Argentine

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Messagede Johan » 01 Mar 2009, 14:08

Argentine, Disco de Oro en autogestion

Compañeros, Nous sommes les compagnons de la Société de la résistance Intercorporative de la ville de San Martin, adhérant à la FORA-AIT (section de l'AIT en Argentine). Depuis déjà 3 semaines, nous accompagnons la lutte des travailleurs de "Disco de Oro", une fabrique de tapas et d'empanadas. Le propriétaire de l'usine les a laissé à la rue alors ils ont pris l'usine et souhaitent maintenant commencer à produire par eux-même pour pouvoir à manger, car il y a déjà 6 mois que le patron ne les paie pas. Ils sont organisés en assemblée horizontale et prennent toutes leurs décisions comme ça, sans autorité. Notre Société de résistance est active dans la lutte dès les premiers moments au côté des travailleurs. C'est pourquoi nous vous écrivons pour vous demander une solidarité économique pour les aider à commencer à produire comme coopérative de travail, sans patron. C'est ce qu'ils ont décidé et ils ont besoin d'acheter les matières premières pour le faire. De nombreux travailleurs ont plus de 40 ans d'ancienneté, et ne pas travailler dans la coopérative les laissera dans la rue et sans ressources pour leurs familles. C'est une forme de résistance des ouvriers face à la crise capitaliste qui fait rage de tous côtés. De cette manière, ils résistent aux licenciements et aux chômage technique. Ce qui est important également, c'est que les ouvriers de Disco de Oro ont mis en place une organisation horizontale et ils se sont engagés mutuellement à la maintenir, gagnant tous le même salaire sans hiérarchie ni autorités. Ils ont aussi l'idée de développer la production et ainsi pouvoir générer plus de postes de travail. Les compagnons de la FORA nous sommes ici avec solidarité, en appui depuis notre position. Il faut ajouter en outre les menaces des propritétaires. C'est pour cela que le plus rapidement ils commenceront à produire, le plus vite la fabrique pourra être récupérée par ses ouvriers. Toute contribution, aussi minime qu'elle paraisse, est très importante pour eux.Les travailleurs de Disco de Oro ont besoin de notre solidarité économique, comme anarchistes, et comme travailleurs, nous nous devons de la leur donner. Une étreinte fraternelle. Compagnons de la Société de résistance ouvrière de San martin FORA-AIT (SROV-SM)
Pour plus d'informations sur le conflit au Disco de Oro, visitez le blog de laSROV-SM: http://www.socderesistenciasm.blogspot.com
SI VOUS VOULEZ APPORTER UNE AIDE FINANCIERE AUX TRAVAILLEURS DE DISCO DE ORO : Envoyez vos chèques à l'ordre de CNT AIT (mentionnez « Disco de oro » au dos), à notre adresse postale: CNT AIT108 rue Damrémont 75018 PARIS Ou par virement CCP 5734845 H Paris adressé à votre centre postal.


Les ouvriers et les ouvrières de Disco de Oro en lutte. À San Andrés, (Gral San Martín) les travailleurs et les travailleuses de la fabrique de tapas d'empanadas "Disco de oro", après avoir essayé de freiner la «vidange » de l'usine que les patrons essayaient de mener à bien, ont décidé le 3 février de prendre l'entreprise et de lutter pour leur source de travail. Guillermo Ferron, en tant que propriétaire de l'entreprise (mais aussi de commerces louches et autres escroqueries un peu partout) et Sergio Godoy del Castillo, en tant qu'homme de paille et patron, sont les responsables qui ont conduit la fabrique à la fermeture et les travailleurs et travailleuses à la deséspération. Ce rat immonde (avec les magouilles éhontées de Ferron ) n'a pas payé les salaires, les congés, les cotisations et les autres paiements depuis 5 ou 6 mois. Pour maintenir les travailleurs tranquilles, il les payait une misère, et réduisait progressivement la production ainsi que la qualité du produit. En dernier recours,il a renvoyé les travailleurs dans leurs foyers avec l'excuse de la pénurie de matières premières et pour mener des réparations sur les machines afin d'améliorer la production. Bien au contraire, il a profité de ce temps pour essayer de vider l'entreprise. A cela s'ajoutent deux ouvriers blessés dans le milieu de l'année dernière sans avoir reçu un « peso » de la part des œuvres sociales (mutuelles),parce que le propriétaire n'avait pas payé les cotisations sociale. Il y a en ce moment des ouvriers avec leurs familles qui ne peuvent pas recevoir de soins médicaux dont ils ont besoin. Il y a même une famille qui, du fait du non payement des cotisations sociales, ne peut recevoir les médicaments nécessaire pour le diabète d'un des leurs, aggravé par le fait que l'Etat complice oppresseur, tout en étant partie prenante de la sécurité sociale, ne veut pas faciliter l'accès aux médicaments. Mais même ainsi, ce sont maintenant plus de dix familles qui luttent pour récupérer ce qui est leur unique soutien économique, dans de nombreux cas, et le travail d'ouvriers qui ont pour certains la cinquantaine. Ils passent le jour et la nuit en prenant soin de leur outil de production, accompagnés par des voisins et d'autres travailleurs qui se solidarisent avec cette lutte. Ils sont maintenant mis en marche, en accord avec ce qu'ils ont discuté dans leurs assemblées, la formation d'une coopérative de travail pour recommencer la production. Cette colère qu'ils ont ressenti quand le patron a essayer de leur voler ce qui leur a toujours appartenu (leur production), se transforme maintenant en résistance, en auto-organisation et en lutte pour démontrer que les travailleurs sont capable de gérer par eux même, sans la nécessité aucun suceur de sang qui garde pour lui les fruits de son travail, les regardant d'en haut avec les mains dans les poches. Les compagnons de la FORA, nous sommes là pour faire de l'endurance et apporter notre solidarité active en tant que travailleurs, sans intérêts économiques ou politiques. Sociedad de Resistencia Oficios Varios San Martín


