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Messagede Pïérô » 11 Juin 2016, 10:43

Situation des luttes en Espagne : impasse politique et reflux social

La montée en puissance depuis quelques années de Podemos qui a entraîné récemment son arrivée au pouvoir dans certaines mairies et assurer un bon score aux élections générales (=législatives) de décembre 2015 cache en réalité un reflux social dans le sens où ce parti politique a pompé des forces vives du mouvement social qui existe dans le pays depuis 2011. Sur le terrain, des assemblées ont toujours lieu pour se défendre contre les expulsions, le chômage et les autres méfaits du capitalisme mais il faut bien reconnaître qu’elles ont moins de force tandis que la répression d’État se fait toujours aussi forte et aveugle. En voulant participer à cet État bourgeois, Podemos risque fort de faire comme Syriza en Grèce c’est-à-dire tromper honteusement le camp des exploités et des énervés pour qu’au bout, rien ne bouge …

... http://www.oclibertaire.lautre.net/spip.php?article1850
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Messagede bipbip » 16 Juin 2016, 15:50

Espagne : Libération de Gabriel Pombo Da Silva

Anarchiste, Gabriel Pombo Da Silva a déjà passé près de 30 ans en détention, dont une vingtaine dans différentes prisons espagnoles. Il a également affronté toute la palette des punitions et des régimes d’isolement. En octobre 2003, Gabriel n’a pas regagné la prison après un congé pénitentiaire. Le 28 juin 2004, suite à un contrôle de police qui tourne à la fusillade, il est arrêté près d’Aachen (Aix-la-Chapelle), en Allemagne, en compagnie de sa sœur Begoña et des anarchistes Bart de Geeter et José Fernandez Delgado (lui aussi en fuite des prisons espagnoles).

Le 25 septembre 2005, José, accusé en outre de hold-up, est condamné à 14 ans de prison, Gabriel à 13, Bart à 3 ans 1⁄2 et Begoña à 10 mois avec sursis. Bart sort en 2007, José est à présent dans la prison de Rheinbach après plusieurs transferts, quant à Gabriel, il purgera sa peine à Aachen où il refusera l’obligation de travailler et devra donc rester 23 heures sur 24 en cellule. Le 16 janvier 2013, aux deux tiers de sa peine (selon les pratiques en vigueur en Allemagne), Gabriel est extradé vers l’Espagne. Il a été liberé avant-hier, vendredi, mais une nouvelle procédure semble en cours pour le ré-emprisonner dans 45 jours.

Lire la lettre de Gabriel pour sa libération (en anglais) : https://325.nostate.net/2016/06/12/lett ... more-20042

http://www.secoursrouge.org/Espagne-Lib ... o-Da-Silva
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Messagede bipbip » 19 Juin 2016, 13:49

En Espagne, comme en Grèce ou en France, selon que vous serez puissant ou misérable…

CINQ ANS DE PRISON POUR UN JEUNE PROLÉTAIRE QUI A FAIT UN ACHAT DE 79 EUROS AVEC UNE FAUSSE CARTE DE CRÉDIT

Malgré une pétition de soutien signée par 300 000 personnes et plusieurs recours sans succès, l’épouvantable condamnation à cinq ans de prison d’Alejandro Fernandez a été confirmée.

Le jeune prolétaire vient de se rendre à la prison d’Albolote, hier soir vers 19h, accompagné de sa compagne et de ses parents qu’il a serrés une dernière fois dans ses bras, avant de pénétrer l’enceinte privative de liberté et dévoreuse de vies (vidéo ci-dessous).

... http://blogyy.net/2016/06/08/cinq-ans-d ... -79-euros/
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Messagede Pïérô » 13 Juil 2016, 07:33

