Espagne

Re: Espagne

Messagede barcelone 36 » 29 Oct 2011, 13:49

http://www.cnt-f.org/international/ESPA ... Greve.html

ESPAGNE : SEMAINE DE LUTTE DU 14 AU 18 NOVEMBRE, CONTRE LE PACTE SOCIAL ET POUR LA GRÈVE GÉNÉRALE

Publié le lundi 24 octobre 2011

La CGT-e, la CNT - e et SO (Solidaridad Obrera) se sont réunies le 17 octobre, dans l’idée de poursuivre un travail commun et coordonné, déjà entamé il y a quelques mois, et dont le but est de lutter ensemble vers la grève générale en Espagne.

Pour ces trois organisations, seul la grève générale pourrait contrer les politiques de coupes sociales, le démantèlement des services publics, la perte des droits des travailleurs. Elles applaudissent chaleureusement les mobilisations des Indignés et les encouragent à poursuivre leurs luttes et leurs action. Aussi, elles estiment nécessaire la convergence de toutes ces luttes vers une action commune.

Ainsi donc, la CGT, la CNT et SO font appel à toutes les organisations syndicales, aux assemblées populaires de quartiers et de villages, aux groupes de travail du mouvement des Indignés et à tous les travailleurs en général, à participer à une Semaine de Lutte contre le Pacte Social et pour la grève générale, qui aura lieu du 14 au 18 novembre.

Ces dates sont choisies en raison du calendrier électoral : le 20 novembre auront lieu en Espagne les élections présidentielles. 
 La lutte est dans la rue - vers la grève générale.
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Re: Espagne

Messagede Pïérô » 13 Nov 2011, 15:20

nouveau communiqué :

Semaine de protestation (14-18 novembre) contre le pacte social et vers la grève générale

La Confederación General del Trabajo (CGT), la Confederación Nacional del Trabajo (CNT) et Solidaridad Obrera (SO) se sont rencontrés le 17 Octobre dernier avec le but de continuer le long chemin vers l'unité d'action, la mobilisation et la grève générale.
Mobilisations qui sont devenues nécessaires afin de lutter contre les politiques de coupes dans les dépenses sociales, le démantèlement des services publics (santé, transports, éducation, etc) et la perte des droits sociaux et du travail qui sont actuellement promues par les gouvernements européens et des institutions à la demande des employeurs et des marchés, et aussi contre les réformes du travail, des changements au système de retraite et la réforme de la négociation collective. Ces réformes ont pour buts de faire payer la crise à la classe ouvrière et aux secteurs les plus vulnérables et de s’assurer que le système capitaliste survive.

La CGT, la CNT et la SO reconnaissent le caractère positif de la manifestation de la colère et de l'indignation qui s’est déroulée dans les rues et les places de tout le pays. Nous appelons à nouveau l'unité d'action à reprendre.

Nous appelons tous les syndicats, mouvements sociaux, quartiers populaires et assemblées de village, les groupes 15-M de travail et tous les travailleurs en général à participer, à se rassembler, et à approuver une semaine de protestation contre le pacte social. Nous appelons aussi à participer à la grève générale, qui aura lieu entre le 14 et le 18 Novembre et culminant dans l'appel à des mobilisations décentralisées le 18 Novembre, remettant en cause un processus électoral destiné à légitimer la classe politique qui continue à agir contre la classe ouvrière.

Il ne sera possible d'inverser les mesures actuelles de la classe politique en faveur du système bancaire et les grands employeurs et de travailler plutôt pour le bénéfice de la classe ouvrière qu’en développant un processus fort de lutte dans les rues et dans les lieux de travail.

C'est ce que le 18 Novembre sera….

La lutte est dans la rue! Vers la grève générale !

Confederación General del Trabajo
Confederación Nacional del Trabajo
Confederación Sindical Solidaridad Obrera

Traduction : Organisation Socialiste Libertaire

http://www.anarkismo.net/article/21091


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Re: Espagne

Messagede Pïérô » 08 Jan 2012, 16:40

un mouvement social en Espagne qu'on aimerait bien trouver ici rapporté aux mêmes problèmes dans le domaine.

En Espagne, les Indignés « libèrent » des immeubles pour les familles à la rue

Chaque jour, en Espagne, 300 familles sont expulsées de leur maison ou de leur appartement. Dans la lignée du mouvement des Indignés, des collectifs pour le droit au logement se multiplient. À Barcelone, des occupations d’immeubles vides viennent d’être reconnues « légitimes » par la justice. Le début d’un mouvement social massif face à la spéculation immobilière ?

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Dans l’Edificio 15-O, à Barcelone, neuf familles vivent sans craindre l’expulsion. À l’issue des grandes mobilisations de l’automne pour s’opposer aux coupes budgétaires dans la santé et l’éducation, ainsi qu’au manque de logements publics, les Indignés ont pris possession de cet immeuble vide de la rue Almagro. Grâce à un petit miracle juridique, les familles qui s’y sont installées ne craignent désormais plus les poursuites pénales. Le procès pour occupation illégale s’est achevé sur un non-lieu, le 7 novembre. La fête organisée en l’honneur de ce jugement a sonné comme un coup de départ pour d’autres occupations du même genre.

300 familles expulsées chaque jour

Inoccupé depuis cinq ans, cet immeuble de la rue Almagro appartient à la banque Cajamar. Il a été racheté par la banque à la suite de la faillite de la société immobilière en charge des travaux. L’ancien propriétaire a tout perdu dans l’affaire, et la banque attend patiemment que le cours du marché de l’immobilier espagnol reprenne pour revendre le bâtiment. L’Edificio 15-O n’est pas un cas isolé : en Espagne, 3 millions de logements vides, parfois inachevés, prennent la poussière dans l’attente d’une reprise de la spéculation. Pendant ce temps, 300 familles sont expulsées chaque jour de leur logement, incapables de rembourser l’emprunt contracté pour devenir propriétaire, à une époque où l’hypothèque coûtait souvent moins cher qu’une location (voire notre reportage).

« En Hollande et dans d’autres pays, il y a des amendes, voire plus, au bout d’un an et demi d’inoccupation des logements. Mais l’Espagne est à la traîne. Si l’État est incapable d’octroyer un logement digne, l’occupation devient une alternative légitime », considère Jon Aguirre Such, membre de Democracia Real Ya et de Paisaje Transversal, une plateforme qui travaille sur de nouveaux modèles de gestion urbaine. « Tous les Espagnols ont le droit de jouir d’un logement digne et adéquat », énonce l’article 47 de la Constitution. Le 7 novembre, le juge d’instruction a pris acte de ce droit, en tenant compte des circonstances exceptionnelles de la crise : l’occupation est liée « au chômage des jeunes, au difficile accès au logement, à la spéculation urbanistique et aux alternatives autogérées ». Un jugement qui fera désormais jurisprudence.

Vers un mouvement d’occupation de masse ?

