Israel/Palestine

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Messagede bipbip » 27 Aoû 2014, 11:26

Gaza : « Plutôt mourir que revenir à la situation antérieure »

Près de 2 000 morts, plus de 10 000 blessés, plus de 400 000 déplacés, des dizaines de mil­liers de bâti­ments détruits ou endom­magés… Le bilan de l’agression israé­lienne contre Gaza s’alourdit, malgré les « trêves » et autres « cessez-​​le-​​feu », de jour en jour. Il s’agit tout sim­plement, en termes de bilans humain et matériel, de la plus vio­lente offensive israé­lienne dans les ter­ri­toires pales­ti­niens depuis la guerre de juin 1967.

À l’heure actuelle, l’attention se polarise sur les « négo­cia­tions » en cours au Caire, en vue d’un cessez-​​le-​​feu durable. Ces négo­cia­tions aboutiront-​​elles ? Rien n’est moins sûr. Et quand bien même elles abou­ti­raient, rien ne sera réel­lement réglé.

Un « cessez-​​le feu » ?

Le récit poli­tique et média­tique dominant demeure imprégné du point de vue israélien. Les « hos­ti­lités » se résu­me­raient aux bom­bar­de­ments sur Gaza et aux tirs de roquettes pales­ti­niens. Une « sortie de crise » pas­serait donc par un accord per­mettant de mettre un terme aux uns et aux autres. Les diri­geants et les médias occi­dentaux pour­raient ainsi res­pirer un grand coup et passer à une autre actualité, en attendant que dans un an ou deux, une nou­velle cam­pagne mili­taire israé­lienne ait lieu au pré­texte des tirs de roquettes, et chacun s’interrogerait et ten­terait de com­prendre pourquoi la « trêve » n’a pas duré…

Les données du pro­blème sont pourtant simples. La pre­mière des hos­ti­lités dont sont vic­times la bande de Gaza et ses habi­tants est le blocus illégal et inhumain imposé à la petite enclave côtière, avec la com­plicité de l’Égypte, depuis plus de 8 ans. Ce blocus a détruit la vie au sein de Gaza et menace chaque jour un peu plus ses habi­tants d’une véri­table tra­gédie huma­ni­taire. Un rapport de l’ONU publié en 2012 indi­quait ainsi que la bande de Gaza ne serait « plus vivable » en 2020, en raison du manque d’infrastructures (au moins 800 hôpitaux sup­plé­men­taires devraient être construits, le nombre d’écoles devrait être doublé) et de la pénurie de res­sources essen­tielles (avant l’agression actuelle, la moitié des habi­tants de Gaza n’avaient pas un accès régulier à l’eau potable et près de 80 % de la popu­lation devait se contenter de 4 heures d’électricité par jour).

L’opération israé­lienne en cours a aggravé encore un peu plus la situation, avec des dégâts estimés entre 5 et 6 mil­liards de dollars (soit environ 3000 dollars par habitant). La seule cen­trale élec­trique de Gaza a été détruite et les offi­ciels annoncent qu’il faudra au moins un an pour la réha­bi­liter ; des mil­liers de bâti­ments ont été endom­magés ou détruits, parmi les­quels des écoles, des hôpitaux et des éta­blis­se­ments indus­triels indis­pen­sables ; le nombre d’habitants dépendant de l’aide ali­men­taire inter­na­tionale a encore aug­menté, pour atteindre plus de 75% de la popu­lation. Selon un res­pon­sable de l’ONG israé­lienne Gisha, qui fait notamment cam­pagne pour la liberté de cir­cu­lation des biens et des per­sonnes depuis et vers Gaza, sans levée du blocus, « cela pren­drait 100 ans de recons­truire Gaza » si le blocus n’est pas levé, qui empêche notamment les maté­riaux de construction d’entrer dans la Bande.

« Plutôt mourir que revenir à la situation antérieure »

Les demandes pales­ti­niennes pour la signature d’un accord de cessez-​​le-​​feu ne sont abso­lument pas, dans de telles condi­tions, et ce contrai­rement au récit dominant des négo­cia­tions en cours, « maxi­ma­listes » ou « radi­cales ». Elles font d’ailleurs consensus chez l’ensemble des forces pales­ti­niennes, y compris la très docile Autorité Pales­ti­nienne de Ramallah, dirigée par un Mahmoud Abbas dont on connaît pourtant la ten­dance au « com­promis », ou plutôt à la com­pro­mission. On pourrait s’étonner du fait que qua­siment per­sonne, chez ceux qui vantent la « modé­ration » d’Abbas pour mieux l’opposer à la « radi­calité » du Hamas, n’ait sou­ligné ce fait, si l’on ne savait pas déjà que ce genre de propos est avant tout destiné à affaiblir la partie palestinienne.

Quelles sont ces demandes ? La levée du blocus, évi­demment, qui passe notamment par l’ouverture des fron­tières avec Israël et avec l’Égypte, la réha­bi­li­tation du port et de l’aéroport de Gaza (détruit et fermé depuis la fin de l’année 2000), l’extension à 10 kilo­mètres de la zone de pêche au large de Gaza. Comme le sou­ligne la juriste Fran­cesca Albanese, qui a tra­vaillé durant 8 ans pour l’ONU, « Aucune de ces reven­di­ca­tions n’est nou­velle. Les Nations Unies, entre autres, ont régu­liè­rement exigé la levée du siège, siège illégal selon la légis­lation inter­na­tionale, comme une condition néces­saire pour mettre fin à la situation huma­ni­taire désas­treuse dans la Bande. Faci­liter les mou­ve­ments des mar­chan­dises et des gens entre la Cis­jor­danie et la Bande de Gaza avait déjà été stipulé dans l’Agrément sur le Mou­vement et l’Accès (AMA) signé entre le gou­ver­nement d’Israël et l’Autorité Pales­ti­nienne en 2005. Même la construction d’un port et la pos­si­bilité d’un aéroport à Gaza avaient déjà été sti­pulées dans l’AMA, alors que leur réa­li­sation effective n’a jamais suivi. La demande d’élargissement de la zone de pêche auto­risée est infé­rieure à celle envi­sagée en 1994 dans les Accords d’Oslo et elle faisait déjà partie de l’arrangement du cessez-​​le-​​feu en 2012 »

Rien de « maxi­ma­liste » ou de « radical » dans de telles exi­gences, qui cor­res­pondent tout sim­plement au minimum vital pour la popu­lation de Gaza, et qui sont reconnues comme légi­times par l’ensemble des orga­nismes inter­na­tionaux. Ce sont ces reven­di­ca­tions qu’Israël refuse d’entendre, démon­trant une fois de plus que ce que la puis­sance occu­pante refuse au nom de sa pré­tendue sécurité n’est pas la satis­faction des droits nationaux des Pales­ti­niens (eux aussi consacrés par le droit inter­na­tional) mais l’établissement des condi­tions de la satis­faction de leurs besoins les plus élé­men­taires : cir­culer, se loger, se soigner, se nourrir conve­na­blement, s’éduquer. D’où l’exaspération de la popu­lation de Gaza et des orga­ni­sa­tions de la résis­tance pales­ti­nienne, et ce sen­timent de plus en plus répandu chez les habi­tants de l’enclave, et ce malgré la vio­lence de l’agression actuelle, tel que le résume Raji Sourani du Pales­tinian Center for Human Rights (PCHR) : « Plutôt mourir que revenir à la situation antérieure ».

Sans justice, pas de paix !

Nulle intran­si­geance donc de la part des Pales­ti­niens, mais au contraire une cer­taine modé­ration puisque nulle orga­ni­sation ne demande aujourd’hui la satis­faction de l’ensemble des droits nationaux des Pales­ti­niens (fin de l’occupation civile et mili­taire, droit à l’autodétermination et droit au retour des réfugiés) en échange d’un cessez-​​le-​​feu, mais seulement des droits basiques et un peu d’oxygène. L’intransigeance est à situer, une fois de plus du côté de l’État d’Israël, qui démontre à qui voulait l’oublier qu’il poursuit, au nom de sa soi-​​disant « sécurité », une entre­prise méti­cu­leuse de des­truction de la société pales­ti­nienne afin de l’empêcher de pouvoir reven­diquer col­lec­ti­vement ses droits. Tel est l’un des objectifs inavoués de l’agression contre Gaza : ren­voyer la petite bande côtière à l’âge de pierre afin que les pré­oc­cu­pa­tions de la popu­lation ne soient pas liées à la lutte pour la fin de l’occupation mais à la lutte pour la recons­truction et la survie.

C’est pourquoi, dans les négo­cia­tions actuelles, Israël refuse d’entendre parler d’une véri­table levée du blocus, qui per­met­trait en effet aux Gazaouis de res­pirer un peu et, à terme, de se réor­ga­niser pour com­battre l’occupation. On serait tenté de dire que l’État d’Israël aurait tort de se priver d’agir de la sorte dans la mesure où per­sonne, dans les chan­cel­leries occi­den­tales, ne formule de quel­conques exi­gences à son égard et ne considère qu’il fau­drait exercer de quel­conques pres­sions à son encontre. Bien au contraire, on accuse les Pales­ti­niens d’être res­pon­sables de l’échec des soi-​​disant « trêves » et on exige qu’ils cessent de reven­diquer leurs droits, les plus élé­men­taires, en échange d’une « accalmie », entendre la fin des bom­bar­de­ments massifs.

Dès lors, il est plus qu’urgent d’entendre les appels répétés des orga­ni­sa­tions pales­ti­niennes, qu’il s’agisse des orga­ni­sa­tions pales­ti­niennes ou des struc­tures de la société civile, qui ne cessent de répéter que l’urgence est aujourd’hui à l’imposition de véri­tables sanc­tions contre Israël, avec l’extension de la cam­pagne BDS (Boycott-​​Désinvestissement-​​Sanctions), seule à même d’exercer de véri­tables pres­sions sur Israël, de contribuer à son iso­lement et de modifier le rapport de forces en faveur des Pales­ti­niens. Comme le sou­li­gnaient dès le 15 juillet plu­sieurs orga­ni­sa­tions de la société civile de Gaza, « sans pression et sans iso­lement, le régime israélien n’a cessé de prouver qu’il conti­nuera à per­pétrer des mas­sacres tels que ceux aux­quels nous assistons pour l’instant et qu’il n’a nul­lement l’intention de mettre un terme à des décennies d’épuration eth­nique, d’occupation mili­taire et de poli­tique d’apartheid. (…) Nous vous invitons à rallier la cam­pagne sans cesse crois­sante de Boycott, Dés­in­ves­tis­sement et Sanc­tions afin de demander des comptes à cet État voyou qui se révèle une fois de plus si violent tout en béné­fi­ciant pourtant de la plus grande impunité ».

Le meilleur service à rendre aux Pales­ti­niens est donc de faire preuve d’au moins autant de déter­mi­nation et d’obstination qu’eux en faisant payer le prix des souf­frances qui leur sont infligées à l’État d’Israël et à tous ceux qui le sou­tiennent, entre autres et notamment le gou­ver­nement Hollande-​​Valls. Trêve durable ou pas, la lutte devra se pour­suivre afin d’éviter qu’Israël ne se sente libre, à l’avenir, de bom­barder, d’emprisonner, d’expulser, de tuer et de colo­niser. Qu’il s’agisse de leurs droits nationaux ou de leurs droits les plus élé­men­taires, les droits des Pales­ti­niens ne sont pas négo­ciables et ne peuvent être sacrifiés sur l’autel des intérêts de l’État d’Israël et de ses alliés occi­dentaux et arabes. En d’autres termes, et comme le répètent depuis des décennies les Pales­ti­niens et tous ceux qui sont authen­ti­quement soli­daires de leur cause : sans justice, il n’y aura pas de paix.

