Algérie

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Messagede DjurDjura » 06 Avr 2012, 12:52

Elections législatives et dictature consultative
Djamel Zenati, El Watan, 3 avril 2012

Depuis toujours, notre pays vit sous la tyrannie de l’extraordinarité.
De la spécificité à l’exception, de l’urgence au danger, toutes sortes de spectres sont inlassablement brandis pour peser sur les représentations sociales et contraindre les citoyens à abdiquer leur droit de disposer librement de leur destin. L’ensemble des actes de nos dirigeants porte le sceau du coup de force, du fait accompli et de l’absolu.
Fondé sur la violence, le factionnalisme et l’exclusion de la société, le système autoritaire ne peut s’accommoder de règles ni de procédures stables.

D’ou cette incapacité à intérioriser les expériences et à ériger une culture politique. Notre histoire est une juxtaposition de séquences, les discontinuités correspondant aux périodes de rupture du consensus au sommet. Ce qui condamne à un perpétuel recommencement dans la douleur.
Abordant l’élection législative du mois de mai prochain, le président de la République déclare que «cette échéance est différente des précédentes» comme pour réinstaller cette normalité paradoxale de l’exception. Hanté par une abstention qui risque de contrarier son dessein successoral, il s’autorise les plus impertinentes comparaisons dans le vain espoir de réveiller un sentiment national hélas érodé par trop de privations et d’impostures.

L’intermédiation de la religion ayant fait ses preuves dans l’exaltation et le délire collectif, on décide, par calcul ou nostalgie, d’en référer aux imams. Ces derniers, un Coran dans une main et une bourse dans l’autre, se lancent à la conquête des esprits récalcitrants.
La trotskyste attitrée, en sempiternel baromètre de la République, s’empresse de donner l’alerte : il semblerait, d’après elle, que l’armée s’apprête à frauder massivement à Tindouf et Illizi.
L’institution militaire serait-elle devenue subitement «la grande aveugle» pour se livrer inutilement à une malversation dans des wilayas n’ayant montré aucune velléité de dissidence ?

Cette guerre feutrée sur fond de controverses susurrées, de promesses chuchotées et d’arrangements secrets révèle bien un de ces moments de grande bataille que s’inflige et nous inflige fréquemment la dictature.
Il apparaît de toute évidence que l’enjeu se trouve loin du simple renouvellement de l’Assemblée nationale. Le rendez-vous du 10 mai n’est qu’accessoirement une élection législative.


DE NAEGELAN à OUYAHIA

De façon plus générale, l’élection en Algérie n’a pas la fonction qui est la sienne en situation démocratique. Avec un degré zéro d’incertitude, elle s’apparente à une procédure d’approbation d’un choix préétabli. Elle prend parfois les allures d’un arbitrage des luttes claniques.
L’expérience politique qui a suivi le soulèvement populaire d’Octobre 1988 jusqu’à l’élection avortée de décembre 1991 inspirera largement nos décideurs dans leur entreprise de verrouillage du champ de la libre expression. La dernière série de textes liberticides, votés à la hussarde, vient consolider une tendance à la fermeture amorcée en 1992.
Loin de nous livrer à une exploration exhaustive des artifices juridiques inventés à cet effet, notre propos se limitera à quelques exemples appropriés qui illustrent parfaitement l’état d’esprit néronien de nos dirigeants, fondement de leur rapport au peuple et à la chose politique.


LE «SERMON» PRÉSIDENTIEL

Le texte du serment présidentiel devant être prononcé par les membres du HCE à leur intronisation en janvier 1992 a été modifié pour mieux coller à la conjoncture. Il est en effet malséant, voire provocant, de jurer, la main sur le Coran, «de défendre la Constitution» et «de respecter le libre choix du peuple» quand on vient juste de substituer à l’institution présidentielle une instance étrangère à la Constitution et que l’on s’apprête à interrompre un processus électoral.
Cet écueil sera contourné par l’insertion d’une nouvelle section de texte entre les deux phrases encombrantes et dont voici la teneur : «De veiller à la continuité de l’Etat, de réunir les conditions nécessaires au fonctionnement normal des institutions et de l’ordre constitutionnel, d’œuvrer au renforcement du processus démocratique.»

Nul besoin d’exégèse pour se rendre compte que le vocable choisi est ingénieux et lourd de sens. La dictature s’arroge un droit absolu d’appréciation des situations et s’aménage du même coup une large plage d’intervention autoritaire. Le gangstérisme politique vient d’être élevé à la respectabilité constitutionnelle.
Les citoyens sont sommés de réprimer leur soif de liberté et doivent dorénavant se garder de tout ce qui peut irriter le prince. Depuis, le sang et les larmes coulent à flots. Le pétrole aussi.


LES ÉLUS NON ÉLUS

Un tiers des membres du Conseil de la Nation est choisi de façon discrétionnaire par le président de la République foulant par là le principe cardinal de la souveraineté nationale. C’est une aberration et un grave égarement que de doter le président de la République d’un pouvoir de délégation de la souveraineté, attribut exclusif du peuple.
Le procédé de désignation aurait pu apparaître moins scandaleux et susciter de l’indulgence n’était la majorité des trois quarts exigée de la Chambre haute pour l’adoption des textes de loi. Le pouvoir de blocage concédé à ce tiers désigné est d’une démesure telle qu’il s’apparente à un droit de veto. La volonté populaire est ainsi tributaire du bon vouloir de cette poignée de personnes affublées par effraction de la qualité de délégataire.


LA DÉRIVE SULTANIQUE

De tous les tripatouillages juridiques injectés ici et là dans la Loi fondamentale, la révision de 2008 aura incontestablement été celle qui a opéré le plus spectaculaire recul par rapport à la norme démocratique. La suppression de la disposition limitant le nombre de mandats présidentiels a injustement polarisé le débat politique, alors même que le cœur de la modification se trouve dans le bouleversement induit par le nouvel «équilibre» des pouvoirs.

Le Conseil constitutionnel, par peur de s’attirer les foudres du maître, n’a pas jugé nécessaire de prescrire la procédure référendaire, au mépris des dispositions de l’article 176 de la constitution.
En effet, l’article 79 amendé stipule que «le Premier ministre met en œuvre le programme du président de la République et coordonne, à cet effet, l’action du gouvernement». En dissociant le gouvernement de la majorité parlementaire, la Constitution introduit un élément de rupture entre souveraineté populaire et exercice du pouvoir, accentuant du coup la distorsion entre élection et représentation. La notion de majorité est extirpée de sa substance démocratique, notamment l’habilitation à gérer les affaires publiques. Si la majorité parlementaire n’est pas du même bord politique que le Président, elle est littéralement mise en demeure de se démettre de son identité politique. Une invite au reniement.

Ce dispositif constitutionnel vient en renfort aux habituelles pratiques de la fraude et de la corruption, édictant ouvertement que «nul ne gouverne s’il n’est des nôtres».
Pourquoi les rédacteurs de la Constitution ont-ils méconnu l’hypothèse pleinement envisageable de scrutins à majorités politiquement différentes ? Cette omission volontaire est prédictive d’un retour obstiné à la pensée unique. Le renoncement au pluralisme est explicite. Sinon, quel principe obligerait une majorité à mettre en œuvre un programme pour lequel elle n’a pas reçu mandat ?

Par ailleurs, le Premier ministre est amputé de sa dimension politique, sans pouvoirs propres, et réduit au statut de laquais du Président. Ce qui ne l’a pas dispensé pour autant de la responsabilité devant la représentation nationale.Sauf à soutenir que la révision vise à instituer un régime de séparation stricte entre l’Exécutif et le législatif. Ce qui est totalement fallacieux car, dans ce cas, pourquoi avoir maintenu le pouvoir de dissolution du Président, la législation par ordonnance, la mainmise du gouvernement sur le processus législatif, etc. ?