L’occupation comme arme politique ? L’idée n’est pas nouvelle. Mais, à Barcelone, elle est en train de subir un « saut qualitatif », selon un voisin de l’Edificio 15-O venu apporter de la nourriture aux habitants. « Il est difficile de parler d’"okupa" – terme qualifiant la mouvance des squats de Barcelone – dans le cas de l’Edificio 15-O. Car ses nouveaux locataires ne sont pas des militants, des professionnels du squat, mais des victimes de la crise du logement », explique Manuel Delgado, anthropologue à l’université de Barcelone. Une partie du mouvement Okupa est en train de se convertir en mouvement de masse. « Un large pan de la gauche, des plus radicaux jusqu’à des membres du parti socialiste, soutiennent l’évolution du mouvement. En stoppant des centaines d’expulsions et en relogeant des familles, ils montrent qu’il est encore possible d’obtenir des victoires », s’enthousiasme Manuel Delgado, proche du mouvement Miles de Vivienda, le collectif de « réappropriation urbaine » filmé par le documentaire Squat, la ville est à nous.

Ce nouveau type de squat a surtout un objectif social [1]. Les familles qui vivent aujourd’hui dans l’immeuble de la rue Almagro ont déjà subi au moins une expulsion. Dans l’immeuble inachevé, où il a fallu attendre un mois avant d’installer l’eau courante, on trouve des appartements neufs et de qualité, mais sans meubles. Certains ont dégoté un four pour cuisiner. Pour les autres, les Indignés qui s’occupent de l’organisation de l’immeuble font tourner une cantine communautaire au rez-de-chaussée.

Quand les collectifs de squatteurs remplacent les services sociaux

Adrián passe la plupart de ses journées à chercher du travail et ne profite de la cantine que le soir. Ce jeune Roumain vit au premier étage avec sa femme. Ils sont un des seuls couples sans enfant de l’immeuble : leur fils de 11 mois a été pris en charge par les services sociaux à Cadix. Ils font tout pour le récupérer. Une séparation douloureuse pour tous ceux qui, parmi les 150 000 familles espagnoles menacées d’expulsion, ne sauront pas trouver un toit pour leurs enfants.

À l’instar des autres familles, ils n’ont ni le temps ni la tête aux tâches quotidiennes de l’immeuble. « Au début, il y avait beaucoup d’échanges, mais à présent seules quelques familles viennent manger et cuisiner de temps en temps avec nous », souligne Natacha. La jeune femme fait partie de ceux qui se sont portés volontaires pour organiser la vie quotidienne. Cette photographe dort depuis le 15 octobre dans l’immeuble, après avoir passé ses nuits avec les Indignés de la plaza Catalunya. Une suite logique, pour elle. Et un quotidien éreintant, entre nettoyage et assemblées à répétition, où se décident les questions internes à l’immeuble, les fêtes de quartier ou les relations avec la presse. Pour beaucoup de ces jeunes issus du mouvement Okupa, c’est une nouveauté de vivre avec des habitants qui ne suivent pas leur mode de vie communautaire. « On n’est pas une secte ! Nous sommes ici pour les soutenir et leur permettre de vivre le mieux possible », précise Natacha. Balai en main, elle nettoie une salle destinée à accueillir des jeux d’enfants.

Spéculation privée ou logements sociaux ?

Soutenir les familles expulsées : une mission des services sociaux de la ville. Mais leurs efforts ne suffisent plus face à la vague quotidienne de gens jetés à la rue. « Les services sociaux construisent un hôtel d’urgence pour accueillir les familles dans le besoin. Mais celles-ci doivent quitter les lieux au bout de trois jours... C’est la seule solution qu’ils ont trouvée », rélève Antonio, membre de « 500x20 ». 500 logements avec un loyer correspondant à moins de 20 % du revenu de leurs habitants : telle est la revendication de ce collectif de quartier né à Nou Barris en 2006, qui dénonce la pénurie de logements publics à Barcelone. Chaque semaine, ils reçoivent plusieurs cas de familles sur le point d’être expulsées : « On les dirige vers un avocat et, pour les cas sans solution légale, on se charge de les "reloger". » Avec une occupation de logements vides. « Nous devons agir de manière subtile pour ne pas être accusés d’incitation au délit », souligne-t-il.

Indignés, 500x20, Miles de Viviendas... Si ces collectifs en viennent à outrepasser la loi, c’est, soutiennent-ils, parce que la politique du logement à Barcelone privilégie la spéculation privée au détriment de l’offre publique. Récemment, 500x20 a envahi le siège de l’Agence du logement de Catalogne pour dénoncer la spéculation immobilière. En réponse, l’agence publique s’est engagée à consacrer 3 000 logements vides à la location publique, à des prix accessibles. Preuve pour Antonio que la municipalité préfère réserver ses immeubles vides au marché privé plutôt qu’aux familles désœuvrées.

Des centaines de maisons murées par la municipalité

Une critique dure à avaler pour Gerard Capó, directeur technique au Consortium du logement de Barcelone. Depuis 2009, le programme pour lequel il travaille a permis de reloger 337 familles modestes, avec un loyer s’élevant à 20 % de leurs revenus. « La situation actuelle à Barcelone nous dépasse tous, on ne peut financer des logements que selon nos capacités », reconnaît Gerard. Le programme se charge de trouver des logements, mais aussi de financer 80 % du loyer.

Beaucoup de militants du droit au logement négligent de souligner les efforts de l’administration publique, regrette Gerard. Des efforts réels, souligne-t-il, dans la même veine que le programme « location accessible » lancé le 10 novembre par la Fondation sociale de la Caixa. La fondation de cette banque va permettre l’accès à 3 000 logements pour des familles précaires, à des loyers accessibles. « Ils nettoient leur image. C’est un bon début, mais il faudrait qu’il n’y ait plus aucun logement vide à Barcelone », considère Antonio, de 500x20. « Dans le quartier de Bon Pastor, il y a des centaines de maisons murées, aux toits détruits par la municipalité même de Barcelone !, témoigne Manuel Delgado. Pourquoi ne les utilise-t-on pas ? » En attendant, les Indignés continuent de « libérer » des logements vides. Suivant l’exemple de l’Edificio 15-O, cinq nouveaux bâtiments ont été occupés en novembre.

Emmanuel Haddad

Notes
[1] Dans Désobéissance civile et démocratie, l’historien états-unien Howard Zinn définit la désobéissance civile comme une « violation délibérée de la loi dans un objectif social ». L’auteur américain évoque des actions, comme celle de « voisins qui empêcheraient l’expulsion d’une famille incapable de payer son loyer » :« Même s’ils ne concernent qu’un individu ou une famille, [ces actes] adressent un message plus général sur les défaillances de la société. »


http://www.bastamag.net/article1958.html
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Re: Espagne

Messagede ivo » 19 Fév 2012, 19:39

Protestation massive en Espagne contre la réforme de l'emploi
fr,info
Des manifestants ont envahi les rues d’Espagne ce dimanche pour s’insurger contre une réforme de travail qui pourrait, selon eux, "accélérer la destruction d’emplois" dans le pays.

Image
Des milliers de personnes défilent dans le centre de Barcelone. © Reuters Albert Gea

Ils ont marché dans 57 villes du pays ibérique. Les syndicats ont fait état d'une très forte mobilisation : 500.000 manifestants à Madrid, 400.000 à Barcelone, 150.000 à Valence. La police n’a pas encore fourni de chiffres.

Ils étaient dans les rues pour dire "non" à une mesure adoptée le 11 février dernier par le nouveau gouvernement de Mariano Rajoy. Il s’agit de " flexibiliser " le marché du travail. Sont prévues une baisse des indemnités de licenciement et des mesures pour stimuler l’emploi des jeunes.

