Corée du sud

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Messagede Johan » 23 Juil 2009, 17:57

Les ouvriers de Ssangyong Motor affrontent la police

Corée: Les ouvriers de Ssangyong Motor affrontent la police

Depuis maintenant deux mois à Pyeongtaek, dans le sud du pays, des salariés de Ssangyong Motor, un constructeur automobile local, occupent leur usine depuis l’annonce de leur licenciement par la direction. La situation semble bloquée et un climat de violence s’est installé. Lundi, plus de 3 000 policiers sont intervenus pour tenter de déloger les 800 salariés. Résultat : des affrontements particulièrement violents. Les forces de l’ordre ont utilisé des canons à eau avant de bombarder les salariés frondeurs de gaz lacrymogène. Pas en reste, les ouvriers ont répondu par des jets de cocktails molotov et de gros boulons.

Une nouvelle étape dans un conflit qui dure depuis deux mois et ne cesse de s’envenimer. A l’origine : Ssangyong Motor, un constructeur automobile pris dans la tourmente de la crise économique et menacé de liquidation judiciaire. Pour tenter de rétablir la barre, la direction annonce en début d’année qu’elle prévoit de licencier 36% de sa masse salariale. Pour protester, les salariés se mettent en grève, une première fois, début janvier, avant d’occuper leur entreprise quelques mois plus tard. Depuis la situation n’a fait que s’envenimer.

Dans un premier temps, la direction de l’entreprise avait fait couper le gaz et l’eau aux salariés retranchés dans l’usine et supprimé les livraisons de nourriture et de médicaments. En juin, la tension était montée d’un cran. De violents heurts avaient éclaté quand la direction de Ssangyong avait décidé de passer à l’offensive en embauchant des « gros bras » pour déloger les salariés. Les affrontements avaient fait entre 10 et 20 blessés. Depuis que la grève a commencée, cinq ouvriers sont morts et hier, la femme d’un des dirigeants de la lutte s’est suicidée.
Source: Secours Rouge

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Re: Corée: Les ouvriers de Ssangyong Motor affrontent la police

Messagede chaperon rouge » 24 Juil 2009, 00:55

Beaucoup plus d'info sur le blog d'Alain Bertho

http://berthoalain.wordpress.com/2009/0 ... illet-209/
GUERRE À LA GUERRE, À BAS TOUTES LES ARMÉES
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Re: Corée: Les ouvriers de Ssangyong Motor affrontent la police

Messagede leo » 24 Juil 2009, 08:42

Ici aussi... but in english

http://libcom.org/tags/south-korea

.
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Re: Corée: Les ouvriers de Ssangyong Motor affrontent la police

Messagede Nico37 » 03 Aoû 2009, 15:19

La lutte à Ssangyong Motor (Corée du Sud) continue (27 juillet)

Ce témoignage nous a été envoyé par un travailleur d’une usine voisine qui soutient la grève.

(Pour ceux qui entendent parler de cette grève pour la première fois, elle concerne une occupation d’usine à Pyeongtaek, Corée du Sud, qui a commencé le 22 mai 2009 quand la direction a annoncé des mises à la retraite anticipée et le licenciement de 2 000 des 7 000 ouvriers près de Séoul.)

Depuis qu’une ordonnance de la cour a été prise le 20 juillet 2009, plus de 3 000 policiers anti-émeute, notamment une unité de rangers, tentent de s’emparer de l’usine et ont ordonné aux travailleurs de quitter l’entreprise. Après que les ouvriers ont rejeté cet ordre, les flics ont lancé une série d’attaques contre les travailleurs qui occupent l’usine depuis 7 jours consécutifs, et ils ont recruté pour cette attaque des voyous et des jaunes qui font partie des individus non licenciés.

Les défenseurs de l’ordre mènent en même temps une propagande idéologique constante, et un hélicoptère de la police vole à basse altitude pour empêcher les travailleurs de dormir, les épuiser et les provoquer.

Ils ont coupé l’approvisionnement en eau et en gaz et de l’usine et ils refusent l’entrée à toute aide humanitaire médicale. (L’électricité a été laissée pour empêcher la peinture et d’autres matières inflammables dans l’usine de peinture de se décomposer.)

Depuis le 21 juillet, la police lance des grenades lacrymogènes à partir de ses hélicoptères sur les travailleurs qui sont placés sur le toit du département peinture. Elles contiennent un gaz toxique qui peut faire fondre le caoutchouc éponge.

Par intermittence, lorsque les policiers anti-émeute essayent d’entrer dans l’usine de peinture, ils se servent d’une arme de tir utilisant 50 000 volts ainsi que des clous, tandis que les briseurs de grève emploient des frondes pour bombarder les grévistes à partir de l’immeuble d’en face.

Naturellement, nous luttons contre la police avec des barres de fer et des cocktails Molotov dans la rue en face de l’usine pour défendre la grève.

Environ 700 travailleurs sont enfermés dans l’usine et ils mangent une boule de riz chaque jour et boivent de l’eau de pluie bouillie. Bien que de nombreux travailleurs aient été blessés au cours de la lutte, ils poursuivent leur lutte avec détermination.

Le 20 juillet, la femme d’un responsable syndical s’est suicidée à son domicile. Même si son mari n’était pas sur la liste des licenciés, il participait à la lutte, malgré plusieurs menaces de la direction. Son épouse avait seulement 29 ans. Jusqu’à présent, cinq personnes sont mortes ou se sont suicidées en liaison avec cette grève.

Les syndicats ont appelé aux grèves suivantes :

22 juillet : le KMWU (Korean Metal Workers Union, qui organise l’usine) a appelé à 4 heures de grève.

Le 23 Juillet : KMWU : 6 heures de grève.

Le 25 juillet KCTU (Korean Confederation of Trade Unions) a tenu un rassemblement en face de la gare de Pyeongteck.

Le 25 juillet, les travailleurs et d’autres participants, armés de barres de fer et de pierres extraites du trottoir, se sont affrontés à la police anti-émeute à la fin de ce meeting, tout en essayant de marcher vers les portes de l’usine de Ssangyong. Une attaque brutale de la police nous a forcé à nous retirer et à quitter les abords de l’usine. Des combats ont continué jusque tard dans la nuit dans les rues de Pyeongtaek.

Les syndiqués de la KMWU doivent en principe participer à 6 heures de grève générale le 29 juillet, mais il est difficile de mobiliser tous les membres du syndicat pour cette grève. La direction cherche à miner le moral des grévistes, en prétendant qu’elle va être acculée à la faillite.

Face à la pression croissante de certaines organisations de la société civile, et de certains députés, la direction et le syndicat de Ssangyong devaient se réunir le 25 juillet 2009. Mais la direction a annulé cette réunion, unilatéralement, pour le seul motif fallacieux que les travailleurs lançaient encore des boulons contre les flics et qu’elle ne peut pas accepter la revendication du syndicat d’annuler les licenciements et de lockouter les travailleurs par rotation pour qu’ils gardent leur emploi.

La direction du syndicat a rejeté cette concession, et maintenu les licenciements.

Aujourd’hui (27 juillet), les travailleurs de Ssangyong ont tenu une conférence de presse et organisé un autre rassemblement en face de l’usine de peinture, pour échapper pendant quelques heures à l’atmosphère étouffante qui règne à l’intérieur du bâtiment.

Les revendications de ce rassemblement étaient les suivantes :

1) Retrait de la police 2) négociation directe avec le patronat et le gouvernement 3) Divulgation des résultats de l’enquête pour utilisation illégale de la technologie du moteur hybride diesel.