Julien Salingue, mardi 26 août 2014

http://blogs.mediapart.fr/blog/elisabet ... n-salingue
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Re: Israel/Palestine

Messagede Pïérô » 31 Aoû 2014, 16:41

Info Plateforme des ONG françaises pour la Palestine

Bilan des deux derniers mois à Gaza et en Cisjordanie

Après quelque 50 jours de bombardements israéliens sur la bande de Gaza, Palestiniens et Israéliens ont accepté un cessez-le-feu « illimité », le 26 août 2014. Le bilan de cette offensive est très lourd :

2 076 Palestiniens sont morts dont 1454 civils ; parmi eux, plus de 500 enfants

- 10 224 ont été blessés dont 3000 enfants ; 1000 d’entre eux souffriront de séquelles irréversibles

- 17 200 unités de logements ont été détruites ; 500 000 personnes déplacées, dont au moins 150 000 sont sans abri

- 216 écoles ont été endommagées

- 58 hôpitaux ou cliniques ont été endommagés, le personnel médical et les ambulances visés par des tirs

On dénombre 71 morts israéliens dont 65 soldats sous prétexte de la disparition de trois jeunes colons le 12 juin 2014, l’armée israélienne a mené une campagne massive d’arrestations, notamment de membres du Hamas, puis de bombardements sur Gaza, à partir du 8 juillet.

Cette répression s’accompagnait de vastes campagnes d’incitation à la violence contre les Palestiniens en Israël et de l’intensification de la violence des colons contre les civils palestiniens en Cisjordanie.

La découverte des trois corps est suivie de la mort atroce d’un jeune palestinien, Muhammad Abu Khudair, à Jérusalem. Des manifestations de protestations prennent alors de l’ampleur dans plusieurs villes palestiniennes.

A Gaza, avec une intensification des bombardements, le 17 juillet l’attaque se généralise avec l’envoi de troupes au sol.

Pour voir un visuel de l’attaque israélienne sur Gaza au 18 août 2014 cliquer ici : http://www.agencemediapalestine.fr/blog ... -chiffres/.

En Cisjordanie, la répression continue avec acharnement, notamment à Jérusalem-Est. La ville fait face à la plus grande vague d’arrestations depuis la seconde intifada. « Les arrestations (1 500 Arrestations en Cisjordanie dont 37 députés), les expulsions, les démolitions de maisons, les saisies de terres et le harcèlement des Palestiniens par les colons continuent : depuis le début des combats au sud le 8 juillet, les soldats et la police ont blessé 2 139 Palestiniens en Cisjordanie. » Selon Amira Hass, journaliste du quotidien Haaretz.

Après cinquante jours de guerre qui laissent la bande de Gaza exsangue, les deux parties se sont accordées sur un nouveau cessez-le-feu qui doit être « illimité ».

Les termes de l’accord :
- Levée partielle du blocus, ouverture de points de passage pour l’aide et les marchandises.

- Extension des zones de pêche, jusqu’à 6 miles marins et accès des paysans à la zone tampon.

- Négociations dans un mois sur le fond : la levée totale du blocus, la démilitarisation de la résistance dans la Bande de Gaza, la construction d’un port et aéroport et la libération de prisonniers.

En France, le président de la République a d’abord exprimé « la solidarité de la France face aux tirs de roquettes en provenance de Gaza » lors d’un entretien téléphonique avec le Premier ministre israélien, ajoutant « Il appartient au gouvernement israélien de prendre toutes les mesures pour protéger sa population face aux menaces. » provoquant des réactions de la classe politique et l’indignation de très nombreux citoyens, comme les mobilisations massives en témoignent.

Puis François Hollande a exprimé au président palestinien « son inquiétude concernant la situation à Gaza et a déploré que les opérations militaires en cours aient déjà fait de nombreuses victimes palestiniennes ».

Après ces errements de la diplomatie française, un « cafouillage néanmoins emblématique de l’embarras des chancelleries européennes et américaine face à la question de Gaza », La France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne demandent à Israël et aux Palestiniens du Hamas d'appliquer un cessez-le feu immédiat dans la bande de Gaza, dans une déclaration conjointe des ministres des Affaires étrangères des trois pays diffusée samedi 9 août.

C’est une proposition égyptienne déjà présentée 15 jours plus tôt mais refusée alors par la partie israélienne qui a conduit Palestiniens et Israéliens à conclure cet accord de cessez-le-feu.

129 organisations internationales et palestiniennes ont écrit une lettre ouverte http://electronicintifada.net/blogs/ali ... ght-resist condamnant le rôle du secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki Moon.

Daniel Levy, Spécialiste du Proche-Orient au Conseil européen des affaires étrangères, analyse les termes de l’accord http://mobile.lemonde.fr/proche-orient/ ... _3218.html.


A voir : Gaza après les attaques : http://www.kolor.com/virtual-tours/2014 ... #s=pano119

Atlas de la crise à Gaza : http://www.ochaopt.org/GazaCrisisAtlas2014/#/20


http://plateforme-palestine.org/#&panel1-1
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Re: Israel/Palestine

Messagede Pïérô » 05 Sep 2014, 01:11

La trêve n’est pas la paix à laquelle le peuple palestinien a droit

Déjà Gaza a quitté la Une des journaux. Les caméras sont braquées sur d’autres guerres au Moyen-Orient, en Ukraine,... ou à La Rochelle.

Ne tombons pas dans le piège et maintenons la mobilisation.

Nous comprenons le sentiment de fierté de la population de Gaza et de tout le peuple palestinien : une des plus puissantes armées du monde n’a pas réussi à détruire sa résistance. Malgré le déluge de feu, les massacres et la volonté du gouvernement israélien de le punir d’avoir reconstitué son unité en imposant un gouvernement d’entente nationale, Gaza asphyxié obtient une bouffée d’oxygène. Les crimes perpétrés ont mis à nu la fascisation de la société israélienne, ce qui souligne le courage des manifestants anticolonialistes.

Ce n’est vraiment pas le moment pour le mouvement de solidarité de « lâcher l’affaire » en se berçant d’illusions sur la bonne volonté de Netanyahou ou sur un rééquilibrage par Fabius du soutien français à Israël.

Un blocus allégé n’est pas la fin du blocus, il doit être levé. Et dans le silence des médias se poursuit la colonisation, qui doit être stoppée et l’occupation qui doit être brisée. La solidarité matérielle que nous devons aux Gazaouis ne doit pas exonérer Israël de payer les destructions commises. Par les manifestations, les rassemblements, les débats, par l’amplification de la campagne citoyenne du boycott d’Israël, de ses productions et de ses institutions, nous devons exiger de nos gouvernants, de la France et de l’Europe, de véritables sanctions. L’accord d’association de l’UE avec Israël doit être rompu ou tout au moins suspendu tant qu’il sera un Etat d’apartheid et ne respectera pas le droit international ; par le rappel de son ambassadeur et la convocation de celui d’Israël la France doit signifier à cet Etat voyou qu’il se met au ban de la communauté des Humains, et que la France soutiendra la traduction des dirigeants politiques et militaires coupables de crimes de guerre devant la Cour pénale Internationale.

Bureau national de l’UJFP, 29 août 2014

http://www.ujfp.org/spip.php?article3490


Emission l’Egregore du 1er septembre 2014
Israël, Palestine, Gaza
Intervention de Pierre Stambul, co-président de l’Union Juive Française pour la Paix (UJFP) le 30 juillet 2014 aux rencontres libertaires d’Eychenat.
Intervention Sonia Fayman pour l’UJFP à Bonneuil sur Marne le 29 août 2014.
Pour comprendre la situation à Gaza
http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article1575
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Re: Israel/Palestine

Messagede spleenlancien » 06 Sep 2014, 09:04

Le 30 août, Gush Shalom publiait cet édito d'Uri Avnery

http://zope.gush-shalom.org/home/en/cha ... 1409319940

Uri Anery, Gush Shalom a écrit:
Après 50 jours, la guerre est finie. Alleluia.

Du côté israélien : 71 morts, dont 66 soldats, 1 enfant.

Du côté pales­tinien : 2.143 morts, dont 577 enfants, 263 femmes, 102 per­sonnes âgées. 11.230 blessés. 10.800 immeubles détruits, 8.000 par­tiel­lement détruits. Environ 40.000 maisons endom­magées. Parmi les bâtiments endom­magés : 277 écoles, 10 hôpitaux, 70 mos­quées, 2 églises. Par ailleurs 12 mani­fes­tants tués en Cis­jor­danie, pour la plupart des enfants.

Alors, pourquoi tout cela ?

La bonne réponse est : pour rien.

D’aucun côté on ne le voulait. Aucun côté n’a com­mencé. C’est sim­plement arrivé.

RÉCAPITULONS les événements, avant qu’ils ne tombent dans l’oubli.

Deux jeunes Arabes ont enlevé trois jeunes étu­diants en religion israé­liens près de la ville d’Hébron en Cis­jor­danie. Les kid­nap­peurs appar­te­naient au Hamas mais avaient agi de leur propre ini­tiative. Leur projet était d’échanger leurs pri­son­niers contre des pri­son­niers pales­ti­niens. Libérer des pri­son­niers est actuel­lement la plus haute ambition de tout militant palestinien.

Les kid­nap­peurs étaient des ama­teurs, et leur projet fut mal conduit dès le départ. Ils pani­quèrent quand l’un des étu­diants utilisa son télé­phone mobile et ils abat­tirent alors leurs otages. Tout Israël fut soulevé d’indignation. Les kid­nap­peurs n’ont tou­jours pas été retrouvés. Les forces de sécurité israé­liennes sai­sirent l’occasion pour appliquer un plan tout préparé. Tous les mili­tants connus du Hamas en Cis­jor­danie furent arrêtés ainsi que tous les anciens pri­son­niers libérés dans le cadre de l’accord de libé­ration de l’otage israélien Gilad Shalit. Pour le Hamas c’était la vio­lation d’un accord. .

La direction du Hamas dans la bande de Gaza ne pouvait pas rester inactive au moment où leurs cama­rades de Cis­jor­danie étaient mis en prison. Elle réagit en lançant des roquettes sur des villes et des vil­lages israéliens.

Le gou­ver­nement israélien ne pouvait pas rester sans réagir alors que ses villes et ses vil­lages étaient bom­bardés. Il répliqua par un bom­bar­dement aérien massif de la bande de Gaza.

À partir de là, ce ne fut plus qu’un fes­tival inin­ter­rompu de mort et de des­truction. On devait trouver une raison à la guerre.

Le Hamas fit alors quelque chose qui était, à mon avis, une erreur capitale. Il utilisa quelques-uns des tunnels clan­destins qu’il avait construits sous la clôture fron­ta­lière pour attaquer des cibles israé­liennes. Les Israé­liens prirent soudain conscience de ce danger que l’armée avait minimisé. La guerre dépourvue d’objectif se trouva un but : elle devint la Guerre Contre les “Tunnels de la Terreur”. L’infanterie fut envoyée dans la bande de Gaza pour les découvrir et les détruire.

Quatre-​​vingt mille soldats entrèrent dans la Bande. Après avoir détruit tous les tunnels connus, ils n’eurent plus rien à faire sinon rester là pour servir de cibles.

Logi­quement l’étape sui­vante aurait été de pro­gresser pour conquérir toute la bande de Gaza, quelque 45 kilo­mètres de long sur 6 kilo­mètres de large en moyenne, avec 1,8 million d’habitants. Quatre fois plus vaste que l’ile de Man­hattan avec à peu près la même population.