Le but recherché est d’organiser une dominance à partir de la citadelle la plus imprenable et la mieux protégée de la dictature : l’institution présidentielle. C’est le retour à l’ancienne régence turque avec ses beys, ses caïds, ses bachaghas et ses janissaires. Tout danger d’alternance par les urnes est définitivement écarté en dehors du bloc autoritaire constitué de l’ancienne nomenklatura, assistée d’une fraction des islamistes contraints de se mouvoir sous le masque de la modération. Le jeu politique est désormais circonscrit dans les strictes limites de cette intimité idéologique. Le reste est confiné dans une marginalité inoffensive et placé sous le régime de précarité.


LE PIÈGE RÉTICULAIRE

La Constitution actuelle, comme toutes ses devancières, consacre un régime de négation, de déni et d’exclusion. Le pays est régenté selon une architecture institutionnelle articulant le formel à l’informel. Les divers cercles décideurs déploient du sommet leurs tentacules dans un enveloppement total de la société. Une toile où s’entrelacent les institutions formelles, les structures traditionnelles, les noyaux maffieux et autres groupes spécialisés dans la médiation clientélaire enserre les moindres recoins du tissu social.

Pour tous ses besoins, le citoyen est condamné à négocier en permanence une insertion dans les méandres opaques de cette organisation réticulaire. Parce que fondé sur le passe-droit et de par sa nature clientéliste, cet édifice exclut toute possibilité d’action collective et réprime toute tentative de regroupement horizontal.
La verticalité est le mode privilégié de production et de reproduction du rapport autoritaire et le gage d’une domination consentie.
A l’ombre de ce monstre institutionnel, seuls peuvent prospérer les tenants des utopies communautaristes.


UNE ÉLECTION PEUT EN CACHER UNE AUTRE

Ce rapide survol montre sans la moindre ambiguïté que l’élection législative a cessé d’être un moment d’expression de la souveraineté populaire. Dès lors que le programme du gouvernement est préalablement fixé par injonction constitutionnelle, il y a lieu de s’interroger sur l’enjeu politique réel de cette compétition.
En ce qui nous concerne, nous sommes persuadés que cette élection est un prélude au scrutin présidentiel. Une consultation destinée à préfigurer les contours de rapports de forces internes à l’establishment en prévision d’une imminente succession qui s’annonce d’ores et déjà problématique.

Les électeurs ne sont pas invités à se prononcer sur des projets, mais à se ranger derrière des coteries. La recomposition autoritaire est en marche. Elle risque cependant de déborder de son périmètre habituel car la situation est inédite. En effet, le Président sortant ambitionne d’organiser lui-même sa succession. Ce qui n’est pas du goût de certains secteurs du pouvoir. Pour asseoir son autorité et prendre de l’avance sur ses concurrents, Bouteflika se serait assuré de précieux soutiens en murmurant ici et là une probable dérogation au statu quo dans le sens d’une reconfiguration du pouvoir, plus ouverte, et d’une gouvernance plus permissive.

Certains parlent même d’une option à l’occasion du 50e anniversaire de l’indépendance qui aurait déjà eu les faveurs d’une partie de l’opposition. M’rahba bel djeria djdida. Y croire serait faire preuve d’amnésie. Quel crédit accorder à un hypothétique propos de coulisses quand on sait que les seules garanties que connaisse le pouvoir sont celles qu’il se donne à lui-même ? Si réellement volonté de changement il y a, pourquoi avoir choisi le mode de l’intrigue et le canal de la confidence en lieu et place d’un dialogue national franc, transparent et large ?

Tout cela sent la combine et l’arnaque.
Dans ces conditions, pourquoi s’embarquer dans une telle aventure ?


LE PLAIDOYER COUPABLE

De tous les arguments avancés pour justifier la participation et exhorter le citoyen à aller voter, trois ont particulièrement retenu notre attention. Le premier relève de la sphère de la fatalité.
Il s’appuie sur l’assertion erronée qu’il n’y a de choix qu’entre deux modalités : accepter de se dissoudre dans le système ou alors disparaître. Argument traditionnel d’une partie des classes moyennes comprimées dans leur désir d’ascension sociale, il nourrit l’illusion que, vu la situation, seul le rapport autoritaire peut conférer une visibilité politique. Cette posture s’inscrit directement dans la perspective clientéliste. Elle induit nécessairement un devoir de reconnaissance et de «redevabilité», socles par excellence de l’obéissance et de la normalisation. C’est par ailleurs le canal d’affirmation privilégié de tous les opportunismes.

Le deuxième argument est d’ordre instrumental. Il consiste à se saisir de cette opportunité pour relancer le débat politique. Une des illustrations est donnée par l’excellente idée de Hocine Aït Ahmed de vouloir «remettre du mouvement dans le statu quo». Sauf qu’elle n’a aucune chance de trouver écho dans une opinion largement désabusée et finira inévitablement par se fondre et se confondre dans l’odeur nauséabonde que dégage cette messe des prédateurs.

Les capacités d’absorption et de récupération du système étant, il ne sera rien toléré au-delà du rôle de rabatteur. Ce qui ne sied nullement à un parti qui a, de tout temps, incarné l’alternative démocratique de par sa légendaire résistance à l’autoritarisme. En opposant la participation au chaos, le troisième argument puise dans les canons de l’idéologie sécuritaire. Il participe de la volonté de renforcer les clôtures politiques et les écrans mystificateurs pour mieux obscurcir les réalités et les enjeux. On joue sur les peurs et les fragilités sociales pour faire oublier que le chaos est déjà là.

Y a-t-il pire chaos que le désarroi, la désillusion et le désespoir que renvoie le regard de nos enfants. L’immolation, le suicide et la harga seraient-ils de vulgaires distractions juvéniles ?
Le recours de notre jeunesse aux moyens d’affirmation extrêmes et cette tendance de plus en plus prononcée pour l’autodestruction sont la marque d’une faillite flagrante. L’artisan du chaos est celui-là même qui organise cette mascarade électorale pour pouvoir continuer à gouverner le pays par l’opium et le bâton. Endosser cet argumentaire, c’est se placer d’emblée dans la logique de la connivence et renoncer à toute dynamique d’action autonome. Le pouvoir doit assumer seul ses propres contradictions.


L’ÉNORME GâCHIS

Le contexte né de l’effet combiné des bouleversements survenus dans la région et de la crise aigüe du capitalisme international devait suggérer de nouvelles perspectives pour notre pays.
Hélas, l’intransigeance de nos dirigeants et leur rejet de tout changement pacifique négocié l’enfonce davantage dans les profondeurs de l’incertain et l’expose au risque de dislocation et de satellisation. Affaiblie de l’intérieur par une gouvernance désastreuse, coupée de l’espace stratégique maghrébin par une absence pour le moins suspecte, l’Algérie est acculée, du côté du Sahel, par une prolifération de contre-Etats ethno-terroristes mêlant le sacré et le commerce d’otages. Elle est livrée pieds et poings liés aux appétits des blocs mondialistes et autres marchands de misère.


QUE FAIRE ?

