Maroc

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Messagede Lila » 05 Fév 2017, 20:23

Femmes au Maroc : entre patriarcat et exploitation

Des avancées minimes des droits des femmes ont été obtenues à travers leurs luttes, mais elles continuent à subir des inégalités structurelles liées à un ordre fondé sur la domination masculine et la division sexuelle du travail. Et les retours en arrière sont fréquents.

Davantage exposées à la pauvreté, en raison de la répartition inégale des richesses et de la surexploitation capitaliste, les femmes subissent une précarité spécifique ,sous-tendue par des soubassements culturels entretenus par le pouvoir politique. La religion et le conservatisme en sont les principaux vecteurs. Le décrochage scolaire des filles, surtout dans le monde rural, en raison de l’absence d’infrastructure de base et de la crise du système éducatif, renforce leur exclusion sociale et leur précarité.

Les jeunes filles et les femmes forment une part importante de la main-d’œuvre agricole et de l’industrie textile. Elles y travaillent dans des conditions inhumaines, qui ne respectent guère un code du travail pourtant archaïque. Elles sont victimes de discriminations et de harcèlement sexuel et moral. Selon un rapport de 2014 du Conseil économique, social et environnemental, « 73,2 % des femmes rurales sont employées à un âge précoce (avant 15 ans), 78,9 % des ouvrières du textile n’ont pas bénéficié d’un congé maternité payé, 87,5 % des femmes travaillent sans contrat dans le monde rural. »1 Quant à l’indice du Forum économique mondial sur la parité, en 2016 le Maroc est classé 137e sur 144 pays. Cet indice se base sur quatre critères: l’accès à la santé, celui à l’éducation, l’égalité économique et l’égalité politique.2

La mortalité maternelle demeure un problème de taille : des femmes accouchent en-dehors des hôpitaux, avec l’absence d’infrastructures sanitaires et la difficulté d’accès aux soins prénatals, ou avortent clandestinement. Cette question est érigée comme un tabou immuable.

De plus, les violences à l’égard des femmes augmentent considérablement, ainsi qu'un sexisme sans complexe dans l’espace public et sur les lieux de travail. Selon un récent rapport de l’Observatoire national de la lutte contre la violence à l’égard des femmes, en 2015 neuf femmes se sont immolées par le feu, 244 se sont pendues et 372 se sont automutilées, ne supportant plus l’humiliation.3

Le code de la famille et du statut personnel maintient les inégalités face à l’héritage, tolère les mariages arrangés, ne reconnaît pas le viol comme une atteinte aux droits des femmes. On en arrive à forcer des femmes à épouser leur violeur, légalement. Comme dans le cas d’Amina Filali, violée à 15 ans : Amina n’a pas supporté l’humiliation et l’injustice, elle s’est suicidée (en 2012). Le gouvernement actuel, comme les précédents, promeut un ordre moral réactionnaire renvoyant les femmes à un statut d’objet, de mineure et de maîtresse du foyer.

A leur tour, les personnes LGBT subissent les lois qui pénalisent les relations entre personnes adultes de même sexe. Malgré un début de visibilité publique, acquis grâce au combat pour les libertés individuelles ou en raison de la constitution d’associations spécifiques, toujours non reconnues, la tendance générale est celle d’une stigmatisation très forte et d’une grande violence sociale et institutionnelle, avec des condamnations à de lourdes peines et amendes, des agressions physiques, l'ostracisme.

Une force motrice contre l'Etat despotique

Au niveau politique, les femmes sont toujours sous-représentées et exclues des postes de prise de décisions. Cela est vrai en particulier dans les institutions publiques, les instances élues, les organismes des partis. Au Maroc, le rôle des femmes dans les mobilisations a été nié ou sous-évaluée. Les histoires officielles ignorent leur rôle dans les luttes pour l’indépendance et dans les combats politiques qui ont suivi. Cela tient en partie à la faiblesse historique d'un mouvement féministe organisé et autonome. Dans leur grande majorité, les associations féministes se sont institutionnalisées ou ont cantonné leur combat à des modifications juridiques.