Mais l’idée de conquérir la Bande pour la troi­sième fois (après 1956 et 1967) répu­gnait à l’armée israé­lienne. La der­nière fois qu’elle l’avait quittée, les soldats avaient chanté « Adieu Gaza, et pour ne plus te revoir ! ». Les pré­vi­sions de pertes mili­taires étaient élevées, beaucoup plus que ce que la société israé­lienne était prête à sup­porter, en dépit de tous les grands dis­cours patriotiques.

La guerre dégénéra en une orgie de tueries et de des­truc­tions, les deux camps “dansant sur le sang”, bénissant chaque bombe et chaque missile, com­plè­tement oublieux des souf­frances causées aux êtres humains de l’autre camp. Et tou­jours sans le moindre objectif atteignable.


SI CLAU­SEWITZ eut raison de dire que la guerre n’était que la pour­suite de la poli­tique par d’autres moyens, alors toute guerre doit avoir un objectif poli­tique clair.

Pour le Hamas, l’objectif était clair et simple : la levée du blocus de Gaza.

Pour Israël il n’y en avait aucun. Ben­jamin Néta­nyahou définit comme objectif « Le calme en contre­partie du calme ». Mais nous avions cela avant que tout ne commence.

Cer­tains de ses col­lègues du gou­ver­nement deman­dèrent d’« aller jusqu’au bout » et d’occuper toute la Bande. Le com­man­dement de l’Armée s’y opposa et on ne peut pas mener une guerre contre la volonté de l’Armée. Alors tout le monde resta là à attendre Godot.

Qu’est ce qui conduisit à l’accord de cessez-​​le-​​feu final ?

Les deux camps étaient à bout. Du côté israélien, la goutte d’eau qui fit déborder le vase fut la situation cri­tique des colonies tout autour de la bande de Gaza, qua­lifiées d’« enve­loppe de Gaza ». Sous le déluge inin­ter­rompu de roquettes à courte portée et – encore pire – d’obus de mor­tiers qui ne coûtent presque rien, les habi­tants, membres de kib­boutz pour la plupart, com­men­cèrent à émigrer discrètement vers des régions plus sûres.

C’était presque un sacrilège. L’un des mythes fon­da­teurs d’Israël était que pendant la guerre de 1948, qui vit la nais­sance de l’État, les habi­tants arabes des villes et des vil­lages s’enfuyaient lorsqu’on leur tirait dessus, alors que nos colonies tenaient bon même en plein enfer.

Ce n’était pas tout à fait la réalité. Plu­sieurs kib­boutz furent évacués par ordre de l’armée lorsque leur défense devint impos­sible. Dans plu­sieurs autres, les femmes et les enfants furent évacués tandis que les hommes reçurent l’ordre de rester et de com­battre avec les soldats. Mais, dans l’ensemble, les colonies israé­liennes tinrent bon et combattirent.

Mais 1948 était une guerre eth­nique pour le ter­ri­toire. La terre évacuée était défi­ni­ti­vement perdue (ou au moins jusqu’à la pro­chaine guerre). Cette fois-​​ci, toute la logique était différente.

LA VIE DANS l’« enve­loppe » devint impos­sible. Les sirènes reten­tis­saient plu­sieurs fois par heure, et chacun dis­posait de 15 secondes pour trouver un abri. Les appels à l’évacuation se firent ouver­tement et bruyamment. Des cen­taines de familles quit­tèrent les lieux. Le mythe fut aban­donné et le gou­ver­nement fut obligé d’organiser un mou­vement de masse. Cela ne res­sem­blait pas à une victoire.

Le côté pales­tinien subissait une ter­rible épreuve. Environ 400.000 per­sonnes durent quitter leur foyer. Des familles entières se réfu­gièrent dans des immeubles des Nations unies, à plu­sieurs familles dans une seule pièce ou dans un coin de la cour, sans élec­tricité et avec très peu d’eau, des mères avec 6, 7 ou 8 enfants.

(Ima­ginez ce que cela signifie : une famille, pauvre ou riche, doit quitter son foyer en l’espace de quelques minutes, sans pouvoir rien emporter, ni vête­ments, ni argent, ni albums de famille, juste ras­sembler les enfants et courir, pendant que der­rière eux la maison s’effondre. Le travail et les sou­venirs de toute une vie détruits en quelques secondes. Les jeunes hommes étaient partis depuis long­temps, vivant dans des tunnels secrets, se pré­parant au combat décisif.)

Il est presque sur­prenant que dans ces condi­tions les struc­tures de gou­ver­nement et de com­man­dement du Hamas aient fonc­tionné. Les ordres pas­saient de diri­geants cachés à des cel­lules cachées, des contacts étaient main­tenus avec des diri­geants à l’étranger et entre les dif­fé­rentes orga­ni­sa­tions, alors que des drones espions volaient au-​​dessus des têtes et tuaient tout diri­geant ou toute autorité civile qui se faisait voir.

Après l’action pour tuer le com­mandant mili­taire en chef du Hamas, Mohamed Deif (qui réussit ou échoua, nous ne le savons pas), le Hamas se mit à exé­cuter les infor­ma­teurs sans les­quels de telles actions sont impos­sibles. (Au temps où j’étais un jeune ter­ro­riste nous fai­sions de même.)

Mais avec toute sa remar­quable ingé­niosité, le Hamas ne pouvait continuer indé­fi­niment. Son vaste stock de roquettes et d’obus de mor­tiers se réduisait. Pour lui aussi il fallait que cela finisse.

Résultat ? C’est clai­rement un match nul. Mais, comme je l’ai déjà dit, si une petite orga­ni­sation de résis­tance obtient un match nul face à l’une des plus puis­santes machines de guerre du monde, elle est fondée à célébrer – comme elle l’a d’ailleurs fait lundi dernier – le 50e jour de la Guerre pour Rien.

QU’ONT perdu les deux camps ?

Les Pales­ti­niens ont subi d’énormes pertes maté­rielles. Des mil­liers de maisons ont été détruites dans le but de briser leur moral, cer­taines avec quelque pré­texte peu convain­quant, d’autres sans aucune raison. Au cours des der­niers jours, l’armée de l’Air a écrasé les luxueux immeubles de grande hauteur du centre de Gaza.

Les pertes humaines pales­ti­niennes ont aussi été énormes. Les Israé­liens n’ont pas versé la moindre larme.

Côté israélien, les pertes humaines et maté­rielles ont été légères en com­pa­raison. Les pertes éco­no­miques ont été impor­tantes, mais sup­por­tables. Ce sont les pertes invi­sibles qui comptent.

La perte de légi­timité d’Israël à travers le monde s’accélère. Des mil­lions de gens ont vu les images quo­ti­diennes venant de Gaza et, consciemment ou incons­ciemment, leur image d’Israël a changé. Pour beaucoup, le cou­rageux petit pays est devenu un monstre brutal.

L’antisémitisme, nous dit-​​on, est en train de se déve­lopper dan­ge­reu­sement. Israël prétend être l’État-nation du peuple juif, et la plupart des Juifs défendent Israël et s’identifient à lui. La nou­velle fureur à l’encontre d’Israël res­semble quel­quefois à de l’antisémitisme d’autrefois, et quel­quefois elle l’est.

Nous ne savons pas combien de Juifs l’antisémitisme fera venir en Israël. Nous ne savons pas non plus combien de Juifs seront conduits par la guerre per­pé­tuelle à quitter Israël pour l’Allemagne, les USA ou le Canada.

On a ten­dance à négliger l’aspect le plus dan­gereux. Une masse énorme de haine a été créée à Gaza. Combien parmi les enfants que nous avons vu quitter avec leur mère leur maison en courant vont-​​ils devenir les “ter­ro­ristes” de demain ?

Des mil­lions d’enfants à travers le monde arabe ont vu les images dif­fusées dans leurs maisons par Al Jazira et se mettent à haïr pro­fon­dément Israël. Al Jazira est un pouvoir mondial. Tandis que l’édition anglaise essayait d’être modérée, l’édition arabe n’avait aucun frein – à lon­gueur d’heures ses repor­tages mon­traient des images déchi­rantes de Gaza, les enfants tués, les maisons détruites.

Par ailleurs, l’inimitié tra­di­tion­nelle des gou­ver­ne­ments arabes à l’égard d’Israël s’est éva­nouie. L’Égypte, l’Arabie Saoudite et les États du Golfe (à l’exception du Qatar) col­la­borent main­tenant ouver­tement avec Israël.

Cela peut-​​il porter des fruits poli­tiques à l’avenir ? Ce serait pos­sible, si notre gou­ver­nement mani­festait un intérêt réel pour la paix.

En Israël même, le fas­cisme, ignoble et évident, a redressé sa tête répu­gnante. “Mort aux Arabes” et “Mort aux gauchos” sont devenus des cris de guerre légi­times. On peut espérer qu’une partie de cette vague ignoble va refluer, mais une partie va rester pour devenir quelque chose de normal.

L’avenir per­sonnel de Neta­nyahou s’est assombri. Pendant la guerre, ses taux de popu­larité sont montés en flèche. Ils sont main­tenant en chute libre. Il ne suffit pas de faire des dis­cours de vic­toire. Il faut que la vic­toire se voie. Si pos­sible sans microscope.

LA GUERRE EST une question de pouvoir. La réalité créée sur le champ de bataille se traduit géné­ra­lement dans les résultats poli­tiques. Si la bataille se termine sur un match nul, le résultat poli­tique sera aussi un match nul.

Célé­brant un triomphe sem­blable il y a long­temps, Pyrrhus, roi d’Épire, fit cette réflexion : “Encore une vic­toire comme celle-​​là et nous sommes perdus !”


http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=13301
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Re: Israel/Palestine

Messagede bipbip » 09 Sep 2014, 01:40

Après la punition israélienne, retour à la normale :

Après la guerre, les habi­tants de Gaza forcés de creuser des puits pour trouver de l’eau
Alors que les bom­bar­de­ments intensifs de l’aviation israé­lienne ont durement touché le système de trai­tement et d’acheminement de l’eau, cer­tains Gazaouis ont décidé de creuser des puits chez eux, après deux semaines sans eau.
http://www.lemonde.fr/proche-orient/vid ... _3218.html

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Re: Israel/Palestine

Messagede Pïérô » 14 Sep 2014, 01:37

Palestine : pas de place pour le soutien antisémite

Alors que certains ont tenté, lors des nombreuses mobilisations en faveur de la Palestine, de faire entendre leur voix antisémite, non seulement en France mais aussi en Allemagne ou en grande-Bretagne, l’organisation de jeunesse du FPLP, fin août, a fait circuler un texte qui remet les pendules à l’heure, et que nous reproduisons ici :


Nous, jeunes du FPLP d’Aida Camp, de Bethlehem et de Palestine, rejetons tout parallélisme entre la lutte de libération du peuple Palestinien et la vermine fasciste. Sionisme et fascisme sont les deux facettes de la même médaille : le capitalisme.

Nous refusons en bloc tout type de soutien de la part de ceux, qui depuis toujours, ont été le bras armé du patronat et du capital. Nous n’acceptons donc aucun soutien de ceux qui utilisent le drame du peuple gazaoui, donc palestinien, seulement pour propager haine raciale et antisémitisme et pour défendre leurs petits intérêts.

Depuis toujours, nous combattons et combattrons l’occupation sioniste, non pas la présence juive en Palestine.

NOUS CONNAISSONS NOS ENNEMIS !

INTIFADA JUSQU’À LA VICTOIRE !

