Anarchistes contre le mur, Israël

Anarchistes contre le mur, Israël

Messagede Parpalhon » 31 Déc 2008, 00:10

30.12.2008

L'assaut israélien le plus dur depuis 1967 (dont le nom de code est « cast with lead ») qui a commencé samedi matin et déjà tué 250 palestiniens le premier jour, a suscité de nombreuses condamnations partout dans le monde, y compris en Israël même.

Les actions de protestations ont déjà commencé le jour avant l'offensive aérienne israelienne, lorsque des activistes de AATW ont manifesté avec des douzaines d'autres israéliens au coeur de Tel-Aviv, contre l'escalade militaire et appellant à des pourparlers de paix avec les représentants démocratiquement élus de Gaza. Cette manifestation organisée par la « Coalition contre le siège de Gaze » a été virtuellement ignorée par tout les médias de masses. Samedi, lorsque l'on a appris le carnage et la dévastation qu'ont causés les avions israéliens ce matin là à la population assiégée et déjà souffrante de Gaza, les activistes de AATW se sont joint à plus de cent protestataires en colère dans une manifestation quasi spontanée dans la ville de Jaffa (beaucoup de résidents locaux ont de la famille dans la bande de Gaza suite à l'évacuation forcée d'une partie de la population de Gaza en 1948). Au même moment des manifestations ont éclatés dans toutes les villes de Cisjordanie, ainsi qu'à Jérusalem Est et Hebron, beaucoup se terminant par des affrontements entre jeunes palestiniens et israéliens. Plus tard ce soir là, AATW a pris part, avec des membres d'autres associations, à une marche de plus de 1000 personnes réunissant arabes et juifs à travers les rues de Tel Aviv. Les protestataires ont mené une marche énergique et chargée d'émotions depuis la place de la Cinémathèque jusqu'au ministère de la défense chantant « l'occupation est du terrorisme » et portant des banderoles telles que « Les ministres israéliens sont des criminels de guerre ». Sur le chemin les manifestants ont été attaqués, sans provocations, par les unités de patrouilles spéciales israéliennes (Israeli Special Patrol Unit) couvert par des policiers montés agressifs. Des heurts ont ensuite dans le parc du ministère de la défense où des membres de AATW ont fait tomber les grilles de sécurités
et tenté de bloquer le trafic sur la rue Kaplan. Six manifestants ont été arrêtés, tous ont été relâchés le jour suivant.

Dimanche alors que le nombre de mort à Gaza s'élevait à plus de 300 au deuxième jour de l'attaque israélienne, des activistes de AATW ont rejoint une manifestation dans le village de Ni'ilin contre les crimes de guerres israéliens à Gaza. Les forces israéliennes ont ouvert le feu contre des jeunes lanceurs de pierres palestiniens, tuant l'un d'eux et en blessant un autre. Arafat Rateb Khawaje, 22 ans abattu par des tirs à balles réelles dans le dos et à courte distance est aujourd'hui en état de mort clinique à l'hôpital de Ramallah.

Dimanche soir, AATW prenait part à une nouvelle manifestation violemment dispersée dans le centre de Tel Aviv réunissant des douzaines de personnes appelant à l'arrêt des opérations militaires en cours à Gaza et à la cessation de l'occupation en général. Les protesataires tenait des panneaux disant « Une intervention internationale maintenant » et « Israéliens et palestiniens opposez vous à la guerre » .

Lundi des centaines d'étudiants ont émis leur opposition à travers les campus des universités de Tel Aviv, Haifa et Jérusalem – toutes ont impliqués des affrontements avec la police et/ou des fascistes contre-manifestants, et de violentes arrestations. Des membres de AATW se sont joint l'après-midi à une action de protestation réunissant arabes et israéliens dans les rues de Jaffa contre les atrocités commises à Gaza. Plusieurs centaines de personnes ont agités le drapeau palestiniens et criés des slogans de solidarité avec la population de Gaza et en soutien à l'Intifada. Le point culminant de l'événement a été une marche désordonnée et bruyante à travers les rues de Jaffa, bloquant par moment le trafic, qui se dispersera sans violence après l'arrivée d'un grand nombre de policier anti-émeute et du renforcés de patrouille de gardes-frontières.

AATW

source : http://ch.indymedia.org/fr/2008/12/65769.shtml
L'original en anglais se trouve ici : http://www.awalls.org/
" Mort als estats visquin les terres ! "
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Rencontre avec Ilan Shalif - libertaire israélien

Messagede kuhing » 08 Mar 2009, 12:25

Notre camarade Olympe du CAam a, lors de son récent voyage en Israël, rencontré grâce au contact donné par Berckman, le libertaire israélien I Shalif.
(Olympe ne peux pas intervenir elle même sur ce forum)

Voici un compte rendu de son entretien :

J’ai rencontré Ilan Shalif le 23 février 2009, dans sa petite maison des environs de Tel-Aviv. D’abord ouvrier, il s’est ensuite orienté vers des études d’écologie, ou de psychologie (je n’ai pas compris exactement). Depuis sa retraite, il consacre tout son temps à la cause pour laquelle il milite depuis 1967 : la lutte contre l’occupation des territoires palestiniens par l’armée israélienne. Il est l’une des grandes figures du mouvement conu sous le nom de collectif « contre le mur ».



Ce collectif s’est formé depuis 2001, par la réunion de plusieurs associations dont l’objectif commun est de s’opposer à l’édification du fameux mur de séparation. Ceux qui ont visité Israël ont pu en voir une portion dès la partie est de Jérusalem. En fait, ce mur sert aussi à empiéter sur de nouveaux territoires ; Ilan ne manque pas de le souligner. Avec ses camarades, en tout une trentaine de militants très actifs et déterminés, il n’hésite pas à affronter les autorités, en clair l’armée et la police, avec qui il a déjà eu mail à partir. Ils sont allés jusqu’à démolir eux-mêmes des morceaux de mur, ce qui a sensiblement retardé sa construction. Le pouvoir répond à ces courageux militants en les accablant de procès : actuellement, ils en ont une centaine sur les bras.



