Algérie

Re: Algérie

Messagede DjurDjura » 17 Nov 2011, 15:07

Batna : Chasse aux agitateurs potentiels
16/11/2011

Pendant plus de quatre heures, le jeune Mohamed Noui, arrêté chez lui à Batna, au cours de la semaine, a été interrogé par les limiers de la sûreté de wilaya.

L’interrogatoire a tourné autour d’un groupe créé sur le réseau social facebook, baptisé « Union du 1er novembre pour le redressement de la Révolution ». Le jeune, accusé pour son implication dans un éventuel soulèvement, a été questionné aussi sur un tract qui circule à Batna, appelant les citoyens à se révolter contre le pouvoir en place. « Ensemble pour destituer Bouteflika et les siens », lit-on sur ce tract dont El Watan a pu se procurer une copie.

Les rédacteurs du document, qui se font appeler « Etudiants algériens révolutionnaires » prétendent à « la libération de l’Algérie du pouvoir corrompu, du népotisme et la spoliation du peuple » en désignant comme responsables le président Bouteflika, le DRS (services secrets) et les généraux.

Certains voient derrière ces initiatives, encore virtuelles, l’ombre des islamistes en faisant le lien entre la personne arrêtée et son père, un ancien cadre du FIS dissous. Ceci dit, la police, qui semble prendre au sérieux ces tentatives, ne fait pas de distinguo quand il s’agit de faire la chasse aux agitateurs potentiels qui osent remettre en question le pouvoir en place.
Voilà à peine un mois, la police de Batna a interrogé un bloggueur militant de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (Laddh) sur son implication dans un prétendu mouvement de séparatistes chaouis.

Yacine Zaïd, qui a fait le déplacement depuis son Laghouat natal, a eu du mal à comprendre la démarche de la police qui l’a questionné sur une action qui se déroule à Batna. Sur son blog, il a publié une déclaration émanant de ce groupe qui revendique l’autonomie des Aurès. Mais ce document n’a rien de secret puisqu’il fait le tour des chaumières voici plus de six mois. Si la possession de cette déclaration est un crime, toutes les rédactions de presse devraient être interrogées !

Cette vigilance de la police renseigne-t-elle sur l’importance d’un danger réel, menaçant la survie du pouvoir ou est-ce une exagération produite par la peur ? En tout cas, la police déploie des efforts pour tuer dans l’œuf toute velléité de soulèvement.

Nouri Nesrouche
elwatan du 16-11-2011


Projet de loi sur l’information

La liberté de la presse sous surveillance

El Watan, 14 novembre 2011

Les autorités affichent la volonté de mettre des barrières devant la liberté d'expression. L'article 80 du projet trace à grands traits les lignes rouges pour l'accès à l'information. Le gouvernement s’ingère dans l’élaboration d’une charte d’éthique et de déontologie à la place des journalistes.

Le projet de loi organique sur l’information sera débattu à l’APN, la Chambre basse du Parlement, à partir de fin novembre. La mouture du projet, amendé à plusieurs reprises, est publiée sur le site du ministère de la Communication. Dès l’article 2, on comprend la volonté des autorités de mettre des barrières devant la libre expression des médias. Treize conditions sont répertoriées dans cette disposition que le journaliste est tenu de respecter avant d’exercer ce métier. Il s’agit, entre autres, des «exigences de la sûreté de l’Etat et de la défense nationale», de «la sauvegarde de l’ordre public», [/i ]des [i]«valeurs culturelles et spirituelles de la Nation», des «impératifs de la politique étrangère du pays», des «intérêts économiques du pays», du «secret de l’instruction judiciaire»… On ne s’arrête pas là.

Plus loin, dans l’article 80, on trace à grands traits des lignes rouges pour l’accès à l’information. Il est écrit, noir sur blanc : «Le droit d’accès aux sources d’information est reconnu aux journalistes professionnels, excepté lorsque l’information concerne le secret de la défense nationale tel que défini par la législation en vigueur, l’information porte atteinte à la sûreté de l’Etat et/ou à la souveraineté nationale de façon manifeste, l’information porte sur le secret de l’enquête et de l’instruction judiciaire, l’information concerne le secret économique stratégique, l’information est de nature à porter atteinte à la politique étrangère et aux intérêts économiques du pays».


Lignes rouges

Trois questions. Quand et dans quelles conditions une donnée journalistique devient «un secret économique stratégique» ? Où se trouve la législation qui définit clairement et avec précision la nature du «secret-défense» ? Comment une information peut-elle porter «atteinte» à la politique extérieure du pays ?

A travers cette disposition, parfaitement inacceptable à l’époque d’internet, des réseaux sociaux et de l’iPad, le gouvernement se donne le droit d’empêcher les citoyens d’être informés sur, par exemple, la conduite de l’économie du pays, la conclusion des gros contrats énergétiques ou militaires et sur l’orientation donnée à la politique étrangère. Une politique très critiquée ces derniers temps en raison des ratés par rapport aux révoltes arabes et à la chute des dictatures dans la région nord-africaine.

Pourtant, devant la commission communication, culture et tourisme, Nacer Mehal, ministre de la Communication, a déclaré que le projet de loi est porteur «d’une garantie du droit du citoyen à l’information».

Ce même projet dresse une troisième muraille. Sous prétexte d’imposer aux professionnels «une éthique et une déontologie», les rédacteurs du texte ont, dans l’article 89, aligné… dix-sept autres «règles» : «s’interdire de porter atteinte à la souveraineté et l’unité nationales», «s’interdire l’apologie du colonialisme», «s’interdire de porter atteinte aux attributs et aux symboles de l’Etat», «s’interdire toute atteinte à l’histoire nationale», «s’interdire de diffuser ou de publier des propos et des images amoraux ou choquants pour la sensibilité du citoyen»…

Au-delà du fait qu’on tente, encore une fois, d’officialiser l’écriture de l’histoire (et ce n’est qu’un exemple) à travers ces obstacles, le gouvernement s’est accordé le droit de fixer «la déontologie et l’éthique» à la place des professionnels ! Aucun gouvernement au monde n’a encore osé le faire.


Des chartes universelles, comme celle de Munich, en matière de déontologie journalistique, parfaitement applicables en Algérie, ont été ignorées par les autorités. On fait mieux en «triturant» les principes consensuels d’éthique, en ajoutant des règles qui n’existent nulle part ailleurs, comme «l’atteinte aux symboles de l’Etat» ou à «l’histoire».

Critiquer l’action politique du président Bouteflika peut facilement être assimilé à une atteinte aux «symboles de l’Etat». Idem pour l’évocation de dépassements de l’armée ou de la police. Publier une enquête sur «les faux moudjahidine» peut être considéré comme «une atteinte» à l’histoire.


Immixtion dans les affaires de la corporation

C’est simple : l’article 89 du projet de loi sur l’information doit être définitivement supprimé en ce sens que la déontologie et l’éthique des médias sont l’affaire des journalistes, et d’eux seuls, pas celle du gouvernement et de ses appareils. Instituer un Conseil supérieur de l’éthique et de la déontologie du journalisme, dont les membres sont élus par les journalistes professionnels, comme cela est précisé dans l’article 91, ne changerait rien à cette situation.
L’article 90 est porteur d’un interdit sournois. Il y est mentionné : «La violation directe ou indirecte de la vie privée des personnalités publiques est également interdite.» Quel sens donner à «la violation indirecte» de la vie privée ? Et quand une personnalité devient-elle publique ?

Enquêter sur le «faux» passé révolutionnaire d’un ancien responsable relève-t-il de «la violation de la vie privée» ? Au chapitre du pur arbitraire, l’article 103 prévoit une procédure judiciaire en référé en cas de refus d’insertion d’une mise au point alors que la disposition 105 évoque la possibilité donnée au tribunal d’ordonner, «sous astreinte», l a diffusion d’un rectificatif ou d’une réponse. Les médias n’ont aucune possibilité de recours.
Pire, l’article 110 va plus loin : «Toute personne physique ou morale algérienne a le droit de réponse sur tout article écrit ou émission audiovisuelle portant atteinte aux valeurs nationales et à l’intérêt national.» Cela ressemble à une menace pour les médias indépendants qui «osent» s’intéresser à des sujets politiquement incorrects et qui peuvent être considérés, par le premier venu, comme contraires à… l’intérêt national.
Il est évident que si le projet de loi de Nacer Mehal passe avec ces dispositions, il ne sera d’aucun… «intérêt» pour les journalistes et pour tous les défenseurs de la liberté d’expression dans le pays.

Fayçal Métaoui


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Des journalistes expriment leur scepticisme
Les professionnels de la presse sont unanimes à voir dans le texte proposé à examen par l’APN une autre tentative visant
à rétrécir les espaces de liberté.


Le projet de loi sur l’information, présenté pour examen au niveau de l’Assemblée populaire nationale, suscite scepticisme et questionnements des journalistes que nous avons interrogés. Pour Lyas Hallas du Soir d’Algérie, «le projet de loi sur l’information est une loi liberticide et rétrograde». Selon lui, «la dépénalisation du délit de presse n’est qu’un leurre». De même, il pense que «l’autorité de régulation qui sera instituée ressemblera plutôt à une centrale de renseignements placée sous l’autorité du président de la République puisqu’elle aura pour prérogatives d’abord de collecter le maximum d’information sur les entreprises de presse, de museler toute velléité d’expansion et d’empêcher la constitution de groupes de presse, ensuite de retirer l’agrément aux journaux qui s’inscrivent en faux avec la politique du gouvernement».

Au final, Lyas Hallas estime que «autrement dit, elle veillera à transformer les journaux en petites cellules de communication qui auront pour mission de promouvoir la politique du gouvernement et entretenir son image. Le gouvernement n’aura plus besoin de poursuivre les journalistes en justice, ils deviendront fonctionnaires. C’est un retour grave sur les acquis d’Octobre 1988. Les espaces de libre expression vont rétrécir encore plus. Le pouvoir vient, par là, exprimer ostensiblement sa volonté de ne pouvoir s’accommoder d’une presse développée et libre».

Même son de cloche pour Saïd Mekla, journaliste au Temps d’Algérie : «Bien que conçu pour, soi-disant, chambouler le paysage médiatique national, le nouveau code de l’information ne changera rien à la situation du secteur tant que les vieux réflexes demeureront. Même s’il annonce l’amélioration de la situation professionnelle des journalistes, il n’en demeure pas moins que la chape de plomb qui pèse sur nos têtes, lorsqu’il s’agit de traiter des sujets sensibles, est toujours brandie comme rempart à la vérité.»


Monopole sur la publicité

Toujours dans le registre des libertés, rien n’indique que les pouvoirs publics ont réellement l’intention de changer la donne, eux qui monopolisent toujours la publicité. Pour ce qui est de l’ouverture de l’audiovisuel au privé, nul n’ignore, aujourd’hui, les intentions des pouvoirs publics qui utilisent cette «image» uniquement comme argument d’ouverture destinée à l’opinion étrangère alors que les «balises» se façonnent déjà au niveau des cercles de décision de sorte que ceux qui vont en bénéficier ne seront que ceux qui savent faire «allégeance».
Dahmane Semmar, qui travaille pour le magazine Dziri, estime pour sa part que «la dépénalisation de l’acte de presse est une réelle avancée, mais je perçois toujours des mécanismes de contrôle qui étouffent la liberté du journaliste. Mais ce n’est pas le nouveau projet qui me dérange, c’est plutôt le fait que l’Etat laisse des patrons de journaux exploiter les journalistes. Il n’y a toujours pas de moralisation de la profession ; des barons de la presse agissent comme des voyous sans être inquiétés par les pouvoirs publics».

Pour Ali Boukhlef, de La Tribune, «le nouveau projet de code de l’information comporte, à mes yeux, des avancées considérables du point de vue du contenu. La suppression des peines d’emprisonnement est en soi une bonne chose». Cependant, souligne-t-il, «deux problèmes restent posés et pas des moindres. Le premier concerne les prérogatives de l’autorité de régulation de l’information. Il y a des vices de fond et de forme. Sur le fond, je constate qu’on attribue à des professionnels de l’information de suspendre ou carrément de fermer une publication. C’est une aberration, parce que cela doit être du seul ressort des juridictions. Le vice de forme est situé dans le fait que l’on parle de «régulation alors que dans ce genre d’opérations, il est plus approprié de parler deconseil supérieur de l’information. L’autre problématique est bien sûr celle de l’audiovisuel. Un grand trou noir entoure son ouverture. Mais là, il faut attendre les actes pour porter un jugement».


à «la tête du client»

Le journaliste du Quotidien d’Oran, Mehdi Mohamed, affirme, quant à lui, que «si la loi ne règle pas la question des agréments dans le cadre du régime déclaratif, elle n’apporte rien de plus. La transparence et le régime déclaratif dans l’octroi des agréments se feront toujours à la tête du client, avec connivences et autres jeux de coulisses». Il insiste sur «la transparence des règles et de leur application, puisque l’actuelle loi oblige les journaux à éditer un titre en arabe s’ils veulent éditer un autre en français, mais personne n’applique ce principe». Mehdi Mohamed estime que «si cette nouvelle loi ne prend pas en compte que nous sommes à l’ère des chaînes satellitaires et de l’internet, donc pas besoin d’être en Algérie, alors elle doit être versée aux archives dès à présent».

Le rédacteur en chef d’El Watan Week-End, Adlène Meddi indique pour sa part que «le problème n’est pas la loi, mais notre incapacité structurelle à nous organiser pour devenir une vraie force de proposition. La nature a horreur du vide, la loi aussi, alors le gouvernement travaille et réfléchit à la place d’une corporation désarticulée. C’est dommage vu les défis qui nous attendent (TV et radios indépendantes, presse en ligne, etc.)».

Enfin, Djamel Chafa, du Temps d’Algérie, juge que «le projet ressemble beaucoup à celui présenté par Khalida Toumi en 2003, du temps où elle était ministre de la Culture et de l’Information. De plus, c’est une copie conforme du code d’avril 1990, expurgé des clauses portant emprisonnement des journalistes en cas de diffamation». il termine en indiquant que «la nouveauté réside dans le fait d’encadrer l’activité des médias électroniques et audiovisuels qui se sont imposés au paysage médiatique national ou sont en voie de l’être. Personnellement, la seule critique qui me semble pertinente est la suivante : une loi c’est bon, son application effective c’est mieux».


Mehdi Bsikri



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Les autorités de régulation ou la «nouvelle police» de la presse
Le projet de loi organique relative à l’information est en examen au niveau de la commission communication, culture et tourisme de l’APN.

Hier, un groupe de journalistes de la presse écrite a été invité à discuter de ce texte qualifié de «moderne» par le ministre de la Communication, Nacer Mehal. «Avant d’étudier le projet de loi article par article, nous avons décidé d’écouter les propositions des professionnels et bénéficier de leurs expériences», a précisé Tayeb Badi, président de la commission. «Nous veillerons à ce que le texte soit présenté sous le bel habit. Si on atteint un taux de satisfaction de 50 à 60%, ce serait bien», a-t-il ajouté.
Le projet, composé de 132 articles, étalé sur 32 pages, codifie les activités de la presse écrite et des médias audiovisuels et électroniques. Il détaille les conditions d’installation des autorités de régulation de la presse. Curieusement, le texte est porteur aussi, dans son article 89, des règles relatives à l’éthique et à la déontologie journalistiques. Les professionnels présents à l’APN ont demandé la suppression de cette disposition en ce sens que la déontologie des médias relève des journalistes eux-mêmes, pas du gouvernement !

Ils ont critiqué l’article 2 du projet de loi qui impose des limites au «libre exercice» de l’activité d’information. D’après cette disposition, les journalistes, avant de faire le métier, doivent respecter, entre autres, «les exigences de la sûreté de l’Etat et de la défense nationale», «de la sauvegarde de l’ordre public», «des impératifs de la politique étrangère du pays»…
Les professionnels ont demandé à ce que ces notions soient précisées et clarifiées pour qu’elles ne soient pas utilisées comme moyens de pression. Ils ont également prévenu sur le rôle futur de l’autorité de régulation sur la presse écrite et celle devant réguler l’activité des médias audiovisuels. «Il ne faut que ces autorités deviennent des appareils bureaucratiques et répressifs», a estimé un intervenant. Un autre a prévenu contre le fait que ces autorités, appelées à terme à remplacer le ministère de la Communication, ne ressemblent à une police qui régente l’activité médiatique.
L’autorité de régulation sur la presse écrite peut accorder l’agrément aux nouveaux journaux, peut le retirer en cas d’infraction à la loi, a droit de contrôle sur les comptes des entreprises de presse, doit être informée sur l’identité des journalistes qui signent d’un pseudonyme, surveille le contenu et l’objectif des publicités, autorise ou non l’importation des périodiques étrangers… Bref, un droit de vie et de mort sur les médias.

L’article 27 du projet de loi sur l’information stipule que «les publications périodiques doivent publier annuellement le bilan comptable certifié de l’exercice écoulé. Faute de quoi, l’autorité de régulation de la presse écrite peut signifier la suspension de la parution».
Les journalistes ont estimé que les entreprises de presse communiquent leurs bilans à l’administration fiscale et au Centre national du registre du commerce. «Pourquoi doivent-elles le faire à l’autorité de régulation ? C’est insensé», a estimé un reporter. Un autre a observé que la publicité publique distribuée par l’Agence nationale d’édition et de publicité (ANEP) se fait sur des bases politiques et non pas économiques. Il a proposé de soumettre l’action de l’ANEP en matière de publicité au contrôle direct du Parlement et de mettre un terme à l’opacité dans ce domaine. Sur un autre chapitre, des journalistes ont proposé un seuil minimal de tirage pour les publications pour que les journaux méritent le titre de «quotidiens nationaux». Une reporter a remarqué que la loi 90/07, toujours en vigueur, n’a pas protégé comme il le faut les journalistes tant sur le plan social que professionnel.
Le projet de loi de Nacer Mehal renvoie au statut de journaliste, mais ne précise pas lequel. Celui en vigueur ?
Ou s’agit-il d’un autre ? Le projet évoque «le secret professionnel» pour les journalistes, mais reste silencieux sur l’impérative protection des sources.
Fayçal Métaoui




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Re: Algérie

Messagede DjurDjura » 24 Nov 2011, 15:43

LUTTES SYNDICALES

Communiqué des femmes du SNAPAP
19 novembre 2011

Conformément au colloque d’Actrav (OIT) sur le travail précaire et devant l’ampleur de la précarité de l’emploi sur le plan national .

