réfugiés. Les premières mesures du gouvernement israélien consistent à violer délibérément la résolution 194 de l’ONU qui stipule le retour des réfugiés dans leurs foyers. Pire, le gouvernement israélien détruit délibérément plusieurs centaines de villages palestiniens. Il s’agit de détruire la mémoire et la trace de ce peuple. Parmi les organisations anticolonialistes israéliennes, il y a Zochrot qui a pour but de faire revivre la mémoire des villages palestiniens détruits. Parfois les militants de Zochrot organisent des confrontations (souvent houleuses) entre les expulsés (ou leurs descendants) et les occupants actuels de leurs maisons ou du territoire de leur village. Le fondateur de Zochrot, Eitan Bronstein, un Israélien d’origine argentine a réalisé un jour par Internet que son kibboutz était installé sur les ruines d’un ancien village palestinien dont les habitants vivaient en territoire occupé à quelques kilomètres de là. Il est entré en contact avec eux et a créé Zochrot.
En fait, tout Israël est bâti sur des ruines effacées.
Il y avait cinq villages palestiniens qui ont été détruits pour construire Tel-Aviv.
La route qui monte à Jérusalem est parsemée de villages palestiniens détruits sur lesquels les Israéliens ont planté des arbres pour les faire disparaître. Le village emblématique de la guerre de 1948, c’est Deir Yassine où les milices terroristes de l’Irgoun et du groupe Stern ont massacré 200 Palestinien-ne-s avant que l’armée « régulière » (La Haganah) n’occupe le village. Deir Yassine a disparu. Sur son territoire, on a bâti un « nouveau quartier » de Jérusalem-Ouest qui s’appelle Givat Shaul. Le tunnel routier qui passe sous ce quartier s’appelle tunnel Menachem Begin, du nom de l’assassin. Sur le territoire de Deir Yassine, on a construit Yad Vashem, le musée de la Shoah. La colonisation, c’est aussi remplacer une mémoire par une autre.
Dès la fin de la guerre, via le KKL, les Israéliens se sont emparés de 92% de la terre. Ces terres ont été distribuées aux nouveaux immigrants avec des discriminations flagrantes, les Ashkénazes (juifs européens) étant envoyés vers les régions riches et les Séfarades ou Misrahis (juifs arabes) dans les régions frontalières ou le désert.
La minorité palestinienne qui a échappé à l’expulsion a été confinée dans quelques villes ou villages (avec une grosse concentration en Galilée dans la région du « Triangle »).
Tout est fait pour les pousser à partir : dans les villes, ils ne peuvent pas construire, même en cas d’accroissement démographique. Dans les campagnes, on leur vole la terre. En 1956, les villageois palestiniens de Kafr Kassem ont été massacrés par la police des frontières pour « ne pas avoir respecté le couvre-feu » alors qu’ils rentraient des champs. En février 1976, le gouvernement israélien décida de confisquer des terres agricoles en Galilée. La révolte palestinienne fut durement réprimée, elle est célébrée depuis avec la « journée de la terre ». Dans le désert du Néguev, 100000 Bédouins furent expulsés dès 1949 et les autres parqués dans quelques réserves au nord du désert.

