Chavez dehors !

Re: Chavez dehors !

Messagede Lsd » 16 Fév 2009, 20:27

Alors là oui peut être, je ne suis pas pro Chavez, mais ce que je vois c'est l'évolution de ce pays et que pour ma part je crois que c'est une étape, qui sera peut être malheureuse pour le peuple Vénézuélien certes mais je ne connais pas assez ce pays, ce qui se passe exactement, j'essaye aussi de voir le contexte politique mondial.
Dans l'immédiat Chavez s'est positionné face aux USA, qu'il entame une résistance à une certaine idée, mais qu'il vire dictateur, il n'y a qu'un pas (tout comme tous les dirigeants finalement), mais le virer maintenant sans plan d'actions derrière, de préparation n'est pas une solution.

Bref, ce n'est pas simple.
Lsd
 

Re: Chavez dehors !

Messagede kuhing » 17 Fév 2009, 09:42

Lsd a écrit:
je ne suis pas d'accord sur cette radicalité, même si j'aimerais que ça se passe si "facilement". On ne peut du jour au lendemain changer les choses. Va dire à une personne sans éducation (politique aussi), qui ne sait pas lire ou à peine, ni écrire, que la seule solution est de faire la révolution;
que veut dire "faire la révolution" ? ne faut-il pas auparavant expliquer, montrer, démontrer, pour que le paysan de la pampa puisse à son tour décider (Paysan ici cité comme exemple mais pareil avec d'autres personnes plus "éduquées") ? Pour qu'il puisse décider de ce qu'il veut vivre, quelle société ?
Si cette révolution est faite, qu'ils virent Chavez, sans le savoir, sans comprendre, ils reviendront inévitablement vers la même forme de système et que ce soit Chavez ou un(e) autre reviendra à recréer encore et encore ce qui les opprime.
La vraie révolution est le fruit du temps, même si à un moment donné il peut se produire des actes radicaux, du fait de situations précises.
Pour comprendre, on regarde l'histoire et chaque révolution s'est soldée par le même final (presque toujours), c'est à dire par la ré-appropriation du pouvoir des uns et de la domination sur les autres.