Le bureau national du comité des femmes travailleuses affiliées au SNAPAP à organisé le 19 nov. 2011 à 10h à la maison des syndicats a Dar El Beida une journée sur le travail précaire.

Cette rencontre a regroupé les travailleuses précaires affiliées au SNAPAP de la wilaya d’Alger ou elles ont en majorité exprimé les difficultés, les harcèlements, les dépassements et les atteintes à la dignité.

Les travailleuses sous contrat en particulier celles recrutées dans le cadre du pré- emploi, les vacataires à temps horaires et le filet social.

Comme en temps féodal les travailleuses précaires subissent des maltraitances à tous les niveaux de l’administration.

En plus de la sur exploitation de l’absence de couverture contre les risques et maladies professionnelles, le non respect des horaires et dérisoire elles n’ont qu’une journée de repos par 15 jours et l’humeur des responsables.

Les travailleuses les opprimés sont celles du secteur de la santé ou l’exploitation n’a pas de limites car certaines ont été obligées de ramasser et d’évacuer les décombres lors des travaux de restauration de locaux hospitaliers à Alger.

Par leurs témoignages poignants les travailleuses ont brisé le silence et lever le voile sur la maltraitance de la catégorie socioprofessionnelle la plus vulnérable de la fonction publique.

Décidées à porter haut leurs voix, les travailleuses précaires de la wilaya d’Alger ont voté pour un rassemblement massif devant le ministère du travail la fin du mois pour exiger leur réintégration et l’accès à un travail digne.

La présidente

Maghraoui .Yamina



COMITE DE FEMMES SNAPAP
Siége: 23 Rue Boualem ZERIAT Bel Fort ALGER
TelFax: 213 21 52 03 72

Email: femmessnapap@yahoo.fr


LES TRAVAILLEURS DE LA ZONE INDUSTRIELLE MENACENT D’UNE NOUVELLE DÉMONSTRATION DE FORCE

Rouiba sur une poudrière

Le Soir d'Algérie, 23 novembre 2011

Onze mois après leur démonstration de force, les syndicalistes de la zone industrielle de Rouiba menacent de réinvestir de nouveau le terrain de la contestation sociale
Hier, ils étaient des dizaines à répondre à l’appel lancé par leurs responsables syndicaux pour l’observation d’un sit-in devant le siège de la Centrale syndicale.

Leurs revendications : dénoncer l’attitude affichée par les entreprises implantées sur le site à l’égard des revendications des travailleurs.

Abder Bettache - Alger (Le Soir) - La zone industrielle de Rouiba est en pleine ébullition. La menace d’une énième démonstration de force n’est pas écartée dans les prochains jours, a-t-on appris de source syndicale sûre. A l’origine de cette nouvelle colère des syndicalistes représentant les 20 000 travailleurs, on peut citer notamment «le refus des employeurs de mettre en application les accords conclus avec le partenaire social». Face à cette situation qualifiée de «blocage» et de «l’impossibilité des structures syndicales de base et de wilaya de donner suite aux problèmes soulevés par les syndicalistes », ces derniers ont de nouveau intervenu auprès du secrétaire général de l’UGTA. Ainsi, une réunion a eu lieu hier entre une délégation des syndicalistes de base et le secrétaire général de la Centrale syndicale. A ce dernier, il est demandé d’intervenir auprès des parties concernées et de peser de tout son poids «afin de trouver des solutions aux problèmes soulevés et par voie de conséquence, éviter le bras de fer voire l’explosion sociale». Face à cette situation, les syndicalistes de la zone industrielle de Rouiba comptent mobiliser leurs troupes dans une perspective d’une prochaine démonstration de force. A ce titre, on apprend qu’une réunion des cadres syndicaux et autres secrétaires généraux des syndicats d’entreprises pourrait se tenir aujourd’hui au siège de la Centrale syndicale. «Face à cette attitude, les travailleurs et leurs représentants syndicaux sont déterminés à aller au bout de leurs revendications pour faire valoir leurs droits» , a soutenu un cadre syndical de la SNVI. Sinon comment expliquer que les dirigeants de ces entreprises choisissent le statu quo au détriment de l’ouverture d’un véritable dialogue avec les représentants des travailleurs. «Non seulement c’est du mépris, voire une insulte envers tous les travailleurs et les cadres syndicaux ici présents, mais c’est une forme d’incitation à sortir dans la rue», a-t-on souligné.
Pour rappel, la colère des travailleurs de la zone industrielle de Rouiba, a été marquée par des affrontements qui ont opposé travailleurs à des policiers anti-émeutes. La grève, partie de la Société des véhicules industriels (SNVI), avait touché d’autres zones de Rouiba. Les syndicalistes rencontrés hier au siège de la Centrale syndicale se demandent si les gestionnaires se soucient de la stabilité et de la paix sociales. «Au contraire, ils nous provoquent», dit-on. Avant d’ajouter que «les syndicalistes ont fait beaucoup de concessions jusqu’ici pour calmer les esprits mais nous ne pouvons rester les bras croisés devant ces agressions répétées contre les travailleurs».
A. B.


Les travailleurs de Hassi Messaoud à leur 8e jour de grève

Les chantiers de GTP paralysés

El Watan, 23 novembre 2011

Les travailleurs réclament le versement immédiat de leur première tranche de rappel de 80% de l’indemnité de zone et de conditions de vie (IZCV).

Les grévistes de l’Entreprise des grands travaux pétroliers (GTP) poursuivent leur grève. Selon les représentants des 6000 protestataires, «il n’y a aucun signe de la direction de Sonatrach ou du ministère de l’Energie prédisant un quelconque dénouement».
Les travailleurs d’une dizaine de chantiers, à Hassi Messaoud, sont déterminés à défendre leur plateforme de revendications. «Nous ne reprendrons pas le travail tant qu’il n’y aura pas de mesure concrète», affirme un représentant des travailleurs joint par téléphone, qui a préféré s’exprimer sous le couvert de l’anonymat.

Aujourd’hui, la grève est à son huitième jour. Les chantiers sont donc paralysés et plusieurs projets confiés à cet opérateur risquent le blocage, si le mouvement de protestation continue. Les grévistes, qui se réjouissent de l’«adhésion totale des travailleurs des chantiers de Hassi Messaoud», réclament le versement de leur première tranche de rappel de 80% de l’indemnité de zone et de conditions de vie (IZCV) «dans les plus brefs délais et non au cours de l’année 2012, comme le propose la direction», note notre interlocuteur. Selon des indiscrétions, ce rappel est estimé en moyenne à près de 500 000 DA par travailleur.

La plateforme de revendications concerne également une augmentation de salaire de 30% «pour nous aligner au même niveau que les travailleurs des autres filiales de Sonatrach. Nous sommes actuellement les oubliés de Sonatrach et une augmentation de 30% ne serait que nous rendre justice en raison des difficultés de nos conditions de vie après le travail de chantier», soutient le représentant des travailleurs. Les grévistes exigent aussi la titularisation des travailleurs dans leurs postes d’emploi et «l’alignement des barèmes de la prime d’allocation de fin de carrière (AFC) sur celle des travailleurs des autres filiales de Sonatrach ainsi que l’augmentation de l’indemnité d’expérience professionnelle (IEP)».

Cette grève se veut également «un appel de détresse» de la part des travailleurs des chantiers. «Nous voulons alerter les responsables du secteur et l’opinion publique sur les conditions prévalant dans les bases de vie des travailleurs. Il y a de la ségrégation entre les travailleurs locaux et étrangers. Nous ne voulons plus de cette injustice», clame notre interlocuteur, qui profite de l’occasion pour signaler que les préoccupations réelles n’ont jamais été portées par le syndicat UGTA de l’entreprise, ce qui explique que «notre mouvement est autonome et est porté par des travailleurs sans aucune couleur syndicale».

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Re: Algérie

Messagede spleenlancien » 02 Déc 2011, 12:01

Le site Mediapart a mis en ligne 6 notes des RG datant d'octobre 1961 concernant le FLN. Chaque note fait l'objet d'une succincte remise en contexte historique ainsi que d'une analyse. L'accés est gratuit mais j'ignore pour combien de temps. Notre Grand et Bienveillant Admin ou une autre bonne âme moins quiche informatique que moi pourrait-elle faire des captures d'écran, afin de rendre l'info plus pérenne ?

http://www.mediapart.fr/journal/france/ ... sur-le-fln
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Re: Algérie

Messagede DjurDjura » 08 Déc 2011, 15:30

alors qu'on accueille la famille du dictateur lybien El Gadhafi on refoule avec mépris et sans aucun respect des migrants suhsahariens africains !!!

LA LADDH ORAN ET LE SNAPAP DÉNONCENT LE REFOULEMENT COLLECTIF DE MIGRANTS SUBSAHARIENS Des mamans ont dû abandonner leurs bébés à Oran
06/12/2011

Nombreux sont les Subsahariens africains qui séjournent à Oran, ville de transit, avant de rejoindre d’autres destinations. Ces jours-ci, plusieurs cas de refoulement ont été signalés, ce qui a alerté les membres de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme, à Oran. Ces refoulements collectifs sont qualifiés de non-respect de la loi « aggravé par le fait qu’il y a eu séparation des enfants et de leurs familles.
Les enfants sont restés à Oran, après un passage au sein du siège de la Sûreté de wilaya d’Oran et se trouvent aujourd’hui en situation de danger puisque éloignés de leurs parents qui ont été acheminés comme du bétail vers la ville de Tamanrasset »,
peut-on lire dans un communiqué émanant de la LADDH Oran.

Ils seraient 14 femmes et une centaine d’hommes à avoir été refoulés durant le mois de novembre. Les enfants, eux, ont été laissés par leurs mères à Oran car craignant pour leur vie et leur santé à cause des conditions dures et inhumaines de leur transfert.
Un abandon qui ne s’est, d’ailleurs, pas déroulé sans grande peine et même contre la volonté des autorités locales, nous dit-on au niveau du Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (Snapap). « Sommées de monter dans « le panier à salade », quatre mères subsahariennes dans la douleur la plus extrême décident d’abandonner leurs progénitures, Jouana âgée de 9 jours seulement, Van Winter 8 mois, M’Bang Brayane 10 mois, Amed 5 mois, sur le parterre glacé des geôles au sous-sol du commissariat central d’Oran, un supplice et un sacrifice pour ces mamans pour sauver leurs enfants.
Cette effroyable scène s’est produite le 24 novembre 2011 à la direction de la Sûreté de wilaya d’Oran. » Le jour de leur transfert à Mostaganem, première étape du refoulement, les quatre mères avaient refusé d’être embarquées avec leurs bébés, souhaitant leur éviter une mort certaine puisque « une fois aux frontières, les migrants sont systématiquement lâchés et abandonnés sans ressources dans le néant du désert », lit-on dans un communiqué du Snapap.
Les mères ont menacé de se suicider si on les obligeait à prendre leurs bébés avec elles, c’est ainsi que les bébés sont restés et ont été récupérés par des Subsahariens pas encore concernés par le refoulement. Toujours selon le Snapap, les mamans ont quitté le camp de rétention d’In Salah pour Tamanrasset et ceci après avoir effectué le trajet Oran-Mostaganem-Relizane- Tiaret-Laghouat-Ghardaïa- In Salah. Le 4 décembre, elles sont arrivées à Tamanrasset avec une soixantaine de migrants
Le Snapap considère cette situation comme une violation de la convention relative aux droits de l’enfant et d’ajouter : « L’Etat a failli à assurer à l’enfant la protection et les soins nécessaires à son bien-être. Le refoulement se passe dans des conditions inhumaines. »
La LADDH Oran tient à dénoncer les conditions dans lesquelles se sont effectuées certaines arrestations « qui se sont déroulées alors que les personnes avaient accouché, cas de Mme Michelle Gono qui a été arrêtée à l’hôpital d’Oran, une journée seulement après qu’elle eut accouché et qui a séjourné avec son bébé d’un jour dans les cachots du siège de la Sûreté de wilaya ». Citant également le cas de Mme Aminattou Diolo qui devait, selon la LADDH, soigner son bébé de 5 mois et qui a été arrêtée et embarquée avant même que son enfant reçoive les soins. La LADDH considère tous ces actes contraires à la loi 08/11 du 25 juin relative aux conditions d’entrée, de séjour et de circulation des étrangers en Algérie et qui sont contraires aux affirmations faites par le représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies à Genève.
Tout en demandant le blocage de ces refoulements, la LADDH revendique l’élargissement de la couverture sanitaire à ces personnes. Et d’ajouter : « La vie humaine et le respect des droits de la personne humaine ne dépendent ni de la situation sociale des personnes ni de la couleur de leur peau et encore moins de la couleur de leur passeport. »

La LADDH et le Snapap exigent le retour des quatre mères auprès de leurs bébés ainsi que la pénalisation et la condamnation des agents de l’Etat à toute pratique policière discriminatoire de contrôle et d’arrestation au faciès.
A. B.

le Soir d’Algérie du 06-12-2011
LADDH
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Re: Algérie

Messagede DjurDjura » 09 Déc 2011, 18:43

La chasse aux migrants fait des orphelins
El Watan, 9 décembre 2011

Par téléphone. Il ne leur reste plus que ce moyen pour entendre la voix de leurs petits. Depuis mercredi soir, Michelle Gono, Aminattou Diolo, Yango Christelle Yalande, Koumassok Barrack Sarrah Beauté et Kotin Mbibo Laure sont abandonnées à la rudesse du désert du Sahara dans la localité de Tin Zaouatine, à Tamanrasset.

Elles sont cinq Subsahariennes à avoir subi le même sort, en se résignant à laisser leurs enfants derrière elles, à Oran, afin de leur épargner un voyage pénible et le néant qui les attend au bout. A une quarantaine de kilomètres des frontières algériennes, ces mères, dont une qui vient d’accoucher, sont livrées à elles-mêmes. «On nous a jetées en plein désert !» lâche une de celles que nous avons réussi à joindre par téléphone. «Nous n’avons pas de toit ; on dort à même le sol et nous n’avons rien à manger, sinon du pain et l’eau du robinet», raconte une autre mère, également jointe par téléphone. Le ton est digne mais l’inquiétude palpable. «Nous ne savons pas si nous allons rentrer chez nous, nous n’avons rien chez nous», explique-t-elle. Une fausse note confère quelque chose de poignant à son accent chantant. «Nous voudrions rejoindre nos enfants, au nord.» C’est-à-dire à Oran, où elle a été arrachée à son enfant et à son mari. Lorsque Michelle Gono se présenta, le 11 novembre dernier, au service de maternité du Centre hospitalier universitaire d’Oran pour accoucher de son deuxième enfant, elle ne se doutait pas qu’elle allait être traînée, elle et son nouveau-né Jouana, en direction du siège de la sûreté de wilaya, dès le lendemain de son accouchement.


Cachot

La petite Jouana ouvrira les yeux dans le cachot de la sûreté de wilaya où mère et fille patientaient avant la tenue de leur procès, le 17 novembre. Un communiqué du Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (Snapap), qui a rapporté les faits, précise que quelques jours plus tard, Aminattou Diolo a vécu le même scénario, alors qu’elle emmenait son fils Ahmed Neam, âgé de 5 mois, à l’hôpital d’Oran. Arrêtée, conduite au commissariat central, elle passera devant le tribunal le jour même. Ahmed Neam, qui présentait des difficultés respiratoires n’aura même pas eu le temps d’être ausculté. Suite à une dénonciation d’un voisin, Yango Christelle Yalande, Koumassok Barrack Sarrah Beauté et Kotin Mbibo seront, à leur tour, arrêtées au domicile d’un Malien où elles se sont rendues avec leurs enfants, en bas âge. Le domicile est perquisitionné «sans mandat», précise le communiqué.
Les cinq femmes écopent de six mois de prison avec reconduite à la frontière. Le procès aurait prit 45 secondes pour chacune d’elles, selon le communiqué du Snapap. Quand un officier de police arriva pour embarquer les mères vers un long périple de plus de 2000 km, elles l’ont supplié pour que leurs enfants soient confiées, sur place, à des familles de leur ethnie. Ce n’est que lorsqu’elles menacèrent de se suicider qu’il cédera. «L’erreur a été de ramener à la frontière les mères sans leurs enfants, reconnaît Mustapha Khiati, président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche. Il faut tout faire pour que ces enfants puissent retrouver leurs parents.»