L'emploi, un grand chantier de Rajoy

Le marché du travail est le troisième grand chantier amorcé par le nouveau gouvernement conservateur espagnol. Les mesures prises le 11 novembre sont ses premières actions pour lutter contre un chômage de près de 23%. Mais les Espagnols craignent qu’elles n’affaiblissent davantage les employés.

A Madrid, les manifestants, rassemblés à l'appel de l'UGT et de Comisiones Obreras (CCOO), les deux grands syndicats espagnols, ont traversé le centre de la capitale en portant des pancartes avec les mots "non à la réforme du travail injuste, inefficace, inutile" ou "non à la réforme et aux coupes budgétaires".

"Grève générale. Grève, grève, grève", criaient les manifestants, qui ont appelé le gouvernement à ouvrir des négociations sur la réforme du travail.
.^o GRAVOS MC ° SC1 ° SC2
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Re: Espagne

Messagede Pïérô » 01 Mar 2012, 14:04

La tension monte en Espagne et c'est la carte ultra reppressive que joue le pouvoir.
Communiqué de la CNT-f :

Espagne : vers la grève générale ? Non à la répression des étudiants !

La tension ne fait que monter en Espagne. Le gouvernement de droite, non content de l’annonce de nouvelles coupes sociales et d’une réforme du travail qui précarise davantage des conditions de travail déjà bien dégradées, s’attaque à présent aux lycéens par la voie d’une répression féroce.
Tout laisse à penser qu’au lieu de chercher une solution à la crise, le gouvernement s’en sert plutôt comme argument pour justifier la suppression progressive, presque imperceptible, de l’état de droit. La stratégie de la peur est bien programmée pour contenir les débordements : on généralise tout d’abord l’idée que le pire est à venir en faisant croire que le chômage est devenu une fatalité structurelle, ce qui explique par la suite toute sorte d’exactions. À savoir : pour travailler, il faudra dorénavant accepter tout et n’importe quoi - et de faire croire que la revendication d’un travail digne est devenue anachronique voire indécente par les temps qui courent !

Ensuite, tout un appareil de répression policière à été efficacement conçu pour décourager toute tentative de résistance, au cas où il y aurait, malgré tout, des malheureux qui auraient la volonté de d’organiser et de continuer de lutter contre le système. Or des actions, des rassemblements, des manifestations, spontanés ou non, ont lieu tous les jours dans toutes les villes et il n’est pas rare de voir, même dans les toutes petites municipalités, des banderoles contre les coupes sociales pendre de n’importe quel bâtiment public.

C’est ainsi que Valence est devenue, ces derniers jours, la ville que la droite à choisie pour mettre en place une stratégie de répression systématique. En effet, cela fait des mois que les lycéens, entre autres, manifestent contre les coupes sociales - en éducation, en l’occurrence. Mercredi 15 février, les forces de l’ordre ont frappé avec une violence inouïe. La réponse a été immédiate : les parents et les étudiants, outre les militants des mouvements sociaux, ont rapidement rejoint les lycéens. La répression policière a redoublé, avec une violence insolite : une cinquantaine de mineurs détenus, des centaines de blessés -dont des personnes qui passaient là, par hasard.

Depuis, les actions se poursuivent tous les jours : les manifestations sont massives et toute la population y participe. L’indignation est flagrante dans une des régions les plus touchées par la crise : les politiciens, disent les Valenciens, nous volent d’abord puis nous frappent ensuite. On exige la démission de la déléguée du gouvernement, forte du soutien qu’elle reçoit de la maire de la ville, qui nie la violence de la police et qui accuse ’ces quelques radicaux de gauche qui ne font que créer des problèmes’ et du chef de la police de Valence, qui a qualifié les manifestants comme ’l’ennemi à abattre’.

La police à été renforcée avec de nouveaux équipements plus performants, et les politiciens justifient, s’ils ne la nient pas, une violence qui rappelle les dernières décennies de la dictature franquiste. La droite ne fait que montrer enfin son vrai visage : celui du fascisme. En à peine deux mois de gouvernement, le parti de Mariano Rajoy a non seulement réussi à bafouer des droits sociaux fondamentaux ; il a aussi réussi à instaurer un climat de peur digne d’un régime autoritaire.

À présent, la population en Espagne tente de dénoncer, par tous les moyens, l’actuel état de choses. Les étudiants, qui préparent une journée de grève le 29 février, invitent les travailleurs à les rejoindre dans ce qui serait une première journée de grève générale. Tandis que les syndicats majoritaires essaient de calmer le jeu en annonçant de futures négociations avec le gouvernement, les Espagnols, las et indignés, s’organisent en assemblées générales, tous les jours, dans toutes les villes, pour préparer ce qui pourrait devenir une large contestation sociale.


Secrétariat International de la CNT-F
mardi 28 février 2012.

http://www.anarkismo.net/article/22098
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Re: Espagne

Messagede Béatrice » 17 Mar 2012, 23:51

Le SOC (Sindicato de Obreros del Campo) lance un appel à la solidarité locale, nationale et internationale :

Le SOC (Sindicato de Obreros del Campo) lance un appel à la solidarité locale, nationale et internationale

« Notre philosophie peut se résumer de la façon suivante : la terre, comme l’air et l’eau, est un don de la nature que personne ne peut s’approprier pour son profit individuel ou pour son enrichissement privé. La terre est un bien public, propriété du peuple, qui doit être à l’usage et à la jouissance de ceux qui y vivent et qui la travaillent. Si alors la terre n’est à personne, la propriété de la terre est un vol. C’est pour cela que nous demandons l’expropriation sans indemnisation… » [1]

Trente ans après la grande époque de ses occupations massives de terres, le Syndicat andalou d’ouvriers agricoles (Sindicato de Obreros del Campo - SOC), vient de renouer avec cette tradition. A 11 heures du matin, le 4 mars, 500 journaliers agricoles et membres du syndicat ont envahi la Finca Somonte dans les riches terres de la plaine du Guadalquivir près de Palma del Rio dans la province de Cordoba. Ce domaine de 400 hectares, dont 40 à l’arrosage, fait partie d’environ 20.000 hectares que la Junta, le gouvernement andalou socialiste, avait décidé de vendre aux enchères. La vente, ou privatisation, du domaine de Somonte était justement prévue pour le 5 mars.

Qui, dans l’Espagne d’aujourd’hui, frappée par une crise économique sans précédent et par un chômage touchant environ 25% de la population et 50% des jeunes [2], pourrait en avoir les moyens nécessaires ? Une famille richissime, une banque, une institution financière… ? En tout cas pas les habitants de Palma del Rio, village qui compte 1.700 chômeurs…

L’occupation dure déjà depuis une semaine. Trente personnes des villages des alentours se sont installées sur le lieu et ont commencé à travailler la terre, à semer salades, tomates, pommes de terre, oignons et autres légumes, d’abord pour l’autoconsommation. Elles sont aidées tous les jours par des dizaines d’autres venus de toute l’Andalousie pour appuyer l’occupation. Dont deux hommes âgés qui connaissent fort bien cette ferme, y ayant travaillé de nombreuses années. Ils ont apporté leur savoir-faire en précisant que ces terres sont très riches, mais que jusqu’à présent personne ne les a jamais vraiment mises en valeur. Un autre voisin de 83 ans a apporté des outils manuels qui ne sont plus utilisés dans l’agriculture intensive d’aujourd’hui. D’autres ont amené des semences, des plants, des poules…

Parallèlement il a fallu aménager les habitations afin de pouvoir loger tous les occupants. Un électricien de Fuente Carreteros et un plombier de Palma del Rio se sont proposés comme volontaires. Toutes les décisions sont prises dans des assemblées générales quotidiennes et des commissions ont été établies pour s’occuper de la logistique, des relations avec les médias, du nettoyage, des repas, du travail horticole…

Cette ferme se trouve à 50 km de Marinaleda, grand bastion du SOC, où la municipalité a créé des conserveries et des ateliers qui pourraient transformer les produits de Somonte. Selon le SOC, la partie irrigable pourrait, dans une première étape, fournir du travail à au moins 50 personnes. La ferme pourrait à terme faire vivre beaucoup plus de gens, grâce à la « culture sociale » de tout le domaine. Les occupants disent qu’ils ne veulent pas créer une coopérative de salariés, mais une « coopérative de résistance » assurant la survie et un lieu de vie pour de nombreuses personnes frappées par la crise.

