Israel/Palestine

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Messagede bipbip » 28 Juin 2018, 18:14

Palestine. Le « cher Bibi » emprisonne Salah Hamouri pour trois mois de plus

Benyamin Netanyahou et son gouvernement d’extrême droite s’acharnent contre l’avocat franco-palestinien, en détention administrative depuis déjà dix mois. Son épouse, Elsa Hamouri, n’a toujours pas été reçue par Emmanuel Macron.

La nouvelle est tombée. Sèche comme le claquement d’une porte de prison : la détention administrative de l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri, qui devait se terminer ce 30 juin, a été renouvelée pour trois mois sur ordre du ministre de la Défense israélien, Avigdor Lieberman.

Salah Hamouri a été arrêté le 23 août dernier au prétexte qu’une enquête était en cours sur son appartenance supposée à une « organisation ennemie ». Le jeune Franco-Palestinien de 32 ans était supposé être libéré cinq jours plus tard, après avoir subi en tout et pour tout un interrogatoire d’une vingtaine de minutes à son arrivée au centre de police. Mis à l’isolement, il apprend par la suite que, pour les besoins de l’enquête, il est maintenu en détention. Le 29 août, il est présenté devant un juge de la Cour de Jérusalem, qui décide tout d’abord de le placer en résidence surveillée pour vingt jours, sans qu’aucune des charges ne soit révélée, contenues dans un « dossier secret ». Le magistrat lui interdisait également l’entrée à Jérusalem ainsi que toute sortie du pays pendant trois mois. Et puis, l’ordre émanant du ministre de la Défense arrivait : placer Salah Hamouri en détention administrative. Soit six mois renouvelables au bon gré du ministère.

Et le sinistre ministre ne s’en est pas privé ! Au mois de février, il annonçait que, cette fois, il décidait l’emprisonnement de Salah Hamouri pour quatre mois. Hier, le couperet tombait à nouveau : trois mois.

... https://www.humanite.fr/palestine-le-ch ... lus-657487
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Messagede bipbip » 01 Juil 2018, 17:05

Palestine : Deux Palestiniens tués hier vendredi à Gaza

Deux Palestiniens, dont un enfant de 11 ans, ont été tués vendredi par des tirs de soldats israéliens lors de manifestations près de la frontière de la bande de Gaza. Yasser Abou al-Naja, 11 ans, a été tué d’une balle dans la tête près de la ville de Khan Younès. Le deuxième Palestinien, Mohammed al-Hamayda, 24 ans, a été tué d’une balle dans le ventre, à l’est de Rafah, également dans le sud de la bande côtière sous blocus israélien. Depuis le 30 mars, l’enclave palestinienne est le théâtre d’une mobilisation contre le blocus israélien et pour le droit au retour des Palestiniens sur les terres dont ils ont été chassés ou qu’ils ont fuies à la création d’Israël, en 1948. Au moins 137 Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens depuis le début des manifestations.

https://secoursrouge.org/Palestine-Deux ... edi-a-Gaza
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Re: Israel/Palestine

Messagede bipbip » 16 Juil 2018, 14:48

Palestine. Benyamin Netanyahou prépare un nouvel été meurtrier

Dans la nuit de samedi à dimanche, les bombardements israéliens ont tué 2 adolescents et fait au moins 25 blessés dans la bande de Gaza. Un lourd climat de tension règne aussi en Cisjordanie, entre ratissages et affrontements.

... https://www.humanite.fr/palestine-benya ... ier-658068
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Messagede bipbip » 29 Juil 2018, 20:54

« Israël se déclare effectivement comme un état d’apartheid »
La société civile palestinienne réagit à la loi « Israël comme Etat-nation juif » « qui définit sans ambiguïté Israël comme un état appartenant exclusivement au peuple juif ». Ceci en dépit du fait qu’un citoyen d’Israël sur cinq est un Palestinien autochtone, non juif.
... http://www.bdsfrance.org/israel-se-decl ... apartheid/

L’extrême-droite au pouvoir
Israël : l’adoption de la loi fondamentale vient consacrer la nature raciste de l’Etat
Portée par le député Avi Dichter du Likoud, parti nationaliste membre de la coalition gouvernementale, la Loi Fondamentale adoptée par 62 voix contre 55 à la Knesset, l’assemblée nationale israélienne, vient inscrire dans la législation la stigmatisation et le mépris des populations arabes.
... http://www.revolutionpermanente.fr/Isra ... -de-l-Etat
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Re: Israel/Palestine

Messagede bipbip » 31 Juil 2018, 19:54

La Palestinienne Ahed Tamimi revient en héroïne

La vidéo où on la voyait gifler deux soldats israéliens a fait d’elle une icône pour les Palestiniens. Incarcérée pour cet incident depuis huit mois, la jeune palestinienne a quitté sa prison, retrouvé sa famille et s'est rendue sur la tombe de Yasser Arafat.

La Palestinienne Ahed Tamimi a été libérée dimanche. Cette ado devenue icône de la résistance contre l’occupation israélienne a passé huit mois en prison. Elle avait été arrêtée en décembre, quelques jours après avoir été filmée dans une vidéo devenue virale : on la voyait insulter deux soldats israéliens qui avaient pris position dans la cour de sa maison pour déloger des lanceurs de pierres, avant de taper du pied puis de gifler l’un d’entre eux. Le tout devant le smartphone de sa mère qui diffusait l’altercation en direct sur le Web.

