Maroc

Re: Maroc

Messagede Pïérô » 16 Avr 2012, 12:01

appel de la CNT à la solidarité avec les salariés en grève de CALL CENTRE FREE.

SOLIDARITE AVEC LA GREVE DES SALARIES DU CENTRE D’APPELS CALL CENTER FREE A CASABLANCA

Depuis le 26 mats 2012, à l’appel de l’Union Marocaine du Travail (U.M.T.) les opérateurs de CALL CENTRE FREE, mènent une grève contre la surexploitation dont ils sont victimes.

En premier lieu, les grévistes de cette filiale de Free qui comptent 1700 personnes, luttent contre 175 licenciements abusifs.

Ensuite ils se battent contre la dégradation de leurs conditions de travail, contre le stress permanent qui les frappe. En particulier le lancement de Free Mobile a entraîné une augmentation significative des appels et entre deux communications il est quasiment devenu impossible de prendre la temporisation de 30 secondes..Cette aggravation des cadences se constate alors que la formation sur ce nouveau produit, Free Mobile, a été insuffisante, deux heures selon le délégué du syndicat marocain.

Les liaisons de bus entre Casablanca et le Centre d’appels, situé à 12kms de la ville, sont en-deçà des besoins des salariés.
Les salariés posent également la question du salaire car s’ils perçoivent 4000 dirhams de fixe (environ 400 euros) et 4000 dirhams en salaire variable, d’autres centres d’appels du Maroc sont à 5000 dirhams. Enfin les opérateurs travaillent 40 heures, payées 44, mais la direction veut liquider cet acquis et augmenter le temps de travail.

Cette lutte doit être popularisée et soutenue financièrement. Aussi le syndicat CNT-PTT-RP, dont un militant syndical a été licencié en Décembre 2011 par Centrapel en France, appelle à envoyer des dons, avec au dos du chèque ‘ solidarité grévistes CALL CENTER CAS ».
(CNT-PTT-RP 33 rue des Vignoles 75020 Paris).

CONTRE LE MONDE DU CAPITAL SOLIDARITÉ DE CLASSE.

syndicats CNT de la Poste, du Courrier, des Colis, des Télécommunications et de la Téléphonie de la Région Parisienne.
33 rue des Vignoles 75020 paris - Tel : 0677057506

http://www.cnt-f.org/spip.php?article1914
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
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Re: Maroc

Messagede ivo » 27 Mai 2012, 19:02

Manifestation monstre à Casablanca pour dénoncer la situation sociale au Maroc
fr info
Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté à Casablanca pour réclamer "une amélioration de la situation sociale". Une mobilisation inédite contre le gouvernement dirigé depuis janvier par un islamiste.

Ahmed Médiany est journaliste, il couvrait la manifestation pour le site Internet marocain "goud.ma"

Il s'agit de la plus importante manifestation hostile au gouvernement islamiste dirigé depuis janvier dernier par Abdelilah Benkirane. "Il y a plus de 50.000 personnes qui manifestent pour appeler le gouvernement à ouvrir un dialogue véritable face à la tension sociale de notre pays", indique un député de l'Union socialiste des forces populaires (USFP, opposition parlementaire) présent à la manifestation. Un responsable de la police a estimé pour sa part, que le nombre de manifestants était "entre 15 et 20.000". "Mais ils sont dispersés dans plusieurs artères de Casablanca" a-t-il ajouté.

Au Maroc, près de 30% des jeunes âgés de 15 à 29 ans sont au chômage, selon un rapport de la Banque mondiale (BM) rendu public le 14 mai à Rabat. Une situation sociale tendue exacerbée par la sécheresse et une baisse vertigineuse des recettes du tourisme : plus de 17% en janvier 2012 selon les derniers chiffres officiels.

commentaire
Le probléme du tourisme au Maroc n'est pas une question de taux de fréquentations mais les salaires ridicules versés aux salariés de l'Hotelerie: Esclaves ou serviteurs de nos touristes Europeens ?, on peut se poser la question à qui va tout cet argent ?
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Re: Maroc

Messagede ivo » 28 Mai 2012, 08:52

Maroc: manifestation monstre contre le gouvernement
http://www.lexpress.fr/actualite/monde/ ... 19389.html
Image
Des dizaines de milliers de personnes ont défilé dans les rues de Casablanca ce dimanche.
AFP Photo

Des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées dimanche à Casablanca pour protester contre le gouvernement et réclamer une amélioration de la situation sociale.
Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté dimanche à Casablanca, la plus grande ville du Maroc où les tensions sociales sont exacerbées par la sécheresse et par un chômage en hausse.
Cette manifestation qui a surpris par son ampleur est la plus importante contre le gouvernement dirigé depuis janvier dernier par un islamiste, Abdelilah Benkirane. Les élections de novembre 2011 avaient été marquées par une nette victoire de sa formation, le Parti justice et développement (PJD).

30% des jeunes au chômage

Elle a été organisée à l'appel de la Confédération démocratique du Travail et la Fédération démocratique du Travail, deux syndicats proches de l'Union socialiste des forces populaires (USFP, opposition parlementaire)
Depuis plusieurs jours, alors que le chômage ne cesse d'augmenter, les responsables syndicaux lançaient au gouvernement des appels au dialogue à propos de la hausse des salaires et de l'amélioration des conditions sociales des salariés.
Près de 30% des jeunes âgés de 15 à 29 ans sont au chômage, selon un rapport de la Banque mondiale (BM) rendu public le 14 mai à Rabat. Sur les 32 millions d'habitants que compte le Maroc dont près de 11 millions sont âgés de 15 à 35 ans.

"Un message clair au gouvernement Benkirane"

"Il y a plus de 50.000 personnes qui manifestent pour appeler le gouvernement à ouvrir un dialogue véritable face à la tension sociale de notre pays", a indiqué à l'AFP Hassan Tariq, un député UFSP présent à la manifestation. "Il y a un message d'unité syndicale et un message clair au gouvernement Benkirane pour qu'il clarifie sa stratégie gouvernementale", a-t-il dit.
"Nous voulons aussi que la loi sur le droit de grève, qui sera prochainement adoptée, soit libérale et non répressive", a précisé pour sa part un autre membre dirigeant de l'USFP, joint par téléphone.
Un responsable de la police a estimé pour sa part, dans une déclaration à l'AFP, que le nombre de manifestants était "entre 15 et 20.000. "Mais ils sont dispersés dans plusieurs artères de Casablanca" a-t-il ajouté.

Des milliers de manifestants

Du rond-point de Dakar à celui de Mers Sultan, au coeur de la capitale économique, des milliers de manifestants ont sillonné les grandes artères de la plus grande ville du Maroc, en scandant des slogans hostiles au gouvernement. "Benkirane et Fouad Ali El Himma (ndlr, un très proche conseiller du roi Mohammed VI), deux faces d'une même monnaie", ont notamment crié les contestataires sous la surveillance discrète des forces de l'ordre.
Les autres problèmes auxquels fait face le gouvernement islamiste sont la sécheresse et une baisse vertigineuse des recettes du tourisme: plus de 17% en janvier 2012 selon les derniers chiffres officiels. Le tourisme est la principale source de devises du royaume avec les transferts d'argent des Marocains établis à l'étranger et les ventes de phosphates.
Des centaines de jeunes du Mouvement du 20 février, né dans le tumulte du Printemps arabe et appelant à des réformes profondes de la monarchie, ont également participé à cette manifestation, où les islamistes étaient quasiment absents. "Le gouvernement Benkirane doit clarifier son programme et ne pas se contenter de déclarations. On ne connaît pas la stratégie de ce gouvernement. Il doit ouvrir un dialogue véritable et clair avec les syndicats", a déclaré un syndicaliste devant plusieurs manifestants.