Le combat du collectif « contre le mur » présente un autre aspect essentiel : il se fait main dans la main avec les habitants des villages palestiniens. L’un d’eux est devenu le symbole de cette fraternisation dans la lutte : c’est Bil’in. Chaque vendredi, depuis plusieurs années, Ilan y participe à une manifestation conjointe, et il publie un compte-rendu sur leur site. Un documentaire a été réalisé, « Bil’in habibti » (Bil’in mon amour), qui malheureusement n’existe à ce jour qu’en version hébraïque et arabe.



J’essaie de questionner Ilan sur les événements de Gaza. Soit qu’il ait mal compris ma question, soit que j’aie mal compris sa réponse, il reste dans le vague. Je lui demande s’il se définit comme pacifiste. Il me répond que son action est avant tout politique, anti-autoritaire et anti-capitaliste. Son analyse est la suivante : l’état israélien se comporte en état colonialiste à l’égard de la population palestinienne. Le capitalisme israélien a davantage intérêt à exploiter les Palestiniens qu’à les expulser, ou pire encore à les exterminer. La solution pour Ilan n’est pas une paix qui préserverait le système capitaliste, mais l’abolition de ce système et son remplacement par la seule alternative qui vaille à ses yeux : le communisme libertaire. Le mot d’anarchie ne semble pas le gêner, mais il préfère se définir comme communiste libertaire. Il précise qu’il adhère aux idées de Marx dans le domaine économique, mais pas dans le domaine politique.



Je demande à Ilan s’il s’intéresse au combat laïc. Lui-même se présente clairement comme incroyant. Il me fournit quelques données statistiques : Israël compte au total 25% de religieux, 10% d’ultra-religieux, 6% d’athées, et tout le reste est plus ou moins agnostique. Donc, le poids du religieux dans la société israélienne n’a pas de justification mathématique. Encore une fois, c’est une affaire politique.



Ce qui frappe chez Ilan, dans un pays où tout le monde a peur, c’est son absence totale de peur. Quand je lui demande si je peux citer son nom, ça l’amuse : bien sûr, puisque son nom apparaît tant et plus sur Internet. J’ai appris depuis que c’est en effet un homme connu et admiré pour son courage et son énergie, car il est déjà âgé et d’une santé fragile. Je lui demande s’ils ont des contacts avec les camarades des pays voisins, Jordanie, Liban. Il me dit que non, car ce serait trop dangereux : ils sont tous très surveillés. On est dans un pays en guerre !



Ma dernière question à Ilan :comment peut-on les aider ? Il me dit qu’ils ont des soutiens en Europe, notamment en Hollande. On peut faire connaître leurs activités, et aussi le fameux documentaire, qui sera peut-être bientôt adapté en français. Sans qu’il me le dise ouvertement, je comprends qu’ils ont besoin de soutien financier : ils ont d’énormes frais de justice.



Je remercie beaucoup Ilan de son accueil. Je n’ai qu’un regret : notre conversation aurait pu être beaucoup plus intéressante encore sans la barrière de la langue. Nous nous expliquons en anglais, un anglais bien hésitant de mon côté. Je tiens à remercier mon frère, qui a assuré brillamment la traduction simultanée.



N’en déplaise à sa grande modestie, Ilan pourrait être un Gandhi. Mais, en dehors de la planète libertaire, personne ne parle du mouvement « contre le mur ». Tous les pouvoirs, qu’ils soient politique, religieux ou médiatique, préfèrent la guerre : c’est plus rentable.


kuhing
 

Anarchistes contre le mur, Israël

Messagede Pïérô » 27 Aoû 2012, 00:14

Anarchistes contre le mur (AATW) est un collectif d’activistes luttant contre toutes formes de ségrégation, d’apartheid, d’incarcération sociale et politique dénaturant spécialement les valeurs démocratiques respectant le droits des minorités et d’autodétermination des peuples ... http://www.awalls.org/qui_sommes_nous_francais

Anarchist Against the Wall : http://www.awalls.org/

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Image

Appel à soutien :

Soutenez la lutte des Anarchist Against the Wall
contre le mur de séparation israelien !


La lutte contre le mur de sépa­ra­tion cons­truit par Israel est une lutte au long court, et les cama­ra­des pré­sent sur place ont tou­jours besoin de sou­tien -finan­cier notam­ment- pour conti­nuer à mener le combat sur place. Le col­lec­tif Anarchist Against the Wall fait régu­liè­re­ment appel à la soli­da­rité inter­na­tio­nale, l’occa­sion de rap­pe­ler l’exis­tence et les buts de ce groupe et de relayer leurs appels à sou­tiens finan­ciers.

Anarchistes contre le mur (AATW) est un col­lec­tif d’acti­vis­tes lut­tant contre toutes formes de ségré­ga­tion, d’apar­theid, d’incar­cé­ra­tion sociale et poli­ti­que déna­tu­rant spé­cia­le­ment les valeurs démo­cra­ti­ques res­pec­tant le droits des mino­ri­tés et d’auto­dé­ter­mi­na­tion des peu­ples.

Le col­lec­tif Anarchiste contre le mur est par­ti­cu­liè­re­ment engagé depuis quatre ans dans la lutte contre la cons­truc­tion du mur et de la bar­rière de sépa­ra­tion que le gou­ver­ne­ment israé­lien a débuté depuis 2003. C’est afin de dénon­cer le men­songe du plan sécu­ri­taire israé­lien que le col­lec­tif a rejoint sur le ter­rain la lutte menée par les divers comi­tés locaux des vil­la­ges affec­tés par l’exis­tence du mur.

