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Messagede DjurDjura » 08 Jan 2014, 14:51

Israël: plus 10.000 migrants africains encerclent le Parlement


le 08.01.14 | 14h03
Plus de 10.000 demandeurs d'asile africains entrés illégalement en Israël étaient rassemblés mercredi devant le Parlement à Jérusalem au quatrième jour de leur protestation contre la politique d'immigration du gouvernement, a indiqué la police.
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Plus de 10.000 demandeurs d'asile africains entrés illégalement en Israël...






Plus de 10.000 demandeurs d'asile africains entrés illégalement en Israël étaient rassemblés mercredi devant le Parlement à Jérusalem au quatrième jour de leur protestation contre la politique d'immigration du gouvernement, a indiqué la police.

"Plus de 10.000 manifestants se sont rassemblés avec l'autorisation de la police dans le calme en face de la Knesset", a affirmé à l'AFP le porte-parole de la police Micky Rosenfeld. "La police est présente en force pour assurer l'ordre", a-t-il ajouté.

Le président du Parlement Yuli Edelstein a pour sa part interdit l'entrée de la Knesset à quatre représentants des manifestants qui avaient été invités à une rencontre par des députés.
Dans un communiqué, M. Edelstein a justifié sa décision en expliquant qu'il voulait ainsi "éviter des provocations susceptibles de dégénérer en violences et en désordres".
Les manifestants, originaires principalement d'Érythrée et du Soudan, ont manifesté dans le calme en scandant: "Nous sommes des réfugiés, nous avons besoin de protection", en anglais.
Lundi, ils avaient défilé à Tel-Aviv devant plusieurs ambassades occidentales.
Dimanche, plus de 30.000 d'entre eux avaient participé à une manifestation monstre dans le centre de Tel-Aviv.
Ces demandeurs d'asile dénoncent le refus des autorités d'examiner leurs demandes, ainsi que le placement en rétention de centaines d'entre eux.
Mais ils se sont heurtés à une fin de non-recevoir du Premier ministre Benjamin Netanyahu qui a prévenu que leurs manifestations ne "serviraient à rien".
Lors d'un rassemblement mardi à Tel-Aviv, les représentants des protestataires ont affirmé que le mouvement se poursuivrait jusqu'à ce que le gouvernement annule une législation controversée et leur accorde le statut de réfugiés.
Selon une loi votée le 10 décembre, les immigrés clandestins peuvent être placés jusqu'à un an en centre de rétention sans procès.

Les autorités israéliennes, qui estiment à quelque 52.000 le nombre d'Africains entrés clandestinement qui sont encore en Israël, ont lancé en 2012 une campagne ayant abouti au départ ou à l'expulsion de 3.920 d'entre eux.
La clôture électronique construite par Israël, qui s'étend le long des 230 km de frontière avec l'Egypte, a réduit pratiquement à néant le nombre d'entrées illégales en Israël à partir de la péninsule du Sinaï.


AFP
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Re: Israël

Messagede bipbip » 12 Jan 2014, 14:48

Rapport de voyage à Gaza (décembre 2013)

Pierre Stambul, membre de l’UJFP (Union Juive Française pour la Paix), communiste libertaire et contributeur occasionnel de Courant Alternatif était à Gaza en décembre. Il a ramené de ces quelques jours de voyage et des rencontres qu’il a pu faire un rapport sur la situation aussi exhaustif que possible, que nous publions.

http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article1467
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Re: Israël

Messagede Pïérô » 05 Fév 2014, 12:10

Militer contre son camp ? Des israéliens engagés aux côtés des Palestiniens
Ils sont Israéliens et se mobilisent en Palestine. Pourquoi s’engager contre son camp ?

L’improbable mobilisation d’Israéliens dans les Territoires occupés, qui questionne plus largement les raisons profondes de l’engagement et de la militance.

Gaz lacrymogènes, balles en caoutchouc, retrait social, souffrance psychologique… Telles sont quelques unes des « rétributions » que les militants israéliens anti-occupation tirent de leur engagement aux côtés des Palestiniens dans les Territoires occupés. Contre toute attente pourtant, ils ont choisi de s’investir dans cette cause que d’aucuns qualifient de « perdue », appelant à un retrait total de l’armée israélienne et à l’évacuation de l’ensemble des colonies juives des Territoires.

Mais pourquoi s’engager contre son camp ? C’est à cette question que Karine Lamarche, chercheuse en sciences sociales, a tenté de répondre, en étudiant l’itinéraire de ces militants, dans le cadre de sa thèse de doctorat, dont cet ouvrage constitue une version condensée. Document rare, riche en témoignages issus des nombreux entretiens biographiques réalisés par Karine Lamarche avec ces Israéliens, Militer contre son camp. Des Israéliens engagés aux côtés des Palestiniens (PUF, 2013.) s’attache à décrypter les raisons de cet engagement singulier, ainsi que le maintien dans une mobilisation « contre-nature ».

De La Paix maintenant à la deuxième Intifada

Les premiers Israéliens appartenant au « camp de la paix » dans l’État hébreu étaient des pacifistes convaincus qui demeurent, malgré leur engagement, loyaux envers le sionisme et Tsahal. Le mouvement La Paix maintenant, fondé en 1978, est emblématique de l’émergence de ce type de militantisme. En 1982, après le massacre de Sabra et Chatila durant la guerre du Liban, ce mouvement organise une marche pour la Paix qui réunit 300 000 à 400 000 Israéliens. Mais ces premiers pacifistes israéliens n’ont pas de contacts avec les Palestiniens.