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Re: Maroc

Messagede DjurDjura » 30 Mai 2012, 12:15

Les syndicats rompent la trêve sociale, le gouvernement Benkirane acculé
Boualem Alami, Maghreb Emergent, 27 Mai 2012

Une manifestation de grande envergure, la première depuis l’avènement d’un gouvernement islamiste au Maroc en novembre 2011, a rassemblé dimanche à Casablanca de dizaines de milliers de travailleurs marocains. Ceux-ci, à l'appel des syndicats CDT et FDT, réclamaient notamment l'application de l'accord social du 26 avril 2011.


La trêve sociale a été brutalement rompue au Maroc, où des milliers de travailleurs ont participé, dimanche, aux manifestations organisées à l’appel de la Confédération démocratique du travail (CDT) et de la Fédération démocratique du travail (FDT).
Les manifestants entendaient imposer, face au gouvernement islamiste de Abdelilah Benkirane, « la dignité » des travailleurs, et exiger le respect des « revendications matérielles et sociales légitimes des salariés ».

Dans une déclaration commune le rendue publique le 22 mai, les deux syndicats avaient déjà lancé un coup de semonce à l’adresse du gouvernement, qui « persiste à prendre des décisions unilatérales contre les syndicats ». La classe ouvrière se trouve actuellement « dans une nouvelle situation marquée par le recul, la violation des libertés sociales et collectives, et la répression des manifestations et mouvements de protestation sociaux légitimes », affirmaient les organisations syndicales.

Au plan des revendications, les deux centrales syndicales, proches de l'USFP, qui a refusé d'entrer dans le gouvernement à majorité PJD (parti pour la justice et le développement), veulent une application plus large et immédiate de l'accord social du 26 avril 2011, notamment une revalorisation des salaires et des indemnités, et le blocage du projet de loi sur le droit de grève, ou l'unification du SMIG et du SMAG.
« Le gouvernement ne ménagera aucun effort pour activer les dispositions de cet accord, malgré la conjoncture difficile' », avait affirmé fin avril le chef du gouvernement, M. Abdelilah Benkirane, lors d’une réunion consacrée au dialogue social. Son ministre de l'économie et des finances, Nizar Baraka, avait ajouté que le projet de loi de finances 2012 vise la création de 26.204 postes d’emploi, et l’allocation de 13,2 milliards de dirhams pour la mise en œuvre des engagements contractés au titre du dialogue social. Selon lui, les secteurs sociaux (enseignement, habitat, santé) bénéficieront d'un budget de 72 milliards de dirhams au titre de cette loi de finances.

La conclusion de l'accord du 26 avril 2011 entre le gouvernement et les syndicats a déjà donné lieu notamment à la hausse du SMIG pour les secteurs de l’industrie, du commerce, des services et de l’agriculture, et l’augmentation du seuil minimum des pensions servies par la Caisse nationale de sécurité sociale de 600 à 1000 dirhams.


Les assurances du gouvernement insuffisantes

Les syndicats estiment toutefois que ces hausses sont « minimes » par rapport à la hausse du coût de la vie et la précarité des emplois au Maroc. Les syndicats marocains réclament notamment une hausse des salaires de 700 dirhams, la réduction à 34 % de l'impôt sur les revenus du travail, et l'application de l'échelle mobile des prix et salaires, ainsi que l'unification du SMIG dans les secteurs industriel et agricole.

Cette montée de la pression syndicale intervient alors que l’inquiétude gagne quant à la capacité de l’économie marocaine à maintenir une croissance raisonnable pour amortir les effets de la crise. Le ministre marocain de l’enseignement supérieur a ainsi déclaré que le Maroc risquait de se retrouver en « état de faillite ».

Les syndicats avaient observé une certaine réserve depuis l’avènement d’un gouvernement islamiste, qui avait remporté les élections législatives de novembre 2011 au Maroc, dans le sillage du « printemps arabe ». Depuis, les islamistes du PJD tentent de gérer les effets de la crise, sans disposer de véritables moyens de lancer des politique alternatives.
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Re: Maroc

Messagede ivo » 16 Juin 2012, 09:22

Avortement clandestin: 600 à 800 cas quotidiennement au Maroc
http://www.lematin.ma/express/Avortemen ... 67725.html
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Re: Maroc

Messagede ivo » 04 Oct 2012, 09:58

L'avortement au large scandalise les islamistes
http://www.20min.ch/ro/news/monde/story ... s-13947100
Une ONG basée aux Pays-Bas propose aux femmes marocaines des interruptions de grossesse pratiquées dans les eaux internationales.

Image
L'ONG accoste dans un pays musulman pour la première fois. (photo: dr)

Un navire pas comme les autres est attendu dès jeudi à Smir, non loin de Tanger, sur la côte méditerranéenne du Maroc. Son affréteur est une ONG néerlandaise qui y pratique des avortements – un acte médical illégal au Maroc. Women on Waves fournit des interruptions de grossesse médicamenteuses (sans opération) jusqu’à 6,5 semaines, en vertu du droit néerlandais. Pour ce faire, le bateau part naviguer dans les eaux internationales, avant de revenir.

Du côté de l’Association marocaine de lutte contre l’avortement clandestin, la démarche des féministes néerlandaises suscite un certain embarras. «C’est provocateur et ça n’est pas dans l’intérêt de la femme», a déclaré son président, Chafik Chraïbi. L’affaire a suscité la colère des médias locaux, incitant le gouvernement, dirigé par les islamistes modérés, à réagir. Ainsi le Ministère de la santé a-t-il sommé mercredi les «autorités concernées» d’empêcher l’association de proposer ses services. Des avortements seraient pratiqués clandestinement par environ 600 à 800 femmes par jour au Maroc, d’après Women on Waves. Elles estiment à 78 le nombre de femmes qui meurent chaque année dans le royaume des suites de ces interventions.

Les militantes, qui espèrent rester une semaine entière à Smir, ont mené ces dernières années des actions similaires au large de l’Irlande, de la Pologne, du Portugal et de l’Espagne. Elles y ont provoqué à chaque fois la mobilisation de groupes opposés à l’avortement.
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Re: Maroc

Messagede ivo » 05 Oct 2012, 08:08

Maroc: Le gouvernement interdit au «navire de l'avortement» d'accoster
http://www.20minutes.fr/ledirect/101632 ... t-accoster
Le Maroc a interdit ce jeudi l'accès du port de Smir, dans le nord du pays, à un navire transportant des membres d'une ONG néerlandaise faisant campagne pour des avortements médicamenteux.