BARCELONE LA « NOUVELLE POLITIQUE » ET LA GRÈVE DES TRANSPORTS

Comme les années précédentes, à l’occasion de la réunion du Mobile World Congress, quelques syndicats (CGT, CNT, COS, USOC, etc.) des transports métropolitains de Barcelone, ont appelé en 2016 à des journées de grève pour la négociation de la convention. Les syndicats dits majoritaires (CCOO et UGT), qui sont quasiment des syndicats d’État, se sont démarqués, comme d’habitude, de cet appel.
La grève se répète chaque année parce que les circonstances de la tenue du Mobile World Congress (MWC) donnent un relatif avantage aux travailleurs quant à leur capacité à faire pression sur les administrations, et en particulier sur l’entreprise qui gère les transports métropolitains. Le MWC, qui a eu lieu du 22 au 25 février, est le rendez-vous mondial le plus important des entreprises qui fabriquent de la téléphonie mobile et des applications. D’après les prévisions du lobby touristique de l’hôtellerie et du commerce barcelonais, quelque 75000 congressistes étaient attendus, qui allaient laisser plus de 356 millions d’euros et créer 7200 postes de travail temporaires. Pour garantir la sécurité des congressistes, on allait augmenter l’effectif des agents de police à 1900.
Bien entendu, les bénéficiaires de l’affaire sont les chaînes hôtelières, agences de voyage, boutiques de luxe, etc. liées en bonne partie à des capitaux internationaux, ainsi que le business florissant de la prostitution et du trafic de drogues. Dans l’ensemble, toutes ces activités jouent un rôle toujours plus important dans la sphère économique de la ville, dont la justification renvoie indéfectiblement à la formule magique de la création d’emplois. Des emplois précarisés à un point incroyable où l’on voit de plus en plus comment le système de contrat de disponibilité totale envers le patron ne garantit pas un minimum d’heures de travail, et exige la disponibilité immédiate du travailleur. Par ailleurs, la ville de Barcelone étant spécialisée dans le tourisme de masse, en plus d’être une destination de croisières méditerranéennes et de grands événements (foires internationales et festivals de musique, etc.), le secteur des transports et de la mobilité est devenu le point névralgique de la ville-business. Les autorités administratives sont particulièrement sensibles à tout incident pouvant affecter le tourisme et, tout particulièrement, la mobilité. Il y a trois ans, la simple menace d’une grève des chauffeurs de taxis pouvant paralyser la voie d’accès à l’aéroport, a suffi pour que la mairie retire un projet qui lésait le secteur des taxis. Quoi qu’il en soit, seul celui des transports métropolitains semble profiter de l’occasion du MWC pour essayer de satisfaire ses revendications.
Le motif du conflit était la négociation de la convention avec, en toile de fond, la mise en question de la gestion et de la fonction qu’exerce l’entreprise municipale Transports Metropolitans de Barcelona (TMB) en tant que « refuge doré » des politiciens professionnels qui, après avoir assumé des fonctions publiques dans l’administration municipale, trouvent des sinécures bien rémunérées dans cette entreprise. Ce n’est qu’un exemple, parmi beaucoup d’autres, de la stratégie des partis – catalans en l’occurrence JxSí [1], PSC, ICV, ERC, etc. – de paiement des services rendus, en accord avec le plan de pillage général des fonds publics dont se chargent les professionnels du système de représentation politique en Catalogne, comme dans les autres communautés autonomes.
Le gouvernement de la Generalitat a fixé des services minimaux que les syndicats ont qualifié d’abusifs, dans la lignée de la stratégie de l’administration centrale tendant à éliminer dans la pratique le droit de grève (service minimum de manière à ce qu’on ne remarque qu’à peine l’incidence de la grève, et criminalisation des piquets d’information), et à présenter le conflit de telle sorte que les travailleurs des services publics apparaissent comme des irresponsables opposés aux intérêts des citoyens, des consommateurs/usagers.

