Bain de sang à Gaza : quand l’Europe arrêtera-t-elle de financer l’industrie de l’armement israélienne ?
Avec le massacre perpétré par l’armée israélienne contre des civils palestiniens ce 14 mai, la question des partenariats entre l’Union européenne et le gouvernement de Netanyahou se pose. D’autant que Bruxelles y finance des recherches militaires et que des agences européennes se fournissent en drones israéliens, dont certains ont été testés à Gaza. Des voix s’élèvent pour demander un embargo sur les ventes d’armes allemandes, britanniques ou françaises vers Israël.
À Gaza, la journée du 14 mai a été le point culminant d’un massacre commencé le 30 mars [1], premier jour d’une série de « marches du retour » commémorant la Nakba, nom donné par les Palestiniens à leur exode de 1948, lors de la première guerre israélo-arabe. Au moins 59 morts et plus de 1 350 blessés par balles sont dénombrés pour cette seule journée. Les soldats israéliens ont encore une fois tiré à balles réelles sur les manifestants, y compris les enfants ou les journalistes.
Les équipes de Médecins Sans Frontières (MSF) dénoncent des blessures par balles inhabituelles et dévastatrices, avec « un niveau extrême de destruction des tissus et des os, et des orifices de sortie de balles démesurés, qui peuvent avoir la taille d’un poing. » Autre technique nouvelle : des drones sont utilisés pour lâcher des gaz lacrymogènes sur la foule – un usage massif de cartouches larguées de 10 à 20 mètres de haut, augmentant les risques de blessures. Un bébé de 8 mois aurait été tué après avoir inhalé ces gaz.
Près d’un demi-milliard d’argent public européen
À ce jour, difficile de connaître précisément les modèles de drones et d’armes utilisés par l’armée israélienne contre les manifestants gazaouis. Mais une partie pourrait très bien avoir été développée grâce à l’aide financière de l’Union européenne (UE). En effet, Israël est l’un des heureux pays partenaires de l’UE pouvant accéder aux subventions pour la recherche du fonds Horizon 2020. Un fonds auquel Israël contribue, tout en restant bénéficiaire net [2]. Ses entreprises, tous secteurs confondus, auraient touché plus de 460 millions d’euros d’argent public européen. Un scandale, pour certains députés européens, qui dénoncent les subventions accordées à des entreprises d’armement israéliennes, malgré les violations répétées du droit international par leur gouvernement.
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