Pourtant, dans l’ensemble des résistances populaires, la présence combative des femmes est notable : dans le mouvement des chômeurs et chômeuses, dans les mouvements récents contre la casse sociale (lutte des stagiaires de l’éducation nationale, du personnel médical en formation...), dans les luttes des coordinations contre la vie chère, ou contre les démolitions des bidonvilles et les expropriations des terres.

Des femmes du milieu rural se sont organisées contre les microcrédits dans le sud du Maroc. Les femmes d’Imider se battent depuis 2011 pour leurs droits bafoués par Managem, filiale de la holding royale, qui exploite les mines d’argent et spolie les habitants de ressources en eau. Plus largement, les femmes ont été une force motrice dans le combat contre l’Etat despotique dénonçant l’accaparement des richesses et les liens avec les intérêts impérialistes. Elles ont été à l’avant-garde de toutes les luttes du peuple pour une société émancipée fondée sur la répartition équitable des richesses, la reddition des comptes, l’égalité et un État qui préserve la dignité.

Il est impossible de penser à l’égalité entre les sexes en-dehors d’une société égalitaire. Au Maroc, on est très loin du compte ! Il reste beaucoup de chemin à parcourir. L’une des premières tâches dans cette voie est la création d’un front féministe laïque, populaire et combatif, soutenu par les différentes forces progressistes, qui place la libération des femmes au cœur des luttes de classe.

le Secteur Femmes de La Voie démocratique - Paris
1. Le rapport du CESE en question : http://www.cese.ma/Documents/PDF/Auto-s ... 014-VF.pdf
2. http://reports.weforum.org/global-gende ... conomy=MAR
3. Selon d'autres sources, en 2011, 63 % des femmes marocaines affirmaient avoir été victimes de violences physiques ou psychologiques et 23 % de violences sexuelles – des taux parmi les plus élevés au monde. Voir http://www.huffpostmaghreb.com/2013/12/ ... 24725.html et http://www.hcp.ma/Etude-sur-la-violence ... _a784.html


https://npa2009.org/idees/international ... ploitation
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Messagede bipbip » 18 Fév 2017, 17:10

Maroc : La COP22 lave plus vert

En novembre s’est tenue à Marrakech la 22e édition de la Conférence sur le climat (Cop). L’occasion pour le pouvoir marocain de redorer son image écologique et d’attirer les fonds pour faire tourner le business du capitalisme vert. Cependant, la réalité sociale et climatique porte un autre visage que celui des affiches publicitaires.

Depuis maintenant quelques années, le Maroc affiche une transition énergétique enviable pour un pays africain. Cela se concrétise par une réforme agraire « Plan Maroc Vert » pour « l’optimisation » et l’industrialisation des ressources agricoles, une plantation de parcs d’éoliennes, un renouvellement des structures hydrauliques tels que les barrages pour l’agriculture et la production d’électricité et la création, dans les environs de Ouarzazate, du plus grand parc mondial [1] de panneaux solaires d’ici 2050.

En somme, des notes d’élève moyen en progression rapide en matière énergétique. Sauf que derrière ce beau décor se cache une réalité d’une violence inouïe.

Spoliation des terres

Le « Plan Maroc Vert » qui se veut la concrétisation de l’efficacité agricole, est en réalité une privatisation à grande échelle des terres agricoles étatiques et des terres collectives des tribus et communautés rurales, afin de spécialiser l’agriculture marocaine dans l’exportation. Ajoutant à cela la corruption dans le monde des affaires et l’influence de l’empire tentaculaire d’Aziz Akhannouche, magnat des hydrocarbures, annonceur numéro 1 du pays (ce qui musèle parfaitement les médias), et ministre de l’Agriculture dans le gouvernement sortant, et ce plan rend le Maroc d’en bas, en effet, vert de rage d’autant de spoliation, de gaspillage et de corruption.

En ce qui concerne les parcs éoliens, une grande partie va être installée dans le Sahara occidental, bafouant ainsi encore une fois les droits à l’autodétermination du peuple sahraoui.