La lutte contre la cons­truc­tion et l’exis­tence du mur s’étend à un nombre de vil­la­ges pales­ti­niens, direc­te­ment et indi­rec­te­ment concer­nés, de plus en plus impor­tant, malgré les repré­sailles, la répres­sion et la vio­lence per­pé­tuées par l’armée israé­lienne contre la popu­la­tion pales­ti­nienne.

La pré­sence du col­lec­tif sur le ter­rain favo­rise la créa­tion de réel­les rela­tions entre les deux peu­ples divi­sés par des poli­ti­ques d’états. Elle encou­rage chaque vil­lage à s’enga­ger dans la lutte glo­bale s’étendant sur toute la lon­gueur du mur. Elle main­tient un point cri­ti­que et alter­na­tif de l’opi­nion publi­que israé­lienne trop sou­vent ali­gnée à la poli­ti­que de son gou­ver­ne­ment.

Les ris­ques encou­rus par le col­lec­tif sont élevés et ont un prix. Un prix que chaque membre est prêt et dis­posé à payer de sa propre per­sonne : Blessures irré­ver­si­bles, année d’incar­cé­ra­tion ou expul­sion du ter­ri­toire. Ils ont également un prix économique.

Le col­lec­tif Anarchiste contre le mur (Anarchists Against The Wall : AATW) a été formé durant le mois d’avril 2003, suite à un cam­pe­ment de résis­tance qui se tînt aux abords du vil­lage de Masha, situé à 6 Km de la ligne verte. Sous la pres­sion du chan­tier du mur confis­quant et défi­gu­rant ses terres, le comité popu­laire local du vil­lage convo­qua israé­lien­nes et israé­liens, à venir se join­dre à la lutte contre le plan de ségré­ga­tion mis en force par leur propre gou­ver­ne­ment.

En décem­bre 2003, à Deir Ballut, vil­lage voisin de Masha, un nou­veau camp de résis­tance pris le jour. Une des actions que le col­lec­tif AATW coor­donna fut de reve­nir à Masha pour inter­ve­nir direc­te­ment sur l’élévation de la bar­rière de sépa­ra­tion, en y sec­tion­nant le grillage de son por­tail prin­ci­pal. Durant cette action, l’armée israé­lienne uti­lisa pour la pre­mière fois des tirs de vraies balles à bout por­tant contre le groupe de mani­fes­tants. Gil Na’amati, par­te­naire du col­lec­tif AATW fut griè­ve­ment blessé.

Couverte par la majeure partie des médias israé­liens, cette action conso­lida la cohé­sion du groupe et frappa la cons­cience popu­laire israé­lienne indif­fé­rente jusqu’alors à la cons­truc­tion du mur.

2004, sur­nom­mée Intifada du mur, fut l’année de sou­lè­ve­ment géné­ral qui s’étendit sur toute la lon­gueur de la Cisjordanie. La majeure partie des vil­la­ges affec­tés par la tra­jec­toire du mur se révolta et se struc­tura en comi­tés locaux de résis­tance : Budrus, Deir Qadis, Azawia, Kharbata, Bidu, Beit Surik, Beit Liqia etc. Chaque jour avaient lieu deux à trois mani­fes­ta­tions. Le col­lec­tif AATW, pris de court, ne pou­vait ni suivre ni par­ti­ci­per à cha­cune de ces actions. Les mani­fes­ta­tions se dérou­laient en semaine, rédui­sant ainsi la pré­sence du col­lec­tif AATW sur le ter­rain, alors que l’armée israé­lienne ne sachant com­ment réagir face à ce sou­lè­ve­ment géné­ra­lisé, inter­ve­nait avec vio­lence et bru­ta­lité. Tanks, héli­co­ptè­res, trou­pes d’élites péné­traient de minus­cu­les réa­li­tés rura­les comme celle de Budrus, vil­lage de 1200 habi­tants.

En consé­quence de ces inter­ven­tions mili­tai­res d’urgen­ces, quinze pales­ti­niens furent tués durant les mani­fes­ta­tions contre l’élévation du mur et chaque jour, cin­quante à cent pales­ti­niens furent bles­sés par balles en caou­tchouc et hos­pi­ta­li­sés. Cette même année, l’armée cessa de cons­truire le mur sur toute sa lon­gueur, afin de se concen­trer par­ti­cu­liè­re­ment sur cer­tains tron­çons stra­té­gi­ques et d’en assu­rer la fini­tion. En contre­par­tie du résul­tat obtenu par le sou­lè­ve­ment popu­laire pales­ti­nien : ralen­tis­se­ment de la cons­truc­tion du mur, la répres­sion vio­lente de l’armée en affai­blit la moti­va­tion et la per­sé­vé­rance. C’est au creux de cette vague qu’un nou­veau vil­lage prit la relève : Bil’in.

En février 2005 Bil’in réuni par son comité popu­laire local débuta sa lutte de résis­tance contre la cons­truc­tion du mur. Bil’in marqua un point de trans­for­ma­tion dans la pla­ni­fi­ca­tion et l’orga­ni­sa­tion des mani­fes­ta­tions contre le mur. Les mani­fes­ta­tions orga­ni­sées en fin de semaine, favo­ri­sant ainsi la recru­des­cence de la pré­sence du col­lec­tif AATW ainsi que d’autres mou­ve­ments israé­liens soli­dai­res de la cause pales­ti­nienne, pri­rent un pli d’ordre sym­bo­li­que plus que d’action de confron­ta­tion directe, jouant ainsi sur le pou­voir de com­mu­ni­ca­tion des médias. Malgré la per­ma­nence de la vio­lence mili­taire, la pré­sence des médias, d’inter­na­tio­naux et d’israé­liens en conte­nait la pro­fu­sion telle qu’elle fut vécue l’année pré­cé­dente. La résis­tance contre la cons­truc­tion du mur pou­vait ainsi se déployer à long terme. Chaque ven­dredi, depuis deux ans et demi, Bil’in tient tête à l’armée israé­lienne. La relance de Bil’in enga­gea de nou­veaux vil­la­ges, situés prin­ci­pa­le­ment aux abords de Jérusalem et au sud de Bethlehem à pren­dre action à la lutte : Abud, Al-Ma’sara, Beit Sira, Umm Salamuna, El Wallaja, Nilin etc.