La jeune fille de 17 ans et sa mère, également condamnée à la suite de l’incident, ont été libérées trois semaines en avance pour cause de surpopulation carcérale en Israël. Les autorités de l’Etat hébreu ont tenté de limiter la médiatisation autour de leur libération, notamment en diffusant des informations contradictoires sur l’endroit par lequel elles étaient censées rentrer. Raté. Les deux femmes ont été accueillies dans leur village de Nabi Saleh, en Cisjordanie occupée, par une foule de proches, de partisans et de journalistes. «La résistance continue jusqu’à ce que l’occupation prenne fin», a-t-elle clamé, sa voix recouverte par les cris de ses soutiens, face à un mur de caméras, les épaules couvertes d’un keffieh, symbole de la résistance. Elle a remercié «tous ceux qui l’ont soutenue et qui soutiennent tous les prisonniers».

... http://www.liberation.fr/planete/2018/0 ... ne_1669614
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Messagede bipbip » 03 Aoû 2018, 17:43

Le business des colonies israéliennes

Chaque année, des biens d’une valeur de centaines de millions de dollars sont fabriqués dans les territoires palestiniens occupés par des entreprises israéliennes, puis exportés dans le monde entier.

Pour les entreprises israéliennes, les colons israéliens de Cisjordanie, Jérusalem Est et du Golan occupés sont des citoyens comme les autres.

Au-delà et en-deçà de la ligne verte, la ligne d’armistice de 1949, ce sont les mêmes infrastructures, les mêmes banques, la même compagnie d’électricité, les mêmes sociétés de téléphonie mobile et de distribution d’eau, les mêmes entreprises de construction et de BTP.

Pour les affaires, pas de différence.

Le tout se fait avec l’aval, voire l’encouragement des gouvernements israéliens successifs. Les entreprises israéliennes profitent des commandes de l’État : projets pour 10 000 unités d’habitation en zone C et à Jérusalem Est, nouvelles routes de contournement réservées aux colons en Cisjordanie pour un montant de 190 millions d’euros, infrastructures du nouveau bloc de colonies dit E1 entre celle de Maale Adunim et Jérusalem Est occupé, et la liste n’est pas exhaustive.

Une colonisation au-delà du peuplement

Après la construction, viendront les services, eau, électricité, téléphonie, commerces, dont bénéficient les colons comme les autres citoyens israéliens.

« Des milliers de sociétés israéliennes sont impliquées dans l’existence et l’expansion des colonies, explique Dror Etkes, fondateur de l’ONG Kerem Navot, spécialisée dans l’étude de la colonisation. Les banques accordent des prêts et des hypothèques, financent les infrastructures ; les compagnies de téléphonie y ont des clients, possèdent des antennes, des équipements ; les entreprises de high tech fournissent l’armée et les sociétés de sécurité. La question serait plutôt : quelles sont les grandes entreprises israéliennes qui ne sont pas impliquées dans l’entreprise de colonisation ? ».

La colonisation va bien au-delà du peuplement. Près de 10 000 hectares de terres agricoles sont exploitées par des colons et une vingtaine de zones industrielles contrôlées par les conseils régionaux des colons existent en Cisjordanie.

Toutes ces activités économiques génèrent des taxes qui sont versées aux municipalités des colonies. L’exportation de certains de ces produits est aussi une source d’argent non négligeable.

... https://www.amnesty.fr/responsabilite-d ... raeliennes
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Re: Israel/Palestine

Messagede bipbip » 04 Aoû 2018, 15:47

Pour l’Etat israélien la poésie est du terrorisme

La poétesse palestinienne Dareen Tatour condamnée à 5mois d’emprisonnement pour un poème par Israël

« Qawim ya sha’abi, qawimhum » « Résiste mon peuple, résiste-leur » voilà le titre d’un poème qui vaut 5 mois de prison en Israël. La poétesse palestinienne, Dareen Tatour, a été condamnée ce mardi à une peine de 5mois de prison ferme et 6 de sursis pour incitation à la violence et au terrorisme.

« La plume est plus forte que l’épée » citation de Victor Hugo bien connu qui semble faire trembler l’Etat israélien. En effet, un tribunal israélien vient de condamner la poétesse palestinienne de 35 ans, Dareen Tatour, pour un poème qu’elle avait écrit en 2015 lors des affrontements sur l’esplanade des mosquées. Ce poème intitulé « Résiste mon peuple, résiste-leur » a été lu par la jeune poétesse sur une vidéo publiée sur youtube, et deux post facebook, lui valent 5 mois de prison ferme et 6 mois de sursis.

Les réseaux sociaux sont ultra surveillés par les services israéliens, comme des centaines d’autres Palestiens, Dareen en a payé les fruits. La jeune femme, arabe israélienne, est arrêtée le 11 octobre 2015 au petit matin chez ses parents à Reineh près de Nazareth. Après avoir été incarcérée sans connaître les raisons, ont lui apprend après 20 jours de captivité qu’on l’accuse d’ « incitation à la violence » et « au terrorisme » pour deux posts facebook et son poème posté sur youtube. Après 3 mois d’incarcération sans jugement elle est placée en résidence surveillée près de Tel-Aviv, à plus de 100 km de chez elle. Elle a interdiction de publier ses poèmes et d’utiliser internet.

Elle n’a été jugée que cette semaine et a donc été condamnée à 5 mois de prison ferme.

Comme elle l’explique en avril 2016, « On m’a envoyée en prison pour avoir écrit un poème. Mais la poésie est devenue la clé de ma porte vers la liberté et je vais m’accrocher à celle-ci jusqu’à la fin. »

... http://www.revolutionpermanente.fr/La-p ... par-Israel
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Re: Israel/Palestine

Messagede bipbip » 04 Aoû 2018, 16:48

À Gaza, un Palestinien tué et plus de 220 blessés près de la frontière israélienne

Les forces israéliennes ont tué un Palestinien et en ont blessé au moins 220 autres, vendredi, lors de manifestations hebdomadaires à la limite de la bande de Gaza, selon des sources médicales.