Communiqué de presse des travailleurs et des travailleuses de la fabrique de tapas d'empanadas « Disco de oro » située à San Andrés, (Gral. San Martín).
AU VOISINAGE: DE LA PART DES TRAVAILLEURS DE LA "DISCO DE ORO" Chers voisins : nous vous présentons nos excuses si nous provoquons des gênes [dans le voisinage]. Mais lamentablement, nous traversons une situation difficile. Les travailleurs de « Disco de oro » nous nous trouvons sans travail, du fait que le propriétaire S.G. Castillo a vidé progressivement l'entreprise, organisant la fraude économique et laissant 15 familles à la rue. Nous avons 5 mois d'arriérés de salaires, sans compter les accomptes provisionnels qui n'ont pas eu lieu, mais qui nous ont été décomptés. Les travailleurs nous souhaitons préserver notre source de travail, et c'est pour cela que nous avons décidé de former une coopérative. Nous avons les connaissances et l'enthousiasme pour faire face à cette tentative. Nous avons travaillé dans la fabrique pendant plus de 30 ans.Ce qui nous arrive n'a rien à voir avec la crise économique. Ici il y a une crise juridique. Pourquoi est ce qu'on ne fait pas d'enquêtes sur ces groupes économiques dédiés à la fraude et au vidage des entreprises ? Chers voisins, nous faisons appel à votre solidarité. Nous avons besoin de votre appui, maintenant que nous allons rouvrir la fabrique. Vous pouvez nous aider en achetant nos produits. Nous avons des projets : la fabrique a la capacité pour 70 postes de travail que nous pourrions générer, nous pouvons assister les cantines scolaires et les centres communautaires. Nous sommes en train de présenter nos projets à la municipalité, et nous nous battons pour qu'une entreprise d'alimentation ne ferme pas, ce qui serait impensable alors qu'il y a ici des gens qui ont faim. Nous pouvons y arriver et pour cela nous avons besoin de votre aide. TRAVAILLEURS DE "DISCO DE ORO" (Córdoba Esq. Int. Alvear)
Johan
 

Re: [Argentine] Disco de Oro en autogestion

Messagede Nico37 » 23 Aoû 2009, 17:37

Argentine : Zanon appartient aux travailleurs/ses !

Ce qui suit est la traduction d’un communiqué (extraits) des ouvrières et ouvriers de Zanon, qui mènent une lutte et une expérience autogestionnaire depuis des années …

Après 9 ans de lutte, nous avons réussi à arracher l’expropriation définitive de notre usine. Ce chemin parcouru par les ouvrières et ouvriers de Zanon n’aurait pas été possible sans avoir auparavant repris à la bureaucratie syndicale notre représentation professionnelle. D’abord, en 1998, nous avons récupéré notre commission interne pour lutter contre les licenciements, les mauvais traitements, les humiliations, et pour les conditions de sécurité et d’hygiène, contre la polyvalence, pour nos salaires, etc., mais surtout pour instaurer une nouvelle façon de travailler : la démocratie directe, et ensuite, en 2000, reprendre notre syndicat et le mettre au service des travailleurs.

Au cours de ces presque neuf ans, il est passé beaucoup d’eau sous les ponts. Nous attachons un grand prix au soutien que nous avons reçu au cours de ces années de lutte … Jusqu’à la solidarité au niveau national et international de compañeros que nous n’avons jamais rencontrés, et qui, au courant de notre lutte, nous envoyaient des fonds de grève pour résister.
Nous avons appris aussi à être solidaires d’autres travailleurs en créant une Caisse de Grève permanente, nous avons mis en avant que la coordination est fondamentale pour le triomphe des luttes ouvrières…

… Dès le début, nous avons ouvert l’usine à la communauté, en recevant des milliers d’enfants et d’adultes pour qu’ils connaissent notre expérience de lutte. Nous avons consolidé l’unité ouvriers-étudiants, tant avec les jeunes du secondaire qu’avec les compañeros universitaires, et cela a son expression dans l’accord-cadre de collaboration avec l’Université…

… Notre lutte a toujours été fondée sur la pratique de la lutte des classes, en désignant les gouvernements, le patronat et les bureaucraties syndicales comme l’ennemi des travailleurs. Cette expérience que nous avons construite au long de ces années, et avec l’énorme consensus dont jouit notre lutte dans la province, au niveau national et international, nous a permis de forcer la volonté politique du Gouvernement Provincial du MPN, et ils ont dû lancer et voter le projet de loi d’expropriation.

Nous considérons que cette conquête arrachée par l’ensemble de la classe travailleuse a une valeur énorme, que ce gouvernement qui aujourd’hui vote pour l’expropriation de Zanon sous gestion ouvrière est le même qui a assassiné Teresa Rodríguez, le même qui nous a réprimés, nous ouvrières et ouvriers de Zanon à la fin 2001 et qui a voulu nous expulser 5 fois, le même qui a tiré sur notre compañero céramiste Pepe Alveal et lui a fait perdre un œil lors de la répression du quartier San Lorenzo, le même qui nous a assassiné le compañero Carlos Fuentealba, et le même qui aujourd’hui nous parle de paix
sociale quand, dans ces moments de crise économique mondiale, les patrons et leurs gouvernements nous déclarent la guerre à coups de licenciements, de salaires de famine, d’augmentations des tarifs publics, etc.

Les écoles et les hôpitaux sont vidés, et les seuls travaux publics dont on parle sont la construction de prisons pour enfermer nos jeunes, tandis que tous les jours des familles meurent dans l’incendie de leurs précaires baraques lors d’expulsions.
C’est pourquoi malgré l’énorme conquête que nous venons d’obtenir, dans un contexte de crise économique internationale, en arrachant l’expropriation à ce gouvernement, qui plus est dans le cadre de la gestion ouvrière de Zanon et du Syndicat des Céramistes de Neuquén, nous sommes convaincus que notre lutte n’est pas terminée car, comme au premier jour, nous considérons qu’il n’y a pas de salut individuel mais seulement celui de l’ensemble de la
classe travailleuse.

