Allemagne

Re: Allemagne

Messagede Nico37 » 13 Fév 2010, 20:36

Non à l’extradition de Faruk Ereren !

Faruk Ereren est un opposant politique turc de longue date.

Durant les années 1970, époque où les Loups Gris massacraient les travailleurs, les étudiants, les intellectuels et les minorités ethniques religieuses ainsi que les habitants des bidonvilles par milliers, Faruk Ereren s’engagea activement dans la résistance antifasciste. Arrêté par la junte militaire qui prit le pouvoir le 12 septembre 1980, Faruk Ereren subira de longues séances de tortures. Il poursuit cependant le combat politique en prison et ce, jusqu’à sa libération. Durant les années 1990, il entre en clandestinité et prend les chemins de l’exil.

Le 8 avril 2007, il est arrêté à Hagen en Allemagne et placé sous régime d’isolement strict. Vingt mois plus tard, son procès commence devant la Haute Cour Régionale (OLG) de Düsseldorf, comparable à une Cour d’appel. Avec ses plus de 50 audiences s’étalant sur près d’un an, son procès tourne au marathon judiciaire. Faruk Ereren est accusé d’exercer des fonctions dirigeantes au sein du Parti-Front révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C) sur base d’un acte d’accusation de 256 pages largement inspiré par la police turque. Il est poursuivi en vertu de l’article 129b du Code pénal allemand qui punit toute appartenance à une « organisation terroriste étrangère ».

Le 29 janvier 2010, la 2e Chambre criminelle de la Haute Cour Régionale de Düsseldorf a donné son feu vert à la demande d’extradition émise par les autorités turques à l’encontre de Faruk Ereren.. Mais le 6 février dernier, les avocats de Faruk Ereren ont demandé à la Cour, un délai de quatre semaines afin de pouvoir introduire un recours contre cette demande d’extradition devant la Cour constitutionnelle.
En cas d’extradition vers la Turquie, Faruk Ereren, âgé aujourd’hui de 55 ans, risque indéniablement d’être maltraité par la police politique turque.
En Turquie, les militants issus de la gauche radicale turque ou du mouvement national kurde sont systématiquement victimes de tortures, de mesures coercitives et de privations en milieu carcéral.
Actuellement on dénombre plusieurs centaines d’enfants kurdes dans les prisons turques accusés d’avoir scandé des slogans ou lancés des pierres. Des dizaines d’élus kurdes du DTP sont également derrière les barreaux en raison de leurs opinions politiques. Il y a quelques mois, un militant de gauche dénommé Engin Ceber a été tué à la prison de Metris après avoir été torturé durant plusieurs jours par des policiers, des gendarmes et des gardiens. Les tortionnaires échappent systématiquement aux poursuites judiciaires intentées par les familles des victimes et les preuves étayant les actes de tortures « disparaissent » des dossiers d’instruction. Des dizaines de détenus politiques souffrant de cancers en phase terminale comme Abdülsamet Celik ou Erol Zavar sont abandonnés à leur propre sort alors qu’ils sont légalement libérables.
Le régime d’isolement en vigueur dans les prisons de type F engendre des séquelles mentales et physiques irréversibles, ce que de nombreuses organisations humanitaires dénoncent dans leurs rapports. Le courrier des prisonniers politiques est régulièrement censuré. Durant chacun de leurs déplacements vers les tribunaux, les prisonniers politiques subissent les passages à tabac et les humiliations des militaires (cf. rapports concernant la prison de type F de Kiriklar à Izmir)… la liste des persécutions visant les détenus politiques est si vaste qu’il est impossible de toutes les énumérer dans cet appel urgent.

Le Comité des libertés appelle donc tous les démocrates européens à manifester devant les représentations diplomatiques allemandes afin d’empêcher que Faruk Ereren soit livré à ses tortionnaires.

Non à l’extradition de Faruk Ereren !
Stop aux persécutions politiques en Turquie et en Europe !

Comité des libertés
comitedeslibertes@gmail.com
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Re: Allemagne

Messagede Nico37 » 14 Fév 2010, 16:01

L'essentiel - 02 fev 2010

Allemagne: Les communes au bord de la faillite

La Fédération allemande des communes a averti, mardi, que le déficit cumulé des communes serait cette année le plus important de l'après-guerre, à 12milliards d'euros. Petra Roth, présidente de la fédération et maire de Francfort. parle même de la probable faillite de certaines villes.

La crise économique a sérieusement amputé leurs revenus, dont la taxe professionnelle, proportionnelle aux bénéfices des entreprises, représente le plus gros. Les recettes fiscales de la taxe professionnelle ont chuté de plus de 18% sur un an en 2009. En parallèle, les dépenses des communes, auxquelles incombe une partie de l’indemnisation des chômeurs, ont augmenté. Et cette tendance devrait s’aggraver cette année alors que le marché du travail allemand, pour le moment relativement épargné par la crise, va se dégrader.

«Nous allons devoir faire face à la seconde vague de la crise», a prévenu Petra Roth. Les villes allemandes épargnent, réduction du personnel, augmentation des tarifs des services offerts, baisse des investissements, mais «ces réductions produisent exactement les facteurs qui nous pénalisent», a expliqué le dirigeant de la fédération, Stephan Articus, à savoir du chômage et une faible attractivité pour les entreprises et les commerces.
Les villes allemandes s’insurgent contre les baisses d’impôts décidées par le gouvernement qui concernent en partie la taxe professionnelle.


Lutte ouvrière - 13 fev 2010

.../... Pour les couches populaires, cette annonce n'a rien d'une nouveauté. Depuis des mois, les communes utilisent le prétexte de l'endettement pour fermer de nombreux services publics, rogner les dépenses voire licencier du personnel. C'est le cas de la ville de Duisburg, qui va supprimer 600 emplois, mais qui a déjà fermé des bibliothèques et un centre culturel. C'est le cas de Wuppertal, qui a baissé de deux degrés la température de l'eau des piscines, fermé jusqu'à nouvel ordre son métro suspendu, et qui ne peut remplacer ses camions de pompiers faute de crédits. Dans certaines villes, l'éclairage public est presque éteint après 22 heures. À Essen, on ferme une piscine, on supprime des emplois municipaux. À Oberhausen, les bus ne roulent plus après 21 heures. Dans d'autres communes, ce sont les tarifs qui sont majorés, notamment ceux de crèches.