Enfin, pour conclure, je citerai les dernières phrases de la conférence de presse :

« .... Nous avons fait de notre mieux pour résoudre ce conflit de façon pacifique et par le dialogue. Néanmoins, si ce genre de répression brutale, meurtrière se poursuit, nous déclarons ouvertement notre volonté résolue de lutter jusqu’à la mort. Nous qui sommes rassemblés ici sommes prêts à montrer notre détermination à mourir non seulement en tant que travailleurs mais aussi en tant qu’êtres humains. Nous allons nous battre sans compromis, récupérer nos droits et rentrer chez nous quand nous gagnerons. »

PS. Au moment où je suis allé me coucher, j’ai appris que les policiers avaient lancé une autre attaque brutale contre les travailleurs. Les jours qui suivent seront décisifs.

************

Pour plus de détails sur la classe ouvrière de Corée du Sud on lira avec profit l’article de Loren Goldner paru dans le numéro 23-24 de la revue Ni patrie ni frontières

http://www.mondialisme.org/spip.php?article1108
Nico37
 
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Re: Corée: Les ouvriers de Ssangyong Motor affrontent la police

Messagede Nico37 » 07 Aoû 2009, 13:07

Un accord clôt la longue et violente grève des salariés de SSangYong, en Corée du Sud
LE MONDE | 06.08.09 | 14h46 • Mis à jour le 06.08.09 | 14h46

Tokyo Correspondance

Ls grévistes qui occupent depuis plus de deux mois l'unique usine de production du constructeur automobile sud-coréen en faillite SSangYong auraient, selon des sources citées par l'agence Yonhap, accepté, jeudi 6 août, le plan de restructuration du groupe.

Cette décision, qui ouvre la voie à la fin d'un conflit très dur, est une surprise. Au soir du 5 août et après deux journées de violences, l'atmosphère était encore à l'affrontement. "Nous nous battrons, même au péril de notre vie", avait annoncé Lee Chang-kun, porte-parole du syndicat des travailleurs du constructeur. Il traduisait le désespoir et la détermination de 450 ouvriers retranchés dans un local de stockage de peinture de l'usine de Pyeongtaek, à 70 km de Séoul, après avoir subi l'assaut de 4 000 policiers, dont une vingtaine des forces spéciales. Les affrontements ont fait une cinquantaine de blessés, dont deux ouvriers tombés d'un toit.




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Jeudi matin, les forces de l'ordre hésitaient à s'attaquer au local, plein de produits inflammables.

Ce climat, guère exceptionnel dans un pays aux relations sociales souvent tendues, témoigne du déclin d'un groupe sous administration judiciaire depuis janvier. SSangYong, quatrième constructeur sud-coréen et propriété du chinois Shanghai Automotive Industry Corp (SAIC), a subi une année 2008 catastrophique. Les ventes de ses modèles, essentiellement des berlines haut de gamme et des véhicules tout terrain, ont plongé de 34 % à 81 000 véhicules. Les pertes ont dépassé les 100 milliards de wons (57 millions d'euros). Ses créditeurs, la Banque coréenne de développement et SAIC, ont cessé de lui fournir des fonds en décembre 2008.

ECHEC DES NÉGOCIATIONS

Les dirigeants ont jusqu'au 15 septembre pour trouver des solutions de relance. L'annonce, en avril, d'un projet de 3 000 suppressions de postes a conduit le principal syndicat du groupe à décider une "grève à mort". Depuis le 22 mai, l'usine de Pyeongtaek est occupée.

Les tentatives de négociation avaient toutes achoppé. L'échec, le 2 août, de la dernière en date a conduit les forces de l'ordre à tenter de reprendre le contrôle de l'usine à des grévistes privés d'eau, de nourriture et d'électricité.

Dans le même temps, las des problèmes, 600 fournisseurs de SSangYong, dont certains également en faillite, ont déposé le 5 août une demande de liquidation immédiate des activités du constructeur.

La direction du groupe, elle, souhaitait la reprise du travail, affirmant que la grève avait déjà généré 316 milliards de wons (179 millions d'euros) de pertes. Selon elle, la production peut reprendre en dix jours, et rapidement atteindre 5 500 véhicules par mois. Mais les observateurs notent que la faiblesse du réseau de vente et la dégradation de l'image du groupe hypothèquent les chances de reprise.

L'acceptation par les grévistes du projet de restructuration, qui prévoit la cession des activités déficitaires et la renaissance du groupe sous un autre nom, offre une issue pacifique au conflit. Mais l'avenir de SSangYong reste flou.

Philippe Mesmer
Article paru dans l'édition du 07.08.09.
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Re: Corée: Les ouvriers de Ssangyong Motor affrontent la police

Messagede Nico37 » 20 Aoû 2009, 20:50

Encore un excellent article de Loren Goldner

http://spartacus1918.canalblog.com/archives/2009/08/18/14778158.html

La grève de Ssangyong Motors en Corée du Sud : défaite et dure répression.