Un basculement s’opère dans les années 2000, après la deuxième Intifada. Cette période est marquée par l’émergence d’une coopération entre Israéliens et Palestiniens dans une lutte non violente contre « l’occupation » des Territoires. L’organisation Breaking the silence, composée d’anciens soldats israéliens ayant servi en Cisjordanie, témoigne ainsi de la situation kafkaïenne qui règne dans la ville d’Hébron, en Cisjordanie, où l’armée israélienne protège quelques centaines de colons juifs dans une ville peuplée de milliers de Palestiniens (Pour plus d’informations à ce sujet, consulter le recueil de témoignages constitué par Breaking the silence, Le livre noir de l’occupation israélienne. Les soldats racontent, éditions Autrement, 2013).

D’autres organisations illustrent l’essor de ces nouvelles micro-mobilisations, tels les Anarchistes contre le mur, hostiles à l’armée et au sionisme, ou des associations chargées d’apporter une aide juridiques aux personnes arrêtées dans le cadre des manifestations contre la barrière de sécurité.
Devenir un outsider

Au-delà des risques encourus sur le terrain, les militants israéliens anti-occupation font l’objet d’une « condamnation sociale » de la part de leurs concitoyens. Tantôt qualifiés de « belles âmes », de naïfs, tantôt de « traîtres » propageant un discours antipatriotique au sein de leur propre « camp », ces militants sont des outsiders de la société israélienne, observe Karine Lamarche, reprenant ici une catégorie chère à Howard Becker (Sur cette notion, consulter l’ouvrage fondateur du sociologue Howard Becker, Outsiders. Études de sociologie de la déviance (1963), Métailier, rééd. 2012).

Ce statut d’outsider est bien dû à leur positionnement idéologique, car leur profil n’en fait pas des outsiders au sens socio-économique, puisqu’ils sont généralement fortement diplômés et issus des catégories socio-professionnelles supérieures (nombre d’entre eux sont des universitaires).

Au-delà de leur profil, Karine Lamarche analyse l’itinéraire biographique de ces Israéliens et leur entrée en militance. Elle distingue les « héritiers » (issus d’une famille de gauche, d’un milieu déjà critique à l’égard de la politique des autorités israéliennes) et les « convertis » (qu’une rupture familiale, une prise de conscience ou un décentrement a amené vers les chemins du militantisme)… tout en soulignant l’absence de linéarité des parcours au sein même de ces catégories.

Ainsi, une expérience intellectuelle (l’université constitue à cet égard un vivier de recrutement privilégié de ces militants), une expérience de confrontation aux injustices dans les Territoires dans le cadre du service militaire, un séjour à l’Étranger, un engagement associatif de type « alter » (LGBT, anarchisme), sont autant de voies d’entrée dans le militantisme.

Une « double transgression »

Cette seconde génération de militants, engagée dans les années 2000, se caractérise par son hostilité franche envers Tsahal, institution centrale en Israël, et son attitude critique à l’égard du sionisme, ainsi que par ses contacts avec les Palestiniens. Aussi opèrent-ils ce que Karine Lamarche nomme une « double transgression », en se confrontant à l’armée, d’une part, et en passant du côté palestinien, d’autre part.

Les premières confrontations avec l’armée israélienne aux côtés des Palestiniens sont d’ailleurs lourdes de sens pour ces militants. Elle constitue souvent la véritable « conversion » de ces derniers. Il ne s’agit pas seulement de passer dans les Territoires occupés. Cette entrée en militantisme représente aussi le franchissement d’une « frontière mentale », une remise en question de ses propres certitudes et du récit national israélien.

Cet engagement singulier, presque « contre-nature », conditionne les autres pans de la vie de ces individus. Ainsi doivent-ils par exemple faire le choix de renoncer à tout engagement militaire, en ayant conscience des répercussions de ce renoncement dans leur vie « civile » (l’impossibilité de prétendre à des carrières dans le secteur public est l’une de ces conséquences).

Cet engagement détermine en outre les relations sociales de ces militants (les amitiés se créent généralement dans le cercle des militants, certaines ruptures familiales surviennent à la suite de divergences idéologiques). Enfin, naît parfois une culpabilité d’être Israélien, une colère à l’égard de leurs concitoyens « insouciants », qui peut accentuer la marginalisation de ces militants.

La question « comment vivre dans la société israélienne ? » se pose d’ailleurs avec acuité pour ces militants. Karine Lamarche a pu observer deux types d’attitude. La première est un refus de se couper de la société mainstream : pour les militants qui choisissent cette option, le détachement du reste de la société constitue une erreur tactique, en ce qu’il rend le discours des militants anti-occupation inaudible. En maintenant une attitude d’ouverture à l’égard de leurs concitoyens, ces militants espèrent que leur propos aura un écho chez certains d’entre eux.

La deuxième attitude observée consiste en un retrait social volontaire, de la part de militants qui estiment que leurs concitoyens sont « endoctrinés » par le « système » (l’armée, le système éducatif, les médias israéliens) et « perdus pour la cause ». Certains expliquent ce retrait social par l’attitude hostile qu’ils rencontrent de la part de leurs concitoyens s’ils affichent leurs opinions politiques. Ils évoquent aussi parfois une lassitude à tenter de convaincre, et la volonté de concentrer ses efforts sur l’action anti-occupation auprès des Palestiniens.

Une typologie des militants

De même qu’elle distingue les « héritiers » et les « convertis », Karine Lamarche distingue divers degrés d’engagement, en convoquant ici un lexique martial. Selon cette typologie, les Israéliens anti-occupation se composeraient d’abord de « militants de carrière », ceux qui y consacrent presque toute leur vie (salariés d’ONG, militants investis à temps complet, comme les Anarchistes contre le mur, par exemple).

