Quand le renseignement militaire sud-coréen envisageait d’imposer la loi martiale
L’objectif était de reprendre en main un pays alors en proie à d’énormes manifestations contre la présidente conservatrice d’alors, Park Geun-hye.
Les ministères sud-coréens de la défense et de la justice vont enquêter sur des allégations fleurant bon le temps des dictatures. Annoncées lundi 23 juillet conformément à une demande du président progressiste Moon Jae-in, leurs investigations devront déterminer les objectifs réels d’un projet d’imposition de la loi martiale élaboré début 2017 par le renseignement militaire (Defense Security Command, DSC).
Conçu apparemment sur ordre du ministre de la défense de l’époque, Han Min-koo, le plan avait pour objectif de reprendre en main un pays alors en proie à d’énormes manifestations contre la présidente conservatrice Park Geun-hye (2013-2017) pour son implication dans un vaste scandale de trafic d’influence et de corruption. Menée pacifiquement, cette « révolution des bougies » avait abouti à la destitution fin 2016 de Mme Park, une mesure confirmée en mars 2017 par la Cour constitutionnelle.
Si elle avait été rejetée par la Cour et si les manifestations s’étaient poursuivies, le DSC, arguant des risques de violences, était semble-t-il prêt à déployer blindés et forces spéciales pour reprendre le contrôle de la rue, à arrêter des élus de l’opposition et bloquer tout vote au Parlement contre la loi martiale, à confier le contrôle des administrations provinciales à des officiers supérieurs ou encore à censurer les médias.
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