L'organisation Women on Waves (femmes sur la vague), dont le navire éponyme a déja fait escale dans trois pays de tradition fortement catholique - l'Espagne, le Portugal et l'Irlande - tente pour la première fois d'entrer dans un pays musulman. «Le port est totalement bloqué par des bâtiments de guerre et personne ne peut y pénétrer. Il y a beaucoup de police ici», a déclaré Marlies Schellekens, un médecin de l'ONG ayant pu débarquer. «Nous avons ouvert un numéro d'urgence afin que les femmes puissent nous appeler pour obtenir des informations sur la pilule abortive», a-t-elle ajouté.

Des avortements dans les eaux internationales

L'organisation s'est déplacée au Maroc à l'invitation du Mouvement alternatif pour les libertés individuelles (MALI), une association marocaine. Women on Waves veut sensibiliser les femmes sur l'avortement médicamenteux. Elle se dit prête à pratiquer des avortements à bord du navire, dans les eaux internationales.

Comme dans tous les autres pays musulmans, l'avortment est illégal au Maroc et puni d'une peine pouvant aller jusqu'à 20 ans de prison. Mais des centaines d'avortements clandestins ont lieu chaque jour dans des cliniques. «De 600 à 800 avortements sont pratiqués quotidiennement, mais environ 250 seulement sont faits par des médecins. Ceux-ci sont plus sûrs, alors que les autres entraînent des risques», souligne Marlies Schellekens.

Chaque année, des centaines de mères célibataires sont contraintes d'abandonner leur bébé ou de le confier à l'adoption en raison du traumatisme causé par un avortement et une grossesse avant mariage. L'Association marocaine de lutte contre l'avortement clandestin estimait en juin que la législation marocaine sur l'avortement était déconnectée des réalités sociales du pays et que le nombre d'avortements dangereux rendait impérieuse la nécessité d'une évolution de la loi. Le ministre marocain de l'Intérieur, Mohand Laenser, avait fait savoir que le navire ne serait pas autorisé. «Les organisateurs ne nous ont jamais contacté pour demander la permission de se rendre au Maroc. En plus, nous n'allons pas les laisser entrer», avait-il déclaré mercredi.
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Re: Maroc

Messagede ivo » 25 Oct 2012, 08:28

PRATIQUE DES TECHNIQUES DE TORTURE : L'ONU coince le Maroc
http://www.lexpressiondz.com/actualite/ ... maroc.html
Dans un document présenté au Conseil de sécurité le rapporteur spécial de l'ONU (sur la torture) a confirmé l'utilisation de techniques de torture sur son propre sol et contre les opposants qui défendent la cause sahraouie.

Il ne fait pas bon vivre au Maroc lorsque l'on est opposant et que, de surcroît, l'on défende le droit du peuple sahraoui à s'exprimer librement quant à son destin.
«Chaque fois qu'il est question de sécurité nationale, il y a une tendance à utiliser la torture dans les interrogatoires. Il est difficile de dire si c'est très répandu ou si c'est systématique, mais cela arrive assez souvent pour que le gouvernement marocain ne puisse l'ignorer», a déclaré le 23 octobre à la presse le rapporteur spécial de l'ONU sur la torture et autres traitements cruels, inhumains ou dégradants, pour la justice et les droits de l'homme. «Il y a de nombreuses preuves d'une utilisation excessive de la force», a souligné Juan Mendez qui s'est rendu au Maroc et au Sahara occidental entre les 15 et 22 septembre 2012.
Le diplomate onusien d'origine, argentine, avait évoqué lors de cette visite des «témoignages crédibles faisant état de pressions physiques et mentales excessives sur des détenus au cours d'interrogatoires». «Il ne devrait pas être surprenant que des actes équivalant à la torture soient commis à l'occasion d'événements particulièrement intenses, tels que les grandes manifestations...», avait ajouté le rapporteur spécial de l'Organisation des Nations-unies sur la torture, lors de la conférence de presse qu'il avait tenue à Rabat à la fin de sa mission.
La brèche a été ouverte par le Centre Robert Kennedy pour la Justice et les droits de l'homme (RFK Center) dont une délégation a séjourné au Sahara occidental et dans les camps de réfugiés sahraouis du 25 au 31 août 2012. Elle y avait recueilli des témoignages accablants attestant de la pratique de la torture et de la violence. Un rapport qu'elle a rendu public a fait état de cas de disparition, de torture, de détention arbitraire de menaces, d'exécutions extrajudiciaires... par les forces d'occupation marocaines. La mission s'est effectuée sous haute surveillance. Une importante présence policière et militaire au Sahara occidental et de «nombreux cas de brutalités policières» contre des manifestants pacifiques ont été signalés par les membres de la délégation de la fondation américaine qui ont dénoncé un «climat de peur».
La pratique de la torture au Maroc et dans les territoires occupés du Sahara occidental n'est pas une vue de l'esprit. La preuve: les six militants marocains du Mouvement du 20 février condamnés le 12 septembre 2012 à des peines de prison ferme allant de 8 à 10 mois seraient passés aux aveux sous la torture, avait rapporté Human Rights Watch.
«Le tribunal a envoyé des manifestants en prison sur la base de confessions qui pourraient avoir été obtenues sous la torture, tout en refusant de convoquer les plaignants pour s'exprimer devant le tribunal», avait déploré Eric Goldstein, directeur adjoint de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à HRW. Leur témoignage recueilli par l'Organisation américaine ne laissent aucun doute sur ce terrible moyen pour extorquer des aveux. «Un des accusés, Tarek Rouchdi, 29 ans, a déclaré, qu'au poste, les agents l'avaient déshabillé et lui avaient inséré des doigts dans l'anus».
Un autre, Youssef Oubella, 23 ans, a déclaré que «les policiers lui avaient arraché les cils, l'avaient déshabillé et lui avaient inséré des doigts dans l'anus».
Samir Bradli, 34 ans, a déclaré «qu'ils l'avaient battu et lui avaient arraché les cils», a mentionné le rapport de HWR. Le Makhzen est dos au mur. Jusqu'à quand continuera, t-il à se voiler la face?
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Re: Maroc

Messagede Massinissa » 03 Nov 2012, 20:28

Après la chasse aux Migrants subsahariens, le Maroc s’attaque à leurs Défenseurs :


Image

Les migrants subsahariens constituent depuis déjà plusieurs années, les grandes victimes humaines de cette guerre froide qui ne dit pas son nom, entre l’Algérie et le Royaume du Maroc, précisément sur la question des frontières terrestres entre les deux pays.

Le Maroc considère à tort ou à raison, que ces migrants accèdent son Royaume par ses frontières Nord-Est.

Chassés, malmenés et refoulés d’un côté à l’autre de cette frontière fermée, les migrants subsahariens demeurent ainsi des prisonniers de la bande frontalière. Si cette frontière de moins d’une centaine de mètres de large, constitue une mine d’or et une source de richesse pour certaines pyramides de contrebandiers, elle est hélas pour les migrants, plus dure et plus pénible à traverser qu’un étendu désert. Abandonnés et sommés à ne pas la traverser ni d’un côté ni de l’autre, ils sont condamnés, hommes, femmes et enfants à y survivre dans les conditions les plus inhumaines et dans la famine la plus extrême.