Cette situation dramatique fait le bonheur des banquiers, qui touchent rubis sur l'ongle les intérêts de ces 12 milliards. Une ville comme Essen paye chaque année 150 millions d'euros d'intérêts. Comme l'a résumé l'adjoint aux finances de Wuppertal, « la ville est désormais la propriété des banques ».../...
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Re: Allemagne

Messagede Nico37 » 21 Nov 2010, 13:01

Secours rouge - 21 nov 2010
Allemagne : Librairies visées dans une opération policière contre la revue Interim

Le 26 octobre 2010, la police criminelle du Land de Berlin a perquisitionné les librairies oh21 et Schwarze Risse ainsi que dans l’infokiosque M99 en cherchant des exemplaires du journal Interim. Publié depuis 1988, le journal Interim est un espace important de communication et de débat interne aux milieux autonomes allemands. Le comité de rédaction travaille de manière clandestine et peut changer selon les numéros. Le journal publie de nombreux textes et communiqués de différents groupes autonomes.

Ce n’est pas la première fois que la Justice entre par la force et mène des perquisitions dans des librairies et espaces politiques. L’année passée rien qu’à Berlin, les deux librairies Schwarze Risse ont été perquisitionnées six fois, l’infokiosque M99 cinq fois, la librairie oh21 quatre fois et l’infokiosque de l’Antifa Fusion/ Red Stuff deux fois. La plupart du temps, ces rafles concernaient des journaux incriminés. A chaque fois, elles étaient justifiées par l’article 130a du code pénal « incitation à des délits » et l’article 40 de la législation sur les armes (armes interdites et l’interdiction de fabriquer ou d’inciter à la fabrication de ces armes).

Ce qui est nouveau concernant ces mandats de perquisition est que les gérants des librairies et infokiosques en question se retrouvent dans la position d’inculpés. Le parquet affirme que les inculpés auraient eux-mêmes déposé les exemplaires d’Interims tout en connaissant le contenu. Tout comme l’article 130a ne punit pas un acte concret mais rend punissable la simple « incitation » à un tel, par cette initiative politique, le parquet essaie maintenant de faire découler de la simple présence de certains écrits l’accord des libraires avec les contenus afin de criminaliser ces derniers. Une situation où les libraires et les lectrices et lecteurs ne savent pas si le journal politique qu’elles tiennent dans leurs mains sera criminalisé le lendemain (et elles et eux en même temps) vise concrètement la déstabilisation et l’intimidation.
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Re: Allemagne

Messagede Pïérô » 21 Déc 2010, 11:54

Sur le syndicalisme de lutte en Allemagne

Impressions d’Allemagne depuis que la crise économique a éclaté
Willi Hajek

Il y a quelques années, c’était en 2004 pour être plus précis, un congrès de la Gauche syndicale (Gewerkschaftslinke) avait connu une discussion animée à propos de la question de savoir d’où viennent les grands mouvements. Naissent-ils des collines ou des marais ? Les collines, cela veut dire les grandes entreprises et tout particulièrement les industries métallurgique et automobile. Dans ces industries là il y a toujours eu des groupes d’opposition fortement organisés dans les entreprises, qui ne se fiaient pas à l’action représentative du syndicat mais encourageaient et soutenaient l’autonomie des salariés de l’entreprise. Une pratique qui a conduit dans les années 1970 et 1980 à une série de grèves sauvages, donc non contrôlées par les centrales syndicales, mais animées depuis les entreprises par des syndicalistes de base. Qu’on pense aux grèves chez Ford à Cologne en 1972 qui ont vu pour la première fois la participation visible de l’immigration turque et, la même année, les grèves chez les sous-traitants de l’automobile menées surtout par des ouvrières immigrées comme chez Pierburg à Neuss. Les syndicats officiels de l’IG-Metall [i] avait alors réagi par des procédures d’exclusion mais ils n’avaient pas pu éviter que les années suivantes un opposition de base prenne racine dans de nombreuses grandes entreprises comme chez Opel à Bochum ou chez Daimler à Stuttgart.
Mais le débat dans la Gauche syndicale n’avait alors pas seulement envisagé d’attendre la disposition à agir des collines mais avait voulu examiner plus attentivement les marais qui s’élargissaient toujours plus, ce domaine toujours plus grand du travail précaire et des secteurs peu organisés syndicalement des petites et moyennes entreprise ainsi que de la force de travail vendue par les agences de travail temporaire.
Aujourd’hui la question serait donc plutôt : comment pouvons-nous depuis les collines et depuis les marais agir ensemble malgré les conditions initiales et les formes organisationnelles très différentes ?

A mon avis, avant l’éclatement de la crise, il y a eu trois évènements importants qui ont eu une grande signification pour l’évolution jusqu’à aujourd’hui. Malheureusement les divers courants de la gauche allemande ne les ont été guère étudiés de près :
-En 2004, la lutte défensive du personnel de Opel à Bochum contre les licenciements massifs. Une assemblées des délégués d’atelier (Vertrauensleute/ personnes de confiance) prit la décision d’occuper l’entreprise. Les syndicalistes de base prirent ainsi le contrôle de l’usine, soit presque 10'000 travailleurs. Un grand mouvement de solidarité s’est étendu à la région de la Ruhr et à tout le pays. C’était enfin du sérieux et de l’action. Les fonctionnaires syndicaux de l’IG Metall restèrent en dehors du mouvement et n’eurent guère d’influence durant ces six jours. Ces six jours de prise de pouvoir furent ressentis comme un coup d’arrêt aux concessions incessantes aux patrons. La peur avait changé de camp. Le résultat fut vécu comme une demi-victoire. Les effectifs furent diminués mais sur une base volontaire avec une forte indemnité de départ, entre 100'000 et 200'000 € pour la plupart.
-Le gouvernement SPD/Verts du chancelier Schröder annonça des nouvelles mesures aggravées contre les personnes sans revenu, les « potentiels fainéants et planqués ». Ils ne devaient désormais plus pouvoir vivre des généreuses aides aux chômeurs en restant couchés dans leur hamac mais il fallait rendre plus sévères les contrôles administratifs (en obligeant à ouvrir toutes les pièces des dossiers personnels). Les taux des indemnités de chômage furent diminués. L’inventeur de ce paquet de mesures était Peter Hartz, chef du personnel chez Volkswagen, chouchou du SPD et de l’appareil du syndicat IG Metall. Il fallait amener les gens à ne plus formuler des exigences à l’égard du travail salarié. Quelques années plus tard, ce même Peter Hartz était licencié par VW puis condamné en justice pour avoir corrompu des syndicalistes et des membres des comités d’entreprise. Ces lois dites Hartz IV ont déclenché une multitude de protestations de la part des secteurs de la population qu’elles affectaient. Durant l’été 2004, un ingénieur de Dresde, au chômage depuis longtemps, ancien dissident contre le régime du SED en RDA[ii], rédigeait tout seul un tract qu’il distribuait un lundi matin en ville de Dresde pour protester pour la dévalorisation croissante et l’appauvrissement de la force de travail. Le tract fut reproduit et distribué ailleurs par d’innombrables personnes. Les lundis suivants, de plus en plus de manifestants et manifestantes se réunissaient sur tout le territoire de l’ex-RDA, culminant en une démonstration massive à Leipzig qui a réuni plus de 60'000 personnes. Au fond, ce mouvement était la continuation du mouvement de 1989 en RDA et ce n’est pas un hasard si de nombreux anciens opposants d’alors y participaient. Mais en Allemagne de l’Ouest il n’a pas été possible de mobiliser massivement la population. Il ne fut pas possible d’empêcher les lois dites Hartz IV mais ce fut néanmoins la première grande lutte politique opposant la rue au parlement fédéral dans la nouvelle Allemagne réunifiée. Ce qui est intéressant dans ce mouvement, c’est qu’il a jeté les bases de la fondation du parti Die Linke, alors que des secteurs de la bureaucratie syndicale du DGB et particulièrement du syndicat des services publics ver.di collaboraient à l’élaboration des mesures de Hartz IV. Ce mouvement suscita dans tout le pays une grande sensibilité au travail précaire qui allait croissant, à la pauvreté croissante. Il attira aussi l’attention sur le phénomène de l’identité de vue croissante de tous les partis représentés au parlement. Il faut dire que dans la ville de Berlin qui compte 3 millions d’habitants, 21,6% des habitants de moins de 65 ans, ainsi que leurs enfants, vivent des versements d’aide selon Hartz IV.