FPLP YOUTH
Aida Camp, Bethlehem – Palestine

http://lahorde.samizdat.net/2014/09/11/ ... ntisemite/


Gaza : Enquête sur des attaques contre les écoles
Human Rights Watch enquête sur trois bom­bar­de­ments des forces israé­liennes qui ont ciblé des écoles, alors que les lois de la guerre inter­disent les attaques qui prennent déli­bé­rément pour cible des civils ou des biens à caractère civil. Israël a éven­tuel­lement, selon l’ONG, commis des crimes de guerre. En attendant, la Cour pénale inter­na­tionale sera éga­lement saisie par les Palestiniens.
... http://www.elwatan.com/international/gh ... 05_112.php
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Re: Israel/Palestine

Messagede Pïérô » 20 Sep 2014, 12:59

Gaza : plus de 18 000 habitations ont été détruites

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Re: Israel/Palestine

Messagede Pïérô » 02 Oct 2014, 12:35

Le Tribunal Russell conclut que le crime d’incitation au génocide et des crimes contre l’Humanité ont été commis à Gaza

Les juristes et le Jury de la session extraordinaire du Tribunal Russell sur la Palestine qui s’est tenue à Bruxelles le 24 septembre 2014 ont constaté que des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité ont été commis par l’armée israélienne à Gaza durant l’Opération Bordure Protectrice. Ils ont également conclu, à l’écoute de nombreux témoignages, que le discours employé à différents niveaux de la société israélienne pendant l’été 2014 avait parfois atteint le seuil nécessaire pour pourvoir le qualifier d’incitation directe et publique au génocide.

... http://www.ujfp.org/spip.php?article3535


Récit d’un génocide répété

C’est difficile pour moi, Palestinien de Gaza, de parler, de témoigner et de retracer cette nouvelle offensive militaire israélienne qui a duré plus de 50 jours en juillet-août 2014. C’était terrible ! J’aurais besoin de pages et de pages pour décrire ce carnage, ces crimes et ces massacres israéliens contre les civils de Gaza. Mais je vais essayer le plus succinctement possible de narrer une partie de mon vécu pendant les événements horribles qu’a subi toute la population de la bande de Gaza.

Je ne vous cache pas que, bien que les bombardements soient arrêtés depuis plus d’un mois, je suis toujours, comme tout mon peuple, sous le choc, et que je ne réalise pas que je suis encore vivant, car c’était vraiment un génocide, personne n’était à l’abri, et tout le monde attendait son tour d’être tué par le missile d’un avion militaire israélien ou l’obus d’un char ou d’un tank.

Personnellement, je n’attendais pas le début de cette agression commencée le 8 juillet, car on était en plein mois de Ramadan, un mois sacré avec des rituels spéciaux. Mais, avec ce gouvernement d’extrême droite et cette occupation israélienne illégale, rien n’est sacré. Ils attaquent à n’importe quel moment.
Je me souviens du début de cette agression, le mardi 8 juillet 2014, vers 11h. J’étais au département de français de l’université avec mes étudiants et une solidaire française. Ils échangeaient avec elle, quand, soudain, les bombardements ont commencé, on a décidé de continuer bien que l’université ait évacué ses étudiants. On est resté jusqu’à 12h, puis on a quitté à cause de l’intensification des tirs. Je suis retourné à mon domicile. Sur le chemin, des ambulances et le bruit des missiles qui tombaient partout. En arrivant chez moi, j’ai demandé des nouvelles de tout le monde. En fait, les écoles avaient déjà été évacuées et chacun était rentré chez soi.

Dans l’après-midi, premier appel téléphonique d’un journaliste français qui voulait des témoignages directs, puis j’ai commencé à envoyer le premier bilan du début de cette nouvelle agression israélienne aux amis et aux solidaires, sur internet et sur Facebook, une première nuit terrible suivie de 49 jours encore plus difficiles : le début de la troisième offensive militaire israélienne contre la bande de Gaza en 5 ans !...

Cette offensive militaire contre notre peuple était différente de celles de 2008 et de 2012, bien que la guerre c’est la guerre, mais la particularité de cette attaque se résume en 7 points :
Sa longue durée, plus de 50 jours de bombardements et d’attaques sanglantes, l’armée d’occupation a mené plus de 7000 raids.
Le nombre de victimes, 2200 morts palestiniens, parmi eux plus de 500 enfants, et 11000 blessés.
La destruction massive, notamment des quartiers entiers effacés de la carte, partout des tours et des centres commerciaux détruits
Les attaques sanglantes qui ont visé des écoles abritant les réfugiés, le centre de la ville de Gaza soit disant sécurisée, où personne dans aucun lieu n’était à l’abri.
La résistance militaire palestinienne acharnée, les factions ont lancé des roquettes jusqu’à la dernière minute avant le cessez le feu
La résistance exemplaire de notre population civile, solidarité familiale et unité nationale.
La forte mobilisation internationale et les manifestations de soutien à la population de Gaza et contre les crimes israéliens, partout dans le monde.

Pendant cette guerre, l’armée de l’occupation a semé la terreur et l’horreur dans une région qui subit déjà un blocus inhumain et illégal, depuis plus de sept ans.
Le véritable objectif israélien est de casser la volonté remarquable de cette population civile résistante qui, malgré ce blocus et deux guerres passées, continue de résister et d’exister.

Pour moi, j’ai vécu cet évènement comme toute ma population avec un quotidien particulier : bombardements- missiles qui tombent toutes les trois quatre minutes-attaques-peur-inquiétude- pénurie d’électricité et d’eau-isolement-manque de médicaments et de produits alimentaires.

Mais avec cette particularité que j’ai été sous pression et débordé. Primait mon devoir de rédiger un compte rendu quotidien et un bilan de l’agression israélienne et de l’envoyer via internet et les réseaux sociaux à tous les amis solidaires, aux associations de soutien à la Palestine et aux médias francophones, une tâche difficile, notamment à cause des coupures d’électricité permanentes et de la situation de guerre. Il faut ajouter à cela mes témoignages de tous les jours, voire de toutes les heures à plusieurs chaînes de radio, de télévision et aux journaux francophones qui me sollicitaient sans cesse. Sans exagération, je devais répondre par jour à 30 à 40 appels téléphoniques qui venaient de tous les pays francophones.

Je peux dire que durant cette guerre, ma seule joie était le retour du courant électrique, ne serait-ce que deux ou trois heures par jour, pour envoyer les nouvelles et charger mon portable. C’était très important pour moi ce bilan quotidien, car je tiens beaucoup à la solidarité populaire avec notre cause de justice, notamment devant le silence complice de la communauté internationale officielle et la brutalité de l’agression israélienne.

Quand le courant électrique revenait à n’importe quel moment de la journée, le matin, le soir, à l’aube, même à 2h ou 3h du matin, un état d’urgence était décrété chez moi, personne dans la maison n’avait le droit de me parler ou de me demander quoi que ce soit, la priorité était d’envoyer mon compte rendu, et j’ai laissé tomber beaucoup d’obligations familiales, car je suis convaincu de l’importance de cette solidarité internationale. Je voulais informer sur notre quotidien et le bilan de l’agression. Je profitais au maximum du courant électrique Je regroupais les photos et les informations de plusieurs sites et sources médicales pour les envoyer, je n’avais pas le temps de m’occuper de mes enfants et de ma famille, et même quand on a reçu chez nous des familles et des proches qui venaient d’autres régions menacées, ils n’osaient me parler quand l’électricité revenait

Pendant les premiers 24 jours du carnage israélien, j’ai réussi à envoyer mon bilan quotidien à des milliers de personnes, et même si je n’avais pas le temps de lire et de répondre à tous les messages qu’ils m’adressaient, combien j’ai été conforté de savoir le soutien sans relâche de ces gens de bonne volonté. Et maintes fois, malgré le risque et les bombes qui tombaient, je suis allé chez des voisins et chez des amis qui avaient de l’électricité pour envoyer mon bilan journalier, car je voulais que tout le monde connaisse notre souffrance et notre douleur suite à ce nouveau génocide israélien.

Vous ne pouvez imaginer ma tristesse et ma frustration quand la centrale électrique de Gaza a été totalement détruite par l’aviation israélienne fin juillet 2014. Pendant 8 jours, aucun foyer de Gaza n’a eu d’électricité, j’étais isolé, je ne pouvais pas sortir de chez moi, car c’était la ville de Gaza qui était visée. Heureusement qu’il y avait le portable , les amis m’appelaient, je ne voulais pas répondre afin de ne pas décharger ma batterie mais les dizaines d’appels de ceux qui s’inquiétaient pour moi, eux et des centaines de personnes qui demandaient de mes nouvelles, m’ont rassuré. Cinq amis de France, Belgique, Algérie et Maroc ont décidé de m’appeler tous les jours pour avoir des informations sur moi et sur la situation à Gaza, afin de rassurer sur internet les autres amis qui étaient très inquiets de mon silence.

Le moment le plus difficile durant cette agression fut quand je ne pus sortir de chez moi pendant une semaine, quand le centre de la ville de Gaza soit disant sécurisé fut bombardé- même mon quartier a été visé , 3 maisons ont été détruites, et 4 voisins tués- Le seul endroit où je pouvais aller était la maison de mon voisin qui a un générateur, pour charger mon portable, trente minutes seulement tous les deux jours. Mon voisin comme beaucoup de mes amis me parlait souvent de cette mobilisation pour Gaza, notamment en France, et de la volonté des gens de manifester dans les rues, malgré l’interdiction officielle.

Pendant les 50 jours, je n’ai pas dormi, même pas deux heures par jour, j’ai quelquefois passé deux ou trois jours sans dormir, pas seulement par inquiétude de ces bombardements aveugles, mais pour répondre aux appels téléphoniques qui venaient de beaucoup de pays, en particulier du Québec, avec le décalage horaire.
Pendant cette agression israélienne, j’avais comme tout mon peuple plusieurs sentiments : fierté, confiance, force, courage, peur, inquiétude et soulagement.
Mon quotidien durant cette guerre a été très difficile et très particulier : aller au marché tous les deux, trois jours avec beaucoup de risques, acheter de quoi nourrir ma famille, demander des nouvelles aux voisins, appeler les amis et les proches quand il y avait des bombardements dans leurs quartiers, puis rester tout le temps chez moi pour suivre les informations, notamment à partir des radios qui fonctionnent à l’aide de batterie, et quand le courant électrique revenait, l’installation devant mon ordinateur pour écrire mon bilan et garder le contact avec le monde. Cette situation m’était particulière car je n’ai pas l’habitude de rester chez moi, je restais souvent tard au département de français. J’ai profité des jours de trêve pour aller à mon travail préparer la rentrée prochaine.

Lors de l’écriture de mes témoignages quotidiens et de leur envoi à mon réseau, trois éléments m’ont marqué :
J’étais gêné quand les amis et les solidaires me remerciaient, je n’avais pas besoin de remerciements, je faisais mon devoir d’informer, et ce n’est rien par rapport aux sacrifices de nos martyrs et de nos blessés qui ont donné de leur sang pour que vive la Palestine et pour que Gaza reste digne, l’information fait partie de la résistance.
Le soutien de ces amis et solidaires à Ziad Medoukh, c’était un soutien à Gaza, ce sentiment me rendait fier, mais responsable devant ces milliers de personnes que je devais informer au jour le jour sur la situation
Le regret de ne pas avoir le temps de répondre à tous les messages : j’ai découvert plus de 20000 messages sur ma boite email et sur Facebook venant de centaines d’amis et de solidaires.

Un aspect très positif, j’ai gagné beaucoup de nouveaux amis- plus de 3000 nouveaux qui m’ont ajouté sur Facebook-, j’ai découvert des personnes extraordinaires, de vrais solidaires, des gens de bonne volonté, qui veulent soutenir Gaza et la Palestine. Ces personnes de beaucoup de pays étaient très inquiètes quand je ne pouvais pas envoyer mon bilan, leurs messages si sincères et si proches me rendent plus déterminé que jamais, ces gens ont gardé le contact avec moi et on continue d’échanger.