Rupture et convergence sont les impératifs pour un renouvellement de la perspective politique en Algérie loin des voies dangereuses de l’émeute et de la jacquerie. La rupture, c’est d’abord l’effort incessant pour s’affranchir de l’autoritarisme comme mode politique, mais également comme rapport social. Il s’agit aussi de se libérer de l’immédiateté en se projetant dans la durée à travers un large mouvement de reconstruction des espaces politique et social. La société doit se construire avant l’Etat. La convergence, quant à elle, consiste en cette capacité à donner un sens politique à une contestation générale mais dispersée. C’est la fameuse problématique du passage de la quantité à la qualité. C’est enfin cette volonté de concevoir rationnellement la vie collective et l’aptitude à bâtir des compromis. C’est là toute la différence entre la cohabitation et le «vivre ensemble». Réhabiliter le politique exige en premier lieu de l’arracher à cette perversion qui le présente comme un moyen d’accès aux privilèges.

Nous ne cesserons jamais d’insister enfin sur la nécessité de réinventer le militantisme. L’espoir est dans la capacité à résister tant à la compromission qu’au recours extrême. Nous n’avons pas combattu le diktat de la casquette pour accepter aujourd’hui la dictature de la chéchia. La construction de l’alternative démocratique est possible, pour peu que les volontés patriotiques se rassemblent. C’est la seule voie véritable de la démocratie et elle commence par la disqualification du scrutin du 10 mai prochain. Le boycott de cet abject cérémonial est une chance pour la paix et la stabilité de l’Algérie.

Djamel Zenati
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Re: Algérie

Messagede DjurDjura » 10 Avr 2012, 17:30

TÉBESSA : Des dizaines de jeunes attaquent un commissariat de police
le 09.04.12 | 20h17 19 réactions


Plusieurs dizaines de jeunes ont attaqué dans la nuit de dimanche à lundi, avec des pierres, des cocktails Molotov et autre projectiles, le siège du commissariat du 7ème arrondissement de la police situé au quartier d’El Merdja, apprend-on de sources concordantes.

L'incident a eu lieu une demi-heure après que les éléments de la police ont arrêté le propriétaire d’un dépôt illégal de boissons alcoolisées sur la route d’El Kouif, à la sortie de la ville de Tébessa.



Le mis en cause a alerté ses amis, les membres de sa famille et certains de ses clients, qui ont tenté de mener une expédition punitive à l’encontre des policiers qui assuraient la permanence.



Les dégâts causés au siège du commissariat sont considérables, selon des sources bien informées. Des renforts composés entre autres de la brigade antiémeute, ont été dépêchés sur les lieux.



Aucune arrestation n’a été enregistrée, alors qu’une enquête a été ouverte par les services de la sûreté



Pour rappel, l'un des plus graves incidents s'est produit au mois de janvier dernier quand une centaine de personnes ont bloqué la Rocade après la mort de deux contrebandiers dans un accident de la route à Tébessa, à la suite d'une course-poursuite engagée par les éléments de la police.

Lakehal Samir

Ain Defla : La rue en ébullition
le 09.04.12 | 14h32 3 réactions

Depuis plusieurs jours, la rue est en ébullition dans la wilaya de Ain defla où des citoyens en colère manifestent haut et fort leur ras le bol à l’égard des autorités locales, revendiquant leur part de développement.

Ce matin encore, des axes routiers reliant les communes de Bourached, El Amra et Rouina (partie Ouest du chef-lieu de wilaya), à hauteur de la RN4, ont été fermés à la circulation par les protestataires lesquels réclamaient l’amélioration de leur conditions de vie comme l’accès à l’eau potable, l’emploi et le logement, ont indiqué des sources. Au niveau de la commune de Ain Torki, sur les hauteurs du zaccar, des jeunes ont procédé à la fermeture du siège de l’APC pour protester contre l’absence de projets liés à l’amélioration de leur cadre de vie.

Par ailleurs, des chômeurs excédés par leur situation utilisent ces derniers temps un nouveau mode opératoire caractérisé par des menaces et des intimidations diverses à l’égard de certains responsables du secteur administratif ou économique, selon des témoignages.

D’aucuns estiment que l’ambiance qui règne actuellement s’explique par la volonté des mal logés et autres franges défavorisées à mettre la pression sur les pouvoirs publics pour les pousser à accélérer les opérations de distribution de logements et prendre en charge leurs doléances avant le rendez-vous électoral du 10 mai prochain
Aziza L.


Tizi Ouzou : Les enseignants dans la rue
le 10.04.12 | 16h03 Réagissez
Forte mobilisation des enseignants à Tizi ouzou

Le Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest) auquel s’est joint le Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef), ont organisé, mardi 10 avril, un sit-in devant le siège de la direction de l'éducation, suivi d'une marche vers le siège de la wilaya.

Ces deux syndicats qui ont rassemblé plusieurs centaines de manifestants se sont entendus sur le même mot d’ordre, à savoir, «le départ du directeur de l’éducation».

Pour les enseignants, «le responsable de la direction de l’éducation n’a pas respecté ses engagements pris quant à l’assainissement de la situation financière des travailleurs et des droits syndicaux».

Les protestataires ont soulevé également le problème des retards dans le versement des salaires et des primes des professeurs intégrés depuis mars 2011, les rappels de 2008, la prime de scolarité, les allocations familiales, entre autres.

A ce titre, le Satef, qui a participé à cette action de rue, a demandé la mise en place «d’une commission d’enquête pour mettre la lumière sur la gestion opaque du service paie de la D. E.».

Dans le même temps, le personnel des corps communs et les agents de sécurité, affiliés le l’Unpef (Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation professionnelle), tenaient un rassemblement devant le bâtiment de la direction de l’éducation.

Ils revendiquent l’intégration de cette catégorie de fonctionnaires dans le corps du secteur de l’éducation, la révision du régime indemnitaire, l’insertion des différentes primes de qualification, ainsi que la prime de rendement au même titre que les autres corps de l’éducation.

Nordine Douici
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Re: Algérie

Messagede Massinissa » 19 Avr 2012, 14:24

Une pensée à ma famille en Algérie qui à payé de son sang dans la lutte pour Tamazigh au printemps 1980, cela fait 32 ans presque mon age, que la Kabylie s'est révoltée entrainant par la suite une bonne partie de l'Algérie dans une lutte réprimée avec une violence inouie par le pouvoir.

Jeudi, 19 Avril 2012 10:00

Célébration du 32e anniversaire du printemps amazigh

Les jeunes ravivent la flamme du 20 Avril

Par : Arab Chih

IIs sont jeunes, très jeunes même, mais ils n’ignorent rien des sacrifices consentis par les artisans du 20 Avril 80 pour arracher le droit de vivre librement dans leur pays. Ils n’étaient même pas nés en 1980 mais ils considèrent que le combat pour l’amazighité initié par l’ancienne génération est aussi le leur.

Ils sont étudiants et lycéens et tiennent à célébrer, eux aussi, cette belle épopée du Printemps amazigh dont les acteurs étaient, à cette époque, comme eux-mêmes aujourd’hui, des jeunes et des étudiants. Altiers et sans complexe, ces bourgeons d’Avril sont déjà habités par un beau rêve : réaliser l’aspiration de toute une région, la Kabylie, ce haut lieu de la résistance patriotique et des luttes démocratiques, qui, depuis 32 ans, se fait le devoir de célébrer son printemps.
C'est-à-dire arracher le statut de langue officielle à leur langue maternelle.

En tout cas, Achour, Allaoua, Fatima, Laâziz, Madjid, Sami, Samira… ces étudiants et les lycéens rencontrés à Béjaïa, Bouira et Tizi Ouzou, en ont fait le serment. Ils savent que la tâche ne sera pas de tout repos mais, dignes héritiers de “la génération de 80”, ils sont prêts à prendre des risques, à assumer leur part de sacrifices.

Les jeunes et la symbolique du 20 avril

Pour nombre de ces jeunes, le 20 Avril est porteur d’un idéal de liberté, de démocratie et de justice.

“Le 20 Avril est le symbole du combat pour l’identité amazighe et la liberté”, assure Fatima, étudiante en tamazight à l’université Colonel Mohand-Oulhadj de Bouira.