La grève de Ssangyong Motor Company et l’occupation de l’usine de Pyeongtaek (Corée du Sud) s’est terminée le 5 août après 77 jours de lutte. C’est une défaite pour les 976 ouvriers qui ont pris le 22 mai cette petite usine automobile et l’ont tenue contre des assauts quasi militaires répétés : l’accord signé par le syndic de faillite Park Young-tae et le président de la section locale du syndicat Han Sang-kyun représente en effet une défaite quasi-totale. C’est même pire que cela, après la capitulation, des douzaines de grévistes ont été arrêtés et interrogés par la police en vue de possibles poursuites pour activités criminelles ; ceci indépendamment d’un procès monstre contre le syndicat Korean Metal Workers pour 45 millions de dollars d’indemnisation et probablement d’autres procès distincts contre des grévistes rendus responsables de déprédations occasionnées par la grève. Au-delà d’une victoire antérieure et plus dramatique contre des protestations populaires il y a un an et demi (ne faites pas de prisonniers), le gouvernement coréen de Lee Myong Bak (droite dure) montre ainsi par de telles mesures, son intention de passer au rouleau compresseur toute résistance potentielle éventuelle à une gouvernance indéfectible en faveur du grand capital.
La grève de Ssangyong fait écho de diverses manières à la dynamique des luttes montrée dans celle de Visteon au Royaume Uni et dans toutes les batailles autour des restructurations de l’industrie automobile de par le monde.Impliquant la prise immédiate de l’usine, son occupation et, dans sa défense, de violents affrontements avec la police, les sbires patronaux et les jaunes , cette grève est la première lutte de cette dimension en Corée du Sud depuis des années. Sa défaite – qui suit une longue série de défaites dans les années écoulées – n’est guère un bon présage pour des résistances futures.
Ssangyong Motor Company a été reprise il y a trois ans par la firme chinoise Shanghai Automotive Industry Corporation qui détient 51% du capital. A cette époque, l’usine de Pyeongtaek (située environ à 45 minutes de Séoul) employait 8 700 travailleurs ; au début de la grève, ils étaient seulement 7 000. En février dernier, la firme coréenne s’est mise en faillite, proposant une restructuration et offrant l’usine de Pyeongtaek en garantie pour de futurs emprunts lui permettant de sortir de la faillite. Le tribunal approuva ce plan impliquant des licenciements pour que la firme redevienne profitable.
La stratégie du management semble avoir été sur le long terme de réduire progressivement les effectifs et de transférer les technologies en Chine. Depuis la prise de contrôle par la firme chinoise, celle-ci n’a procédé à aucun nouvel investissement chez Ssangyong Motors et n’a lancé aucun nouveau modèle ( les procureurs coréens ont questionné la légalité des transferts de technologie en Chine, celles-ci ayant été » développées avec des subsides gouvernementaux mais jusqu’à présent, aucune action n’a été engagée à ce sujet). En décembre 2008, il y eut une brève action de protestation contre ce transfert de technologies.
Les travailleurs de l’usine répondirent à la mise en faillite de l’usine par des grèves d’avertissements contre les licenciements prévus. Ces grèves limitées se transformèrent, lorsque le plan de licenciement fut dévoilé, le 22 mai en une grève pleine et entière, avec prise de l’usine et occupation par les 1 700 travailleurs. Au programme, trois principales revendications : pas de licenciements, pas de travail temporaire et pas de sous-traitance. La firme cherchait à contraindre 1 700 ouvriers à prendre une retraite anticipée et licenciait 300 temporaires.
Les travailleurs de Ssangyong sont organisés par le syndicat Korean Metal Workers Union (KMWU) et ils ont travaillé en moyenne 15 à 20 années dans l’usine. Un travailleur permanent gagne approximativement un salaire annuel de base de 30 000 000 won ( environ 25 000$) un temporaire ne gagne que 15 000 000 won pour le même travail ( en Corée , le salaire de base est seulement une fraction du salaire qui comprend des primes ( pour les permanents- et un chiffre significatif d’heures supplémentaires à taux majoré ; souvent 10 heures par semaine qui sont acceptées et souvent souhaitées par la plupart des travailleurs comme un supplément de salaire nécessaire)
A la mi-juin environ 1 000 travailleurs poursuivaient l’occupation avec femmes et enfants apportant la nourriture. Environ 5 000 travailleurs restaient à la maison et environ 1 000 cadres et jaunes travaillaient à faire uniquement de l’entretien car aucune voiture ne sortait des chaînes depuis les débuts de l’occupation.
Dans les premières semaines de l’occupation, la police n’était guère présente à Pyeongtaek. C’était en partie à cause de la crise politique qui avait suivi le récent suicide de l’ex président Noh Mu Hyeon et des manifestations qui s’ensuivirent exprimant la colère croissante contre le gouvernement de droite de Lee Myong Bak. Ce gouvernement, élu en Décembre 2007 sur un programme de fort développement économique et déjà quelque peu discrédité par des mesures spectaculaires répétées en faveur des riches et par la crise mondiale fut tout d’abord quelque peu désarçonné par l’importance de l’attaque des manifestations mobilisant jusqu’à un million de participants. Après que l’intervention de la police des émeutes lors des funérailles de Noh eut provoqué une nouvelle flambée de colère et fait descendre encore plus de manifestants dans les rues, le gouvernement tout d’abord ne voulut pas risquer un nouveau revers en lançant immédiatement l’assaut contre l’usine de Pyeongtaek.
Le 16 juin, une importante manifestation anti-grève rassembla plus de 1 500 protestataires devant les portes de l’usine. Y participaient 1 000 cadres, les jaunes, 200 hommes de mains et 300 travailleurs qui ne figuraient pas sur les listes de licenciement et ne soutenaient pas la grève. 400 de la police des émeutes étaient stationnées non loin de là, ne bougeant pas et finalement, la manifestation des jaunes fut déclarée illégale, apparemment par crainte que les grévistes et leurs supporters les attaquent.
Lors de cette manifestation de jaunes environ 7 à 800 travailleurs des usines voisines, comme Kia Motor Company vinrent pour défendre l’usine en partie répondant à l’appel du KMWU
Les travailleurs occupant l’usine firent des plans pour une défense armée contre les tentatives que pourrait faire la police pour reconquérir l’usine, stockant des barres de fer et des cocktails Molotov . Comme position de repli éventuel, ils se concentrèrent sur le département de peinture où ils pensaient se trouvaient des matériaux inflammables qui dissuaderait la police d’utiliser des bombes lacrymogènes susceptibles se provoquer une explosion (c’était une bonne idée comme on le verra plus tard mais finalement elle s’avéra inutile)
J’ai parlé avec un activiste participant à l’occupation qui était très critique quant au rôle du syndicat. Selon lui, le KMWU garda le contrôle de la grève. Pourtant, au contraire du rôle que les syndicats avaient joué dans la lutte de Visteon en Grande Bretagne ou dans le démantèlement de l’industrie automobile aux Etats-Unis, le KMWU soutint l’action illégale et couvrant l’occupation de l’usine et en organisant sa défense armée. Mais d’autre part, dans les négociations avec la compagnie, il centra les revendications sur « pas de licenciements » et mit la pédale douce sur la sécurité de l’emploi pour tous et contre la sous-traitance.
Le noyau dur de l’occupation de l’usine reposait sur 50 à 60 groupes de base de 10 travailleurs qui chacun avaient élu un délégué pour coordonner les actions. Selon le même activiste, ces délégués étaient les travailleurs les plus combatifs et les plus conscients.
Une fois de plus, la grève a bénéficié à l’origine d’un climat politique favorable qui mettait le gouvernement coréen sur la défensive mais il se redresse maintenant avec ma crise profonde de l’industrie automobile et la crise économique mondiale. L’usine voisine de Kia Motor Company était elle- même en pleines négociations critiques pour des mesures permettant de faire face à la crise et GM-Daewoo est menacée par la réorganisation mondiale de GM . La stratégie de la firme, comme dans le cas de Visteon, a été au mieux une guerre d’usure (déjà amorce dès 2006) ou même une fermeture immédiate de l’usine.
Fin juin, le gouvernement et la compagnie abandonnèrent leur position attentiste et commencèrent à passer à l’offensive. Le 22 juin des poursuites judiciaires étaient déjà engagées contre 190 grévistes. Quelques jours plus tard un des travailleurs licencié et lourdement endetté se suicidait. Le climat social et politique continuait à l’alourdir avec des enseignants et des moines attaquant le glissement accéléré du gouvernement vers la droite de plus en plus conservatrice et les forces de l’ordre, sous la férule du parti Hanaradang (ultra nationaliste) brandissant des attaques du genre « sympathisants de la Corée du Nord ». Des manifestations en soutien à la grève se tenaient périodiquement à Séoul et à Pyeongtaek mais elles rassemblaient rarement plus de quelques milliers de participants.
Les 26 et 27 juin gouvernement et employeur reprirent des attaques plus sérieuses : des hommes de main, des jaunes recrutés parmi les non licenciés et la police des émeutes tentèrent d’entrer dans l’usine. Après de violents combats au cours desquels bien des ouvriers furent blessés, ils parvinrent à conquérir le principal bâtiment de l’usine. Les grévistes occupant l’usine se retranchèrent dans le secteur « peinture » ce qui faisait partie de la stratégie que nous avons évoqué ( en janvier précédent, 5 personnes étaient mortes à Séoul dans un incendie allumé lors d’un affrontement avec la police, ce qui avait déclenché des semaines de manifestations)
Le jour suivant, la compagnie déclara qu’il y avait eu assez de violence (ce qui était une reconnaissance de la résistance pugnace des travailleurs) ; police et mercenaires furent évacués et la firme demanda au gouvernement de s’impliquer directement dans des négociations.
Après l’attaque des 26 et 27 juin dont le but était d’isoler la lutte de Ssangyong et de briser la grève, des actions solidaires tentèrent d’élargir le soutien aux grévistes hors de l’usine. Ces tentatives comportaient des campagnes de rue, principalement d’organisations familiales dans le centre de Séoul et dans la zone de Pyeongtaek ; Le KMWU organisa une grève générale de 4 heures au cours de laquelle les métallos des usines voisines se rassemblèrent devant les portes de l’usine.
Le 1er juillet, l’eau fut coupée dans l’usine ce qui signifiait que les occupants, pour faire face à l’été coréen chaud et humide, devaient récupérer l’eau de pluie et improviser des WC de fortune dans des tonneaux. Alors que les négociations échouaient, toutes les issues de l’usine furent bloquées
Les 4 et 11 juillet, le KCTU (Confédération Coréenne des syndicats) organisa des manifestations nationales en solidarité avec la grève de Ssangyong. Ces actions furent pourtant peu suivies et la direction du KMWU hésita à lancer une grève générale en réponse aux attaques sur l’usine. Les activistes pensent que les dirigeants du KMTU et du KCTU étaient plus préoccupés par les prochaines élections (927 activistes tinrent une journée de grève de la faim dans le centre de Séoul le 11 juillet) (ma propre expérience m’a enseigné qu’au cours des quatre dernières années de telles actions purement rituelles ont rarement influencé l’issue des luttes, sauf à démontrer leur faiblesse et leur isolement)
Finalement, le 16 juillet, 3 000 membres du KMWU se rassemblent devant l’Hôtel de ville de Pyeongtaek en solidarité avec les grévistes de Ssangyong ; Quand ils tentent de se rendre vers l’usine, ils sont bloqués par la police et 82 ouvriers sont arrêtés. Lors de cette tentative avortée d’atteindre les portes de l’usine en apportant de la nourriture et de l’eau, les sbires de la compagnie s’en prenaient particulièrement aux bouteilles d’eau.