Au niveau régional et national, le soutien dépasse les milieux syndicaux, venant également de mouvements écologiques, d’associations soutenant l’agriculture biologique, de groupes urbains…

Le jeudi 8 mars une délégation s’est rendue au Département de l’Agriculture à Séville, afin de demander que la vente du domaine soit annulée et qu’elle soit mise à la disposition d’une coopérative de travailleurs. Dehors, une manifestation de plus de mille membres du SOC les appuyait. Une nouvelle réunion a été fixée pour mardi le 13 mars.

C’est en 1978 que le SOC, deux ans après sa légalisation suite à la mort de Franco, a lancé les premières occupations de terres depuis la guerre civile. Elles ont surtout visé des latifundia appartenant à des familles aristocratiques, comme les 17.000 hectares du Duc del Infantado occupés par les journaliers de Marinaleda en 1985. Le SOC est sans doute le seul syndicat européen à avoir officiellement réclamé la réforme agraire. En partie, il a eu gain de cause et a pu créer des coopératives sur des terres occupées. A l’époque la répression était très forte et des centaines de journaliers se sont trouvés inculpés aux tribunaux. Nous [3] avions lancé une campagne de solidarité internationale, en organisant des tournées d’information dans toute l’Europe et en envoyant des délégations d’observateurs aux procès.

Cette fois-ci, même si la Guardia Civil suit de près l’occupation de la Finca Somonte, les autorités n’ont pas encore agi contre le SOC. C’est vrai que des élections régionales cruciales auront lieu le 25 mars où le parti socialiste pourrait bien perdre le pouvoir en Andalousie pour la première fois depuis la fin de la dictature. Il est donc peu probable que la junta lance les gardes civils avant cette date… d’autant plus que, face à la crise, ce genre d’action est très populaire et que la colère de la population contre les gouvernants est grande. Mais après le 25 mars… ??

Le SOC a, en tout cas, lancé un appel à la solidarité locale, nationale et internationale. A nous de nous tenir prêts ! Une présence européenne sur place serait une grande aide et rendrait moins probable une intervention policière pour évacuer la ferme. Un compte bancaire sera bientôt ouvert pour une caisse de solidarité financière. Dans l’immédiat, il serait très utile d’envoyer des lettres de soutien à l’adresse électronique indiquée ci-dessous.

« Cette action devrait être le début de la révolution agraire qui, en cette période de chômage, de pénurie et d’escroquerie néolibérale, nous manque tant. Aujourd’hui toute alternative pour survivre avec dignité doit passer par la lutte pour la terre, l’agriculture paysanne et la souveraineté alimentaire… » [4].

Même si le gouvernement a déjà pu vendre plus de la moitié des 20.000 hectares dont il était le propriétaire, il reste encore environ 8.000 hectares à occuper…

Nicholas Bell, Forum Civique Européen
nicholas.bell@gmx.net

Post Scriptum :
Pour plus d’information :
http://www.sindicatoandaluz.org
somontepalpueblo@gmail.com

[1] Extrait du programme pour la réforme agraire voté lors du 3e congrès du SOC à Marinaleda en octobre 1983.

[2] Les chiffres pour l’Andalousie sont encore plus dramatiques, dépassant les 30%.

[3] C’est le Comité Européen de Défense des Réfugiés et Immigrés (CEDRI), précurseur du Forum Civique Européen, créé surtout par Longo maï, qui a mené cette campagne. En 1985, il a publié une brochure « Terre et Liberté – la lutte des ouvriers agricoles en Andalousie »

[4] Conclusion du premier Communiqué des occupants de Somonte, 4 mars 2012


http://gimenologues.org/spip.php?article525


Pour les détracteurs qui n'ont de cesse de dénigrer Longo maï :

" C’est le Comité Européen de Défense des Réfugiés et Immigrés (CEDRI), précurseur du Forum Civique Européen, créé surtout par Longo maï, qui a mené cette campagne. En 1985, il a publié une brochure « Terre et Liberté – la lutte des ouvriers agricoles en Andalousie »
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Re: Espagne

Messagede Pïérô » 22 Mar 2012, 01:25

communiqué unitaire rouge et noir d'appel à la grève du 29 mars

CGT, CNT y SO llaman a participar en la Huelga General del 29M

Las organizaciones sindicales Confederación General del Trabajo (CGT), Confederación Nacional del Trabajo (CNT) y Solidaridad Obrera (SO), como convocantes de la Huelga General del próximo 29 de marzo, hacemos un llamamiento a la participación activa, en dicha Huelga, de todas y todos los que aquí vivimos y trabajamos, a la clase trabajadora con o sin empleo, a los movimientos sociales, a los colectivos desfavorecidos y precarizados, a las asambleas populares y de barrios, juventud, estudiantes, pensionistas, desahuciados, migrantes, excluidos… un llamamiento a toda la población para secundar el paro y las movilizaciones durante esa jornada, un llamamiento a realizar una paralización total de la producción y del consumo, a manifestar un rechazo radical de la política económica y social desarrolladas por las distintas Administraciones, un llamamiento para defender nuestra dignidad y los derechos laborales y sociales que nos están arrebatando con la Reforma Laboral, el Pacto Social y el resto de leyes antisociales que el gobierno y la patronal están decretando.

El objetivo de CGT, CNT y SO al convocar Huelga General no es negociar la Reforma Laboral, sino derogarla junto al resto de medidas económicas y antisociales que agreden directamente a la clase trabajadora.

Exigimos la retirada de las políticas, leyes y actuaciones del capital que fomentan el paro, el recorte de derechos colectivos e individuales, la precariedad y la explotación de la clase trabajadora y que impiden un reparto justo del trabajo, la riqueza y el bienestar.

Exigimos la aplicación inmediata de medidas concretas que acaben con el paro, la recariedad, la temporalidad y siniestralidad laboral.

La Huelga General del día 29 es una fecha muy importante pero que, en caso necesario, tendrá continuidad con la convocatoria de futuras movilizaciones y Huelga General hasta conseguir dicho objetivo.

Para llevarlo a cabo CGT, CNT y SO buscaremos el máximo de unidad y confluencia con aquellas otras organizaciones sindicales y movimientos sociales que persigan la defensa de los derechos de la clase trabajadora, la justicia social y la libertad.