Ensuite viennent les « appelés de l’engagement », dont l’investissement est moins régulier, hebdomadaire par exemple. Ce sont parfois d’anciens « militants de carrière » qui ont décidé de réduire leurs activités, à la suite d’un changement de situation professionnelle ou familiale, par exemple. Enfin viennent les « réservistes », qui participent à des événements ponctuels, comme les cueillettes d’olives avec les Palestiniens chaque automne, dont l’avantage est de voir le résultat immédiatement.

Rester engagé, se désengager

En dépit de tous les « désavantages » de ce militantisme, quelles « rétributions » –selon la terminologie de Daniel Gaxie– ces militants tirent-ils de leur engagement ? Quelles raisons pérennisent cette mobilisation ? Karine Lamarche s’attache ici aux ressorts psychologiques du militantisme. Pour certains militants, il s’agit d’un engagement libérateur, en ce qu’il permet d’expier une appartenance nationale problématique, la honte d’être de la nation de l’occupant.

Pour certains, le militantisme est addictif, procurant le sentiment de donner un sens à sa vie, en défendant une cause « juste ». Plus prosaïquement, le sentiment de faire partie d’un groupe, d’une communauté – incarné par les « à-cotés » de l’action collective que sont les repas, les trajets en bus, les discussions informelles– « fidélisent » l’engagement.

Karine Lamarche pose enfin la question du « désengagement ».

Est-il possible ? Comment ? Il s’avère très difficile, tant cet engagement singulier marque la trajectoire des individus. Le désengagement prend ainsi fréquemment la forme d’une émigration vers l’Étranger… dont on peut se demander s’il s’agit là d’un abandon ou d’une ultime dénonciation. En effet, certains exilés envisagent leur départ comme un prolongement de leur engagement militant, un refus de cautionner la politique de l’État hébreu en restant sur son sol. Pour d’autres exilés, l’exil est envisagé comme la seule manière de rendre leur absence d’engagement moralement supportable.

Tout au long de l’ouvrage pointe d’ailleurs le fort décalage entre le changement engendré par cet engagement au plan individuel, ses répercussions importantes sur la vie des militants, d’une part, et le faible impact de ce militantisme au plan politique, d’autre part. Ces militants contre leur camp, conclut Karine Lamarche, mettent malgré tout « du sable dans les rouages d’une machine bien huilée », en parvenant à « en enrayer ponctuellement ou localement le fonctionnement.

Justine Canonne

http://www.slate.fr/tribune/82697/pourq ... e-son-camp
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Re: Israël

Messagede Pïérô » 12 Mar 2014, 00:56

cinquante jeunes israéliens refusent de faire leur service militaire

Un groupe de 50 jeunes Israéliens a publié une lettre ouverte adressée au Premier ministre Benjamin Netanyahu, expliquant qu’ils refusaient d’effectuer leur service militaire, obligatoire en Israël sous peine de prison ferme [1].

« Notre opposition à l’occupation des territoires palestiniens par l’armée israélienne constitue la principale raison de notre refus de servir », indique la lettre, publiée samedi 8 mars, sur la page Facebook de l’organisation pacifiste Yesh Gvul [2].

Les signataires dénoncent « les violations des droits de l’Homme » en Cisjordanie, les « exécutions, la construction de colonies, les détentions administratives [de Palestiniens], la torture, les punitions collectives et une répartition injuste de l’eau et de l’électricité » et déclarent qu’« ils ne peuvent participer à un système qui commet de tels actes ». Ils terminent en dénonçant l’influence croissante de l’armée sur la société civile israélienne.

... http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article5794
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Re: Israël

Messagede bipbip » 04 Oct 2014, 00:13

Israël. Emeutes contre les migrants africains et politique de détention sans limites

Fin septembre 2014, a explosé le nombre de manifestations violentes contre les migrant·e·s à Tel-Aviv. L’essor de la xénophobie et du racisme ne peut être interprété – comme le prétend l’extrême droite israélienne­, selon un schéma que l’on retrouve dans d’autres forces ayant les mêmes traits en Europe ou aux Etats-Unis, même si des traits particuliers à «l’Etat juif» s’y incorporent – comme une protestation des «plus pauvres» israéliens contre les migrants. Les dernières émeutes dans le quartier Hatikiva expriment l’intervention de forces politiques dans des couches pas particulièrement paupérisées! Certes, la pauvreté est massive en Israël et s’est manifestée par des défilés (voir à ce propos les articles publiés sur ce site en date du 4 juin 2014; 3 avril 2012; 9 septembre 2011; 8 septembre 2011; 15 août 2011, sous l’onglet «Moyen Orient», Israël).

... http://alencontre.org/video/israel-emeu ... mites.html
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Re: Israël

Messagede bipbip » 25 Fév 2015, 02:01

Entretien avec Michel Warschawski

Israël, Juifs et Arabes : la perspective révolutionnaire d’un vivre-ensemble

Michel Warschawski milite depuis de longues années en Israël. Il a retracé sa biographie dans un de ses ouvrages, Sur la frontière (Stock, 2002).

Après avoir passé ses premières années à Strasbourg, Michel Warschawski a décidé à 16 ans de partir pour Jérusalem où il a entrepris des études talmudiques. Il a rejoint en 1968 l’Organisation socialiste israélienne fondée en 1962 par des exclus du PC israélien et des militants plus anciens influencés par le trotskysme. Le groupe était surtout connu par le nom de son journal, Matzpen (« La boussole » en hébreu). Matzpen était une organisation révolutionnaire qui considérait le sionisme comme un projet colonial et combattait pour une coexistence entre Juifs et Arabes sur la base d’une complète égalité. Dès juin 1967, Matzpen appelait au retrait complet, immédiat et inconditionnel d’Israël de tous les territoires occupés et affirmait son soutien au droit du peuple palestinien à combattre pour sa libération.