J’ai parlé en direct à 15 manifestations en France et en Suisse, les cris des solidaires du slogan « Palestine vivra, Palestine vaincra ! » Me rendent fort et m’encouragent à résister, car derrière nous il y a des millions de personnes dans le monde qui expriment leur colère contre les crimes israéliens et pour soutenir les Palestiniens de Gaza.

Un aspect qui m’a frappé dans les appels et les messages de beaucoup de personnes de différentes nationalités et de différentes confessions est que tout le monde prie pour moi : les amis musulmans, les chrétiens, les juifs, même les non croyants et les athées, j’ai été très ému par le nombre de messages mais surtout par leur contenu. Parmi ceux qui m’ont vraiment touché :
1. « Et j’écrirai votre nom Ziad Medoukh et celui de Gaza dans une prière spéciale pour vous, que les sources d’eau pure jaillissent en grand nombre à Gaza. »
2. « Je l’ai écouté hier, en pleine circulation... j’ai failli emboutir la voiture qui était devant moi. Entendre le témoignage de Ziad Medoukh, alors que j’ai plutôt l’habitude de le lire... Entendre sa voix triste énoncer l’horreur absolue... »
3.« Je ne souffle que quand tu nous écris Ziad Medoukh, mais à mon grand malheur dès que je te lis je suis encore plus anéantie ».
4. « Avec toi,Ziad j’ai eu peur, avec toi, j’ai pleuré, avec toi, j’ai espéré ! »
5. « Nous sommes tous des Palestiniens, nous sommes tous des Gazaouis »

Parmi les moments douloureux de cette guerre, celui où j’ai composé mon poème : « Ne pleure pas maman si je tombe en martyr ». J’attendais mon tour comme tous les civils de Gaza, avec les bombardements intensifs et aveugles. Ce poème a suscité beaucoup de réactions chez mes amis malgré sa tristesse, mais il montre l’état d’esprit de ce danger qui touche tout le monde à Gaza.

J’ai profité de la trêve pour aller au département préparer la rentrée prochaine et établir un programme de soutien pour mes étudiants. A propos de ceux-ci, j’ai été fier d’eux : ils ont écrit et informé leurs amis sur les réseaux sociaux de ce que se passe à Gaza, ces jeunes étudiants de 19-20 ans qui témoignaient tous les jours, écrivaient des articles et répondaient aux questions des journalistes malgré une situation de guerre, et malgré leurs deux ou trois ans de français, quel courage !

J’ai pleuré plusieurs fois, je me suis senti impuissant devant les corps des enfants massacrés, mais je n’ai jamais montré mes larmes ni à ma famille, ni aux amis quand ils m’appelaient pour avoir de mes nouvelles, eux qui pleuraient au téléphone.

En dépit de notre vécu tragique pendant ces 50 jours de terreur où Gaza a supporté l’insupportable, les deux éléments qui m’ont rassuré sont :
la volonté remarquable et la patience exemplaire de notre population civile malgré l’ampleur de cette guerre.
la mobilisation internationale et le soutien populaire partout dans le monde, toute la population a apprécié cette solidarité qui a participé à faire pression contre les gouvernements.

On peut dire qu’aucun objectif israélien de cette nouvelle offensive n’a été réalisé, notre population digne est toujours débout.

Un mois après l’arrêt de cette nouvelle agression, de ce nouveau génocide contre notre peuple, rien n’a changé à Gaza, le blocus est toujours là. Tant que les crimes israéliens ne sont pas jugés et tant que dure l’impunité d’Israël, un nouveau génocide se prépare.

La forte mobilisation pour Gaza partout dans le monde pendant l’agression israélienne, très appréciée par notre population civile, devrait être poursuivie, car, avant et après cette agression, la situation est toujours marquée par le blocus israélien, la fermeture des frontières et l’interdiction d’acheminer beaucoup de produits et de matériel.

Après tout, malgré toutes les pertes humaines et la destruction massive, malgré ces 50 jours de terreur, je suis plus que jamais déterminé à continuer ma résistance quotidienne dans la bande de Gaza à travers l’éducation et le travail avec mes jeunes pour une ouverture sur le monde, avec le soutien des solidaires de notre cause juste pour une Palestine de liberté et de paix durable, une paix qui passera avant tout par la justice.

Ziad Medoukh

https://www.facebook.com/ziad.medoukh/p ... 87222396:0
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Re: Israel/Palestine

Messagede bipbip » 08 Oct 2014, 07:50

Israël détruit un projet financé par la Belgique en Cisjordanie

L’armée israélienne a détruit lundi un réseau de transport d’électricité mis sur pied dans un village de Cisjordanie grâce à l’aide financière de la Coopération technique belge (CTB), révèle Oxfam-Solidarité dans un communiqué jeudi. C’est la première fois qu’Israël détruit un projet belge, souligne l’ONG, qui exhorte le gouvernement belge "à condamner publiquement les actions d’Israël et à réclamer des dédommagements pour cette destruction". Les dommages sont estimés à 55.000 euros. L’ambassadeur israélien à Bruxelles a par ailleurs été convoqué dans l’après-midi au cabinet du ministre des Affaires étrangères en affaires courantes, Didier Reynders. Lundi matin, les bulldozers israéliens ont fait tomber 70 pylônes électriques et détruit 4,5 kilomètres de câbles électriques du réseau de transport d’électricité aménagé à Khirbet al-Tawil, un village de l’entité de Naplouse, en Cisjordanie, grâce à l’aide financière apportée par la CTB. "Les poteaux ont ensuite été coupés en morceaux pour éviter qu’ils ne soient réutilisés. Tout le village est sans électricité depuis lors", explique le chef du village de Khirbet al-Tawil, Bassam Akher, cité dans le communiqué d’Oxfam-Solidarité.

... http://www.paroleslibres.lautre.net/spi ... rticle1998
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Re: Israel/Palestine

Messagede Pïérô » 09 Oct 2014, 13:45

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Re: Israel/Palestine

Messagede bipbip » 10 Oct 2014, 01:34

Palestine : des militants écossais occupent une usine de drones de Thales

Des militants pro-palestiniens de Glasgow ont occupé pendant une journée, le 23 septembre, une usine du fabricant d’armes français Thales. Celui-ci y construit en effet des drones dits « tactiques » Watchkeeper, en partenariat avec l’entreprise d’armement israélienne Elbit. Le modèle Watchkeeper, qui intéresse la France et d’autres pays, est basé sur le drone Hermes 450 d’Elbit, largement utilisé à Gaza et ailleurs par l’armée israélienne.

Les militants qui ont occupé l’usine voulaient dénoncer les relations étroites entre les industries d’armement européennes et israéliennes, symbolisées par l’association entre Thales et Elbit pour développer un drone tactique basée sur une technologie « testée sur le terrain » à Gaza. Ils entendaient également critiquer, plus largement, les exportations d’armes européennes vers Israël.

Voir ici, ici et ici des images de l’occupation et de manifestations précédentes contre Thales. Les occupants ont même accusé l’entreprise française de fabriquer dans cette usine des pièces détachées envoyées ensuite en Israël.

L’ONG britannique War on Want a consacré il y a quelques mois un rapport détaillé (en anglais) au développement du drone Watchkeeper et à son prédécesseur, l’Hermes 450 d’Elbit Systems.

Une usine britannique d’Elbit, construite dans le cadre du partenariat avec Thales, avait elle aussi été ciblée en août, en plein conflit à Gaza. Le Watchkeeper est souvent présenté comme un drone de surveillance, non armé, mais selon War on Want, la distinction est artificielle : l’Hermes 450 aurait été utilisé par Tsahal en version drone de combat.

Drones : la connexion euro-israélienne

Israël est un l’un des principaux pionniers mondiaux des drones, et les firmes israéliennes (Elbit et IAI) ont noué des partenariats avec les entreprises européennes. Elles ont même joué un rôle important pour pousser les institutions européennes à s’intéresser aux drones et à débloquer des financements pour stimuler la recherche européenne dans ce domaine [1].

Pour les critiques, le Watchkeeper sert surtout aux gouvernements et intérêts industriels européens à reconvertir et « blanchir » les technologies israéliennes de l’armement. Plusieurs autres pays, dont la France et la Pologne, ont exprimé leur intérêt pour le drone Watchkeeper, que l’armée britannique vient de déployer officiellement en Afghanistan.

La cause palestinienne et celle de l’indépendance écossaise semblaient s’être étroitement mêlées dans la tête des militants qui ont ciblé l’usine. Thales est le deuxième fournisseur d’armes du Royaume-Uni, et son PDG Jean-Bernard Lévy n’avait pas hésité, quelques jours avant le référendum sur l’indépendance écossaise du 18 septembre 2014, à s’immiscer dans les débats en brandissant notamment la menace d’une fermeture de l’usine occupée par les activistes.

Olivier Petitjean


[1] Lire à ce sujet le rapport de StateWatch et du Transnational Institute, Eurodrones Inc http://www.tni.org/eurodrones.

http://multinationales.org/Palestine-de ... s-ecossais
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Re: Israel/Palestine

Messagede Pïérô » 23 Oct 2014, 02:40

Choc des civilisations à Gaza

D’un côté, il y a Israël, un pays occidental et surarmé, devenu l’avant-garde du « monde civilisé » face aux « barbares », aux « terroristes » et aux « intégristes ».

Dans la société israélienne, on parle des « tunnels de la mort » pour décrire les constructions rudimentaires grâce auxquelles les combattants gazaouis ont pu surprendre la vaillante « Tsahal », « l’armée la plus morale du monde ». Et comme l’a dit Hollande, Israël « a le droit de se défendre ». Ban-ki-Moon en a rajouté une couche en parlant de la barbarie … du Hamas, supposé avoir enlevé un soldat israélien sur le territoire de Gaza ! Ironique, l’historien israélien Shlomo Sand rappelle que, enfant, il était bien sûr pour les cow-boys et contre ces Indiens peinturlurés, hurlants, grimaçants et balançant des flèches comme ils pouvaient. Les cow-boys étaient des héros blancs. L’armée israélienne, c’est Custer ou Chivington vénérés pour avoir exterminé des sauvages à Washita River ou Sand Creek.


Israël, vers la fascisation ?

Michel Warchawski évoque la peur qui s’installe en Israël. Au moment d’une manifestation anticolonialiste, il voit en face ces « dizaines de fascistes qui éructent leur haine ainsi que des slogans racistes ». « La violence coloniale est passée à un degré supérieur comme l’a montré l’assassinat de Muhammad Abou Khdeir brûlé vif par trois colons ». Des manifestants pro israéliens à Paris expliquent : « pour nous, un enfant juif qui meurt, c’est grave, on aime la vie ; pour les Palestiniens, ce n’est rien, c’est un martyr de plus ». Avec le complexe de Massada (*), les Israéliens se vivent comme des victimes. Eyal Sivan montre comment le négationnisme s’est généralisé dans le discours. Ce ne serait pas les Israéliens qui tuent mais le Hamas qui utilise des boucliers humains et des otages ! Eyal parle de « blanchissement » des Juifs. Ils étaient les « Arabes » de l’Europe. En adoptant le discours islamophobe, ils sont à l’avant-garde du combat contre les Musulmans. Il peut conclure sur « l’aryanisation » des Juifs. Zeev Sternhell parle d’écroulement de la démocratie israélienne et il compare l’atmosphère dans son pays à celle de la France en 1940. Au même moment, l’extrême droite manifeste contre le mariage de deux Israélien-ne-s, elle juive, lui palestinien, avec le soutien de l’opinion publique. Le journal Haaretz cite une gamine de 10 ans : « pour moi, les Arabes sont quelque chose que je ne peux ni voir, ni supporter. Je suis terriblement raciste. Je viens d’une maison raciste. Si j’ai la chance à l’armée d’en tuer un, je le ferai plutôt deux fois qu’une. Je suis prête à tuer de mes mains si c’est un Arabe … ». Ce qui est significatif, ce n’est pas ce que dit cette gamine, dans tous les camps on peut trouver des exemples de ce genre. Il ne s’agit pas ici d’un micro-trottoir et ces propos sont révélateurs de ce que la société israélienne est devenue.