La lucha está en la calle y en las empresas
29 M - Huelga General contra la Reforma Laboral y el Pacto Social


Confederación General del Trabajo (CGT)
Confederación Nacional del Trabajo (CNT)
Confederación Sindical Solidaridad Obrera (SO)


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Re: Espagne

Messagede bipbip » 27 Mar 2012, 10:12

vidéo rouge et noire unitaire bien faite sur le sujet par le secteur vidéo de la CNT-f :
http://www.cnt-f.org/video/videos/44-in ... cte-social
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Re: Espagne

Messagede Pïérô » 28 Mar 2012, 14:36

soutien européen de syndicats alternatifs

La red europea del sindicalismo alternativo apoya la Huelga General en el estado español

La red europea del sindicalismo alternativo y de base quiere expresar todo su apoyo a la huelga general del 29 de marzo convocada en el Estado español en contra de una reforma laboral que consiste en reducir los derechos de los trabajadores conquistados después de muchos años de luchas.

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¡Los derechos deben extenderse a todos y no reducirlos como está haciendo el gobierno del estado español!

Desde el momento en que el ataque del capitalismo es el mismo en todos los países, hay que coordinarse a través de la red europea del sindicalismo alternativo y de base para preparar una respuesta común, que pueda unir a los trabajadores a nivel internacional y así luchar por un modelo de sociedad basado en los bienes comunes, en los servicios públicos de calidad, en unas pensiones dignas y en un trabajo estable para todos.

¡Queremos mostrar nuestro apoyo a todos los pueblos europeos, aplastados por las políticas liberales y medidas de austeridad!

Por todo esto, les deseamos una gran huelga general el día 29 de Marzo, con el objetivo de crear con ustedes en breve movilizaciones conjuntas en Europa.

¡DEBEMOS TRABAJAR EN LA CONSTRUCCIÓN DE UNA HUELGA GENERAL EUROPEA!

Madrid, 24 de Marzo de 2012


Confederación General del Trabajo. CGT – Estado español
Confederación Intersindical. Estado español
Intersindical Alternativa de Catalunya. IAC - Catalunya
Confederación Unitaria de Base CUB. Italia
Unión Sindical Italiana USI. Italia
Federación SUD Vaud. Suiza
Unión Sindical Solidaires. Francia
Confederación Nacional del Trabajo CNT. Francia
Transnational Information Exchange TIE. Alemania
Unión Sindical Libertaria ESE. Grecia
Solidaridad Obrera. Estado español

http://www.anarkismo.net/article/22390
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Re: Espagne

Messagede Pïérô » 30 Mar 2012, 11:14

Une marée humaine défile dans l'Espagne en grève :
http://www.lemonde.fr/europe/article/20 ... _3214.html


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Article, liens vers articles, et photos sur Anarkismo :
http://www.anarkismo.net/article/22415
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Re: Espagne

Messagede kuhing » 01 Avr 2012, 09:23

info intéressante et pour le moins symbolique qu'on m'a envoyée par mail ( elle vient du site "jura libertaire" ) si elle n'a pas déjà été transmise.


Occupation de terres à Somonte (Andalousie)
Posted on 25 mars 2012 by juralib
Tierra y libertad en Andalousie aujourd’hui

« Notre philosophie peut se résumer de la façon suivante : la terre, comme l’air et l’eau, est un don de la nature que personne ne peut s’approprier pour son profit individuel ou pour son enrichissement privé. La terre est un bien public, propriété du peuple, qui doit être à l’usage et à la jouissance de ceux qui y vivent et qui la travaillent. Si alors la terre n’est à personne, la propriété de la terre est un vol. C’est pour cela que nous demandons l’expropriation sans indemnisation… » [Extrait du programme pour la réforme agraire voté lors du 3e congrès du SOC à Marinaleda en octobre 1983]

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Trente ans après la grande époque de ses occupations massives de terres, le Syndicat andalou d’ouvriers agricoles (Sindicato de Obreros del Campo, SOC), vient de renouer avec cette tradition. À 11 heures du matin, le 4 mars, cinq cents journaliers agricoles et membres du syndicat ont envahi la finca Somonte dans les riches terres de la plaine du Guadalquivir près de Palma del Rio dans la province de Cordoba. Ce domaine de 400 hectares, dont 40 à l’arrosage, fait partie d’environ 20’000 hectares que la Junta, le gouvernement andalou socialiste, avait décidé de vendre aux enchères. La vente, ou privatisation, du domaine de Somonte était justement prévue pour le 5 mars.

Qui, dans l’Espagne d’aujourd’hui, frappée par une crise économique sans précédent et par un chômage touchant environ 25 % de la population et 50 % des jeunes [Les chiffres pour l’Andalousie sont encore plus dramatiques, dépassant les 30 %], pourrait en avoir les moyens nécessaires ? Une famille richissime, une banque, une institution financière… ? En tout cas pas les habitants de Palma del Rio, village qui compte 1700 chômeurs…

L’occupation dure déjà depuis une semaine. Trente personnes des villages des alentours se sont installées sur le lieu et ont commencé à travailler la terre, à semer salades, tomates, pommes de terre, oignons et autres légumes, d’abord pour l’autoconsommation. Elles sont aidées tous les jours par des dizaines d’autres venus de toute l’Andalousie pour appuyer l’occupation. Dont deux hommes âgés qui connaissent fort bien cette ferme, y ayant travaillé de nombreuses années. Ils ont apporté leur savoir-faire en précisant que ces terres sont très riches, mais que jusqu’à présent personne ne les a jamais vraiment mises en valeur. Un autre voisin de quatre-vingt-trois ans a apporté des outils manuels qui ne sont plus utilisés dans l’agriculture intensive d’aujourd’hui. D’autres ont amené des semences, des plants, des poules…

Parallèlement il a fallu aménager les habitations afin de pouvoir loger tous les occupants. Un électricien de Fuente Carreteros et un plombier de Palma del Rio se sont proposés comme volontaires. Toutes les décisions sont prises dans des assemblées générales quotidiennes et des commissions ont été établies pour s’occuper de la logistique, des relations avec les médias, du nettoyage, des repas, du travail horticole…



Cette ferme se trouve à 50 kilomètres de Marinaleda, grand bastion du SOC, où la municipalité a créé des conserveries et des ateliers qui pourraient transformer les produits de Somonte. Selon le SOC, la partie irrigable pourrait, dans une première étape, fournir du travail à au moins 50 personnes. La ferme pourrait à terme faire vivre beaucoup plus de gens, grâce à la « culture sociale » de tout le domaine. Les occupants disent qu’ils ne veulent pas créer une coopérative de salariés, mais une « coopérative de résistance » assurant la survie et un lieu de vie pour de nombreuses personnes frappées par la crise.

Au niveau régional et national, le soutien dépasse les milieux syndicaux, venant également de mouvements écologiques, d’associations soutenant l’agriculture biologique, de groupes urbains…

Le jeudi 8 mars une délégation s’est rendue au Département de l’agriculture à Séville, afin de demander que la vente du domaine soit annulée et qu’elle soit mise à la disposition d’une coopérative de travailleurs. Dehors, une manifestation de plus de mille membres du SOC les appuyait. Une nouvelle réunion a été fixée pour mardi le 13 mars.