Parmi les faits que dénoncent les grévistes se trouve le manque de transparence de la gestion de TMB, qui cherche à occulter les hautes rémunérations des chargés de la direction. Entre les autobus et le métro il y a 7844 emplois, dont 598 « hors convention », c’est-à-dire une formule qui permet, d’un côté, de précariser la situation des nouveaux embauchés et, de l’autre, de maintenir l’opacité sur les salaires élevés des directeurs.
Par exemple, tant la section des autobus que celle du métro ont un conseil de direction composé d’une vingtaine de personnes qui touchent autour de 97500 euros bruts annuels, auxquels il faut ajouter des compléments de salaires pour chaque personne de plus de 12000 euros par an. Il existe en plus des directeurs de service qui touchent entre 85000 et 87000 euros par an, avec des compléments individuels de 15000 euros. C’est-à-dire que l’entreprise métropolitaine des transports TMB est constituée par une bureaucratie avec des cadres de direction bien rémunérés qui viennent de la politique. Eh bien, pour disqualifier les grévistes, la mairesse de Barcelone a déclaré que les travailleurs touchaient une moyenne de 33000 euros par an, affirmation qu’elle s’est vue obligée de démentir une fois que les syndicats ont rendu public que la moyenne de leurs revenus est de 25000 euros. Cette « indiscrétion » est généralement un recours dialectique insidieux, amplement utilisé ces dernières années devant chaque conflit, insinuant que les travailleurs ont des conditions privilégiées, c’est-à-dire en tant que personne qui a un travail et touche un salaire.
Par ailleurs, les autorités municipales ont manœuvré pour essayer de minimiser l’impact de la grève ; elles ont encouragé le rôle de « jaunes » des chauffeurs de taxis en libéralisant le service les jours de grève des transports publics, ce qui permettait aux chauffeurs de taxis de travailler pendant les journées de repos obligatoire. Cependant, certains syndicats des taxis ont dénoncé ces manœuvres. De leur côté, quelques plates-formes présentes dans différents quartiers qui luttent contre la hausse des tarifs, Stop pujades (Stop aux hausses), ont mené des actions de solidarité avec les grévistes.
Malgré tout cela, après les jours de grève coïncidant avec le MWC, le TBM continuait à ignorer les revendications des travailleurs, raison pour laquelle ils ont procédé à une nouvelle journée d’arrêt de travail (avec des services minimum également abusifs), le 2 avril.
Indépendamment de ce que sera le dénouement final du conflit, trois aspects sont à mettre en relief. Le premier concerne le changement radical qui a eu lieu dans la structure économique – et dans la vie quotidienne – de la ville de Barcelone ces dernières années, du fait que le lobby touristique hôtelier et commercial impose la satisfaction de ses intérêts dans la gestion de la vie urbaine. Le deuxième concerne la vulnérabilité du modèle barcelonais : basé sur la garantie de circulation, il offre des opportunités d’intervention et d’éventuelles alliances tactiques entre différents segments de la population salariée, les chômeurs et les exclus.
Le troisième aspect concerne la courte durée de ce que l’on présente comme la « nouvelle politique », après le virage vers les institutions de ceux qui se réclament héritiers du mouvement du 15-M Indignés [le mouvement lancé le 15 mai 2011 par les Indignés]. L’attitude de la mairesse de Barcelone lors du conflit du métro a mis en évidence la réalité de la soumission de la gestion municipale aux déterminations du capital touristique, commercial, immobilier [2]
etc. Une fois de plus, on voit comment, après les « pièges » [3] tendus à la mairesse [4], la « nouvelle politique » est devenue la même politique de toujours. Le volontarisme qui encourage l’« illusion démocratique » de la génération émergente, qui prétend rénover l’élite politique, se dissout dans la réalité de la machinerie bureaucratique (municipale, autonomiste ou étatique) au service de la classe dominante et sa logique de gestion.
Ceci devrait faire réfléchir ceux qui préconisent des stratégies de changement social basées sur des changements au sein du système de représentation.

Corsino Vela, Barcelone, le 3 avril 2016
Publié dans ÉCHANGES 155 - PRINTEMPS 2016
Traduction de l’espagnol par M. D. (légèrement revue par les Giménologues)

Les Giménologues, 8 juillet 2016.

La grève dans le métro, l’autobus et le train a continué courant juin

http://gimenologues.org/spip.php?article672
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Re: Espagne

Messagede bipbip » 18 Juil 2016, 10:56

Pampelune : Manifestations de masse contre les agressions sexuelles

Au moins 16 femmes ont porté plainte pour « agression sexuelle » (dénomination juridique qui en Espagne comprend le crime de viol) lors des fêtes de « Sanfermines » qui ont eu lieu du 6 au 14 juillet. La première victime a été violée dès le 1er jour des « Sanfermines ». Les années précédentes déjà, de nombreuses femmes de Pampelune avaient été victimes de viols, d’agressions sexuelles et autres violences machistes.

... https://communismeouvrier.wordpress.com ... sexuelles/
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Re: Espagne

Messagede bipbip » 04 Aoû 2016, 11:24

Espagne: dossier classé contre les compagnon-ne-s de l’Opération Pandora 2 !

Par différents biais nous est parvenue la bonne nouvelle selon laquelle le dossier contre les compagnon-ne-s réprimé-e-s dans le cadre de la seconde partie de l’Opération Pandora a été classé.

La juge en charge de l’affaire a affirmé qu’ “au cours de la procédure en question n’ont pas été obtenues des données objectives, accessibles à des tiers et vérifiables pouvant être considérées comme des indices pour affirmer, ne serait-ce qu’à titre indicatif, la participation des personnes mises sous enquête aux faits qui leur sont imputés“.