Le virage de 1967

La guerre des six jours n’est pas la réaction désespérée d’un pays encerclé. Les plans d’agression contre les pays voisins étaient prêts depuis longtemps. À cette époque, Israël s’attend à une immigration accrue, notamment en provenance des pays de l’Est et le pays manque de place. C’est le ministre le plus « à gauche » et le plus anticlérical du gouvernement de Levi Eshkol, Yigal Allon qui va programmer la colonisation. L’objectif principal, c’est Jérusalem et la Cisjordanie. Les frontières de Jérusalem-Est sont considérablement agrandies, allant de Ramallah à Bethléem et dès 1967, la ville est déclarée « réunifiée » puis annexée en 1980. En plus de 40 ans, environ 250000 Israélien-ne-s se sont installé-e-s dans les « nouveaux quartiers » de Jérusalem qui sont en fait des colonies. Les Palestinien-ne-s restent majoritaires dans leur ville, mais de justesse et leurs quartiers (la vieille ville, Silwan, Sheikh Jarrah) sont un à un attaqués avec expropriations et destructions de maisons. De grandes infrastructures (larges avenues, tramway) transforment les colonies autour de Jérusalem en quartiers de banlieue.
Pour la Cisjordanie, les travaillistes au pouvoir ont rencontré un gros problème. Il leur manquait le personnel politique pour coloniser. Les religieux (juifs orthodoxes) qui formaient moins de 10% de la population en 1967 étaient jusque-là peu intéressés par la politique ou le sionisme. Il existait un petit courant religieux qui avait fait la synthèse entre judaïsme orthodoxe et sionisme, c’était celui des disciples du rabbin Kook (mort en 1935). Les travaillistes vont offrir des sommes folles aux religieux pour qu’ils aillent s’installer en Cisjordanie. La conquête du mur des Lamentations va provoquer partout dans le monde une forme de messianisme perverti. Les colons religieux vont affluer par milliers du monde entier dans cette « terre que Dieu leur a donnée ». Ils vont donner des noms bibliques (Efrat, Eli, Kiryat Arba, Shavei Shomron …) à leurs colonies. Ils vont expulser les Palestiniens d’une partie de la vieille ville de Jérusalem et du centre d’Hébron. Aux Etats-Unis existe un mouvement très puissant, celui des chrétiens sionistes qui sont plusieurs millions. Ce sont des millénaristes et des antisémites. Pour eux, Dieu a chargé les Juifs d’expulser Armageddon (le mal, les Arabes) de la terre sainte. Après cette expulsion, les Juifs devront se convertir, sinon ils disparaîtront. Les chrétiens sionistes ont donné une aide économique décisive à la colonisation. Et leur poids politique explique en partie le fait que tous les présidents américains soutiennent la colonisation.
C’est donc la « gauche sioniste » qui a fait émerger avec l’aide d’antisémites américains le courant national-religieux. Ce courant représente aujourd’hui 25% de la société israélienne. Il est majoritaire à Jérusalem et totalement hégémonique dans les colonies. Il a secrété en son sein des fascistes particulièrement violents, certains de revivre l’épisode biblique (totalement légendaire) de la conquête sanglante de Canaan par Josué.
Là où les fous de Dieu sont en nombre insuffisant pour peupler les colonies, le gouvernement israélien a offert des maisons à prix cassés, beaucoup moins chères que dans les grandes villes israéliennes. Certaines colonies (Ariel, Maale Adumim …) sont devenues des villes de banlieue bon marché, bien reliées à Jérusalem et Tel-Aviv.
En 2002, des rabbins intégristes ont déniché des Indiens Aymaras qui vivaient de façon sectaire près du lac Titicaca. Ils les ont convertis au judaïsme et les ont fait venir dans la colonie de Gush Etzion. Ils parlent Aymara, quelques mots d’espagnol et d’hébreu religieux et ce sont des colons. Tout est bon pour effacer la Palestine.
Enfin dès 1967, la vallée du Jourdain, proclamée « stratégique militairement » est virtuellement annexée. Une partie de sa population est expulsée. La route (israélienne) qui longe le Jourdain s’appelle route Rehavam Zeevi, du nom d’un ministre israélien d’extrême droite exécuté par le FPLP.

Les méthodes utilisées

Il y a eu plusieurs colonisations. Celle du Sinaï avait essentiellement pour but l’exploitation des richesses, en particulier le pétrole.
L’évacuation des colons au moment de la paix séparée avec l’Egypte (1979) a été réalisée aisément, d’autant que les Israéliens ont obtenu de continuer de recevoir le pétrole.
La colonisation à Gaza avait pour but essentiel de détruire la région. 7000 colons occupaient 40% de la superficie face à des Palestiniens 200 fois plus nombreux maintenus dans la misère et contraints pour certains à travailler dans les colonies. Les colons de Gaza étaient des fanatiques pillant l’eau de la région et pratiquant une agriculture « high tech » au milieu d’une région misérable. L’évacuation de ces colons fut un trait de génie de Sharon qui a considérablement accentué ainsi la fragmentation de la Palestine. Les colons de Gaza ont été relogés dans les colonies de Cisjordanie.
Sur le Golan, tous les villages syriens ont été rasés, à l’exception des villages druzes au pied du Mont Hermon. Les Israéliens espéraient faire des Druzes des collabos, mais ça n’a pas marché. Le Golan contient la seule piste de ski de la région et le plus grand champ d’éoliennes. Il produit le meilleur vin d’Israël. Mais surtout il contient 35% des ressources d’eau alors que l’agriculture israélienne a déjà fait baisser le niveau du lac de Tibériade d’un mètre et celui de la Mer Morte de plus de 20 mètres. Les colons du Golan sont des laïques qui votaient pour le parti travailliste. Quand on traverse le Golan, c’est une suite de villages syriens détruits et de carcasses de mosquées. Qazrin, la capitale des colons est pleine de ranchs et de supermarchés. À la sortie de Qazrin, il y a une synagogue antique. C’est cela la purification ethnique : faire disparaître les traces de « l’autre » et pouvoir dire : « vous voyez, nous sommes revenus chez nous ».
Dans le Néguev, le désert a été couvert de villes nouvelles et d’exploitations agricoles. La population des Bédouins qui avaient échappé à l’expulsion a fortement augmenté. La terre appartenant au KKL, les Bédouins du Néguev ont été concentrés dans 7 villages reconnus, plusieurs dizaines de milliers d’entre eux vivant dans des villages non reconnus. Dans ce dernier cas, cela signifie pas d’eau, pas d’électricité, pas de route, pas d’école.
Et surtout des destructions incessantes : le village d’Al Araqib a déjà été détruit 36 fois. Un gigantesque projet de colonisation mené par le KKL et le gouvernement prévoit l’installation prochaine de 500000 colons dans le Néguev. Pour cela, il faut définitivement expulser les Bédouins ou les parquer dans des réserves.