-Le troisième événement fut la première grève des chemins de fer à l’échelle de tout le pays organisée durant l’été 2007 par un petit syndicat de conducteurs de locomotives, GDL. Ce syndicat qui n’appartient pas au DGB organise en majorité des cheminots non pas en tant que fonctionnaires comme à l’Ouest, donc privés du droit de grève, mais comme des employés des chemins de fer, qui jouissent donc du droit de grève. Les négociations de la nouvelle convention collective duraient depuis des années et beaucoup de cheminots étaient très insatisfaits de l’action du grand syndicat des chemins de fer Transnet. En effet, celui-ci ne tenait pas compte des charges de travail particulières des différents groupes professionnels, en particulier celles du personnel roulant. C’est ainsi que des milliers de cheminots avaient passé au syndicat GDL afin de mieux pouvoir défendre leurs intérêts, par la grève en particulier. Cette grève portait sur la diminution du temps de travail et sur le salaire, mais aussi sur l’amélioration des conditions de travail en général. Des tracts furent distribués dans toute l’Allemagne qui décrivaient tout simplement le quotidien des conducteurs de locomotives, leur conditions de vie, leur charge horaire, leurs salaires médiocres justement en comparaison avec les cheminots des autres pays européens, ainsi que la responsabilité sociale importante qui est la leur. Rarement des tracts avaient suscité autant d’intérêt. Dans mon expérience, ce n’est comparable qu’avec les tracts et feuilles d’information publiés par le personnel soignant à Berlin, et qui eux aussi décrivaient les conséquences des mesures d’économie sur leur quotidien avec les malades. Beaucoup d’usagers des chemins de fer ont lu ces tracts avec une grande curiosité et la grève fut vraiment très populaire, malgré toutes les perturbations qu’elle causait à la vie des gens. Il y eut des tracts publiés par des usagers des chemins de fer en soutien aux grévistes et des assemblées organisées par des syndicalistes critiques. Mais de façon significative, seule la centrale du DGB et le syndicat des cheminots Transnet refusèrent de se solidariser avec la grève.

Ces trois mouvements de grève résument un peu les évènements antérieurs à l’éclatement de la grande crise en 2008 et font voir combien sont apparus sur le devant de la scène des acteurs qui n’appartiennent ni aux grands syndicats ni aux grands partis établis. Ce furent des mouvements indépendants, mais reçus très positivement par des larges secteurs de la population et qui ont agi en retour sur la conscience des acteurs sociaux qui se mobilisent.

L’éclatement de la crise

-Les collines


Les effets de la crise furent dès son éclatement en 2008 perceptibles et visibles dans toute la branche de la production d’automobiles et du transport. Les volumes de marchandises passant dans les ports baissèrent de 60%. L’industrie chimique qui produit beaucoup de matières premières pour l’automobile commença à introduire le travail à temps partiel. Les syndicats du DGB et les grandes entreprises de la métallurgie se mirent tout de suite d’accord sur le travail à temps partiel financé par les caisses de l’agence du travail (Agentur für Arbeit). General Motors, le plus grand constructeur automobile du monde, et propriétaire de Opel, semblait acculé à la faillite et était mis en vente. Les personnels de Opel devaient choisir entre des racheteurs italiens, canadiens ou russes. Ce théâtre dura des mois avec, dans les rôles principaux du spectacle, quelques uns des principaux dirigeants syndicaux. Toyota, de son côté, réduisait ses capacités de 60%. Le gouvernement fédéral allemand répondait par un programme conjoncturel d’exception, la prime à la casse à l’achat d’une nouvelle voiture, afin de contribuer à freiner le recul.
A la surprise générale, la situation du marché automobile s’est améliorée assez vite, spécialement dans le domaine des produits de luxe comme Audi, Daimler/Mercedes et BMW qui ont trouvé en Extrême Orient, au Japon et en Chine des débouchés avec une forte demande pour leurs voitures.

Mais, parallèlement, dans toutes les entreprises les travailleurs temporaires et tous les salariés à durée déterminée furent licenciés et leurs contrats ne furent pas renouvelés. La plupart du temps, les représentants syndicaux de l’IG Metall ont dans les comités d’entreprises approuvé sans résistance. Mais à VW Hanovre, un groupe de salariés à durée déterminée s’est révolté, a d’abord protesté devant le comité d’entreprise, puis a organisé devant la porte de l’entreprise une grève de la faim contre leur licenciement. Ils ont dressé des tentes, un mouvement de solidarité s’est formé, des petits syndicats comme la FAU(Freie Arbeiterunion) ont été très actifs comme ils l’avaient fait autrefois lors de l’occupation de la fabrique de bicyclettes à Nordhausen. Notre réseau Labournet.de diffusa les nouvelles de la grève de la faim en tant que plateforme Internet indépendante. Seuls les syndicats de l’IG Metall, et tout particulièrement la majorité des membres du comité d’entreprise chez Volkswagen, se distancièrent de la grève alléguant rien moins que « leur souci de la santé des grévistes de la faim ». Presque tous les grévistes de la faim ont retrouvé aujourd’hui du travail chez VW. Ce n’est pas un hasard si une telle action est partie d’une usine de Hanovre où il y a quelques membres critiques dans le comité d’entreprise et des syndicalistes de base actifs, la plupart issus de l’immigration turque.
Durant la première phase de l’éclatement de la crise des vifs débats ont eu lieu dans quelques entreprises de l’automobile à propos de la renonciation aux prétentions de salaire et de congés, dans l’intention d’assainir l’entreprise pour la rendre à nouveau compétitive. A Bochum, IG Metall a organisé un vote des personnels qui a donné une majorité de justesse en faveur de la renonciation aux prétentions de salaire et de congés. Lors des élections des membres des comités d’entreprises, quelques listes d’opposition ont été présentées qui prenaient position contre cette renonciation. A Berlin et à Stuttgart, IG Metall a réagi par des procédures d’exclusion du syndicat qui sont à ce jour en cours.