À l’instar de Budrus, le cas Bil’in révéla le men­songe du plan de sécu­rité du gou­ver­ne­ment israé­lien. Le mur ne sert pas à pro­té­ger la popu­la­tion civile israé­lienne, mais sert de rem­part à l’acqui­si­tion illé­gale de nou­veaux ter­rains en vue d’élargir et d’agran­dir les colo­nies aux seins des ter­ri­toi­res occu­pés. Alors que le tri­bu­nal inter­na­tio­nal de la Hague condamna l’entre­prise du gou­ver­ne­ment israé­lien, ce der­nier pour­suit sans égard son plan d’apar­theid contre la popu­la­tion pales­ti­nienne qui consiste à divi­ser la Cisjordanie en cinq encla­ves prin­ci­pa­les. Morcelant ainsi la Cisjordanie et par l’agran­dis­se­ment de ses colo­nies exis­tan­tes dont le mur n’est qu’une façade, le gou­ver­ne­ment israé­lien tente d’effa­cer de son pano­rama la réa­lité pales­ti­nienne et d’englo­ber la Cisjordanie à son patri­moine natio­nal.

Conquête d’un ter­ri­toire par dis­pa­ri­tion de sa popu­la­tion locale.

Le mur n’est que l’un des éléments d’une machine d’apar­theid beau­coup plus com­plexe et sub­tile fai­sant inter­ve­nir côte à côte le sys­tème judi­ciaire et mili­taire.

La cons­truc­tion du mur touche à son terme. À l’inté­rieur de la Cisjordanie, si l’on consi­dère une même par­celle de ter­rain, l’entité pales­ti­nienne est tota­le­ment retran­chée de son propre ter­ri­toire par l’imper­méa­bi­lité du réseau des colo­nies et de son réseau de routes agencé.

Joindre le mou­ve­ment de sou­lè­ve­ment popu­laire pales­ti­nien devient une entre­prise de plus en plus dif­fi­cile, alors que nous sommes à l’orée d’une période de calme, annon­cée par une série de nou­vel­les négo­cia­tions, cachant cepen­dant une pro­chaine révolte.

Le défi des Anarchistes contre le mur est de main­te­nir et d’élargir à long terme son réseau de com­mu­ni­ca­tion et de pré­sence sur le ter­rain en col­la­bo­ra­tion avec les divers comi­tés popu­lai­res locaux.

Les Anarchistes contre le mur per­pé­tuent la visite de nou­veaux vil­la­ges sus­cep­ti­bles de par­ti­ci­per à la lutte, main­tien­nent leur pré­sence durant les diver­ses mani­fes­ta­tions orga­ni­sées par les comi­tés popu­lai­res locaux, pro­gram­ment de nou­vel­les actions direc­tes visant à enrayer le méca­nisme du mur. En effet, le mur est une machine qui néces­site une sur­veillance ainsi qu’un entre­tien per­ma­nent. À grande échelle et long terme, les coûts exces­sifs de répa­ra­tion, d’entre­tien et de sur­veillance pour­raient rendre inef­fi­cace le projet du mur.

Afin de rendre effi­cace son action, le col­lec­tif Anarchistes contre le mur appelle à un sou­tient finan­cier afin de pour­voir prin­ci­pa­le­ment :

. Aux coûts de repré­sen­ta­tion légale qui s’élèvent à 30’000 euros par an.
. Aux coûts de trans­port qui s’élèvent à 3’600 euros par an.
. Aux coûts de maté­riel qui s’élèvent à 3’000 euros par an.
http://rebellyon.info/Soutenez-la-lutte ... chist.html
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Re: Anarchistes contre le mur, Israël

Messagede barcelone 36 » 03 Oct 2012, 21:34

Mardi prochain (9 octobre ) sur France 5, un film d'Emad Burnat (de Bil'in) et Guy Davidi (des Anarchistes contre le mur), CINQ CAMÉRAS BRISÉES, UNE HISTOIRE PALESTINIENNE

http://www.france5.fr/et-vous/France-5- ... nienne.htm

ENTRETIEN AVEC EMAD BURNAT, RÉALISATEUR
http://www.france5.fr/et-vous/France-5- ... sateur.htm

ENTRETIEN AVEC GUY DAVIDI, RÉALISATEUR
http://www.france5.fr/et-vous/France-5- ... sateur.htm

ENTRETIEN AVEC SERGE GORDEY, PRODUCTEUR
http://www.france5.fr/et-vous/France-5- ... ucteur.htm

LA LISTE DES PRIX
http://www.france5.fr/et-vous/France-5- ... s-prix.htm
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Re: Anarchistes contre le mur, Israël

Messagede barcelone 36 » 29 Jan 2013, 21:02

Campagne de solidarité avec les Anarchistes contre le mur




Les Anarchistes contre le mur (AATW - http://awalls.org/) est un groupe d'activistes israéliens impliqués dans la longue lutte en cours pour les droits des Palestiniens. Ils militent plus spécifiquement avec le but de rejoindre les communautés palestiniennes dans leur lutte pour démanteler le mur de séparation israélien. Leur travail, en collaboration avec des partenaires, a été reconnu en 2008 lorsqu’ils ont remporté la médaille Carl von Ossietzky (attribuée aux citoyens ou aux initiatives faisant avancer les droits fondamentaux).