Orphelin

Joint par téléphone, l’un des pères des enfants témoigne de la précarité dans laquelle il se retrouve aujourd’hui. Un gazouillement se fait entendre au bout du fil en même temps que celui-ci s’excuse : il doit nourrir son fils. Une dizaine de minutes plus tard, il déclare : «Je ne peux pas m’en sortir avec le bébé. Je ne peux plus travailler et j’ai un loyer à payer.» Le Camerounais d’origine vend des habits traditionnels africains dans les rues oranaises afin de payer un loyer qui représente le double des prix du marché. «Je n’ai pas l’habitude de m’occuper d’enfants, je travaille. Il pleure tout le temps, je n’arrive même à comprendre ce qui ne va pas», raconte-t-il, désemparé. «Je suis coincé chez moi sans personne pour m’aider, le matin. Je tente de le laver, de lui donner à manger mais je n’ai plus de lait ni de couches pour bébés.» En situation régulière, le père de famille ne se voit pourtant pas vivre en Algérie. «Ce n’est pas facile de rester en Algérie, je ne peux pas. Nous ne sommes pas les bienvenus.» Et pour cause, il raconte les brimades, le danger incessant et les dénonciations multiples. «On peut déchirer mon passeport à tout moment. Je ne considère même pas que j’ai des papiers.» Voilà sept ans qu’il erre de pays en pays. Il dit connaître presque tous les pays de l’Afrique de l’Ouest, mais pour lui, pas question de rentrer chez lui. «Je suis orphelin de père et de mère. Je ne suis pas le bienvenu.»


Camion à bestiaux

Sa voix laisse deviner une émotion vive, il cherche ses mots, hésite avant de déclarer : «Ma femme est en plein désert, on sait ce que les rebelles peuvent faire…»
De Mostaganem à In Salah, en passant par Relizane, Tiaret, Laghouat et Ghardaïa, les cinq femmes ont traversé plus de 1300 km avant de rejoindre Tamanrasset dans un camion à bestiaux, entassées avec une soixantaine de migrants. Fouad Hassam, président du Snapap et représentant de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (Laddh) à Oran, souligne que le Malien chez qui trois Subsahariennes ont été arrêtées a été expulsé et reconduit aux frontières. Fouad Hassam, qui est aussi chargé du dossier migration, précise que les femmes n’ont pas pu faire appel, conformément à la loi, puisqu’elles ont été expulsées sept jours après leur procès. Or, la loi leur donne droit de déposer un recours pendant les quinze jours qui suivent leur jugement. En règle générale, les Subsahariens ont «peur de faire intervenir des avocats ; ils préfèrent se faire discrets et n’osent pas défier les autorités».
Par ailleurs, Fouad Hassam rapporte le refus d’un pédiatre privé de soigner un des enfants des familles subsahariennes. Il indique que Jouana, âgée aujourd’hui de trois semaines, est malade. «Le CHU est devenu un calvaire pour les Subsahariens. Beaucoup de migrants, admis sur le territoire en bonne et due forme, font l’objet de bavures policières. On déchire leur passeport. De facto, ils se retrouvent dans une situation irrégulière», dénonce-t-il.

Pendant ce temps à Genève…

L’ambassadeur, représentant permanent de l’Algérie auprès de l’Office de l’ONU et des organisations internationales en Suisse, Idriss Djazaïry, a prôné hier «une vision politique» globale de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) à même de gérer les flux de migration à travers le monde. Les travaux de la 100e session du Conseil de l’OIM ont été l’occasion pour M. Djazaïry, également président du conseil de cette organisation pour 2011, de souligner que cette réunion constituait «une excellente opportunité pour apporter la vision politique nécessaire au dialogue sur les défis et les opportunités de la mobilité humaine et les priorités dans la gestion de la migration».

M. Djazaïry a rendu hommage à la contribution de l’OIM lors de la crise libyenne, notamment à travers l’évacuation de plus de 200 000 travailleurs migrants fuyant la violence vers les pays voisins d’Afrique du Nord. Outre la contribution de la migration mondiale au développement humain à la fois des pays d’origine comme ceux de destination, la déclaration a mis en relief la nécessité pour les Etats de rechercher constamment les meilleurs moyens de valoriser les apports des communautés émigrées en matière de savoir-faire, d’expérience professionnelle et d’investissement et de protéger leurs transferts de toutes natures vers leur pays d’origine.


Nesrine Sellal


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Maître Merguini Ouadie. Avocat et militant à la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme

Lâcher les gens à Tin Zaouatine, c’est une pratique courante
El Watan, 9 décembre 2011

- Les lois et conventions internationales ont-elles été respectées dans le cas de ces cinq Subsahariennes ?

L’Algérie a ratifié, en 2004, la Convention internationale sur la protection des droits des travailleurs migrants. Je ne sais pas si elles travaillaient. D’un autre côté, ces femmes ont été poursuivies pour entrée et séjour irréguliers conformément à la loi 08/11 du 25 janvier 2008. Je constate une violation de cette loi, notamment l’article 30 qui stipule que la décision d’expulsion ne doit pas être prononcée par le juge. C’est une mesure administrative qui doit être prononcée par le ministère de l’Intérieur, représenté généralement par le wali. Cette même loi ouvre droit à un délai de recours administratif de quinze jours. Ce qui n’a pas été respecté.


- Que risquent les familles qui accueillent les jeunes enfants, elles-mêmes en situation irrégulière ?

Ces familles risquent d’être arrêtées et ces enfants seront par conséquent confiés à des centres socioéducatifs, sous la tutelle du ministère de la Justice.


- Par conséquent, quel serait l’avenir de ces enfants ?

L’Algérie a ratifié la convention relative aux droits de l’enfant. Droit à l’accès aux soins et à l’école. Ce sont des lois du droit international. L’article 132 de la Constitution algérienne place les conventions internationales au-dessus des lois internes. L’Algérie doit remplir ses obligations internationales en donnant accès aux soins et à l’école à ces enfants. En théorie, ils devraient être pris en charge par l’Etat, mais les conditions présentes posent problème. En clair, ils risquent de ne pas suivre une scolarité normale au même titre que les Algériens.


- A-t-on le droit d’arrêter une mère en situation irrégulière dans l’enceinte d’un hôpital, avant même que celle-ci ait pu recevoir de soins ?

Non, c’est une autre violation des droits de l’homme qui est pratiquée par le personnel de l’hôpital. Lorsqu’ils reçoivent quelqu’un en situation irrégulière, il contacte la police avant de lui donner accès aux soins.


- Est-il normal que ces femmes aient été relâchées en plein désert ?

Malheureusement, c’est une pratique courante. Les autorités algériennes ne prévoient pas de retour à leur pays d’origine mais se contentent de les transporter dans des conditions misérables et de les relâcher dans la nature. La plupart du temps, ces gens reviennent vers le Nord.


- Que pensez-vous des conditions de leur transfert d’In Salah à Tamanrasset, dans un camion à bestiaux, selon les termes du communiqué du Snapap ?

C’est une violation caractérisée des droits de l’homme !


- Qu’en est-il du cas du Malien chez lequel on a procédé à l’arrestation des trois Subsahariennes avant de le conduire lui-même aux frontières ?

Les chefs d’inculpation ne sont pas les mêmes. Il a hébergé des personnes en situation irrégulière. Par ailleurs, sachez que les Maliens sont exonérés de visa en Algérie et peuvent y entrer pour une durée de deux mois.


- Quelle solution apporte la loi à ces familles ?

Une dernière alternative serait de faire une demande d’asile auprès du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés.

Nesrine Sellal

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Re: Algérie

Messagede DjurDjura » 13 Déc 2011, 17:46

IL DEVAIT SE TENIR DEVANT LE PALAIS DU GOUVERNEMENT

Le sit-in des corps communs empêché

Le Soir d'Algérie, 10 décembre 2011

Le sit-in des corps communs et ouvriers professionnels de l’éducation, prévu jeudi devant le Palais du gouvernement, n’a pas eu lieu. Un important dispositif sécuritaire a été mis en place pour empêcher le rassemblement.

Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - A l’appel de leur syndicat, les ouvriers professionnels, les secrétaires, les agents de laboratoire, les attachés d’administration, les documentalistes et les informaticiens du secteur de l’éducation nationale sont venus de toutes les wilayas pour tenter de se rassembler devant le Palais du gouvernement. Peine perdue pour ces protestataires qui n’ont pas réussi à aller au delà la Grande-Poste où ils ont été interpellés et embarqués dans les fourgons de la police.

Le Syndicat national des corps communs et ouvriers professionnels de l’éducation (Snccopen), initiateur de cette action, parle de près de 700 arrestations. Après plusieurs tentatives qui n’ont pas abouti à amener le ministre de tutelle à prendre en charge leurs revendications, les corps communs ont décidé d’exposer leurs préoccupations au Premier ministre. Une tentative avortée, mais qui est, cependant, loin de détourner ce corps, qui compte 130 000 fonctionnaires, de sa plate-forme de revendications. «Cette ultime répression des pouvoirs publics ne risque pas d’entamer notre détermination à aller jusqu’au bout de nos revendications», a tonné M. Behari, président du Syndicat des corps communs, qui dénonce «la discrimination injuste et injustifiée flagrante faite à l’endroit de ces travailleurs sans lesquels rien ne peut fonctionner au niveau des établissements scolaires».
Le syndicat réclame la «révision de la classification catégorielle et de la promotion interne de l’ensemble des corps, spécialement les ouvriers professionnels qui vivent au-dessous du seuil de pauvreté, l’intégration des corps communs et ouvriers professionnels dans le décret exécutif 08/315 en incluant l’octroi de la prime pédagogique aux laborantins et la prime de documentation aux documentalistes, aux administratifs et aux informaticiens avec effet rétroactif à compter de l’année 2005». Ce même syndicat réclame «la généralisation du bénéfice de la prime du Grand- Sud et de la prime du logement, la généralisation de l’octroi de la prime de rendement aux taux de 40% au lieu de 30% au profit des corps communs et ouvriers professionnels et un statut particulier du personnel des agents de sécurité» et dénonce «avec fermeté le mépris à l’encontre des corps communs et ouvriers professionnels caractérisé par les récentes révisions des régimes indemnitaires uniquement des corps pédagogiques».
Le syndicat des corps communs, qui se dit déterminé à faire aboutir ses revendications «légitimes», promet de revenir à la charge avec d’autres actions.
S. A.




ZONE INDUSTRIELLE DE ROUIBA

Démonstration de force réussie des travailleurs de la SNVI


Le Soir d'Algérie, 10 décembre 2011

Démonstration de force réussie au niveau de la zone industrielle de Rouiba (Alger).
Ce jeudi, à l’appel de leurs représentants syndicaux, les travailleurs de la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) ont observé un sit-in de protestation devant les directions de leurs unités respectives. Durant deux heures, les travailleurs et leurs représentants syndicaux ont dénoncé «la mauvaise gestion à tous les niveaux de leur entreprise».
Abder Bettache- Alger (Le Soir) -Comme annoncée dans notre dernière édition, la zone industrielle de Rouiba a renoué avec la contestation sociale. Jeudi dernier, ils étaient des centaines à observer un rassemblement de protestation pour dire «non à la mauvaise gestion de leur entreprise », mais également «pour dénoncer le retard délibéré mis dans la finalisation du projet organisation du groupe SNVI». En effet, les protestataires, qui ont bénéficié du soutien des structures syndicales de base, ont saisi cette opportunité pour «interpeller les décideurs et leur demander de prendre en charge, en toute urgence, les revendications des travailleurs et mettre fin aux agissements irresponsables de certains dirigeants afin d’éviter de voir la stabilité sociale de l’entreprise menacée». Dans le cas contraire, les représentants des travailleurs de la SNVI n’excluent pas le recours «à d’autres actions qui seront engagées avec l’ensemble du collectif pour faire cesser ces injustices et remettre l’entreprise sur la voie du développement».

Lors du rassemblement de ce jeudi, les travailleurs et les syndicalistes ont crié haut et fort leur colère face à ce qu’ils qualifient de «gestion opaque du dossier de partenariat », tout en dénonçant «le rappel sous toutes les formes et à tous les niveaux des responsables mis en retraite, et ce, en violation de la réglementation en vigueur». Pour rappel, le syndicat d’entreprise de la SNVI, avait lancé mercredi dernier un appel à un rassemblement à l’ensemble des travailleurs et syndicalistes qui se veut comme un «dernier avertissement», avant une démonstration de force sous l’égide de la Coordination syndicale de la zone industrielle de Rouiba sous la houlette de l’Union locale.
Dans leur appel, les représentants des travailleurs de la SNVI justifient ce recours à la protestation «par le retard dans la mise en œuvre du projet d’organisation du groupe SNVI, le manque de transparence et de visibilité concernant le dossier de partenariat ou encore la mauvaise volonté clairement affichée par la direction générale lors des négociations relatives aux modalités d’attribution de la médaille de mérite, conformément à l’accord collectif du 5 septembre 2011». Cette montée au créneau des syndicalistes de l’ex-Sonacome intervient au lendemain de la réunion qui a regroupé l’ensemble des structures syndicales recensées au niveau de la zone industrielle de Rouiba et lors de laquelle les représentants des travailleurs ont affiché ouvertement leur «détermination à aller au bout de leurs revendications».

Depuis cette réunion, aucune suite favorable n’a été donnée aux doléances des syndicalistes. Mieux, les différentes correspondances, adressées respectivement en date des 1er et 6 décembre au ministre du Travail et de l’Emploi et à celui de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement, n’ont connu aucune suite favorable. Une situation qualifiée de «mépris» à l’égard du monde du travail, «d’où le recours à une démonstration de force». En date du 1er décembre 2011, une correspondance adressée au ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement, portant la signature du premier responsable de la Centrale syndicale, fait état de la situation qui prévaut au niveau de la zone industrielle de Rouiba. «Notre organisation a toujours recommandé à ses instances et structures de régler les différends, quelle que soit leur nature, dans le cadre du dialogue et de la concertation afin d’éviter tout dépassement de situation et maintenir la stabilité dans l’entreprise et la paix sociale. Et c’est à l’effet d’une intervention de votre part auprès de ces entreprises pour mettre fin à ces dépassements et ouvrir les portes du dialogue et du respect de la volonté des travailleurs et de leur représentation syndicale que nous vous demandons de bien vouloir concourir à la stabilité du climat social dans une zone industrielle névralgique», lit-on dans ladite lettre. Or, c’est face à ce mutisme que les cadres syndicaux de la zone industrielle, dont le fer de lance reste incontestablement l’entreprise SNVI, ont décidé de prendre le taureau par les cornes et passer à l’action.
A. B.



Les syndicats suisses exigent le blocage des fonds algériens
El Watan, 9 décembre 2011

En guise de solidarité avec le Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (Snapap), le Congrès du syndicat suisse des services publics (SSP) a exigé des autorités de son pays d’empêcher le dépôt de fonds de dirigeants algériens dans les banques helvètes ou de procéder au blocage systématique de ces fonds.

C’est dans une lettre adressée au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, que le syndicat helvétique émet ses craintes quant à la restriction de la liberté syndicale en Algérie. S’appuyant, entre autres, sur les tentatives d’intimidation massives envers le syndicat, une tentative d’attentat et des menaces de mort proférées contre son président, Rachid Malaoui, le Congrès du SSP exhorte en premier lieu le gouvernement algérien à veiller sur l’ouverture d’une enquête sur ces «actes qui doivent être imputés aux services secrets», juge-t-il.

Il sollicite, par ailleurs, les autorités algériennes à «garantir l’intégrité physique et psychique des représentants des syndicats et organisations des droits humains autonomes». Et ce, avant d’exiger fermement du Conseil fédéral de la Suisse, du département fédéral des Affaires étrangères et du département fédéral de Justice et de Police d’«intervenir avec énergie auprès des autorités algériennes pour le respect des droits syndicaux et des droits humains en général».

Lamia Tagzout

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Re: Algérie

Messagede DjurDjura » 21 Déc 2011, 19:35

Luttes syndicales


Ils observaient un sit-in devant le ministère du travail
Des dizaines de syndicalistes embarqués par la police

le 21.12.11


Les représentants des syndicats ont été arrêtés et conduits dans différents commissariats de la capitale alors qu’ils rejoignaient le ministère du Travail pour entamer leur action de protestation.



Des arrestations en masse par les services de police ont été enregistrées, hier, parmi les syndicalistes ayant pris part au sit-in organisé par le Conseil des lycées d’Algérie (CLA), le Syndicat national des corps communs des ouvriers professionnels de l’Education nationale (SNCCOPEN) et le Syndicat national des travailleurs de la formation professionnelle (SNTFP) qui revendiquent le numéro d’enregistrement de leurs formations respectives. Les représentants des syndicats ont été arrêtés et conduits dans différents commissariats de la capitale alors qu’ils rejoignaient le ministère du Travail pour entamer leur action de protestation.
Le CLA, qui a été empêché de tenir son sit-in, dénonce «le recours à la force publique pour empêcher des syndicalistes de s’exprimer pacifiquement».

Cette formation syndicale qui était, pour l’occasion, en train de rendre hommage à son fondateur Redouane Osmane, n’a pas pu tenir la conférence-débat sur l’évaluation des années de réformes engagées dans le secteur de l’éducation. Dans la salle préparée à cet effet, des affiches étaient prêtes à être accrochées aux murs. Elles portaient des slogans tels que «Réforme égale suppression de l’enseignement technique», «Réforme égale catastrophe» et d’autres slogans témoignant du résultat des expériences du ministre de l’Education.

Sans nouvelles de leurs camarades, les organisateurs de la conférence ont préféré reporter la manifestation. «Il n’y a même pas 48 heures, le président de la République parlait de transparence et de préparation de terrain favorable à la libre expression populaire, et voilà que ses hommes mobilisent les services de sécurité pour intimider les représentants des travailleurs qui ne cherchent pas à créer la zizanie, mais juste un document prouvant la légalité vis-à-vis des lois de la République tant défendue par les enseignants», lâche une syndicaliste du CLA. «Sommes-nous toujours en état d’urgence ?», s’interroge un autre syndicaliste.

Les trois organisations syndicales ont déposé leur dossier depuis des années sans que l’administration daigne apposer son accréditation. «Nous avons pourtant rempli toutes les conditions exigées par la réglementation», explique M. Ghezali, représentant des corps communs. Le CLA, quant à lui, a renouvelé tout le dossier récemment et le délai réglementaire d’attente a expiré depuis plusieurs semaines, rappelle-t-on également.