“Le 20 Avril représente pour moi les sacrifices des anciens pour les libertés et le changement démocratique en Algérie”, précise Achour, étudiant en génie électrique à l’université Abderrahmane-Mira de Béjaïa.

Madjid, étudiant en génie mécanique à l’université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, estime, lui, que le 20 Avril, repère et symbole des luttes démocratiques et identitaires, “a posé les jalons de la démocratie”. “C’est grâce aux sacrifices des artisans du 20 Avril qu’on parle aujourd’hui librement”, reconnaît-il. Pour ce jeune étudiant, les dirigeants algériens “ont confisqué l’indépendance du pays” en imposant au peuple “une matrice identitaire imaginaire”.

C’est quoi l’identité algérienne ?
“Elle est composée de plusieurs référents : l’amazighité, l’islamité, l’arabité et même la francophonie qui est pour nous un butin de guerre comme l’avait si bien dit Kateb Yacine”, explique Madjid non sans ajouter : “Le 20 Avril est un combat unificateur. Son message est : ensemble on peut construire dans la diversité. C’est un mouvement pragmatique porteur d’idées de modernité”.

Jeune étudiant de tamazight à l’université de Bouira, Allaoua partage presque le même point de vue. “Le 20 Avril est un acte de naissance des luttes pacifiques pour une Algérie plurielle. Il symbolise la liberté, la démocratie et l’identité”, affirme-t-il.
Sami, 5e année en génie mécanique à l’université de Tizi Ouzou, va plus loin : pour lui le Printemps amazigh pose la problématique du projet de société. “C’est le 1er mouvement initié par une élite porteuse d’un projet de société moderniste. C’est une alternative qui répond aux aspirations des Algériens”, explique-t-il.

Fait remarquable, ces jeunes n’hésitent pas à faire un lien entre le Printemps amazigh d’Avril 80 et la Révolution algérienne. À la suite de Madjid pour qui cette date résonne comme “un écho au Congrès de la Soummam” et “une suite de la Révolution algérienne confisquée”, ]Halim, étudiant à l’université de Béjaïa, voit carrément dans le 20 Avril un “équivalent du 1er Novembre”. “Pendant la Révolution, les Algériens se sont battus pour l’indépendance et la liberté. Ils ont eu l’Indépendance mais, malheureusement, pas la liberté. Pour moi, le 20 Avril est, en quelque sorte, la reprise du combat libérateur, la continuité du 1er Novembre”, explicite son ami Achour.

Ce n’est pas à travers les livres que les jeunes étudiants se sont appropriés ce moment historique. Comme ouvrages dédiés à la cause amazighe, ils n’ont cité que trois : Askuti de Saïd Sadi, La question kabyle de Ferhat Mehenni et Les insurgés officiels de Arezki Aït Larbi. Il est vrai qu’il est arrivé à certains d’entre eux d’assister à des conférences animées par les acteurs du combat amazigh mais c’est, en grande partie, grâce à l’oralité, qui a sauvé la culture amazighe d’une disparition certaine, que tout ce qui a trait au 20 Avril est transmis à la nouvelle génération N’empêche, les jeunes ont remarquablement assimilé le message et la philosophie du 20 Avril. “Les valeurs portées par le mouvement culturel sont la démocratie, les libertés et la reconnaissance de l’identité”, énumère Sami. “Il représente pour moi l’identité, la démocratie, la justice sociale et le développement”, souligne Youcef.

Arracher l’officialisation de tamazight

Pour ces jeunes étudiants, les acquis du 20 Avril doivent être préservés à tout prix. Ils estiment que leur mission est de parachever le combat initié par leurs aînés. “Notre mission est de continuer le combat initié par les animateurs de 80. Ils ont frayé le chemin et nous, nous avons la responsabilité d’arracher un statut officiel pour notre langue”, assure Massissilia, étudiante de Bouira.
“Les artisans d’Avril 80 ont été les précurseurs. Ils ont cassé le mur de la peur et du silence. La génération 90 a arraché le HCA et deux instituts de tamazight à Béjaïa et à Tizi Ouzou, celle de 2001 l’introduction de tamazight dans l’enseignement. C’est à notre génération d’arracher le statut de langue officielle pour tamazight”, appuie Madjid. S’il fait sien cet objectif d’officialisation de tamazight, Allaoua n’insiste pas moins sur la nécessité de “mettre fin à la folklorisation de ce repère de l’histoire”. Comment ? “En plus de la revendication, nous devons aussi produire”, explique-t-il.
Achour de l’université de Béjaïa, lui, voit dans la création de la coordination des étudiants amazighs “une sorte de reprise des luttes pour la démocratie et l’identité lancées par les anciens”. Pour lui, le défi qui se pose à la nouvelle génération est “d’unifier toutes les forces modernistes à travers tout le pays pour ne pas tomber dans le piège de la division et du régionalisme dont s’est servi ce régime pour régner”.

Il y a quelques semaines, des étudiants de plusieurs universités du pays ont créé la Coordination nationale des étudiants amazighs. Cette structure a lancé un appel aux étudiants pour rejoindre les marches qu’elle compte organiser dans plusieurs villes du centre du pays (Alger, Béjaïa, Bouira, Boumerdès et Tizi Ouzou) pour célébrer le 20 Avril.

Les lycéens en ordre de marche

Les lycéens ne sont pas en reste : à Béjaïa, à Bouira et à Tizi Ouzou, les coordinations de lycéens ont été relancées.
Des activités seront organisées dans plusieurs lycées et des marches seront tenues un peu partout dans les localités de ces trois villes de Kabylie.

Le 17 avril, plus de 1 000 lycéens ont battu le pavé à Bouira pour exiger un statut de langue officielle pour tamazight et appeler au boycott des législatives du 10 mai. Un enseignant de mathématiques du lycée d’El-Kseur ne cache pas son admiration face à l’engagement de ces jeunes. “Ce sont les dignes héritiers des pionniers de la cause amazighe”, s e réjouit-il.
Et de raconter : “Lors d’un rassemblement organisé cette année à Béjaïa par des enseignants, un professeur a été arrêté par la police. Mise au parfum de cette arrestation, une lycéenne a réagi très vite en balançant la nouvelle sur facebook en exigeant sa libération. En peu de temps, l’information a fait le tour de la Toile”.
“J’ai été agréablement surpris par la maturité des lycéens. Ils se sont réunis partout et ont décidé d’organiser des marches dans plusieurs chefs-lieux communaux (Iferhounène, Azazga, Tigzirt, Azeffoun, Timizart…). Ils ont même ouvert un compte facebook pour médiatiser leurs actions. Incontestablement, il y a une prise de conscience”, se félicite un ex-étudiant de Tizi Ouzou. Les artisans du 20 Avril peuvent se trémousser d’aise, la relève est bel et bien assurée.

Liberté. AlgérieDZ


Génération Avril 1980
le 19.04.12 | 10h00 Réagissez




Il y a 32 ans, le pouvoir algérien reproduisait, par un étrange mimétisme, les pratiques de l’ancienne puissance coloniale.

Le 10 mars 1980, Mouloud Mammeri était intercepté par des policiers à l’entrée de la ville de Tizi Ouzou, alors qu’il se dirigeait vers un campus universitaire où il devait animer une conférence sur le thème «La poésie kabyle ancienne». Cet épisode eut lieu moins d’un quart de siècle après le détournement par l’armée coloniale, en octobre 1956, de l’avion transportant les chefs de la Révolution algérienne à destination de Tunis.