Malgré un effectif restreint, les actions et positions de Matzpen ont eu un écho qui en a fait un « ennemi intérieur » dénoncé par les sionistes de droite comme de gauche, et dont les militants étaient fréquemment arrêtés. Bien que formé en majorité de militants juifs, Matzpen s’efforçait à la fois de de mobiliser la jeunesse juive israélienne et de développer des liens avec les Palestiniens d’Israël et les organisations de la gauche palestinienne et de pays arabes.

Dans les années 1970, un débat s’est ouvert au sein de Matzpen sur ses perspectives. Matzpen et des militants de la gauche palestinienne ont décidé de créer en 1984 le Centre d’information alternative (AIC), organisme d’information et de solidarité dont Michel Warschawski est le directeur. Matzpen a ensuite cessé d’exister comme organisation bien que nombre de ses militants demeurent actifs dans divers mouvements. En 1989, Michel Warschawski a été condamné à plusieurs mois de prison ferme pour « prestations de services à organisations illégales » (il s’agissait de l’impression de tracts).

Henri Wilno


Dans un texte de l’été 2014, tu parles de « fascisation » en Israël. Quelles sont les racines de ce processus ? Est-ce seulement le produit de l’état de guerre ? Peut-on dire que désormais c’est l’extrême droite qui gouverne ?

Michel Warschawski – Je parle d’un processus long qui remonte a la campagne de haine et de délégitimation qui a précédé l’assassinat de Yitzhak Rabin en 1995. Les assassins du Premier ministre ont pris le pouvoir et sont en fait le pouvoir depuis. J’y inclus l’épisode Ehud Barak (1999-2001) qui, certes, a été le candidat des Travaillistes, mais défendait une politique d’extrême droite et a tout fait pour qu’Ariel Sharon devienne Premier ministre et lui son ministre de la Défense.

Vingt ans donc de pouvoir continu de la droite, qui ont changé la donne, pas tant dans le domaine de la politique coloniale envers les Palestiniens, mais dans le régime interne de l’Etat d’Israël.

Le racisme s’est lâché, dans le discours politique, dans la rue et dans la législation qui culmine avec la proposition de modification de la « Loi Fondamentale – Israël, Etat-Nation du peuple Juif ». Une série de lois liberticides et ouvertement discriminatoires contre la minorité palestinienne d’Israël a déjà été votée, d’autres, pires encore, sont en route. La Cour Suprême, qui a été pendant de nombreuses années le garant d’un système qui jonglait entre « Etat juif » et « Etat démocratique », est depuis quelque temps l’objet d’attaques violentes de députés d’extrême droite. Plusieurs projets de loi visent à réduire son pouvoir.

Le gouvernement s’appuie sur un bloc de trois partis d’extrême droite, bloc dans lequel Netanyahou fait figure de modéré !

Si depuis un an je parle de fascisme, c’est parce qu’à tout ce que je viens de mentionner s’ajoute la violence contre les militants et organisations démocratiques, de la part de petits groupes fascistes ou même de passants. Gouvernement d’extrême- droite + lois liberticides + violence qui vise à terroriser toute parole critique = fascisme.

Israël est désormais un des Etats où les inégalités sociales sont les plus fortes (y compris parmi les Juifs), les politiques néolibérales démantèlent les acquis sociaux. Et, pourtant, vu de l’extérieur, le débat social et politique dans la partie juive de la population israélienne semble se polariser complètement autour de deux axes : la religion et la « sécurité ». Est-ce exact ? Les questions sociales ont-elles disparu du paysage ?

Effectivement, Israël est, dans le groupe des pays industrialisés, le second dans le fossé qui sépare les riches et les pauvres : une bourgeoisie très riche et beaucoup de très pauvres. Selon les données de la sécurité sociale israélienne, 32 % des enfants israéliens – juifs et arabes – vivent sous le seuil de pauvreté ! Le démantèlement de l’Etat social et de ses acquis s’est fait avec une brutalité et une rapidité qui auraient fait pâlir de jalousie Margareth Thatcher.

Et pourtant les luttes sociales, en particulier les luttes syndicales, restent extrêmement limitées. Il y a trois raisons à cela : la réussite économique d’Israël qui permet de laisser des miettes aux travailleurs, le fait que le taux de chômage est très bas (inférieur à 2 %), l’absence de tradition et d’organisation syndicales dignes de ce nom. 50 ans de pouvoir absolu de la Histadrout, qui n’avait rien a voir avec une organisation syndicale, même de collaboration de classes, ont empêché la formation d’une conscience de classe, aussi primitive fût-elle. S’il y a des luttes, elles restent cantonnées à une entreprise (en général sur des licenciements) ou dans des secteurs plus privilégiés et mieux organisés (infirmières, enseignants).

Les classes populaires réagissent-elles aux politiques d’austérité ? Qu’est devenu le mouvement des « Indignés » d’il y a deux ans ? Que représente le syndicat Koach la-Ovdim qui semble se renforcer au détriment de la Histadrout ?

Le mouvement des Indignés a été un feu de paille : une gigantesque mobilisation qui a entraîné des centaines de milliers de personnes pour un retour à l’Etat providence mais n’a enfanté qu’une commission nationale (la Commission Trachtenberg)… dont quasiment toutes les recommandations ont été rejetées par le gouvernement.

Koach la-Ovdim, qui est la première confédération syndicale indépendante de la Histadrout, reste une organisation modeste, comparée à cette dernière, mais a pu animer des grèves et autres luttes revendicatives de certains des secteurs les plus délaissés, entre autre les travailleurs de l’entretien dans certaines grandes administrations ou encore dans une carrière proche de Jérusalem.