Les dés furent vraiment jetés le lundi 20 juillet. Un ouvrier de l’usine Kia Motor Company, proche de l’usine en grève et qui vint avec des centaines d’autres pour défendre l’usine attaquée par plus de 3 000 flics, mercenaires et jaunes, décrit ainsi ce qui apparaît comme une véritable opération militaire :
« Ce matin là, à la fin de l’équipe de nuit à 5h30, nous sommes allés aux portes de l’usine Ssangyong où la lutte continuait dans les mêmes conditions que la veille.
Vers 9 ou 10 heures, de nombreux bus de la police des émeutes arrivèrent devant les portes accompagnés d’une vingtaine de voitures de pompiers.
Quand 2 000 flics tentèrent de s’approcher de l’atelier de peinture, les ouvriers répondirent avec des jets de fronde et des cocktails Molotov. Les frondes envoyaient des boulons et des écrous, avaient un rayon d’action de 200 à 300m et étaient très efficients. Des barrages de pneus enflammés barraient les entrées et des nuages de fumée noire obscurcissaient le ciel au dessus de l’usine.
La compagnie avait coupé l’approvisionnement en gaz et en eau et avait renforcé le blocage de tout approvisionnement vers l’usine y compris les produits médicaux. Son but paraissait d’abord d’épuiser les occupants pour les contraindre à quitter l’atelier de peinture spontanément.
Plus tard, ce jour là, un hélicoptère de la police répandit des gaz lacrymogènes sur les travailleuses qui se battaient sur les toits. »
Le 21 juillet, le KCTU décréta une grève générale du 22 au 24 juillet et programma une manifestation nationale pour le samedi 25 juillet. Le KMWU annonça des grèves partielles les 22 et 24 juillet en solidarité avec la grève de Pyeongtaek et les négociations en cours. De telles grèves, qui sont habituelles pour le KCTU ne sont guères suivies ou soutenues et restent dispersées et sans efficacité. Le même ouvrier de Kia qui combattait la police aux portes de l’usine raconte les événements du 22 juillet :
« Nantis d’un jugement du tribunal, le 20 juillet, plus de 3 000 de la police des émeutes, y compris une unité de l’armée, tentèrent de reprendre l’atelier de peinture et sommèrent les ouvriers de l’évacuer.
Devant leur refus, la police lança des attaques répétées contre les occupants pendant sept jours consécutifs ; ces attaques impliquaient aussi des mercenaires et des jaunes, des ouvriers non licenciés.
La police intensifiait une propagande de chaque instant et un hélicoptère tournait constamment au dessus de l’usine pour empêcher les ouvriers de dormir et les épuiser nerveusement.
Ils avaient coupé les approvisionnement en eau et en gaz et refusaient l’entrée de toute aide humanitaire (l’électricité n’avait pas été coupée pour empêcher la peinture et autre matériaux inflammables de l’atelier de peinture de se décomposer)
A partir du 21 juillet, la police commença à déverser des gaz lacrymogène par hélicoptère sur ceux qui défendaient sur les toits le secteur de la peinture.
Par intermittence , quand la police des émeute tente d’entrer dans l’atelier de peinture, ils utilisent des fusils spéciaux projetant des pointes chargées de 50 000 volts et les jaunes lancent des projectiles avec des frondes depuis l’immeuble vis-à-vis.
Naturellement, nous nous battons avec des tuyaux de fer et des cocktails Molotov devant l’usine pour défendre la grève.
Fin juillet, environ 700 ouvriers restés dans l’usine mangeaient comme repas normal des boules de riz avec du sel et buvaient de l’eau de pluie bouillie. Bien qu’un certain nombre d’entre eux aient été blessés dans la lutte, ils n’en continuaient pas moins à se battre.
Le 20 juillet, la femme d’un cadre du syndicat se suicida à son domicile. Bien que son mari ne fût pas parmi les licenciés, il n’en participait pas moins à la lutte en dépit des menaces du management. Sa femme avait tout juste 29 ans. A ce moment, conséquence de la lutte, cinq personnes étaient mortes ou s’étaient suicidées.
Le 25 juillet, le KCTU organisa un rassemblement devant la gare de Pyeongtaek. Après, les ouvriers et tous les participants, armés de tuyaux de fer et de pierres trouvées aux alentours s’affrontèrent à la police des émeutes en tentant de gagner l’entrée l’usine de Ssangyong. Une violente attaque de la police les contraignit de s’en retirer. Les combats se poursuivirent dans la nuit dans les rues de Pyeongtaek.
Nous, membres du KMWU sommes supposés lancer une grève générale de 6 heures le 29 juillet mais nous savons combien il est difficile de mobiliser tous les membres des syndicats pour se lancer dans une telle grève.
Le management garde lui un bon moral en prétendant qu’il a été acculé à la faillite ;
La pression croissante des organisations civiques et de quelques députés, management et syndicat ont prévu de se rencontrer le 25 juillet. Mais le management a annulé unilatéralement la rencontre pour la seule raison ( prétendue) que les ouvriers continuent de lancer des boulons et qu’ils ne peuvent accepter la revendication qu’il n’y ait pas de licenciement mais que tous les travailleurs licenciés travaillent en rotation avec des périodes de mises à pied temporaires non payées
Le management rejetait toutes les concessions faites par le syndicat, celui-ci devant accepter seulement les licenciements.
Le 27 juillet, les ouvriers de Ssangyong tinrent une conférence de presse et se rassemblèrent de nouveau devant l’atelier de peinture, échappant pour un moment à l’atmosphère étouffante des locaux occupés.
Les revendications présentées lors de cette assemblée étaient :
1) retrait de la police
2) négociations directes avec le management et le gouvernement
3) publication des résultats de l’enquête sur les émissions illégales résultant de la mise en œuvre de la technologie des moteurs diesel hybrides.
Je finirai, en me référant à la dernière partie de la conférence de presse :
…Nous avons fait de notre mieux pour que ce conflit soit résolu d’une manière pacifique par le dialogue. Mais si cette répression brutale et mortelle continue, nous déclarons clairement que nous sommes résolus à nous battre jusqu’à la mort.
Tous ceux d’entre nous, ici présents montreront au monde leur détermination de mourir pas seulement comme des ouvriers mais aussi comme des êtres humains.
Nous combattrons sans fléchir et regagnerons nos droits et finalement, nous retournerons chez nous »
Lors de combats quotidiens du 20 au 27 juillet, police, mercenaires et jaunes ont reconquis toute l’usine sauf l’atelier de peinture. D’importants contingents de police étaient massés dans le bâtiment proche, à quelques mètres de l’entrée de l’atelier de peinture.
Après que les nouvelles négociations eurent de nouveau échouées au cours du week-ends des 1 et 2 août, l’électricité de l’atelier de peinture fut finalement coupée, contraignant les occupants à utiliser des chandelles la nuit. La bataille finale commença le 3 août et se poursuivit toute la journée du 5. 100 grévistes avaient finalement abandonné l’occupation durant le nuit (beaucoup écoeurés par la violence sans merci de la compagnie et du gouvernement). Lors des négociations finales, le président de la section syndicale accepta la retraite anticipée (licenciement sans indemnisation) pour 52% des occupants, et 48% en congé sans solde pendant une année et une promesse de réembauche si les conditions économiques l’autorisait. La compagnie paierait aussi 550 000 won de prime mensuelle pendant une année à quelques ouvriers transférés dans les services de vente.
Dans les jours qui suivirent, les affronts s’ajoutèrent aux menaces : des vingtaines d’ouvriers restaient détenus avec des inculpations diverses et des poursuites engagées contre la KMWU pour des dommages intérêts d’un montant de 500 000 000 de won (45 000 000 de dollars). Comme nous l’avons souligné des poursuites peuvent être engagées d’après la loi coréenne contre les grévistes individuellement les laissant complètement ruinés ; cela s’est déjà vu dans le passé ; La compagnie prétend avoir subi à cause de la grève 316 milliards de won (258,6 millions de dollars) de dommages et perdu la production de 14 600 véhicules.
Cette vengeance calculée du gouvernement et de la compagnie montre une escalade évidente dans l’offensive générale contre une possible opposition. Une année auparavant, au cours de l’été 2008, une grève de 12 mois dans les grands magasins E-Land s’était terminée par une défaite. Les 10 000 employés qui s’étaient mis en grève pendant l’été 2007 durent reprendre le travail en acceptant une offre misérable qu’ils avaient initialement rejetée. D’autres avaient déjà abandonné la grève pour trouver un autre emploi. Les employés de E-Land avaient systématiquement occupé les magasins et en plusieurs occasions s’étaient battus avec la police et les hommes de main de la direction qui tentaient d’introduire des jaunes dans les magasins. Pourtant, après cette défaite, aucune représailles semblable à ce qui frappe les travailleurs de Ssangyong n’avait été lancée contre eux.
Le gouvernement de Lee Myong Bak du parti Hanaradang tire ses origines de la dictature de Park Chung-hee au cours des années 1961-1979, qui furent les années glorieuses de l’émergence de la Corée comme le premier des tigres asiatiques. La fille de Park fut évincée de justesse par Lee comme candidate du parti à la présidence en 2007. Une vision de la dictature de Park est assez largement teintée de rose, centrée sur le dynamisme économique et minimisant ou ignorant sa répression brutale, s’est largement répandue dans la société coréenne au cours des récentes années. Elle trouve crédit dans une croissance en dents de scie dans les premières années 1990 et surtout depuis la débâcle financière de 1997-1998 quand la Corée sous les fourches caudines du FMI (une des conditions posées par le FMI pour une injection de 57 millions de dollars fut une augmentation considérable du travail temporaire). Le gouvernement Lee non seulement a annulé une taxe sur les transactions immobilières sur les constructions de haut standing imposée par le précédent gouvernement Noh mais il remboursa les impôts collectés à ce titre. Au cours de la grève Ssangyong, il introduisit une loi très contestée sur les médias qui autorisera une concentration dans le style de Rupert Murdoch dans de grands conglomérats qui éliminera les organes plus petits et plus critiques. La fameuse loi sur la sécurité nationale passée en 1948 pendant la guerre civile précédant la guerre de Corée au cours de laquelle des milliers d’opposants de gauche furent massacrés, reste en vigueur et a été récemment utilisée pour arrêter ou bien des groupes socialistes, pour le simple fait d’être socialistes ou bien des libraires vendant ouvertement des livres pro Corée du Nord.
La défaite de Ssangyong ne peut pas être seulement attribuée au rôle ambigu de l’organisation nationale du KMWU qui dès le début du conflit engagea les négociations dans la voie étroite du thème « pas de licenciements » (position contrastant avec celle du président de la section syndicale de l’usine qui à la fin signa le document de capitulation et resta dans l’usine occupée jusqu’à la fin alors même qu’il n’était pas sur la liste des licenciements). La défaite ne peut pas plus être expliquée entièrement par l’atmosphère due à la crise économique. Ces deux facteurs ont joué sans aucun doute un rôle majeur. Mais par-dessus tout et au-delà de leur impact indéniable , c’est la condition de la classe ouvrière coréenne, une année d’emploi, une année de chômage, avec le travail temporaire qui touche maintenant plus de 50 % de la force de travail qui est au centre de dette défaite. (1) Des milliers de travailleurs des usines voisines vinrent constamment en aides aux grévistes de Ssangyong mais cela ne suffisait pas. . Leur défaite, en dépit de leur héroïsme et de leur obstination, approfondira seulement la démoralisation régnante jusqu’à ce qu’une stratégie se développe qui puisse mobiliser de larges couches se soutien, pas seulement pour lutter dans des batailles défensives mais pour aller à l’offensive.
L.G.