Un Palestinien a été tué, vendredi 3 août, par l'armée israélienne lors d'affrontements en marge d'une manifestation à la frontière entre la bande de Gaza et l'État hébreu, a annoncé le ministère de la Santé local.

Ahmed Yaghi, 25 ans, a été abattu par un tir de sniper à l'est de la ville de Gaza et au moins 220 autres personnes ont été blessées par des tirs de l'armée israélienne, a indiqué le porte-parole du ministère de la Santé, Achraf al-Qodra.

Depuis le 30 mars, les Palestiniens manifestent chaque semaine dans le cadre d'une "Grande marche du retour" à la lisière de la bande de Gaza, mais les violences ont perdu en intensité ces dernières semaines. Les organisateurs ont cependant promis de poursuivre le mouvement jusqu'à ce qu'Israël lève les sanctions économiques pesant sur l'enclave palestinienne.

Selon l'armée israélienne, 8 000 Gazaouis ont pris part aux manifestations, vendredi, en cinq points de la frontière. Sur les 220 blessés, 90 l'ont été par des tirs de balles réelles, a déclaré un responsable d'un hôpital de Gaza.

... http://www.france24.com/fr/20180803-gaz ... tue-blesse
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Re: Israel/Palestine

Messagede bipbip » 04 Aoû 2018, 19:21

« Israël n’est qu’une partie du corps capitaliste qui écrase les espoirs de paix »

Henriette Dahan Kalev (anticolonialiste israélienne) : « Israël n’est qu’une partie du corps capitaliste qui écrase les espoirs de paix »

Henriette Dahan Kalev, aujourd’hui retraitée, a fondé le cursus des études sur le genre de l’université Ben Gurion en Israël. Militante pour la paix, féministe, elle s’est engagée aux côtés des Bédouines du Sud. Elle met en lumière le biais raciste du sionisme et sa corrélation avec les clivages de classe.

Alternative libertaire : Peut-on commencer par revenir sur ton parcours ? Travail universitaire, luttes communiste, féministe, antiraciste, pour la paix : comment tout cela s’articule-t-il ? Dans You’re so pretty – you don’t look Morrocan [1] tu racontes comment tu essayais de devenir une bonne petite Ashkénaze, d’effacer ton arabité pour te conformer au modèle européen dominant prôné par l’école en Israël. Sur la tombe de Ben Gurion, tu l’as cité : « Nous ne voulons pas que les Israéliens deviennent des Arabes. Nous avons le devoir de combattre l’esprit du Levant qui corrompt les individus et les sociétés, et de préserver les valeurs juives authentiques, tel qu’elles ont été cristallisées par la Diaspora. », ce qui fait de lui un colonisateur ordinaire, quoique sincèrement socialiste …

Henriette Dahan Kalev : Je ne suis jamais sure de ce qui a fait de moi une militante : la curiosité envers le monde ou les circonstances de la vie ? C’était dur à la maison. C’était compliqué aussi avec l’école. J’ai mis longtemps à prendre conscience du biais raciste originel. Je suis née au Maroc, nous sommes arrivés en Israël en 1949. Dans les écoles, il n’y avait pas d’histoire des Juifs arabes. Mais j’ai très vite compris que la vie n’était pas rose ! Ma mère travaillait dur, mon père n’était pas avec nous. Très tôt, j’ai dû travailler pour soutenir la famille. Après, j’ai fait des tas de boulots alors que mes copines allaient à l’université. J’étais en colère, avec mes parents, avec le monde détruit. Toute cette injustice a nourri l’énergie de la colère en moi.

AL : Une parfaite base d’injustice intersectionnelle !

Henriette Dahan Kalev : Oui ! C’est le fond émotionnel du militantisme. En grandissant, j’ai commencé à me développer intellectuellement, à essayer de comprendre. Et moins je comprenais, plus je voulais m’engager ! Au lycée, j’ai d’abord rejoint un mouvement de jeunes pour aider les pauvres à Jérusalem. Puis il y a eu les trois ans de service militaire obligatoire. A 24 ans je suis devenue une « camarade » pour la première fois avec le RAFI, le parti des travailleurs, un parti formé contre le Mapaï, très corrompu. Le RAFI a gagné et moi, très vite, j’ai compris comment marchait le pouvoir à l’intérieur des organisations. Donc l’activisme partisan, c’était pas pour moi, je voulais pas être mêlée à des trucs corrompus.

C’est finalement dans le groupe communiste Campus, à la fac, que j’ai compris : on s’inspirait du 68 français et du mouvement pour les droits civiques aux USA. Huit ans après l’assassinat de Martin Luther King, en Israël les inégalités entre les riches et les pauvres étaient énormes ; on voulait les combattre en faisant descendre les gens dans la rue. Mais le mouvement était vide car aveugle à l’inégalité entre Juifs ashkénazes et mizrahim. [2] Je suis née au Maroc, c’est pour ça que j’étais sensible aux injustices contre les populations pauvres, celles des périphéries des villes. J’ai essayé d’appuyer cette question.