Pour la majorité des travailleurs israéliens, les positionnements, y compris les identités, sont d’abord de l’ordre du politique et du « national », et, très loin derrière, de l’appartenance sociale. On demande à quelqu’un ce qu’il est, il répondra : Juif, puis Israélien, puis Tunisien ou Russe d’origine. Ensuite il dira « religieux » ou traditionaliste. Très rarement il dira « ouvrier » ou « employé ».

Qu’est devenu le « camp de la paix » ? Est-il en situation de peser en quoi que ce soit ?

3000 personnes environ ont manifesté contre l’agression de Gaza. C’est très peu et représente surtout ce qu’en France on appellerait l’extrême gauche. En ce sens, le mouvement de la paix de masse qu’on a connu dans les années 1980 et 1990 ne s’est pas encore remis de sa déroute en août 2000. Cette date est à retenir, car elle marque une cassure, une espèce d’août 1914 du mouvement de la paix : quand Ehud Barak revient des négociations de Camp David (qu’il a sabotées avec la collaboration de l’administration Clinton), celui qui avait été élu sur la base d’une alternative à la politique d’occupation de la droite, réussit a convaincre son propre camp que Yasser Arafat se servait des négociations pour endormir Israël, y créer des lignes de fracture pour finalement jeter les Juifs a la mer (sic !). Il ajoute : la droite avait raison, c’est nous, les pacifistes, qui nous étions trompés.

Le problème est que ce méga-mensonge a été reçu cinq sur cinq par le mouvement de la paix… Et Sharon a été élu avec une large majorité, pour entreprendre la reconquête des territoires gérés par l’Autorité palestinienne et des quelques acquis résultant des négociations entre Israël et l’OLP.

Le mouvement de la paix ne s’est pas remis de cette déroute, et nous sommes encore loin d’une renaissance de ce dernier, comme mouvement de masse capable de peser sur les choix politiques du gouvernement.

Tu as expliqué, je crois, que par son ignorance des questions sociales, une partie de la gauche israélienne et du camp de la paix avait rejeté les sépharades dans les bras du Likoud et de l’extrême droite : est-ce définitif ?

Les couches populaires et plus particulièrement les Juifs pauvres originaires des pays arabes (qu’on appelle à tort « sépharades »), ont fait, depuis la fin des années 1970, le choix de la droite, non par identification avec son idéologie du Grand Israël, mais parce qu’elle représentait l’opposition au pouvoir absolu, totalitaire et raciste – envers les Juifs non Européens – de la pseudo-gauche.

La « gauche » n’a aucune chance de regagner l’électorat populaire, car sa réalité et son image sont bourgeoises, et son racisme anti-oriental colle à son identité. L’immigration massive des Russes a d’ailleurs encore renforcé cette ligne de fracture. Pour reprendre pied dans les couches populaires, une nouvelle gauche est à construire, mais ceci est la tâche de la prochaine génération.

Ceci dit, les mariages intercommunautaires sont de plus en plus nombreux, et je pense que l’appartenance ethnique, au sein de la communauté juive-israélienne, tend à perdre petit a petit de sa pertinence.

Que représente l’extrême gauche en Israël ? Les Anarchistes contre le mur ? D’autres mouvements ?

Ce qu’on appelle ici la gauche radicale est très modeste, définie essentiellement par son positionnement sur les questions politiques (conflit colonial et guerres), même si en général cette extrême gauche défend par ailleurs une orientation anticapitaliste. Elle n’a pas, dans la population juive, de parti dans lequel elle pourrait se structurer, et c’est dans des collectifs qu’on la trouve, que ce soit sur des questions d’ordre politique (occupation, racisme) ou d’ordre social (refugiés économiques, droits des femmes, logement…) Quand il y a des élections, elle vote par défaut pour un des « partis arabes », en particulier le Parti communiste. Ce dernier se défend d’ailleurs d’être « un parti arabe », même si 85 % de son électorat provient de la population palestinienne d’Israël.

Les Anarchistes contre le Mur, certaines organisations féministes, les divers groupes qui luttent contre l’occupation ou les injustices sociales, ou encore le Centre d’information alternative (AIC), se retrouvent dans des campagnes spécifiques (contre le mur, contre les groupes fascistes, pour les sans-papiers, etc.), mais il n’existe pas de structures pérennes.

Un des problèmes auxquels nous sommes confrontés est ce que j’ai appelé, il y a des années, l’« ONGisation » de la politique, une professionnalisation autour de petites boutiques, souvent bien financées pour leurs activités par des fondations ou des Etats européens. Les ONG font certes un bon travail d’information et de sensibilisation, mais elles ne peuvent en aucun cas être la base d’un mouvement de masse. Certains diront même qu’elles en sont, involontairement, un obstacle.

Comment évoluent les discriminations envers les Arabes israéliens ? La sécession entre Juifs et Arabes israéliens est-elle désormais complète ? Ou bien y-a-t-il des espaces communs de coopération et de lutte ?

Depuis 2000 (en octobre 2000, Ehoud Barak ordonnait une répression sanglante des manifestations de solidarité, dans les localités arabes, avec la révolte palestinienne des territoires occupés), nous avons été témoins d’une rupture du front judéo-arabe qui caractérisait le mouvement d’opposition à l’occupation et aux discriminations contre la minorité palestinienne d’Israël (qui fait 20 % de la population). Les Palestiniens ne viennent plus à Tel Aviv pour manifester et ont fait le choix de se mobiliser dans leurs villes et villages. C’est ce qui explique pourquoi les manifestations dans les grandes villes juives sont passées de dizaines de milliers à quelques milliers seulement.