C’est en 1978 que le SOC, deux ans après sa légalisation suite à la mort de Franco, a lancé les premières occupations de terres depuis la guerre civile. Elles ont surtout visé des latifundia appartenant à des familles aristocratiques, comme les 17’000 hectares du duc del Infantado occupés par les journaliers de Marinaleda en 1985. Le SOC est sans doute le seul syndicat européen à avoir officiellement réclamé la réforme agraire. En partie, il a eu gain de cause et a pu créer des coopératives sur des terres occupées. À l’époque la répression était très forte et des centaines de journaliers se sont trouvés inculpés aux tribunaux. Nous [C’est le Comité européen de défense des réfugiés et immigrés (CEDRI), précurseur du Forum civique européen, créé surtout par Longo maï, qui a mené cette campagne. En 1985, il a publié la brochure Terre et liberté. La lutte des ouvriers agricoles en Andalousie.] avions lancé une campagne de solidarité internationale, en organisant des tournées d’information dans toute l’Europe et en envoyant des délégations d’observateurs aux procès.

Cette fois-ci, même si la Guardia Civil suit de près l’occupation de la finca Somonte, les autorités n’ont pas encore agi contre le SOC. C’est vrai que des élections régionales cruciales auront lieu le 25 mars où le Parti socialiste pourrait bien perdre le pouvoir en Andalousie pour la première fois depuis la fin de la dictature. Il est donc peu probable que la Junta lance les gardes civils avant cette date… d’autant plus que, face à la crise, ce genre d’action est très populaire et que la colère de la population contre les gouvernants est grande. Mais après le 25 mars… ?

Le SOC a, en tout cas, lancé un appel à la solidarité locale, nationale et internationale. À nous de nous tenir prêts ! Une présence européenne sur place serait une grande aide et rendrait moins probable une intervention policière pour évacuer la ferme. Un compte bancaire sera bientôt ouvert pour une caisse de solidarité financière. Dans l’immédiat, il serait très utile d’envoyer des lettres de soutien à l’adresse électronique indiquée ci-dessous.

« Cette action devrait être le début de la révolution agraire qui, en cette période de chômage, de pénurie et d’escroquerie néolibérale, nous manque tant. Aujourd’hui toute alternative pour survivre avec dignité doit passer par la lutte pour la terre, l’agriculture paysanne et la souveraineté alimentaire… » [Conclusion du premier communiqué des occupants de Somonte, 4 mars 2012]

Même si le gouvernement a déjà pu vendre plus de la moitié des 20’000 hectares dont il était le propriétaire, il reste encore environ 8000 hectares à occuper…

Nicholas Bell
Forum civique européen

La Voie du Jaguar, 17 mars 2012.
kuhing
 

Re: Espagne

Messagede bipbip » 08 Avr 2012, 00:19

L’Espagne se grippe…
Une analyse de la situation, par notre correspondant sur place.
http://www.tantquil.net/2012/04/03/lesp ... sur-place/
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Re: Espagne

Messagede barcelone 36 » 11 Avr 2012, 18:57

extrait du Monde Libertaire n°1667 (5-11 avril 2012)