Dépourvus de toutes aides, ni des institutions des deux pays, ni d’associations ou ONG internationales du côté algérien, les migrants prisonniers de cette bande frontalière, vont perdre une aide précieuse, celle du soutien des ONG marocaines qui militent de plus en plus pour leurs droits, suite à la répression qui s’abat sur les défenseurs des migrants, à l’instar de Camar Laye, Coordinateur du Conseil des migrants subsahariens au Maroc (CMSM), qui a fait l’objet d’arrestation à son domicile dans la nuit du 20 au 21 octobre 2012. Actuellement, il est poursuivi pénalement pour une affaire de droit commun fictive, un procédé tant répondu dans les polices des pays du Maghreb.

Avant cette arrestation, plusieurs incidents graves se sont produits à l’encontre des défenseurs des migrants au Maroc. Menaces proférées à l’encontre des acteurs d’organisations de défense des droits des migrants, cambriolage d’un appartement d’un militant du collectif des communautés subsahariennes, violence policière dans un foyer de migrants….

Un immense mouvement de solidarité avec le défenseur Camar Laye s’est constitué, suite à son arrestation. Un soutien de plus d’une cinquantaine d’ONG, du bassin méditerranéen, du Maghreb-Machrek, de l’Europe du Nord et de l’Afrique subsaharienne a vu le jour.

Le SNAPAP membre du comité de suivi du Forum social Maghrébin, demande la libération immédiate du Militant Camar Laye et à l’arrêt de la répression à l’encontre des défenseurs des droits de l’Homme du Maroc et de l’Algérie.

Le SNAPAP interpelle à l’occasion, les autorités du pays pour l’ouverture des frontières terrestres avec le Maroc, ou à défaut de donner les explications, les motifs et les raisons du maintien de cette frontière terrestre fermée.

P/ Le Président du SNAPAP
Le chargé du Dossier Migration.

Fouad HASSAM

Oran, le 23 Octobre 2012.


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Re: Maroc

Messagede Nyark nyark » 29 Avr 2013, 12:05

Mamfakinch (« On ne lâche rien »), média alternatif marocain

Avec l’autorisation de Pascal Mülchi, son auteur, nous publions ci-dessous un entretien avec Mohamed, membre du collectif Mamfakinch et militant actif du mouvement marocain du 20 février (M20F).

Média collectif, Mamfakinch a vu le jour à la veille du Mouvement du 20 février qui, en 2011, s’est mobilisé pour obtenir de profondes transformations politiques et sociales au Maroc. Le site, mamfakinch.com et le blog 24.mamfakinch.com couvrent la poursuite de la contestation. Nous n’avons retenu ici que les questions ayant trait au lancement du site et à son fonctionnement, et laissé de côté celles qui revenaient sur les développements de la situation politique au Maroc proprement dite. (Acrimed)


Pascal Mülchi : Mohamed, tu es cofondateur de la plateforme Mamfakinch, principal relais de la contestation du M20F au Maroc. Explique-nous un peu plus le début de ce projet ! Pourquoi un média citoyen en ligne pour relayer les activités de ce mouvement ?
Mohamed : Bien avant le lancement du M20F, certains blogueurs et militants avaient entamé des discussions informelles pour lancer un site qui compilerait les informations sur les luttes au Maroc et les rapports sur la situation des droits humains. Mais c’est l’appel à sortir le 20 février qui nous a poussé à franchir le pas et à lancer une plateforme, en nous inspirant de nawaat, un blog collectif indépendant animé par des Tunisiens. Notre objectif était d’abord de compiler toutes les informations sur les manifestations du M20F et les communiqués des organisations qui le soutiennent. Il faut surtout rappeler que, la veille de la sortie des jeunes vingt-févriéristes, les responsables du régime, les médias officiels et plusieurs hommes politiques affirmaient que le mouvement représentait un complot extérieur fomenté par le Polisario, l’Algérie, l’Iran, Israël et toutes les forces obscures que vous pouvez imaginer.
Il y avait donc beaucoup de travail à faire pour diffuser une information aussi crédible que possible pour donner de la légitimité au M20F et gagner la première bataille de l’opinion publique. Nous avons donc lancé le blog 24.mamfakinch.com.

Quelle est la différence entre vos deux sites ?
Comme déjà dit, on a d’abord commencé par lancer 24.mamfakinch.com. On y avait mis les principales revendications du mouvement, les communiqués des organisations et collectifs qui le soutiennent. On y faisait également la couverture de tous les événements. On y publiait les vidéos et les appels à manifester. Nous avons par la suite réussi à agréger un ensemble d’informations grâce à des techniques comme les Google-Maps qui indiquent sur une carte les endroits où auront lieu les manifestations et où on mettait les vidéos des manifestations a posteriori sur chaque ville. L’outil du Live-Blogging nous a également permis de couvrir en direct les manifestations avec textes, photos et vidéos. Nous avons également diffusé nos propres chiffres concernant le nombre de participants à la première journée de manifestations. Nous les avons collectés en croisant ceux des différentes organisations et surtout en appelant au téléphone des militants sur place que l’on connaissait bien et à qui l’on demandait des chiffres qui soient le plus proche de la réalité. Donc pendant la première année nous avons fonctionné avec le 24.mamfakinch.
Nous avons constaté par la suite que d’autres sites Internet et même la presse écrite commençaient à relayer les informations qui touchent de près ou de loin au M20F. D’un autre côté, le mouvement arrivait à maturité et il fallait commencer à réfléchir sur des alternatives concrètes au-delà de la seule déclaration du mouvement qui comporte dix points. Nous avons donc lancé le nouveau portail mamfakinch.com avec pour objectif de créer un espace de discussion pour concevoir des alternatives concrètes sur plusieurs thématiques.
Le site 24.mamfakinch.com devient donc une sorte d’archive du M20F alors que www.mamfakinch.com est le site de référence pour la réflexion sur les alternatives qu’on peut construire et l’actualité du mouvement de contestation au Maroc.

Vous écrivez, que vous êtes un collectif de blogueurs et militants marocains. Combien êtes-vous et comment êtes-vous organisés ?
On est un collectif assez flexible. Il n’y a donc pas un nombre fixe de participants. Par exemple quand le mouvement était à son apogée nous étions un peu plus d’une trentaine. Mais au fur et à mesure que le temps passait, il y a eu l’émergence d’une équipe de travail composée de quelques fondateurs du collectif et de personnes qui nous ont rejoints en cours de route et qui sont très actifs. De plus, il y a toujours la possibilité pour ceux qui ont des obligations professionnelles ponctuelles de sortir du groupe pendant un ou plusieurs mois et de revenir après.
En ce qui concerne l’organisation, elle passe principalement par des réseaux électroniques (des mailing-list notamment) vu que nous sommes dans des villes et des pays très différents. Il nous arrive tout de même d’organiser des rencontres dans des villes marocaines quand c’est possible ou en Skype quand il n’y a pas possibilité de se déplacer.

Qui publie sur vos sites ? Et quels critères de publication avez-vous ?
Nous publions des articles dans les trois langues que sont l’anglais, l’arabe et le français. Soit on reçoit du contenu (articles, vidéos, photos) via le formulaire de soumission d’articles disponible sur le site, soit des personnes que l’on connaît nous envoient leurs articles par email ou sur notre Facebook. Nous effectuons également une sorte de veille Internet sur un ensemble de sites qu’on suit régulièrement et l’on reprend une partie de leurs articles en redirigeant vers leurs sites. Nous travaillons ainsi comme agrégateur de contenu.
En ce qui concerne les critères de publication, on partage généralement des articles avec un contenu qui s’inscrit dans une vision démocratique et qui prône les principes du soulèvement au Maroc et dans la région, c’est-à-dire : la liberté, la dignité et la justice sociale. Nous avons également une charte interne concernant le contenu à laquelle on se réfère lorsqu’il y a des divergences.