Compañeras et compañeros, à toutes celles et tous ceux qui, d’une façon ou d’une autre ont été partie prenante et ont apporté leur pierre à l’édifice : partageons la joie de ce grand moment !
Aux compañeros qui nous regardent encore avec incrédulité, peut-être craintifs, peut-être sceptiques : nous vous invitons à faire partie de cette grande histoire qui consiste ni plus ni moins à apporter sa pierre à la transformation de la réalité et reprendre le rêve de nos 30 mille compañeros (allusions aux 30.000 disparus sous la dictature militaire) : une société sans exploiteurs ni exploités !!
Nico37
 
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Usines sans patrons : la crise économique de 2001 en Argenti

Messagede Phébus » 28 Jan 2010, 18:57

Texte d'un numéro Express de Cause commune produit pour la tournée «Usines sans patrons»

En mai 2000, le gouvernement de la Rua annonce une série de mesures afin de rendre l'État argentin conforme aux volontés néolibérales du FMI: baisse de 12 à 15% des salaires des fonctionnaires, réduction majeure des dépenses, privatisation, etc. Le tout plait effectivement aux bonzes du FMI puisqu'ils allouent 40 milliards de dollars en prêts à l'État argentin. Mais la crise semble indomptable puisque déjà l'année suivante le pays en est à son onzième plan d'austérité approuvé par le FMI et les seuls résultats palpables de ces mesures semblent être le nombre grimpant de manifestations, d'émeutes, de grèves et de coupures de routes (les piqueteros).

De la crise à l'insurrection


Pendant cette période, on évalue à 2000 le nombre d'individus par jour passant de la "classe moyenne" à la "classe pauvre" et à 25% le taux de chômage; sans compter que le spectre de la banqueroute n'est jamais bien loin, à un point tel que le 1er décembre 2001 les liquidités des banques sont épuisées et que le gouvernement doit limiter par la loi les retraits des particuliers.

En décembre 2001, les émeutes comptent plusieurs centaines, voire plusieurs milliers de pillards (pauvres, chômeurs ou membres déchus de la classe moyenne) qui s'en prennent aux supermarchés, aux entrepôts, aux boutiques, etc.) Les troubles sont si préoccupants que l'état de siège est décrété par les forces de l'ordre: tout regroupement public de plus de deux personnes est interdit et que la censure est rigoureusement appliquée aux médias. La répression, qui a déjà fait quelques morts, se fait sentir au maximum, mais les émeutes continuent de plus belle et sont désormais doublées de cette pratique qui avait fait grandement pression sur la dictature militaire dans les années 1970, les "concerts de casseroles" (cazerolazos) qui regroupent, chaque jour et partout à travers le pays, plusieurs milliers d'individus.

Dans la soirée du 19 décembre, une manifestation spontanée regroupant plus d'un million de personnes a lieu à Buenos Aires. Devant le palais présidentiel, la foule en colère réclame la démission des hommes politiques. Le tout se termine dans la nuit par une émeute majeure qui balaiera les institutions bancaires et les multinationales et lynchera plusieurs policiers. Lors de ces troubles, plusieurs milliers de messagers à moto (motoqueros) participent aux affrontements; ces derniers, par leur connaissance de la ville et leur mobilité, amorcent ainsi un mode d'action qui allait être reconduit à de nombreuses reprises.

Des évènements semblables ont lieu dans au moins une douzaine de villes du pays. À Cordoba, la mairie est occupée. On y tient une assemblée avant d'y mettre le feu et de dresser des barricades. Le lendemain matin, la révolte se poursuit, un manifestant raconte: " Les gens allaient, venaient, les cortèges se recyclaient, les avenues se vidaient puis se remplissaient à nouveau d'hommes, de femmes, de familles avec leurs chiens... C'était quelque chose d'impressionnant parce que totalement spontané... ". Cette journée sera ponctuée par une foule d'évènements majeurs semblables à la veille… combats de rues, pillages, assaut d'une foule en colère contre la maison du président, etc. À l'évidence, la révolte devient insurrection.

Mais ces manifestations de souveraineté populaire attirent évidemment son contraire : la répression, qui est à la hauteur de la réputation qu'elle s'est forgée pendant la dictature. De ces quelques semaines d'affrontement, on compte 35 tués, des centaines de blessés et des milliers d'arrestations (officiellement 3273). Plusieurs témoins racontent que des tueurs en civils se faufilaient dans la foule afin d'abattre des militantse-s d'une balle dans la nuque. Les autorités ne savent décidément pas comment réagir: le président de la Rua démissionne et doit être évacué par hélicoptère. Le nouveau président, Adolfo Rodriguez Saa promet un moratoire sur le paiement de la dette extérieure et la création d'un million d'emplois.

Mais les manifestations se poursuivent… et l'année 2001 se termine par la démission du président Saa, bientôt remplacé par Duhalde. Les concerts de casseroles, les coupures de routes, les émeutes et les manifestations reprennent dès janvier. Dans la ville de Mosconi, les émeutiers prennent la garnison du commissariat en otage et brulent l'édifice. À Junin, 600 manifestants brulent la maison d'un député. Le 28 janvier, plus de 15 000 piqueteros soutenus par les assemblées de quartier convergent au centre de Buenos Aires. Le nombre de piqueteros - et de piqueteras, puisque les femmes sont très nombreuses lors de ces actions: elles forment jusqu'à 70% des effectifs - est d'ailleurs depuis le début de la crise leurs regroupements sont en pleine expansion: de 1383 qu'ils étaient en 2001, ils passent à 2336 en 2002.

Les émeutiers délaissent désormais les supermarchés pour mieux s'en prendre aux banques, sans compter que les assemblées de quartiers, progressivement, se fédèrent entre elles afin de coordonner l'insurrection. Ces assemblées, qui se comptent par centaines, transfigurent la critique en acte et en parole. Réunissant parfois plusieurs milliers de personnes, elles permettent au peuple de reprendre tout ce qui le concerne en main, sans avoir recours à la médiation de l'État ou d'une quelconque institution bourgeoise. Fonctionnant de façon horizontale et non hiérarchique, elles prennent une telle ampleur que les dirigeants politiques croient devoir rappeler qu'aux termes de la constitution:

"Le peuple ne délibère pas et ne gouverne que par l'intermédiaire de ses représentants... Il faut arrêter la fantaisie des gens dans la rue qui disposent de ce qui doit ou ne doit pas se faire... Il... faut adresser des pétitions aux autorités... de façon ordonnée et sensée au lieu de les livrer en pâture aux agitateurs habituels..."

Cette insurrection a pris tout le monde par surprise, aucun syndicat, aucun parti n'en est à l'origine. C'est de la population elle même, spontanément, qu'est venue la résistance, et c'est cette même population qui a donné à cette résistance une forme si originale et efficace. La révolte populaire fut accompagnée par un vaste mouvement d’autogestion des entreprises en faillite. Autour du slogan « Occuper, résister, produire », entre 8000 et 10 000 postes de travail dans plusieurs secteurs industriels (métallurgie, textile, imprimerie, hôtellerie, alimentation, etc.) ont ainsi été sauvés par les travailleurs et travailleuses dans des entreprises récupérées et remises en marche par leurs propres ouvriers et ouvrières, alors même que la crise financière de décembre 2001 avait poussé les patrons à les abandonner à leur propre sort. Sans contredit, il s’agit de l’un des faits marquants de la réponse des classes populaires qui mérite d’être souligné.