... https://fr.squat.net/2016/08/02/espagne ... pandora-2/
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Re: Espagne

Messagede bipbip » 01 Nov 2016, 17:35

Espagne : Une bombe d’austérité

Cet article a été publié en castillan le 14 mai 2016, alors que le gouvernement intérimaire espagnol du conservateur Mariano Rajoy approuvait un Programme de stabilité pour Bruxelles soit disant modéré, en flexibilisant légèrement le déficit, suite au mécontentement des régions. En réalité, ce Programme de stabilité cache une bombe d’austérité sous forme de coupes franches dans la santé et l’éducation, entre autres surprises.

Le programme de stabilité de Mariano Rajoy, d’apparence modérée suite aux protestations des Communautés autonomes, cache en réalité une bombe d’austérité.

... http://www.anti-k.org/2016/10/31/espagn ... BjDn2fru1s
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Re: Espagne

Messagede bipbip » 11 Nov 2016, 16:41

Acharnement contre la gauche radicale dans l’Etat espagnol

15 antifas arrêtés à Madrid

Une opération policière d’envergure a été menée mercredi matin dans l’Etat espagnol. C’est au moins quinze camarades de plusieurs organisations antifascistes qui ont été interpellés à l’aube. On leur reproche… d’être antifas.

C’est quinze camarades, au moins, membres de différents collectifs et d’organisations antifascistes qui ont été arrêtés mercredi matin par la Brigade d’Information de la Police Nationale. Ils sont accusés d’avoir participé à une rixe qui les aurait opposés, le 12 octobre dernier, à des militants néo-nazis. Les interpellations ont eu lieu à Madrid, à Boadilla del Monte ainsi qu’à Villacastín dans la région de Ségovie.

... http://www.revolutionpermanente.fr/15-a ... s-a-Madrid
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Re: Espagne

Messagede bipbip » 17 Nov 2016, 12:56

État espagnol : hommage à Carlos Palomino et à d’autres victimes du fascisme

Ce vendredi, des rassemblements/actes pour Carlos Palomino furent organisés dans l’État espagnol. Il y a 9 ans, le 11 novembre 2007, se rendant à une contre-manifestation antifasciste à Madrid, il fut poignardé par un militaire néonazi dans le métro de la capitale. Depuis, les antifas lui rendent hommage chaque année, se rappelant de lui mais aussi des autres victimes de l’extrême droite.

... http://lahorde.samizdat.net/2016/11/15/ ... -fascisme/
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Re: Espagne

Messagede Pïérô » 27 Nov 2016, 01:13

L’Espagne s’indigne de la mort de Rosa, victime de pauvreté énergétique

La Catalane de 81 ans s’éclairait à la bougie, faute de pouvoir payer ses factures d’électricité. Son décès est devenu le symbole de la précarité.

L’information aurait pu passer inaperçue. Un mort dans un incendie. Un accident, tragique, comme il en arrive des dizaines tous les ans… Mais celui-là a soulevé un vent de révolte en Espagne, dès que les détails de la tragédie ont été connus. La victime est Rosa, une vieille dame de 81 ans qui vivait seule dans son appartement de Reus, dans la province de Tarragone, en Catalogne. Depuis deux mois, l’électricité lui avait été coupée car elle ne payait plus ses factures. Pour s’éclairer, le soir venu, elle utilisait donc une bougie, qui, en tombant, dans la nuit du 14 novembre, a mis le feu au matelas sur lequel elle dormait…

La mort de « la vieille dame de Reus qui s’éclairait à la bougie » a remué les consciences, secoué les politiques, bouleversé les citoyens. À l’entrée de l’hiver, Rosa est devenue le symbole de la « pauvreté énergétique » qui frappe de plus en plus d’Espagnols. Selon l’Institut national de statistiques, 11 % des foyers ne peuvent pas se chauffer correctement en hiver. Ils n’étaient que 6 % en 2008, quand a éclaté la crise.

... http://www.lemonde.fr/m-moyen-format/ar ... I0SYo7P.99
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Re: Espagne

Messagede bipbip » 19 Fév 2017, 14:53

A Barcelone, manifestation géante pour l’accueil des réfugiés en Espagne

En vertu de ses engagements envers l’Union européenne, l’Espagne devait recevoir quelque 16 000 candidats à l’asile à partir de 2015. Seuls 1 100 sont arrivés.