Ils maintiennent un niveau intense de protestation depuis maintenant 10 ans et les communautés qu’ils soutiennent ont continué à résister malgré la souffrance engendrée par la perte de 20 camarades et d’innombrables blessés. Ce courage est une source d'inspiration et les Anarchistes contre le mur refusent de suspendre leur soutien. Ces deux dernières années, AATW a été soumis à une vague croissante d'agressions contre des militants anti-occupation en Israël et en Cisjordanie, combinée à une campagne de persécution et de délégitimation.

Ils ont la chance d'avoir une équipe dédiée d’avocats qui travaillent sans relâche pour représenter les militants arrêtés lors de manifestations et d'actions. Entre 2009 et 2012, cela représente plus de 150 Israéliens et plus de 250 Palestiniens défendus, dont 50 mineurs. Il est crucial que l'équipe juridique continue à travailler pour le mouvement, mais le coût des procès exige une lutte de tous les instants pour financer leurs défenses.

Merci de les aider à assurer aux Palestiniens et aux Israéliens qui luttent pour la justice qu’ils seront défendus face au système judiciaire civil et militaire.

Ecrire à l'IFA (Internationale des Fédérations Anarchistes) en envoyant vos chèques (à l’ordre de SEL, « soutien AATW » au verso) à :
Société d'Entraide libertaire (SEL) c / o CESL
BP 121
25014 Besançon cedex
IBAN: FR7610278085900002057210175 (virement)
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Re: Anarchistes contre le mur, Israël

Messagede bipbip » 27 Aoû 2014, 11:21

Israéliens solidaires de la lutte du peuple palestinien
- Une interview du groupe israélien "Anarchistes contre le mur"


Israéliens solidaires de la lutte du peuple palestinien ---- «La vraie raison de cette guerre est le refus du gouvernement israélien de parvenir à quelque accord que ce soit avec aucun des groupes palestiniens» ---- Interview du groupe israélien "Anarchistes contre le mur" (AATW) ---- Après la construction du mur de l'apartheid qui a été érigé entre Israël et la Palestine à partir de 2003, a été formé le groupe "Anarchistes contre le mur" (Anarchists Against the Wall - AATW) qui, depuis lors, a mené une dynamique de lutte dans une perspective anarchiste, contre l'occupation et la colonisation que subit le peuple palestinien. ---- Embarqués en ce moment à plein dans les manifestations et les actions contre les massacres commis par l'État d'Israël, ils ont pris le temps de répondre à quelques questions.

1.-Quand et comment est apparue la nécessité d'une organisation comme "Anarchistes contre le mur" (AATW) et quel a été son développement et son évolution ?

Il est important de souligner qu'AATW est un groupe mais pas une organisation formelle. La nécessité de créer une organisation politique radicale a toujours été présente, en tenant compte du fait qu'il y avait d'autres groupes qui faisaient un travail similaire au notre mais à partir d'un cadre de références non-anarchiste.

Une lutte commune contre le mur et l'occupation en général

Les origines du groupe sont liées à la montée du mouvement de lutte populaire palestinien autour de l'année 2003. Cette lutte se concentrait principalement contre la construction du mur de l'apartheid dont les travaux ont commencé à cette époque. Des groupes de militants israéliens et internationaux ont commencé à établir de nouveaux contacts avec les résidents des villages et des villes qui étaient proches du tracé du mur et dont la vie serait affectée par sa construction.

Cette synergie a abouti à la formation d'un campement de protestation dans le village de Masha qui a servi de base pour des manifestations conjointes et pour un processus d'actions engagées contre le mur et contre l'occupation dans son ensemble. Autour de ce campement, nous nous sommes retrouvés, un certain nombre d'Israéliens, pour terminer la formation de AATW avec l'objectif d'agir à la fois dans les territoires occupés et à l'intérieur de l'État d'Israël.

Les principales actions de solidarité et de lutte commune ont été réalisées au cours de manifestations où des militants internationaux et israéliens utilisaient nos "privilèges" en tant qu'étrangers pour réduire la violence meurtrière qu'utilisait l'armée israélienne et éviter les arrestations, tout en étant conscients que le risque que nous prenions était beaucoup moindre que si ces mêmes actions étaient menées par nos camarades palestiniens.

Depuis lors, le groupe est resté presque toujours lié aux besoins de nos frères palestiniens puisque ce sont eux qui sont le plus au coeur de cette lutte contre l'occupation. Selon les moments, nous pouvons avoir besoin d'une grande mobilisation des militants israéliens, d'actions de solidarité menées par de petits groupes ou de soutien juridique (présence aux tribunaux, avocats, ...) et dans les médias.


L'offensive israélienne de l'été 2014

2.-Les États mentent toujours parce que l'objectif ultime est de maintenir les privilèges et le pouvoir de quelques-uns sur la majorité. Cette fois-ci, quelle est la raison officielle de cette nouvelle attaque que subit le peuple palestinien et quelle est vraiment la raison de fond ?

La raison officielle donnée par le gouvernement israélien pour cette guerre (appelée "Opération Bordure Protectrice") est de répondre aux tirs de roquettes depuis la bande de Gaza en direction d'Israël. Mais, les roquettes ont été tirées sur Israël par le Hamas et d'autres groupes de la résistance après qu'Israël ait arrêté des centaines de militants du Hamas au mois de juin. Cette vague d'arrestations est intervenue après que trois jeunes colons israéliens ont été enlevés et tués par des gens qui pourraient être soupçonnés d'être des activistes du Hamas mais personne n'a été arrêté à ce jour pour cet assassinat.

La vraie raison de cette guerre est le refus du gouvernement israélien de parvenir à quelque accord que ce soit avec aucun des groupes palestiniens, notamment le Hamas, qui est la force populaire la plus importante de la bande de Gaza. Le lancement de roquettes a été l'excuse parfaite pour continuer cet état de siège que l'État d'Israël a imposé à Gaza depuis 2005.