L’annulation de la conférence de Mouloud Mammeri, par un pouvoir résolument inscrit à contre-courant de l’histoire, déclencha un mouvement populaire qui, pour la première fois depuis l’indépendance du pays, allait ébranler les bases d’un système politique bâti sur l’exclusion, la terreur et la manipulation.

Face à un pouvoir qui affichait au grand jour ses archaïsmes, se manifestait une génération de militants qui allaient poser les jalons de la lutte pacifique pour les droits démocratiques et les libertés politiques et culturelles.

Les événements du Printemps berbère qui essaima dans de nombreuses villes du pays, durant plusieurs mois, posaient définitivement à la face d’un régime hégémonique et autoritaire, la quête identitaire amazighe et la question de la démocratie. La dictature n’était plus une fatalité, l’unicité de la pensée et de la culture apparaissait comme une incongruité historique condamnée à être dépassée.

32 ans plus tard, les acquis d’Avril 1980 sont considérables. Le tamazight est reconnu langue nationale et de nombreux partis politiques réclament son officialisation ; elle est enseignée dans les écoles, même si le caractère facultatif tarde à être levé.
La production culturelle et intellectuelle en tamazight foisonne et rivalise avec les autres langues disposant de plus de moyens et de soutien politique. Le pouvoir politique, des décennies plus tard, continue à tergiverser, à manœuvrer sur de nombreux aspects. C’est le cas de «l’académie nationale pour l’amazighité» promise lors de la campagne présidentielle de 2009 n’ayant pas encore vu le jour.

Le mouvement associatif, comme lors des années de lutte de la décennie 1980, continue d’entretenir la flamme du combat identitaire, intimement lié à celui de la démocratie et des libertés. Même si des sigles comme celui du Mouvement culturel berbère (MCB) se sont évaporés du paysage, de nombreux collectifs d’étudiants, d’universitaires et de simples militants font vivre un legs ancestral et lui promettent une consécration inéluctable.


Djaffar Tamani


Les manifestants ont appelé à l’officialisation de tamazight et au boycott des législatives

La marche des étudiants à Alger empêchée
Par : Arab Chih

La marche à laquelle a appelé le Comité national des étudiants démocrates et amazighs (Cneda), qui devait s’ébranler de la Faculté centrale vers le Palais du gouvernement, a été empêchée hier par la police.
Une demi-heure avant le début de la manifestation prévu à 10 heures, trois étudiants ont été interpellés. Une centaine d’autres, rassemblés devant la faculté, ont été encerclés par les policiers empêchant ainsi leurs camarades, dispersés çà et là aux alentours, de les rejoindre. E
n plus du drapeau national, les étudiants ont brandi l’emblème amazigh tout en entonnant des slogans en faveur de l’officialisation de tamazight et du boycott des législatives du 10 mai. Vers 13 heures, les étudiants se sont dispersés sans heurts.


Liberté AlgérieDZ


IL Y A 32 ANS LE PRINTEMPS BERBÈRE

Le jour où des citoyens avaient hurlé


Par Abdenour MERZOUK - Jeudi 19 Avril 2012 -



L'occasion est propice pour revenir sur la genèse des faits qui ont influé sur le cours de l'histoire de notre pays

L'année 1980 sera charnière dans cette quête inébranlable de l'identité nationale.

Le lancement de la campagne pour les législatives, la reconversion des têtes pensantes du mouvement culturel berbère en politiciens, la disparition de certains pionniers de la cause, l'émergence et la pluralité des tendances... sont autant de facteurs qui ont sensiblement démobilisé les citoyens à l'occasion de ce 32e anniversaire de la cause amazighe.

Même si la nouvelle coordination nationale des étudiants démocrates amazigh, née récemment, a retenu une marche aujourd'hui, qui conduira les participants depuis la place des Martyrs jusqu'au siège de la wilaya (Bouira), les activités commémoratives ont été réduites cette année.
L'université Akli Mohand Oulhadj organise aussi un colloque international sur le thème la même journée. L'occasion est propice pour revenir sur la genèse des faits qui ont influé sur le cours de l'histoire de notre pays.
Sous le règne sans partage de Boumediene, était né dans la clandestinité le Mouvement culturel berbère (MCB), pourvu d'un projet de société opposé à celui mis en exergue par le pouvoir de l'époque. Le mouvement se voulait aussi une réponse franche à cette mouvance qui tirait ses fondements des théories de Hassan El Bana, l'Egyptien, et que la forte présence de coopérants venus des deux rives du Nil propageaient dans les milieux scolaires parmi les élèves des établissements des trois paliers scolaires.
La position de l'autorité, plutôt proche des thèses baathistes n'allait pas faciliter la tâche aux militants de la cause amazighe. L'arabisation à outrance instaurée par décret en remplacement du français sera un acte médité pour frustrer quelque 25% de la population algérienne dont la langue maternelle était autre que l'arabe et s'inscrira contre-courant des perspectives de développement qui prédominaient sur toute la région maghrébine.
La Tunisie, le Maroc, nos deux voisins, avaient, eux, privilégié la politique linguistique conforme aux exigences du temps en optant pour une école laïque moderne, utilisant les langues étrangères comme support d'étude.
C'est ce paradoxe qui poussera des sommités comme Taos Amrouche, Mouloud Mammeri et bien d'autres à réagir pour essayer de sauver les meubles. Dans cette volonté de redresser la barre, est né et renaît, alors le mouvement culturel berbère.
Même si la lutte s'est limitée à la région de la Kabylie et plus précisément aux universités de Tizi Ouzou et la Fac centrale à Alger, les échos de cette lutte parviendront aux autres régions du pays et dépasseront les frontières. Privilégiant les activités culturelles, concerts, débats, pièces théâtrales... et bravant l'interdit, les animateurs finiront par sortir de l'anonymat et feront l'objet d'une surveillance étroite.

1980 sera une année charnière dans cette lutte pour l'identité nationale.

L'annulation d'une conférence sur la poésie kabyle que devait animer Mouloud Maameri le 10 mars à Tizi Ouzou sera le point de départ pour une lutte à visage découvert. Les choses ne tarderont pas à se précipiter, les événements se succéderont et iront crescendo.
Le 11 mars: manifestations à Tizi Ouzou, grèves en Kabylie et à Alger.

Le 7 avril: imposante manifestation à Alger. La répression est féroce et la journée se solde par une centaine d'arrestations, de nombreux blessés.. D'autres rassemblements ont lieu dans plusieurs villes en Kabylie.

Ce même 7 avril: début de la grève à l'université de Tizi Ouzou.

Le 8 avril: une autre manifestation converge vers Alger, mais sans réactions violentes des forces de police.

Le 10 avril: grève générale en Kabylie.

Le 17 avril: dans un discours, le président algérien Chadli Bendjedid déclare que l'Algérie est un pays «arabe, musulman, algérien», et que «la démocratie ne signifie pas l'anarchie».
Le même jour, les grévistes sont expulsés de l'hôpital de Tizi Ouzou et des locaux de la Sonelec.

Le 20 avril: suite à une répression sur tous les lieux occupés (université, hôpital, usines) de Tizi-Ouzou, une grève générale spontanée est déclenchée par la population de la ville: plus aucune enseigne en arabe ne subsiste, ni plaque de rues.

La Kabylie est désormais coupée du monde.

Les années se succéderont, se ressembleront et seront jalonnées de faits et d'actes qui pousseront le pouvoir à céder et à reconnaitre la légitimité de la cause identitaire.