http://www.monde-libertaire.fr/internat ... e-generale

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Encore une grève générale

Nous vous entretenons régulièrement dans Le Monde libertaire de la situation sociale et politique espagnole 1. C’est qu’au-delà des Pyrénées le mouvement anarcho-syndicaliste, même s’il est loin d’avoir la même influence qu’avant la Guerre civile (1936-1939), représente encore aujourd’hui une certaine force dans le mouvement syndical (la troisième derrière les CCOO et l’UGT 2. Depuis des semaines la CNT, la CGT et SO 3 organisaient des actions pour pousser vers l’organisation d’une grève générale contre les mesures antipopulaires envisagées par le nouveau gouvernement (de droite) dirigé par le Premier ministre Mariano Rajoy. Il faut préciser que ces mesures dirigées contre les travailleurs avaient largement été initiées par le précédent gouvernement « socialiste » de Zapatero. En deux ou trois ans, la situation économique espagnole a été bouleversée. Ce qu’on qualifiait jadis de « miracle espagnol » est devenu un véritable cauchemar : une crise immobilière doublée d’une crise financière ont révélé, si besoin était, le vrai visage du capitalisme. On connaissait déjà (comme en Grèce ou en Italie par exemple) la signification du terme mileuristas (ceux ou celles qui ne gagnent que mille euros par mois). Ces mileuristas sont désormais devenus des nimileuristas (qui ne gagnent même pas mille euros), ou en abrégé, des nimis (ni mismo : même pas). Les détenteurs d’un emploi, même précaire, vont bientôt être considérés comme de grands privilégiés dans un pays qui compte près de six millions de chômeurs : 23 % de la population active (50 % chez les jeunes).
La « réforme » proposée par Mariano Rajoy (en attendant les suivantes) va accentuer la précarité. Six cent trente mille suppressions de postes devraient être le résultat pour l’année à venir, de la mise en œuvre de cette réforme : « Ils ne veulent pas des travailleurs, ce qu’ils veulent c’est des esclaves » est un des slogans les plus entendus dans les cortèges. On comprend aisément l’émoi suscité dans la classe laborieuse. Pour faciliter ces suppressions de postes, une série de mesures a été spécialement concoctée, comme la possibilité pour une entreprise qui voit son chiffre d’affaires baisser trois trimestres consécutifs de licencier du personnel sans autre motif, ou de baisser les salaires afin de répondre aux impératifs de compétitivité, productivité, réorganisation technique… 4
Jusqu’à présent l’UGT et les CCOO avaient entériné les dispositions du patronat (refusées par les syndicats alternatifs), mais devant l’ampleur des atteintes envisagées à la législation du marché du travail, ces deux organisations réformistes se sont également décidées à appeler à la grève générale le 29 mars.
Il s’agit de la huitième grève générale depuis la fin de la dictature franquiste. Objectif : stopper la réforme concoctée par le gouvernement de Mariano Rajoy pour répondre aux injonctions de Bruxelles. Rajoy et son parti (Parti populaire, qui n’a de populaire que son nom et est l’équivalent de notre UMP nationale) avaient annoncé avant la grève que quelle que soit son ampleur, il maintiendrait son projet, tout comme l’avait fait il y a un an le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) alors au pouvoir. PSOE amnésique, qui cette fois a appelé à la grève pour protester contre ce type de mesures qu’il avait lui-même imposées.
Il faut être bien conscients (et même les syndicats réformistes le sont) qu’il s’agit pour la société espagnole du plus grand recul pour la démocratie depuis la période dite de « transition ». Le gouvernement affirme lui que cette nouvelle réforme du travail favorisera l’embauche puisque les patrons ne craindront plus les contraintes liées aux conditions de licenciements en cas de difficultés de l’entreprise (on connaît le refrain). C’est évidemment le contraire qui va se produire : augmentation des licenciements, et en cas d’embauche, conditions précaires et salaires à la baisse. Le patronat en salive d’avance !
Face à cela, impossible cette fois pour UGT et CCOO de se défiler. Malgré des accords honteux signés ces dernières années, malgré le service minimum entré en vigueur (par exemple dans les transports publics), l’appel à la grève a donc finalement été lancé… et entendu. Bien sûr, comme d’habitude (comme chez nous), la guerre des chiffres fait rage : 800 000 grévistes pour les organisateurs, dix fois moins pour les autorités, mais il y a un autre moyen de vérifier que cette grève a été très largement suivie, c’est la consommation électrique du pays ce jour-là : le 29 mars elle a baissé de 16 % en moyenne, soit la consommation habituelle d’un jour férié.
Il est toutefois intéressant de se pencher sur les chiffres par activité et par région. Le pourcentage total de grévistes semble tourner autour de 77 %. Dans les administrations seulement 57 % (suivant les syndicats) ou 17 % (suivant les autorités). Par contre, on arrive à 97 % dans l’industrie, 95 % dans les transports, 70 % dans les services, 90 % dans l’industrie automobile (notamment chez PSA-Citroën). Seat, Nissan, Yamaha, etc., étaient bloqués non du fait de piquets de grève, mais parce que l’immense majorité des travailleurs ont cessé le travail. Autres secteurs complètement bloqués : la pétrochimie, l’agroalimentaire et l’aéronautique (EADS), qui comptait à elle seule 8 000 grévistes. Mouvement également suivi évidemment dans l’éducation : 70 % dans les écoles publiques et 45 % dans les établissements privés.
On a pu comptabiliser plus d’une centaine de grandes manifestations dans tout le pays mais surtout dans les régions les plus industrialisées, et les communautés les plus peuplées (communautés catalane, madrilène, andalouse, basque, valencienne). Si l’on regroupe les chiffres, on trouve le Pays basque en tête avec un taux de participation à la grève de 95 %, la Navarre et la Galice 90 %, les Asturies 89 %, la Catalogne 82 %, l’Andalousie, Madrid et Valence 76 %. À Barcelone, qui a connu le plus grand défilé (275 000 manifestants), regroupant grévistes, chômeurs, retraités, étudiants, victimes expropriées par les banques, travailleurs du secteur public qui subissent leur troisième baisse de salaire, la grève n’a cessé de s’étendre tout au long de la journée car des travailleurs qui ne faisaient pas grève pour ne pas perdre une journée de salaire, ou par peur de perdre leur emploi, ont rejoint dès la fin de leur travail les manifestants. Le porte-parole du CIU 5, qui avait commencé par minimiser le mouvement, a été contraint d’admettre le succès de celui-ci et de déclarer « comprendre le malaise citoyen qui s’exprime dans la rue ». Ça a dû lui arracher la gueule de dire ça, notamment parce que la situation a quelque peu dégénéré au long de la journée : deux cents containers brûlés, vitrines d’établissements financiers brisées, incendie d’une cafétéria Starbuck’s, et mêmes barricades dans le centre-ville. Les « troubles » ont duré de 13 heures à 21 heures et ont été d’une extrême violence : une centaine de blessés dont soixante-dix policiers (eh oui, c’est pas toujours les mêmes qui morflent !) et également 176 arrestations.
La ministre du Travail, Fátima Báñez, avait affirmé par avance : « La réforme du marché du travail sera appliquée et le gouvernement maintiendra son calendrier des réformes à venir. » Face à cette déclaration provocatrice, les syndicats, au vu de l’ampleur du mouvement de protestation, répliquent que le conflit social va s’amplifier et donnent rendez-vous pour les défilés du 1er mai. L’UGT propose une nouvelle fois l’ouverture de négociations, sans obtenir la moindre réponse du gouvernement. Les syndicats alternatifs, eux, proposent de pousser l’avantage des grévistes sans attendre le 1er mai. (Une grève par mois, nous savons quoi en penser au vu de ce qu’ont donné en France les journées d’action hebdomadaires contre la réforme des retraites de Sarkozy.) Fátima Báñez, toujours elle, y est allé de son couplet apaisant en direction des réformistes : « Les syndicats sont des acteurs très importants dans la recherche de solutions aux problèmes de ce pays, et je crois en leur responsabilité pour donner le meilleur d’eux-mêmes. » Pourquoi alors ne pas les écouter ? Pourquoi ne pas entendre les manifestants hurler : « Comme ça, comme ça, pas un pas en arrière, contre la réforme, grève générale. »
La situation est douloureuse pour les Espagnols qui s’entendent dire que leur pays doit réduire en deux ans les dépenses publiques de 55 milliards d’euros, alors que leur pays entre dans une période de récession. Pari impossible à tenir mais qui va permettre à la droite d’en profiter pour attaquer frontalement toutes les conquêtes ouvrières obtenues depuis un siècle. On assiste déjà (comme en Grèce) à un exode qui s’accélère des jeunes diplômés qui veulent aller voir ailleurs si le capitalisme est plus clément pour eux. On connaît la réponse : l’exploitation de l’homme par l’homme n’a toujours pas de frontières. Le prolétariat non plus. Il convient donc de ne pas céder un pouce de terrain contre ces fossoyeurs des conquêtes ouvrières. Les manifestants espagnols s’adressent à leur chef de gouvernement : « Mariano, Mariano, tu ne tiendras pas jusqu’à l’été. »
Et ici ? On attend sagement les élections ? On y croit, ou on se prépare à l’après mai 2012 ? Car quelle qu’en soit l’issue, on connaît le nom du perdant : la classe ouvrière. On peut déjà être sûr qu’un wagon de mesures pour continuer de nous faire payer leur crise est déjà prêt. Reste à savoir qui va se charger de vouloir nous les imposer. L’Espagne aujourd’hui, la France bientôt ? À nous de ne pas écouter les sirènes électorales et de nous battre. Car comme toujours, nous n’aurons que ce que nous prendrons.







1. Voir Le Monde libertaire n° 1643, 1649, 1650, 1662, 1665.
2. Commissions ouvrières et Union générale du travail.
3. Confédération nationale du travail, Confédération générale de travail et Solidarité ouvrière.
4. Voir Le Monde libertaire n° 1661.
5. Convergéncia i Unió : parti catalan (pour ne pas dire catalaniste) de droite.

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Re: Espagne

Messagede Béatrice » 19 Avr 2012, 22:10



Suite de l'aventure "collective" de la Finca Somonte par les journaliers du SOC ( Sindicato de Obreros del Campo ) :

La Finca Somonte résistera
Nicholas Bell, Forum Civique Européen
jeudi 19 avril 2012

popularité : 17%

Immense espoir dans un contexte de crise profonde et de chômage, la passionnante aventure lancée par les journaliers agricoles du SOC, qui occupent la Finca Somonte à Palma del Rio dans la province andalouse de Córdoba depuis le 4 mars, vit aujourd’hui sous la menace permanente d’une opération d’expulsion des guardia civil.

Début avril, nous avons partagé pendant trois jours leur quotidien. La ferme Somonte est devenue un lieu de débat, de rencontre, de réflexions, de rêves, de travail aussi, car il y a le grand jardin à planter grâce aux semences et aux plants apportés par des amis solidaires, il y a les canaux d’irrigation à nettoyer, il y a les repas collectifs à préparer pour les occupants ainsi que pour les camarades journaliers, les amis et journalistes espagnols et européens [1] venus les soutenir.

Les « Somontais » commencent à imaginer ce qui pourrait être réalisé sur ce domaine de 400 hectares, terriblement uniforme, un vaste espace ondulant de champs sans haies, semés de céréales ou autres cultures prometteuses, grâce à la politique agricole commune, c’est-à-dire en subventions. La priorité est de revenir à une forme de culture qui privilégie le travail manuel et la mise en valeur de produits de qualité. Lors que nous y étions, l’agronome responsable des cultures à Marinaleda est venu apporter des conseils, suite à un tour de terrain à dix dans un pick-up.