Derrière ce choix, s’exprime aussi une volonté d’autonomie, car dans le « front judéo-arabe », le PC poussait à une hégémonie juive, dont la présence de drapeaux israéliens et la sur-représentation d’orateurs juifs étaient les signes extérieurs.

La minorité arabe est représentée à la Knesset par trois partis de poids plus ou moins égal : le PC (sous la forme du Front pour la paix et l’égalite), le Rassemblement national démocratique (Balad – nationalistes radicaux), et la Liste arabe unifiée, nationaliste conservatrice.

Un amendement à la loi électorale peut pousser les partis arabes à faire à l’avenir liste commune, s’ils veulent avoir des élus, et si cette perspective se réalise, il pourrait y avoir dans la prochaine Knesset un groupe parlementaire arabe d’une quinzaine de députés (sur 120…) A moins que n’aboutissent les tentatives de l’extrême droite d’interdire à certains partis arabes de se présenter. A ce propos, les prochaines semaines seront déterminantes.

Pour que le front judéo-arabe se reconstruise, il est indispensable que les militants juifs acceptent de se débarrasser de leur volonté hégémonique et de devenir une force d’appoint à un mouvement qui est d’abord un mouvement national arabe.

Quel est l’écho de l’AIC dans le contexte actuel ?

La spécificité du Centre d’information alternative est d’être, trois décennies après sa constitution, toujours la seule organisation commune israélo-palestinienne. L’AIC regroupe des militants, connus et reconnus, de la gauche palestinienne et des antisionistes israéliens. Si, comme son nom l’indique, elle fait un travail d’information et d’analyse politique et sociale (en particulier sur son site alternativenews.org), son originalité et son importance résident dans son choix d’être une brèche dans le mur qui sépare les deux sociétés, y compris dans le monde militant, et de promouvoir une perspective de coopération et de partenariat entre les mouvements des deux côtés de la « ligne verte ».

Dans un contexte où la séparation est perçue comme une valeur quasi-absolue, la perspective d’un vivre-ensemble est éminemment révolutionnaire, et elle passe par la nécessité d’un combat commun.

Propos recueillis par Henri Wilno

http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article34397
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Re: Israël

Messagede bipbip » 04 Mar 2015, 11:39

Tel Aviv : Nouveau campement de tentes contre la vie chère

Quatre ans après l’énorme mouvement de protestation qui a fait descendre des centaines de milliers d’Israéliens dans les rues contre la vie chère et l’austérité, les tentes sont de retour Boulevard Rothschild à Tel Aviv. Environ 200 personnes ont réinstallé le campement de protestation dimanche soir lors d’une manifestation contre la vie chère et les problèmes de logement. Les organisateurs, qui avaient déjà participé au mouvement de 2011, constatant que rien n’a changé et que les promesses n’ont pas été tenues, ont décidé de repartir en lutte.

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Re: Israël

Messagede bipbip » 11 Mar 2015, 17:40

Plusieurs dizaines de milliers de manifestants à Tel Aviv contre Netanyahu

Des dizaines de milliers de personnes, 40.000 selon la police, 80.000 selon les organisateurs, ont manifesté samedi 7 mars à Tel Aviv contre Netanyahu.

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Re: Israël

Messagede bipbip » 25 Avr 2015, 23:40

Préparation du 1er Mai 2015 en Israël

A l’occasion du 1er Mai, Journée Internationale de lutte des travailleurs et des travailleuses, des manifestations seront organisées à Tel Aviv, Nazareth et Arraba.
A Tel Aviv, la manifestation partira à 11 heures le vendredi 1er Mai de la Place Rabbin. L’appel à manifester revendique : le droit à un logement décent, le droit à un salaire qui permet de vivre, l’arrêt du travail précaire et le droit à la paix. Aussi, les différentes organisations appellent les travailleurs, Juifs et Arabes, à se mobiliser à l’occasion du 1er Mai pour défendre leurs droits et pour s’opposer au racisme, à l’occupation et à l’exploitation capitaliste.

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Re: Israël

Messagede bipbip » 29 Avr 2015, 00:45

1er Mai à Haïfa, 90 ans de luttes communes des ouvriers Juifs et Arabes

Si dans le monde, on manifestera pour la 125ème année pour ce 1er Mai, à Haïfa, c’est en 1925 qu’a eu lieu la première manifestation du 1er Mai. Organisée dans un contexte de répression par les troupes coloniales britanniques par le jeune Parti Communiste de Palestine, la manifestation du 1er Mai 1925 regroupe des travailleurs Juifs et Arabes. Le journal arabe « Al-Yarmouk

90 ans plus tard, le 1er Mai sera l’occasion de retracer ces 90 années de lutte commune des travailleurs juifs et arabes de « Haïfa la Rouge ». Aujourd’hui plus que jamais, face au nationalisme, au racisme et au militarisme, il est nécessaire de rappeler la nécessité de l’unité de tous les travailleurs, tant pour défendre leurs revendications contre le patronat que pour mettre fin à un système capitaliste qui porte en lui la guerre.

Une visite guidée sur l’histoire prolétaire de la ville sera organisée le 2 mai, commentée par Uri Waltman. Rendez-vous à 16 heures au Home Vine Arab-Jewish Cultural Center (2, Vine Str.). La visite dure environ 2 heures.

https://communismeouvrier.wordpress.com ... et-arabes/
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Re: Israël

Messagede bipbip » 02 Mai 2015, 11:34

Jérusalem : affrontements entre policiers et Israéliens d'origine éthiopienne

Des juifs éthiopiens, aussi appelés falashas, manifestaient contre le «racisme de la police».