À quelques kilomètres de Ouarzazate, le projet de centrale solaire Noor est en avancement rapide, avec la livraison de la première tranche Noor I. Ce projet répond à une demande européenne [2]. Il est financé, entre autres, par la Banque mondiale et la Banque européenne d’investissement. De plus, sur le terrain, ce projet se concrétise par une spoliation des terres collectives des tribus locales, avec un semblant de consultation : Mohamed VI annonce le plan en octobre 2010, la première réunion publique de consultation a lieu en novembre 2010. Encore un exemple d’accaparement vert (green grabbing) [3].

Luttes solidaires

Quand les tartuffes de l’écologie et les émissaires des fonds rapaces, paradent dans les salons VIP de Marrakech pour « discuter » de l’avenir climatique mondial, les peuples subissant la violence du capitalisme sous toutes ses couleurs comptent sur la solidarité pour faire entendre leur voix.

Ainsi, un des principaux événements reste le contre-Cop22 qui a été organisé à 300 km au sud de Marrakech [4], autour de la lutte de la population d’Imider, un village non loin duquel se trouve une des plus grande mine d’argent d’Afrique. La gestion désastreuse et l’exploitation sans merci de cette mine reviennent à la Société métallurgique d’Imiter (SMI), une filiale de la compagnie Managem appartenant à l’empire de Mohamed VI.

Cette lutte emblématique menée par la population locale contre l’accaparement et la pollution de l’eau par la SMI, ceci pour l’extraction du minerais et son nettoyage.

Le contre-Cop22 a vu donc une connexion et des échanges entre militantes et militants impliqué.es dans les luttes contre les grands projets de dépossession ou de pollution des terres et des ressources naturelles à travers le monde. En effet, la venue d’activistes luttant contre la Dakota Access Pipeline (DAPL) [5] à ce contre-Cop22 a été un grand moment de solidarité internationale. Face aux engrenages du capitalisme, les peuples en lutte sèment des grains de sable fertiles.

Marouane Taharouri (AL Paris-Nord-Est)


[1] Un projet qui a l’ambition d’atteindre 11 % de la production d’électricité mondiale en 2050

[2] Le projet Desertec, impulsé par des groupements d’entreprises européennes, incluait Noor dans ses plans de production de l’électricité en Afrique pour l’Europe. Les conflits entre partenaires et « la problématique » de dépendance énergétique vis-à-vis de l’Afrique (l’Espagne a refusé de participer au financement du câble reliant le Maroc à l’Europe), sont venu à bout, pour le moment, du projet Desertec.

[3] L’accaparement vert couvre la notion de dépossession des terres et des ressources naturelles par les Etats et les entreprises pour des raisons soi-disant environnementales.

[4] #300kmSouth

[5] Projet de pipeline controversé aux États-Unis, qui a connu une forte mobilisation impulsée par les communautés indigènes amérindiennes, en raison du tracé passant par des terres ancestrales et le potentiel hautement dévastateur pour l’environnement.

http://alternativelibertaire.org/?Maroc ... -plus-vert
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Re: Maroc

Messagede bipbip » 28 Fév 2017, 15:14

Maroc : Un militant environementaliste emprisonné

Le 15 février, Mohammed Akkad, qui défend les droits à un environnement sain des habitants de Bni Oukil , près d’Oujda (est du Maroc) a été arrêté par la gendarmerie royale dans l’enceinte même du Tribunal de première instance d’Oujda. Il a subi des violences de la part de la gendarmerie au moment de son arrestation. Son arrestation arbitraire de M. Akkad est en lien direct avec la lutte menée par les habitants de la Commune rurale d’Isly, près d’Oujda, contre un projet de carrière de gravier. Ce projet constitue une menace pour les activités agricoles des habitants et va détruire le patrimoine écologique du mont Dchira, haut lieu historique de cette région.