« Plus d’excuses ! » : quelque 160 000 personnes ont manifesté samedi 18 février à Barcelone, selon la police municipale, pour réclamer que l’Espagne accueille « dès maintenant » les milliers de réfugiés qu’elle s’était engagée à recevoir dès 2015.

Le défilé était organisé dans le cadre de la campagne « Chez nous c’est chez vous » (« Casa nostra casa vostra », en catalan). Selon son site internet, elle avait été lancée par « un groupe de personnes indépendantes travaillant dans le monde de la communication » en Catalogne, qui s’étaient retrouvées en mai 2016 dans les camps de réfugiés, à la frontière entre Grèce et Macédoine, en tant que professionnels ou bénévoles.

... http://www.lemonde.fr/europe/article/20 ... Y4hRgO8.99
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Re: Espagne

Messagede bipbip » 21 Fév 2017, 08:58

État espagnol : Résistance populaire à La Cañada Real

Médiatisé et stigmatisé comme « le quartier des 12 000 doses d’héroïne quotidiennes » de la région de Madrid, La Cañada Real est aussi un quartier ouvrier riche de quelque 8 000 personnes qui y vivent et y résistent. Entre trafic de drogue, violence des cartels, des junkies et de la police, mais aussi le spectre de douteux jeux de spéculation immobilière, sa population prend son destin en main et s’organise.

Le 16 décembre 2016, sous une pluie battante, un millier d’habitantes et habitants du barrio obrero [1] de La Cañada Real, situé en périphérie de Madrid, manifestait sa colère devant les portes du conseil départemental de la capitale ibérique. À leurs côtés, des membres d’associations de quartiers voisins, comme celui de Vallecas, ou encore des militantes et militants de la Marche de la dignité. Cette manifestation faisait suite à une première action, le 16 novembre, où des centaines de personnes avaient bloqué l’entrée de leur quartier, à l’aide de barricades et des pneus enflammés.

Un double enjeu justifie la mobilisation des associations de La Cañada Real. Tout d’abord, le sentiment d’être tenu à l’écart de toutes les décisions concernant leur avenir en tant que quartier, et ce en dépit des promesses des élu.es « progressistes » de Podemos ou de IU [2]. La rumeur, aussi et surtout, de la destruction prochaine de 80 à 90 % des logements, avec comme perspective la mise sur pied d’un macro-projet immobilier avec des complexes hôteliers de luxe, un terrain de golf et des centres commerciaux divers. Une logique de destruction qui a, d’ailleurs, commencé puisque, selon un des animateurs de ­l’Association de quartier, Juan José Escribano, pas moins de 150 familles auraient vu leurs logements mis à bas ces derniers mois.

Quand l’histoire bégaie…

Ce n’est pas la première fois que les habitantes et habitants ont à montrer les dents. En 2007, un grand plan d’action urbanistique (PAU) était dans les tuyaux avec l’idée de faire table rase du quartier. On était, encore, en plein boom immobilier dans ­l’État espagnol. Mais la mobilisation populaire, et surtout, la crise de 2008, mirent fin à ce projet. Cette lutte avait laissé des plaies béantes dans la conscience collective du barrio : nombre de femmes enceintes avaient perdu leurs bébés, du fait des violences policières, un jeune avait perdu un œil suite à un tir de Flash-Ball, un homme de 64 ans un testicule pour le même motif.

À l’époque, déjà, la même excuse était mise en avant par les services municipaux et les politiques : mettre fin à ce quartier en l’état pour lutter contre la drogue. Une excuse pleine d’hypocrisie : si La Cañada Real est, hélas pour ceux et celles qui y vivent, le carrefour des accros à l’héroïne de la capitale ibérique depuis une vingtaine d’années, c’est avant tout, comme d’habitude, le fait d’une volonté politique. Concentrer et contrôler les espaces de trafic et de consommation, dans un quartier situé à plusieurs kilomètres du centre-ville et des quartiers touristiques de Madrid, telle était et demeure la préoccupation majeure.

Depuis, les promesses de réhabilitation du quartier, s’étendant sur plusieurs communes, se sont succédé. Sans effet. Différentes municipalités, s’étaient, pourtant, engagées à mettre la main au porte-monnaie pour cofinancer des travaux d’électricité, d’assainissement des eaux ou encore de réfection des rues. Les habitants et habitantes attendent toujours. Et pourtant, la revendication de pouvoir vivre décemment, comme le proclamaient les pancartes de la manifestation du 16 décembre, sont légitimes, comme celle d’affirmer que les Cañados sont des « êtres humains » et qu’ils et elles « ont des droits ».