(1) voir l’article “The Korean Working Class ; From Mass strike to casualization and retreat , 1987-2007” on the Break Their Haughty Power web site : http://home.earthlink.net/~lrgoldner ( en anglais)
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Re: Corée: Les ouvriers de Ssangyong Motor affrontent la police

Messagede Johan » 21 Aoû 2009, 21:36

Corée: Défaite des ouvriers de Ssangyong

Il y a trois ans, la Ssangyong Motor Company était reprise par une firme chinois, dont la stratégie était clairement de réduire progressivement le nombre d'employés dans l'usine de Pyeongataek et de transférer les technologies en Chine. A l'époque du rachat, l'usine
coréenne comptait 8700 travailleurs, contre 7000 au mois de mai de cette année, peu après la déclaration de la mise en faillite du site, avec pour conséquence un plan de restructuration entraînant de nombreux licenciements.

Les ouvriers ont répondu à ces décisions par de multiples actions ponctuelles, et finissent par se mettre en grève générale le 22 mai avec 3 revendications: pas de licenciements secs, pas de sous-traitance et pas de travail temporaire. Au fil du temps, le conflit n'a cessé de prendre de l'ampleur, et la police a commencé à être de plus en plus présente. Plus d'un millier de travailleurs occupent l'usine et s'équipent pour mener une défense armée afin de pouvoir faire face aux tentatives de reprise du lieu par les forces de l'ordre.