En français, le mot « Mamfakinch », venant du dialecte marocain, veut dire « On ne lâche rien » : dans quel sens vous êtes un media qui ne lâche rien ?
D’abord, le projet en soi est de créer un média alternatif qui contribue à la création d’une nouvelle société au Maroc. Et "on ne lâche rien" parce qu’on ne s’inscrit pas dans une logique d’adaptation ou de conciliation avec le système existant. Même la dépendance vis-à-vis des annonceurs ne nous intéresse pas, d’où l’absence de publicité sur notre site. L’histoire des mouvements contestataires nous apprend que la récupération par le régime de toute initiative (partis politiques, médias indépendants, artistes à contre-courant, etc.) est une possibilité et nous essayons autant que possible de ne pas céder. D’où notre slogan : "on ne lâche rien". On garde ainsi notre liberté de pouvoir participer et contribuer à toutes les formes d’action ou de réflexion visant à créer un projet alternatif politique, social ou culturel.

Est-ce qu’on peut dire que Mamfakinch est révolutionnaire ?
On ne peut pas vraiment dire si Mamfakinch est révolutionnaire ou réformiste. Il y a par exemple des personnes avec nous qui luttent pour une monarchie parlementaire. Ils veulent avoir une constitution où la monarchie ne contrôle plus l’économie ou la justice. Mais il y a aussi des personnes qui sont républicaines ou qui ont une conception assez radicale de la transformation de la société marocaine. Ces derniers envisagent un processus révolutionnaire qui transformera le Maroc, à tel point que, dans dix ans, on aura complètement « autre chose ». À mon avis, c’est ce Maroc-là auquel il faudrait réfléchir.
Pour revenir au collectif Mamfakinch, on n’a pas une ligne éditoriale toujours très claire, mais on est en même temps un collectif qui rassemble différentes opinions. Pour le moment on est d’accord sur un certain nombre de points qui sont les mots d’ordre sur les révoltes au Maroc et ailleurs : c’est la question de la démocratie dans le sens plein du terme, la question de la liberté, de la dignité et de la justice sociale. Ce sont les points de convergence.

Comment vois-tu la liberté de la presse et d’expression au Maroc au jour d’aujourd’hui ?
Il y a toujours des lignes rouges. C’est-à-dire que les journalistes qui veulent lancer aujourd’hui des supports écrits indépendants et critiques vis-à-vis du pouvoir seront confrontés à l’absence de recettes publicitaires, voire à la prison, s’ils franchissent les lignes rouges : la religion musulmane, l’intégrité territoriale ou la monarchie. La presse écrite est principalement dépendante des annonceurs et vu que l’économie marocaine est intimement imbriquée avec un système de prédation et d’allégeance, il est assez facile de faire pression sur les entreprises – ça peut aller d’un rappel à l’ordre courtois jusqu’au contrôle fiscal en passant par la perte de marchés publics – pour qu’elles arrêtent de mettre de la pub là où ça dérange.
La liberté de la presse, c’est d’ailleurs beaucoup dégradée par rapport à la fin des années 1990. En 2010 Le Journal hebdo, l’un des rares médias indépendants a dû fermer. Rachid Nini, l’ancien rédacteur en chef du quotidien El Massae a passé un an de prison ferme à cause de « diffusion de fausses nouvelles et atteinte à la sécurité nationale ». Il y a aussi le correspondant de l’Agence France Presse (AFP) qui a été tabassé quand il a couvert la manif contre la cérémonie d’allégeance au roi en août 2012. Son accréditation a été, par la suite, retirée parce qu’il a signalé que les candidats du Parti Authenticité et Modernité étaient "proches du palais" vu que ce parti avait été cofondé par l’un des plus proches amis du Roi et son actuel conseiller. Tous ces exemples montrent bien la dégradation de la liberté de la presse au Maroc.

Quelle forme de répression endurez-vous, du côté de Mamfakinch ?
Généralement, en ce qui concerne les blogs ou les sites Internet comme le nôtre, les risques qu’on encoure c’est d’être emprisonné non pas pour notre expression sur la toile, mais plutôt pour des « délits » qu’on aurait, soi-disant, commis dans notre vie de tous les jours. Le blogueur Sokrate a, par exemple, été accusé de vente de drogue.
Concrètement, en ce qui concerne notre site, nous, on a surtout été attaqué – plusieurs fois – par des pirates probablement au service du régime. Certains membres de notre collectif ont, par exemple, été contaminés par un sérieux système appelé DaVinci développé par une société italienne qui s’appelle Hacking Team. D’après RSF, ce système a été déployé au Maroc.



Source : Acrimed
La religion est la forme la plus achevée du mépris (Raoul Vaneigem)
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Re: Maroc

Messagede DjurDjura » 01 Mai 2013, 12:10

Dimanche 28 avril 2013


Maroc: Création d'un comité de soutien pour le militant Ahmed Asid



Des militants et activistes des droits de l’Homme, d’acteurs de la société civile, de journalistes et de jeunes artistes qui partagent les valeurs les principes universels des Droits Humains créent un comité de soutien à Ahmed Asid et entament les discussions pour la création d’un mécanisme permanent d’observation et de lutte contre les violations et les pratiques qui vise à confisquer le droit à la différence et la liberté de la croyance. Les participants ont proposé que ce mécanisme d’observation porte le nom du symbole le martyr Choukri Belaid.

Une réunion s’est tenue le 26 Avril 2013 au siège du Syndicat national de la presse marocaine(SNPM) à Casablanca en présence de militants et activistes des droits de l’Homme, d’acteurs de la société civile, de journalistes et de jeunes artistes qui partagent les valeurs les principes universels des Droits Humains.


Après avoir dressé une liste des acteurs de la société civile et des personnes qui ont exprimé leur adhésion à l’initiative de créer un « comité de soutien avec l’intellectuel et militant amazigh Ahmed Asid » , les présents ont déclaré leur condamnation de la campagne d’intimidation menée par les dirigeants des associations « “Al Bassira pour l'éducation et la prédication”, et « La réforme et l’unité » contre le penseur et l’intellectuel Ahmed Asid.

Ils ont estimé que cette attitude s’inscrit dans le cadre d’une campagne visant à porter atteinte au droit à la vie des intellectuels et des défenseurs de la démocratie et des droits de l’Homme et dont le dernier victime était le militant tunisien Choukri Belaid.


La réunion a condamné les dites « fatwa » émises à la fois par le Conseil supérieur des Oulémas en ce qui concerne la liberté de la croyance et par les dirigeants des deux associations, les considérants comme une violation grave des libertés et des droits de l’Homme.