Les marais

Dans le secteur du commerce, une branche avec une forte proportion de salariés précaires, l’année 2007 a vu se prolonger durant des mois des négociations de renouvellement des conventions collectives. Il y a eu des grèves et des barrages devant les supermarchés, certaines actions très vivantes, toutes plus ou moins abandonnées à leur sort par le syndicat ver.di et par conséquent avec peu d’atouts pour être victorieux. A Berlin, il y a eu une collaboration avec des comités de soutien qui ont bloqué l’accès aux supermarchés. Les salariés sont en majorité des femmes et pour beaucoup d’entre elles il fallait beaucoup de courage pour se déclarer ouvertement comme grévistes. Dans de nombreux magasins règne une ambiance collective très répressive, c’est à dire que les éléments rebelles sont vite isolés. La caissière Emmely était une de ces grévistes qui à certains moments faisaient la grève toutes seules. La direction lui a reproché d’avoir soustrait pour un euro cinquante de tickets de rabais et l’a licenciée sans délai. Un mouvement de soutien s’est formé parmi les rangs des salariés qui bloquaient les portes, réunissant des syndicalistes de base. Un comité de solidarité s’est formé qui a lutté deux ans et demi pour la réintégration d’Emmely. Au début personne ne lui donnait aucune chance. Le syndicat ver.di s’est vite retiré du mouvement de soutien. Mais la campagne s’est révélée finalement un grand succès. Aujourd’hui Emmely travaille de nouveau à la caisse du supermarché. Sa détermination et son courage, de même que toutes les actions qu’a fait naître la campagne en sa faveur, ont montré que les choses peuvent être changées. La campagne de solidarité pour Emmely est devenue en Allemagne un symbole qui marque qu’en pleine crise on peut lutter seul mais qu’une lutte isolée peut acquérir rapidement des dimensions à l’échelle de toute la société, justement parce que tant de personnes vivent aujourd’hui des situations d’oppression analogues. C’est cela qui a fait surgir une solidarité spontanée. Dans ces actions se sont réunies de nombreuses personnes qui ont raconté leurs expériences, leurs conflits et leurs petite luttes.
Depuis la lutte des conducteurs de locomotives du GDL en 2007, nous avons assisté à un éventail croissant d’activités de syndicats sectoriels ainsi qu’à la fondation de nouveaux syndicats, tout particulièrement dans les transports, les chemins de fer, le transport aérien, mais aussi chez les pompiers et dans le secteur de la santé. Ils ne revendiquent pas seulement de l’argent mais une meilleure qualité du service aux usagers et luttent contre la mise en danger croissante que provoque la politique d’économies tant des personnels que des usagers.
Un mouvement indépendant s’est développé à Berlin parmi les salariés des cinémas. Ils ont commencé à s’organiser et ont cherché des forces syndicales qui soutiennent leur démarche d’organisation indépendante à la base. L’exemple du cinéma Babylon est emblématique. Le syndicat FAU (Freie Arbeiterunion/Union libre des travailleurs) a soutenu le personnel du cinéma et a été pour cela traîné en justice par l’exploitant du Babylon. Il se trouve que l’exploitant est très proche de Die Linke et du syndicat ver.di et le cinéma Babylon, que la municipalité subventionne, passe pour un cinéma de gauche. En première instance, le tribunal a interdit à la FAU toute activité syndicale. Ce jugement a suscité la constitution en ville de Berlin d’un comité pour les libertés syndicales où se retrouvent les activistes des différentes initiatives des mois précédents : Le Comité de solidarité avec Emmely, Le Comité de soutien des syndicalistes exclus par IG Metall, des membres de la FAU, des scientifiques, des syndicalistes de base, tous réunis pour rétablir le droit à la liberté de coalition. L’audience en deuxième instance, devant le Tribunal du travail, a tourné en manifestation dans une salle pleine. Cette pression populaire, qui s’étendait bien au-delà du petit syndicat FAU, a fait la différence. Le tribunal dans sa sentence a mis la FAU au bénéfice de la liberté de coalition.
Ces évènements au niveau local de Berlin ont permis que dans un même conflit se retrouvent et apprennent à agir ensemble des acteurs qui auparavant se limitaient à marquer les divergences qui les séparaient les uns des autres. Au premier mai 2010 à Berlin, cela s’est vu nettement. Quelque chose avait changé, pour une partie des militants au moins. Et le même phénomène s’observe ailleurs en Allemagne aussi.
Combien cette autoactivité est prise en compte par les grands syndicats et par les associations patronales se manifeste dans la tentative de la direction du DGB de faire voter au parlement fédéral une loi qui impose l’unité de convention collective. Par une telle loi, le DGB et les patrons veulent fixer légalement le monopole des syndicats établis et empêcher que de plus en plus de syndicats sectoriels comme le GDL, la Fédération de Marburg (Marburger Bund) dans le domaine de la santé et Cockpit dans le transport aérien, mais aussi des syndicats syndicalistes (Sic/ syndikalistische Gewerkschaften), puissent se répandre. Par une telle loi, ils veulent forcer exactement ce que le Tribunal du Travail de Berlin a en deuxième instance désapprouvé dans l’affaire de la FAU. Car le besoin d’organisations capables d’agir et le besoin d’actions efficaces contre les conséquences de la crise s’exprime de manière croissante. C’est le Comité berlinois pour les libertés syndicales qui est en train d’organiser le mouvement de protestation contre le projet de loi. Cela peut devenir un pas en avant dans la construction d’un réel réseau syndicaliste de base pour développer des formes de résistance par l’autoactivité des salariés qui font naître un mouvement en osant se donner la force de viser une transformation sociale. En somme un processus de subversion !