-------------------------------

Si le contexte québécois de 2010 diffère largement de celui argentin de 2001, quelques rapprochements sont tout de même possibles. D'abord, la crise qui a touché durement l'Amérique du Nord a fait passer le taux de chômage de 7,2% (le plus bas niveau en 32 ans) à un niveau qui atteindra possiblement 10% en 2010. Pour la région de Montréal seulement, le taux de chômage a déjà atteint les 10,5%. Certains économistes craignent même une seconde crise financière dans un avenir très rapproché. Par ailleurs, l'État et le patronat, sous prétexte de relance économique, se lancent dans une grande offensive néolibérale - en sabrant dans les services sociaux, les conditions salariales et en remettant à l'ordre du jour différents plans de privatisation. Pour couronner le tout, tant les syndicats que les mouvements sociaux sont moribonds et sont en mode survie plutôt qu'en mode combattif, laissant ainsi l'État manoeuvrer à sa guise. Dans un tel contexte, que peut-on tirer de l'expérience argentine afin de s'organiser ici et maintenant?

Contre le capitalisme

La première nécessité semble être l'élaboration d'un projet social et politique extra-parlementaire qui aurait pour fondation une authentique démocratie. Peu importe les mesures que les politiciens prendront, ce ne sera qu'en faveur du marché et ce sera nous (les travailleurs, les travailleuses, les étudiants et les précaires) qui en paieront le prix.

L'expérience de récupération d'usine dans un contexte de crise économique serait, dans un premier temps, une nécessité qui permettrait aux travailleurs et aux travailleuses de conserver leurs emplois. On n'a qu'à penser à l'exemple récent de la grève d'Alcan à Jonquière en 2004. Les travailleurs, réalisant les limites de la grève légale, ont relancé la production sous contrôle ouvrier, poussant ainsi le patronat à la négociation - entre autres puisqu'il ne pouvait plus revendre l'électricité non utilisée pour amortir les pertes causées par la grève. Bien que l'expérience argentine soit critiquable à plusieurs niveaux, elle permet à la population de renouer avec une véritable démocratie que la rationalité et le productivisme capitaliste nous ont fait oublier depuis fort longtemps. La réussite d'un tel projet, l'autogestion généralisée, ne peut à long terme réussir sans une lutte globale pour une transformation libertaire et socialiste de la société. Dans un tel contexte, l'auto-organisation des chômeurs et des précaires est indissociable de la lutte des travailleurs et des travailleuses pour l'autogestion de leurs milieux de travail et la solidarité entre les différentes luttes parcellaires est plus que jamais nécessaire.

Contre l'État

L'autre aspect crucial est le principe des Assemblées de quartier et la mise en place de mécanismes de démocratie populaire. Dans un contexte de crise sociale et politique, dans lequel les gens n'ont plus confiance aux politiciens et aux partis, la démocratie par la base est plus que jamais nécessaire. Que ce soit pour des enjeux de quartiers, le logement, la précarité, l'éducation populaire ou la santé (on peut penser au modèle des cliniques populaires des années 1960-1970), seule notre force collective, par la mise en place de mouvements de quartiers, peut amener un réel changement.

L'attente de réformes ou de promesses électorales, la manipulation par les politiciens et les bureaucrates et toutes les formes de concession minent à long terme nos luttes populaires. C'est pourquoi dans le contexte de notre campagne sur la crise nous jugeons important de partager des expériences de luttes collectives afin d'entamer ou de poursuivre une réflexion collective sur les façons de s'organiser ici et maintenant.

==> Le calendrier de la tournée
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Argentine

Messagede berneri » 11 Aoû 2010, 22:09

http://www.lacapital.com.ar/contenidos/ ... _0054.html
http://www.fob.org.ar/

Desocupados piden por trabajo con corte y original protesta fotográfica en el Monumento

Vecinos desocupados de varios barrios rosarinos y del Gran Rosario, nucleados en la Federación de Organizaciones de Base (FOB) -regional Rosario- se concentraron esta mañana en la avenida Belgrano cortando dos manos frente al Monumento a la Bandera y realizando una muestra de fotos sobre las “condiciones míseras de vida en esos lugares y su forma de salir adelante en cada barrio”, dijeron los organizadores.

La medida, indicaron, es por tiempo indeterminado hasta obtener solución de sus problemas por parte de las autoridades municipales.

Los manifestantes, que pertenecen a varias agrupaciones que integran la regional Rosario de la FOB (MSI - Movimiento Solidario Independiente de Pérez, VEL - Movimiento Vecinos en Lucha, Milo - Movimiento Independiente “Los Olvidados” y MI27 Movimiento Independiente 27 de Febrero, estos últimos de Rosario), aclaran que son organizaciones de vecinos desocupados que luchan desde abajo por posibilidades para todos y todas. Destacan que no tienen punteros ni jefes, ni dependencia de ningún partido político o gobierno alguno.

Reclaman por trabajo y denuncian que los planes nacionales implementados a través de las cooperativas “Argentina trabaja” están digitados por el aparato clientelar del Gran Buenos Aires. Además recuerdan que los gobiernos municipal y provincial se comprometieron a solucionar esta situación pero aclaran que aún no han recibido respuestas.

La movida se hace en respuesta a la presentación de “Rosario, esta ciudad”, una selección de 101 fotos publicadas por la Editorial Municipal de Rosario (EMR) y presentadas ayer en el CEC.
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Re: argentine

Messagede Pïérô » 12 Aoû 2010, 09:41

Ben, çà m'interesserait justement de comprendre...Il y a une traduction possible ? :D
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
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Re: argentine

Messagede Spark » 17 Aoû 2010, 11:51

Voilà une ébauche de traduction :wink:

Des chômeurs demandent du travail avec une manifestation originale

Des chômeurs des quartiers Rosario et Grand Rosario, faisant partie de la FOB
(Federación de Organizaciones de Base, Fédération des Organisations de Base, de la région
de Rosario) se sont rassemblés ce matin sur l'avenue Belgrano devant le Monument au drapeau
et ont organisé une expo photo sur les " conditions misérables de vie dans ces lieux et les moyens de
s'en sortir" selon les organisateurs.