Tamazighe n'est plus un sujet tabou et est reconnu comme un des principes fondamentaux de cette troisième composante de la nation algérienne. Le temps était venu alors de passer à un niveau supérieur dans ce combat hérité des ancêtres.
Face à un pouvoir rodé et jaloux de ses acquis mais, surtout autoritaire, le mouvement est contré dans un plan diabolique mis en place par les laboratoires obscurs des décideurs. La cause est saisie par les politiques qui l'utilisent à des fins inavouées. Même si l'apport du RCD et du FFS, les deux grands partis de la région, reste indéniable, ces deux formations ont enterré le MCB pour prendre les devants de la scène.
Le mouvement des aarouch, la plate-forme El kseur viendront extirper la cause aux formations politiques pour la rendre au mouvement associatif et à la rue. Le prix à payer sera immense avec 126 morts et plus de 5000 blessés.

Politiquement, le Printemps berbère restera le premier mouvement populaire, citoyen spontané. Il a ouvert la voie à une remise en cause du régime totalitaire semblable à celui qui a dominé le bloc Est. Ce sont ces luttes qui auront pour conclusion le soulèvement de 1988 qui a imposé le pluralisme, la démocratie et la modernité. 1980-2012, 32 années sont passées. Les avancées depuis sont sensibles mais restent insuffisantes.

La langue berbère (thamazight) est maintenant reconnue comme langue nationale de l'Algérie. Depuis 1995, un Haut Commissariat à l'amazighité (HCA) existe, et a pour mission de soutenir académiquement et administrativement l'enseignement de tamazight. Après la diffusion depuis plus de 30 ans, d'un journal télévisé en langue amazighe à 19h, une chaîne entièrement dédiée aux Berbères est mise en service. Même si le contenu reste contrôlé, le JT est une copie conforme de l'édition arabophone, ce média lourd reste acquis, arraché par une lutte. Depuis ces cinq dernières années, la langue amazighe est étudiée dans les établissements scolaires primaire, moyen et secondaire.
Le statut facultatif de cet enseignement reste un réel obstacle à sa généralisation et un obstacle à son institution. Le 20 avril, et ses conséquences, mérite d'être reconnu comme une date historique puisqu'il s'inscrit dans le prolongement du combat du million et demi de chouhadas.
L'algérianité pour laquelle se sont sacrifiés nos ancêtres a toujours été le combat au quotidien de Kateb Yacine, de Massinissa Guermah et d'El Kahina, Massinissa


l'Expression DZ
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Re: Algérie

Messagede Massinissa » 21 Avr 2012, 10:44

Algérie: arrestation arbitraire d’Abdelkader Kherba membre du CNDDC
(Comité de défense des chômeurs affilié au SNAPAP) et
membre de la LADDH (Ligue Algérienne pour la défense des droits de l’homme).

Union Syndicale Solidaires, 19 avril 2012

Depuis quelques mois déjà le Comité des chômeurs affilié au Snapap multiplie les manifestations et les sit-in pour dénoncer une situation endémique en Algérie, un chômage massif qui touche majoritairement les jeunes.
Le pouvoir ne fait rien pour résorber chômage et précarité et réprime dans la violence tous les mouvements qui visent à dénoncer cette situation. Les répressions de toutes sortes à l’égard des militants des syndicats autonomes algériens ne sont pas nouvelles, elles durent en effet depuis des années. En ce moment même, la répression s’abat aussi sur des syndicalistes de la Fédération nationale de la justice affiliée au Snapap. Mais en arrêtant aujourd’hui Abdelkader Kherba, les autorités algériennes montrent qu’elles sont bien décidées à nier les droits des citoyens par tous les moyens et que la démocratie est loin d’être une option envisagée par ces dernières.
L’Union Syndicale Solidaires apporte son plein et entier soutien aux actions du Comité de défense des chômeurs et en général aux luttes des syndicats autonomes en ce moment, comme celle de la Fédération nationale de la justice affiliée au Snapap, et exige la libération immédiate d’Abdelkader Kherba.

Pour la commission « Internationale » de l’Union Syndicale SOLIDAIRES,

Stéphane Enjalran

algéria-watch

la grève dans les lycées se termine par des concessions du ministère

Le Cnapest fait plier Benbouzid

Par : Malika Ben, Liberté, 18 avril 2012

L’approche des épreuves de fin d’année n’a laissé aucun choix au département de l’éducation que de payer le prix fort de la stabilité en vue du bon déroulement de ces examens. De nouvelles propositions généreuses ont été faites au Cnapest qui, en retour, a suspendu sa grève hier.

Les examens scolaires de l’année 2012 auront coûté cher au département de Benbouzid ! Loin d’être fortuit, le timing de la montée au créneau des syndicats de l’éducation nationale à leur tête le Cnapest, aura été des plus fiables et bénéfiques pour les travailleurs du secteur.
Pourtant, il y a deux ans, le SG du MEN qui accusait les syndicats de tous les maux du secteur est allé jusqu’à déclarer voire menacer que “désormais, la tutelle ne permettra plus la fermeture des établissements scolaires. Ce qui s’est passé cette année (multiples grèves cycliques) ne se reproduira plus. Les pouvoirs publics y veilleront”.
C’était en juin 2010. Deux années plus tard, non seulement les établissements scolaires ont été paralysés à maintes reprises, et par divers corps de l’éducation, mais les différents syndicats sont allés jusqu’à lancer les plus folles menaces pour faire aboutir leurs revendications. Et ceci sans que la tutelle ne puisse leur faire face. Pis, le département de Benbouzid a fini par céder aux pressions.
Les syndicats qui avaient toute l’année scolaire pour lancer la protestation ont préféré choisir le timing qui perturberait le plus le ministère. Et quand de surcroît, c’est l’épineux dossier de l’amendement du statut particulier des travailleurs de l’éducation qui était sur la table, il fallait faire monter les enchères. La menace sur les examens scolaires est un gros risque que la tutelle ne pouvait prendre. Après avoir lâcher du lest, il y a quelques jours, en offrant des augmentations salariales conséquentes aux enseignants, la tutelle a encore fait de nouvelles offres très généreuses pour arrêter la grève du Cnapest. Et ce fut le cas puisque les enseignants ont repris du service mardi à l’appel du Cnapest qui n’a pas manqué de les féliciter pour leur large mobilisation qui a contraint la tutelle à céder.
Un précédent qui pourrait encourager d’autres corps du secteur à user du même stratagème.

Les nouvelles propositions de Benbouzid
Le conseil national du Cnapest s’est tenu en parallèle à des réunions avec des représentants de la tutelle qui se sont empressés, suite à la réussite de la grève, d’ ouvrir des négociations avec le syndicat.
De nouvelles revendications seront satisfaites. C’est ainsi que la promotion des enseignants techniques, chef d’ateliers et de travaux se fera désormais par un concours professionnel que la tutelle organisera avant la fin de l’année en cours. Les enseignants ingénieurs bénéficieront de l’intégration dans le cadre de l’amendement du statut particulier. La tutelle a accepté l’intégration des enseignants ingénieurs ayant 18 ans d’ancienneté au grade de professeurs formateurs de l’enseignement secondaire. Les enseignants certifiés exerçant dans les lycées seront eux aussi intégrés au grade de professeurs d’enseignement secondaire. La tutelle prend en charge l’étude de leur situation pour trouver un cadre juridique à leur régularisation. En fait minimes sont les doléances du corps enseignant qui ont été rejetées par le ministère.


M B


algeria-watch
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Re: Algérie

Messagede Massinissa » 23 Avr 2012, 10:39

Arrestation de Abdelkader Kherba:La LADDH dénonce avec vigueur

22/04/2012

« M. Abdelkader Kherba, militant de la Ligue algérienne de la défense des droits de l’homme (LADDH), a été arrêté par des agents de la Sûreté d’Alger le 18 avril 2012 pour le seul fait d’avoir apporté son soutien au mouvement de protestation des greffiers lors d’un sit-in pacifique devant le tribunal de Sidi M’hamed », selon un communiqué rendu public et signé par le président de la LADDH, Nour-Eddine Benissad.