. Industriegewerkschaft Metall /Syndicat industriel métal. Un des huit syndicats de branche du Deutscher Gewerkschaftsbund (Union allemande des syndicats) qui est l’organisation faîtière des syndicats allemands, héritière des syndicats d’inspiration sociale démocrate fondés à la fin du XIXème siècle. Le DGB comptait en 2002 sept millions de membres.
.. Sozialistische Einheitspartei/Parti de l’unité socialiste. Le parti dirigeant de la République démocratique allemande jusqu’à la chute du mur de Berlin en 1989. Il s’appelait ainsi parce que l’autorité d’occupation soviétique de l’Allemagne de l’Est avait imposé en 1946 une fusion du KPD (Kommunistische Partei Deutschland/Parti communiste allemand) et du SPD (Sozialdemokratische Partei/Parti socialdémocrate). Sa direction fut formellement paritaire jusqu’en 1955 quand elle devint l’exclusivité des dirigeants de l’ex-KPD.
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Re: Allemagne

Messagede Nico37 » 02 Fév 2011, 23:16

Berlin: La manif de solidarité avec Liebig 14 vire à l'émeute

Samedi dernier (29 janvier 2011), une manifestation contre l'expulsion de Liebig 14, un des derniers grands squats de Berlin, a réuni plus de 3 000 personnes.
L'expulsion est censée avoir lieu ce mercredi 2 février, plus de 2 000 flics anti-émeutes seront déployés dans le quartier pour effectuer l'expulsion, accompagnés de canons à eau, hélicoptères et autres forces spéciales de la police...
Déjà pour la manifestation de samedi, environ 1 000 flics anti-émeutes et des canons à eau étaient présents. Ce qui n'a pas empêché la manif de partir en émeute à la fin de son parcours. Des affrontements avec les forces de l'ordre ont eu lieu, plusieurs personnes ont été arrêtées, d'autres ont été blessées par les flics (parfois les mêmes...). Une vingtaine de flics auraient également été blessés.
Et pour la blague, "même" un photographe de presse a été tabassé par les flics et a dû être emmené à l'hôpital.
La manifestation était constituée principalement d'un énorme black bloc, la tête de manif étant protégée de grandes banderoles installées en U.
Des feux d'artifice ont été tirés depuis le toit de Rigaerstrasse 94, un autre grand squat berlinois menacé d'expulsion puis du toit-même de Liebig 14, d'où des squatters brandissaient des drapeaux anarchistes.
Galerie de photos de la manif
Infos (en anglais ou allemand), photos et vidéos:
l14soli.blogsport.de
de.indymedia.org
demotix.com


Berlin police mount huge operation to evict tenants of former squat
Up to 2,500 officers are deployed to quell protests against plan to clear 25 residents from Liebig 14 tenement block
Helen Pidd in Berlin guardian.co.uk, Wednesday 2 February 2011 12.22 GMT

Around 2,500 police officers were deployed in Berlin today to evict inhabitants of one of the capital city's last former squats.
The 25 residents of the Liebig 14 tenement block have refused to leave after losing a lengthy legal battle which has become a touchstone for the city's anti-gentrification movement.
The local Green MP, Hans-Christian Ströbele, said alternative housing projects such as Liebig 14 were one of Berlin's trademarks and should be protected rather than destroyed.
More than 1,000 protesters gathered outside the building in the former east Berlin district of Friedrichshain. They waved banners, banged wooden spoons on saucepans and shouted at officers from the German Special Forces who had managed to climb onto the roof during the night. On the street, police in full riot gear blocked all access routes.
By 11.45am local time (10.45 GMT) 23 protesters had been arrested, but police had not managed to gain full access.
Demonstrations and publicity stunts are planned across Berlin throughout the day. Already, protesters claim to have paintballed the famous department store KaDeWe, Berlin's answer to Harrod's, along with the town hall in the district of Schöneberg, where John F Kennedy gave his"Ich bin ein Berliner" speech in 1963.
The building, which has 25 bedrooms, four kitchens and five bathrooms, was first squatted in 1990, shortly after the fall of the Berlin Wall. After Berlin's housing board took ownership of the house in 1992, the squatters signed a lease making them the legal residents.
After it was sold to private developers, the lease was passed on to the current occupiers, who range from 19 to 40 years old and hail from around the world. One British resident, a 24-year-old PhD student, gave her name as Sarah.
"We were told we have to leave because the landlord wants to renovate the house and divide it up into expensive flats, which is what has already happened to other alternative housing projects like ours," she said.
"People with not much money are being forced out of Berlin city centre. This is not just about 25 people losing their home, it's a protest against the gentrification of the city and ordinary people all over being priced out of their local housing market."
Sarah refused to say how much rent she paid, but it is widely believed to be a token amount. German media has reported that the rent is still set at 1992 levels, which equates to just €1 (85p) per square metre per month.
The district mayor, Franz Schulz, criticised the eviction. "It is not a good day. We're losing an important alternative project," he told Inforadio.
Most of today's protesters were in their 20s or 30s, but standing by the police line on the south side of Liebigstrasse were an older couple from Munster, who looked on with concern.
"Our daughter is one of the residents," said the 60-year-old university professor, who did not want to be named.
"She has lived there for 10 years now. We come and visit every month or two. It's almost like our second home. I know many of her housemates and they are nice, peaceful people. It's crazy that the city of Berlin is allowing this to happen."
Berlin police said 2,500 officers were engaged in the operation, "but not all are stationed here; they are spread out all over the city to deal with the planned demonstration.”
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Re: Allemagne

Messagede Nico37 » 07 Avr 2011, 22:25

A Jamel, d'irréductibles Allemands luttent contre les néo-nazis 07/04/11 09:36

JAMEL (Allemagne) - Bienvenue à Jamel, bourgade d'ex-Allemagne de l'est avec ses curiosités locales: ses "Sieg Heil" sonores au coin des rues, ses slogans néo-nazis placardés sur les murs et ses militants d'extrême droite qui paradent.

Ce petit village vit sous la férule d'un groupe de militants néo-nazis installés là et clamait encore récemment sur un panneau: "Communauté de Jamel: libre, sociale et nationale", dans une allusion à peine voilée au national-socialisme. Un écriteau en bois indiquait aussi la direction de Braunau am Inn, lieu de naissance d'Adolf Hitler. Mais les deux pancartes ont été retirées récemment. Une affiche du parti d'extrême droite NPD reste, elle, encore bien en vue.

Dans ce hameau d'une dizaine de maisons, six sont habitées par des néo-nazis, affirment Birgit et Horst Lohmeyer, un couple bien décidé à faire savoir au monde entier ce qui se trame à Jamel. Les demeures d'extrême-droite, "toutes peintes de la même couleur: une espèce de brun-rouge", se repèrent au premier coup d'oeil, explique à l'AFP Birgit, 52 ans, dans la cuisine de sa ferme.

Les Lohmeyer se sont installés là en 2004, fuyant Hambourg (nord) et la vie urbaine pour leur nouvelle résidence rustique au milieu d'une campagne bucolique. Mais ce rêve a tourné au cauchemar, alors que les néo-nazis emménageaient toujours plus nombreux dans le voisinage.