La Cisjordanie : une annexion de fait

En Cisjordanie, dès la fin des années 60, des ministres israéliens ont survolé en hélicoptère la région, décrétant que telle ou telle région était « inhabitée ». Ils ont confisqué une énorme partie du pays. La frontière internationalement reconnue (la « ligne verte ») a disparu des cartes israéliennes. Un ministre de l’éducation qui avait voulu la mettre dans les livres d’histoire a été contraint à la démission. Il faut une carte française pour voir que l’autoroute Tel-Aviv-Jérusalem traverse les territoires occupés sur plusieurs kilomètres ou que la grande usine de cosmétiques Ahava au bord de la Mer Morte est aussi en territoire occupé. Toutes les grandes routes israéliennes traversent la Cisjordanie.
Sur les zones déclarées colonisables
(sans compter Jérusalem), la croissance démographique est énorme : 80000 colons au moment des accords d’Oslo, 140000 au moment de l’assassinat de Rabin et près de 300000 aujourd’hui. Depuis 1967, tous les Premiers ministres sans exception, ont contribué à la colonisation.
Des routes de contournement interdites aux Palestiniens permettent aux colons de voyager sans encombre alors les Palestiniens connaissent les check-points et les agressions permanentes. Les colonies exploitent l’essentiel de l’eau de la région. Les puits des Palestiniens sont bouchés ou interdits d’accès. Les ordures des colonies (et même d’Israël) sont déchargées dans des décharges à ciel ouvert en Cisjordanie.
Certaines colonies sont dites « illégales » (comme si les autres étaient légales). [/b ]En quoi cela consiste ? Des colons installent des bungalows et immédiatement, l’armée arrive. Pas pour les expulser mais pour les protéger.
Les colons religieux fanatiques occupent le centre d’Hébron, protégés par 2000 soldats. Le souk de la ville est ruiné.
[b]Entre Jérusalem et Bethléem, il y avait une belle forêt qui a brûlé le premier jour des négociations Barak-Arafat
. C’est aujourd’hui la colonie de Har Homa qui arrive jusqu’au centre de Bethléem. Il y a déjà 22000 habitants et une extension de la colonie est en cours de construction. Les produits des colonies sont exportés sans taxe en Europe. Il est impossible de distinguer un produit venant des colonies d’un produit venant de l’Israël d’avant 1967. Les colonies bénéficient du statut privilégié que l’Union Européenne a accordé aux produits israéliens. Les dattes de la vallée du Jourdain sont devenues un produit d’exportation israélien (à boycotter absolument).
Certaines colonies sont devenues des entreprises industrielles. La colonie de Modi’in Illit (sur l’autre route Tel-Aviv-Jérusalem) abrite une firme informatique employant 2300 personnes. Elle est largement subventionnée et bénéficie d’une main d’œuvre qualifiée et bon marché : les femmes ultra orthodoxes de la colonie.
La Cisjordanie est fragmentée en trois zones A,B,C. La zone C est littéralement annexée de fait.
Le mur de l’apartheid que les Israéliens appellent le mur de séparation coupe les habitants de Cisjordanie d’une énorme partie de leur territoire. Toutes les grandes villes palestiniennes (sauf Jénine) sont encerclées par les colonies et le mur.
Une nouvelle phase de la colonisation est à l’œuvre : c’est la colonisation spatiale qui fait que, même si les Palestiniens de Cisjordanie sont beaucoup plus nombreux que les colons, ce sont les colonies qui encerclent les villes. En fait, toute une partie du territoire des colonies n’est pas encore urbanisée. Alors, on y installe une usine, une décharge, une station-service et le tour est joué, la colonie a triplé de superficie.
Quand une colonie se développe démographiquement, on expulse ses voisins. Ainsi au pied de Maale Adumim qui domine le désert de Judée et pille toute l’eau de la région, on expulse les Bédouins pour permettre l’agrandissement.
Presque tous les lieux touristiques des territoires occupés sont devenus « parc national israélien » (le tombeau de Rachel, Hérodion, la moitié du caveau des Patriarches). À Bethléem, on peut faire un tour de 360°, partout il y a le mur et les colonies. Et au pied d’Hérodion il y a la colonie où ont été relogés les colons de Gaza et celle où vit Avigdor Lieberman.
La colonisation a effacé la Palestine dont il ne reste plus que quelques cantons morcelés et encerclés. .

Quand on interroge les partisans sincères de deux Etats sur la base des frontières d’avant 67 en leur demandant ce qu’on fera des colons, ils répondent que, soit ils partiront, soit ils accepteront de devenir citoyen palestinien.
Mais on le met où l’Etat palestinien ? L’annexion de fait, l’avancée inexorable de la colonisation font qu’on est probablement déjà rentré dans une autre phase : celle de la lutte pour l’égalité des droits dans un espace unique.

Pierre Stambul


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