Bastonnade


Sur un autre front, une quarantaine d’enseignants contractuels, qui tiennent un rassemblement depuis plus de deux semaines au niveau de l’annexe du ministère de l’Education, ont été embarqués dans des voitures de police. «Ils sont 40. Huit ont été conduits au commissariat de Hussein Dey et nous ignorons où se trouvent actuellement les autres», a précisé, hier, en fin de journée, un membre du collectif des contractuels affilié au Snapap. Le syndicat dénonce l’utilisation de la matraque pour disperser les travailleurs contractuels qui subissent les aléas du climat dans une indifférence totale, étant sur les lieux depuis 18 jours. «C’est inadmissible que des professeurs qui revendiquent leurs droits pacifiquement soient traités de la sorte.»

Selon un communiqué rendu public, le syndicat compte saisir la justice sur «ces dépassements» et interpelle les organisations de défense des droits de l’homme. Le Snapap a décidé également de déplacer le lieu du rassemblement. «Nous allons observer notre sit-in le 25 décembre prochain devant le palais de la Présidence», indique-t-on dans le même communiqué.


Fatima Arab
[/quote]
El Watan

ALGER Le 19/12/2011
Bureau national
23 rue boualem zeriat Belfort
El-Harrach ALGER
Télé /fax : 00213 21 52 03 72
0770208129
Email /snapap_snata@yahoo.com
http://www.maisondessyndicats-dz.com


Communiqué du SNAPAP

Le Conseil des ministres a décidé dimanche le relèvement à 15.000 DA de toutes les pensions et allocations de retraite, inférieures à ce montant à partir du 1er janvier 2012, au bénéfice des retraités salariés et non salariés.

Le tableau ci-dessous montre les différentes augmentations effectuées :

VOIR TABLEAU SUR PDF

Pour la catégorie moyenne dont la pension oscille entre 30 000 et 40 000 da, le surplus varie entre 28 et 24 % soit entre 8 400 et 9 600 da.
Pour la minorité dont le salaire excède 40 000 da et peut atteindre les 300 000 ou 400 000 ou voir plus, l’augmentation est de 15 %, soit entre 12 000 et 60 000 dinars, voir plus. En accordant aux catégories des petits revenus de forts taux d’augmentation (30%) et aux catégories supérieures un faible taux (15 %), le gouvernement essaie de tromper l’opinion publique par une soi-disant justice sociale qui l’a guidé dans le calcul des retraites.

En réalité, le gouvernement vient de commettre un hold-up supplémentaire
. Il a accordé aux dignitaires du système (ministre, député, directeur central, etc.) plus d’argent encore. Nous remarquons que les hauts cadres de l’Etat viennent d’avoir de fortes augmentations au détriment des plus démunis.
On est mieux servi que pas soi-même !
Satisfait, M. LOUH, par des explications fallacieuses de taux, nous explique que l’Etat veille depuis dix ans au bien être des retraités alors que les troisième-âge vivent le calvaire au quotidien.

Le president du snapap
MALAOUI Rachid
النقابة الوطنية المستقلة لمستخدمي الداارة العمومية

سنا باب
Syndicat National Autonome des Personnels de
l’Administration Publique
المكتب الوطني
شارع بوعلم زريا ط 23
بال فور الحراش الجزائر العاصمة
الهاتف/ الفاكس 021520372
0770208129
Email/snapap_snata@yahoo.com
http://www.maisondessyndicats-dz.com

http://www.algeria-watch.de/pdf/pdf_fr/communique_snapap_retraites.pdf

Sonatrach : grève de la faim à Hassi R’mel
El Watan, 20 décembre 2011

Environ 2000 travailleurs de Sonatrach au niveau de Hassi R’mel ont entamé une grève de la faim ce mardi 20 décembre. Cette action intervient à la veille de la réunion du syndicat national qui se tiendra mercredi à Hassi Messaoud.

En plus de cette grève , les travailleurs ont décidé lors d’une assemblée générale organisée au site dit des Mille studios de Hassi-R’mel de poursuivre leur cycle de rassemblement devant le siège de la direction régionale de Sonatrach commencé la semaine dernière.

Les travailleurs ont également décidé de boycotter toutes les réunions et les activités de leur syndicat d’entreprise. Dans une déclaration à El Watan.com, un travailleur qui a requis l’anonymat a estimé qu’il est plus judicieux pour le syndicat de l’entreprise de tenir sa réunion à Hassi R’mel qu’à Hassi Messaoud étant donné qu’elle assiste à la reprise de la grogne des travailleurs.

Notre interlocuteur a estimé que les travailleurs sont exaspérés par la non prise en considération des revendications qu’ils ont exprimé. Ainsi, il affirme que l’augmentation de 80% des salaires des travailleurs de la Sonatrach est une fausse augmentation étant donné qu’elle est basée sur la revalorisation des indemnités et non le salaire lui-même.

Les travailleurs réclament une augmentation de 50% de salaire. Figurent aussi dans la plate-forme de revendications votée par les travailleurs, la revalorisation des indemnités du travail posté, de la nuisance et de l’ISS, l’alignement des salaires du corps administratif sur ceux du technique, ainsi que l’attribution de la prime de risque.

Il est à rappeler que le conseil d’administration de Sonatrach a décidé, jeudi dernier, de porter le taux des indemnités à 80% au lieu de 53%, tel décidé en novembre dernier.

Mina Adel
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Re: Algérie

Messagede DjurDjura » 30 Déc 2011, 20:14

Monde du travail : Menace sur les libertés syndicales
El Watan, 28 décembre 2011

De lourdes menaces pèsent sur les libertés syndicales l Les syndicalistes font de plus en plus l’objet de sanctions, licenciements et poursuites judiciaires.

Jamais les droits syndicaux n’ont été aussi bafoués que ces derniers temps. Si par le passé c’est au sein des entreprises privées qu’est constaté le plus de violations, aujourd’hui, elles se sont largement étendues au secteur public. Pour preuve, le mouvement de protestation qui a secoué la zone industrielle, dont les revendications sont liées strictement au respect du droit à l’activité syndicale. D’une seule voix, les 82 sections syndicales de cette zone, où travaillent quelque 250 000 travailleurs, ont dénoncé «le refus» des entreprises, aussi bien publiques que privées, d’appliquer la réglementation relative au droit syndical. Hier, c’était au tour de certains employés de l’Agence nationale des barrages et transferts (ANBT), une société qui compte quelque 8000 salariés, de faire état d’une grave violation de la loi, sans que les autorités chargées du contrôle ne s’en aperçoivent. D’abord à travers les dispositions contenues dans les contrats de travail des agents chargés de la sécurité.

L’une d’entre elles précise que l’agent «doit observer scrupuleusement les obligations de loyauté, de réserve, de neutralité, d’impartialité et s’interdire toute intervention dans les relations de travail et les litiges et conflits professionnels d’ordre administratif ou syndical au sein de l’ANBT». Ce qui est en totale contradiction avec le code du travail, qui, lui, garantit clairement le droit à l’activité syndicale à tout employé quel que soit son rang ou sa qualité au sein de l’entreprise qu’elle soit privée ou publique. Plus grave, cette clause est utilisée par la direction des ressources humaines de la même agence, pour exiger aux syndicalistes de mettre fin à leur activité.

Lundi dernier, le secrétaire général de la section syndicale de la station de pompage de Bouharoun a été surpris par la réaction de ce responsable (directeur des ressources humaines), au courrier adressé au ministre des Ressources en eau, sur le climat socioprofessionnel qui règne au sein de l’entreprise. Dans cette lettre (n°33 et datée du 26 décembre 2011), le directeur qualifie le courrier du syndicaliste de «précédent grave». De ce fait, il le «somme de mettre fin» à son «action syndicaliste» et dans le cas contraire, il le menace de «prendre des mesures réglementaires». Le responsable va plus loin dans son message, en exigeant «en conclusion» de «transmettre, par écrit, un courrier relatif à votre désistement des activités syndicales et ce avant le 29 décembre 2011».

Ces écrits ne sont pas des mesures isolées, mais reflètent le climat de régression des libertés syndicales dans le pays. Il y a quelques semaines, 37 employés de la société privée Decorex (qui emploie plus de 200 personnes) ont été licenciés pour avoir créé une section syndicale. Après avoir essuyé un refus pour l’obtention d’une autorisation pour une assemblée générale, au sein de l’entreprise, les travailleurs se sont réunis, un vendredi, en dehors de l’enceinte du travail. La réaction de l’administration a été brutale. Trente-sept d’entre eux ont été licenciés, parmi lesquels 5 syndicalistes, dont une femme, ont été poursuivis pour leurs activités. L’affaire est actuellement en instruction, alors qu’elle est du ressort exclusif des structures de l’inspection du Travail.

A Rouiba toujours, 5 travailleurs devaient comparaître hier devant le tribunal de cette localité, pour leurs activités syndicales. Leur procès a été reporté à une date ultérieure, eu égard au mouvement de contestation de la zone industrielle à Alger. Le secrétaire général de l’union locale de Rouiba (UGTA), Mokdad Messaoudi, affirme, quant à lui, que «de nombreuses sociétés ont leur propre interprétation du code du travail. Sont exigés 20% des salariés pour la création d’un syndicat, alors que la loi est très claire. Ce pourcentage est une obligation pour être désigné en tant que porte-parole d’un collectif de travailleurs».

Selon lui, les plus graves problèmes, qui se posent actuellement sur la scène du monde du travail, ont trait aux libertés syndicales. «La loi 90-14, qui consacre le droit syndical, est violée tous les jours à travers les centaines de sanctions, de licenciements de cadres et les poursuites judiciaires à l’encontre des cadres syndicaux des entreprises aussi bien privées que publiques», dit-il. Ces révélations inquiètent lourdement les travailleurs et augurent un avenir incertain aux libertés syndicales arrachées au prix de grands sacrifices. Cependant, il est tout de même surprenant que ces nombreuses et graves violations soient commises alors que dans les 48 wilayas que compte le pays, il existe des inspections du Travail dont la mission principale est de veiller au strict respect de la réglementation régissant les droits syndicaux…

Salima Tlemçani


Routes barrées et pneus brûlés à Boumerdès, Bouira, Tipasa, Mila et Béjaïa

L’émeute sociale refait surface

Par : Correspondants, Liberté, 27 décembre 2011

Plusieurs wilayas du pays ont connu cette semaine des mouvements de protestation liés au chômage, à l’aménagement urbain, au manque de gaz et d’eau potable et, surtout, au problème de logement.

Ces protestations ont pris toutes les formes d’expression : APC occupées, routes coupées, marches, rassemblements et même la chasse aux élus !
Le climat de tension, qui règne ces derniers jours dans la daïra Ifri-Ouzellaguen, suite à la distribution de 64 logements socioparticipatifs (LSP), a fini par dégénérer.

En effet, dans la soirée de dimanche à lundi derniers, plusieurs citoyens parmi les non-bénéficiaires de ces logements ont procédé à la fermeture de la RN26 dans la localité de Hellouane, située à la sortie ouest du chef-lieu de daïra, provoquant d’importants bouchons dans les deux sens de cette route à grande circulation. Même l’ancien axe routier reliant la ville d’Ighzer-Amokrane à Lazib, dans la commune d’Akbou, a été bloqué par un autre groupe de manifestants au niveau de la même cité de Hellouane. Le chef de daïra d’Ifri-Ouzellaguen, accompagné du P/APC, s’est déplacé dans la soirée sur les lieux de la protestation pour tenter de dissuader les manifestants.
Ces derniers protestent contre la manière avec laquelle ces 64 logements ont été distribués par les autorités locales. Ils ont tenu également à “dénoncer les pratiques malsaines auxquelles se sont livrés les responsables locaux qui ont fait appel à un pseudo représentant de la société civile pour cautionner leur démarche malintentionnée”.
De leur côté, les habitants des quartiers Kerrouh et Chebilia, situés dans la commune de Hammam-Dalaâ, 30 kilomètres du chef-lieu de la wilaya de M’sila, ont bloqué, dans la matinée de jeudi dernier, la RN6 reliant le chef-lieu de la commune à celui de la wilaya. Les protestataires réclament l’aménagement urbain et contestent l’opération de relogement lancée dernièrement.
Dans la wilaya de Tipasa, les citoyens du village Halloula-Essahilia sont descendus dans la rue jeudi dernier et ont bloqué la RN67 en signe de protestation, réagissant ainsi à l'annulation de la visite programmée du wali de Tipasa, au cours de laquelle ils espéraient présenter leurs nombreuses doléances au premier responsable de la wilaya. Ils ont utilisés des pneus enflammés et divers objets hétéroclites pour dénoncer l'absence d'eau potable dans les conduites des habitations depuis cinq jours, la chute de l'un des enfants dans un canal du réseau d'assainissement et pour des revendications d'ordre social.
La wilaya de Boumerdès n’a pas échappé au vent des protestations. Les habitants de Bogssiaâ, l’un des quartiers les plus populaires de Baghlia, commune située à l’est de la wilaya de Boumerdès, ont procédé carrément, avant-hier, à la fermeture du siège de l’APC, pour réclamer la rénovation du réseau d’assainissement dans les plus brefs délais. Pour ces citoyens, leur quartier est devenu invivable tant les odeurs qui s’en dégagent sont nauséabondes. “Nous avons adressé de multiples réclamations aux autorités locales afin qu'elles mettent fin à notre calvaire. Si nous avons décidé aujourd’hui de fermer le siège de l’Apc, c’est dans le seul et unique but de pousser les responsables à agir pour résoudre définitivement notre problème. Dans le cas contraire, nous radicaliserons notre mouvement de protestation, et ce, jusqu’à satisfaction de notre revendication”, avertit un citoyen.
Après avoir procédé à la fermeture de la RN33, du siège de la commune et celui de la daïra, les citoyens de Haïzer, dans la wilaya de Bouira, ont chassé le chef de daïra. Pour eux, il a failli à sa mission, qui est le développement de la ville, en général, et celui du chef-lieu, en particulier. Les protestataires menacent de durcir leur mouvement si ce dernier reprenait son poste. C’est à l’aide de pierres et de troncs d’arbre qu’ils avaient fermé tous les axes menant vers Haïzer. Les citoyens exigent une prise en charge de leurs revendications : la remise en état des routes et trouver une solution au manque d’eau potable, d’équipements publics et le relogement dans des sites éloignés.
Pour ces contestataires, il est question de la dissolution de l’Assemblée populaire communale et du départ du chef de daïra. Par ailleurs, à Oued Athmania, au sud de Mila, le plus important axe routier (RN5) en matière de trafic automobile sur le territoire de la wilaya a été bloqué lundi matin. Des barricades ont été dressées sur la voie carrossable par des dizaines d'habitants. Les contestataires revendiquent l'eau potable, l'habitat rural et la déviation de la flotte de camions qui traversent quotidiennement la mechta.
Synthèse
correspondants




Harcèlement judiciaire de Mohamed Smain
Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, 20 décembre 2011

L'Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, programme conjoint de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), a reçu de nouvelles informations et vous prie d’intervenir de toute urgence sur la situation suivante en Algérie.


Nouvelles informations :
L’Observatoire a été informé de la notification récente d'une décision de justice rendue à l'encontre de M. Mohamed Smain, défenseur des droits de l'Homme et ancien responsable de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (LADDH) à Relizane, une ville située à l’ouest de l’Algérie, près d’Oran.

Selon les informations reçues, le 14 décembre 2011, M. Mohamed Smain a été notifié par les services de police d'un jugement rendu le 27 octobre 2011 par la Cour suprême d’Alger, confirmant le jugement de la Cour d’appel de Relizane qui avait été rendu à son encontre le 26 octobre 2007, le condamnant pour “dénonciation calomnieuse" et "dénonciation de crimes imaginaires” à deux mois de prison ferme, 50 000 dinars algériens d’amende (environ 510 €) et 10 000 dinars algériens (environ 101 €) de dédommagement en faveur de chacun des dix plaignants[1].

L'Observatoire dénonce vivement cette décision de justice à l'encontre de M. Mohamed Smain, en ce qu'elle ne semble viser qu'à sanctionner ses activités de défense des droits de l'Homme, et demande aux autorités algériennes de mettre un terme à toute forme de harcèlement à son encontre.


Rappel des faits :
Le 3 février 2001, M. Mohammed Smain, alors responsable de la LADDH à Relizane, avait alerté la presse algérienne de la découverte et l’exhumation de charniers par les services de gendarmerie et la milice de M. Hadj Fergane, ancien maire de Relizane. Suite à ces révélations, M. Fergane avait porté plainte contre M. Smain, conjointement avec neuf ex-membres de sa milice dite “de légitime défense”.


Le 5 janvier 2002, M. Smain avait été condamné par le Tribunal de Relizane à deux mois de prison ferme, 5 000 dinars d’amende et 10 000 dinars de dommages et intérêts à verser à chacun des dix plaignants pour “diffamation”, “outrage” et “dénonciation de crimes imaginaires”.
M. Smain avait fait appel de cette condamnation et la Cour de Relizane l’avait condamné le 24 février 2002 à une année de prison ferme, soit une peine six fois plus longue que celle prononcée en première instance, et à 210 000 dinars d’amende. M. Smain s’était pourvu en cassation contre cette décision et la Cour suprême avait renvoyé l’affaire devant la Cour de Relizane au motif que les règles du procès équitable n’avaient pas été respectées.

Le 26 octobre 2007, la Cour d’appel de Relizane avait relaxé M. Smain des faits de diffamation et d'outrage mais l'avait condamné à deux mois de prison ferme, 50 000 dinars d’amende et 10 000 dinars de dommages et intérêts à verser à chacun des dix plaignants pour “dénonciation de crimes imaginaires” et "dénonciation calomnieuse", à la suite d’une audience à laquelle l’Observatoire avait mandaté un avocat français qui a plaidé aux côtés des avocats algériens de M. Smain.