Une guerre programmée tous les deux ans

Le sionisme ne protège pas les Juifs. Il crée volontairement la tension et la guerre pour leur « offrir » la seule solution « réaliste » : l’enfermement des Israéliens dans un bunker surarmé qui est une tragique reconstitution symbolique du ghetto. Sauf que cette fois, il est choisi et pas imposé. Faut-il remonter en arrière ? 2002, invasion de la Cisjordanie. 2006, attaque du Liban, 2008-2009 premier grand massacre à Gaza suivi d’un autre en 2012 et de celui qui est en cours. Dans ce bunker, la vie d’un-e Israélien-ne est sacrée, celle d’un-e Palestinien-ne ne compte pas. D’ailleurs l’armée israélienne « intervient à Gaza pour sauver les Palestinien-ne-s du Hamas », c’est bien connu. Et cette version surréaliste a obtenu un large assentiment dans l’opinion publique israélienne « Bordure protectrice », drôle de nom pour un massacre. Cette fois la novlangue israélienne a manqué d’imagination pour donner une touche poétique à ce massacre de masse. Pourquoi Nétanyahou, poussé par les fascistes Bennet et Lieberman a-t-il lancé cette opération ? Le gouvernement d’extrême droite israélien avait été mis en difficulté lors des pseudo négociations imposées par John Kerry. Celui-ci avait lâché des mots lourds de menaces, parlant d’entrave et même d’apartheid. Poussé par un immense sentiment populaire, Fatah et Hamas avaient fini par former un gouvernement palestinien d’union nationale et ce gouvernement était en passe d’être reconnu par les principaux États de la planète. Et puis, les pressions sur l’Autorité palestinienne s’étaient multipliées afin qu’une plainte pour crimes de guerre soit enfin déposée contre les dirigeants israéliens. Les Israéliens ne veulent pas être obligés de reconnaître que l’occupation et l’apartheid ne cesseront jamais et qu’il n’y aura pas d’État palestinien sauf l’actuel bantoustan qu’on baptisera État. Le but de la tuerie actuelle n’est sûrement pas d’affaiblir le Hamas que la propagande israélienne a durablement réussi à diaboliser. Il est clairement de souder l’opinion publique israélienne et les alliés proches afin de perpétuer la colonisation et le statu quo. Israël est le champion de « l’idéologie sécuritaire » et le complexe militaro-industriel dirige le gouvernement. L’invasion de Gaza aura permis de tester l’efficacité d’un bouclier anti-missile destiné à la vente. Les Israéliens étaient sûrs que les Américains remplaceraient instantanément les munitions utilisées et ils ne se sont pas trompés. Accessoirement, comme l’a dit le journaliste anticolonialiste Gidéon Lévy, le gouvernement Nétanyahou avait aussi pour but de tuer un maximum d’Arabes, comme si les destructions et les souffrances pouvaient éradiquer définitivement toute idée de vivre ensemble à l’avenir.


« Gaza doit devenir un champ de ruines d’où ne peuvent sortir que des gémissements »

Cette phrase est de Jacques Kupfer, un Français qui dirige le Likoud international. Avant l’attaque israélienne, Gaza était une cage, un champ d’expérimentation pour les assassinats plus ou moins ciblés, les bateaux de pêches mitraillés, les flottilles arraisonnées, les champs bombardés et piétinés par les tanks, la nappe phréatique pompée. Avec la complicité active de l’armée égyptienne, il était devenu très difficile d’entrer ou de sortir de Gaza, la fermeture des tunnels ayant accéléré le chaos avec une pénurie généralisée d’essence et d’électricité. Près de 90% des 2000 mort-e-s et plus sont des femmes, des enfants, des vieillards, des civils. Un tiers de la population de Gaza a dû fuir son logement, mais il n’y a aucun refuge sûr dans ce minuscule territoire. Des villages, des quartiers ont été pulvérisés. Toute la population a frôlé la mort a un moment ou à un autre et a été traumatisée. L’armée israélienne a fait sauter l’immeuble où habitait (mais il n’était pas là ce jour-là) Mohamed al-Dhaif, chef des brigades al- Qassam. Il y a eu de très nombreuses victimes. La terre a tremblé à 2 Km à la ronde. L’armée israélienne ne parle que du Hamas. Certes celui-ci représente une partie de la population et la majorité des groupes armés. La sauvagerie de l’attaque israélienne a soudé toute la population et tous les groupes armés derrière l’idée que la résistance est un droit absolu. Jihad islamique, FPLP et Fatah combattent aux côtés du Hamas. Les lettres qui nous arrivent de Gaza parlent des orphelins jamais aussi nombreux, de la terreur qu’inspirent les drones qui tournent toute la journée comme des vautours, des sourires qui ont disparu, du besoin aigu de psychologues pour arriver à survivre. En France, le soutien à Gaza est venu principalement des quartiers populaires et de la population postcoloniale. Ce n’est pas un hasard. Il était logique que le mépris meurtrier et la destruction d’une société fassent écho.


Et si Israël avait perdu ?

Le monde arabe est paralysé et plusieurs pays connaissent des situations de guerre civile. L’expédition à Gaza aurait dû être une promenade de santé pour la quatrième armée du monde. Et pourtant, l’armée israélienne a eu plus de 60 morts. 50 jours après le début de l’offensive, les missiles continuaient de partir de Gaza. Dans quelques années, ils atteindront les villes israéliennes. Les plus fous dans l’opinion peuvent demander qu’on envoie une bombe atomique sur Gaza mais les militaires israéliens n’ont pas de solution. Quand ils bombardent la station d’épuration de Gaza, la pollution remonte jusqu’à Tel-Aviv. Pour gérer l’apartheid, le gouvernement israélien a besoin d’une Palestine fragmentée. Un des buts de l’offensive était de briser l’unité palestinienne. C’est loupé, la volonté d’unité est telle en Palestine que même Mahmoud Abbas ne peut pas collaborer comme il l’a trop souvent fait. La présence d’un gouvernement d’extrême droite décomplexé à Jérusalem provoque un isolement diplomatique jamais connu. Après la Bolivie et le Venezuela, le Chili et le Brésil ont gelé les relations politiques. Les dégâts pour Nétanyahou dans l’opinion publique mondiale sont considérables. Le pays voyou n’arrive plus à donner le change, le chantage à l’antisémitisme marche de moins en moins, il sert juste à mettre les Juifs en danger et à pousser ceux de la diaspora à émigrer. La réalité (« c’est le sionisme qui est antisémite ») progresse dans les esprits. Le BDS (**) remporte chaque jour des nouveaux succès. Un nombre croissant d’artistes refuse explicitement de se produire en Israël. Des dockers d’Oakland refusent de décharger un navire de la compagnie Zim. Des clubs sportifs demandent l’exclusion des clubs israéliens des compétitions. Des auteurs de BD refusent que le festival d’Angoulème soit sponsorisé par Sodastream. Les actions dans les supermarchés se généralisent. Les dirigeants européens qui ont multiplié toutes les astuces pour ne pas sanctionner Israël vont être contraints petit à petit à bannir les produits des colonies de nos étals. Ceux qui collaborent avec Nétanyahou vont le payer. D’après un sondage, une moitié de l’opinion américaine et une majorité des électeurs démocrates désapprouvent l’attaque contre Gaza. En France, des dizaines d’élus du PS ont protesté publiquement contre la complicité de Valls et Hollande avec l’agresseur. En Israël même, il y a une ruée sur le deuxième passeport. La partie la plus occidentalisée de la population n’a plus confiance dans la stratégie du « ça passe ou ça casse » et se prépare à un départ possible. Déjà 15% de la population juive israélienne vit hors d’Israël.


Questions sur le cessez-le-feu

Deux questions clés se jouaient avant l’accord de cessez-le-feu obtenu pat l’armée égyptienne. Celle du blocus. Il y avait unanimité côté palestinien pour ne pas accepter un cessez-le-feu qui maintiendrait le blocus ou une reconstruction de Gaza qui exclurait l’ouverture d’un port et d’un aéroport. Nétanyahou a longtemps dit non, ce serait pour lui un suicide politique mais il n’était pas prêt à une guerre d’usure. L’accord a permis aux militaires égyptiens de jouer leur propre partition : la fin du blocus contre la prise de contrôle d’un Gaza démilitarisé par l’Autorité palestinienne. A terme, un tel avenir paraît peu réaliste et le régime égyptien a une peur panique d’avoir à assumer Gaza avec la seule ouverture de la frontière de Rafah. Et puis, même si on en est encore loin, même si la « justice » internationale n’a été créée que pour juger les ennemis de l’Occident, l’hypothèse d’une inculpation des dirigeants israéliens n’est plus un fantasme irréel. Là ce serait un coup terrible pour le sionisme, comparable à ce qu’avait été l’expulsion de l’Afrique du sud des Jeux Olympiques à l’époque de l’apartheid. Alors, qu’est-ce qui a vraiment été signé au Caire ? Une partie du mouvement de solidarité crie victoire et compare ce cessez-le-feu à l’évacuation du Liban après 20 ans d’occupation. Il est évident que Nétanyahou sort très affaibli auprès de son opinion publique. Pas pour les crimes perpétrés mais pour son « inefficacité ». Si les Gazaouis, après plus de 2000 morts et des destructions effroyables, obtiennent la levée du blocus, le droit de pêcher et l’ouverture du port et de l’aéroport, ce serait une victoire incroyable de la résistance armée, en opposition avec l’inefficacité totale d’une Autorité palestinienne qui s’est embourbée dans des négociations honteuses. Rien ne prouve qu’Israël acceptera à terme une telle issue. Je terminerai sur les urgences que Gaza nous impose : amplifier le BDS, délégitimer Israël, exiger de briser le blocus de Gaza. Amplifier les liens qui se sont tissés dans la rue. Expliquer sans relâche que cette guerre n’est ni religieuse ni raciale et qu’elle porte sur des questions fondamentales : le refus du colonialisme et l’égalité des droits.

Pierre Stambul

(*) Massada est une citadelle dominant la Mer Morte. En 73 ap JC, après la destruction du temple de Jérusalem, les Juifs révoltés contre les Romains, assiégés dans Massada, auraient préféré le suicide à la reddition.