Des affrontements ont opposé jeudi soir dans le centre de Jérusalem les policiers israéliens à 2 000 Israéliens d’origine éthiopienne. Ces derniers manifestaient contre le «racisme de la police». Ils ont emprunté la principale artère commerciale de la ville et se sont rapprochés de la résidence du Premier ministre Benyamin Nétanyahou, après avoir bloqué une route devant le quartier général de la police. La police déployée en masse a bloqué les manifestants à l’aide d’un canon à eau. Les forces de l’ordre ont également tiré des grenades lacrymogène, trois policiers ont été blessés par des jets de pierres et de bouteilles et deux manifestants arrêtés. La radio publique a pour sa part fait état de 10 manifestants légèrement blessés. Dans la soirée, le face à face tendu s’est poursuivi mais il n’y avait plus d’affrontements.

Les manifestants s’étaient rassemblés face au quartier général de la police pour protester contre des incidents impliquant des policiers et des membres de leur communauté ces derniers jours. «Stop à la violence policière contre les juifs noirs», ont scandé les protestataires, dont l’un brandissait une pancarte : «En Europe, on tue des juifs parce qu’ils sont juifs, et en Israël on tue des juifs parce qu’ils sont noirs».

... http://www.liberation.fr/monde/2015/05/ ... ne_1281393
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Re: Israël

Messagede bipbip » 03 Mai 2015, 11:06

1er Mai 2015 en Israël

Plusieurs centaines de personnes ont manifesté vendredi à l’occasion du 1er Mai dans les rues de Tel Aviv. Derrière une banderole où on pouvait lire, en arabe et en hébreux, « travailleurs de tous les pays, unissons-nous ! », les manifestants ont lancé, de la Place Rabin à la Place de la Cinémathèque, des slogans contre “Shilton HaHon” (le régime du capital) et contre l’actuel gouvernement chauviniste et néo-libéral. La manifestation était organisée notamment par le Parti Communiste d’Israël, La Ligue de la Jeunesse Communiste d’Israël, le mouvement syndical Koach LaOvdim (« Le pouvoir aux travailleurs »), Lutte Socialiste et les supporters de Hapoel.

Les discours ont dénoncé le militarisme, les salaires trop bas, le travail précaire et les discriminations qui touchent les femmes, les Arabes ou les homosexuels. Des manifestations similaires ont également eu lieu à Jerusalem et Arrabe.

... https://communismeouvrier.wordpress.com ... en-israel/
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Re: Israël

Messagede bipbip » 06 Mai 2015, 00:36

Re
Les Israéliens d'origine éthiopienne manifestent contre les violences policières

Le président Reuven Rivlin a admis lundi 4 mai que l'Etat israélien avait commis des erreurs causant une « plaie ouverte » chez les Israéliens d'origine éthiopienne, alors qu'une cinquantaine de personnes, en majorité des policiers, ont été blessées dans des heurts dimanche soir à Tel-Aviv après un rassemblement contre les violences policières et la discrimination dont sont victimes les Israéliens d'origine éthiopienne.

... http://www.lemonde.fr/proche-orient/art ... YboJE8m.99
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Re: Israël

Messagede Pïérô » 11 Mai 2015, 16:56

L’Etat d’Israël s’acharne sur ses citoyens.
Discriminations parmi les citoyens israéliens
La semaine dernière des milliers d’Israéliens ont manifesté à Tel Aviv, place Yitzhak Rabin, la grande place qui fait face à l’hôtel de ville, lieu historique de tous les rassemblements important. Ces manifestants rappelaient ainsi qu’un Israélien sur cinq n’a pas les mêmes droits que les quatre autres, la majorité. En Israël, ils sont appelés "Arabes israéliens", une expression qui pour but de faire oublier que leurs parents vivaient là bien avant l’établissement de l’Etat d’Israël en Palestine. Ils sont les descendants de ceux qui n’ont pas été expulsés ou tués en 1948 (la Nakba), ce sont les Palestiniens d’Israël [1] .
... http://www.ujfp.org/spip.php?article4145

Et ça risque pas de s'arranger :

Ayelet Shaked, qui a appelé au génocide des Palestiniens, est nommée ministre de la Justice d'Israel
L'Israélien Benjamin Netanyahu, récemment réélu Premier ministre pour la quatrième fois, a nommé Ayelet Shaked ministre de la Justice. Cette décision en a fait tiquer certains en raison des opinions ultranationalistes de Shaked. Elle est en effet membre du parti d'extrême droite HaBayit HaYehudi (“le Foyer juif”) et a fait les gros titres l'an passé pour avoir appelé au génocide des Palestiniens sur Facebook.
... http://fr.globalvoicesonline.org/2015/05/10/185768/
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
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Re: Israël

Messagede bipbip » 13 Mai 2015, 17:16

Israël : La fuite en avant dans l’apartheid

La victoire de la droite israélienne masque l’unanimisme des sionistes de tous bords pour enterrer tout espoir de paix juste et durable. La seule solution pour qu’advienne une véritable égalité des droits reste l’abandon de la perspective d’un « État juif ».

Les derniers sondages avaient laissé espérer une Knesset ingouvernable, ce qui aurait été la moins mauvaise issue pour les Palestiniens. Il n’en a rien été. Avec 67 sièges sur 120, la coalition d’extrême droite dirigée par Benyamin Nétanyahou a les mains libres pour gouverner.