Après 1967, l’écart entre Palestiniens et Israéliens s’était aggravé. La société était vraiment brisée, le grand rêve sioniste de l’unification des Juifs, effondré. Les gens étaient déçus, ils n’attendaient plus rien. Un boulevard pour la conquête capitaliste. Dans les années 1980, l’inflation bloquait toute possibilité de progression pour les gens, l’Etat était fort et la population, faible. Les politiciens se sont mêlés aux capitalistes, ils ont privatisé. Dans ma vie, dans celle de ma famille, ça avait une vraie résonance. Je m’identifiais à la population arabe, avec l’injustice qu’elle subissait en Israël. Je travaillais dans les territoires occupés, j’ai vu l’oppression là où on avait construit des endroits juifs chez les Palestiniens. Et vers 1985/90, je me suis encore radicalisée : j’ai rejoint l’Alternative Information Centre. [3]

En 1987, débute le processus d’Oslo avec la première intifada. Je terminais ma thèse [4], et mon mariage aussi ! Mais en 1993, on était remonté, on est au sommet des négociations d’Oslo : on était à fond, on pensait que la paix arrivait. J’avais rejoint le groupe féministe Palestine-Israël Jerusalem Link, il y avait des palestiniennes, des étudiantes gauchistes, des femmes de la société civile, on était en lien avec des mouvements de femmes partout en Europe, au Maghreb, on soutenait la création de petits business de femmes très pauvres. J’étais optimiste. Ça avançait, jusqu’à l’assassinat de Rabbin en novembre 1995. Tout s’est effondré et toute la gauche est entrée en dépression. Pendant un an, je n’ai rien fait. Et puis j’ai rejoint le Keshet (Arc-en-ciel) et B’tselem [5] car il n’y avait rien d’autre à faire. Jusqu’en 2000, j’étais beaucoup dans les territoires occupés, à Hébron, à Ramallah, je relevais les atteintes aux droits de l’homme, j’élaborais des plans de lutte contre les injustices faites aux femmes des populations pauvres, les Bédouines. J’ai commencé à inviter des gens pour visiter les territoires occupés, pour renforcer la lutte au niveau international. J’œuvrais aussi comme une lobbyiste pour influencer les gens des media, des administrations, les avocats, les juges… On a commencé à parler d’un pays pour deux nations, à reconstruire un nouvel espoir. Et il y a encore eu un désastre : 2001, c’est la deuxième Intifada.

J’ai continué avec B’tselem et le Keshet. Mais j’étais aussi très engagée à l’université à Beersheba [6] et donc j’ai commencé à m’investir dans des actions pertinentes pour les populations du Sud. Pour les Bédouins, totalement privés de leurs droits. J’ai conseillé de faire de l’éducation partagée palestinienne-juive. Deux de mes étudiantes ont d’ailleurs créé une école bilingue qui démarre dès la maternelle. Cette école existe toujours. Elle s’appelle Hagar, du nom de la deuxième femme d’Abraham, l’esclave qui lui a donné un fils alors que Sarah était stérile.

AL : Parfois tu dis les Bédouins, parfois, les Palestiniens : c’est pareil ?

Henriette Dahan Kalev : Oui, mais les Bédouins sont les populations du Sud, ce sont les plus pauvres des Palestiniens en Israël. Il y avait 100.000 bédouins en 2000. Certains ont signé un accord avec Israël, une reconnaissance d’Israël, qui du coup assure le raccordement des villages aux infrastructures, à l’eau, à l’énergie. D’autres refusent de signer et vivent dans la plus grande misère. Avec en plus la question de l’installation de bases militaires dans le désert, ce qui empêche la libre circulation. Tu vois, le parcours est celui des drames, des guerres.

En 2006, nouvel effondrement avec la deuxième guerre du Liban. Israël ferme toutes les frontières, avec Gaza, le Liban. Je venais de devenir directrice de B’tselem mais c’était impossible de récolter les informations à la base puisqu’il n’y avait plus que le téléphone et internet. Pour moi, c’était fondamental de voyager dans les territoires occupés. Militer en bavardant dans des réunions ou des rapports, ça ne m’intéressait pas, alors je suis partie.

Entretemps, à l’université de Beersheba, j’avais pris la responsabilité de construire le programme sur le genre. J’ai mis toute mon énergie là. Et en 2008, on a coupé le ruban ! C’était un vrai combat personnel. Enseigner le genre, ce n’est pas qu’enseigner, c’est parler des droits des femmes dans le sens des droits humains, c’est comprendre la politique dans les enjeux des rapports entre les hommes et les femmes. J’avançais presque seule : pour le genre, il y avait très peu de soutien. Je devais convaincre des personnes qui n’y connaissaient rien. Mais finalement, on a réussi à créer une commission forte ! Tout ça jusqu’à la retraite en 2015…

AL : Ton parcours interpelle le croisement des luttes, comme celui de la jeune Angela Davis, militante marxiste aspirée par la lutte de libération des Noirs… et nous en France, face au racisme de la police, de l’État.

Henriette Dahan Kalev : L’idée qu’on avait du féminisme était celle de Simone de Beauvoir : un grand espoir ! L’idée que, quand les femmes s’organisent, elles peuvent se libérer et cesser d’être l’esclave de la famille et devenir maître d’elle-même. Mais j’ai découvert que dans les organisations, les clivages étaient tabous, cachés sous le politiquement correct… On faisait les petites mains et les tâches valorisantes étaient dues aux autres. Peu à peu les Mizrahim se sont organisées pour demander l’égalité, il y a eu un énorme conflit qui a fini par une rupture. On a créé un nouveau mouvement basé sur les questions des femmes orientales. Exactement comme Angela Davis ! Ce programme féministe n’est pas le même : ce qui s’imposait alors, c’était la prise en charge des enfants, l’accès aux études de base, au travail. Pour les Ashkénazes, c’était la carrière professionnelle de col blanc. La leçon de tout ça, c’est que la sororité est une illusion, l’unification de toutes les femmes, un fantasme. Les femmes doivent s’organiser sur leur intérêt. Il y a des différences de classe entre les féministes. S’organiser autour d’une idée forte de base, c’est mieux qu’un grand plan large qui veut tout englober.

AL : Le clivage raciste originel est-il aussi la cause de l’échec politique plus général du projet sioniste ?