Ils ont déclaré que cette action est d'une durée indéterminée jusqu'à la résolution de leurs
problèmes par les autorités municipales.

Les manifestants, qui appartiennent à différents groupes faisant partie de la branche régionale
Rosario de la FOB (MSI - Movimiento Solidario Independiente de Pérez,
VEL - Movimiento Vecinos en Lucha, Milo - Movimiento Independiente “Los Olvidados”
y MI27 Movimiento Independiente 27 de Febrero), ont précisé que ces organisations de personnes au chômage
luttent pour le bien de tous et toutes.Ils notent qu'ils n'ont aucun chef et ne dépendent d'aucun
parti politique ni du gouvernement.

Ils demandent du travail et dénoncent les plans nationaux, à travers les coopératives
"Argentina trabaja" qui sont alimentées par le dispositif de mécénat du Grand Buenos Aires.
Ils rappellent également que les dirigeants municipaux et provinciaux se sont engagés à
remédier à cette situtation, et que pour le moment rien n'a été mis en oeuvre.

Le mouvement s'est organisé en réponse à la présentation de “Rosario, esta ciudad”
(Rosario, cette ville) une sélection de 101 photos publiées par la municipalité de Rosario
(Editorial Municipal de Rosario (EMR)) et présentées hier au CEC.
"Les braves gens n'aiment pas que l'on suive une autre route qu'eux."
(Georges Brassens)
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Messagede JPD » 14 Déc 2010, 17:44

en savoir plus sur les assassinats de squatteurs dans la banlieue de Buenos aires

Trois morts dans le conflit pour les logements à Buenos Aires

Trois morts, des dizaines de blessés, certains par balles. Malgré tout, l’expulsion du terrain occupé a échoué et la lutte continue.

http://oclibertaire.free.fr/ (tiré de indymedia argentine, traduction ocl)
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Messagede kuhing » 20 Déc 2011, 10:43

Reçu par mail ce jour :


"A 10 años del levantamiento de diciembre de 2001 los y las Anarquistas nucleados en FACA seguimos organizados y luchando para Que se vayan todos!"


“Debemos trabajar activando entre los no organizados y quizás imposibles de organizar, para despertar en ellos el espíritu de rebelión y el deseo y la esperanza de una vida libre y feliz.”

Errico Malatesta


Se cumple ya una década de una de las más importantes rebeliones populares de la región. Nos referimos a la situación vivida en el año 2001 donde la gente en las calles coreaba el “que se vayan todos, que no quede ni uno solo”. Aquel fue un momento bisagra tomando en cuenta la historia de resistencia previa –que ya llevaba más de 5 años de visibilidad- y el desenlace de las luchas sociales que continuaron hasta la actualidad. La importancia del 19 y 20 de diciembre en si, no se debe solo al quiebre que se hizo de la institucionalidad argentina sacando a un gobierno que, con poca legitimidad, se intentaba mostrar como cambio a la par que practicaba una profunda continuidad de las políticas neoliberales del menemismo. Tampoco la importancia de esta explosión popular en las calles tuvo que ver exclusivamente con haber forzado la renuncia de 4 presidentes en una semana. Sin embargo todo esto no fue menor.

Que se vayan todos ayer y hoy!!
Nos acordamos mucho de aquel 2001 en estos momentos en que el capitalismo y el Estado no solo no han podido darle respuesta a las necesidades de la humanidad en su conjunto sino que se las han ingeniado para hundirla cada vez mas y sumirla en una miseria sin precedentes. Sectores de la población movilizado en Europa y EEUU han tomado las calles para protestar y enfrentarse a los responsables de la crisis, entre ellos banqueros, políticos, empresarios y gurúes de la economía. Todos ellos claros funcionarios de los diferentes estados y poderes económicos asociados para el vaciamiento. En estos casos se ha llegado a invocar el espíritu del 2001 argentino con el fin de enfrentar a un “modelo” caduco. En medio oriente y norte de África la protesta popular apuntó a echar regímenes dictatoriales aunque todavía todas estas movilizaciones populares, no han podido presentar al momento, propuestas organizativas de base que atenten contra el orden establecido.
Se puede visualizar, tanto hoy como ayer, una tendencia general que se viene dando con distintas variantes, pero con ciertos lineamientos comunes como clave de época, y que tiene que ver con la crisis de instituciones en general y de la ruptura del imaginario social con respecto a estas.
Crisis y ruptura que abarca al estado, a los sindicatos corrompidos, a los partidos y políticos del sistema, inclusive a los de la izquierda tradicional, y a sus distintos criterios políticos y organizacionales.
Y si bien ponemos la lupa sobre las consecuencias de la rebelión del 2001 por su magnitud, estas devienen del análisis, como decíamos mas arriba, de todo un cúmulo de procesos anteriores y por tendencias, que si bien con diferencias, se pueden ver en otros procesos de la región. Y esto se demuestra, de un tiempo a esta parte, en que toda vez que parte de la población se inclina hacia los asuntos públicos o de su interés, lo hace autoorganizada y/o movilizada, con desprecio hacia la clase política, aunque se trate del que vaya primero en las encuestas… Lo hace con el imaginario social del 19/20.
Hace 10 años, en este país estábamos la mayoría de la clase oprimida enfrentándonos a los mismos sectores dominantes que hoy oprimen con sus políticas de manera casi calcada en otros lugares del mundo. Estábamos en un contexto latinoamericano de levantamientos como el de Chiapas, luchas por la defensa de recursos como en Bolivia, expropiación de tierras como las de los Sin Tierra en Brasil y puebladas indígenas como las de Ecuador. En ese momento las asambleas vecinales, las tomas de fábrica y el movimiento piquetero entre otros sectores, nos incluíamos en esta gesta latinoamericana combativa y pudimos decir basta en las calles. Sin embargo la falta de un mayor entramado entre los movimientos sociales y una falta de unidad de los mismos, la mezquindad y la nublada visión política de algunos, como la falta de prefiguración concreta de alternativas de sostenimiento de la vida social desde otros paradigmas, hicieron eclosión en el instante en que hubo que improvisar el enfrentamiento y la suplantación de la vieja sociedad. Si por un lado era bienvenida la idea de acabar por completo con las instituciones vigentes no hubo prácticas ni experiencias que hayan dado la posibilidad de tirar abajo el aparato del estado y el capitalismo.