Radicalité ? je ne crois pas.
Voilà pour moi , une question de fond qui marque le clivage entre l’anarchisme et le reste des courants du mouvement ouvrier qui vont du léninisme à la social-démocratie en passant par le stalinisme et le trotskisme.
Le problème est donc de savoir si le passage direct à une société autogérée fonctionnant en démocratie directe est possible ou si une étape transitoire est nécessaire pour éventuellement y aboutir progressivement.
Je crois qu’il faut déjà se rendre à l’évidence et tirer les leçons du passé : aucune étape transitoire qu’elle eut pris la forme d’une dictature du prolétariat comme dans l’Urss d’après 1917 ou celle d’un gouvernement de front populaire comme en France de 1936 ou au Chili d’Allende n’a abouti a une société sans classe débarrassée de l’état tel que le marxisme le prévoit.
On pourrait discuter des raisons pour lesquelles un tel cheminement progressif ne peut aboutir mais voyons pourquoi le passage direct à la société sans classe est non seulement possible mais reste le seul moyen pour qu’une révolution sociale se déroule favorablement.
Il faut d’abord rappeler que le premier soviet, assemblée ouvrière démocratique, qui portait en germe la révolution russe s’est mis en place spontanément en 1905 à Saint-Pétersbourg dans un pays extrêmement arriéré. Ce sont les bolcheviks qui 12 ans plus tard à force de manœuvres politiciennes ont réussi à déposséder la population du pouvoir en s’emparant des rennes de l’état et en instaurant leur dictature du prolétariat qui était en fait la dictature de leur parti unique.
Moins de quatre années plus tard, en mars 1921, ce sont les habitants de l’île de Kronstadt, population de marins et de paysans humbles qui revendiquaient du pouvoir central de Moscou dirigé par les bolcheviks le droit de décider eux mêmes dans leurs assemblées locales. Ces gens là n’étaient pourtant pas de grands intellectuels capables d’élaborer des théories compliquées. Ils souhaitaient juste décider de leur sort et de leur façon de s’organiser.
Comme nous le savons tous ici , la réponse du pouvoir bolchevik à cette demande a été de bombarder la population de Kronstadt et de régler cette revendication légitime dans le sang du peuple.
Un autre exemple que l’histoire nous a donné est celui de l’Espagne de 1936 ou des milliers de travailleuses travailleurs, paysans ont mis en place directement des structures collectivisées dans un pays largement arriéré et dans une situation politique particulièrement défavorable où les traîtres staliniens se trouvaient parmi le peuple et le fascisme était en voie ascendante en Europe.
Nous pourrions parler plus récemment de la commune d’Oaxaca où les habitants de cette région ont commencé à prendre leurs affaires en mains contre le gouvernement central mexicain.
Le peuple d’Oaxaca est-il pour autant mieux formé que celui du Venezuela ? Bien sur que non.
Il faudrait rentrer dans les détails mais ces exemples vite repris montrent déjà que l’auto-organisation directe est possible voire naturelle et qu’elle ne dépend pas d’un niveau théorique particulier même si une conscience collective y prend sa place.
Cette auto-organisation , quand elle trouve le chemin, se fait naturellement et c’est l’appareil d’état qu’il soit dirigé par les capitalistes où par ceux qui prétendent défendre les exploité-e-s, qui utilise tous les moyens à sa disposition pour en casser le processus. Ce sont aussi les directions bureaucratiques syndicales et politiques qui se chargent de cette tâche.
Au Venezuela c’est ça qu’il se passe et le gouvernement Chavez loin de favoriser le pouvoir direct de la population ne fait que défendre ses propres intérêts communs à ceux de toutes les bureaucraties et ces intérêts sont bien distincts de ceux qui travaillent vraiment.
Voilà pourquoi Chavez veut rester président à vie et pas pour défendre les travailleurs-ses vénézuélien-nes.
Voilà pourquoi les vénézuélien-nes devront dès qu’ils-elles le pourront se débarrasser de Chavez et de son gouvernement.
C’est le combat mené par les anarchistes là bas .
Soutenons les.
kuhing
 

Re: Chavez dehors !

Messagede Lsd » 17 Fév 2009, 14:25

On est d'accord sur le fond. Mais au regard de l'histoire, on voit qu'à chaque fois il y a une opposition, une répression, pour finir par une subordination au meilleur des cas. Effectivement, ça prend plus ou moins de temps, et que les mouvements d'émancipation ont parfois duré plus longtemps que d'autres, mais ils ne se pérennisent pas et ne se multiplient pas. Il manque bien quelque chose ?
Alors, ce que je disais plus haut, il y a des actions directes à mener parce qu'il y a urgence et qu'il n'y pas d'autres alternatives, mais sans organisation de la base, plus de solidarité (ou je ne sais quel autre ingrédient il faudrait) nous assistons à la même configuration à chaque fois.
Je soutiens toutes entreprises de libération de la domination, quelle soient spontanées et violentes, réfléchies, organisées, peu importe, mais je pense qu'il manque quelque chose.
Quoi ? j'en sais rien :lol: mais je ne suis pas partisan d'une action violente irréfléchie lorsque la situation d'urgence n'est pas atteinte. je ne connais pas ton age, ni ta vie, mais je suis papa et ce que je pensais plus jeune n'était pas toujours correct et avec le temps et d'autres responsabilités, j'ai compris que certaines choses devaient prendre le chemin de la réflexion avant celle de l'action.

Alors maintenant, on peut considérer qu'il y a urgence au Venezuela, et qu'il faille agir vite. Soit ! je n'en suis pas convaincu, mais je peux me tromper.

Cela dit je suis solidaire avec tous les révoltés :wink:
Lsd
 

Re: Chavez dehors !