A cet effet, les participants à cette réunion ont mis en place un secrétariat chargé de la concrétisation des recommandations de cette réunion à savoir la publication d’un communiqué de création du comité de soutien à Ahmed Asid, ouvert à tous les acteurs et militants qui partagent les principes et les valeurs universelles des droits humains et la tenue d’ une seconde réunion, la semaine prochaine, du comité de soutien afin de se plancher sur la création d’un mécanisme permanent d’observation et de lutte contre les violations et les pratiques qui vise à confisquer le droit à la différence et la liberté de la croyance. Le secrétariat s’est chargé de présenter une plateforme à ce sujet. De même, les présents ont proposé que ce mécanisme d’observation porte le nom du symbole le martyr Choukri Belaid.
Il a été également décidé qu’une lettre sera adressée au ministre de la justice et des Libertés et au président du gouvernement pour qu’ils assument leurs responsabilités et qu’ils prennent les mesures nécessaires afin de garantir la protection de l’intégrité physique de l’Intellectuel Ahmed Asid et de diligenter une enquête concernant les déclarations des dirigeants des deux associations.


Par ailleurs, la réunion a chargé les avocats Ahmed Ait Benacer, Said Homani et Ahmed Arhmouch d’adresser des lettres au nom des présents aux instances concernées.
Les présents ont, de surcroît, approuvé le dernier communiqué de la Coalition marocaine des instances des droits de l’Homme contre le blasphème et l’incitation à la haine et à l’assassinat et confirmé leur adoption de la pétition signée en solidarité avec Asid et leur adhésion à la page Facebook de solidarité avec le concerné.



P/ Le Comité

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Re: Maroc

Messagede DjurDjura » 06 Mai 2013, 12:38

4 mai 2013

Maroc : Dure grève de la faim



Les prisonniers politiques au Maroc en grève de la faim depuis début mars arrivent à un état critique.

Dans la prison de Taza, Abdessamad Alhaydour membre du Mouvement 20 Février et Tarik Alhamani membre de l’UNEM, mouvance Voie Démocratique Basiste sont à 59 jours de grève.

Dans la prison d’Aine Kadousse à Fès, Younes Erroufi, Hichame Boughlade, Tarik Eljaîbi, Mohamed Saleh, tous militants de l’UNEM, mouvance Voie Démocratique Basiste, sont en grève de la faim depuis le 26 mars 2013, soit 34 jours de grève.

Dans la prison de Toullal2 à Meknes, Mounir Ait Khafou, Soufiane Segheri, Hassan Koukou, Mohamed Aloualiki, Hassan Alhmouche, militants de l’UNEM, Voie démocratique Basiste, sont en grève depuis le 11 mars, soit 49 jours de grève.

D’autres militants détenus politiques dans les prisons de Tanger, Alhouceima, sont décidés à observer la grève de la faim à partir du premier mai, pour dénoncer leur détention, leurs conditions de vie et en soutien aux grévistes de la faim dans les prisons de Taza , Fes, Meknes.

Ces militant(e)s dénoncent des conditions de vie insupportables, les violences des gardiens et l’absence de soins médicaux.


Secours rouge
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Re: Maroc

Messagede bipbip » 11 Jan 2014, 15:24

Entretien avec Agustin Gomez Acosta (CGT-E)

Le Maroc est émaillé de luttes réprimées violemment

Alternative libertaire : Comment expliquer qu’au Maroc la mobilisation populaire n’ait jamais atteint le niveau de la Tunisie ou de l’Égypte ?

Agustin : En premier lieu, la monarchie alaouite est le principal et plus fidèle allié des États-Unis, de la France et de l’Union européenne dans la zone. Bien que Moubarak et Ben Ali l’aient été aussi, dans le passé la Tunisie et surtout l’Égypte sont passés par des phases de nationalisme en conflit ouvert avec l’Occident, à l’époque de Nasser en particulier. Cette réalité a laissé dans la conscience collective du peuple de ces pays un important sentiment anti impérialiste. Le Maroc, au contraire, a toujours été un allié fidèle.

En deuxième lieu, l’État marocain a cultivé l’ignorance, l’analphabétisme et la marginalisation de l’identité amazigh, pourtant majoritaire au sein de la population marocaine. Le niveau culturel des peuples égyptiens et tunisiens est à cet égard substantiellement supérieur.

En troisième lieu, le Mouvement du 20 Février n’a pas eu la force suffisante de renverser la monarchie alaouite. Au Maroc, les revendications sociales étaient les mêmes qu’en Tunisie et en Égypte mais ne demandaient pas la chute de la monarchie.

Pourquoi ?

Agustin : L’État marocain comporte des caractéristiques particulières qui permettent au pouvoir des marges de manœuvres plus importantes. Sa base de soutien, à la différence des dictatures de Ben Ali et Moubarak, n’est pas seulement le fait d’un État moderne centralisé à outrance avec ses institutions répressives (police, justice, armée, bureaucratie). Le régime marocain repose sur la permanence des coutumes héritées du sultanat, de ses relations féodales et de vassalisation.

Ces pratiques pénètrent toute la société à travers un réseau large de « petits roitelets » aux ordres du monarque. C’est ce concept de fidélité aveugle et inébranlable que l’on nomme le Makhzen. Au Maroc, il existe officiellement de nombreux partis, syndicats, associations. Des élections ont lieu régulièrement. Toute une démocratie de façade, selon les critères occidentaux, prévaut. En même temps, le Makhzen, système hybride entre l’État moderne, hérité du colonialisme, et le sultanat, basé sur un pouvoir théocratique et la vassalité, est un pouvoir absolu avec un roi au dessus des lois et de toute constitution. Mohamed VI est le prince des croyants et son pouvoir ne peut être remis en cause.

Ces facteurs expliquent que la réponse du roi face au Mouvement du 20 Février ait été la répression. Dans le même temps, en promulguant une réforme constitutionnelle, le roi s’est assuré l’image d’un monarque éclairé, à l’écoute des revendications du peuple. Par l’entremise de cette nouvelle constitution plus « libérale » (du moins en apparence), il a réussi à diviser l’opposition et à gagner à sa cause nombre de partis de « gauche ». Un exemple : à la tête du récent Conseil national des droits de l’homme a été nommé un ancien prisonnier politique d’Hassan II et des « années de plomb ». Le message est en tout cas très clair : les espaces démocratiques au Maroc sont ceux que le roi tolère. Un autre exemple symptomatique de cet état de fait : au Maroc, tu peux assister à une répression violente dans les manifestations, comme ce fut le cas cet été, à l’occasion de la libération du pédophile espagnol Diego Galan. Quelques jours après, le roi ayant reconnu qu’il s’agissait là d’un erreur (évidemment pas la sienne mais celle d’un de ses sujets, en l’occurrence le ministre de la Justice), les manifestations sur le même thème ont été soudainement encouragées.

Pour résumer, il est clair que rien ne bouge au Maroc sans l’assentiment royal. Le Makhzen n’est pas remis en cause par la collaboration active de la grande majorité des partis, syndicats, associations, mais aussi caciques, indics de la police dans les quartiers. Un réseau qui est présent à travers tout le pays dans l’unique et seul but de servir le roi.

En dépit de cette réalité, personne ne peut bâillonner les luttes du peuple. Luttes qui ont poussé Mohamed VI à faire voter, via un référendum, cette nouvelle constitution. Une constitution sans légitimité aucune, avec un taux d’abstention record de 70 %. Le Mouvement du 20 Février continue à agir dans la rue, à se mobiliser. La réponse invariable du Makhzen à son égard, intimidations, terreur et répression, mettent à nue sa vraie nature et son caractère dictatorial.

Peux-tu nous dresser un panorama du mouvement social et syndical marocain ?