Le village de Marinaleda est un bastion du SOC situé à 50 km de Somonte qui a réussi à créer le quasi plein emploi grâce à une coopérative, « El Humoso », qui cultive de grandes surfaces de légumes et les transforme dans une conserverie industrielle. Pendant très longtemps, cette initiative mise en place par le SOC n’a guère cherché à développer des produits biologiques ou des circuits courts de commercialisation. Elle commence à le faire aujourd’hui. L’aventure de la Finca Somonte pourrait donner l’occasion idéale aux jornaleros du SOC d’imaginer des formes d’agriculture radicalement différentes de celle qui domine dans la région, d’abandonner les monocultures industrielles, de développer une diversité de cultures et aussi d’élevages, de planter des haies et des vergers. Des contacts sont déjà noués avec des praticiens et chercheurs, entre autres à l’université de Córdoba. Pour le moment, il y a le jardin et bientôt un hectare de poivrons qui seront transformés à Marinaleda, et une quarantaine de poules…

Il s’agit tout autant d’une expérience de vie collective, car la trentaine d’occupants, hommes, femmes, familles avec jeunes enfants, tentent de cohabiter dans l’espace réduit d’une maison avec trois chambres. Pour le moment ce sont des matelas par terre et parfois des énervements dans l’air, mais en gros l’ambiance est très conviviale et pleine d’enthousiasme. Lors des assemblées générales quotidiennes l’on prévoit les activités pour le lendemain, on échange des informations, on lit les messages de soutien venus de près ou de très loin, souvent dans d’autres langues. Lorsque nous y étions, il y a eu la visite remarquée d’un délégué du MST, le mouvement des sans terres brésilien qui a expliqué ses actions d’occupations de terres avec l’aide d’un film et laissé son drapeau sur le mur de la salle de réunion.

Même si ces travailleurs ont été exploités dans les champs depuis leur jeunesse, ils ont un profond amour pour le travail de la terre. Ils voudraient enfin pouvoir jouir des fruits de leurs efforts collectifs. Par contre, l’idée de propriété ne les effleure pas, ils la trouvent même aberrante. Récemment, une journaliste française en visite à la finca leur a demandé la valeur de la ferme. « Environ quatre millions et demi d’euros », ont-ils répondu. « Mais alors, je suis certaine que si vous lanciez une collecte vous pourriez trouver les moyens pour l’acheter ». « Mais nous n’avons aucune envie de l’acheter, cette ferme doit rester propriété publique mise à disposition des journaliers travaillant en coopérative ».

Les occupants sont très décidés à réaliser ce rêve, car les journaliers agricoles andalous sont aujourd’hui confrontés à un avenir sans perspectives, à des conditions de vie très dures. Juan risque prochainement de devenir une victime des desahuicios, expulsé de sa maison reprise par la banque à laquelle il n’arrive plus à payer l’hypothèque. Vladimir n’a pu trouver que 22 jours de travail pendant les six derniers mois. Même avec un emploi agricole la situation n’est guère mieux : 40 euros pour six heures et demie de travail…

La situation a été rendue encore plus pénible par le terrible coup de gel qui en février a décimé la récolte d’oranges sur les arbres. Dans la seule zone autour de Palma del Rio la perte est estimée à 100.000 tonnes – ce qui représente 215.000 journées de travail de moins pour les ouvriers locaux.

En même temps, malgré les résultats favorables des élections andalouses du 25 mars qui ont donné une position déterminante à la Gauche Unie, à laquelle appartient le parti du SOC [2], les « Somontais » savent qu’une expulsion est toujours possible. Encore plus depuis le 13 avril, jour où un juge du tribunal de Posadas, une ville entre Palma de Rio et Córdoba, a ordonné le desalojo. Déjà le matin du lundi 16 avril, une voiture de guardia civil est venue annoncer une opération bientôt.

Le SOC a bien sûr lancé un appel urgent à tous ses membres et sympathisants : venez aussi nombreux que possible assurer une présence massive à la ferme, et autrement intervenez auprès du Président du gouvernement andalou, propriétaire de la Finca, en l’appelant à annuler sa demande d’expulsion et à accorder l’usufruit de la ferme à long terme aux journaliers.

Pour envoyer des lettres à Sr. José Antonio Griñan, Presidente del Gobierno de la Junta de Andalucía, il faut aller sur le site :

http://www.juntadeandalucia.es/orga...

Pour exprimer votre soutien aux occupants, écrivez à somontepalpueblo@gmail.com

« Depuis Somonte nous assurons que nous ne nous laisserons pas expulser par les marchands de la corruption et du capitalisme. Somonte résiste et résistera. Devant le déploiement de la force brute des politiciens et des latifundistes nous répondrons avec plus d’occupations, plus de travail et plus de dignité » (Appel du SOC du 15 avril 2012).

Nicholas Bell, FCE


http://gimenologues.org/spip.php?article534
Modifié en dernier par Béatrice le 27 Avr 2012, 16:40, modifié 1 fois.
« Simple, forte, aimant l'art et l'idéal, brave et libre aussi, la femme de demain ne voudra ni dominer, ni être dominée. »
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Re: Espagne

Messagede barcelone 36 » 25 Avr 2012, 18:10

http://www.cgt.org.es/spip.php?article2357

1º de Mayo 2012. Comunicado de CGT-CNT-SO : Continuamos en Lucha

Si el Primero de Mayo de 1886 la lucha de las y los trabajadores era por la consecución de la jornada laboral de 8 horas (8 horas de trabajo, 8 horas de cultura, 8 horas de descanso) y la respuesta del estado fue la represión y el asesinato. Hoy, 126 años después, la situación de explotación de las castas dirigentes hacia los trabajadores y trabajadoras no es menor.

mercredi 25 avril 2012

El Primero de Mayo es el día de la dignidad de la clase trabajadora, de la reivindicación de la justicia social, del recuerdo y el homenaje a los que luchan contra la explotación y a favor de la emancipación de los trabajadores. Un día para seguir luchando.
Este es un sistema que necesita muchos pobres que trabajen en las peores condiciones posibles y que hagan todos los esfuerzos para que unos pocos disfruten de los beneficios.
Las Reformas Laborales, el aumento de la edad de jubilación, la bajada de salarios, los contratos en precario, los recortes y el desmantelamiento de los servicios públicos hacen necesaria la movilización de todos los sectores de la sociedad contrarios al pacto social.
En ese sentido, CGT, CNT y SO llamamos a los trabajadores y trabajadoras, empleados o en desempleo, a estudiantes, jubilados y a ciudadanos en general a participar en las movilizaciones que convocamos para el 1º de Mayo, una jornada que debe dar continuidad a la dinámica de lucha puesta en marcha. Las acciones realizadas durante la Huelga General del 29 marzo nos marcan el camino a seguir y no debemos dar tregua, pues ellos no descansan en sus agresiones.
Igualmente, apoyamos las movilizaciones convocadas a nivel mundial y en el estado español para las jornadas del 12 y 15-Mayo.
Tenemos que seguir luchando, tenemos que seguir en las calles y plazas, es necesaria una nueva Huelga General hasta conseguir nuestros objetivos, porque la lucha es el único camino para recuperar todo lo que nunca han querido darnos y hemos tenido que tomar con nuestras manos y que ahora pretenden robarnos.

VIVA EL 1º DE MAYO
VIVA LA LUCHA DE LA CLASE OBRERA
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