Messagede kuhing » 17 Fév 2009, 14:53

Lsd a écrit:On est d'accord sur le fond. Mais au regard de l'histoire, on voit qu'à chaque fois il y a une opposition, une répression, pour finir par une subordination au meilleur des cas. Effectivement, ça prend plus ou moins de temps, et que les mouvements d'émancipation ont parfois duré plus longtemps que d'autres, mais ils ne se pérennisent pas et ne se multiplient pas. Il manque bien quelque chose ?
Alors, ce que je disais plus haut, il y a des actions directes à mener parce qu'il y a urgence et qu'il n'y pas d'autres alternatives, mais sans organisation de la base, plus de solidarité (ou je ne sais quel autre ingrédient il faudrait) nous assistons à la même configuration à chaque fois.
Je soutiens toutes entreprises de libération de la domination, quelle soient spontanées et violentes, réfléchies, organisées, peu importe, mais je pense qu'il manque quelque chose.
Quoi ? j'en sais rien :lol: mais je ne suis pas partisan d'une action violente irréfléchie lorsque la situation d'urgence n'est pas atteinte. je ne connais pas ton age, ni ta vie, mais je suis papa et ce que je pensais plus jeune n'était pas toujours correct et avec le temps et d'autres responsabilités, j'ai compris que certaines choses devaient prendre le chemin de la réflexion avant celle de l'action.

Alors maintenant, on peut considérer qu'il y a urgence au Venezuela, et qu'il faille agir vite. Soit ! je n'en suis pas convaincu, mais je peux me tromper.

Cela dit je suis solidaire avec tous les révoltés :wink:


J'ai passé les 50 ans, j'ai 2 grands enfants et je pense être considéré comme quelqu'un de responsable et respecté dans mon activité professionnelle.
Mais tout ceci n'a pas grand chose à voir avec mes convictions qui n'ont pas changé depuis longtemps et que je peux partager avec des personnes beaucoup plus jeunes.
Ceci précisé, je suis d'accord avec toi pour dire qu'il manque effectivement un facteur unifiant pour qu'un basculement s'opère et que la réaction en chaine de la révolution sociale se déclenche.
Quelque chose comme une conscience collective qui est en train de murir.
Au Venezuela, la situation n'est pas plus urgente qu'ailleurs, elle est urgente partout.
Donc il ne s'agit pas de s'énerver ou de mener des actions irréfléchies mais simplement de dire les choses afin de ne pas nourrir des illusions comme celles que Chavez et son gouvernement feraient avancer un processus révolutionnaire.
Mais Chavez surfe là dessus et en profite pour lui et sa clique.
Comme Castro à Cuba ou même comme Pol Pot au Cambodge, puisqu'il en est question en ce moment et malgré une modulation à apporter en ce qui le concerne, Chavez est un frein au processus révolutionnaire et le peuple vénézuélien ne pourra s'émanciper qu'en se débarrassant de lui et en s'organisant à la base.
kuhing
 

Re: Chavez dehors !

Messagede Lsd » 17 Fév 2009, 15:02

ah là, ok, avancé et dit comme ça, rien à dire :lol:

Mais j'ai quand même l'idée que Chavez n'est qu'un étape, ou du moins c'est l'idée que j'aimerai m'en faire ... D'un autre côté, vu qu'il y a une urgence mondiale, je ne sais pas... bref, j'aimerais un monde de bisounours parfois :mrgreen: :lool: :lol:
Lsd
 

Re: Chavez dehors !

Messagede ivo » 07 Oct 2012, 08:39

Venezuela : Hugo Chavez, l'homme qui voulait rester président
fr info
Il est au pouvoir depuis plus de 13 ans, et voudrait poursuivre ainsi jusqu'en 2019. Exubérant, aussi admiré que controversé, l'homme fort du Venezuela est pour la première fois réellement menacé sur le plan électoral, par Henrique Capriles, l'homme le plus riche du pays, candidat d'une trentaine de partis d'opposition. Retour sur le bilan d'Hugo Chavez et de son projet "socialiste du 21e siècle".