Plutôt discret jusqu'alors, le gouvernement et la compagnie entrent en action dès la fin du mois de juin. Commence alors une période de poursuites judiciaires, de combats pour récupérer l'usine, de privations d'eau pour les occupants, de jets de gaz lacrymogènes,... Le 20 juillet, plus de 2000 policiers prennent le complexe d'assaut, ce qui entraîne de nombreuses violences. Les ouvriers tiennent bon malgré tout et l'occupation compte toujours plus de 700 personnes à la fin du mois de juillet. Le 27, dans une conférence de presse, ils réaffirment leurs revendications, dont celle d'une négociation directe avec le management et le gouvernement, ainsi qu'un retrait de la police. Les pour-parlers reprennent entre le syndicat et la compagnie, mais n'empêchent pas la police de maintenir la pression sur les occupants lors de combats quotidiens jusqu'à l'accord final, clairement au désavantage des ouvriers (licenciement sans indemnités pour 52% des occupants, et congé sans solde pour les autres, avec promesse de réambauche si les conditions économiques s'améliorent).

Mais à cela s'ajoute la répression du gouvernement face aux grévistes. Aujourd'hui, nombre d'entre eux restent détenus pour des motifs divers, et des poursuites sen dommages et intérêts ont été engagées contre la plupart des ouvriers par la compagnie, qui estime avoir perdu la production de 14.600 véhicules par leur faute.

Image
Un hélicoptère de la police coréenne déversant des lacrymos sur l'usine occupée.

Source: Secours Rouge
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Corée du sud : des travailleurs en lutte !

Messagede Nico37 » 03 Jan 2010, 20:41

Valeo en Corée en Sud : Des syndicalistes contestent la fermeture d’une usine (AFP)

Des syndicalistes de Valeo en Corée du Sud ont rencontré mercredi (9 décembre) la direction du groupe d’équipement automobile français à Paris afin de défendre les 180 salariés d’une usine qui vient de fermer dans leur pays, a-t-on appris de sources concordantes.

Selon Valeo, cette usine, fermée il y a un mois mais toujours occupée par les salariés, "a perdu des projets, elle manquait de productivité". "Nous avons répété qu’il y avait nécessité de la fermer", a ajouté une porte-parole.

Mais selon la CGT, qui soutient le syndicat de Valeo Compressor Korea, "lorsque le groupe Valeo a acheté l’usine sud-coréenne en 2005, celle-ci était bénéficiaire" mais "il n’a pas investi un centime", ce que dément toutefois la direction.

"S’appuyant sur la crise économique et argumentant une perte d’un important contrat de Renault-Samsung, Valeo a cherché à licencier 92 salariés en septembre 2009, puis devant la résistance des salariés, a annoncé la fermeture", d’après un communiqué de la CGT, demandant "un redémarrage de l’usine".

Valeo affirme avoir mis en place des mesures d’accompagnement et des aides à la recherche d’emploi pour l’ensemble des salariés sud-coréens.


AMIENS Des Valeo licenciés aussi en Corée

Image

Après son étape amiénoise, la délégation devait se faire entendre dans l’après-midi à Paris, sur les Champs-Elysées.
Arrivés en France pour plaider leur cause auprès de leur direction mondiale, des salariés coréens virés sans ménagement, ont effectué un crochet hier par la Picardie pour faire connaître leur histoire.

Tambourins et gilets jaunes. Mais rien à voir avec les animations du marché de Noël. Une demi-douzaine de Coréens du sud a déboulé hier matin en ville, pour faire connaître l’histoire de leur usine Valeo, fermée depuis fin novembre. Arrivés d’Asie en milieu de semaine à Paris, ces salariés ont été reçus au siège mondial de l’équipementier, pour obtenir qu’il revienne sur sa décision. Ou au moins qu’il trouve un repreneur. En vain.

Du coup, avant de repartir, la petite délégation de salariés a poussé sa route jusqu’en Picardie, où des militants du NPA mais aussi des syndicats CGT et SUD-Métallurgie de l’usine Valeo d’Amiens les attendaient. Sans être trop surpris d’ailleurs par la mésaventure de leurs homologues.

Rachetée en 2005 par Valeo, leur société spécialisée dans les compresseurs de climatisation « fonctionnait bien », assure Cheong Wanyoung, syndicaliste dans cette usine implantée à Choung Chung Nam Do.

« Une nouvelle usine en Chine »

Valeo réussissait à capter annuellement « des commissions de 3 % sur les ventes brutes ». Jusqu’au jour où la direction a estimé que l’usine, qui emploie 180 personnes, « manquait de productivité », tout en arguant de la crise et de la perte de marchés.

« L’annonce a été brutale », raconte Cheong Wanyoung. Sans s’y attendre, ces « Korean Valeo » ont été prévenus du jour au lendemain de leur licenciement par un simple courrier, empêchant ainsi toute possibilité de négociation derrière avec leur direction. Qui s’est d’ailleurs tout de suite envolée

Valeo affirme avoir mis en place des mesures d'accompagnement et des aides à la recherche d'emploi pour ses salariés sud-coréens. Il n’empêche, « le groupe a ouvert une nouvelle usine en Chine pour remplacer notre production », pense savoir le syndicaliste.

Amer, Cheong Wanyoung l’est d’autant plus que ses collègues avaient accepté des départs et des baisses de salaires, pour atteindre 1 300 € par mois. Encore trop élevé sans doute. Trop loin aussi des objectifs mondiaux du groupe, qui fin 2008 a annoncé une réduction de 5 000 postes dans le monde en même temps qu’un plan d’économies de 500 millions d'euros sur 2009.

« Les bénéfices sont de retour », constate pourtant Françoise Maréchal, déléguée CGT de Valeo-Amiens, où actuellement des intérimaires commencent à revenir alors même qu’un plan social est encore en cours. « Valeo se vante d’avoir su traverser la crise grâce à la reprise sur les marchés asiatiques et particulièrement coréens », ajoutent les ouvriers coréens. Qui l’ont promis : ils reviendront en janvier, pour tenter d’obtenir enfin gain de cause.
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Re: Corée du sud : des travailleurs en lutte !

Messagede Nico37 » 10 Jan 2011, 00:41

Le 3 décembre 2010, le procureur du tribunal du district central de Séoul a requis des peines allant de 5 à 7 ans de prison contre Oh sei-chull, Yang Hyo-seok, Yang Joon-seok, Choi Young-ik, Park Joon-seon, Jeong Won-hyung et Oh Min-gyu, tous membres de la Socialist Workers Alliance de Corée (SWLK), un groupe socialiste révolutionnaire.

Ces militants du mouvement ouvrier coréen ont été inculpés en vertu de la tristement célèbre Loi pour la sécurité nationale, adoptée par la Corée du Sud en 1948 et qui prévoit théoriquement la peine de mort pour les activités «en faveur du Nord ».

Les huit membres de la SWLK sont des militants internationalistes qui préconisent une révolution ouvrière dans les deux Corée. Ils ne sont accusés d'aucun crime ou délit particulier, à part le fait d¹avoir des idées révolutionnaires. Leur mise en accusation résulte de leur intervention dans de nombreuses grèves et de nombreux mouvements depuis 2007. C'est la première fois depuis de nombreuses années qu¹une répression aussi sévère est lancée en vertu de la Loi pour la sécurité nationale.

Cet événement se produit dans le contexte d¹un tournant à droite du gouvernement sud-coréen du président Lee Myong Bak depuis qu'il a pris ses fonctions au début de 2008 (comme en témoigne l'écrasement de la grève de Ssangyong en 2009). (Il faut souligner que des tracts de la SWLK qui avaient été distribués pendant la grève de Ssangyong ont servi de preuves clés dans ce procès.)