Henriette Dahan Kalev : Après la déception de l’échec de l’unification de la nation juive, les électeurs orientaux ont désavoué la gauche. En 1977, la majorité des Mizrahim n’a pas voté pour le parti des ouvriers mais pour le Likoud. [7] Les plus éduqués ont été plus fins et sont restés à gauche. Mais les orientaux sont divisés.

AL : Comme les Ashkénazes…

Henriette Dahan Kalev : Oui. Mais pour les plus pauvres des Mizrahim, la colonisation est la solution à leurs problèmes économiques, de logement, de travail. Le gouvernement très opportuniste les a encouragés à s’établir dans les territoires occupés. Et aujourd’hui, la gauche est en grande crise. Comme en France, non ? Elle a avancé dans une grande hypocrisie, combinant enrichissement et socialisme, construisant des relations non dites avec le capital. Israël est devenu le symbole du libéralisme pour les pays riches de l’Ouest. Une économie très forte, tirée par l’industrie de l’armement : le modèle du combat contre le terrorisme pour les pays occidentaux, riches. C’est une tendance très difficile à contrer quand Trump, par exemple, intervient directement. La question n’est même plus entre la droite et la gauche mais c’est comment arrêter la tentation internationale pour le militarisme et le nationalisme. C’est un problème mondial qui concerne aussi la France, les USA. Israël n’est qu’une partie de ce corps capitaliste sauvage qui écrase tous les espoirs de paix en maintenant la guerre et la peur au centre. Je ne vois pas d’espoir. Ni pour Israël, ni pour l’Ouest.

AL : Le militarisme donne la direction politique…

Henriette Dahan Kalev : Oui. Dans l’histoire d’Israël, le service militaire est obligatoire mais c’est aussi une idéologie coincée entre le traumatisme de l’holocauste et la peur d’être entouré d’ennemis. Cela nourrit l’idée qu’Israël n’a pas le choix, ne peut pas se permettre le luxe de supprimer le service militaire, même si dans la réalité, ce n’est pas vrai. Tous les pays arabes ne veulent pas écraser Israël qui en plus est un pays fort. Mais c’est la base de l’identité israélienne. Changer cette vision, c’est faire un pas très radical.

AL : Que penses-tu du « nouvel antisémitisme » ?

Henriette Dahan Kalev : Je viens de lire l’article d’Étienne Balibar qui parle de néo-racisme. En un sens, il a raison, il y a un antisémitisme lié à Israël, un pays qui écrase les Palestiniens de Gaza, un pays militaire, fort : une bonne raison pour nourrir un néo antisémitisme. C’est un racisme musulman, pas fasciste.

AL : Toutefois, ce qui frappe en Israël autant qu’en France actuellement, c’est le besoin profond de protection contre l’antisémitisme qui n’est pas du tout déconnecté de l’histoire. Je le vois et l’entends chez toutes mes amies, même toi, qui sont toutes des vraies gauchistes pourtant. En France, il y a des Juifs qui luttent pour la paix, qui pensent qu’on ne doit plus parler d’antisémitisme. Je crois au contraire qu’on doit parler de la réalité pour pouvoir aussi mener une lutte forte à la fois pour les Palestiniens et contre les fascistes.

Henriette Dahan Kalev : Oui je suis d’accord avec toi. Mais il faut observer la relativité. L’antisémitisme est une raison pour justifier la politique du gouvernement ; le gouvernement dit que ça grandit : regardez à Paris, regardez à Marseille ! Dans un pays très fort comme Israël, la peur de l’antisémitisme doit passer au second plan, même par rapport à la France ou à l’Angleterre. J’ai repensé à notre discussion sur la nation qui serait nécessairement perverse. Pour les Palestiniens, l’idée d’avoir une nation est vitale mais ce n’est pas vital pour les Français qui sont déjà forts dans leurs droits. La nation c’est aussi un espoir de se réaliser quand on est faible. Une fois qu’on grandit, il faut savoir l’abandonner.

AL : Où en est la solution à un État ?

Henriette Dahan Kalev : Avant j’avais cet espoir mais ça ne marchera pas. On en est à la troisième génération de haine, de soldats qui tuent des Palestiniens ou de terroristes qui tuent des Juifs. Il faudrait des dizaines d’écoles mixtes pour éduquer tous les enfants dans l’idée que c’est possible. L’autre impasse est la démographie : dans 20 ans, le déséquilibre ne garantira pas l’avenir des Juifs donc dans le climat de haine, c’est un véritable problème. A court terme, il faut se séparer. Mais à horizon de 20 ans, une génération, on peut l’imaginer. J’ai 71 ans, je ne suis pas certaine de le voir.

AL : Et le boycott, qu’en penses-tu ?

Henriette Dahan Kalev : Des gens comme moi, qui luttent pour la paix ?! Si je pouvais dire que le boycott aide le processus de paix ou à réduire le terrorisme, je serais pour. Mais dans les faits, ça nous affaiblit plutôt que nous renforce… Pour donner des droits égaux, ça ne marche pas, ce n’est pas utile.

AL : Peut-on arriver à quelque chose ?