On pourrait l'imaginer affaibli, après les multiples traitements contre un cancer détecté en 2011. Pourtant Hugo Chavez reste un orateur infatigable, comme son mentor cubain Fidel Castro, capable d'électriser les foules des heures durant. D'ailleurs, lui-même se dit aujourd'hui "totalement guéri", et surtout capable de continuer à gouverner "jusqu'en 2019". Il cumulerait alors deux décennies à la tête du Venezuela. Si son jeune adversaire, le candidat du centre-droit Henrique Capriles, ne lui subtilise pas sa victoire annoncée...

Car Chavez n'a jamais perdu une élection. Il a en revanche déjà raté un coup d'État, c'était en 1992, et celui qui était à l'époque lieutenant-colonel avait passé deux ans en prison. C'est là qu'il a commencé à forger son immense popularité. En 1998, il accédait à la plus haute fonction, avant de remporter tous les scrutins suivants, à chaque fois qu'il s'est présenté.

"Un appétit exagéré pour le pouvoir"

Mais ces victoires successives lui valent aussi d'être taxé d'autoritarisme par ses opposants. Il faut dire que le président est omniprésent, et qu'il tient d'une main de fer l'ensemble des moyens médiatiques et institutionnels pour se maintenir au pouvoir. "Chavez est un mélange contradictoire de gauchisme et de militarisme", explique l'historienne Margarita Lopez Maya, ancien soutien passé dans l'opposition. "Il a un appétit exagéré pour le pouvoir. Une de ses principales motivations est de rester sans limite au pouvoir." En 2009, il a d'ailleurs fait voter par référendum une révision de la Constitution, pour pouvoir se présenter à sa propre succession. Il a aussi été un fervent soutien de personnages au moins aussi controversés que lui, comme Mouammar Kadhafi, Mahmoud Ahmadinejad ou Bachar al-Assad.

Pour beaucoup, Chavez a rendu aux plus défavorisés "leur dignité"

Reste que la popularité du président Chavez est loin d'être sans cause. Grâce aux ressources pétrolières du pays, qu'il contrôle, il a lancé de nombreux programmes sociaux dans la santé et l'éducation. Sous sa présidence, le chômage a été divisé par deux, le taux de pauvreté est passé de 49,4% à 27,8% (entre 1999 et 2010), la mortalité infantile de 19,15% à 13,95%, et l'analphabétisme de 9,1% à 4,9%.

"Le prochain gouvernement Chavez sera meilleur que le précédent gouvernement Chavez" - Chavez

Cela n'empêche pas Hugo Chavez de reconnaître des "erreurs dans l'application de certains programmes". Le président n'a pas non plus réussi à émanciper son pays de la manne pétrolière. Il demande du coup aux 19 millions de Vénézuéliens appelés aux urnes de lui donner plus de temps, pour achever "sa révolution socialiste". Une révolution en chemise rouge (la couleur des partisans de Chavez) où tout n'est pas rose, loin de là : le pays affiche le taux d'homicide le plus élevé d'Amérique du Sud (50 pour 100.000 habitants en 2011, selon les chiffres officiels), sans oublier les pénuries, les coupures d'électricté ou la corruption.

Quel que soit le résultat de l'élection ce dimanche, les partisans du perdant pourraient bien essayer d'en découdre. Près de 140.000 soldats sont mobilisés en cas de troubles. Le port d'armes et la vente d'alcool sont également interdits depuis vendredi dans tout le Venezuela. Un pays qui a d'ailleurs fermé ses frontières en attendant l'issue du scrutin.

Maurice Lemoine, journaliste au Monde Diplomatique et auteur du livre " Chavez Presidente", répond à Mireille Lemaresquier
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Re: Chavez dehors !

Messagede altersocial » 19 Oct 2012, 06:35

Venezuela: For a libertarian and emancipated society, fascism will not come to pass!

The overcast sky announces storm. We call all Venezuelan workers, peasants, all the exploited and excluded of Venezuela to attend the battle of October 7, to close the door to fascism, be it at the electoral polls or on the street.


:gratte:
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