Une réalité de dignité humaine qu’il est pourtant difficile de croire, tant le quotidien est empreint d’injustices. En témoigne, le cas d’une famille marocaine, Abdul et Fatima et leurs deux enfants, qui a vu ces dernières années sa maison détruite à trois reprises par les bulldozers de la municipalité, sans parler de la brutalité policière qui a accompagné ces destructions. Un arbitraire qui a fait grand bruit en Espagne, la famille ayant porté plainte devant le tribunal européen, qui leur a donné, d’ailleurs, raison par un jugement condamnant ces actes comme une « violation manifeste du droit à la propriété privée ».

Entraide et autogestion

La Cañada Real a toujours été un quartier d’implantation des plus déshérité.es. À la fin des années 1960, les paysans et paysannes fraîchement arrivé.es de provinces pauvres du sud de la Péninsule y trouvaient refuge. À coups de taules, des baraquements de fortune poussaient comme des champignons. Aujourd’hui, gitans, Subsahariens, Marocains et Roumains se sont ajouté.es. Dans ce climat de misère généralisée, délaissé.es par les pouvoirs publics, les habitantes et habitants n’ont d’autre alternative que de s’organiser et s’entraider.

Des tensions entre communautés peuvent exister. Elles sont dépassées par la médiation et la discussion. Jeunes d’origine marocaine et jeunes gitans se la jouaient Far West avec son cortège de drames. Ce sont les mères de famille des deux communautés qui ont, par leur volontarisme, jouer le lien et recollent les morceaux.

Des jeunes dentistes volontaires proposent tous les jeudis, des soins à leurs patients et patientes, pour la plupart sans couverture sociale, contre un paiement forfaitaire de 3 euros. Les soins sont prodigués dans une salle annexe de l’église du prêtre ouvrier Agustin, au look de hard-rocker.

Une banque alimentaire, mise sur pied par les habitants et habitantes, assure une répartition de près de 5 tonnes de nourriture hebdomadaire. Une huerta autogérée contribue, aussi, à remplir les assiettes des familles. Afin de venir en aide aux jeunes mères célibataires, une crèche autogérée a été créée.

Cristina, présidente de l’association de quartier Al Shorok témoigne, sur les ondes de Radio Topo [3] : « La réalité autogestionnaire de notre quartier est née de la débrouille. Quand il s’agit de réparer une rue qui devient impraticable, du fait que la plupart d’entre elles ne sont pas goudronnées, tout le monde s’y met. On va voir les voisins et voisines pour faire une quête et procéder ainsi à l’achat des matériaux. Un rendez-vous est fixé pour déblayer et nettoyer la rue. Chacun et chacune amène son savoir-faire. La Cañada est un quartier ouvrier. On a tous les corps de métiers du bâtiment. Untel a des connaissances en électricité, il s’assurera de mettre aux normes de sécurité les lampadaires. Untel est maçon, il dirigera les travaux de renforcement des trottoirs. Untel est plombier, il s’occupera des canalisations. Untel possède un camion benne, il le ramène pour dégager les gravats etc. »

Une solidarité et une créativité populaire, qui donnent du sens au quartier. Un barrio qui continuera, demain comme hier et aujourd’hui, à vivre et à résister.

Jérémie (AL Gard)


[1] Quartier ouvrier.

[2] Izquierda Unida (IU), coalition politique regroupant écologistes et le Parti communiste espagnol.

[3] Radio militante de la ville de Saragosse (Aragon).

http://www.alternativelibertaire.org/?E ... -populaire
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Re: Espagne

Messagede Lila » 26 Fév 2017, 19:13

En Espagne, état d’urgence face au “terrorisme machiste”

Au moins 15 femmes tuées depuis le début de l’année par un conjoint ou ex-conjoint : ces chiffres font réagir en Espagne, jusque dans la presse et la classe politique.

Une image choc en première page du quotidien ABC , tandis que 20minutos dresse une carte des meurtres en parlant d’ « urgence nationale » : les violences machistes sont à la une de la presse espagnole, jeudi 23 février, après une série de féminicides.