Henriette Dahan Kalev : La paix, c’est un processus pas à pas, comme le féminisme. On prend un problème et on le traite. Tout de suite, il faut garantir les droits fondamentaux des Palestiniens. Avant, quand j’étais à B’tselem, je croyais qu’en demandant aux puissants, on pouvait les convaincre de faire pression sur les Israéliens. Je n’y crois plus. La seule chose qui importe est de faire le maximum pour arrêter la tragédie du peuple palestinien à Gaza. En Cisjordanie, depuis 3 ans il y a un développement. Il y a encore des attentats appuyés par le Hamas mais la population préfère la prospérité économique. C’est la preuve qu’on peut agir. Pas par le BDS [8] ; pas par l’antisémitisme ; mais en soutenant le gouvernement de Gaza dans sa capacité à investir dans l’éducation, les droits de l’homme, les aménagements. Il faut faire reculer le poids du terrorisme à l’intérieur même de la société. Et on n’obtiendra pas de solution sans s’engager au fond car c’est le coin le plus peuplé du monde. Il faut étudier les solutions technologiques : on parle de construire une île sur la mer, d’ouvrir un tunnel pour relier les territoires. On peut aménager le désert pour que les Juifs des colonies quittent la Cisjordanie. Ils ne seront pas contents mais on n’a pas de choix. Pour réaliser cela, il faut le vouloir.

AL : Tu penses quoi, du sionisme ?

Henriette Dahan Kalev : Je suis critique. Le sionisme a réussi à recueillir les Juifs du monde entier après l’holocauste et à établir Israël mais on n’a pas besoin du sionisme dans un sens national. On a construit un pays de liberté et de droits, maintenant on doit s’efforcer de ne pas coller aux idées nationalistes. Israël est assez fort pour pouvoir abandonner l’idée sioniste. Mais beaucoup de droitiers pensent que sans le sionisme, Israël sera perdu. Je crois que ça va jusqu’au fascisme.

AL : Comme Zeev Sternhell qui dit que le gouvernement israélien mène une politique pré-nazie ?

Henriette Dahan Kalev : Après la guerre de 67, on n’a pas bien compris que la tentation sioniste allait tomber dans la trappe fasciste. Parler de Grand Israël, d’élargir le territoire, de conquérir la Palestine pour réaliser le grand pays des Juifs : c’est du fascisme classique. C’est ancré dans les racines religieuses autant que dans le nationalisme juif : ça fait peur.

AL : En France, on a l’impression que la critique est censurée en Israël.

Henriette Dahan Kalev : Le gouvernement est de droite, militariste, donc quand Netanyahou parle tous les jours de la menace iranienne, ce n’est pas seulement pour la menace réelle, c’est le lavage de cerveau nécessaire à sa politique. C’est en ce sens que fonctionne la censure mais sur ce point, je suis plus optimiste : la liberté d’expression est très protégée en Israël. Le régime est démocratique, c’est la population qui ne l’est pas : elle n’a pas l’habitude de sortir dans la rue et donc la manipulation est facile.

AL : En contraste avec tout ça, à Tel Aviv, on ressent une très grande liberté et une forme de soulagement d’échapper à toutes les oppressions du monde, dont l’antisémitisme.

Henriette Dahan Kalev : Oui, la vie y est très légère, très libre, ça a beaucoup à faire avec la vie lourde : on ne peut pas vivre tout le temps dans la peur, le combat, etc.. Laissez-nous vivre un peu car on ne peut pas vivre tous les jours dans la peur ! Les gens ont peur que demain éclate la guerre d’extermination donc carpe diem !

AL : Comment conclure ?

Henriette Dahan Kalev : Je t’ai parlé de mon parcours depuis mes 20 ans, 25 ans jusqu’à aujourd’hui 71… malheureusement, chaque fois que je développe un espoir, une crise majeure explose. Il ne faut pas perdre espoir mais mon expérience personnelle me fait mal. J’ai un fils, je ne sais pas ce que je vais lui laisser, je suis triste de parler de l’avenir, de cette impasse. L’espoir est peut-être d’ouvrir le monde entier. Passer d’un pays à l’autre sans frontière. On ouvre Gaza, on ouvre les territoires occupés, et on verra ce qu’il se passe. Sans négociation, sans contrat, on arrête tout ça. Simplement laisser les gens réaliser leurs rêves, leurs vies. C’est une vision pragmatique.

AL : C’est une très belle idée !

Henriette Dahan Kalev : La vie est faite de contraste, de complexité, les gens veulent vivre mais quand la situation est folle tout devient tragique. Ce serait bien de voir des gens prendre cette idée pour la réaliser…

Entretien réalisé par Valérie (AL Paris nord-est) à Beersheba le 24 mai, et complété via Skype.


[1] Tu es si jolie, tu n’as pas l’air marocaine, 2001.

[2] Mizrahi, Mizrahim au pluriel, « oriental » en hébreu, désigne les migrantes venus du Proche-Orient. Les militantes israéliennes préfèrent ce terme plus politique, à celui de séfarade.

[3] L’AIC est l’une des tout premières ONG israélo-palestiniennes. Elle lutte pour l’égalité entre Palestiniens et Israéliens et pour l’application du droit pour les Palestiniennes. Elle fournit un important travail d’information et d’analyse – alternative - sur la situation dans les Territoires palestiniens et en Israël.

[4] La Lutte politique des Black Panthers en Israël, 1991, Université hébraïque, Jérusalem.

[5] B’Tselem est une ONG israélienne qui se présente comme le centre israélien d’information pour les droits de l’homme dans les territoires occupés.

[6] Beersheba est au sud, aux portes du désert du Néguev.

[7] Droite.

[8] Boycott, désinvestissement et sanctions : campagne internationale dont Alternative libertaire est membre, qui vise notamment au boycott des intérêts économiques israéliens : http://www.bdsfrance.org (note de la CJ d’AL)


https://www.alternativelibertaire.org/? ... une-partie
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Re: Israel/Palestine

Messagede bipbip » 13 Aoû 2018, 22:03

Gaza : deux Palestiniens tués par des tirs israéliens, l’UE craint un nouveau conflit

Environ 2 000 Palestiniens se sont rassemblés pour manifester et brûler des pneus vendredi à l’est de la ville de Gaza, à la frontière avec Israël.