Agustin : Tout d’abord, il faut avoir en tête que la plupart des luttes populaires au Maroc sont spontanées, auto-organisées et avant tout locales. Le Mouvement du 20 Février a constitué le plus important changement au sein de la situation politique marocaine depuis des décennies. Mobilisations de masse dans plus de cent villes, actions coordonnées et création de comités de soutien dans les quartiers. Le peuple marocain exprimait, malgré la répression, son désir de changement, de liberté, de dignité et de justice sociale. Bien que la répression ait fait un certain nombre de morts (par exemple à Safi ou à Ait Bouayach), le pouvoir a pris soin d’éviter un bain de sang. Le pouvoir a, par une nouvelle constitution, tenté de répondre politiquement à la colère. Il a aussi facilité l’accession au pouvoir des islamistes modérés du Parti pour la justice et la démocratie (PJD), pour désamorcer une des composantes du mouvement social marocain. Ces facteurs expliquent la perte de vitesse de ce Mouvement du 20 Février. Malgré tout, la lame de fond de cette mobilisation persiste. Et le 22 février prochain une journée d’action, sur tout le territoire, a été proposée.

Au niveau des mouvements sociaux, l’ANDCM (Association nationale des diplômés chômeurs du Maroc) continue à résister et maintient au niveau local un militantisme actif. L’AMDH (Association marocaine des droits de l’homme) poursuit, de son côté, son inlassable travail de dénonciation des violations continues des Droits de l’Homme et apporte son soutien aux luttes sociales et populaires.

Au sein du mouvement ouvrier, la consolidation de secteurs anti bureaucratiques et combatifs au sein du syndicat majoritaire, l’UMT (Union marocaine du travail) a été réelle notamment dans l’enseignement, l’agriculture et l’administration publique. Les luttes de défense de la réforme agraire et contre la marginalisation de ce que l’on appelle le « Maroc oublié » (zones de l’Est du pays essentiellement) sont permanentes. Dans les universités aussi ont eu lieu des grèves mais les divisions au sein du mouvement estudiantin, du fait du sectarisme de certains secteurs, a fait que cela a manqué de coordination.

La résistance amazigh (berbère), très divisée et diverse, a perdu de son intensité, notamment du fait de la reconnaissance de son identité et de sa langue par la nouvelle constitution.

En résumé, les luttes et résistances sont avant tout spontanées, dispersées. Cette réalité est due avant tout à la nature même des organisations syndicales, sociales et politiques caractérisées par son allégeance au régime alaouite et au fait qu’elles demeurent, majoritairement, autoritaires, bureaucratiques et corrompues.

Peux-tu revenir, plus en détail, sur les luttes significatives de ces derniers mois ?

Agustin : En dépit de la pesanteur des appareils syndicaux, ce qui est positif c’est que les luttes sociales et syndicales sont constantes. Elles se terminent ici, elles commencent ailleurs. Ces derniers mois, des révoltes ont eu lieu à Targuist, dans la province de Al Hoceïma ou encore à Demnate, Khenifra ou Taza. A Ouarzazate, les mineurs se sont mis en grève. En 2012, c’était le quartier populaire de Sidi Youssef Ben Ali de Marrakech qui se soulevait. Tout le territoire est émaillé de ces luttes réprimées violemment à chaque fois par le pouvoir.

Le problème c’est que ces luttes manquent de coordination et ne s’étendent pas à cause des bureaucraties syndicales qui font tout pour freiner les mouvements. A Ouarzazate, par exemple, les instances de la CDT (Confédération démocratique du travail) sont intervenues directement dans le conflit pour paralyser la grève des mineurs et ont négocié avec les patrons en lieu et place de la CDT locale beaucoup trop offensive.

Une autre lutte significative a été celle des habitants et habitantes d’Imider contre la pollution des nappes phréatiques par la Société métallurgique d’Imider (SMI), qui appartient à Managem (holding royale) et qui exploite une mine d’argent. Cette lutte, longue de plusieurs années, est exemplaire à plus d’un titre : fonctionnement assembléiste, solidarité active et implication des femmes.

Un dernier exemple de lutte, celle menée par le secteur agricole de l’UMT qui a réussi ces derniers mois à imposer aux patrons des exploitations des droits nouveaux pour les ouvriers et ouvrières agricoles (revalorisations salariales, inscription à la sécurité sociale, respect des droits syndicaux).

Dans ce Maroc en lutte, existe-il des organisations se réclamant du mouvement libertaire et de ses pratiques ?

Agustin : Il n’existe pas à proprement dit d’organisation au niveau national. Par contre, ici et là, des libertaires font des choses. Il y a eu de nombreuses tentatives, par exemple, de mise sur pied des centres culturels libertaires. Dernièrement, à Casablanca et à Rabat ont été créés des collectifs libertaires qui agissent sur le terrain culturel et musical, et dans l’art en général. Un collectif « Guérilla Cinéma » fait des choses pertinentes. Plus généralement, ce qui est intéressant c’est qu’au sein de la jeunesse avancent les idées d’autonomie, d’auto-organisation, les réflexes de fonctionnement horizontal et de rejet des logiques de partis.

Dans les zones berbères (dans le Rif en particulier), enfin, les pratiques de fédéralisme et d’assembléisme font partie intégrante de la tradition populaire. Des concepts comme parlementarisme, partis, syndicats, y sont perçus comme étrangers car hérités artificiellement du colonialisme.

Propos recueillis par Jérémie Berthuin (AL Gard)

Pour plus d’infos sur le Mouvement du 20 février, une vidéo à ce propos avait été réalisée ici :
http://www.cnt-f.org/video/accueil/44-i ... 20-fevrier

http://www.alternativelibertaire.org/?A ... a-CGT-E-Le
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Re: Maroc

Messagede bipbip » 22 Avr 2014, 00:13

Communiqué du secrétariat international d'Alternative Libertaire

Maroc : Ce n’est toujours pas le printemps !

Dans un contexte économique et social totalement instable, le gouvernement islamiste, bon serviteur de son roi, mène une politique d’austérité qui s’accompagne d’une féroce répression partout où le peuple se lève pour demander ses droits.

A Casablanca, le 6 avril dernier, plusieurs syndicats marocains (CDT, UMT, FDT) ont appelé à manifester pour la justice sociale et la défense du pouvoir d’achat des travailleuses et travailleurs. Des membres du Mouvement du 20-Février ont répondu à l’appel et leur cortège d’une centaine de personnes s’est joint aux cortèges syndicaux.

A presque la moitié du trajet de la manifestation, la police d’Etat a ciblé le cortège du Mouvement du 20-Février et l’a attaqué violemment sans sommation et surtout sans aucun prétexte légal. L’opération s’est soldée par plusieurs arrestations : Ayoub Boudad, Hakim Serroukh, Mostapha Aarass, Mohamed Alharaq, Hamza Haddi, Youssef Bouhlal, Amine Lekbabi et Fouad Elbaz sont encore en détention à l’heure actuelle.

Leur audience s’est déroulée dans un contexte tendu le 15 avril et leur prochain rendez-vous devant la Justice est prévu pour le 22 avril. Les militants sont entrés en grève de la faim le 16 avril, après le refus par le juge de leur accorder la liberté provisoire. Cette grève est leur seule arme pour dénoncer l’arbitraire de l’Etat marocain et les conditions de détention déplorables.