(**) BDS : boycott, désinvestissement, sanctions. En réponse à l’appel palestinien de 2005, il s’agit d’un boycott politique, économique, commercial, culturel, universitaire, sportif, syndical … d’Israël sur les revendications suivantes : fin de l’occupation, de la colonisation, du blocus, libération des prisonniers, égalité des droits, droit au retour des réfugiés.

http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article1597

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Re: Israel/Palestine

Messagede Pïérô » 29 Oct 2014, 03:45

Débordements à Gaza : petit retour sur les cinquante jours qui ont ensanglanté la Palestine

L’État qui a lancé cette opération l’a dénommée « Bordure protectrice » ; le cynisme israélien est toujours aussi flamboyant !
Au final, entre le 8 juillet et le 27 août 2014, l’agression israélienne aura fait d’énormes dégâts, des crimes et des massacres envers les populations palestiniennes :
– Cinquante et un jours de bombardements intensifs sur Gaza.
– Plus de 5 000 raids aériens.
– 2 168 Palestiniens tués, dont 519 enfants, 297 femmes, 506 combattants palestiniens, ainsi que 13 internationaux.
– 10 895 Palestiniens blessés dont 3 306 enfants, 2 114 femmes.
– 475 000 réfugiés déplacés, soit plus de 25 % de la population.
– Près de 55 000 habitations, des écoles (dont des écoles de l’UNRWA), des hôpitaux, des mosquées et des ambulances, ont été détruits ou endommagés.
– 373 000 enfants auront besoin de soutien psychologique.
– Une centrale électrique détruite.
– 1,5 million d’habitants sans accès à l’eau potable.
– L’annonce « d’une catastrophe sanitaire de grande ampleur », selon les termes de l’ONU. Et, selon des estimations provisoires palestiniennes, la guerre a causé plus de 6 milliards de dollars de dégâts dans la bande de Gaza.
On mettra rapidement en regard (si l’on peut dire) les soixante-douze Israéliens tués, dont six civils, sur la même période, ainsi que vingt-cinq Palestiniens accusés de collaboration exécutés sommairement par le Hamas, dont deux femmes.
Revenons sur le contexte et les raisons invoquées pour cette opération. Côté israélien, on invoque l’enlèvement de trois jeunes colons israéliens près d’Hébron en Cisjordanie le 13 juin 2014, et c’est l’enchaînement. Une organisation, l’État islamique branche Palestine-Cisjordanie, dont on n’entendra plus jamais parler, revendique l’enlèvement.
Dès le 14 juin, un bouclage d’Hébron et des alentours est imposé avec un millier de soldats israéliens. Plusieurs centaines de Palestiniens sont arrêtés, dont de nombreux militants du Hamas de Cisjordanie, qui est accusé par le gouvernement israélien d’être responsable de l’enlèvement. Plus de dix Palestiniens sont tués par l’armée en Cisjordanie – à leur sujet, l’Autorité palestinienne dénoncera des « meurtres de sang-froid ». Le 19 juin, l’armée israélienne lance des raids aériens dans la bande de Gaza.
Le 24 juin, le chef du Hamas affirme ne rien savoir sur les trois jeunes colons enlevés. Le lendemain, c’est une douzaine de raids aériens israéliens sur la bande de Gaza, de nouvelles arrestations, de nouveaux tués palestiniens. Au 1er juillet, l’armée israélienne a arrêté 420 Palestiniens en Cisjordanie, dont 305 membres du Hamas, et fouillé 2 200 bâtiments. Cinq Palestiniens ont été tués. En réaction, le Hamas envoie des roquettes sur Israël, plus de 200 au 20 juin, sans faire de victimes.
Le 2 juillet, le corps de Mohammad Abou Khdeir, 16 ans, kidnappé dans le quartier de Chouafat à Jérusalem-Est, est découvert. L’adolescent a été torturé et brûlé vif. Le 5 juillet, les Palestiniens d’Israël manifestent.
Le 7 juillet, des drones attaquent la bande de Gaza, faisant cinq morts, dont deux civils. Durant la nuit, l’armée israélienne lance des dizaines de raids dans la bande de Gaza. Plusieurs enfants sont tués.
Le président palestinien demande l’arrêt immédiat de cette nouvelle offensive et demande l’intervention de la communauté internationale pour arrêter l’escalade de la violence. Le ministre de la Défense, Moshé Yaalon, indique poursuivre son offensive, et ce pour que le Hamas paye un prix très élevé.
Avec la mobilisation de 18 000 réservistes supplémentaires, l’armée israélienne porte ses effectifs mobilisables à 65 000 soldats. Du côté palestinien, l’ensemble des groupes de résistance armée s’engage dans l’offensive avec les brigades Izz al-Din al-Qassam, branche armée du Hamas, la Force de sécurité du Hamas, milice policière du Hamas, les brigades d’Abou Ali Moustapha, branche armée du Front populaire de libération de la Palestine dans les territoires occupés, les brigades Al-Qods, aile armée du Jihad islamique palestinien, et enfin les brigades Al-Nasser Salah al-Deen, aile militaire du Comité de résistance populaire. Ensemble, ils regroupent environ plus de 27 000 combattants.

Une vision différente des événements
Bien sûr, il existe une autre chronologie de ces événements, qu’on peut faire remonter à mars 2014. L’année précédente, le nombre des colonies a doublé. Cela n’est pas acceptable et, dans ces conditions, les négociations de paix ne peuvent continuer. Le président de l’Autorité palestinienne menace de se tourner vers les institutions internationales si les propositions des États-Unis pour un accord-cadre ne répondent pas aux questions fondamentales que sont le gel de la colonisation israélienne et la libération des prisonniers politiques palestiniens. En réponse, le ministère de la Défense israélien a approuvé les projets de construction de 2 269 nouveaux logements dans six colonies de Cisjordanie occupée. Entre juillet 2013, début des dernières négociations, et le 16 mars 2014, ce sont 10 509 constructions de logements dans les colonies, toutes illégales, et l’assassinat de 56 Palestiniens par les forces d’occupation israéliennes.
Une des clauses des négociations est la libération de plusieurs contingents de prisonniers palestiniens. Le 28 mars, le gouvernement israélien revient sur son engagement de libérer un quatrième contingent de prisonniers palestiniens. En réaction, la direction palestinienne décide de relancer ses démarches pour adhérer aux différentes agences de l’ONU et aux traités internationaux dont la Quatrième Convention de Genève sur la protection des civils.
Le 8 avril, John Kerry, le secrétaire d’État américain, accuse Israël d’avoir entravé le processus de paix.
Le 10 avril, Israël gèle les transferts des taxes collectées pour le compte de l’Autorité nationale palestinienne, qui s’élèvent en moyenne à environ 80 millions d’euros par mois et représentent plus des deux tiers de ses recettes budgétaires propres.
Le 11 avril, la Palestine devient partie aux quatre Conventions de Genève et au premier protocole additionnel.
Paris déclare « regretter » la décision de geler les transferts des taxes et l’Union européenne demande à Israël de « revenir » sur ses mesures de rétorsions contre les Palestiniens.
Le 23 avril, les Palestiniens ont relancé leurs efforts de réconciliation nationale. Un gouvernement d’union nationale doit se mettre en place. Cet accord interpalestinien est salué par l’Union européenne, et la France se dit prête à travailler avec le nouveau gouvernement palestinien s’il soutient le processus de paix. Les Nations unies soutiennent l’unité palestinienne sur la base de la reconnaissance d’Israël et de la non-violence. Mais Israël suspend toute négociation.
Le 22 mai, l’Union européenne interdit l’importation de volailles et d’œufs des colonies en Cisjordanie occupée, dont Jérusalem-Est.
L’administration Barak Obama a annoncé vouloir « travailler » avec le gouvernement d’union palestinien mis en place. Netanyahu se dit « trahi et trompé ».
Le 5 juin, c’est un nouveau appel d’offres pour la construction de 3 000 nouveaux logements en Cisjordanie occupée. Pour Saëb Erekat, ancien négociateur palestinien, « il est temps qu’Israël rende des comptes devant les organisations internationales de ses crimes de guerre, au premier rang desquels la colonisation ». Paris et l’Union européenne condamnent ce nouveau appel d’offres israélien. Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, exhorte Israël à suspendre la colonisation et à respecter la loi internationale.
Le 8 juin 2014, Israël et l’Union européenne signent un accord de coopération scientifique qui permet à Israël de participer au programme scientifique de l’Union européenne « Horizon » 2020.
Le 10 juin, le Parlement israélien élit le président d’Israël, Reuven Rivlin. Il est opposé à la solution de deux états israélien et palestinien et se déclare partisan acharné de la colonisation. Trois jours plus tard, trois jeunes colons israéliens sont portés disparus… On le voit, cette chronologie donne une toute autre lecture !

Des intérêts divergents
Les enjeux sont évidemment bien différents de part et d’autre.
Pour Israël, il s’agit de changer les positions internationales permises par l’accord pour un gouvernement d’union nationale palestinien, afin de pouvoir continuer la colonisation, mais aussi de trouver des occasions de tester sa technologie et de nouvelles armes. Cependant, au niveau intérieur, s’il y a eu un soutien de la population juive jusqu’à 95 % pendant les bombardements, la cote de Netanyahu est en baisse. Reste à trouver une opposition capable d’enrayer la dérive vers l’ultra-droite des politiques israéliens et d’une part de la population.
Pour les Palestiniens, il s’agit d’obtenir des négociations qui permettent la levée du blocus de Gaza, l’arrêt de la colonisation et la libération des prisonniers palestiniens. Pour le Hamas, et le Jihad islamique dans une moindre mesure, il s’agit de rentrer dans le jeu des négociations ; pour l’Autorité palestinienne, il s’agit de retrouver une entrée dans la bande de Gaza.
Le bilan humain aura été désastreux et ce n’est pas fini. Le bilan politique est mitigé, car s’il y a bien eu une levée partielle du blocus de Gaza, rien ne dit combien de temps cette levée durera et dans quelle mesure de nouvelles négociations auront lieu comme prévues. Par contre, pour Jérusalem-Est, pour la Cisjordanie et pour les prisonniers palestiniens détenus arbitrairement, aucune amélioration n’a été obtenue.
Les médias français ont constamment parlé de la guerre d’Israël contre le Hamas. Ce qualificatif est évidemment erroné, mais il est à l’image des capacités militaires et du nombre des victimes, il est asymétrique. Ne serait-ce que par les victimes.
Mais l’objectif reste toujours de détruire, non le Hamas, mais le rêve d’un futur État palestinien. En mettant en avant la confrontation militaire, Israël écarte ceux qui n’y prennent pas part comme l’Autorité palestinienne, en créant les conditions d’une reprise de conflictualité entre Autorité palestinienne et Hamas.
Ce serait à l’Autorité palestinienne que serait confié le contrôle des frontières de Gaza, donc l’application du blocus, même négocié. Gageons qu’il y a là une source de conflits inter-Palestiniens, à terme. Sauf si un hypothétique processus démocratique se met en place, redistribuant les responsabilités dans les territoires palestiniens.
De toute façon, on l’a vu jusqu’à présent, pour Israël, il n’y a jamais d’interlocuteur valable pour les négociations de paix. Le Hamas est jugé terroriste car dans sa charte (qui date de 1988) est écrit qu’il ne reconnaît pas l’État d’Israël. Ce texte se situe au même niveau que la charte du Likoud, de 1999, qui appelle à la colonisation de tout Israël, Judée, Samarie et Gaza. Pour autant, l’un comme l’autre négocient, comme ce fut le cas en août en Égypte. De plus, le Hamas, en se présentant aux élections palestiniennes, le 25 janvier 2006, l’a fait dans le cadre de l’Autorité palestinienne, donc des accords d’Oslo, jusqu’à cette date dénoncés car négociés avec Israël. L’Autorité palestinienne ou l’OLP sont eux aussi rejetés car ils menacent de recourir aux instances internationales pour faire respecter les accords internationaux. Au mieux, ils sont baladés dans des négociations sans fins, et les conditions ne sont jamais respectées par Israël.
Nous verrons fin septembre, comment reprendrons les négociations du cessez-le-feu, suites du 26 août 2014.

Philippe Arnaud

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Re: Israel/Palestine

Messagede Pïérô » 02 Nov 2014, 03:41

Palestine: Depuis le cessez-le-feu, rien à changé. L'apartheid continue...