"Nous savions que Sven Krüger, militant d'extrême-droite notoire et déjà condamné, habitait ici avec sa mère et sa soeur, mais on est venu quand même. Nous étions persuadés que nous nous y ferions", raconte Birgit. Mais d'autres camarades ont rejoint Krüger au village. "Ils pensent qu'il leur appartient et agissent en conséquence", glisse-t-elle.
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Re: Allemagne

Messagede Nico37 » 06 Aoû 2011, 22:01

La tombe de Rudolph Hess détruite pour stopper les pèlerinages néonazis

La tombe de Rudolph Hess, adjoint d'Adolf Hitler lors des premières années du mouvement nazi, vient d'être détruite afin d'éviter qu'elle continue à être un lieu de pèlerinage pour néo-nazis. Ces derniers ont pourtant d'autres endroits où se retrouver, en Allemagne ou ailleurs.

[center]Image[/center]

Mercredi dans la matinée, la tombe de Rudolph Hess, ancien bras droit d'Adolf Hitler, a été détruite, sur décision de la municipalité de Wunsiedel. Karl-Willi Beck, maire de la commune où se trouve le cimetière abritant la tombe de Rudolph Hess, affirme que les os seront brûlés puis dispersés au-dessus d'un lac. Depuis 1987, la tombe de l'ancien proche d'Hitler était considérée comme un lieu de pèlerinage pour les néo-nazis qui voient en Rudolph Hess un martyre.

Chaque année, entre 6 000 et 7 000 extrémistes viennent à Wunsiedel autour de la date anniversaire de la mort de Hess, le 17 août. Malgré une publication du tribunal, en 2005, interdisant les rassemblements, les néo-nazis continuaient de se réunir et de déposer des gerbes. La commune a réussi à obtenir une autorisation de l'église et de la famille pour démolir la tombe.

Wunsiedel, pas la seule ville à voir défiler des fascistes

Dresde, dans l'est de l'Allemagne, est depuis quelques années le berceau de la puissance du NPD (Parti national-démocrate d'Allemagne) et constitue le théâtre de nombreux défilés de néo nazis. Au moins une fois par an, le 13 février, date de la commémoration du bombardement de la ville par les alliés en 1945, des milliers de partisans d'extrême droite se donnent rendez-vous. En février dernier, environ 1 300 personnes s'étaient rassemblées pour dénoncer, entre autres, les "crimes contre l'humanité des Alliés".

Wewelsburg, un château de la Renaissance situé dans l'est de l'Allemagne, également appelé "château d'Himmler", abrite depuis un an le premier musée consacré uniquement à l'histoire des SS -Schutzstaffel, escadron de protection-. Heinrich Himmler, maître absolu de la SS, a pris la direction de ce château en 1934 pour y installer une école d'élites pour officiers SS. Il l'a ensuite convertit en centre spirituel nazi. Ce château a toujours attiré les néo-nazis, certains y venant en faisant le salut hitlérien, mais l'ouverture de ce musée prétend changer la donne en montrant à quoi mène ces idées d'extrême droite.

En Belgique, à Brûly-de-Pesche, dans la province de Namur, on a découvert en décembre dernier que des pèlerinages néo-nazis sont régulièrement organisés dans l'ancien bunker d'Hitler qu'il s'était fait construire pour conduire la campagne française en 1940. L'ancien presbytère et l'ancienne école auraient été loués par des extrémistes alors que ces lieux sont deux gîtes mis à disposition du Centre belge du tourisme de le jeunesse. Choquée par ces révélations, la commune a décidé de redoubler de vigilance.
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Messagede Nico37 » 17 Aoû 2011, 10:43

Bundesliga: Du son haute fréquence à Hoffenheim pour étouffer les chants adverses Mis à jour le 16.08.11 à 17h37

La Bundesliga fait du bruit. Littéralement. Samedi dernier, lors d’un match qui opposait le Borussia Dortmund à Hoffenheim (ces derniers ayant gagné 1-0) en deuxième journée du championnat, des bruits de klaxon sont venus perturber les chants de supporters visiteurs, raconte le Bild. Le journal allemand rapporte qu’un employé d’Hoffenheim avait décidé de créer «un antidote» aux chants anticapitalistes dirigés contre le mécène du club d’Hoffenheim, le milliardaire Dietmar Hopp.

L’employé a admis avoir apporté (mais comment ?) dans l’enceinte du stade un système sonore de haute fréquence, sans que personne ne s’en doute… Electron libre ou pion? Quoiqu’il en soit, ça fait mauvais genre, et l’affaire est prise au sérieux.

Hoffenheim, en coopération avec la police d’Heidelberg, prend le destin de l’(ex)-employé en main. Le club, et M. Hopp, quant à eux, nient toute implication dans cette histoire.

J L.-M.
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Messagede ivo » 01 Juin 2012, 19:05

La plus grosse faillite de l'histoire allemande depuis la seconde guerre mondiale
fr info
C'est celle des drogueries Schlecker qui avaient été placées en dépôt de bilan fin janvier. L'administrateur judiciaire n'ayant trouvé aucun repreneur, il va fermer les trois mille magasins. Le dernier candidat pressenti l'investisseur Nicolas Berggruen a finalement renoncé à faire une offre. 14 000 salariés principalement des femmes seront donc licenciées dans les jours qui viennent. Ces derniers mois l'entreprise s'était déjà séparée de 12 000 personnes en espérant redresser les comptes.
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Re: Allemagne

Messagede ivo » 06 Sep 2012, 11:18

L'emblématique squat Tacheles à Berlin évacué
http://www.lexpress.fr/culture/art/l-em ... 56781.html
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Messagede bipbip » 27 Sep 2012, 13:52

Situation syndicale, état des lieux

Allemagne, Recompositions syndicales par la base

L’impression diffusée par les grands medias du paysage social allemand laisse à penser que le pays est un havre de la paix, compétitif où les travailleuses et les travailleurs sont heureux et productifs ! Cela n’est bien sûr qu’une construction médiatique.

En février 2012, la chaine Schlecker fait faillite, mettant à la rue les 25 000 employé-e-s allemands – presque exclusivement des femmes – et les 17 000 à l’international. Le patron avait longtemps refusé toute activité syndicale mais avait cédé ces dernières années suite à d’âpres luttes.

Ce fut un grand succès dans un secteur ou il est notoirement difficile pour les syndicats de s’implanter. Le syndicat majoritaire est Ver.Di avec ses deux millions d’adhérents. Pendant le processus de faillite – de février à juin 2012 – le syndicat tente quelques mobilisations régionales mais priorise les négociations avec la direction pour trouver une issue. Les travailleuses mirent toute leur confiance dans les négociations. Seule une petite minorité d’entre elles prirent l’initiative de créer une dynamique par le bas en organisant des actions dans les grandes villes. Mais aucune action concertée nationalement ne permit de réunir les 25 000 travailleuses afin d’affirmer leur présence, leur combativité et le soutien de la population. Au final, cette lutte montre surtout qu’un syndicat de 2 millions d’adhérents est incapable de mobiliser massivement contre une telle faillite.