3.-Existe-t-il une véritable opposition au génocide dans le territoire israélien, quels sont les principaux acteurs en Palestine qui luttent contre cette attaque ?

En Cisjordanie, il y a des manifestations organisées par de très jeunes gens qui prennent tout simplement dans la rue pour provoquer des affrontements avec l'armée israélienne et la police ; le mois dernier onze personnes ont été tuées par les forces d'occupation dans ces manifestations.

Les comités de lutte populaire sont à l'origine des manifestations organisées dans les villes et villages mais elles sont très difficiles à organiser et à développer en raison de la politique de l'Autorité palestinienne, qui s'oppose à de telles actions et essaie d'empêcher de solidarité avec Gaza. Lors d'une grande manifestation à Ramallah, avec plus de 15.000 participants, un jeune homme a été tué et trois cents personnes ont été blessées par des balles réelles.

Il y a aussi, évidemment, l'opposition à la destruction et aux tueries qui ont lieu dans la bande de Gaza. Les personnes qui descendent dans la rue sont principalement des Palestiniens vivant en Israël. Surtout au cours des premières semaines des attaques, il y a eu de nombreuses manifestations dans les grandes villes à travers le pays, en particulier dans le nord. Ces protestations ont rassemblé de nombreux participants, pouvant atteindre 2.000 manifestants dans les grandes villes.

Les protestations étaient organisées par des organisations liées pour certaines avec des partis politiques, comme Hadash et Balad et d'autres ont été organisées simplement par de jeunes Palestiniens qui ne sont pas nécessairement liés à un quelconque groupe de crétins.

Il y a eu aussi, et il y a encore, des actions de protestation menées par des juifs israéliens, la plupart d'entre elles à Tel-Aviv, les plus radicaux étant ceux (celles) qui sont organisés dans la "Coalition des femmes pour la paix". Á ces actions ont également concourus des anarchistes, les groupes antifascistes, etc., mais en général, ils n'ont pas été trop nombreux, parvenant seulement à rassembler entre trois cents et six cents participants. Ces manifestations ont à chaque fois été attaquées par des extrémistes de droite qui finissaient par les attaquer violemment.

Á Tel-Aviv il y a eu aussi une grande manifestation organisée par les principales coalitions de gauche comme les "Combattants pour la Paix".


Une machine de propagande et de guerre
qui ne s'arrête jamais


4.- Pour un État qui prépare le terreau avant de déclencher une guerre ou avant de se lancer dans des atrocités comme celles-là, un facteur fondamental est la propagande. En ce sens, comment la propagande et la manipulation de l'État d'Israël agissent pour essayer de convaincre la masse des gens que cette guerre est nécessaire ? Quelle est la réaction de la société israélienne quand elle peut vérifier que des hôpitaux et des écoles ont été bombardés et que des centaines d'enfants sont tués ? D'une manière générale, comment la propagande sioniste agit-elle dans la société israélienne ?

La machine de propagande sioniste est quelque chose qui ne s'arrête jamais de travailler et il y a toujours du carburant pour la maintenir active. La situation au cours de cette dernière guerre qui se passe en ce moment, est vraiment désastreuse, en particulier si l'on se réfère à la réaction des Israéliens et à la tolérance zéro pour toute forme de résistance à la guerre.

Le gouvernement n'a pas beaucoup d'effort à faire parce que la plupart des Israéliens sont en fait plus radicaux que le gouvernement et réclament davantage de bombardements sur Gaza jusqu'à ce que le Hamas soit complètement anéanti.

Les Israéliens ne voient pas de réelles informations ou des images sur la bande de Gaza dans les médias grand public, seulement une brève par ci, un clip de quelques secondes par là, expliquant que les militants du Hamas ont été localisés en train de tirer depuis des hôpitaux et des écoles, ce qui donc permet de justifier le bombardement de ces bâtiments.

Il y a très peu de place pour la compassion dans les rues et les gens ne sont pas du tout préoccupés par les massacres de Gaza. Qui plus est, les réactions sur les médias sociaux sont encore pires.

Dans les rues il y a des tonnes de propagande soutenant les braves soldats et les gens s'organisent pour envoyer des repas et des vivres vers la ligne de front.

5.-Quels genres d'armes sont utilisés par l'armée israélienne ? Quelle est l'importance de l'industrie militaire en Israël, quelles sont les principales entreprises et qui contrôle ces sociétés ?

L'armée utilise principalement des armes d'attaque : des chars, de l'artillerie lourde, des avions ... Pour la défense, il existe un système appelé "Iron Dome" [Dôme de Fer], qui consiste à des lancements de missiles antimissiles pour intercepter ceux que le Hamas lance vers Israël.

Le marché des armes est l'une des principales ressources économiques du pays, principalement pour l'exportation. Certaines des plus grandes entreprises impliquées dans ce marché sont IMI ("Israeli Military Industries Ltd"), Rafael ("Rafael Advanced Defense System Ltd") et d'autres.

6.- En termes de logistique et d'armement, y a-t-il un État étranger qui aide Israël ?

Le principal soutien qu'Israël reçoit dans cette guerre vient du gouvernement des États-Unis sous la forme d'une aide militaire. Le commerce des armes est habituel entre ces deux pays, mais dans cette guerre l'État d'Israël est en train de recevoir une plus grande quantité d'aide en urgence.

7.- Pourquoi les autres États arabes ne répondent pas à ce génocide ? Quelle est la raison pour laquelle le monde arabe ne répond pas aux attaques que subissent les Palestiniens ?

Nous ne pouvons pas analyser ce phénomène en profondeur parce que nous ne sommes pas des experts de la politique spécifique arabe. Nous pensons qu'il existe actuellement de nombreux conflits auxquels les Arabes eux-mêmes sont confrontés, comme en Syrie, au Liban, en Égypte, en Irak, ... et c'est pourquoi cette question n'est pas une priorité. L'ensemble des sociétés arabes sur la planète ne soutiennent pas automatiquement et nécessairement la cause palestinienne comme pourrait s'y attendre la société "occidentale".

