Lsd a écrit:
je ne suis pas d'accord sur cette radicalité, même si j'aimerais que ça se passe si "facilement". On ne peut du jour au lendemain changer les choses. Va dire à une personne sans éducation (politique aussi), qui ne sait pas lire ou à peine, ni écrire, que la seule solution est de faire la révolution;
que veut dire "faire la révolution" ? ne faut-il pas auparavant expliquer, montrer, démontrer, pour que le paysan de la pampa puisse à son tour décider (Paysan ici cité comme exemple mais pareil avec d'autres personnes plus "éduquées") ? Pour qu'il puisse décider de ce qu'il veut vivre, quelle société ?
Si cette révolution est faite, qu'ils virent Chavez, sans le savoir, sans comprendre, ils reviendront inévitablement vers la même forme de système et que ce soit Chavez ou un(e) autre reviendra à recréer encore et encore ce qui les opprime.
La vraie révolution est le fruit du temps, même si à un moment donné il peut se produire des actes radicaux, du fait de situations précises.
Pour comprendre, on regarde l'histoire et chaque révolution s'est soldée par le même final (presque toujours), c'est à dire par la ré-appropriation du pouvoir des uns et de la domination sur les autres.
Radicalité ? je ne crois pas.
Voilà pour moi , une question de fond qui marque le clivage entre l’anarchisme et le reste des courants du mouvement ouvrier qui vont du léninisme à la social-démocratie en passant par le stalinisme et le trotskisme.
Le problème est donc de savoir si le passage direct à une société autogérée fonctionnant en démocratie directe est possible ou si une étape transitoire est nécessaire pour éventuellement y aboutir progressivement.
Je crois qu’il faut déjà se rendre à l’évidence et tirer les leçons du passé : aucune étape transitoire qu’elle eut pris la forme d’une dictature du prolétariat comme dans l’Urss d’après 1917 ou celle d’un gouvernement de front populaire comme en France de 1936 ou au Chili d’Allende n’a abouti a une société sans classe débarrassée de l’état tel que le marxisme le prévoit.
On pourrait discuter des raisons pour lesquelles un tel cheminement progressif ne peut aboutir mais voyons pourquoi le passage direct à la société sans classe est non seulement possible mais reste le seul moyen pour qu’une révolution sociale se déroule favorablement.
Il faut d’abord rappeler que le premier soviet, assemblée ouvrière démocratique, qui portait en germe la révolution russe s’est mis en place spontanément en 1905 à Saint-Pétersbourg dans un pays extrêmement arriéré. Ce sont les bolcheviks qui 12 ans plus tard à force de manœuvres politiciennes ont réussi à déposséder la population du pouvoir en s’emparant des rennes de l’état et en instaurant leur dictature du prolétariat qui était en fait la dictature de leur parti unique.
Moins de quatre années plus tard, en mars 1921, ce sont les habitants de l’île de Kronstadt, population de marins et de paysans humbles qui revendiquaient du pouvoir central de Moscou dirigé par les bolcheviks le droit de décider eux mêmes dans leurs assemblées locales. Ces gens là n’étaient pourtant pas de grands intellectuels capables d’élaborer des théories compliquées. Ils souhaitaient juste décider de leur sort et de leur façon de s’organiser.
Comme nous le savons tous ici , la réponse du pouvoir bolchevik à cette demande a été de bombarder la population de Kronstadt et de régler cette revendication légitime dans le sang du peuple.
Un autre exemple que l’histoire nous a donné est celui de l’Espagne de 1936 ou des milliers de travailleuses travailleurs, paysans ont mis en place directement des structures collectivisées dans un pays largement arriéré et dans une situation politique particulièrement défavorable où les traîtres staliniens se trouvaient parmi le peuple et le fascisme était en voie ascendante en Europe.
Nous pourrions parler plus récemment de la commune d’Oaxaca où les habitants de cette région ont commencé à prendre leurs affaires en mains contre le gouvernement central mexicain.
Le peuple d’Oaxaca est-il pour autant mieux formé que celui du Venezuela ? Bien sur que non.
Il faudrait rentrer dans les détails mais ces exemples vite repris montrent déjà que l’auto-organisation directe est possible voire naturelle et qu’elle ne dépend pas d’un niveau théorique particulier même si une conscience collective y prend sa place.
Cette auto-organisation , quand elle trouve le chemin, se fait naturellement et c’est l’appareil d’état qu’il soit dirigé par les capitalistes où par ceux qui prétendent défendre les exploité-e-s, qui utilise tous les moyens à sa disposition pour en casser le processus. Ce sont aussi les directions bureaucratiques syndicales et politiques qui se chargent de cette tâche.
Au Venezuela c’est ça qu’il se passe et le gouvernement Chavez loin de favoriser le pouvoir direct de la population ne fait que défendre ses propres intérêts communs à ceux de toutes les bureaucraties et ces intérêts sont bien distincts de ceux qui travaillent vraiment.
Voilà pourquoi Chavez veut rester président à vie et pas pour défendre les travailleurs-ses vénézuélien-nes.
Voilà pourquoi les vénézuélien-nes devront dès qu’ils-elles le pourront se débarrasser de Chavez et de son gouvernement.
C’est le combat mené par les anarchistes là bas .
Soutenons les.