Le 29 octobre 2007, M. Smain avait fait appel de cette décision auprès de la Cour suprême.


Actions requises:
L’Observatoire vous prie de bien vouloir écrire aux autorités algériennes en leur demandant de :


i. Garantir en toutes circonstances l’intégrité physique et psychologique de M. Mohamed Smain, ainsi que de l'ensemble des défenseurs des droits de l’Homme algériens;


ii. Mettre un terme à toute forme de harcèlement, y compris judiciaire, à l’encontre de M. Mohamed Smain ainsi que de tous les défenseurs des droits de l’Homme algériens, afin qu’ils puissent mener leurs activités de défense des droits de l’Homme librement et sans entrave;

iii. Garantir en toutes circonstances la liberté d'expression et la liberté de réunion pacifique des défenseurs des droits de l’Homme algériens ;

iv. Se conformer aux dispositions de la Déclaration sur les défenseurs des droits de l’Homme, adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies le 9 décembre 1998, et plus particulièrement à:

- son article 1 qui dispose que « chacun a le droit, individuellement ou en association avec d’autres, de promouvoir la protection et la réalisation des droits de l’Homme et des libertés fondamentales aux niveaux national et international »,

- son article 5 selon lequel « chacun à le droit, individuellement ou en association avec d’autres, aux niveaux national et international, de se réunir et de se rassembler pacifiquement »,

- et son article 12.2, qui dispose que « l'État prend toutes les mesures nécessaires pour assurer que les autorités compétentes protègent toute personne, individuellement ou en association avec d’autres, de toute violence, menace, représailles, discrimination de facto ou de jure, pression ou autre action arbitraire dans le cadre de l’exercice légitime des droits visés dans la présente Déclaration » ;

v. Plus généralement, se conformer aux dispositions de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et instruments régionaux et internationaux relatifs aux droits de l’Homme ratifiés par l’Algérie.


Adresses :
· M. Abdelaziz Bouteflika, Président de la République, Présidence, El-Mouradia, Alger, Algérie, Tél : 00 213 21 69 15 15; Fax : +213 21 69 15 95. E-mail : President@el-mouradia.dz

· M. Farouk Ksentini, Président de la Commission nationale consultative des droits de l’Homme, Avenue Franklin Roosevelt, Allée du Peuple, 16000 Alger, Tél : +00 213 (0) 21230311 / 230214

· M. Abdelaziz Ziari, Président de l’Assemblée populaire nationale, 18 boulevard Zirouf Youcef, 16000 Alger, Tél : 00 213 021 73 86 00 / 10

· M. Noureddine Yazid Zerhouni, Ministre de l’Intérieur, Ministère de l’Intérieur et des Collectivités Locales, de l’Environnement et de la Réforme Administrative, Rue du Docteur Saâdane, Alger ; Tél : 00 213 (0) 21 73 23 40 / 00 213 (0) 21 73 23 48 / 00 213 (0) 21 73 12 00 00 213 ; Fax : (00 213 0) 21 92 12 43

· M. Tayeb Belaiz, Ministre de la Justice, Ministère de la Justice, 8 Place de Bir-Hakem. El-Biar, Alger, Algérie. Tél : 00 213 (0) 21 92 16 08 ; Fax : 00 213 (0) 21 74 76 64 / + 213 21 92 17 01 / 29 56

· S.E. Idriss Jazaïry, Ambassadeur, Représentant permanent de l’Algérie auprès de l’ONU à Genève, Route de Lausanne 308, CH-1293, Bellevue, Suisse, E-mail : mission.algerie@mission-algerie.ch, Fax : +4122 / 774.30.49

· Ambassadeur de l’Algérie auprès du Royaume de Belgique, Avenue Molière 207, 1050 Bruxelles, Fax : 0032 343 51 68, E-mail : Iinfo@algerian-embassy.be

Prière d’écrire également aux représentations diplomatiques d’Algérie dans vos pays respectifs.


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Re: Algérie

Messagede DjurDjura » 16 Jan 2012, 17:57

Les manifestants empêchés de marcher vers la wilaya
Laghouat sous surveillance policière

le 14.01.12 | 01h00 1 réaction


zoom | © El Watan

La marche vers le siège de la wilaya de Laghouat a été empêchée par les forces de l’ordre.


Les forces antiémeute ont quadrillé la ville de Laghouat afin d’empêcher les manifestants, qui se sont rassemblés après la prière du vendredi, de marcher vers le siège de la wilaya.

LaghouatDe notre envoyé spécial
Après une matinée plutôt calme, les manifestants ont de nouveau investi la place de la Résistance, à Laghouat, hier, juste après la prière du vendredi.
Près d’un millier de personnes se sont rassemblées, vers 14h, devant la Grande-Poste où des banderoles ont été déployées. Moins d’une demi-heure après, elles ont tenté d’improviser une marche pacifique vers le siège de la wilaya aux cris de «Silmia, Silmia (marche pacifique) » et «Irhal (dégage)», allusion faite au wali de Laghouat, Youcef Chorfa. Les forces antiémeute, qui sont revenues en nombre, ont aussitôt bouclé tous les accès menant vers le siège de la wilaya. Un important dispositif de sécurité a empêché le déroulement de la marche, a-t-on constaté sur place.

Selon Yacine Ziad, président du bureau local de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (Laddh), «le mouvement de contestation continuera tant que les listes des bénéficiaires de logement n’auront pas été annulées».
Hadj Nacer Aïssa, défenseur des droits des chômeurs, considère, lui, que l’annulation provisoire des listes, décidée mercredi dernier, n’est pas de nature à ramener le calme dans la ville. Depuis le 2 janvier, la situation est tendue à Laghouat en raison de la vague de mécontentement suscitée par la distribution de logements destinés à la résorption de l’habitat précaire. Jeudi, deux jours après les violents affrontements sur la place de la Résistance, dans les anciens quartiers de Laghouat, la fièvre est quelque peu redescendue.

Quartier Sefah, rue de Blida. Benyettou Abdelbaki, 40 ans, fait partie des nombreux demandeurs de logement social à qui la chance n’a pas encore souri. «La commission de daïra chargée d’étudier les demandes de logement est passée une dizaine de fois chez moi et à chaque fois elle m’a dit qu’il fallait encore patienter. C’est toujours le même refrain», raconte-t-il. Il ne comprend pourquoi des personnes qui transgressent la loi, en érigeant des taudis aux alentours de la ville, arrivent à avoir un logement neuf au bout de quelques mois et lui non.

Pourtant, il a déposé une demande de logement, en bonne et due forme, à la mairie de Laghouat en 2005. Depuis une vingtaine d’années, il vit avec 16 membres de sa famille, la peur au ventre, dans une maison menaçant ruine. Son frère aîné, 59 ans, a du mal à réprimer sa colère face au déni de droit dont il se dit victime : «C’est de l’injustice !»
Ici, comme dans de nombreux quartiers de la ville dépourvus de toute commodité, tout le monde se plaint de ne pas bénéficier de logement social.
A Sefah, une vingtaine de petites habitations aux murs défraîchis accueillent une à plusieurs familles qui attendent depuis fort longtemps un hypothétique recasement. Benbahaz Mohamed, 32 ans, en fait partie. «Je devais bénéficier d’un logement en juillet dernier, mais on m’a exclu au prétexte que l’enquête administrative m’était défavorable», dit-il.

«Si je possédais un logement, croyez-vous que je resterais à Sefah, dans une pièce-cuisine, avec tous les risques que cela entraîne ?» Et d’ajouter : «Peut-être que si j’édifiais une bicoque à la périphérie de Laghouat, j’aurais plus de chance d’avoir un logement !» En contrebas du fort Bouscaren, qui domine la ville de Laghouat depuis 1857, date de sa construction, Chettih Chergui tente de survivre aux vicissitudes du temps.

Dans ce quartier, les anciennes bâtisses sont en train de s’effondrer les unes après les autres. Cohabitant avec sa grand-mère, presque centenaire, Fatima-Zohra ne croit plus aux promesses des pouvoirs publics. Elle nous montre un document délivré par la mairie de Laghouat, attestant qu’elle ouvre droit à un logement social, mais elle n’est pas sûre pour autant de pouvoir en bénéficier un jour. «C’est révoltant d’attendre cinq, dix ans un logement qui ne vient jamais», dit-elle, en fixant longuement le document portant le n°3172. Comme elle, beaucoup de demandeurs de logement ne se font pas d’illusions sur la manière de gérer cet épineux problème.

«Les gens ne croient plus aux promesses des responsables locaux car ils savent que leurs demandes finissent par s’égarer, au bout de quelques années, dans les méandres d’une administration aussi tentaculaire qu’inopérante», explique un militant des droits des chômeurs. Selon lui, l’accès au logement, malgré les dispositions prises par les pouvoirs publics pour éviter les dépassements, demeure problématique.«Dans ces conditions, la corruption reste le seul moyen pour espérer avoir un jour un logement», poursuit-il, en faisant allusion à la colère des citoyens exclus des listes de bénéficiaires de logement à Laghouat.
Chômage aidant, cette colère s’amplifie. Selon Hadj Nacer Aïssa, président du bureau régional du Comité national pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC), on dénombre quelque 13 000 sans-emploi à Laghouat pour une population de 500 000 habitants, dont 70% ont moins de 30 ans.

Abdelkrim Mammeri
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Laghouat, l’irréductible

Contre l’attribution de logements sociaux à des étrangers, contre la faillite de l’hôpital, contre la politique de l’emploi… Depuis 2010, Laghouat est régulièrement secouée par des mouvements de protestation, comme cette semaine. Une tradition dans cette ville, où la société civile est particulièrement bien organisée.

De notre envoyé à Laghouat, El Watan, 13 janvier 2012


Place de la Résistance. Ça ne s’invente pas. Hier soir encore, après une semaine de manifestations, d’arrestations et d’affrontements avec les forces de l’ordre, et malgré les promesses du wali (voir ci-dessous), une cinquantaine de jeunes occupaient toujours une des places de Laghouat. Très tôt dans la matinée, certaines routes autour de la place avaient été bloquées à la circulation et des barrages filtrant avaient été instaurés par les jeunes. «Il n’est pas question d’arrêter le mouvement tant que le wali n’a pas été démis de ses fonctions, assurait un citoyen sous le couvert de l’anonymat. La protestation va continuer tant que les gens qui ont obtenu des logements et qui ne sont pas de cette wilaya ne sont pas mis dehors.»

Depuis 2010, cette ville de 450 000 habitants, à 400 km au sud d’Alger, est devenue un des épicentres de la contestation en Algérie. Contre la faillite de l’hôpital, contre l’attribution «obscure» de logements sociaux, contre la politique de l’emploi… (voir chronologie ci-dessous) : les mouvements de protestation reprennent régulièrement de la vigueur. A l’origine de la protestation, cette fois-ci, la publication d’une nouvelle liste de bénéficiaires de logements sociaux. Des commerçants et des chômeurs, solidaires des contestataires, ont ensuite rejoint le mouvement. Il faut dire qu’à Laghouat, un très grand nombre d’associations et de comités de quartier très médiatisés sur la Toile grâce à la diffusion de vidéos, chapeautent le mécontentement de la population.

Largesses

Face au ressentiment de la population envers les élus locaux, les associations sont devenues les seuls interlocuteurs crédibles de la population face au pouvoir local. Elles jouent les intermédiaires avec les autorités pour faire remonter les doléances et les revendications. «C’est la seule façon pour les Laghouatis d’avoir accès aux autorités locales, explique Belabbes Beniche, président du conseil des associations. Autant les responsables locaux méprisent les citoyens, autant ils sont plus prompts à réagir quand la demande provient d’une association officielle. Mais il ne faut pas croire que toutes les associations militent pour le bien des habitants. Beaucoup profitent des largesses des autorités pour se faire acheter…»

Lakhdar Benkouider, membre de la Ligue des droits de l’homme, avance une autre explication. Pour lui, les gens se sont organisés pour faire face à certaines pratiques de corruption étrangère à la culture de la ville, apparue avec l’arrivée, des autres wilayas limitrophes, d’une nouvelle population venue s’installer dans la région. «Ici, on n’a pas l’habitude de payer pour avoir un logement ou un papier auprès de l’administration, souligne-t-il. Ces dernières années à Laghouat, des pratiques de ce genre sont apparues, et les gens refusent de cautionner ces méthodes.» Comme Hmida, 28 ans. Aujourd’hui, il a du mal à marcher. Il traîne sa jambe gauche qui le fait horriblement souffrir. Le voilà obligé de s’appuyer contre la devanture du petit local qui jouxte la maison familiale, dans le quartier populaire de Sadikiya, pour tenir debout et raconter à ses amis, en cercle autour de lui, les conditions de son arrestation et sa nuit passée au poste de police.

Insulté

«Les policiers sont venus m’arrêter chez moi à 7h du matin, raconte Hmida. Ils avaient une liste d’une vingtaine de personnes à emmener au poste de police. Une fois là-bas, j’ai été frappé et insulté par des policiers furieux et surexcités qui m’ont reproché d’avoir jeté un caillou sur l’un de leurs véhicules. Je leur ai dit que je ne l’avais pas fait, mais que j’avais le droit de protester contre l’injustice commise par la wilaya.»
Relâché le lendemain matin, après avoir été contraint de signer un procès-verbal établi par la police, Hmida promet à ses amis de venir les rejoindre sur leur lieu de rassemblement dès que les douleurs qu’il ressent à la jambe lui permettront de marcher correctement.

Dans ce quartier situé au sud de la ville, de petites maisons longent la route qui traverse le quartier. Ici, le taux de chômage est très élevé et les habitants, réputés contestataires, sont redoutés des autorités locales. Lors des émeutes «de l’huile et du sucre» de janvier 2011, les résidants du quartier ont tenu tête aux forces de sécurité durant trois jours, à partir de la colline qui surplombe le quartier, baptisé «Ohoud» en référence au film El Rissala. Ahmed, 38 ans, marié et père d’un enfant handicapé, vit dans une pièce-cuisine depuis près de vingt ans. Au milieu de l’unique pièce d’habitation, un madrier est disposé pour soutenir le toit en piteux état. Trois bassines sont disposées autour pour récupérer les eaux de pluie. Dans un coin où se trouve une meïda (table), trois matelas sont superposés. Sofiane, 12 ans, est allongé sur une couverture à même le sol. Il souffre d’un handicap moteur qui l’empêche de bouger et exige des soins et un traitement dispensés à Alger.

Ben Bella

Il y a dix ans, Ahmed a déposé un dossier auprès de la wilaya pour bénéficier d’un logement social. Il attend toujours. «J’ai accompagné ma demande de logement du dossier médical de mon fils, raconte Ahmed. J’attends, alors que des personnes qui se sont installées récemment dans les alentours viennent de bénéficier d’un logement social.» Ahmed a tenté de s’approcher du président Bouteflika, lors de sa visite du 14 décembre 2011, pour l’ouverture de l’année universitaire. Tenant dans ses mains sa demande de logement et le dossier médical de son fils, il a essayé de les remettre à un membre de la délégation qui accompagnait le Président.

Mais aucun officiel n’a voulu se saisir du dossier. «Le wali nous avait donné des garanties pour régler nos problèmes. Il avait supplié la population de ne pas perturber la visite présidentielle. Mais une fois Bouteflika parti, les promesses n’ont pas été tenues.»
Dépité, Ahmed a rejoint la contestation qui oppose certains habitants de la ville au wali, Youcef Chorfa, au sujet des bénéficiaires des logements sociaux. Après avoir été délogé par les forces de l’ordre de l’endroit qu’il occupait en face de la wilaya, il s’est installé sur la place de la Résistance, en compagnie d’autres habitants, pour continuer sa protestation. «Laghouat est une ville qui ne se laisse pas marcher sur les pieds, explique Yacine Zaïd, responsable de la section locale de la Ligue des droits de l’homme.L’histoire de cette ville est émaillée de faits de résistance farouche contre toutes les formes d’autorité.» Lors du coup d’Etat de 1965 contre le président Ben Bella, par exemple, la ville avait refusé de cautionner le putsch et a continué à manifester de la sympathie pour le président déchu. Et pour bien marquer son rejet de la prise de pouvoir par la force du président Boumediene, plus de trente nouveau-nés avaient été prénommés… Ben Bella !

«Ville de la loi»

Ce pied de nez de la population avait été très peu apprécié par le Président qui en avait gardé une rancœur tenace durant de nombreuses années. Les habitants sont fiers des faits d’armes de la population qui émaillent l’histoire de la ville. Réda Bouamer, 55 ans, tient une librairie-papeterie sur la rue Margueritte. Il y a quelque années, il avait eu l’idée saugrenue de transformer l’appartement qu’il possède au-dessus de son magasin, en musée ouvert au public, dans lequel il exposait tous les objets et archives relatifs à l’histoire de la ville, qu’il avait pu collectionner durant des années. «A Laghouat, les gens se sont toujours battus contre l’injustice et pour leur indépendance, souligne-t-il. En 1852, une armée forte de 6000 hommes et sous le commandement de trois généraux français – Pélissier, Yussuf et Bouscaren – a assiégé la ville. La bataille a été terrible et la moitié de la population fut décimée mais les habitants ont continué malgré tout à résister, à se battre. Il ne faut pas oublier que cette ville est surnommée la ville de la Loi !»