Nous ne pensons pas qu'il ne faut pas attendre trop de marques de solidarité par exemple, de l'Égypte ou de la Syrie, quand ces pays traversent eux-mêmes une période cruciale de leur histoire.


La dangereuse montée de l'extrême-droite

8.- Avec cette nouvelle attaque, nous constatons une montée des mouvements racistes et fascistes en Israël, qui deviennent de plus en forts et même l'apparition de symboles national-socialistes, pouvez-vous donner votre point de vue à ce sujet ?

Oui, le racisme est quelque chose qui se cristallise et se durcit très fortement dans la rue. Ce phénomène qui prend de l'importance particulièrement ces dernières années, est dirigé par des politiciens fascistes radicaux (membres et ex-membres du parlement israélien). Lors des derniers événements, on a constaté une augmentation spectaculaire de leur puissance, principalement dans les rues, avec des affrontements directs contre les gens qui s'opposent directement ou indirectement à cette guerre.

La première manifestation anti-guerre qui a été appelée par certaines des organisations les plus radicales en Israël, a été attaquée par l'extrême droite israélienne, et s'est terminée avec de nombreux manifestants blessés et hospitalisés. Depuis lors, l'extrême droite est présente à chacune des manifestations contre la guerre, en essayant de nous attaquer violemment.

Certains d'entre eux organisent des groupes comme Flame qui soutiennent la séparation raciale entre Juifs et Arabes et qui sont liés à des attaques violentes contre les Palestiniens, principalement dans la région de Jérusalem contre des piétons, des chauffeurs de taxis, etc.

D'autres groupes utilisent en ce moment les réseaux sociaux pour poursuivre leur expansion, car cela les rend plus difficiles à suivre, et il est clair que cela fonctionne, car ils sont capables de mobiliser des milliers de personnes à travers ces médias pour contrer nos protestations.

Et, bien sûr, il y a le cas de Mohammad Abou-Hadid, un jeune de 16 ans du quartier de Shu'afat (Jérusalem-Est) qui a été enlevé et brûlé vif par trois jeunes juifs en juin dernier.

La montée de l'extrême droite est extrêmement dangereuse, car ils rassemblent beaucoup de gens qui habituellement ne sont pas le genre de personne qui se joindraient à cette activité politique, mais qui, en temps de guerre, est attiré par ce message.

9.- Face à cette situation de guerre et d'occupation, quelle est la solution proposée par AATW et quel serait le scénario "optimal" ?

Dans le mouvement AATW, nous n'avons pas une position politique en ce qui concerne la solution. L'idée principale de notre groupe est de rester actifs dans la solidarité avec la lutte populaire des Palestiniens. Sans pouvoir représenter l'ensemble du groupe, mais depuis un point de vue particulier comme anarchiste, je suis opposé à tous les États. Mais dans la situation actuelle, je peux dire que je soutiens l'idée d'un État unique pour les Palestiniens et les Israéliens. Je m'oppose à l'idée de deux États, parce que cela déboucherait sur une situation encore plus grave, qui deviendrait une occupation économique d'Israël, lui permettant de disposer d'un contrôle total et absolu sur l'État palestinien.


Au-delà de l'auto-détermination...

10.-D'un point de vue spécifiquement anarchiste, comment se fait le lien anti-étatiste avec un conflit comme celui-ci, étant donné que la principale exigence palestinienne est de créer un État ?

Oui, il est exact que la principale exigence palestinienne est l'autodétermination et la création d'un État indépendant et souverain. C'est quelque chose que les gens qui, comme nous font partie du mouvement de solidarité, devons respecter (et en particulier les Israéliens, qui sont, en plus, les colons et les occupants). En tant qu'ATTW, nous considérons en ce moment précis qu'il est inutile de discourir sur l'anti-étatisme parce qu'il y a des gens qui n'ont même pas un minimum de contrôle sur leur propre vie. Nous parlons de cela dans nos conversations quotidiennes mais, dans l'ensemble, la lutte principale des Palestiniens est pour la création d'un État. Peut-être qu'un jour dans l'avenir nous serons amenés à nous battre au coude à coude contre un État, mais cet avenir semble très lointain quand nous voyons des gens souffrir de l'occupation sioniste.

11.-Un aspect majeur dans le contrôle des masses et de la société, est la peur, qui se transforme en un besoin irréel "sécurité". Nous supposons que le gouvernement israélien joue aussi avec cet instrument afin d'obtenir le contrôle absolu de la société, non ? Quel est l'effet de la politique de sécurité de l'État d'Israël et comment celle-ci affecte-t-elle les mouvements sociaux ?

Le gouvernement se sert de la peur d'une manière très efficace pour parvenir à ses objectifs. D'un côté, ils permettent une liberté d'expression et de protestation, mais ils veulent que celles-ci soient sous leur contrôle complet. Il y a une loi qui stipule que dans les situations d'urgence, comme la guerre, la police peut restreindre le droit de manifester si un rassemblement dépasse 1000 personnes quand une attaque de missiles est définie comme possible, même sans qu'existe avec certitude une menace d'attaque.

C'est-à-dire qu'il existe l'autorisation de protester mais qu'elle peut être révoquée seulement dans l'heure qui précède.

Évidemment qu'ils jouent en permanence avec la sécurité pour disposer d'un contrôle total de tous les aspects, en arrêtant de nombreuses personnes (principalement des militants palestiniens en Israël et en Cisjordanie). L'État connait la faible capacité que nous avons pour mobiliser la population contre la guerre et c'est pourquoi il nous laisse faire des manifestations et lancer des appels. Jusqu'à présent, nous ne subissons pas trop de répression, mais nous sommes surveillés et fichés en tant que militants juifs.