La répression des militants se développe dangereusement. Seize personnes, dont des militants écologistes de la région, sont aujourd’hui poursuivies en justice dans le cadre de cette affaire. Une décision de la wilaya (préfecture) criminalisant toute action contre ce projet pouvait le laisser prévoir.

http://www.secoursrouge.org/Maroc-Un-mi ... emprisonne
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Re: Maroc

Messagede bipbip » 16 Avr 2017, 16:46

Maroc: Violents affrontements entre policiers et étudiants

De violents affrontements ont éclaté jeudi à Fès, dans le centre du Maroc, entre forces de l'ordre et étudiants de la gauche radicale, faisant plusieurs blessés des deux côtés, a-t-on appris de source officielle. Ces affrontements ont eu lieu jeudi aux abords de la cité universitaire de Fès et devant le tribunal de la ville, après une intervention des forces de l'ordre pour disperser un sit-in "illégal" d'étudiants d'une fraction estudiantine de la gauche radicale, ont indiqué les autorités locales, citées par l'agence officielle MAP.

Ces étudiants "basistes", terme qui désigne les militants de la gauche radicale, étaient venus soutenir deux étudiants gauchistes devant le tribunal où se tenait leur procès.

Ces derniers sont poursuivis pour le meurtre d'un étudiant islamiste, qui avait succombé à ses blessures après de violents heurts entre étudiants islamistes et gauchistes radicaux survenus en avril 2014 à l'université Dhar El-Mehraz à Fès, considérée comme le dernier repaire de la gauche radicale au Maroc.

"Après plusieurs reports, le procès a repris aujourd'hui. Les heurts ont commencé devant le tribunal avant de se déplacer devant l'université. Les policiers ont utilisé du gaz lacrymogène", a indiqué à l'AFP Abderrahim Lamrabet, responsable du bureau local de l'Association marocaine des droits de l'homme (AMDH).

... http://www.lalibre.be/actu/internationa ... 9Y.twitter
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Messagede bipbip » 04 Juin 2017, 12:38

Maroc: grève générale à Al-Hoceïma, toujours mobilisé

Un mot d'ordre de grève générale a été largement suivi jeudi à Al-Hoceïma, dans le nord du Maroc, où les manifestations pour réclamer la libération du leader de la contestation locale se poursuivent à un rythme quotidien.

Jeudi soir, comme à chaque nuit tombée depuis presque une semaine, les manifestants se sont rassemblés de nouveau dans le quartier Sidi Abed, proche du centre-ville, a constaté l'AFP.

Ils étaient près de 2.000 à exiger de nouveau la "libération des prisonniers", brandissant en tête de cortège une banderole avec le portrait du leader emprisonné de la contestation, Nasser Zefzafi.

... http://actu.orange.fr/monde/maroc-greve ... 3f7d6.html
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Re: Maroc

Messagede bipbip » 05 Juin 2017, 19:45

Maroc. La révolte du Rif, ligne de faille d’une société inégalitaire

À Al Hoceïma, la contestation ne s’est pas éteinte avec l’arrestation de dizaines de militants, dont Nasser Zefzafi, porte-voix du mouvement. Ailleurs dans le pays, les sit-in de solidarité avec les protestataires rifains sont brutalement réprimés.

Pour la sixième nuit consécutive, malgré l’emprise policière, des milliers de personnes ont encore défilé mercredi soir dans les rues d’Al Hoceïma, épicentre du Rif et de la révolte qui secoue depuis bientôt huit mois cette région septentrionale du Maroc. Les protestataires, qui insistent sur leur démarche « pacifique », revendiquent la libération de Nasser Zefzafi, visage et porte-voix de la contestation, et des activistes arrêtés par dizaines depuis vendredi. Ce jour-là, les protestataires faisaient irruption dans la mosquée Mohammed-V, exigeant de l’imam qu’il s’en tienne aux affaires religieuses et cesse ses prêches décourageant les croyants de prendre part au mouvement, baptisé Hirak (la mouvance). Arrêté lundi pour « entrave à la liberté de culte », Zefzafi a été transféré, avec 27 autres militants, à la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) de Casablanca, où ils sont interrogés sur des accusations d’« atteinte à la sécurité de l’État » et d’« autres actes constituant des crimes en vertu de la loi ». Mercredi, leur garde à vue de quarante-huit heures a été renouvelée. Leurs avocats font état d’allégations de torture et de mauvais traitements.