Tensión abierta entre lo viejo y lo nuevo
Lamentablemente la tensión entre lo viejo que no termina de morir y lo nuevo que no termina de nacer, no ha producido por el momento una síntesis favorable para los de abajo. Pero la tensión sigue…
Con la apresurada salida de Eduardo Duhalde del gobierno luego de la masacre de Avellaneda en donde bajo su responsabilidad fueron asesinados dos hijos de nuestro pueblo como Maximiliano Kosteki y Darío Santillán y el advenimiento del Kirchnerismo como proceso, podemos decir que se cierra una de las situaciones mas extraordinarias de efervescencia popular pos dictadura. El reordenamiento institucional y económico, operado por los K, seguido de una retórica antineoliberal en sintonía con otros procesos latinoamericanos, vino a romper con algunas lógicas derivadas de procesos anteriores aunque mantiene en esencia, determinadas características del régimen de dominación más general.
El estado y la clase dominante pudieron en pocos años darse una lavada de cara con un modelo económico extractivo-exportador que minimizaría las consecuencias de la crisis local y la actual crisis internacional, que todavía sigue latente y promete dar nuevos coletazos. Las prácticas de políticas clientelares y prebendarias del duhaldismo y el menemismo fueron reapropiadas por los K posibilitándoles armar una duradera alianza con sectores poderosos de la economía, gobernadores de provincias feudales, “barones” del conurbano bonaerense y burócratas sindicales.
Las políticas llevadas a cabo por el kirchnerismo hicieron estructural la exclusión de sectores populares como los desocupados cada vez más marginados en los barrios, trabajadores tercerizados y precarizados siempre en riesgo a ser despedidos, campesinos del norte corridos por la policía de los grandes terratenientes, y pueblos originarios aun sin tierra entre otros.
A su vez, combinando inteligentemente cooptación de parte de referentes y sectores en lucha y disciplinamiento y deslegitimación de aquellos que seguimos en la pelea, fue configurando un nuevo escenario hegemónico, donde la fragmentación (de la cual los que luchamos por una transformación radical de la sociedad también tenemos que hacernos responsables) es la constante en estos tiempos que corren.
Pero donde hay dominación hay resistencia y por eso, a pesar del aparente avasallamiento de toda la parafernalia efectista de este ultimo proceso, por lo bajo y desde abajo se siguen tejiendo experiencias de construcción y lucha autónomas que recrean y profundizan el espíritu del 19/20 y de la cual los y las anarquistas y con cada vez mas ímpetu vamos formando parte. Y aquí, aparece nuevamente la clave de la ruptura del imaginario social, que si bien hoy se podría ver un tanto desdibujada por la situación de normalidad institucional y de relación de fuerzas desfavorable para la clase oprimida, esta ahí latente y sigue marcando el contexto. Y esto es así porque no es un dato que pueda verse en términos estrictamente políticos, es decir en tiempos de resolución cortos, sino mas bien culturales, de largo alcance y mayor profundidad y consecuencia social.
Así las cosas, podemos ver el vacío que se abre todavía inmenso entre la vieja institucionalidad todavía viva y nuestras construcciones sociales todavía embrionarias. Unas y otras responden a una misma situación y tironean dentro de una brecha que todavía sigue abierta…

El pueblo organizado puede solo!!
Hoy más que nunca al igual que hace 10 años la organización de base y asamblearia se muestra como un camino posible para ir construyendo un poder propio de la clase oprimida y explotada que redunde en una ruptura revolucionaria con desenlace popular y en la posibilidad de sostenimiento de otra forma de coordinación de la vida social. Hoy cuando ya pasó una década de aquel levantamiento aún estamos disputándonos con los de arriba proyectos de sociedad antagónicos.
Los y las anarquistas organizados en FACA, creemos que tenemos que sostener este proyecto de ruptura revolucionaria a través de un arduo trabajo de base participando e impulsando organizaciones populares democráticas y combativas dando todos los días esa disputa con el poder dominante en los escenarios y con los métodos acordes a nuestra estrategia de lucha y construcción de nuevas realidades sociales. Sin jefes ni partidos dirigentes y con independencia de clase y autonomía, reafirmamos que el camino consiste en la destrucción del Estado en tanto especial ámbito institucional de dominación, que produce y reproduce éstas relaciones, y en la supresión de las formas gubernamentales que constituyen un poder que expropia y aliena la capacidad de decisión de la vida social del conjunto de la población. Desde nuestra posición de un anarquismo de intensión social y revolucionaria pensamos que las prácticas organizativas de base actuales, son el embrión de un poder propio de la clase oprimida. Representan la puesta en práctica de una praxis prefigurativa libertaria que combatiendo al Estado pueda ser alternativa de organización social desde abajo.
La lección de hace diez años nos muestra el lugar donde tenemos que estar los y las anarquistas cuando el pueblo diga basta! Esos lugares no son otros que el barrio, los espacios de estudio y trabajo, el campo y cualquier lugar en donde se padezca la injusticia de un sistema de dominación estatal y capitalista, aportando propuestas, proyección, capacidad organizativa, de articulación y lucha con horizonte transformador. Solo así podremos darle características libertarias a un nuevo proceso que intente en un próximo capítulo de nuestra historia que el “Que se vayan todos” sea acompañado por nuestra experiencia como pueblo de hacernos cargo del futuro de nuestras vidas.

Abajo el Estado!
Arriba lxs que luchan!
Viva la Anarquía!



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Re: argentine

Messagede bipbip » 28 Déc 2012, 11:55

Des centaines de personnes ont dévasté des magasins et ont participé à de violent affrontements avec la police dans le sud de l'Argentine.

Magasinage prolétarien en Argentine

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Le vrai visage du miracle argentin

11 ans après 2001, le retour des pillages dans les supermarchés.

Au moment même où se déroulait la grande manifestation à Buenos Aires célébrant les 11 ans du 19 et 20 dicembre, dates des protestations massives contre les politiques neo-libérales qui avaient entraîné la grave crise économique amenant le pays au défaut de paiement, des centaines de personnes ont dévasté des magasins et ont participé à de violent affrontements avec la police dans le sud de l'Argentine.