à lire : http://www.lesnouvellesnews.fr/espagne- ... -machiste/
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Re: Espagne

Messagede Pïérô » 02 Mar 2017, 13:10

Le mouvement social ibérique reprend des couleurs

Ce dimanche 25 février, ce sont plusieurs dizaines de milliers de manifestant-e-s, derrière la revendication "Pain, toit, travail et dignité", qui ont arpenté le bitume de Gijon, Saragosse, Barcelone, Madrid, Alicante, Elche, Séville, Cuidad Real, Valladolid ou encore Valence.
Cette journée d'actions coordonnées, à l’initiative des Marches pour le Dignité, héritière des Marrées nées pendant le mouvement des Indignad@s début 2010, et soutenue par le Bloc syndical combatif et de classe (CGT, SO, Intersindical, CO.BAS), entendait faire valoir la voix de la résistance sociale face aux attaques gouvernementales de Mariano Rajoy (PP, Parti Populaire).

(Info AL)

Vídeo



http://cgt.org.es/noticias-cgt/noticias ... d-25022017
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Re: Espagne

Messagede bipbip » 26 Mai 2017, 11:19

Espagne : Tod@s à la calle, tous et toutes dans la rue !

Malgré l’effet délétère de Podemos sur le mouvement social ibérique, le Bloc syndical combatif (CGT, Intersindical Aragon, CO.BAS, Solidaridad Obrera ...) montre la voie avec des Marches de la dignité le samedi 27 mai, qui convergeront sur Madrid).

De premières Marches de la dignité, décentralisées, s’étaient tenues le dimanche 25 février, dans plusieurs villes de la Péninsule. Le mouvement social ibérique, en retrait depuis deux ans, reprend l’initiative et le chemin de la résistance.

Un réveil qui constitue une vraie bonne nouvelle, tant « l’effet » Podemos a fait du mal, au point de faire oublier que la lutte des classes se situait dans la rue et dans les entreprises, et non dans les urnes. Ce poison du « débouché politique » a, hélas, pénétré de nombreux cercles militants sincères (y compris dans les rangs du mouvement libertaire). Ce poison a eu des conséquences évidentes sur le niveau de combativité, alors que le mouvement social outre-Pyrénées a toujours été caractérisé par sa créativité, son caractère de masse (entre autres le mouvement des Indignad@s) et sa radicalité.

Un recul confirmé et résumé par Irène de La Cuerda, du secrétariat à l’action sociale de la centrale anarcho-syndicaliste espagnole CGT : « L’irruption de Podemos et ses prises de position ont largement contribué à la démobilisation en faisant croire que l’on pouvait changer les choses de l’intérieur du système. Que pénétrer les rouages des institutions pouvait changer la donne. »

Cette journée des Marches de la dignité du 25 février entrouvre une nouvelle ère de mobilisations. C’est qu’elle a été couronnée de succès, avec plusieurs dizaines de milliers de personnes dans la rue, et ce dans plusieurs villes.

Taux de chômage largement supérieur aux 20%

Comme pour les marches antérieures, celles-ci ont des revendications propres au contexte du moment. Assuré d’une majorité parlementaire, le président du gouvernement Mariano Rajoy (Parti populaire, droite) entend approfondir la contre-réforme des retraites initiée par les socialistes du PSOE en 2011. Une telle attaque contre les droits sociaux aura des conséquences gravissimes pour la population tout entière.

Dans un pays où le taux de chômage est largement supérieur aux 20% et atteint les 40 % chez les moins de 30 ans, dans bien des ménages la pension des retraité.es est la seule ressource fixe des familles.

D’autres revendications étaient mises en avant dans les cortèges des manifestations : la fin de l’impunité des politiques et de la corruption, l’abrogation de la loi Mordaza (loi Bâillon) [1] qui entend criminaliser le mouvement social ou encore l’exigence de l’amnistie des militantes et militants emprisonnés ou poursuivis par la justice.

« De nouvelles marches sont prévues pour le 27 mai, avec l’idée qu’elles convergent toutes vers Madrid », conclut Irène de la Cuerda. Le mouvement social ibérique n’a donc pas dit son dernier mot...

Jérémie Berthuin (AL Gard)


Lire davantage sur le site de la CGT espagnole : http://cgt.org.es/noticias-cgt/noticias ... -clase-27m

[1] Lire « Espagne : Une loi pour mettre la résistance à genoux », Alternative libertaire, février 2015.
http://www.alternativelibertaire.org/?E ... -mettre-la

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