« Des témoignages font état de brutalités commises lors de cette arrestation ainsi que de la confiscation de la caméra du détenu », ajoute le communiqué dont une copie est parvenue à notre rédaction. Présenté devant le parquet du tribunal de Sidi M’hamed, le militant des droits de l’homme s’est vu signifier des poursuites judiciaires sous le chef d’inculpation « d’incitation à attroupement » et ainsi que son placement en détention provisoire à la prison de Serkadji.

La LADDH « dénonce avec vigueur ces poursuites judiciaires et sa détention arbitraire car elles ne visent en réalité qu’à sanctionner ses activités pacifiques de défense des droits de l’homme ».
Le communiqué précise que les avocats du détenu n’ont pu accéder au dossier et n’ont pu communiquer avec M. Kherba en raison de la grève des greffiers.

« Ce qui constitue une atteinte grave aux droits de la défense », explique le texte. La comparution de M. Kherba devant le tribunal de Sidi M’hamed en section correctionnelle le 26 avril «ne semble obéir qu’à une volonté de prolonger sa détention, sachant que les procédures de flagrant délit sont habituellement traitées très rapidement » soulève la LADDH.

La LADDH appelle à la mobilisation de tous pour la libération du militant des droits de l’homme.

Khaled Haddag

Le Temps d’Algérie le 22-04-2012


Des militants du RAJ et des jeunes arrêtés hier Alger

«A-t-on besoin d’un laissez-passer pour se balader dans la capitale ?»

El Watan, 21 avril 2012

Des dizaines de jeunes ont été interpellés, hier matin à Alger-Centre, par la police, sans aucun motif.

Parmi eux, il y avait cinq membres de l’association Rassemblement action jeunesse (RAJ), dont son président, Abdelouahab Fersaoui. «Nous étions à la Grande-Poste où nous attendions des journalistes d’une chaîne étrangère. Des policiers se sont approchés de nous et nous ont interpellés sans explication. Ce n’est qu’en arrivant au commissariat qu’ils nous ont affirmé que c’était des mesures de sécurité», affirme Abdelouahab Fersaoui, contacté par nos soins.

Selon lui, «il y avait plusieurs dizaines de jeunes, essentiellement des étudiants venant de Kabylie, à l’intérieur du commissariat». «Un des jeunes avait un rendez-vous au Centre culturel français (CCF) pour passer un test samedi. Il a montré sa convocation aux policiers. Ces derniers lui ont demandé pourquoi ne pas avoir attendu samedi pour venir à la capitale. C’est scandaleux ! On dirait que les citoyens algériens ont besoin d’un laissez-passer pour venir à Alger», dénonce-t-il.

Cela prouve, ajoute le président du RAJ, que le pouvoir «n’a aucune volonté de changer ses pratiques». «Nous dénonçons ces agissements qui discréditent davantage le processus de réformes annoncées», souligne-t-il.

Dans un communiqué rendu public hier, l’élu du FFS à l’APW d’Alger et candidat aux législatives, Hakim Addad, condamne, lui aussi, ces arrestations : «Ces jeunes (militants de RAJ) étaient présents en ce lieu, car ils avaient rendez-vous avec un journaliste qui souhaitait les interviewer sur le système éducatif algérien. D’autres jeunes ont également subi le même sort, simplement parce qu’ils viennent de régions berbérophones et vraisemblablement parce que nous sommes le 20 avril, jour anniversaire de commémoration du Printemps amazigh de 1980», explique-t-il.

Alors que les plus hautes autorités, dont la Présidence, parlent de la sincérité du déroulement de la campagne et du scrutin, enchaîne-t-il, «cette arrestation discrédite cet engagement». «Je tiens à m’élever contre ce genre de pratiques d’intimidation policières et d’empêchement des citoyen(ne)s algérien(ne)s de circuler librement dans la capitale de leur pays. Aussi, j’interpelle les autorités compétentes afin de garantir la liberté d’information, de circulation et d’expression des citoyen(ne)s et des militant(e)s qui sont sur le terrain», précise-t-il.

Madjid Makedhi
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Re: Algérie

Messagede Massinissa » 25 Avr 2012, 11:42

Élections en Algérie : les algériens chassent les candidats

KalimaDZ dans ACTUALITE le 24 avril 2012 11 h 13 min



Image


Le premier ministre, Ahmed Ouyahia, n’en revient toujours pas.

En déplacement dans la ville de Bouira ou il devait animer un rassemblement électoral, il a du faire face à la colère d’une partie de la population.

Durant son intervention, une foule de jeunes a fait irruption dans la salle au cri de « voleurs, tricheurs, où est notre part de pétrole, dégagez… »

Le premier ministre, visiblement surpris quitte précipitamment la salle. Dehors il accuse furieux : « c’est l’opposition qui m’a saboté et privé de prendre la parole. » C’est la première fois qu’un responsable de ce niveau est empêché de parler.
De son coté, Aboudjerra Soltani, a du son salut à la présence des forces de l’ordre. Lors d’un meeting dans la ville de Ksar Elboukhari, l’ancien ministre a été bombardé d’objets en plastique de toutes sortes, interrompant la réunion. Aboudjerra et la délégation qui l’accompagnait ont quitté la ville sous une escorte policière.

Le quotidien Liberté rapporte que le FFS a également subit le même un autre affront puisque ce lundi, sa tête de liste, Arezki Derguini, a été empêchée de tenir un meeting à dans propre village de Souk el Tnine (wilaya de Béjaïa). « Des jeunes en colère ont empêché, hier en début de soirée, la tenue d’un meeting du Front des forces socialistes dans le village du 8-Mai 1945, dans la commune de Souk El-Tenine, 35 km à l’est de Béjaïa indique le quotidien.
Le meeting électoral que devaient animer Khaled Tazaghart, Brahim Meziani et Nacer Abdoune hier à 18 heures dans cette localité a dû être annulé par les organisateurs pour éviter des dérapages suite à l’attitude de certains jeunes qui ont procédé à l’arrachage de panneaux d’affichage, en huant les membres de ce parti et en refusant la tenue du meeting dans leur village.

Par ailleurs le site d’information « Algérie-Express » rapporte que « dans la journée de ce lundi; deux voitures sorties pour une campagne de proximité dans la Daïra d’Azeffoun pour le compte du MPA d’Amara Benyounes ont été prises en chasse par un convoi de véhicules où des boycotteurs agitaient des faux billets pour rappeler la sulfureuse réputation de corruption qui colle à la peau de leur chef. Les deux voitures ont aussitôt quitté la région. »

Il y a trois jours, un meeting de Louisa Hanoune à Tizi-Ouzou a été interrompu par des citoyens qui ont envahi la salle.

De toute évidence, les candidats qui participent à cette élection, n’ont pas encore pris la mesure du rejet qu’ils suscitent au sein de la population. Ils l’apprennent, à leurs dépens, en direct, lors de leurs sorties sur le terrain.

KalimaDZ

La vidéo montrant Aboudjerra conspué par les citoyens » IRHAL, IRHAL »

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Re: Algérie

Messagede Massinissa » 26 Avr 2012, 13:35

Un rassemblement de soutien à Abdelkader Kherba se solde par des arrestations
le 26.04.12 | 11h00 4 réactions


Des militants ont été interpellés, ce jeudi 26 avril suite à un rassemblement de soutien à Abdelkader Kherba, militant du Comité national de défense des chômeurs (CNDDC), actuellement incarcéré à la prison de Serkadji pour avoir soutenu des grévistes travaillant dans la justice et dont le procès doit avoir lieu ce jeudi.