L’échec d’Obama

Les grands battus, ce sont les travaillistes alliés à Tzipi Livni (vingt-quatre sièges et quarante avec les alliés potentiels). Faut-il avoir des regrets ? Non. Il n’y a pas un seul crime contre le peuple palestinien dans lequel la pseudo « gauche sioniste » ne soit pas impliquée : la Nakba en 1948, la colonisation après 1967, le massacre de Plomb durci à Gaza ou la construction du mur de l’apartheid. Le dirigeant travailliste Herzog a d’ailleurs fait campagne en affichant sur les murs : « Avec Nétanyahou et Bennet, vous allez vivre avec les Arabes, nous on vous garantit la séparation. »

L’alliée des travaillistes, Tzipi Livni est une ancienne du Mossad, spécialiste des assassinats ciblés et elle dirigeait le pays au moment du massacre de Plomb durci (en 2008-2009, 1 400 morts). Le militant palestinien Ali Abunimah rappelle que si le tandem Herzog-Livni l’avait emporté, les Palestiniens auraient été entraînés dans des pseudo-négociations qui, comme toujours, auraient été des exigences de capitulation. Avec Nétanyahou qui a affirmé qu’« il n’y aura pas d’État palestinien et aucun retrait de Cisjordanie » et qui multiplie les nouvelles constructions dans les colonies, il n’y aura pas de négociations.

Pour Obama, qui avait été plusieurs fois humilié par Nétanyahou, cette issue est une mauvaise nouvelle. Sa volonté de faire pression sur la direction sioniste sans jamais recourir aux sanctions est un échec. Obama a donné plus de 3 milliards de dollars d’aide militaire à Israël en 2014, permettant ainsi à l’agresseur de renouveler son stock de munitions. Finalement, cela a conforté les électeurs israéliens dans l’idée que tout leur était permis.

Pourquoi Nétanyahou a-t-il réussi à rallier les hésitants ? Parce que les Israéliens ont peur de ne plus avoir peur. Pourtant, il a peu été question de la Palestine pendant la campagne électorale. À quoi bon ? La colonisation, l’extension des colonies et les nouvelles constructions semblent faire consensus. Pourquoi changer de politique puisque le pays, non sanctionné, n’en subit pas les conséquences ?

L’occupation a tué toutes les solutions politiques : deux États, c’est impossible. La ligne verte (la frontière internationalement reconnue) n’existe plus. Un État où les droits seraient égaux, c’est impossible avec le sionisme.

Alors les Israéliens qui sont entrés de plus en plus consciemment dans l’apartheid institutionnel ne voient plus comment changer de politique. Ils espèrent toujours qu’à terme, les Palestiniens deviendront les « Indiens » du Proche-Orient, parqués dans leurs réserves ou « transférés » au-delà du Jourdain. Ils imaginent que le fait accompli colonial sera légalisé. Nétanyahou a réussi à faire peur à un électorat raciste en expliquant que ses opposants ne pourraient pas gouverner sans l’appui des « Arabes ».

Nétanyahou n’a pas seulement eu les voix des colons et de l’extrême droite. Il a rallié une bonne partie des voix des Juifs orientaux qui sont pourtant les premières victimes de sa politique ultralibérale. La proportion des Juifs israéliens vivant sous le seuil de pauvreté est montée à 21 %.

À rebours de l’évolution géopolitique

Nétanyahou a vécu aux États-Unis. Il est lié à la droite républicaine. Il considère Obama comme une anomalie et il agit comme si, éternellement, Israël allait bénéficier du parapluie américain et être un porte-avions occidental au Proche-Orient. Mais le monde bouge. Nétanyahou a toujours fait campagne en diabolisant l’Iran et en prônant une « guerre préventive » qui mettrait à feu la région et ferait oublier la question palestinienne.

Les gesticulations de Nétanyahou sont d’autant plus indécentes quand il accuse l’Iran de vouloir fabriquer la bombe atomique que le pays de la région qui possède notoirement de nombreuses têtes nucléaires, tout en ayant énergiquement refusé de signer le moindre traité international sur cette question, c’est Israël.

Le rapprochement entre l’Iran et les États-Unis qui s’esquisse semble irréversible parce qu’il y a un ennemi commun (Daech). Du coup le pari de Nétanyahou, qui consiste à continuer de faire plier la direction américaine, devient risqué.

Dans les mois qui ont précédé le vote, Nétanyahou s’est alarmé du BDS (campagne internationale de boycott, désinvestissement et sanctions). Ce mouvement continue de remporter des succès. Ainsi, la société française Poma qui avait été pressentie pour la construction d’un téléphérique à Jérusalem, s’est très vite désistée.

L’adhésion de la Palestine à la Cour pénale internationale annonce peut-être des poursuites contre les dirigeants israéliens. Il est bien téméraire dans ces conditions de s’opposer au protecteur américain.

Dans la fragmentation de la Palestine réalisée par des décennies d’occupation, de violences et d’apartheid, on oublie souvent les Palestiniens d’Israël qui représentent plus de 20% de la population et subissent, « légalement », de très nombreuses discriminations dans un État qui se définit comme « juif ». Jusque-là, ils s’abstenaient massivement ou se présentaient en ordre dispersé. Le fasciste Lieberman, pour les éliminer de la Knesset, avait eu l’idée de porter à 3,25% le seuil pour avoir des députés.

Un espoir : la liste commune

Du coup, les partis palestiniens se sont unis (avec également Hadash, parti d’extrême gauche rassemblant Juifs et Palestiniens). La liste commune qu’ils ont présentée, comportait aussi trois candidats juifs. Avec quatorze sièges, elle devient la troisième force du pays. Elle a fait reculer l’abstention et a permis une unité palestinienne jamais réalisée jusque-là.

Parmi les élu.e.s, la militante Haneen Zoabi, présente sur le Mavi Marmara lors de la flotille pour Gaza en 2010 et victime de menaces et de violences en plein parlement. Seul point noir : la faiblesse du vote juif pour cette liste. La rupture avec le sionisme reste la question clé pour une paix fondée sur l’égalité des droits.

Pierre Stambul (Union juive française pour la paix et ami d’AL)

http://www.alternativelibertaire.org/?I ... ant-dans-l
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