Cela met aussi en relief le rôle gestionnaire d’un syndicalisme d’accompagnement dans la crise, particulièrement apprécié par les gouvernants. Un petit groupe de travailleuses s’est néanmoins constitué en collectif et compte ouvrir des boutiques autogérées. À suivre !

Bureaucraties syndicales

L’industrie automobile en Allemagne compte des gagnants – ce sont les marques de luxe : Mercedes-BMW-Audi et Volkswagen-Porsche. Et il y a Opel-GM qui est dans la même situation que PSA-Aulnay et dont la direction prévoit la fermeture pour 2016.

Seul problème, les travailleurs d’Opel Bochum sont plutôt combatifs et le syndicat IG-Metall n’arrive pas à contrôler les travailleurs qui organisent grèves et actions sauvages. Il y a un mois, une assemblée générale organisée par la direction a trouvé son terme lorsque tous les travailleurs – environ 2 000 – ont quitté la salle par protestation, entrainant la démission du directeur de l’usine. Dans le pays tout entier, le malaise social ne cesse de croitre entre une richesse provocante et une précarisation grandissante : 20 % de la population à Berlin vit des allocations chômage et de nombreux travailleurs perçoivent un salaire mensuel inférieur à 1000 euro.

La rue comme espace de revendication

Mais les grands syndicats ne sont pas capables ou tout simplement ne veulent pas organiser la mobilisation pour défendre une revalorisation du salaire minimum. Dans différents secteurs – transports, santé – le mécontentement qui grandit à l’égard de ce syndicalisme cogestionaire entraine la création de groupes oppositionnels dans les grands syndicats et le développement des activités des syndicats de base (FAU et Wobblies). Le paysage syndical se trouve donc en pleine recomposition face à un patronat et une partie des directions syndicales, principalement IG-Metall, qui entendent limiter le droit de grève et d’organisation syndicale. Au-delà des recompositions syndicales, les populations résistent et s’organisent.

À Berlin, des tentes ont été dressées depuis juillet pour protester contre l’augmentation des loyers et dans tous les quartiers populaires de Berlin fleurissent des comités, des assemblées populaires, des actions de rue et des blocages. Le mouvement social qui s’est développé contre le projet ferroviaire Stuttgart 21 a changé le rapport de force.

Une partie de la population a découvert la rue comme lieu de protestation et un espace public oppositionnel ainsi qu’une télévision alternative ont été créés. Ça, c’est l’Allemagne dans laquelle je vis et je milite.

Willi Hajek (syndicaliste allemand)
http://www.alternativelibertaire.org/sp ... rticle4913
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Re: Allemagne

Messagede altersocial » 14 Nov 2012, 11:18

Les autorités allemandes avaient pris beaucoup moins de précaution lorsqu'il s'agissait d'emmerder les copains syndicalistes de la FAU Berlin ! Deux poids, deux mesures : beaucoup de clémence pour les nazis du NPD dont quelques sociopathes criminels étaient protégés par la police et une répression fascisante démesurée contre les syndicalistes libertaires coupables de défendre le salariat contre le patronat ... chercher l'erreur :confus:

Allemagne: menacé d'interdiction, le parti néo-nazi NPD saisit la justice

BERLIN (AFP) - Le parti néo-nazi allemand NPD, menacé par une potentielle procédure d'interdiction devant la Cour constitutionnelle du pays, a décidé de saisir lui-même la haute juridiction.

"Je viens de déposer il y a quelques minutes une requête devant la Cour constitutionnelle de Karlsruhe (...) Nous voulons obtenir que les juges décident que le NPD n'est pas l'ennemi de la Constitution, ni contraire à la Constitution", déclare le président du parti, Holger Apfel, dans une vidéo visible sur le site internet du parti.

"Nous voulons ainsi établir que l'on porte atteinte aux droits du NPD (...) en le criminalisant depuis quatre ans alors qu'aucune requête d'interdiction n'a été introduite et qu'aucun tribunal en Allemagne n'a jusqu'ici établi cette soi-disant incompatibilité du NPD avec la Constitution", a-t-il ajouté.

Interrogé par l'AFP, un porte-parole de la juridiction a confirmé que cette requête avait été déposée. Au cas où la Cour la rejetterait, M. Apfel se dit prêt à saisir la Cour européenne des droits de l'Homme.

En mars dernier, les ministres de l'Intérieur des Etats régionaux allemands ont annoncé qu'ils allaient tenter de constituer un dossier visant à faire interdire le parti néo-nazi NPD, quatre mois après l'affaire de la "cellule de Zwickau", un trio d'extrême droite accusé de meurtres racistes au début des années 2000.

Les ministres se sont donné 6 mois pour rassembler des éléments, et ne se prononceront vraisemblablement pas avant décembre 2012 sur le dépôt d'une demande formelle d'interdiction du parti.

"Nous avons un calendrier fixé et nous nous y tenons", a déclaré un porte-parole du ministère de l'Intérieur, rejetant toute accélération de la réflexion sur la procédure d'interdiction.

Fin 2011, l'Allemagne avait découvert avec stupéfaction qu'une organisation criminelle d'extrême droite, la "cellule de Zwickau" (une ville de l'ex-Allemagne de l'est), inconnue jusqu'alors et composée de gens proches du NPD, était probablement responsable d'au moins dix meurtres entre 2000 et 2006, pour l'essentiel sur des personnes d'origine turque.

Le NPD existe depuis 1964 et a obtenu 1,5% des suffrages aux dernières élections législatives fédérales à l'automne 2009. Il n'a jamais siégé au Bundestag, chambre basse du Parlement dont l'accès est conditionné à un seuil de 5% des suffrages, mais est solidement implanté dans l'ex-RDA (est).

En 2003, une première tentative d'interdiction du NPD avait échoué, la Cour constitutionnelle, seul organe à pouvoir prendre une telle décision, estimant que la présence d'agents infiltrés des services de renseignement intérieur (Verfassungsschutz) au sein des structures dirigeantes du parti, posait un problème juridique insurmontable.
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Re: Allemagne

Messagede ivo » 28 Nov 2012, 18:36

Le gouvernement allemand édulcore un rapport sur la pauvreté dans le pays
fr info
Le gouvernement d'Angela Merkel a édulcoré un rapport quadriennal sur la richesse et la pauvreté en Allemagne. C'est ce que rapporte le quotidien Süddeutsche Zeitung qui s'est procuré les deux versions. L'opposition crie au scandale.