On comprend mieux pourquoi, hier soir, la police, à qui il est reproché d’avoir usé de la force durant cette semaine de manifestations et d’avoir procédé à des arrestations musclées, a reçu l’ordre de se tenir en retrait du lieu de la contestation. Les autorités locales craignent un regain de violence après la prière du vendredi, d’autant que des informations font état de la possibilité d’une nouvelle explosion de violence. «Je crains que demain les choses empirent, s’inquiète Omar, un père de famille. Il faut que le wali trouve un terrain d’entente avec les habitants qui réclament d’être prioritaires dans l’attribution de logements. Dans cette ville, ce sont toujours les autres qui profitent de notre générosité et de nos richesses…»
Salim Mesbah


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Youcef Chorfa. Wali de Laghouat : J’ai annulé le caractère définitif de cette liste-
La population accuse la wilaya d’avoir établi une liste de bénéficiaires de logements entachée d’irrégularités…

J’ai décidé, comme mesure d’apaisement et pour plus de transparence et d’équité, d’annuler le caractère définitif de cette liste, en attendant les résultats de l’enquête diligentée. Si parmi ces personnes, il apparaît que certaines ont bénéficié d’un bien dans une autre wilaya ou en possède un, elle sera exclue et poursuivie en justice. Je rappelle que les logements qui ont été distribués ne font pas partie des logements sociaux, mais concerne l’éradication des bidonvilles.

-Pensez-vous qu’il y ait eu des défaillances au niveau de la commission d’attribution ?

Pour moi, aucune défaillance n’a été constatée, malgré les enquêtes qui ont eu lieu. La commission s’est appuyée sur des informations des services concernés pour attribuer les logements.

-Des habitants de Laghouat ont été frappés lors de leur arrestation par la police. Condamnez-vous ces dépassements ?

C’est la police qui a été attaquée. Je rejette l’accusation qui est portée contre elle, car elle s’est retenue pour ne pas envenimer la situation.

-Craignez-vous des débordements après la prière du vendredi ?

Je ne le souhaite pas. J’ai reçu une délégation d’imams pour qu’ils expliquent la situation et calment les esprits lors du prêche du vendredi.

Salim Mesbah


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Portrait de Yacine Zaïd : Yacine, le militant aux 5002 amis

Sur facebook, il est sans doute celui dont on a le plus suivi le statut cette semaine. Yacine Zaïd, 40 ans, président de la section de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme à Laghouat, n’aurait jamais pensé que sa vie prendrait un tel tournant.

«J’étais un jeune de Laghouat qui gagnait bien sa vie en tant que superviseur dans une multinationale, qui écrivait des chansons et qui espérait fonder un foyer et avoir des enfants. Une vie normale», nous confie-t-il.
Tout a commencé en 2004. Yacine est embauché en tant qu’agent de sécurité dans une multinationale à Hassi Messaoud. Promu superviseur, il dénonce les conditions de vie et de travail des autres employés faites de brimades, insultes, et s’élève contre l’absence des règles de sécurité sur les lieux de travail. Il décide de créer une section syndicale dans l’entreprise pour défendre les intérêts des travailleurs et est élu secrétaire général de la section. C’est le début de l’activisme syndical et… de ses démêlés avec son employeur.

Pour défendre sa cause, Yacine comprend très vite la portée et la puissance que peut avoir le Net. Il décide d’investir la Toile et inonde les organisations internationales et syndicales de mails pour les éclairer sur le drame qu’il est en train de vivre. Il crée un blog et une page facebook. «Je ne connaissais rien au Net. C’est un cousin, ingénieur en informatique, qui m’a initié. J’envoyais tous les jours des mails aux grandes organisations syndicales et aux associations de défense des droits de l’homme. Je leur expliquais mon combat. J’ai reçu leur soutien et ma cause a été médiatisée. C’est à ce moment que j’ai décidé d’utiliser le Net pour dénoncer la misère et la hogra que vivent les gens de ma région», témoigne-t-il. Muni d’une petite caméra, il filme le désarroi des gens livrés à eux-mêmes et s’empresse de mettre ses petits reportages sur YouTube, où déjà une cinquantaine de ses vidéos sont disponibles.

[b]YouTube[/b
]L’une d’elles, vue plus de mille fois par les internautes, montre les conditions inhumaines dans lesquelles vivent quatre sœurs handicapées dans un taudis situé dans la nouvelle ville de Belil, à 50 km de Laghouat. La vidéo a contraint le wali de Laghouat à réagir. Il a annoncé le déblocage d’une enveloppe financière de 2,5 millions de dinars pour la construction d’une habitation et l’embauche d’une aide soignante au service des quatre sœurs. «C’est génial. La vidéo a fait bouger la wilaya seulement 48 heures après sa diffusion. Il faut, pour qu’on puisse dénoncer toute cette misère que vivent les Algériens et que les responsables politiques refusent d’admettre, qu’il se crée partout en Algérie des journalistes citoyens qui filment et diffusent sur YouTube cette précarité et le désœuvrement des Algériens.» Yacine a mis en place un petit réseau à travers la wilaya de Laghouat qui l’informe et lui propose des sujets de reportage.

«Je suis sidéré par la passivité des gens face à leurs problèmes. Ils viennent me voir et me demandent de les aider. Je ne peux que montrer au monde dans quelles conditions ils vivent, dans une Algérie qui regorge d’argent. Mais je ne peux pas faire plus. Je ne peux pas faire le suivi des affaires. Il faut que les Algériens se réveillent. Il faut qu’ils bougent. Moi, j’ai foutu ma vie en l’air pour dénoncer la hogra. J’ai divorcé d’avec ma femme, j’ai vendu ma maison pour payer mes frais
d’avocat, mais je n’ai jamais laissé personne piétiner ma dignité…»

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Re: Algérie

Messagede DjurDjura » 30 Jan 2012, 16:39

Bou Saâda sur une poudriére

Les raisons de la colère… qui couve


El Watan, 26 janvier 2012
A Bou Saâda, la rue bouillonne. Contenue jusqu’à présent par le mouvement civique qui organise depuis plus d’un mois des réunions publiques hebdomadaires, l’impatience risque de déraper et prendre une tournure contestataire incontrôlable.

Menée en bateau par l’ancien chef de l’exécutif de la wilaya, la population a attendu patiemment son projet de centre universitaire de 8000 places, annoncé pourtant par ce même responsable. La mystification, poussée jusqu’au cynisme, faisait même faire aux autorités communales un choix de terrain pour le futur projet. Surpris par la nouvelle de l’inexistence d’un tel projet de la bouche même du nouveau wali, le collectif élu il y a quelques mois, a tenté de démissionner collectivement. Le relais est actuellement pris par le groupe Jeunesse du centre universitaire qui s’est constitué autour de la revendication. Après deux regroupements du «samedi», il est vite rejoint par les autres corporations professionnelles : commerçants, transporteurs, professions libérales et autres.

La cité en a fait son credo principal. En fait, cette saga, qui dure depuis trois ans déjà, a été suscitée par l’inscription de 8000 places pédagogiques pour la wilaya de M’sila. L’idée d’un centre universitaire délocalisé à Bou Saâda était à l’époque dans l’air ; le conseil scientifique de l’université Mohamed Boudiaf aurait rendu, dit-on, un arrêt défavorable arguant que la partie sud de la wilaya aura sa propre université, dès la prochaine réorganisation territoriale. Si lors du gavage en projets du chef-lieu et de sa périphérie le motif invoqué tenait plus ou moins la route, il n’en est plus de même présentement. Le statut de daïra, qui ne permettait pas beaucoup d’ambition, a été battu en brèche par l’Institut du commerce de Metlili et les centres universitaires de Khemis Miliana, Barika et El Affroun. Les motivations avancées, à l’époque du fait accompli, participent beaucoup plus d’une posture dominante pour laquelle on a opté délibérément, faute d’arguments tangibles. Est-ce à dire que l’univers scientifique est mité, lui aussi, par l’instinct sectaire pour ne pas dire autre chose ? Est-ce de droit divin de s’approprier les richesses de la communauté nationale pour en faire des droits irréversiblement acquis ?

La décentralisation débridée de certaines décisions de portée socio-économique et culturelle continue d’influer négativement sur de grands bassins de populations rendus marginaux par la seule volonté des hommes vêtus de leurs fonctions régaliennes. Cette procédure de planification a, d’ailleurs, scindé l’aire territoriale en Nord suréquipé et en Sud traînard, broyant du noir en se suffisant de son exotisme. Ce «wilayo-centrisme» ne date pas d’aujourd’hui, il remonte aux années 1980, où la population, qui s’est légitimement sentie lésée par le découpage administratif de 1974, a manifesté son souhait de se libérer de l’emprise d’une circonscription territoriale vorace. Les chances d’envol économique étaient sensiblement égales, aussi bien pour l’une que pour l’autre agglomération. Malheureusement, c’était compter sans les relents grégaires et émotionnels. La grogne a atteint son paroxysme en 1989, lors de manifestations populaires où la revendication de changement de statut administratif était portée autant par le prospère négociant que par le chômeur ordinaire. Tout le monde avait compris que l’amélioration des conditions socio-économiques et la promotion culturelle passaient indubitablement par la promotion administrative. Temporairement apaisées par des promesses non tenues, ces revendications, loin de s’éteindre, continuent à sourdre pour être ravivées épisodiquement. La génération nouvelle, plus éduquée, donc instruite, n’est pas disposée à être résignée. Elle considère qu’elle mène son combat de la dignité.

En dépit de la récente dynamique de développement que tentent d’imprimer les autorités locales actuelles, la béance socio-économique entre les deux entités géographiques créées par l’artifice du déni est telle qu’il serait difficile à toute bonne volonté de la combler. Et s’il fallait illustrer la situation à laquelle ont abouti certaines décisions d’apparence anodine et relevant du fonctionnement normal d’une structure de souveraineté, en voici quelques exemples : en juillet 2006, la commission de l’industrie de l’assemblée populaire de wilaya a approuvé la création d’une deuxième zone industrielle. La nouvelle zone de 426 275 m2 couvrira la partie nord du chef-lieu. Ce dernier, qui administre 47 communes, dont 50% gravitent autour de Bou Saâda, est le moins déshérité pour bénéficier d’une telle largesse. Cette dernière agglomération se contentera d’un passé touristique et d’une agriculture de subsistance. Ce petit investissement phagocytera 8,17% de l’enveloppe globale du programme inscrit dans le cadre du plan de développement des Hauts-Plateaux pour la wilaya. Est-il rationnel et équitable de consacrer plus de 10% d’une enveloppe financière destinée à plus de 980 000 habitants à une aire qui recevrait 78 lots d’éventuels investisseurs ? Cet investissement a créé une irrésistible attractivité par un phénomène d’aspiration de certains projets privés qui pouvaient absorber des dizaines de désœuvrés dans les communes périphériques.

Ce paradoxe a été généré par la disponibilité in situ de grands débits d’énergies gazières et électriques ; faut-il noter, au passage, que cette coïncidence ne saurait relever du fortuit. L’exemple le plus illustratif est sans doute l’implantation d’une usine de ronds à béton dont l’investisseur n’avait d’autre choix que de se plier à la contrainte énergétique. L’unique et probable exception est, sans nul doute, la cimenterie initiée par un investisseur étranger dont l’implantation ne pouvait impérativement répondre qu’à la proximité du gisement de marne. S’il fallait encore des pôles économiques pour la wilaya, la commune des Ouled Brahim aurait été plus indiquée de par sa position géographique axiale et son atout aéroportuaire (aérodrome d’Eddis) et qui n’est, actuellement, d’aucune utilité. On parle même d’un futur aéroport pour le chef-lieu. Encore lui ! Ce qui voudra signifier que c’en est fait de l’actuel, toujours fermé à la navigation aérienne. De toutes les wilayas du pays, celle dont le particularisme est connu de tous, est sans nul doute celle du Hodna. A cheval sur deux groupements humains sociologiquement similaires, mais ataviquement compétitifs, elle se distingue par le bicéphalisme qui l’a toujours caractérisée. Ses deux centres urbains d’égale importance démographique au départ, Bou Sâada et M’sila se disputaient sainement le leadership local. La première agglomération, en pole position de par sa situation géographique centrale, traversée par les routes nationales 8 et 46, vit un marasme économique imposé par la position dominante de la deuxième agglomération.

Le déséquilibre qui a commencé, dès le départ, par la création de la première zone industrielle au chef-lieu a été accentué par de petites touches çà et là. Il est d’ailleurs rapporté dans la même session (APW) que cette zone industrielle a bénéficié de 200 millions de dinars pour sa bonification en 1998, bien après la déstructuration de la famélique zone d’activité de Bou Saâda. La création du centre universitaire, devenu université avec ses 12000 places pédagogiques, a creusé davantage l’écart. Ce déséquilibre sera plus criant avec le nouveau campus universitaire de 20 000 places pédagogiques. Véritable pôle économique, il absorbera à lui seul la population désœuvrée de la capitale du Hodna, comme on se plaît à la dénommer maintenant. Il consommera des biens et services équivalents à ceux d’une petite ville. Décidément, l’aisance financière du pays a ouvert de nouveaux appétits, jusqu’à inscrire des projets répétitifs. Tout observateur impartial remarquera à loisir que ni Aïn Rich ou Aïn Farès, à 150 km au sud de Bou Saâda ou même Sidi Ameur ou Medjedel, plus proches, ne verront leurs pérégrinations diminuer avec ces nouvelles structures. Cette implantation confortera l’étudiant des environs immédiats du chef-lieu dans son confort d’externe et condamnera l’étudiante du sud de la wilaya au pensionnat, avec ce qu’il implique comme désagréments et dérives.

Les rancœurs croissent dans le lit de l’iniquité, surtout quand celle-ci élude les appels qui fusent de manière régulière et lancinante. Sans intention délibérée de remettre en cause les études prospectives qui ont sous-tendu ces réalisations, celles-ci ne peuvent être sereinement opposées au raisonnement de l’usager habituel. Dès que l’équilibre est rompu, aucune circonlocution ne peut résister au bon sens rural d’essence pastorale. Malgré les bouleversements sociétaux induits par l’éducation et la communication, surtout satellitaire, la planification administrée continue en toute bonne foi de sévir. Nous savons, par avance, que d’aucuns seront tentés d’opposer à nos propos une profuse nomenclature de projets destinés à la partie sud de la wilaya. S’il est vrai que les enveloppes budgétaires sont souvent conséquentes, il est tout aussi vrai que les choix économiques sont aux antipodes des besoins exprimés par de larges franges de la population, à savoir une activité économique à même de générer des richesses durables. Malheureusement, ce n’est souvent pas le cas : il s’agit de la réalisation de logements sociaux à concours définitif ou d’aménagements urbains tape-à-l’œil. Il se trouve des agglomérations rurales où le trottoir carrelé, incongru d’ailleurs, ne permet pas le passage de 3 personnes de front. Les onéreux supports en fonte à double candélabre font confondre éclairage public et éclairage d’ambiance.

La ville nouvelle, en dépit du nombre impressionnant d’unités locatives réalisées, présage de la naissance d’un faubourg urbain HLM. La plus haute autorité du pays a, elle-même, stigmatisé cette urbanisation qu’elle a qualifiée, à juste titre, de bombe à retardement. Les dérives socio-urbaines, observées jusque-là dans les métropoles du Nord, essaimeront dans les Hauts-Plateaux, jusque-là relativement épargnés, si ce n’est déjà fait. En ce qui concerne le côté culturel et sportif, le marasme est plus que chronique. La ville, qui disposait de deux salles de cinéma, dont l’une coloniale était des plus anciennes du pays, et d’un hippodrome dont le turf était connu dans toute le région, n’existent plus depuis les années soixante du siècle dernier. Le célèbre harras des Ouled Sidi Ziane fait le bonheur des champs de courses de Djelfa, Barika et M’sila. L’immense vivier culturel, à défaut de maison de la culture, végète dans des lieux inappropriés relevant plus de l’initiative privée que publique. Les repères culturels de la cité, dans son acceptation académique, ont été lamentablement gommés. Célèbre par ses atouts touristiques, elle ne constitue actuellement qu’un faire-valoir de visites beaucoup plus protocolaires pour chancelleries étrangères, qu’un véritable pôle attractif. Hormis l’hôtel Kerdada (ex-Transat) et Le Caïd sauvé in extremis par le groupe El Djazaïr, les autres, Sahara et Oasis tombent en ruine sous la déprime générale des initiés, le cœur gros comme çà ! Grosse agglomération urbaine, la cité, dont la population dépassait celle du chef-lieu, est soumise en matière de transport au diktat des chauffeurs de taxi et des clandestins.

Aucun transport en commun urbain, à part une poignée de vieilles guimbardes dont la durée de vie est largement dépassée. Le chef-lieu, par contre, est triplement chanceux, il dispose du transport en commun communal, du transport urbain à l’instar des grandes métropoles et du transport universitaire. Même les entités nationales, à l’exemple d’Air Algérie, ne dérogent pas à la règle du centrisme de wilaya. Son agence de Bou Saâda, l’une de ses plus anciennes représentations locales, a été sacrifiée en dépit de l’importante communauté expatriée et par conséquent son chiffre d’affaires florissant. L’intention du planificateur n’a jamais été de suréquiper les agglomérations à statut de chef-lieu, mais les bassins de population en tenant compte de la densité démographique érigée en normes arithmétiquement neutres. Sans cette perception, les équilibres souhaités s’inscriront beaucoup plus dans la virtualité statistique que dans le vécu au quotidien des composantes sociales locales. Cette revendication citoyenne est à respecter à plus d’un titre. Hautement symbolique d’un sens élevé de la mesure et de la retenue, elle interpelle les pouvoirs publics à répondre, ne serait-ce que par la création d’une annexe de l’actuelle université. Cette approche, de la seule initiative du conseil d’administration, peut être le jalon intérimaire d’une création future d’un centre universitaire ou pourquoi pas d’une université. Cette jeunesse admirable, qui a choisi les voies du dialogue et de la concertation, mérite tout notre respect pour sa détermination à ne pas verser dans le désordre de l’émeute à visée matérielle. En optant pour la mobilisation citoyenne dans la quête du savoir, elle ne fait que confirmer la réputation, non usurpée, de cette ancienne citadelle de la connaissance.