«Le sionisme, le nationalisme et l'impérialisme
sont les questions qui commandent la situation en Israël»

12.-Le sionisme, le nationalisme et l'impérialisme sont utilisés pour détourner l'attention des vrais problèmes de la société, quels sont les problèmes auxquels la société israélienne est confrontée ?


Ces trois questions (le sionisme, le nationalisme et l'impérialisme) sont celles qui commandent la situation en Israël, mais il est vrai que derrière ces questions, la société fait face à de nombreux autres problèmes liés principalement à la situation économique. Le coût de la vie en Israël est élevé, en particulier dans des villes comme Tel-Aviv ou à Jérusalem, et cela n'est pas compensé par des salaires qui sont très bas. Le taux de chômage selon les chiffres officiels n'est pas élevé, mais quand l'État le calcule, il ne prend pas en compte certains aspects de la société, de sorte que le chiffre est en réalité beaucoup plus élevé. Les classes les plus opprimées sont dans une situation encore pire parce que le système social est dans une situation catastrophique et que les gens souffrent énormément du manque de ressources telles que la sécurité sociale, la santé, etc.

Cette situation avait conduit à une escalade de protestations sociales en 2011 qui ont réussi à mobiliser plus de 500.000 personnes à Tel Aviv. Ce mouvement n'a débouché finalement sur rien parce que les principales organisations qui encourageaient ces mobilisations ont refusé d'établir un lien et une relation directe entre la situation sociale et le fait que l'État était le responsable de l'occupation subie par plus de six millions de Palestiniens.

Un autre aspect qui est très présent dans le discours social est celui sur la participation des juifs orthodoxes à la société. Avec les Palestiniens, ce secteur est le plus pauvre en Israël en raison, en partie du fait qu'il s'agit de familles nombreuses, en partie à cause de leur dépendance vis-à-vis de l'État découlant de leur droit de se consacrer uniquement à l'étude de la Bible en échange d'une allocation. À cet égard, il y a une forte demande de la part des secteurs laïcs de la société pour l'établissement de l'égalité des droits et des devoirs aux uns et aux autres, comme par exemple aller faire son service militaire ou dans d'autres domaines de la société. Mais encore une fois, l'État possède un bouclier important sous la forme de la peur et de la sécurité.


Isoler, Boycotter Israël
Soutenir, participer à la campagne BDS

13.- De l'extérieur d'Israël, comment nous pouvons vous aider dans votre lutte
?

Nous pensons que le plus intéressant est de soutenir la campagne BDS [Boycott-Désinvestissement-Sanctions] et de travailler au boycott d'Israël par tous les moyens. Cela peut se faire en mettant la pression sur les États européens qui aident Israël, en explorant les accords et les transactions des entreprises et en les rendant publiques ou en s'opposant à elles par l'intermédiaire des syndicats... Plus cette campagne se répandra, plus forte sera la pression sur Israël. Bien sûr, il est également important de montrer, dans la rue, la solidarité avec la cause palestinienne.

En tant que militants d'AATW et d'autres groupes anarchistes, nous sommes toujours à la recherche de la solidarité d'autres groupes étrangers, surtout en ces temps où nous devons nous opposer à la terrible expansion des groupes fascistes qui commencent à nous cerner de près.

___

Interview réalisée par le Syndicat des télécommunications et des services informatiques (STSI) de Madrid - CNT-AIT

Source : ici http://informaticamadrid.cnt.es/articul ... -muro-aatw

Traduction : XYZ pour OCLibertaire

(Intertitres de OCLibertaire)

Pour suivre l'activité d'AATW, il est possible de le faire à travers leur page Facebook ou sur leur site web (http://www.awalls.org/)

http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article1569
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Re: Anarchistes contre le mur, Israël

Messagede Blackwater » 27 Aoû 2014, 17:38

10.-D'un point de vue spécifiquement anarchiste, comment se fait le lien anti-étatiste avec un conflit comme celui-ci, étant donné que la principale exigence palestinienne est de créer un État ?

Oui, il est exact que la principale exigence palestinienne est l'autodétermination et la création d'un État indépendant et souverain. C'est quelque chose que les gens qui, comme nous font partie du mouvement de solidarité, devons respecter (et en particulier les Israéliens, qui sont, en plus, les colons et les occupants). En tant qu'ATTW, nous considérons en ce moment précis qu'il est inutile de discourir sur l'anti-étatisme parce qu'il y a des gens qui n'ont même pas un minimum de contrôle sur leur propre vie. Nous parlons de cela dans nos conversations quotidiennes mais, dans l'ensemble, la lutte principale des Palestiniens est pour la création d'un État. Peut-être qu'un jour dans l'avenir nous serons amenés à nous battre au coude à coude contre un État, mais cet avenir semble très lointain quand nous voyons des gens souffrir de l'occupation sioniste.


Excellent. Les "défenseurs de la pureté idéologique" anarchiste en mode "Ni Palestine Ni Israël" sont contredits directement par les anarchistes israéliens et ça, ça me fait grandement plaisir.

Nous pensons que le plus intéressant est de soutenir la campagne BDS [Boycott-Désinvestissement-Sanctions] et de travailler au boycott d'Israël par tous les moyens. Cela peut se faire en mettant la pression sur les États européens qui aident Israël, en explorant les accords et les transactions des entreprises et en les rendant publiques ou en s'opposant à elles par l'intermédiaire des syndicats... Plus cette campagne se répandra, plus forte sera la pression sur Israël. Bien sûr, il est également important de montrer, dans la rue, la solidarité avec la cause palestinienne.


Et les anti-BDS (toujours les mêmes anars totos français et les communistes style Initiative Communiste Ouvrière dont le dernier texte "Critique de l'anti-impérialisme et de l'anti-sionisme) qui estiment que le boycott nuirait aux prolétaires israéliens, sont également contredits par ces anarchistes israéliens.
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