Cette répression qui, au Maroc, a toujours été orchestrée par les hautes sphères du pouvoir, n’est ni isolée, ni inhabituelle. Elle est la marque de fabrique d’un Etat qui ne s’encombre pas de considérations démocratiques et n’a que faire des libertés du peuple marocain.

Dans un contexte économique et social totalement instable, le gouvernement islamiste, bon serviteur de son roi, mène une politique d’austérité qui s’accompagne d’une féroce répression partout où le peuple se lève pour demander ses droits.

Alternative libertaire apporte tout son soutien aux militants du Mouvement du 20-Février détenus dans les geôles marocaines et exige leur libération immédiate ainsi que celle de tous les autres prisonniers et toutes les autres prisonnières politiques.

L’oppression ne connaît ni limite ni frontière. Notre solidarité non plus !

Alternative libertaire

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Re: Maroc

Messagede bipbip » 17 Mai 2014, 23:36

Maroc : Des travailleurs très classe

Entre mobilisation syndicale de masse, répression et luttes sociales, le Maroc des pauvres poursuit son combat pour le respect et la dignité. Panorama des luttes et révoltes populaires au mois d’avril 2014.

Le 6 avril, une manifestation à Casablanca à l’appel d’une intersyndicale composée de l’Union marocaine du travail (UMT), la Confédération démocratique du travail (CDT) et la Fédération démocratique du travail (FDT) a attiré pas moins de 30 000 personnes. Le mot d’ordre de cette manifestation était axé sur la nécessaire construction d’une grève générale face aux agressions dont sont victimes les travailleurs et les travailleuses et contre la dégradation de leurs conditions de vie.

Depuis plusieurs mois cette mobilisation était en gestation au niveau intersyndical. Il faut dire que le gouvernement présidé par l’islamiste Abdelilah Benkirán multiplie les coups bas contre la population : augmentation substantielle du prix de l’essence et des produits alimentaires de première nécessité (pain, semoule, sucre), refus réitéré de répondre aux revendications de l’association des « diplômés chômeurs », nouvelle loi dans le service public ponctionnant désormais les journées de grève des fonctionnaires (ce qui n’était pas le cas avant). Et le dialogue social avec les syndicats n’est qu’une comédie qui n’illusionne personne.

Répression contre le mouvement du 20-Février

Autant de raisons qui justifiaient cette manifestation du 6 avril, conçue par ses initiateurs (avant tout les secteurs combatifs de l’UMT, regroupés dans la tendance Courant démocratique) comme un avertissement. Une mobilisation d’ailleurs qui n’était pas dans les objectifs des bureaucraties syndicales tant celles-ci, sont dominées par des pratiques de collusion avec le makhzen (soit le système monarchique) et un clientélisme exacerbé. Une mobilisation a néanmoins vu le jour, à leur insu, tant l’exaspération des syndiqué-e-s, et plus généralement de la population, est grande.

Au cours de la manifestation, les policiers ont joué de la matraque et procédé à de nombreuses arrestations. Cette répression n’est ni isolée, ni inhabituelle. Elle est la marque de fabrique d’un État qui ne s’encombre pas de considérations démocratiques et de libertés face au peuple. La répression au Maroc a toujours porté la signature des hauts lieux du pouvoir et n’a jamais été la seule décision d’un chefaillon de commissariat. La répression a été ciblée, puisqu’elle s’est abattue contre la partie la plus revendicative et dynamique du mouvement social marocain, à savoir les membres du mouvement du 20-Février. Ce mouvement est né parmi la jeunesse il y a trois ans, en écho aux soulèvements populaires qui ont touché toute la région, d’Afrique du Nord aux pays du Golfe.

Alors que la manifestation se déroulait sans heurts, le cortège du mouvement du 20-Février, a été soudainement attaqué violemment et sans sommation. Le prétexte : alors que le reste des cortèges syndicaux se limitait à des slogans hostiles au gouvernement, celui du mouvement du 20-Février ciblait aussi le roi. Crime de lèse-majesté aux yeux de la police : on ne touche pas à Mohammed VI. L’opération s’est soldée par plusieurs arrestations de militants qui sont tous encore en détention. Ces derniers sont entrés en grève de la faim le 16 avril, après le refus par le juge de leur accorder la liberté provisoire.

Les mineurs de l’OCP en grève

Autre front de la colère sociale, la révolte des mineurs, dépendant de filiales de l’entreprise d’état : l’Office chérifienne de phosphate (OCP) à Khouribga (dans le centre du pays).

Une entreprise florissante puisqu’elle représente à elle seule 25 % des exportations du Maroc. Une entreprise sous contrôle direct du roi, qui nomma le directeur, d’où la difficulté d’y gagner des luttes syndicales. Pas touche à un des joyaux de la couronne.

Cette réalité et cette pesanteur n’en empêchent pas moins une vraie combativité ouvrière et une vraie détermination de ses sections syndicales. Il y a cinq ans, une grève très âpre avait duré pas moins de huit mois suite au licenciement sec de 850 salariés. Cette fois, ce sont les mineurs des filiales de l’OCP (dont beaucoup sont, ce qui n’est pas neutre, d’anciens leaders syndicaux licenciés il y a cinq ans) qui se battent, appuyés par un comité de solidarité avec les travailleurs intérimaires du phosphate du groupe OCP (CSPI). Leurs revendications : la reconnaissance de leurs droits syndicaux, inexistants pour l’heure dans les filiales de l’OCP, des revalorisations salariales et surtout leur intégration officielle au groupe OCP ce qui leur permettrait d’avoir des contrats à durée indéterminée. Une première grève a eu lieu les 16 et 17 avril. Il est à prévoir que d’autres journées d’actions et de manifestations verront le jour dans les semaines et mois à venir.

Luttes auto-organisées à Beni Tadjit et Tanger

Comme c’est souvent le cas au Maroc, des luttes et révoltes éclatent ici et là, sans coordination et en dehors de tout contrôle politique d’un quelconque parti ou syndicat. À Beni Tadjit (province de Figuig, dans l’est du pays, que l’on appelle couramment le « Maroc oublié » tant la misère y est grande), la population s’est mise en grève le 15 avril avec une opération ville morte : avec fermeture totale de tous les cafés, petits commerces, boulangeries. Le mécontentement populaire, latent depuis de longs mois, se concentrait autour de revendications contre la marginalisation de leur ville, et en faveur de la construction d’un hôpital et de l’électrification de quartiers défavorisés en marge de la ville.

À Tanger, enfin, le 27 avril, les ouvriers des zones franches se mettent en grève « pour le respect des droits syndicaux, pour l’union, la solidarité et la lutte ». Région particulièrement dynamique, à la différence de celle de Figuig, Tanger a vu depuis quelques années s’implanter nombre de multinationales. Parmi celle-ci, Renault, qui y possède désormais une usine ultramoderne, suite à la délocalisation d’une partie de la production des sites de Douai et Cléon.

Les travailleurs et travailleuses poursuivront, là aussi, à n’en point douter, leur mouvement pour rappeler aux multinationales, qu’ici comme ailleurs, on ne joue pas avec la dignité d’un peuple habitué à ne compter que sur lui même.

Jérémie (AL Gard)et Marouane (AL PNE)

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