Une population exaspérée par les inégalités sociales et la corruption

Les autorités marocaines confirment, avec cette vague d’arrestations, leur choix de la réponse sécuritaire et répressive à ce mouvement social ininterrompu depuis la mort, le 28 octobre, de Mohcine Fikri, ce jeune poissonnier broyé par la benne à ordures en tentant de récupérer sa marchandise saisie. Des milliers de personnes avaient accompagné les funérailles du jeune homme, enterré comme un « martyr » dans sa ville natale d’Imzouren. Depuis, la colère n’est pas retombée, relayée par les diatribes en tarifit (langue berbère du Rif) de Zefzafi sur « l’État makhzénien » (l’État monarchique) et même, tabou absolu, sur le roi, qui devrait selon lui être « comptable du bien-être de ses concitoyens ». « C’est un jeune des quartiers populaires d’Al Hoceïma, impliqué dans les mouvements sociaux comme celui des diplômés chômeurs, mais il n’a aucune appartenance associative ni politique. Zefzafi est charismatique, il s’est imposé comme un leader accepté par tous. Son arrestation témoigne d’une volonté de décapiter le mouvement », résume Khadija Ryadi, de la Coordination maghrébine des organisations de défense des droits humains. à Al Hoceïma, l’appel à une grève générale de trois jours était très suivi hier. Interrogée par la police, la nouvelle porte-parole du mouvement, Nawal Benaïssa, a finalement été relâchée dans l’après-midi.

... http://www.humanite.fr/maroc-la-revolte ... ire-636888
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Re: Maroc

Messagede Béatrice » 08 Juin 2017, 18:38

vendredi 9 juin 2017 à MARSEILLE

-18 h 30 aux Mobiles (haut Canebière), 13001

Rassemblement
MAROC : Solidarité avec le mouvement populaire du RIF

La situation dans le RIF, au nord du Maroc, devient intenable pour les populations. Une répression féroce est en train de s’abattre sur le mouvement populaire en vue de l’étouffer.

Ce mouvement pacifique est né d’une colère face aux injustices sociale, économique et culturelle. Il a un visage : des milliers de jeunes et de moins jeunes descendent quotidiennement dans les rues des principales villes du Rif pour crier leur dégoût des pratiques despotiques du Makhzen (les autorités marocaines). Il a une plate forme revendicative précise qui réclame la fin de la marginalisation de la région, marginalisation qui ne laisse aux enfants du Rif que le choix entre la Harga-quitter le pays-, au risque de finir dans ce vaste cimetière qu’est la Méditerranée ou vivoter au jour le jour en s’adonnant à la culture du Hashish, cette autre forme du suicide collectif.

Les autorités marocaines ont commencé par louvoyer en essayant de faire miroiter un semblant de solutions aux revendications de justice sociale, d’emplois et de perspectives pour une jeunesse aux horizons bouchés. Face à la lucidité et à la détermination du mouvement, elles ont instrumentalisé la religion musulmane en mobilisant les Imams pour délivrer un message, à travers les mosquées, qui rendrait illicites les manifestations de rues. Ces manoeuvres dilatoires ont provoqué une montée de tension qui servit de prétexte aux autorités pour lancer une répression à grande échelle à travers l’arrestation de plusieurs animateurs du mouvement et des mandats d’arrêt contre ceux qui ont pu échapper aux arrestations débutées dès vendredi 26 mai.

Le changement d’attitude des autorités marocaines instaure désormais un climat de terreur qui nous rappelle les années des terribles répressions de 1959 et 1984 de sinistre mémoire.