Farouk Zahi
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Re: Algérie

Messagede DjurDjura » 19 Fév 2012, 15:00

MANIFESTATION CONTRE LE CHÔMAGE À LA ZONE INDUSTRIELLE DE AÏN EL BYA À ORAN

La gendarmerie disperse les manifestants à coups de gaz lacrymogène


Le Soir d'Algérie, 15 février 2012

«Ce n’est pas parce que le président Bouteflika est attendu le 24 février à l’occasion de la célébration de la nationalisation des hydrocarbures que nous cesserons de manifester !», nous diront des jeunes parmi la centaine qui ont manifesté, hier encore, leur colère et leur ras-le-bol d’être «mis à l’écart lorsqu’il s’agit de recrutement au niveau de la zone industrielle, que ce soit à Bethioua, Aïn El Bya ou Arzew, car seuls les pistonnés ont droit à tous les égards et privilèges».

Hier, des centaines de citoyens du Camp Phœnix (Haï Es Salem), dont une grande majorité de chômeurs, ont bloqué la RN 11, reliant Oran à Mostaganem, en alignant des blocs de pierres, tout en formant un cordon humain. Ce qui révolte davantage ces jeunes qui n’ont pas hésité à investir ce lundi l’accès n°2 de la zone industrielle (P2) en brandissant des banderoles, en guise de message aux responsables des unités et des complexes, ce sont, disent-ils, «les recrutements hors wilaya». «Au lieu de recruter les enfants de la zone, qui sont prioritaires, ce sont d’autres qui viennent prendre les postes de travail et nous, nous récoltons la pollution, les maladies et la rage d’être opprimés, il faut que cela cesse. Certaines communes délivrent des documents de complaisance à des gens hors wilaya afin d’être recrutés, et ce, à notre détriment !»

C’est ainsi qu’hier le mouvement de protestation a été reconduit et a vu l’affluence d’un nombre encore plus important de demandeurs d’emploi. Les manifestants ont bloqué la RN 11 à deux niveaux, à savoir l’axe menant au Camp 5 de Sonatrach et le second à hauteur de Haï Es Salem, sur l’axe routier menant à Mostaganem. La situation était devenue tendue, et l’intervention des forces de sécurité ne s’est pas fait attendre. Dans un premier temps, la route a été totalement fermée à la circulation au niveau du pont menant à Arzew et puis à hauteur du pont menant à Bethioua pour dévier les usagers et les automobilistes.

La contestation ayant pris de l’ampleur, la gendarmerie a eu recours au gaz lacrymogène afin de disperser les manifestants. Quatre jeunes ont été arrêtés, pour être par la suite relâchés, ce qui a calmé les contestataires qui se sont dispersés vers midi. «Nous comptons manifester tous les jours, nous savons que nous risquons la bastonnade car les autorités locales veulent maintenir le calme et poursuivre leurs préparatifs en prévision d’une éventuelle visite du président de la République, rien ne nous arrêtera, nous sommes des pacifiques, nous ne demandons pas la lune, juste d’être embauchés dans notre commune et que cesse la hogra», nous diront ces jeunes.



TRIAL obtient la condamnation de l’Algérie par le Comité des droits de l’homme de l’ONU dans deux nouvelles affaires de disparitions forcées

Genève, le 15 février 2012

Le Comité des droits de l’homme des Nations unies vient de condamner l’Algérie dans deux affaires de disparitions forcées.
En novembre 1994, M. Kamel Djebrouni, âgé de 31 ans, a été arrêté à son domicile à Alger par un groupe de militaire. Il n’a jamais été revu. En mai et en novembre 1996, les frères Djamel et Mourad Chihoub ont l’un après l’autre été arrêtés à leur domicile à Baraki (banlieue d’Alger). Djamel avait 19 ans, Mourad 16 ans. Ils n’ont jamais été revus.

Les familles Djebrouni et Chihoub ont tout entrepris pour retrouvé leurs proches. Les autorités judiciaires, politiques et administratives ont notamment été saisies des dossiers. Cependant, aucune enquête n’a été ouverte et aucun responsable poursuivi.

Dans deux décisions distinctes (Djebrouni c. Algérie et Chihoub c. Algérie), le Comité des droits de l’homme retient que l’Algérie, en faisant disparaître Kamel Djebrouni ainsi que Djamel et Mourad Chihoub, a violé de nombreux droits garantis par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, l’une des conventions les plus importantes des Nations unies, notamment le droit à la vie et celui de ne pas être soumis à la torture ou à des mauvais traitements. L’Algérie a également, ce faisant, infligé à la famille des trois disparus un traitement inadmissible, en raison de l’angoisse et de la détresse qu’elle leur a fait subir.

Le Comité demande notamment à l’Algérie de «mener une enquête approfondie et rigoureuse sur la disparition» de Kamel Djebrouni et de Djamel et Mourad Chihoub. L’Algérie doit également «fournir à [leur] famille des informations détaillées quant aux résultats de son enquête», de les libérer immédiatement s’ils sont toujours détenus au secret ou de restituer leur dépouille à leur famille en cas de décès. Le Comité insiste par ailleurs sur l’obligation qu’a l’Algérie de «poursuivre, juger et punir les responsables des violations commises». L’Algérie doit également indemniser de manière appropriée les familles de victimes pour les violations subies.

En particulier, le Comité rappelle qu’en matière de torture, d’exécutions extrajudiciaires et de disparitions forcées, les autorités judiciaires algériennes ne devraient pas appliquer l’Ordonnance n°06-01 (adoptée suite à l’acceptation de la «Charte pour la paix et la réconciliation nationale» en 2005), qui accorde une impunité complète aux auteurs des pires violations commises durant la guerre.

TRIAL a exprimé sa grande satisfaction suite à ces nouvelles décisions du Comité condamnant l’Algérie. Pour Philip Grant, directeur de l’organisation, «En Algérie l’impunité pour les crimes commis durant la guerre civile est absolue. Aucun responsable n’a en effet jamais été poursuivi. Les Nations unies viennent sèchement lui rappeler qu’un tel système, même consacré par la loi, viole de manière inadmissible le droit international». M. Grant a ajouté que «la communauté internationale doit enfin exiger que l’Algérie respecte les conventions qu’elle a ratifiées. Les familles des trois disparus, comme celles des milliers de personnes attendant encore de connaître le sort de leurs proches, ont droit à ce que justice leur soit rendue».

Contexte

Ces deux affaires sont les troisième et quatrième traitées par TRIAL qui donnent lieu à une décision. En mai et juin 2011, le Comité des droits de l'homme et le Comité contre la torture avaient déjà condamné l’Algérie pour une affaire de disparition forcée, respectivement un cas de décès sous la torture. Quatorze autres cas sont actuellement pendant devant le Comité des droits de l'homme et le Comité contre la torture sur l’Algérie.

Au total, TRIAL est actuellement en charge de plus de 70 affaires devant différentes instances internationales (Cour européenne des droits de l’homme, Comité des droits de l’homme et Comité contre la torture), concernant des affaires de disparitions forcées, d’exécutions extrajudiciaires et de torture en Algérie, Bosnie-Herzégovine, Burundi, Libye et Népal.

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Disparitions forcées de MM. Djamel et Mourad CHIHOUB en mai et novembre 1996

Trial,

L’affaire

En août 2008, TRIAL a saisi le Comité des droits de l’homme des Nations Unies d’une communication individuelle pour le compte de Taous Djebbar et Saadi Chihoub, agissant au nom de leurs fils, Djamel et Mourad Chihoub. Djamel Chihoub, dans un premier temps, puis son frère Mourad, six mois plus tard, ont été arrêtés par des éléments de l’armée algérienne et sont portés disparus depuis. Ces cas s’insèrent dans le contexte plus large des disparitions de milliers de citoyens algériens aux mains de l’armée et des différentes forces de sécurité du pays entre 1992 et 1998.

Djamel et Mourad Chihoub ont été arrêtés à leur domicile par des militaires de la caserne de Baraki, respectivement le 16 mai 1996 à 8 heures du matin et le 13 novembre 1996 vers 23 heures. Les circonstances de l’arrestation de Djamel Chihoub montrent que celui-ci n’a été emmené qu’afin de faire pression sur son frère aîné Saïd, suspecté d’avoir rejoint le FIS, pour que ce dernier se livre aux autorités. L’enlèvement de Mourad Chihoub, âgé de seulement 16 ans, est intervenu après le décès de Saïd et malgré le fait que le propre officier en charge au moment de son arrestation ait reconnu n’avoir aucun indice d’une quelconque implication de la victime dans des activités illicites.

Depuis leurs arrestations, et malgré des efforts constants, les proches des disparus n’ont pas réussi à obtenir de renseignements officiels sur leurs sorts.

Les membres de la famille Chihoub, et en particulier les parents des victimes, se sont adressés à toutes les institutions compétentes pour retrouver les disparus et les placer sous la protection de la loi. Notamment, le Procureur général de la Cour d’Alger, averti par la famille des agissements délictueux subis par les deux frères, n’a diligenté aucune poursuite et n’a pas cherché à obtenir plus de renseignements sur les circonstances des deux disparitions. Le juge d’instruction d’El Harrach, quant à lui, a formellement initié une procédure qui s'est soldée par une décision de non-lieu en l’état, ceci sans avoir effectué aucune enquête raisonnablement complète et alors que la famille avait fourni l’identité des principaux responsables des disparitions.

La famille s’est également tournée vers plusieurs institutions gouvernementales et administratives, dont le Président de la République, le Médiateur de la République, le Ministre de la justice et l’Observatoire National des Droits de l’Homme (ONDH), sans résultat.

De surcroît, les proches des disparus se trouvent confrontés, depuis la promulgation de l’Ordonnance n°6/01 portant mise en œuvre de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, en février 2006, à l’interdiction légale de recourir à toute instance judiciaire, au risque d’encourir une peine de prison. Par ailleurs, toute juridiction algérienne est tenue de se dessaisir face à de telles affaires.

Les auteurs de la communication demandent au Comité des droits de l’homme de reconnaître que Djamel et Mourad Chihoub ont été victimes d’une disparition forcée, un crime qui porte atteinte aux droits les plus fondamentaux, tels que garantis par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (le Pacte). Ils demandent que soient reconnues la violation des articles 2 § 3, 6 § 1, 7, 9 §§ 1, 2, 3 et 4, 10 § 1, 16, 17 § 1 et 23 § 1 du Pacte sur la personne des deux frères Chihoub ainsi que, dans le cas de Mourad, qui était mineur au moment des faits, celle de 24 § 1 du Pacte, de même qu’une violation envers eux-mêmes des articles 2 § 3, 7 et 23 § 1 du Pacte, pour les souffrances psychologiques endurées par tant d’années d’incertitude sur le sort de leurs fils et le manquement au devoir de l’Etat de protéger la famille.

La procédure est actuellement en cours devant le Comité des droits de l’homme des Nations Unies.

Le contexte général

7'000 à 20’000 personnes, selon les différentes sources ont été arrêtées ou enlevées par les services de sécurité algériens, tous corps confondus, ainsi que par les milices armées par le gouvernement entre 1992 et 1998 et sont portées disparues.

A ce jour, aucune des familles des victimes de disparitions forcées n’a reçu d’information sur le sort de leurs proches, aucune enquête n’a jamais été ouverte à la suite des plaintes et démarches qu’elles ont effectuées, et, bien que les auteurs et les commanditaires de ces crimes soient connus, aucun d’entre eux n’a jamais été poursuivi ou inquiété.



La décision

Au mois de décembre 2011, le Comité des droits de l'homme a communiqué sa décision (appelée "constatations" dans le jargon onusien).

Le Comité a retenu que l'Algérie avait violé les articles 6 § 1, 7, 9, 10 § 1 et 16 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, individuellement ou en lien avec l'article 2 § 3 du Pacte, à l'égard de Djamel Chihoub et Mourad Chihoub, ainsi qu'une violation additionnelle de l'article 24 vis-à-vis de Mourad Chihoub, mineur au moment des faits.

Le Comité constate par ailleurs une violation de l'article 7 du Pacte, individuellement et conjointement avec l'article 2 § 3, en ce qui concerne les parents des deux victimes.

Le Comité a notamment enjoint l'Algérie de «mener une enquête approfondie et rigoureuse sur la disparition de Djamel et Mourad Chihoub», de «fournir à la famille des informations détaillées quant aux résultats de son enquête», de les libérer immédiatement s’ils sont toujours détenus au secret ou de restituer leur dépouille à la famille en cas de décès. Le Comité insiste par ailleurs sur l’obligation qu’a l’Algérie de «poursuivre, juger et punir les responsables des violations commises». L’Algérie doit également indemniser de manière appropriée la famille des victimes pour les violations subies.

Amel Bentolba

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Re: Algérie

Messagede DjurDjura » 20 Fév 2012, 15:26

Bombe au passage d’un bus

Quatre morts dans un attentat terroriste aux Issers


le 20.02.12 |


Le terrorisme a encore frappé dans la wilaya de Boumerdès, plongeant des dizaines de familles dans la tristesse.


Quatre citoyens ont été tués et une quinzaine d’autres ont été blessés dans un attentat à la bombe perpétré, hier vers 9h30, sur la RN12, à l’entrée est des Issers, dans la wilaya de Boumerdès (50 km à l’est d’Alger). Les citoyens décédés, trois hommes et une jeune fille de 21 ans, étaient à bord d’un bus de transport de voyageurs qui devait rallier Blida à partir de Tizi Ouzou.

On dénombre parmi les morts un militaire en civil et qui voyageait dans le même bus. Parmi les blessés, évacués aux hôpitaux de Thenia et Bordj Menaïel, deux ont été grièvement atteints et leur état est jugé critique, selon des sources médicales. L’un d’eux a été transféré à l’hôpital de Tizi Ouzou et l’autre a été gardé en surveillance à Bordj Menaïel.

L’explosion a eu lieu au passage d’un convoi de l’armée. La bombe a été actionnée à distance et des coups de feu ont été entendus juste après la déflagration. Celle-ci a été entendue de Bordj Menaïel, Legata et des villages alentour. Le bus, de type Toyota, dépassait le convoi de l’armée lorsque la bombe a explosé. Son côté droit est criblé d’impacts et ses vitres ont été soufflées.
Immédiatement après l’explosion, la RN12 a été fermée à la circulation, et ce, jusqu’au milieu de la journée. Elle n’a été rouverte qu’une fois les victimes transférées dans des établissements de santé et l’endroit dégagé des traces de violence. Seul le bus est resté sur les lieux quelques heures encore après l’attentat.

Un long bouchon s’est formé dans les deux sens de cet axe reliant Tizi Ouzou à Alger après l’explosion, et la circulation a été déviée sur d’autres routes comme celles de Cap Djinet et Legata. Ainsi, après une relative accalmie, la wilaya de Boumerdès renoue avec les attentats à la bombe sur les routes à grande circulation. Le dernier acte terroriste de ce genre a eu lieu la semaine dernière sur le territoire de Thenia (10 km à l’est du chef-lieu de wilaya) où une bombe artisanale a explosé au passage d’un convoi des forces de sécurité sur la RN5, au lieudit Oued Lahdjel. Le 11 janvier dernier, deux douaniers ont été blessés dans un attentat similaire dans la même localité. Le 9 août 2011, deux gendarmes ont été blessés dans l’explosion d’une bombe artisanale, de l’autre côté de la ville des Issers. Et en décembre de l’année écoulée, un autre gendarme a été blessé dans un attentat à l’explosif à Ammal, à une trentaine de kilomètres au sud-est de Boumerdès.

La wilaya de Boumerdès demeure infestée par les «résidus des groupes terroristes» qui sèment la terreur dans les douars et sur les routes malgré le déploiement important des forces de sécurité aux quatre coins du département et le maillage sécuritaire qui rend la circulation automobile la plus malaisée de tout le territoire national.

Kamel Omar
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Re: Algérie

Messagede DjurDjura » 23 Fév 2012, 13:06

Luttes syndicales


Les membres du comité des chômeurs relâchés mercredi



le 23.02.12 | 11h46


Après un interrogatoire au commissariat de Mohammadia à Alger qui a duré plus de quatre heures, mercredi 22 février, Tahar Bellabès, responsable de la coordination national des chômeurs ainsi que Malika Fallil, militante au sein du comité du pré emploi ont été libérés.



Ils ont été embarqués par la police mercredi vers 14h30, au moment où ils manifestaient devant cinq ministres présents aux Pins Maritimes pour le coup d’envoi du salon de l’emploi.

« Nous avons été relâchés vers 19h » nous dira au téléphone Tahar Bellabès. Avant d’ajouter « l’interrogatoire a été long et approfondi et parfois ils nous posaient des questions qui n'avait rien à voir avec notre cause et avec ce que nous faisons».

Hamida Mechaï


Arrestation dede Mme Fallile Malika et M Tahar Belabes

22 février 2012

Le Snapap dénonce vivement et fermement l’arrestation de Melle Fallile Malika présidente du comite des travailleurs du prés-emplois et filet social affilié au SNAPAP et de Mer Tahar Belabes président du comite pour la défense des droits des chômeurs a 14h 30 de l’après midi. Pour avoir interpeller le ministre du travail et le représentant du président de la république Mer Belkadem Abdelaziz lors d’un Sit-in organisé devant le palais des expositions


COMITE DE FEMMES SNAPAP
Siége: 23 Rue Boualem ZERIAT Bel Fort ALGER
TelFax: 213 21 52 03 72
Email: femmesnapap@yahoo.fr
Blog: http://www.femmesnapap.blogspot.com
JOURNALISTE CITOYEN ALGÉRIE
http://www.jcalgerie.net







Concertations sur le statut particulier des travailleurs de l’éducation

Des syndicats réitèrent leurs revendications


Par : Malika Ben, Liberté, 21 février 2012

La relance des concertations entre le ministère de l’Éducation nationale et les syndicats du secteur autour de l’amendement du statut particulier des travailleurs de l’éducation permet aux partenaires sociaux de remettre au goût du jour leurs revendications et leurs positions par rapport à la première mouture.

