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Messagede Lila » 02 Aoû 2016, 20:03

Ainhoa Achutegui : «Il y a une zone grise dans ce projet de loi sur la prostitution»

La présidente du Planning familial, Ainhoa Achutegui, salue le plan d’action national «prostitution», mais aurait souhaité qu’il poursuive sa logique et aille jusqu’au bout des choses pour conclure à une pénalisation du client.

Ainhoa Achutegui n’en démord pas. La seule façon de lutter contre la prostitution, véritable violence faite aux femmes, c’est de pénaliser le client, car après tout, elles sont toutes en situation de vulnérabilité. En tout, plus de 90% d’entre elles.

Le gouvernement a présenté son plan d’action national « prostitution » qui se veut à la fois abolitionniste et réglementariste. Ce modèle luxembourgeois vous convainc-t-il ?

Ainhoa Achutegui : Il est davantage abolitionniste que réglementariste. Ce plan présente une certaine logique quand on le parcourt sauf que l’on s’attend à une pénalisation du client en guise de conclusion. Ici, la prostitution n’est pas vue comme un service particulier dans un univers néolibéral comme c’est le cas en Allemagne avec les travailleuses et travailleurs du sexe.

Le plan d’action luxembourgeois pose la femme en victime comme les abolitionnistes le pensent aussi, mais seulement quand elle est mineure, vulnérable ou victime de la traite. Dommage que le texte ne va pas jusqu’au bout de la logique. Il manquait un peu de courage pour y parvenir. Cela étant dit, le plan d’action va dans la bonne direction.

Le client est-il suffisamment responsabilisé ?

Ce texte introduit la pénalisation du client s’il a eu une relation tarifée avec une personne mineure, une victime d’exploitation sexuelle, ce qui est souvent le cas, ou une personne particulièrement vulnérable. Nous aurions préféré que cela soit systématique.

Peut-on considérer que toutes les prostituées sont des personnes vulnérables puisqu’elles choisissent ce « métier » ultime ?

Vous le dites très bien, c’est un « métier » ultime! Oui, on peut considérer qu’une femme qui se prostitue est dans une situation de très grande précarité, en tout cas selon nos sources. Et selon les études sur le sujet, 90 à 95 % des femmes n’ont pas choisi ce métier. Il n’y a donc que 5 % à 10 % des femmes qui apprécient leur « métier », toujours entre guillemets. Parmi toutes les femmes qui se prostituent, 90 % sont dépendantes aux drogues, et/ou à l’alcool et/ou ont subi des violences sexuelles pendant leur enfance. On peut donc considérer qu’elles sont toutes vulnérables.

La suite : http://www.lequotidien.lu/a-la-une/pros ... -critique/
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Lila
 
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