Depuis de nombreuses semaine, la province de Bariloche est en ébullition suite aux coupes dans les plans sociaux décidés par le gouvernement provincial. Depuis quelques jours courrait le bruit que quelque chose de semblable aurait pu se passer : deux mois auparavant il y avait eu des affrontements entre les habitants des bidonvilles et la police locale, cette dernière étant bien connue pour son comportement extrêmement violent.

Déjà la tension était vraiment élevée dans la région depuis 2010, depuis que lors d'une manifestation à Alto de Bariloche trois jeunes avaient été tués sous les balles tirées par la police anti-émeute. De plus la répression policière et judiciaire fut permanente ces deux dernière années à l'encontre des activistes qui n'ont jamais cessé de réclamer justice suite à ces événements.

Ce ne sont pas les coupes dans les budgets sociaux de la part du gouvernement qui risquaient de calmer les esprits : déjà depuis quelques jours, Omar Goye, le maire de la bourgade, avait demandé aux propriétaires de supermarchés de donner à quiconque en ferait la demande un paquet-cadeau contenant des aliments de base, certains de ces colis avaient commencé à être distribués pour calmer les choses.

Ce matin, peu après 9 h 30, un groupe d'une centaine de personnes provenant des favelas adjacentes à la zone des centres commerciaux a affronté les forces de l'ordre après avoir pénétré dans un supermarché. En bref, la situation a dégénérée en une véritable révolte qui s'est déchaînée dans les rues de la ville obligeant la police à s'enfuir de la zone métropolitaine. Officiellement on ne compte aucun blessé, mais les supermarchés, les boucheries et les dépôts de marchandises pillés se comptent par dizaines. Bien que la propagande médiatique ait attribué les violences et les pillages à des bandes d'adolescents et à la criminalité organisée, la composition sociale des prétendus “révoltés” se voit clairement à travers les images télévisées : il s'agit de familles entières, des femmes avec des enfants en bas âge serrant dans leurs bras des biens de première nécessité comme des pâtes et des paquets de gâteaux. Voilà le vrai visage du miracle argentin.

Image

sources:
http://ilacam.wordpress.com/2012/12/20/ ... ermercati/
http://libcom.org/forums/news/argentine-21122012

http://nefacmtl.blogspot.fr/2012/12/mag ... ntine.html
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Re: argentine

Messagede ivo » 05 Mar 2013, 20:05

Ouverture du procès du Plan Condor et de l'ex-président argentin Videla
fr info
"Condor" : un pacte diabolique qui visait à réprimer les opposants à toutes les dictatures militaires d'Amérique du sud dans les années 1970-1980. Une vingtaine de hauts fonctionnaires argentins ainsi que l'ancien président Jorge Videla répondent de leurs actes devant la justice argentine.

C'était "un terrorisme d'État sans frontières", explique une historienne de l'Université de Buenos Aires, Ema Cibotti.

Le Plan Condor a été mis au jour en 1992 au Paraguay, lorsqu'ont surgi les premières archives établissant l'existence d'un plan concerté entre six pays d'Amérique du sud. Entre 1975 et le début des années 1980, les dictatures militaires du continent — Argentine, Chili, Paraguay, Uruguay, Bolivie et Brésil — échangeaient des informations afin de faire enlever ou supprimer des opposants réfugiés à l'étranger.

Depuis 1992, les lois d'amnistie — en Argentine notamment — et les lenteurs des différentes justices ont retardé l'heure des procès. Et même provoqué des rendez-vous manqués pour l'ancien président paraguayen Alfredo Stroessner ou le Chilien Augusto Pinochet, morts avant d'avoir pu être jugés.

Argentine : 30.000 morts et disparus

Le premier procès focalisé sur le Plan Condor s'ouvre ce mardi à Buenos Aires. Face au Tribunal fédéral numéro un, une vingtaine de hauts fonctionnaires argentins et deux anciens dignitaires du régime argentin, appelés à répondre de crimes contre l'humanité : l'ancien président Jorge Videla (1976-1981), qui était au pouvoir quand la répression était à son paroxysme, purge une peine de prison à vie. À ses côtés, l'ex-général Luciano Benjamin Menendez, surnommé "La Hyène", car il avait la réputation de rire pendant que ses hommes torturaient les prisonniers.

Rien qu'en Argentine, durant sept ans (1976-1983), la dictature a fait 30.000 morts et disparus. Des centaines de milliers de personnes ont été emprisonnées sans autre forme de procès, selon plusieurs organisations de défense des droits de l'Homme.
Les avocats de victimes argentines et uruguayennes espèrent que la justice réussira à mettre en évidence le soutien, sur fond de guerre froide, des Etats-Unis au Plan Condor, face aux oppositions de gauche organisées en groupes armés. "Nous avons des témoignages de survivants et des documents déclassifiés qui compromettent Washington", affirme l'avocate Carolina Varsky.

commentaire:
Tant que les USA ne participeront pas au Tribunal Penal International, leurs crimes (y compris des crimes contre l'humanité) resteront impunis. Je suis d'ailleurs étonné que le nom d'Henry Kissinger ne soit même pas évoqué dans cet article.
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Re: Argentine

Messagede ivo » 07 Mar 2013, 09:54

Plan Condor: une internationale de la répression
http://www.rfi.fr/ameriques/20130306-ar ... a-pinochet
C’est un procès pas comme les autres qui s’est ouvert mardi 5 mars à Buenos Aires, celui du Plan Condor. Né d’une initiative du Chili de Pinochet, il a permis aux dictatures au pouvoir dans les années 70 en Amérique du Sud d’organiser une véritable internationale de la répression. Les militaires chiliens, argentins, brésiliens, uruguayens, boliviens, péruviens et paraguayens échangeaient des informations pour faire arrêter, torturer ou tuer des opposants chez leurs voisins.

Avec notre correspondant à Buenos Aires

Sur le banc des accusés, 25 octogénaires, en costume gris ou tenue de sport décontractée. Ce sont tous d’anciens militaires. Certains sont presque des habitués, comme les anciens chefs des juntes Jorge Videla et Reynaldo Bignone, jugés et condamnés dans d’autres procès.