C’est ainsi que la Coordination nationale des directeurs de CEM affiliée au Syndicat national des travailleurs de l’éducation (SNTE) a réitéré son “rejet catégorique” des amendements introduits par la tutelle. Réunis samedi, les coordinateurs de 31 wilayas ont adopté une plateforme de huit revendications dont la principale a trait au classement à la catégorie 16, la revalorisation de la prime de responsabilité, l’octroi de la prime de permanence administrative et l’élargissement des prérogatives des directeurs de collège.

La Coordination du SNTE a, par ailleurs, appelé “les directeurs du territoire national à la mobilisation pour afficher leur refus de la copie proposée par le ministère”. Elle a, également, lancé un appel pour enterrer la hache de guerre [i]“en abandonnant les conflits personnels et les calculs étroits tout en restant mobilisés et prêts aux éventuelles actions de protestation”. [/i ]La Coordination nationale des inspecteurs de l’enseignement primaire affiliée à l’Unpef s’est empressée, elle aussi, d’avancer ses doléances et menace de se tourner vers des actions de protestation en cas de non-satisfaction de ses doléances. Réhabiliter le corps des inspecteurs du primaire est l’objectif primordial visé par la plateforme de revendications de six points. Et comme pour les autres corps et secteurs, le classement catégoriel est en pole position d’autant que les inspecteurs du cycle primaire ont été lésés et ne sont pas classés comme leurs collègues des deux autres cycles. Un classement commun pour tous les inspecteurs, le droit au logement d’astreinte ou de fonction, l’équivalence des diplômes professionnels et la valorisation de la formation continue sont autant de doléances exigées à la tutelle. N’y allant pas avec le dos de la cuillère, la Coordination de l’Unpef menace de recourir à la justice pour faire valoir ses droits, notamment pour la non-application du décret exécutif 03-178 et les conséquences du non-respect du principe de la protection des droits acquis.


M. B.


CHU Saâdna Abdenour. Le SNAPAP hausse le ton


le 23.02.12 |


La section du syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (Snapap), du CHU Saâdna Abdenour de Sétif, lance une grève illimitée, et ce à partir de ce lundi.


Pour motiver sa décision, le syndicat consigne dans sa plateforme de revendications 12 points. Le versement des rappels (prime de scolarité, échelons et les frais de mission), le payement de la prime trimestrielle de rendement dans les délais, le versement des salaires à une date fixe, et la dotation de la section syndicale d’un local pour l’exercice de son activité, sont les principales revendications du Snapap, qui réclame en outre plus de transparence dans le déroulement des concours de recrutement et de meilleures conditions de travail pour les vacataires et contractuels devant bénéficier de la priorité dans le recrutement. Le syndicat met, par ailleurs, l’accent sur les abus exercés à l’encontre des vacataires et contractuels, lesquels n’ont toujours pas vu la couleur des heures supplémentaires réalisées.


Leïla Benani
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Re: Algérie

Messagede DjurDjura » 31 Mar 2012, 10:43

Education : Le CNAPEST appelle à une grève illimitée à partir du 10 avril
le 30.03.12 | 14h35 1 réaction


Le Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest) appelle à une grève illimitée à partir du 10 avril dans le secteur de l’Education nationale.

Le troisième trimestre de cette année scolaire s’annonce de plus en plus court. En effet, plusieurs syndicats du secteur de l’Education nationale compte renouer avec la protestation. C’est le cas du Cnapest qui, dans un communiqué qu’il a rendu public aujourd’hui vendredi, appelle à une grève illimitée à compter du 10 avril, soit dit jours après la reprise des cours prévue après demain, dimanche. Cette décision a été prise suite à la réunion du conseil national du syndicat tenue le 28 et 29 du mois en cours et qui a pris en compte les rapports faits par 40 wilayas.

Le Cnapest qui reconnaît le soutien de la tutelle aux enseignants dit appréhender l’aboutissement du dossier sur le statut particulier d’autant plus que le syndicat ne prend pas part aux négociations finales, lesquelles sont confiées à une commission mixte spécialisée. Le ministère de l’Education nationale s’était, en effet, concerté avec plusieurs syndicats du secteur autour de cette question via une série de réunion de travail. Le sort de ce texte tant attendu par les travailleurs du secteur est tributaire de l’appréciation du gouvernement qui a reçu la mouture il y a quelques jours.

A travers cette action de protestation le Cnapest demande, entre autres, la signature du statut particulier des travailleurs du secteur de l’éducation nationale tel qu'établit avec les partenaires sociaux, la révision de la prime de région et la prime du sud conformément au nouveau régime indemnitaire ainsi que la finalisation du travail des commissions mixtes concernant la médecine du travail.

Il est à rappeler que le Conseil des lycées d’Algérie (Cla) a lui aussi menacé de recourir à la grève au cours de ce troisième trimestre. Ce syndicat, non encore agrée et par ricochet exclu des négociations avec la tutelle, dénonce pour sa part la précarité du système éducatif.


Mina Adel


El Watan


A l'approche des élections législatives ............ a suivre !!!!!!!!!!


Halim Benatallah l’a affirmé hier

500 observateurs internationaux attendus en Algérie en avril prochain

Par : Mohamed Mouloudj, Liberté, 28 mars 2012

Ces délégations “jouiront de la libre circulation à travers le territoire national avec toutes les facilités pour l’accomplissement de leur mission et toutes les informations concernant les législatives du 10 mai”, a encore souligné M. Benattallah.

Plusieurs organisations internationales, comme l’Union européenne (UE), l’Union africaine (UA), la Ligue arabe, l’ONU et l’Organisation de la coopération islamique (OCI), ont confirmé leur venue afin de superviser les élections législatives prochaines.
“Les premières délégations d’observateurs internationaux pour les législatives du 10 mai arriveront en Algérie début avril”, a indiqué, Halim Benattallah, secrétaire d’État chargé de la Communauté nationale à l’étranger.
Ces délégations, qui fouleront le sol algérien à plus de deux semaines avant même l’entame de la campagne électorale, “jouiront de la libre circulation à travers le territoire national avec toutes les facilités pour l’accomplissement de leur mission et toutes les informations concernant les législatives du 10 mai”, a encore souligné M. Benattallah.
Leur mission se poursuivra, a-t-il précisé, jusqu’à l’annonce des résultats finaux du scrutin. À souligner que le nombre d’observateurs attendus est de 500 : 200 représenteront l’Union africaine, 100 pour la Ligue arabe, 10 de l’ONU et 20 délégués de l’Organisation de la coopération islamique. Quant à l’Union européenne, elle enverra 120 observateurs. La présence de ces observateurs, longtemps réclamés par les partis de l’opposition, est un signe, selon M. Benattallah, “qui traduit la crédibilité démocratique en Algérie”.

Cette décision, prise lors des consultations sur les réformes politiques engagées par le président Bouteflika, n’a pas recueilli l’unanimité chez les partis politiques, que certains estiment, à l’instar du PT de Louisa Hanoune, que leur présence “est un premier pas dans l’ingérence”, et elle constitue “une menace sur la souveraineté du pays”.

Pour le RCD, qui a décidé de boycotter le prochain scrutin, la présence de ces observateurs ne traduit pas la volonté du pouvoir d’organiser des élections libres et transparentes. Car il a estimé que sans la présence de ces délégations plusieurs mois avant la tenue du scrutin pour assainir le fichier électoral, leur présence ne sera qu’une caution de plus à une fraude inévitable.
Il faut aussi signaler que la Commission nationale de surveillance des élections (Cnsel) avait observé une journée de grève hier. Ses membres dénoncent, outre le manque de moyens logistiques, l’inscription, hors délais, de plusieurs personnes sur le fichier électoral.
Si cette commission reconduira son débrayage, “la présence des observateurs internationaux ne servira à rien”, a commenté un membre de la Cnsel.

M M

Algéria-Watch

Interpellé par des policiers mardi dernier

Le jeune de Saoula est décédé

El Watan, 29 mars 2012

Le jeune homme de Saoula, admis à l’hôpital Lamine Debaghine de Bab El Oued (Alger) après avoir été interpellé par des policiers, est décédé dans la matinée d’hier.

Dans le quartier, qui a connu deux jours d’émeute suite à l’interpellation musclée de Toubal Saïd, 32 ans, c’est la consternation. Tout le monde s’interroge sur les circonstances exactes de la mort de ce jeune du quartier de Saoula et sur la réaction jugée «démesurée» des policiers qui l’auraient brutalisé.

L’incident remonte au 19 mars, lorsque des policiers ont voulu interpeller, sur la route de Draria, Toubal Saïd.
«Des policiers en civil ont interpellé Saïd qui s’apprêtait à prendre le bus pour rentrer chez lui. Croyant avoir affaire à des agresseurs, nombreux sur cette route, il s’est enfui. Selon la police, qui l’a poursuivi, le défunt se serait cogné la tête en tombant par terre. Mais le médecin a expliqué aux parents de la victime qu’il avait reçu un coup de crosse à la tête. Le pire, c’est que la BMPJ du quartier, appelée en renfort, a emmené le jeune au commissariat où il aurait été laissé pour mort sur un banc.

La police a fini par le faire transporter chez lui. Ses parents qui croyaient, dans un premier temps, qu’il dormait, l’ont transporté à l’hôpital Maillot (Lamine Debaghine, ndlr) de Bab El Oued, où est il tombé dans le coma après une opération qui a duré sept heures»,

raconte Nabil, voisin de la victime. Et de faire part du chagrin immense d’une famille appréciée par l’entourage. Selon les voisins, Saïd était un jeune «sans histoire et ne méritait pas une telle fin». «Saïd n’avait pas d’antécédents. Il aidait son frère dans leur magasin d’alimentation générale, au centre-ville de Saoula. Il était gai et tout le monde, dans le quartier, l’appréciait. Il avait même une licence de football et participait régulièrement à des tournois, comme ces derniers jours», révèlent des voisins.

Des incidents ont éclaté entre policiers et jeunes des quartiers de la commune. La DGSN assure que l’affaire suit son cours. «L’enquête est en cours. Le médecin légiste est mis à contribution pour connaître les circonstances exactes de la mort de Saïd Toubal. Nous continuons d’affirmer que le jeune homme qui s’est enfui à la vue de la ronde est tombé d’un talus. Il n’a jamais été malmené par nos éléments. C’est au lendemain de l’interpellation qu’il a eu un malaise», assure le chef de la sûreté de wilaya d’Alger par intérim, M. Berrached.

Nadir Iddir


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Re: Algérie

Messagede DjurDjura » 02 Avr 2012, 14:28

GRÈVE ILLIMITÉE À L'USINE CÉVITAL DE BÉJAÏA

«Rebrab n'a pas tenu ses promesses»


Par Boualem CHOUALI - Lundi 02 Avril 2012 -


Ça bouillonne à Cevital

«Aujourd'hui, nous exigeons l'installation d'un syndicat en bonne et due forme pour mieux nous défendre en dépit des menaces et autres représailles qu'on nous réserve.»

L'usine Cevital de Béjaïa a été secouée hier par un mouvement de grève illimitée des travailleurs, le deuxième mouvement du genre que connaît ce groupe depuis le début de l'année en cours. Ils étaient plus de 300 travailleurs à afficher leur mécontentement suite aux «fausses promesses» avancées par la direction générale il y a quelques mois.

La contestation, déclenchée soudainement hier matin, gagne en ampleur par l'adhésion progressive des travailleurs. Interrogé sur les raisons qui ont déclenché ce mouvement de colère, une fois de plus, l'un des grévistes nous répond: «On nous a eus quelque part par naïveté et surtout par confiance.
Aujourd'hui, nous exigeons l'installation d'un syndicat en bonne et due forme pour mieux nous défendre en dépit des menaces et autres représailles qu'on nous réserve étant donné que ce n'est pas la totalité de l'effectif qui est en grève», affirme ce travailleurs parlant sous l'anonymat par peur de représailles.
Un autre ouvrier accuse le groupe Cevital de «fraudeur» en matière d'application des lois relative à la grille des salaires: «Hormis les 5% accordés suite à notre grève, rien n'est encore venu malgré les promesses avancées. Nous constatons même du favoritisme dans l'octroi de primes et autres augmentations. Nous exigeons tout simplement une grille des salaires et des primes à la hauteur de nos aspirations et des richesses qu'on crée pour cette société.»

Au lendemain de la première grève, les ouvriers du groupe Cévital et l'opinion publique se demandaient si Isaad Rebrab, le patron du groupe allait répondre à leurs doléances, s'il allait accepter l'installation d'un syndicat et s'il allait tenir aussi ses promesses. La réponse est désormais trouvée: «Rebrab n'a pas tenu ses promesses» disent les travailleurs à l'unisson.
Les «fausses promesses avancées»étaient faites juste pour «asphyxier la première contestation», ajoutent les travailleurs grévistes de ce groupe qui détient 60% du marché national en plus de ces intentions affichées d'investir le marché maghrébin et africain.
En dépit d'un mouvement de grève largement suivi au début de l'année, qui a alerté l'opinion publique locale nationale, voire même internationale, les revendications transmises et négociées avec les délégués mandatés par les travailleurs ne semblent pas trouver d'écho auprès du président-directeur général dudit groupe.
Pourtant, il a promis de répondre entièrement aux points inscrits sur la plate- forme de revendications des travailleurs. Il était acquis, comme nous l'avions déja rapporté, que l'immédiateté de la réaction du patron du groupe, qui avait d'où dépêché illicopresto sur les lieux du piquet de grève son fils, Salim Rebrab, avait beaucoup plus étouffé le mouvement de grève que réglé les véritables problèmes posés par les travailleurs.
Sinon comment expliquer ce rebondissement et ce retour à la contestation au sujet des mêmes questions posées il y a de cela des mois ? En somme, même si l'ampleur de la grève n'est pas la même relativement au premier mouvement de protestation, il n'en demeure pas moins qu'elle a sérieusement secoué ce complexe agroalimentaire.

Dépourvu d'un conseil syndicat depuis la création du groupe en 1998, les travailleurs du groupe Cévital relevant du complexe agroalimentaire de Béjaïa se disent «privés de leur droit le plus fondamental», à savoir, celui relatif à l'exercice syndical par l'installation d'un conseil syndical pour mieux s'organiser, à même de faire entendre leurs revendications et défendre leurs droits auprès de leur administration relativement à la loi 90-14 régissant l'exercice du droit syndical.

l'ExpressionDz

Direction régionale Est de l'ENAC (El Khroub)
Les travailleurs s’insurgent contre un licenciement collectif

le 02.04.12 | 10h00


Les travailleurs de l’Entreprise nationale des canalisations (ENAC/SPA), filiale de Sonatrach, ont protesté, hier matin, devant la direction régionale Est (DRE), à El Khroub, dans la wilaya de Constantine.

En effet, dès réception de lettres signifiant leur fin de contrat avec l’entreprise, les travailleurs se sont insurgés contre ce qu’ils qualifient de mesures arbitraires, d’autant qu’ils ont cumulé plusieurs années de travail sous contrat dans l’entreprise, reconduit tacitement par l’employeur.

Dix-huit travailleurs sont concernés par ce licenciement collectif qui ne dit pas son nom et dont les prémices étaient dans l’air vu que des mesures similaires de fin de contrat ont été opérées antérieurement par l’ENAC à l’encontre de quelques employés, selon les protestataires révoltés par ce qu’ils estiment être une liquidation de l’entreprise qui emploie 170 personnes, dont 140 exercent sous la formule précaire de contrat à durée déterminée (CDD).

«Même un employé au seuil de la retraite a été congédié», s’écrie un travailleur qui menace de recourir à la grève de la faim. Le directeur de la base de l’Est nous dit qu’«effectivement, la fin de contrat pour ces travailleurs recrutés dans le cadre du projet Berrahal-Annaba de 18 mois a été signifiée avec la fin du chantier pour lequel ils avaient été embauchés». Il ajoute : «Ce licenciement ne durera pas longtemps, juste le temps que le plan de charge relatif à la réalisation pour le compte de Naftal du projet de pose d’un nouveau pipe reliant Skikda-Bounouara (El Khroub)à El Eulma soit finalisé.»

Les propos du directeur sont battus en brèche par les travailleurs, particulièrement ceux qui faisaient partie du personnel bien avant le chantier de Berrahal. Des cadres affectés à partir du siège central de l’ENAC, à Hussein Dey (Alger) figurent parmi les travailleurs licenciés, qui menacent d’occuper la base jusqu’à leur rétablissement dans leur droit au travail avec l’annulation des mesures prises à leur encontre.

Les contestataires préconisent leur affectation vers les directions de l’Ouest (DRO) et du Sud (DRS) pour éviter une mesure aussi extrême qui porte atteinte à leur pouvoir d’achat déjà laminé. Pourtant, soutiennent-ils, leur base (DRE) a été solidaire avec les deux directions Ouest et Sud lorsqu’elles ont traversé les mêmes problèmes de plan de charge, soumis à la concurrence d’entreprises étrangères (Egypte, Syrie, Tunisie, USA) lesquelles emploient leur propre main-d’œuvre. L’union locale UGTA d’El Khroub s’est contentée de proposer à l’employeur de surseoir aux mesures de fin de contrat prises dans le contexte politique actuel, alors que le chargé de l’organique de la section de l’ENAC était en pourparlers avec la direction centrale des ressources humaines, à Alger, qui, selon nos informations, aurait demandé la liste des licenciés qui ne désarment pas.


M. D.

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