Deux Palestiniens ont été tués vendredi 10 août dans la bande de Gaza par des tirs de soldats israéliens lors de manifestations et de heurts le long de la frontière avec Israël, a annoncé le ministère de la santé gazaoui, qui a fait état également de 40 blessés par les balles israéliennes.

Environ 2 000 Palestiniens ont manifesté et brûlé des pneus à l’est de la ville de Gaza. Avec d’autres rassemblements ailleurs le long de la frontière, quelques milliers de personnes en tout se sont déplacées, loin toutefois des mobilisations antérieures qui ont pu réunir des dizaines de milliers de Gazaouis.

... https://www.lemonde.fr/proche-orient/ar ... _3218.html
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Re: Israel/Palestine

Messagede bipbip » 15 Aoû 2018, 17:25

Gaza. Les craintes d’une nouvelle guerre réveillent d’anciens traumatismes

GAZA CITY – Dans le village d’Abasan, dans le sud de la bande de Gaza, la famille de Hussein Shaheen vit toujours dans les décombres. Leur maison a été détruite pendant la guerre d’Israël contre Gaza en 2014, et ils ne l’ont pas reconstruite depuis.

Depuis que les Gazaouis ont commencé la Grande Marche du Retour il y a plusieurs mois, Israël a riposté par la force, et les tensions sont à nouveau élevées. On rapporte qu’Israël et le Hamas seraient à un stade avancé de négociation d’un cessez-le-feu, mais l’incertitude constante de savoir si la situation changera pour le meilleur ou pour le pire, de savoir si les Gazaouis doivent se préparer à un répit ou à une intensification, suscite de profondes inquiétudes [article publié le 8 août 2018]. L’offensive militaire de 2014 et ses conséquences hantent toujours les habitants de Gaza et la possibilité d’une autre guerre ranime chez eux des souvenirs douloureux.

... https://alencontre.org/moyenorient/pale ... ismes.html
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Re: Israel/Palestine

Messagede bipbip » 16 Aoû 2018, 18:50

Israël classe sans suite l’enquête sur une attaque meurtrière à Gaza

Au moins 110 Palestiniens avaient été tués le 1er août 2014. L’armée israélienne s’est défendue d’avoir réagi de manière disproportionnée.

L’armée israélienne a annoncé mercredi 15 août avoir classé sans suite l’enquête sur une opération meurtrière en août 2014 dans la bande de Gaza qualifié de « crime de guerre » par des ONG.

... https://www.lemonde.fr/proche-orient/ar ... _3218.html
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Re: Israel/Palestine

Messagede bipbip » 23 Aoû 2018, 17:35

Deux palestiniens tués lors de nouveaux heurts à Gaza
Deux Palestiniens ont été tués vendredi par des tirs de soldats israéliens dans la bande de Gaza lors de manifestations et de heurts le long de la frontière avec Israël.
Lors de nouvelles manifestations et de heurts le long de la frontière avec Israël, deux Palestiniens ont été tués vendredi 17 août par des tirs de soldats israéliens dans la bande de Gaza, a indiqué le ministère de la Santé gazaoui. Selon des sources médicales citées par l'agence Reuters, 300 personnes ont également été blessées.
... https://www.france24.com/fr/20180817-is ... irs-tsahal

Israël rejette les propositions internationales visant à protéger les Palestiniens
Israël a rejeté les propositions faites par le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, de renforcer la protection des Palestiniens dans les territoires occupés après la mort de 170 citoyens de Gaza par les tirs d’occupation israéliens depuis la fin mars dernier.
... https://www.anti-k.org/2018/08/20/israe ... estiniens/
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Re: Israel/Palestine

Messagede bipbip » 25 Aoû 2018, 20:14

Salah Hamouri : Un très triste et violent anniversaire…

Il y a un an, le 23 août 2017, notre compatriote Salah Hamouri était arrêté en pleine nuit, chez lui à Jérusalem, par l’armée israélienne. Trois jours auparavant il avait prêté serment devant le barreau de Ramallah : il était devenu avocat et allait enfin pouvoir mettre son énergie à la défense des droits humains de ses compatriotes, de manière professionnelle et reconnue.

Dans un premier temps, un tribunal décidait de le libérer sous conditions. Cette décision fut rapportée sur le champ du fait de la décision du ministre israélien de la Défense, l’ultra extrémiste Avigdor Lieberman, qui signait de sa main un ordre de mise en détention administrative de Salah Hamouri pour 6 mois renouvelables. Ceci sans inculpation, sans preuves d’une quelconque culpabilité, sans le moindre droit à la défense, sans le moindre procès. Rien de tout cela. Seulement une décision politique arbitraire.

Au bout des 6 mois de détention arbitraire, un autre ordre fut donné : ce sera 4 mois de plus. Puis au bout de ces 4 mois : ce sera 3 mois de plus. Ainsi, depuis un an, notre compatriote est en prison. Pour rien. Du moins rien qui relève de la Justice et des droits humains.

L’objectif de cette décision incroyable et effroyable est parfaitement clair. Après que sa femme enceinte s’est faite expulser d’Israël en janvier 2016 sans justification, et alors qu’un enfant est né de ce mariage, il faut rendre la vie totalement impossible à ce couple de sorte qu’il craque et que Salah Hamouri décide de quitter sa terre et sa ville natale : Jérusalem.

Naturellement, un vaste comité de soutien s’est créé, regroupant des milliers et des milliers de personnes de tous horizons unis dans une même exigence de justice. Nous les saluons et les remercions une nouvelle fois en ce jour si triste et violent pour Salah et les siens, sa femme et son jeune enfant.