Empêcher les autorités marocaines de commettre un massacre à huis clos nécessite une solidarité internationale à la hauteur des dangers qui guettent une population qui réclame pacifiquement ses droits les plus élémentaires.
- Pour exprimer publiquement notre solidarité avec le mouvement populaire du Rif et la population dont il est l’émanation.
- Pour dénoncer l’attitude criminelle des autorités marocaines,
- Pour dénoncer le silence complice des autorités des pays occidentaux et le parti pris de certains de leurs « grands » médias ,
- Pour exiger la libération immédiate et sans conditions de tous les animateurs du mouvement populaire emprisonnés et l’arrêt des poursuites lancées à l’encontre de tous ceux qui sont encore en liberté,
- Pour l’ouverture de réelles négociations avec le mouvement populaire sur la base des revendications légitimes de la population du Rif,

Le Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires (FUIQP13), appelle à un rassemblement le
VENDREDI 9 JUIN 2017 A 18H30
AUX MOBILES (hauts de la Canebière) 13001 MARSEILLE

fuiqp13 chez riseup.net
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Re: Maroc

Messagede bipbip » 10 Juin 2017, 20:09

Maroc : De nouveaux affrontements dans le Rif

Des affrontements ont éclaté hier jeudi en fin de journée entre manifestants et policiers dans la ville d’Al-Hoceïma, épicentre d’un mouvement de contestation populaire qui secoue depuis sept mois cette région dans le nord du Maroc. Ce jeudi, vers 17h00 locales, des groupes de jeunes se sont rassemblés par surprise dans les ruelles pour manifester dans le quartier Sidi Abed. Ils ont été repoussés brutalement par les policiers vers un carrefour du quartier, où plusieurs d’entre eux ont alors lancé des pierres sur les forces de l’ordre, qui ont répliqué en faisant usage notamment de gaz lacrymogène. Au moins deux personnes ont été blessées, un policier à la mâchoire par une pierre, et un manifestant à la tête par des coups de matraques. La police a procédé à plusieurs interpellations.

https://secoursrouge.org/Maroc-De-nouve ... ans-le-Rif
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Re: Maroc

Messagede Pïérô » 11 Juin 2017, 02:42

Maroc. Le hirak ou la révolte dans le Rif

Sur les traces d’Abd-El-Krim

Depuis plusieurs semaines, le Rif marocain est en ébullition. Une révolte sociale, politique et identitaire, qui rencontre un écho dans le reste du pays et illustre les impasses du pouvoir. Celui-ci est d’autant plus exaspéré que le hirak (mouvement) invoque le nom d’Abd El-Krim (1882-1963), célèbre résistant à la colonisation.

« Ils ont arrêté Zefzafi ! Dernière nouvelle ! » est une expression qui a fait et refait le tour de la planète web au Maroc et dans la diaspora. Comme un écho, elle s’est propagée jusqu’au sommet de la chaîne du Rif. Et cela même dans les hameaux les moins connectés à la toile. Le 29 mai, pendant les longues heures de cette troisième journée du mois de jeûne, c’est le principal objet de discussion sur les réseaux sociaux. Mais également en ville. Certains jeunes du mouvement ont vite fait le lien sémantique et émotionnel avec la phrase — célèbre dans le monde arabe – du poème de l’Égyptien Ahmed Fouad Negm chanté en 1967 par le très engagé Cheikh Imam : « Guevara est mort. Dernière nouvelle. »

L’information fait l’effet d’un coup de tonnerre. Elle rend nerveux les activistes, encore en liberté. Ils sont en colère et s’attendent au pire. Le hirak (mouvement) a déjà été largement décapité par les dizaines d’arrestations opérées par les autorités dans la région d’Al-Hoceima, et la capture de Nasser Zefzafi risque de l’achever. Car le leader incontesté est perçu par la population comme un véritable trompe-la-mort, et beaucoup de gens pensaient que la police ne pourrait jamais lui mettre la main dessus.

La tension est donc extrême ce lundi 29 mai. Les autorités ne lésinent pas sur les moyens. Camions sillonnant la ville et remplis à craquer d’agents de police. Forces auxiliaires présentes partout. Voitures de la sûreté nationale roulant à tombeau ouvert et déchirant le silence par leurs sirènes… Même la gendarmerie militaire est mobilisée. Les autorités veulent impressionner la population, entrée en dissidence depuis des mois.