Ce 5 mars, un air de déjà-vu flotte dans la salle du tribunal fédéral n°1 de Buenos Aires. Pourtant, cette fois-ci, c’est différent. Dans le public, des Argentins, bien sûr. Mais aussi des Uruguayens, Paraguayens, Chiliens et Boliviens, dont des proches ont été détenus, torturés ou tués en Argentine il y a plus de trente ans. Des crimes ordinaires sous la dictature au pouvoir entre 1976 et 1983. À cela près que ceux qui sont jugés ici ont été commis à la demande d’autres dictatures, alors en place dans les pays voisins, dans le cadre du Plan Condor.

Une initiative d'Augusto Pinochet

Véritable internationale de la répression, le Plan Condor est né à l’initiative d’Augusto Pinochet. Après le putsch du 11 septembre 1973, beaucoup d’opposants s’étaient réfugiés en Argentine, ce qui enrageait le dictateur chilien. Le putsch du 24 mars 1976, qui portait au pouvoir à Buenos Aires une junte dirigée par le général Jorge Videla, devait changer la donne.

D’autant que, à la même époque, et sous l’égide des États-Unis, des dictatures militaires s’installaient aussi en Uruguay, au Brésil et en Bolivie. Au Paraguay, le général Alfredo Stroessner faisait régner la terreur depuis 1954. Et au Pérou, une junte « progressiste » réprimait toute opposition de gauche. Sept pays sud-américains dirigés par des généraux anticommunistes, formés à la doctrine de la « sécurité nationale » enseignée par les Américains, pourchassaient et tuaient les « subversifs » sur leur propre territoire. Mais certains leur échappaient en traversant une frontière.

D’où l’idée, avancée par les Chiliens au cours d’une réunion secrète, d’échanger des informations sur les opposants (ou supposés tels) recherchés et de coordonner la répression à l’échelle régionale. Le Plan Condor, du nom de ce grand rapace des Andes, commun à tous les pays concernés sauf le Brésil et le Paraguay, était né.

Plusieurs dizaines de milliers de victimes

Des dizaines de milliers de personnes auraient ainsi été détenues, torturées, assassinées ou échangées dans les années 70 et 80 en Amérique du Sud dans le cadre de ce programme. Parmi les cas emblématiques, on peut citer celui de María Claudia García, belle-fille du grand écrivain argentin Juan Gelman, assassinée secrètement en Uruguay, et dont la fille, Macarena Gelman, née peu avant sa mort, a longtemps vécu sous la fausse identité que lui avait donné la famille proche des militaires qui s’était approprié le bébé. Suite à une condamnation de la Cour interaméricaine des droits de l’homme (CIDH), l’actuel président uruguayen, José Mujica, lui-même victime de la dictature, a dû présenter des excuses à la famille Gelman.

Ce sont des archives découvertes en Argentine et au Paraguay qui ont dévoilé l’existence du Plan Condor et permis, après une enquête de près de dix ans, l’ouverture du procès en cours à Buenos Aires. Videla et ses 24 coaccusés y sont jugés pour les cas de 106 victimes, en majorité uruguayennes, mais aussi chiliennes, paraguayennes, boliviennes et une péruvienne, ainsi que pour celui de trois Argentins qui ont été séquestrés au Brésil.

Dans d’autres pays sud-américains, quelques personnes ont été condamnées pour des crimes commis dans le cadre du Plan Condor. Mais ce procès est le premier où celui-ci sera évoqué dans sa globalité. Les associations de défense des droits de l’homme et les parties civiles espèrent qu’on en saura plus sur son fonctionnement et, surtout, que l’exemple argentin soit suivi dans la région.

commentaire:
Il faut savoir aussi que parmi les chargés d’endoctrinement il y avait les militaires français qui venaient de l’Algérie.....
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Re: Argentine

Messagede Pïérô » 12 Avr 2014, 11:48

Grève générale en Argentine

La grève générale de ce jeudi 10 avril a été très largement suivie. Buenos Aires et la plupart des grandes villes du pays ont été paralysées. Les syndicats à l’origine du mouvement entendaient protester contre la vie chère.
. http://www.rfi.fr/ameriques/20140411-jo ... argentins/
. http://www.lemonde.fr/ameriques/breve/2 ... _3222.html


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Re: Argentine

Messagede bipbip » 13 Aoû 2014, 01:25

Argentine : Les voix du peuple : Radios populaires, alternatives, communautaires
vidéo : http://wlibertaire.net/2014/07/argentin ... nautaires/


Plus de 60 entreprises récupérées en trois ans en Argentine
La quatrième enquête nationale sur les entreprises récupérées par les travailleurs (ERT) réalisée par le programme « Faculté ouverte » de l’université de Buenos Aires confirme que le mouvement argentin des entreprises récupérées s’inscrit dans la durée. Depuis 2001, plus de 300 entreprises en faillite ou abandonnées par leurs propriétaires ont été reconverties par leurs ancien-ne-s travailleur-se-s et parmi elles, 60 l’ont été sur les trois dernières années. Si l’incertitude juridique autour de ces processus reste forte, il apparait que la voie de la récupération par les salariés reste une option valide de plus en plus soutenue par les syndicats.
... http://www.workerscontrol.net/fr/author ... -argentine
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Re: Argentine

Messagede Pïérô » 29 Aoû 2014, 00:29

Seconde grève générale en Argentine
(à prendre pour infos l'article est orienté d'une sale manière)
http://www.liberation.fr/monde/2014/08/ ... ne_1088392
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Re: Argentine

Messagede Pïérô » 24 Jan 2015, 12:12

Emission sur les médias alternatifs argentins
à écouter : http://www.radiogalere.org/node/6703


La Plata, Argentine. Fermeture par la municipalité du Centre social et culturel Olga Vázquez
(...) L’Olga Vázquez est un espace qui résiste depuis plus de onze ans tout en construisant une culture populaire dans la ville de La Plata, au moyen de la réalisation de diverses activités telles que vingt cinq ateliers, plusieurs entreprises autogérées avec plus de quatre vingt travailleurs, deux bibliothèques populaires, une radio communautaire qui émet depuis plus de trois ans tous les jours. De plus, le Centre Olga Vázquez accueille diverses organisations sociales et politiques, ainsi que des artistes de différentes disciplines. On présente une perspective de culture distincte de celle imposée par la logique mercantiliste et commerciale.
... http://www.cnt-so.org/La-Plata-Argentine-Fermeture-par
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