Cette mobilisation n’a pas été vaine puisque le Président de la République, à trois reprises, a demandé à Benjamin Netanyahou la libération de Salah Hamouri en raison du caractère arbitraire et abusif de cette détention. Nous nous en félicitons. Il reste que Salah est toujours en prison et la date de sortie fin septembre peut être illusoire et suivie d’une nouvelle période de détention administrative.

Nous continuons donc nos efforts de rassemblement et d’exigence. Une première question se pose : comment est-il possible que la demande du Président français n’ait pas eu le moindre résultat ? Au-delà de Salah Hamouri c’est la France que l’Etat d’Israël humilie et méprise.

Pour d’autres français incarcérés ou otages à l’étranger les choses se sont passées bien différemment : les demandes fondées de la France ont été entendues, respectées. Une évidence s’impose donc à l’esprit : dans le cas présent, la demande de la France n’a pas été accompagnée des moyens de sa réussite.

En conséquence ce que nous demandons avec force aujourd’hui, c’est que de fermes pressions politiques soient exercées sur l’Etat d’Israël.

Monsieur le Président, non seulement notre pays doit être respecté et il doit exiger la libération de notre compatriote mais il doit aussi prendre les moyens de se faire respecter dès lors que des refus injustifiés lui sont opposés comme c’est le cas aujourd’hui.

La libération de Salah Hamouri n’est pas une faveur accordée par Israël à la France mais l’application d’un droit fondamental que l’ONU elle-même a reconnu à Salah Hamouri.

Monsieur le Président, si la France n’a pas assez d’influence internationale pour faire libérer une victime de détention arbitraire en Israël pendant sa période d’incarcération, il est de votre devoir de tout mettre en œuvre – absolument tout – pour que Salah Hamouri sorte enfin de prison fin septembre 2018, à l’issue de sa troisième période successive de détention administrative. Il faut aussi qu’il puisse rendre visite sans délai sa famille en France, c’est-à-dire sans les embûches supplémentaires que sont capables de créer les autorités israéliennes pour retarder sa venue auprès de sa femme et de son enfant qui finalement ne l’auront pas vu depuis 16 mois en cette fin du mois de septembre prochain.

Nous appelons le Comité de soutien, tous ses membres et sympathisants, à soutenir avec une force décuplée ces exigences et à les porter à la connaissance des responsables des médias audiovisuels. Ils ont le devoir d’informer justement et honnêtement nos compatriotes au lieu de faire le silence sur la détention arbitraire de Salah Hamouri, comme c’est le cas depuis un an, créant de la sorte une seconde prison pour Salah, faite d’un mur de silence. C’est une question d’éthique et de responsabilité.

Nous appelons tous les élu-e-s qui se sont déjà mobilisés à poursuivre leurs interventions auprès du gouvernement.

Ce jour anniversaire est un jour particulier, marquant un an de violences faites à des citoyens français – à Salah Hamouri et sa famille - par une puissance étrangère, Israël. C’est un triste jour pour la France. Un jour marquant le mépris dans lequel le tient un autre pays pourtant considéré comme ami : l’Etat d’Israël. C’est un jour de saine colère pour toutes les femmes et tous les hommes attachés au droit et à la justice. Ce ne doit pas être qu’un triste jour : ce jour doit marquer aussi la volonté renforcée de toutes et tous, à commencer par vous, Monsieur le Président de la République, la plus haute autorité de l’Etat de gagner ce juste combat.

Le Comité de soutien
Paris, le 23 août 2018


http://www.france-palestine.org/Salah-H ... niversaire
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Re: Israel/Palestine

Messagede bipbip » 28 Aoû 2018, 20:46

Cisjordanie. Exemple d’une pratique d’extension des territoires colonisés

Accompagnés de militants israéliens et internationaux, les habitants de la communauté rurale palestinienne de Ein Samia ont pu se rendre à leurs pâturages, situés entre les avant-postes connus pour être les plus violents de Cisjordanie.

La communauté d’Ein Samia à proximité de la colonie de Kochav Hashahar, en Cisjordanie, juste au nord de Jérusalem-Est, est composée de 40 familles. Les résidents palestiniens ont été expulsés de cette zone dans les années 1970, lorsque les forces de l’armée israélienne y ont établi une base faisant partie de la colonie. Depuis lors, les villageois vivent sur une colline voisine.

Il y a six ans, les avant-postes de Kochav Hashahar, souvent appelés les avant-postes Baladim, ont commencé à s’étaler, ils sont construits par des jeunes juifs connus pour être parmi les colons les plus violents et extrémistes de Cisjordanie. Dernièrement, les attaques contre les résidents palestiniens ont augmenté. Les villageois racontent que, la semaine dernière, un colon, accompagné de soldats et d’un troupeau de moutons, s’est approché d’une des maisons du village. Il a essayé d’attaquer un Palestinien ; les soldats n’ont fait que le strict minimum, et ont recommandé à la victime de s’adresser plutôt à la police.

Ils ajoutent que lorsque le villageois est arrivé au poste de police, il a été arrêté et emprisonné pendant près de 72 heures. Suite à cet incident, des militants israéliens de gauche de l’organisation Ta’ayush [ce regroupement réuni des Israéliens et des Palestiniens : en arabe le terme signifie «vivre ensemble»] se sont mobilisés pour soutenir les villageois.

Il y a deux semaines [l’article a été publié le 19 août 2018], les forces de l’armée israélienne ont démoli «Maoz Esther», l’un des avant-postes de Baladim, situé à un kilomètre de la clôture qui entoure Kochav Hashahar. Le jour même, les jeunes colons des collines ont entamé la construction d’un nouvel avant-poste. Au début de la semaine dernière, la nouvelle structure était déjà en chantier.

... https://alencontre.org/moyenorient/pale ... nises.html
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