Les procureurs ont tenté d¹inculper les membres de la SWLK à plusieurs reprises depuis 2008, et jusqu¹alors leurs tentatives avaient échoué à chaque fois. Il n'est pas impossible qu'une campagne solide de protestations par e-mail au juge Hyung Kim Doo du tribunal du district central de Séoul aidera à réduire ou annuler les peines de ces militants, lorsque le verdict final sera rendu le 27 janvier. Le juge Kim doit prendre connaissance de votre opinion sur ce procès et sur ce « délit d'opinion ».

Pour ce faire, vous pouvez écrire avec vos propres mots à swlk(at)jinbo.net

Nous avons besoin de ces e-mails avant le lundi 17 janvier 2011, 6 heures du matin (heure de Séoul), afin que l'avocat de la SWLK puisse les transmettre
au juge Kim avant que le verdict soit rendu.

Nous vous prions de distribuer cet appel le plus largement possible et de nous envoyer des messages dans toutes les langues, pas seulement en anglais.

Si vous avez besoin de plus de détails sur cette affaire vous pouvez me contacter à lrgoldner(at)gmail.com

Merci d'avance pour votre solidarité.

Loren Goldner
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Re: Corée du sud

Messagede altersocial » 17 Aoû 2013, 09:58

Hyundai-Kia : les salariés veulent une reconnaissance et votent la grève.

Les succès engrangés par le groupe coréen avaient déjà provoqué des grèves l'an dernier. Cette fois, la grève menace les bénéfices du groupe, confronté selon lui à un contexte économique difficile.

Image

Serait-ce les premières vraies difficultés de croissance du groupe sud-coréen qui va rencontrer désormais tous les problèmes des pays industrialisés ? On peut le croire avec cette véritable menace des salariés de Hyundai qui ont décidé mercredi par un vote de se mettre en grève. Ils revendiquent de meilleurs salaires et conditions de travail, juste un an après la fin du conflit le plus coûteux de l'histoire de l'entreprise. Ignorant un appel de la direction, les syndicats de Hyundai et de sa filiale Kia Motors ont durci leur position ces derniers jours et décidé de faire grève, mouvement qui débutera après une période légale de médiation de 10 jours.

Les syndicats de Hyundai réclament 130 500 wons (120 dollars) d'augmentation du salaire mensuel de base des travailleurs, une prime équivalente à huit mois de salaire ainsi que le partage aux salariés d'une somme de 2,4 millions de dollars - ou 30 % du bénéfice net annuel du groupe de 2012. Les syndicats de la marque soeur, Kia, ont présenté les mêmes revendications.
Affrontement en perspective

Fort de l'expérience de l'an dernier, la direction de Hyundai souhaite éviter un arrêt coûteux de travail, invoquant auprès des syndicats que la firme ne pourrait accéder à leurs exigences au moment même où la concurrence se fait de plus en plus rude et où la croissance ralentit sur les marchés étrangers. "Nous avons enregistré un recul de nos bénéfices en raison de la concurrence des marques étrangères dont les parts de marché augmentent et souffrons également d'une économie atone tant sur le marché national qu'international", indique le communiqué de la société.

Le syndicat a organisé l'an dernier 28 grèves partielles entre juillet et septembre, réduisant la production de plus de 82 000 véhicules pour un coût de 1,7 milliard de wons (1,5 milliard de dollars). Les pertes dues aux grèves qui ont eu lieu au sein du groupe Kia en 2012 ont été estimées de leur côté à 1,03 milliard de wons. Hyundai a annoncé un bénéfice net en baisse de 1 % au deuxième trimestre 2012 à 2.520 milliards de wons (1,7 milliard d'euros).


Les salariés de Hyundai et Kia votent à nouveau pour la grève

Automobile : Les salariés des usines sud-coréennes du constructeur automobile Hyundai, numéro cinq mondial en comptant les ventes de sa filiale Kia, ont décidé mercredi par un vote de se mettre en grève. Un an après la fin du conflit le plus coûteux de l'histoire de l'entreprise, ils revendiquent à nouveau de meilleurs salaires. « Nous avons enregistré un recul de nos bénéfices en raison de la concurrence des marques étrangères, dont les parts de marché augmentent, et souffrons également d'une économie atone tant sur le marché national qu'international », a plaidé de son côté la direction dans un communiqué.


파업 !!!! :

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Re: Corée du sud

Messagede altersocial » 04 Déc 2013, 20:26

Défendons le droit de grève des employé(e)s des chemins de fer coréens

Le gouvernement coréen cherche à introduire un programme de privatisation des chemins de fer, en dépit d’une forte opposition publique et de la promesse de campagne du président Park Geun-hye de ne pas poursuivre la privatisation du réseau ferroviaire à grande vitesse.

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En conséquence, les membres du Korean Railway Workers Union (Syndicat coréen des travailleurs/euses des chemins de fer – KRWU) ont massivement voté en faveur de la grève, programmée à partir du 9 décembre 2013.

La dernière grève du KRWU, en 2009, avait été déclarée illégale par le gouvernement alors que le syndicat avait suivi la lettre de la loi – qui, en Corée, limite considérablement le droit de grève dans le secteur des transports. Le gouvernement a ensuite licencié des travailleurs/euses, emprisonné des dirigeant(e)s syndicaux et poursuivi le syndicat en lui demandant plusieurs millions de dollars de réparation. Le gouvernement a même envoyé des militaires pour remplacer les grévistes. Le Comité de la liberté syndicale de l’OIT a vivement dénoncé les actions du gouvernement en 2012 mais, plus d’un an après, le gouvernement n’a rien fait pour se conformer aux recommandations de l’OIT.

La CSI, associée à l’ITF, a publié une déclaration pour exhorter le gouvernement et Korail à négocier avec le syndicat et faire part de sa crainte de voir le gouvernement et Korail utiliser les mêmes tactiques qu’en 2009. En particulier, la CSI a appelé le gouvernement à s’abstenir d’accuser les travailleurs/euses « d’entrave à l’activité commerciale » alors qu’ils/elles ne font qu’exercer leur droit de grève légitime. La CSI a également prié le gouvernement de veiller à ce que la législation nationale du travail respecte le droit international en matière de droit de grève.
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KORAIL : grève générale

Messagede altersocial » 09 Déc 2013, 20:02

Les cheminots de KORAIL entament une grève générale ce matin

SEOUL, 09 déc. (Yonhap) -- Les cheminots syndiqués de Korea Railroad Corp. (KORAIL), une société publique du chemin de fer, ont entamé une grève générale à partir de 9 heures, contestant la tenue demain d’une réunion d’administration qui selon le syndicat viserait l'approbation d’un projet de «privatisation de KTX Suseo».

Dans une conférence de presse tenue ce matin vers 8 heures, le syndicat de KORAIL a déclaré la rupture des négociations avec la direction par son absence à la rencontre cette nuit, confirmant la grève générale à partir de 9 heures.

Ce conflit social autour de la privatisation d’une nouvelle ligne ferroviaire à grande vitesse partant de la gare de Suseo, située au sud-est de la capitale, a fini aujourd’hui par la grève totale des cheminots et les tensions entre les syndiqués et la direction arrivent maintenant à leur apogée.

La KORAIL a annoncé le 5 décembre qu’elle augmentera sa part dans la nouvelle filiale chargée de la gestion de cette nouvelle ligne de 30% à 41%, alors que l’investisseur public, le Service national des retraites (NPS) baissera sa part de 70% à 50% afin de prévenir l’introduction de fonds privés dans la gestion de cette filiale.