La tension monte de nouveau au plus haut quelques jours plus tard : deux avocats qui ont pu rencontrer le Guevara du Rif, après moult reports et difficultés créées par les autorités, rendent public leur témoignage. Ils attestent que Zefzafi porte des « traces de violence au niveau des yeux, du dos » et qu’il est « méchamment blessé à la tête. »

Exigence de démocratie

Le mouvement de protestation est né à la suite du décès tragique à Al-Hoceima, le 28 octobre 2016, de Mouhcine Fikri, un jeune vendeur de poisson. Il s’est radicalisé depuis. Au début, il exigeait la clarification des conditions de sa mort et le châtiment de « ses assassins ». Mais le mouvement, en s’installant dans la durée, a exprimé des revendications sociales et économiques et des points de vue identitaires qui se sont progressivement politisés. Le vide politique est le résultat du « blocage » dressé par le Palais contre Abdelilah Benkirane, ex-chef du gouvernement (2011-2017) et leader du Parti de la justice et du développement (PJD), afin de l’empêcher de diriger de nouveau le gouvernement et de la sévère régression des libertés publiques(1). Dans ce contexte, le mouvement de protestation a reçu le soutien des sections de tous les partis qui comptent sur le plan populaire(2).

... http://orientxxi.info/magazine/maroc-le ... e-rif,1898
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
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Re: Maroc

Messagede Lila » 12 Juin 2017, 20:00

Nawel Ben Aissa, une voix vive du Rif

Le Maroc vit actuellement une vague de protestation sociale très large initiée par le mouvement de contestation populaire dans le Rif au nord du Maroc. L’État a répondu par une campagne de calomnie et la répression. Il a arrêté des dizaines d’activistes de ce mouvement et poursuit d’autres. Les sit-in de solidarité dans plusieurs villes sont dispersés par les forces de police. Mais ce climat de terreur renforce plutôt la détermination des citoyens et des citoyennes à combattre, exiger la libération des détenus et la satisfaction des revendications sociales. Des comités de solidarités se constituent un peu partout au Maroc.

Le cri de Nawel Ben Aissa, militante et nouvelle figure du mouvement de contestation avec d’autres, reflète bien cet état d’esprit fort et inébranlable contre la répression. Un mandat d’arrêt a été lancé contre elle par les services de sécurité qui le lui ont délivré à la maison de sa famille. Elle a décidé de se rendre. Elle s’est effectivement rendue à la police aujourd’hui (1 juin). Elle a été relâchée, sans être poursuivie. Voilà son message d’après une retranscription de sa vidéo en Amazigh.

à lire : http://www.cadtm.org/Nawal-Benaissa-une-voix-vive-du
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Re: Maroc

Messagede bipbip » 15 Juin 2017, 16:35

Vidéo - Le printemps du Rif au Maroc dure depuis 7 mois : « Liberté, dignité et Justice Sociale »

Je reprends ici deux textes et une vidéo qui traitent du contexte historique et de la lutte sociale au Maroc. Mais aussi les infos des manifs et répressions des dernières semaines.

... https://lepressoir-info.org/spip.php?article900
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Re: Maroc

Messagede bipbip » 18 Juin 2017, 17:35

Maroc : Vers une nouvelle vague révolutionnaire ? Les ingrédients d’une crise politique majeure s’accumulent

De la journée du 18 Mai à la manifestation nationale du 11 juin, la situation sociale et politique est marquée par l’accélération des contradictions. Le pouvoir est réellement mis en difficulté et les ingrédients d’une crise politique majeure s’accumulent.

... http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article41302
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Re: Maroc

Messagede bipbip » 29 Juin 2017, 19:09

Maroc, la révolution qui vient

Le Maroc, loin d’être une exception historique, traverse une combinaison et accumulation des contradictions qui, bien que contenues périodiquement, refont surface à un niveau plus aigu. La séquence actuelle confirme la longue durée des processus révolutionnaires, au-delà des phases de reflux, et la profondeur de la crise politique et sociale. Depuis 8 mois, la mobilisation populaire s’est installée dans le Rif. Déclenchée en réaction à la mort de Mouhcine Fikri [1], le mouvement s’est enraciné et organisé. Un ensemble de facteurs expliquent la durée, la radicalité et la massification de la mobilisation :

... http://www.cetri.be/Maroc-la-revolution-qui-vient
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Re: Maroc

Messagede bipbip » 02 Juil 2017, 11:33

Dans le Rif et face à la répression, le mouvement ne faiblit pas

Le 26 juin dernier, grand jour de fête pour les musulmans a tourné au cauchemar dans les rues d’Al Hoceima. Depuis, le mouvement ne faiblit pas et les rifains sont de plus en plus déterminés. Le roi a été contraint de condamner la politique de ses ministres , même si en réalité il mise sur une répression féroce pour affaiblir le mouvement.