Image

Ce sont des passages entiers, critiques sur le creusement des inégalités, qui ont été caviardés explique le Süddeustche Zeitung ( http://www.sueddeutsche.de/politik/gesc ... -1.1535451 ) qui s'est procuré les deux versions du texte, l'initiale et l'expurgée. Dès l'introduction de ce rapport quadriennal sur la richesse et la pauvreté dans le pays élaboré par le ministère du Travail, une phrase a été enlevée.

Ainsi, dans la dernière version l'affirmation "le patrimoine privé en Allemagne est très inégalement réparti" a disparu. De même, certaines précisions ont été rayées comme par exemple le fait "qu'en Allemagne en 2010, près de quatre millions de personnes travaillaient pour un salaire horaire brut de moins de sept euros".

Autre différence, de taille, des conclusions ont été modifiées. Ainsi le rapport initial dénonçait la baisse des salaires réels ces dix dernières années pour les personnes à faible revenu. Dans la nouvelle version, le rapport perçoit ce déclin "comme le signe d'améliorations structurelles" du marché du travail. Cette baisse des salaires aurait permis le retour à l'emploi des chômeurs.

Une attitude "minable" pour la gauche

Selon le quotidien allemand, le ministre libéral (FDP) de l'Économie, Philipp Rösler, aurait fait savoir que la première version de ce rapport du ministère du Travail – contrôlé par Ursula von der Leyen, ne cadrait pas avec l'opinion du gouvernement.

L'opposition de gauche s'est empressée de dénoncer ces modifications. La chef de die Linke, l'équivalent du Parti de gauche, Katja Kipping a ainsi jugé ces changements "minables" relate le Süddeutsch Zeitung.

Un processus "normal" dit le gouvernement

Le gouvernement s'est défendu d'avoir édulcoré le rapport. Interrogé sur le sujet lors d'une conférence de presse, le porte-parole du gouvernement allemand Steffen Seibert, a estimé que la réécriture de parties d'un rapport était un processus "tout à fait normal".

Pour le moment aucune date de publication de ce texte de plus de 500 pages n'a été donnée. Il doit encore être approuvé en conseil des ministres.


y'en a qui votent encore ??? ^^
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Re: Allemagne

Messagede altersocial » 09 Déc 2012, 09:02

Arrestation d'une dizaine de camarades antifascistes à Berlin :

:arrow: une trentaine de militants iraniens et libertaires ont attaqué l'ambassade islamofasciste d'Iran la semaine dernière puis ont brûlé le drapeau de la mollahcratie iranienne :

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Re: Allemagne

Messagede altersocial » 16 Fév 2013, 14:58

Je laisse le soin à l'équipe de modération de classer le sujet: néonazis dans le monde ? Allemagne ? ou Monde du travail ? :gratte:

Des gardes néo-nazis chez Amazon?

Le distributeur en ligne Amazon a rejeté aujourd'hui toute pratique discriminatoire après avoir été accusé dans un reportage télévisé d'avoir eu recours à une société de sécurité employant des néo-nazis pour surveiller certains de ses salariés en Allemagne.

Le reportage diffusé mercredi soir sur la chaîne ARD montre des intérimaires sur leur site d'hébergement, un village de vacances de la région de Hesse (ouest), encadrés par des vigiles en uniformes noirs portant des vêtements de la marque Thor Steinar prisée dans les milieux d'extrême-droite, et des bottes militaires.
Selon l'ARD, Amazon sous-traite la surveillance de ses intérimaires sur leur lieu d'hébergement à une agence de sécurité, appelée H.E.S.S. Security.

"Amazon ne tolère en aucune manière la discrimination ou l'intimidation et nous rejetons tout comportement de ce type", a réagi la filiale allemande du groupe américain, dans un communiqué publié vendredi. Le groupe a souligné qu'il prenait "très au sérieux" la sécurité et le confort de ses salariés.
"Nous contrôlons régulièrement nos prestataires de services extérieurs chargés de l'hébergement des saisonniers venus d'autres régions", a indiqué Ulrike Stöcker, porte-parole du distributeur en Allemagne.

Le document télévisé dénonçait aussi les conditions de travail des intérimaires travaillant dans les centres logistiques d'Amazon, parmi lesquels de nombreux immigrés étrangers, notamment Espagnols qui ont quitté leur pays frappé par la crise, pour travailler en Allemagne. Selon l'ARD, des centaines de travailleurs, arrivés en Allemagne par bus, ont été l'objet de fausses promesses de salaires, leur rémunération effective étant inférieure de plus de 10% à celles annoncées. Mais Amazon a réfuté les chiffres avancés dans le reportage.

Amazon emploie 7.700 salariés dans des centres logistiques en Allemagne. Des centaines d'intérimaires sont embauchés en outre de façon saisonnière.


Amazon accusé de faire surveiller ses salariés par des néo-nazis

(AFP) – Il y a 17 heures

BERLIN — Le distributeur en ligne Amazon a rejeté vendredi toute pratique discriminatoire après avoir été accusé dans un reportage télévisé d'avoir eu recours à une société de sécurité employant des néo-nazis pour surveiller certains de ses salariés en Allemagne.

Le reportage diffusé mercredi soir sur la chaîne ARD montre des intérimaires sur leur site d'hébergement, un village de vacances de la région de Hesse (ouest), encadrés par des vigiles en uniformes noirs portant des vêtements de la marque Thor Steinar prisée dans les milieux d'extrême-droite, et des bottes militaires.

Selon l'ARD, Amazon sous-traite la surveillance de ses intérimaires sur leur lieu d'hébergement à une agence de sécurité, appelée H.E.S.S. Security.

"Amazon ne tolère en aucune manière la discrimination ou l'intimidation et nous rejetons tout comportement de ce type", a réagi la filiale allemande du groupe américain, dans un communiqué publié vendredi. Le groupe a souligné qu'il prenait "très au sérieux" la sécurité et le confort de ses salariés.

"Nous contrôlons régulièrement nos prestataires de services extérieurs chargés de l'hébergement des saisonniers venus d'autres régions", a indiqué Ulrike Stöcker, porte-parole du distributeur en Allemagne.

Le document télévisé dénonçait aussi les conditions de travail des intérimaires travaillant dans les centres logistiques d'Amazon, parmi lesquels de nombreux immigrés étrangers, notamment Espagnols qui ont quitté leur pays frappé par la crise, pour travailler en Allemagne.

Selon l'ARD, des centaines de travailleurs, arrivés en Allemagne par bus, ont été l'objet de fausses promesses de salaires, leur rémunération effective étant inférieure de plus de 10% à celles annoncées. Mais Amazon a réfuté les chiffres avancés dans le reportage.

Amazon emploie 7.700 salariés dans des centres logistiques en Allemagne. Des centaines d'intérimaires sont embauchés en outre de façon saisonnière.


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