Malgré cette déclaration de la direction, le syndicat a répliqué ce matin dans la conférence de presse que «le statut de la filiale pourrait être à n’importe quel moment modifié même s’il y a des mesures préventives contre la privatisation. Le cabinet d’avocats en consultation pour ce projet a annoncé qu’il n’est pas possible de s'opposer à la vente au secteur privé», «le projet d'établissement de la filiale pour KTX Suseo est une tromperie.»

Le syndicat prévoit aujourd’hui des rassemblements des syndiqués à 14 heures dans ses réseaux nationaux visant l’annulation de la réunion d’administration de KORAIL prévue demain qui décidera de la création d’une filiale de gestion pour la ligne de KTX Suseo.


Image
South Korean korail union protesters shout slogans during a rally against the Governments railway policy front of the Seoul station, South Korea. 09 December 2013. The Korail workers union started a general strike on 09 December against the Governments railway privatization policy
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Re: Corée du sud

Messagede Pïérô » 26 Déc 2013, 01:09

La grève dure, et est déclarée illimitée...

SOUTENONS LA GREVE DES CHEMINOTS COREENS

Depuis le mois de juin, le gouvernement Sud-Coréen avance un projet de restructuration et de privatisation des chemins de fer malgré une large opposition. Face au gouvernement et au refus du dialogue social de la compagnie KORAIL (des chemins de fer), le syndicat coréen des travailleurs du rail (KRWU), affilié à la Fédération Internationale des Ouvriers du Transport (FIOT), a déposé un préavis de grève à partir du 9 décembre. Le comportement du gouvernement et de la compagnie lors de précédentes grèves laisse craindre des violations du droit lorsque la grève sera effective. En 2009, ils ont utilisé des tactiques telles que des accusations d’actes criminels, emprisonnements arbitraires, procès en dommages et intérêts, licenciements, sanctions disciplinaires et d’autres actions en représailles. L’OIT condamna ces actions et préconisa des réformes législatives et pratiques en 2012 ainsi qu’une intervention d’urgence en octobre de cette année. Nous avons besoin de vous pour envoyer un message fort au gouvernement pour qu’il engage un dialogue social sur la politique du rail et qu’il respecte le droit des cheminots à faire grève conformément au droit international.

https://www.facebook.com/permalink.php? ... 0898802052

120 SYNDICALISTES ARRETES EN COREE
LA GREVE DES CHEMINOTS CONTRE LA PRIVATISATION CONTINUE

L'immeuble de la confédération syndicale coréenne KCTU a été assiégée cette nuit par 4600 policiers dont des centaines de forces spéciales.
Malgré la protection du bâtiment par des milliers de militants, la police y est rentrée par force et a arrêté 120 responsables syndicaux.

https://www.facebook.com/pages/Support- ... 8284413850


Vendredi 27 décembre : rassemblement de soutien

Vendredi 27 décembre : rassemblement de soutien aux cheminots sud-coréens en grève illimitée !

Depuis le 9 décembre, les cheminots sud-coréens sont en grève contre la privatisation des chemins de fer à l’appel de leur syndicat de travailleurs du rail, KRWU, membre de KCTU. Ils subissent une répression féroce : 6000 d’entre eux sont suspendus et menacés d’un conseil de discipline prélude à révocation, 28 font l’objet d’un mandat d’amené et doivent se cacher. Les forces de répressions, avec plus de 4000 policiers ont pris d’assaut le bâtiment de la confédération coréenne le 22 décembre, faisant 120 arrestations. Le gouvernement et l’entreprise n’a fait aucune proposition ni pris aucun engagement, ni répondu aux revendications des grévistes. SUD-Rail et l’Union syndicale Solidaires appellent à un rassemblement de soutien à la lutte exemplaire des cheminots coréens.

Ambassade de Corée, 125 bld de Grenelle Paris 7ème, métro L. 13 Varenne, vendredi 27 décembre, 17h30.

Pour que le droit de grève n’appartienne qu’aux travailleurs et à leurs syndicats !

Non à la répression patronale : réintégration sans conditions des cheminots suspendus !

Non aux violences policières policières et gouvernementales !

http://www.sudposte75.fr/
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
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Re: Corée du sud

Messagede altersocial » 26 Déc 2013, 11:38

Grrrrr :evil: :

KORAIL s'apprête à remplacer des salariés grévistes

SEOUL, 26 déc. (Yonhap) -- La direction de Korea Railroad Corp. (KORAIL) a fait savoir ce jeudi qu’elle embauchera 660 travailleurs remplaçants afin de surmonter la grève prolongée de ses salariés syndiqués.

KORAIL a indiqué avoir publié aujourd’hui une annonce publique pour embaucher 660 travailleurs alors que des milliers de syndiqués sont en grève depuis 18 jours consécutifs pour protester contre la décision du gouvernement d'établir une filiale pour opérer partiellement son service de trains à grande vitesse qu'ils revendiquent comme un premier pas vers la privatisation de KORAIL. Les nouveaux travailleurs, 280 agents d’accueil et 380 conducteurs, seront opérationnels dès qu’ils auront fini leur formation, a déclaré la société. «Nous embauchons de nouveaux travailleurs pour assurer la sécurité des services des chemins de fer», a indiqué Jang Jin-bok, porte-parole de KORAIL. «Nous projetons d'embaucher encore plus de travailleurs si la grève se prolonge.» Plus de 8.700 travailleurs de KORAIL ont arrêté leur travail le 9 décembre.

Ce jeudi, des centaines de policiers ont continué d'entourer le temple Jogye, dans le centre de Séoul, après que quatre leaders du syndicat y ont trouvé refuge. Mais la police dit qu'elle n'envisage pas d'envoyer des officiels dans le temple pour arrêter les syndiqués car c’est un des temples les plus symboliques du pays.

«Nous ne pouvons pas fermer les yeux sur un travailleur qui demande une aide, que ce soit religieusement ou humainement, et il est naturel pour nous de le protéger et de l’aider autant que possible», a déclaré l'ordre Jogye dans un communiqué, en ajoutant que son comité en charge de résoudre les conflits sociaux travaillera pour aider à résoudre le sujet. La présidente de KORAIL, Choi Yeon-hye, s'est rendue au temple cet après-midi pour tenter de convaincre les syndiqués encore une fois de retourner au travail.

Le gouvernement a également intensifié son appel aux travailleurs de KORAIL pour qu’ils retournent au travail immédiatement, en disant que son plan d'établir une filiale de KORAIL n'est pas une privatisation. «Je demande aux travailleurs syndiqués d'arrêter de prendre en otage le peuple et l'économie nationale, de retourner au travail et de faire des efforts ensemble pour surmonter la crise économique mondiale», a indiqué le ministre de la Stratégie et des Finances Hyun Oh-seok. «Malgré la promesse de la présidente qu'elle ne privatisera pas la filiale, le syndicat continue la grève sans raison», a-t-il ajouté.

Les services de trains et métros ont été affectés par la grève en cours, alors que l'opérateur de chemins de fer a été forcé d'opérer ses services de trains de passagers et marchandises à une moyenne de 76,1% par rapport au niveau normal. Mais la société a fait savoir que les services seront encore réduits à leur niveau minimum à partir de la semaine prochaine.


Manif à 17h30 demain, ayant une réunion militante à 18h30 à l'autre bout de Paris l'aller-retour sera difficile.
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