... http://www.revolutionpermanente.fr/Dans ... aiblit-pas
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Re: Maroc

Messagede bipbip » 08 Juil 2017, 15:29

Maroc : notre ennemi le roi… et ses amis français

La démocratie de Mohammed VI se résume au règne de la matraque et des expéditions punitives contre le peuple du Rif qui, depuis des mois, se bat pour la justice sociale, la dignité et la liberté. Le pouvoir de la mafia prédatrice, avec à sa tête un roi devenu un des hommes les plus riches de la planète, apparaît au grand jour pour ce qu’il est : un pouvoir qui ne peut accepter que de simples citoyens prennent la parole, s’organisent par eux-mêmes, élaborent leurs revendications et cherchent à les défendre pacifiquement. Un pouvoir qui ne peut accepter la défiance des populations face aux éluEs et interlocuteurs liés directement ou non à cette mafia. Un pouvoir qui depuis toujours refuse de négocier sur la base de « la pression de la rue »…

Reste que depuis huit mois, rien n’arrête la colère des Rifains malgré l’armada sécuritaire. La monarchie ne peut ni répondre aux revendications, ni arrêter la mobilisation, ni même utiliser les détenus du mouvement pour monnayer le retour au calme, et la peur des puissants est visible devant le risque d’une contagion dans les régions du Maroc profond.

C’est dans ce contexte explosif que les déclarations de Macron lors de sa vite à Mohammed VI prenne tout leur sens. Le jour même de son arrivée, le procureur du Roi annonçait la demande d’une peine de réclusion pour 25 détenus sahraouis de Gdeim Izik sur la base d’aveux extorqués sous la torture, et de 28 jeunes du « Hirak », condamnés à 18 mois de prison fermes. Macron s’est érigé, en ce qui concerne la lutte actuelle dans le Rif, en porte-parole du Palais : « J’ai senti que le Roi considère qu’il est normal qu’il y ait des manifestations (….) que son souhait est d’apaiser la situation en apportant de la considération à ces régions et des réponses très concrètes, en termes de politiques publiques. La discussion que nous avons eue ne donne pas, loin de là, de craindre à une volonté de répression ».

Le Royaume est devenu une tête de pont dans la réorganisation de la Françafrique, un maillon stratégique de l’Europe forteresse, un allié incontournable dans la « lutte contre le terrorisme », et surtout un pays où les entreprises du CAC40 sont les principaux investisseurs étrangers. La lutte du peuple marocain et des populations du Rif remettrait en cause ce dispositif néocolonial essentiel à l’État français. Raison de plus pour soutenir leur combat contre la dictature de Mohammed VI, jusqu’à la libération de tous les detenuEs et la satisfaction de leurs revendications.

Chawqui Lotfi

http://www.anti-k.org/2017/07/06/maroc% ... -francais/


Au Maroc, le mouvement du Rif monte en puissance et inquiète le pouvoir

Depuis plusieurs mois, les habitants du Rif, au nord du pays, protestent contre l’injustice et pour de meilleures conditions de vie, dans cette région qu’ils considèrent comme délaissée par le pouvoir. Malgré l’arrestation de ses leaders, le « Hirak » (mouvement) a encore gagné en intensité ces dernières semaines, au fil des manifestations qui s’enchaînent. Inquiet, le gouvernement semble opter pour un nouveau durcissement de la répression. Mais la mobilisation persiste, et pourrait même se diffuser à travers un pays miné par les tensions sociales.

... https://www.bastamag.net/Au-Maroc-le-mo ... le-pouvoir
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