Malgré le cessez-le-feu signé le 26 août dernier en Égypte, afin de mettre un terme à l'agression israélienne dans la bande de Gaza (opération bordure protectrice), Israël ne cesse de briser les conditions qui ont mené à une entente. Tout cela sans que le Hamas n'aie tiré un seul missile sur le territoire israélien (volé aux Palestinien-ne-s).

Voici une liste (non-exhaustive) des violations commises par l’État sioniste :

• Annexion de 1 500 acres en Cisjordanie ;
• la saisie de 56 millions de dollars de revenu de taxe devant aller à l'Autorité Palestinienne ;
• le blocus illégal de Gaza n'a pas encore été levé ;
• à 4 reprises, des soldats israéliens ont ouvert le feu sur des pêcheurs palestiniens ;
• 6 pêcheurs ont été détenus sans avoir brisé de loi ;
• le meurtre d'Issa al Qatari, 22 ans ;
• le meurtre de Mohammed Sinokrot, 16 ans, tué par une balle de caoutchouc en pleine tête ;
• un prisonnier fut torturé au point de devoir être hospitalisé ;
• le refus de laisser entrer 13 membres du Parlement européen dans la bande de Gaza ;
• la détention d'au moins 127 personnes en Cisjordanie, incluant un garçon de 7 ans à Hébron et deux autres de 7 et 8 ans enlevés dans la cour de leur maison à Silwad alors que leur mère subissait des tirs de gaz lacrymogène ;
• la détention en prison de 33 membres du Conseil législatif palestinien ;
• la détention administrative de 500 prisonnier-ère-s sans charge ou procès ;
• la destruction de maisons appartenant à des bédouins palestiniens, faisant 14 sans-abris, et un plan visant à déplacer des milliers d'autres personnes pour les mettre dans des « townships » (lire ici réserves et/ou prison à ciel ouvert) ;
• la destruction d'une usine laitière à Hébron dont les profits allaient à un orphelinat ;
• la destruction d'une maison à Silwad, faisant de 5 enfants des sans-abris ;
• la destruction d'une maison à Jérusalem où se trouvait du matériel d'aide qui devait partir pour Gaza ;
• la destruction d'un puits près d'Hébron ;
• la destruction par le feu d'un olivier près d'Hébron ;
• des Israéliens ont fait un raid dans un centre de santé et une école maternelle à Naplouse, causant d'importants dommages ;
• la destruction de terres agricoles après le passage de blindés israéliens à Rafah ;
• l'ordre donné de détruire un monument à l'honneur de Mohamed Abu Khdeir à Jérusalem. Ce dernier est mort en juillet lors d'un lynchage par un groupe d'Israéliens ;
• la continuation de la construction d'un vaste réseau de tunnels sous Jérusalem ;
• l'assaut par des soldats israéliens et des colons de l'enceinte de la mosquée al Aqsa ;
• l'assaut du site du tombeau de Joseph (à Naplouse, ville palestinienne) par des colons israéliens aidés par des soldats ;
• l'attaque de soldats israéliens sur des étudiant-e-s, afin de les empêcher de se rendre à l'université al Quds. Des balles de caoutchouc et des grenades assourdissantes ont été lancées vers ceux et celles qui tentaient d'entrer dans l'université ;
• le détournement de millions de dollars devant servir à payer du matériel afin de reconstruire Gaza où 100 000 personnes attendent la reconstruction de leur maison.

http://ucl-saguenay.blogspot.fr/2014/10 ... -rien.html
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Re: Israel/Palestine

Messagede Pïérô » 09 Nov 2014, 12:36

Communiqué et rapport d'Amnesty International

Gaza. Les forces israéliennes ont fait preuve d'une «froide indifférence» lors d'attaques contre des habitations

Les forces israéliennes ont tué des dizaines de civils palestiniens dans des attaques parfois constitutives de crimes de guerre menées contre des bâtiments abritant des familles, écrit Amnesty International dans un nouveau rapport sur la dernière opération israélienne dans la bande de Gaza.

Rendu public mercredi 5 novembre sous le titre Des familles sous les décombres. Les attaques israéliennes contre des habitations, ce nouveau rapport décrit huit cas dans lesquels des habitations à Gaza ont été prises pour cible par les forces israéliennes, sans avertissement, pendant l’opération Bordure protectrice, en juillet et août 2014, causant la mort d’au moins 104 civils, dont 62 enfants. Le rapport montre que les forces israéliennes ont eu recours à des bombardements aériens pour détruire des habitations, tuant parfois des familles entières.

« Les forces israéliennes ont violé les lois de la guerre en menant une série d’attaques contre des habitations civiles, faisant preuve d’une froide indifférence face au carnage qui en résultait, a déclaré Philip Luther, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.

« Notre rapport dénonce la pratique courante des attaques d’habitations par les forces israéliennes, qui ont témoigné d’un mépris choquant pour les vies des civils palestiniens en ne les avertissant pas et en ne leur laissant aucune chance de s’enfuir. »

Le rapport contient de nombreux témoignages de survivants qui décrivent l’horreur d’avoir eu à creuser frénétiquement dans les décombres et la poussière de leurs habitations détruites, à la recherche des corps de leurs enfants et de leurs proches.

Dans plusieurs des cas décrits dans ce rapport, Amnesty International a pu identifier de possibles cibles militaires. Cependant, dans tous les cas, la dévastation en termes de vies civiles et de biens détruits était clairement disproportionnée par rapport aux gains militaires des attaques.

« Quand bien même un combattant eût été présent dans l’une de ces habitations, cela ne dispensait pas Israël de son obligation de prendre toutes les précautions possibles pour protéger la vie des civils pris dans les combats. Les attaques répétées et disproportionnées contre des habitations montrent que les tactiques militaires actuelles d’Israël sont inadaptées et en totale contradiction avec les principes du droit international humanitaire », a déclaré Philip Luther.

Dans l’attaque la plus meurtrière évoquée dans le rapport, 36 membres de quatre familles, dont 18 enfants, ont été tués lors du bombardement du bâtiment al Dali, un immeuble de trois étages. Israël n’a pas indiqué pourquoi ce bâtiment avait été pris pour cible, mais Amnesty International a identifié la présence possible de cibles militaires à l’intérieur.

La deuxième attaque la plus meurtrière visait semble-t-il un membre des brigades al Qassam, la branche armée du Hamas, qui se trouvait devant la maison de la famille Abu Jame. Cette maison a été complètement détruite et 25 civils, dont 19 enfants, ont été tués. Quelles qu’aient été les cibles visées, ces deux attaques étaient manifestement disproportionnées et, en vertu du droit international, elles auraient dû être annulées ou reportées dès lors qu’il est apparu de manière évidente que ces bâtiments abritaient tant de civils.

Les autorités n’ont donné aucun argument justifiant ces attaques. Dans certains des cas évoqués dans le rapport, Amnesty International n’a pu trouver aucune cible militaire apparente. Les attaques étaient semble-t-il dirigées directement et délibérément sur des civils ou des biens de caractère civil, ce qui constitue un crime de guerre.

Dans tous les cas sur lesquels Amnesty International s’est penchée, aucun avertissement préalable n’a été donné aux habitants des bâtiments visés. Les prévenir aurait pourtant clairement permis d’éviter des pertes excessives parmi les civils.

« Il est tragique de penser que ces décès de civils auraient pu être évités. Il est de la responsabilité des autorités israéliennes d’expliquer pourquoi elles ont délibérément choisi de raser des maisons entières pleines de civils, alors qu’elles avaient clairement l’obligation légale de limiter les dommages infligés aux civils et les moyens de le faire », a déclaré Philip Luther.

Le rapport souligne les conséquences catastrophiques de ces attaques israéliennes contre des habitations, qui ont anéanti des familles entières. Certaines des habitations attaquées étaient remplies de proches qui avaient fui d’autres zones de Gaza à la recherche d’un peu de sécurité.

Les survivants de l’attaque contre l’habitation de la famille al Hallaq, touchée par trois missiles, ont décrit des scènes horribles de corps déchiquetés éparpillés au milieu de la poussière et du chaos.

Khalil Abed Hassan Ammar, médecin au sein du Conseil médical palestinien et habitant de ce bâtiment, a déclaré : « C’était terrifiant, nous n’avons pu sauver personne […] Tous les enfants étaient carbonisés, je ne pouvais pas distinguer les miens de ceux de mes voisins […] Nous avons porté ceux que nous avons pu dans l’ambulance […] J’ai seulement reconnu mon fils aîné, Ibrahim, aux chaussures qu’il portait […] Je lui avais achetées deux jours auparavant. »

Ayman Haniyeh, un voisin, a raconté le traumatisme que cela avait été de fouiller les décombres à la recherche d’éventuels survivants :

« Tout ce dont je me souviens, ce sont des morceaux de corps, des dents, une tête, des bras, des intestins, éparpillés partout », a-t-il déclaré. Une survivante de cette même attaque a raconté avoir serré dans ses bras un sac plein des « lambeaux » du corps de son fils.

À ce jour, Israël n’a même pas reconnu les attaques décrites dans le rapport et n’a pas répondu aux demandes d’explications d’Amnesty International sur les raisons de chacune d’entre elles.

Au moins 18 000 logements ont été détruits ou rendus inhabitables pendant le conflit. Plus de 1 500 civils palestiniens, dont 519 enfants, ont trouvé la mort dans des attaques israéliennes pendant le dernier conflit à Gaza. Des groupes armés palestiniens ont aussi commis des crimes de guerre ; ils ont tiré sans discrimination des milliers de roquettes sur Israël, tuant six civils, dont un enfant.

« Il est crucial que des comptes soient rendus pour toutes les violations du droit international humanitaire qui ont été commises. Les autorités israéliennes doivent fournir des réponses. La communauté internationale doit prendre de toute urgence des mesures pour mettre un terme à ce cycle de graves violations et d’impunité la plus totale », a déclaré Philip Luther.

Étant donné que les autorités israéliennes et palestiniennes ne font rien pour mener des enquêtes indépendantes et impartiales sur les accusations de crimes de guerre, il est impératif que la communauté internationale soutienne l’intervention de la Cour pénale internationale (CPI).

Amnesty International appelle une nouvelle fois les autorités israéliennes et palestiniennes à adhérer au Statut de Rome et à accorder à la CPI le pouvoir d’enquêter sur les crimes commis en Israël et dans les territoires palestiniens occupés. Elle engage également le Conseil de sécurité des Nations unies à saisir le procureur de la CPI de la situation en Israël et dans les territoires palestiniens occupés afin qu’il puisse enquêter sur les allégations de crimes relevant du droit international commis par toutes les parties.

Israël continue d’interdire aux organisations internationales de défense des droits humains, dont Amnesty International, de se rendre à Gaza, et l’organisation a dû mener ses recherches pour ce rapport à distance, avec le soutien de deux personnes travaillant sur le terrain à Gaza. Les autorités israéliennes ont aussi annoncé qu’elles ne coopéreraient pas avec la commission d’enquête mise en place par le Conseil des droits de l’homme des Nations unies.

« Ce refus de permettre aux observateurs indépendants des droits humains de se rendre à Gaza donne l’impression que les autorités israéliennes cherchent à dissimuler des violations ou à échapper à la surveillance internationale. Pour prouver son engagement à l’égard des droits humains, Israël doit coopérer pleinement avec la commission d’enquête des Nations unies et autoriser immédiatement les organisations de défense des droits humains comme Amnesty International à se rendre à Gaza », a déclaré Philip Luther.

http://www.amnesty.org/fr/for-media/pre ... ly-homes-g
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