Une quarantaine de militants se sont rassemblés devant le Palais de la Justice à Alger. Le rassemblement a été dispersé par la police, qui arrêté trois militants de différentes organisations.

Yacine Zaïd de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH), Abdou Benjoudi du MJIC ainsi qu’un autre militant se trouvent actuellement au commissariat.

Selon Abdou Benjoudi, que nous avons joint par téléphone au commissariat, « dès la début du rassemblement les policiers ont dispersé les militants en ayant recours à des interpellations ».

Notre interlocuteur nous affirmera que même « Tahar Benabès, un autre militant du CNDDC se trouve actuellement au commissariat ».

Une militante nous confie que « le sit in de soutien à Abdelkader Kharba se tiendra toute la journée de jeudi, tant que le procès est en cours. Nous exigeons sa libération ».

Selon notre source « d’autres militants ont rejoint le groupe qui se trouve aux environs du Palais de Justice pour soutenir Abdelkader Kherba».

Hamida Mechaï
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Re: Algérie

Messagede Massinissa » 26 Avr 2012, 16:21

Massinissa a écrit:
Un rassemblement de soutien à Abdelkader Kherba se solde par des arrestations
le 26.04.12 | 11h00 4 réactions


Des militants ont été interpellés, ce jeudi 26 avril suite à un rassemblement de soutien à Abdelkader Kherba, militant du Comité national de défense des chômeurs (CNDDC), actuellement incarcéré à la prison de Serkadji pour avoir soutenu des grévistes travaillant dans la justice et dont le procès doit avoir lieu ce jeudi.

Une quarantaine de militants se sont rassemblés devant le Palais de la Justice à Alger. Le rassemblement a été dispersé par la police, qui arrêté trois militants de différentes organisations.

Yacine Zaïd de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH), Abdou Benjoudi du MJIC ainsi qu’un autre militant se trouvent actuellement au commissariat.

Selon Abdou Benjoudi, que nous avons joint par téléphone au commissariat, « dès la début du rassemblement les policiers ont dispersé les militants en ayant recours à des interpellations ».

Notre interlocuteur nous affirmera que même « Tahar Benabès, un autre militant du CNDDC se trouve actuellement au commissariat ».

Une militante nous confie que « le sit in de soutien à Abdelkader Kharba se tiendra toute la journée de jeudi, tant que le procès est en cours. Nous exigeons sa libération ».

Selon notre source « d’autres militants ont rejoint le groupe qui se trouve aux environs du Palais de Justice pour soutenir Abdelkader Kherba».

Hamida Mechaï


ça y est le procureur a reclamé 3 ans de prison ferme pour incitation à attroupement , honte au pouvoir !!!!!

Trois ans de prison requis contre Abdelkader Kherba

le 26.04.12 | 13h43

Trois années de prison ont été requises par le procureur de la République du tribunal d'Alger à l’encontre de Abdelkader Kherba dont le procès a eu lieu ce jeudi 26 avril.

Troubles à l’ordre public, incitation à attroupement et usurpation de fonction, telles sont les accusations portées contre ce militant du comité national pour la défense des droits des chomeurs (CNDDC).

Le verdict sera rendu jeudi 3 mai.

L’une des militantes qui se trouvaient aux alentours du Palais de la Justice pour soutenir l'accusé ,en ce jeudi 26 avril, nous a déclaré par téléphone que Abdelkader Kherba « est accusé à tort car : primo ce n’est pas lui qui a incité à l’attroupement, ce sont les greffiers qui ont organisé la protestation durant laquelle il a été arrêté, secundo il n’est pas usurpateur de fonction, on lui a collé cette accusation ».

« Nous sommes pour sa libération immédiate et sans condition » poursuit notre interlocutrice.« D’ici jeudi nous allons organiser d’autres rassemblements de soutien à Abdelkader Kherba» nous a –t-elle affirmé.

A l’heure où nous mettons cette information en ligne, les militants interpellés le matin par la police dans le cadre de la tenue du rassemblement de soutien au détenu se trouvent toujours au commissariat, selon notre interlocutrice.

Hamida Mechaï


El Watan


URGENT : Le procureur requiert 3 ans de prison contre Abdelkader Kherba
26 avril 2012


Le procureur de la République a requis 3 ans de prison ferme contre le militant Abdelkader Kherba, pour « incitation à attroupement » . le juge a reporté le verdict à jeudi prochain, maintenant le militant en prison pour au moins une semaine supplémentaire.

Avec cette décision, la justice algérienne aux ordres du régime, vient de montrer encore une fois sa servilité et son visage hideux.

Kherba Abdelkader a été arrêté alors qu’il assistait à une manifestation organisée par les travailleurs du secteur de la justice afin de revendiquer l’amélioration des conditions de travail.

Kherba Abdelkader, qui a assisté à la manifestation en tant qu’observateur ainsi qu’afin d’exprimer sa solidarité, a eu son appareil photographique confisqué au moment de son arrestation. Le lendemain, 19 avril 2012, Kherba Abdelkader a été emmené devant le procureur de Sidi Mohamed qui l’a interrogé au sujet de sa présence à la manifestation. Le procureur a formalisé l’accusation de «incitation directe à attroupement» en vertu de l’Article 100 du Code Pénal et a ordonné qu’il soit placé en détention provisoire. Kherba Abdelkader est actuellement détenu à la prison de Serkadji, et il sera emmené devant le tribunal le 26 avril pour l’ouverture du procès. Suite à son arrestation, Kherba Abdelkader a commencé une grève de la faim en signe de protestation contre sa détention arbitraire.

L’Observatoire pour la protection des droits de l’Homme et le Réseau euro‑méditerranéen des droits de l’Homme (Remdh) appellent, dans un communiqué commun publié ce mercredi 25 avril, les autorités algériennes à mettre fin au harcèlement des militants des droits humains. « Le harcèlement de ceux qui luttent pour les droits de l’Homme doit cesser ! », clament ces associations qui mentionnent notamment l’arrestation d’un militant du Comité national pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC) et membre de la Laddh, Abdelkader Kherba, par la police devant un tribunal à Alger, où il s’était rendu pour apporter son soutien aux greffiers grévistes.

De son coté l’ONG de défense des militants des droits de l’homme, Front Line Defenders, exige la libération immédiate de Abdelkader Kherba.

Image

Communiqué de Front Line Defenders

Le 26 avril 2012, le procès de défenseur des droits humains M. Abdelkader Kherba commencera à Sidi Mohamed. Il a été arrêté par la police judiciaire le 18 avril 2012 alors qu’il assistait à une manifestation devant l’édifice des tribunaux à Sidi Mohamed. Il a ensuite été accusé de «incitation directe à attroupement» et placé en détention provisoire. Kherba Abdelkader est un membre du Comité National pour la Défense des Droits des Chômeurs (CNDDC) et la Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l’Homme (LADDH).
Kherba Abdelkader a été arrêté alors qu’il assistait à une manifestation organisée par les travailleurs du secteur de la justice afin de revendiquer l’amélioration des conditions de travail. Kherba Abdelkader, qui a assisté à la manifestation en tant qu’observateur ainsi qu’afin d’exprimer sa solidarité, a eu son appareil photographique confisqué au moment de son arrestation. Le lendemain, 19 avril 2012, Kherba Abdelkader a été emmené devant le procureur de Sidi Mohamed qui l’a interrogé au sujet de sa présence à la manifestation. Le procureur a formalisé l’accusation de «incitation directe à attroupement» en vertu de l’Article 100 du Code Pénal et a ordonné qu’il soit placé en détention provisoire. Kherba Abdelkader est actuellement détenu à la prison de Serkaji, et il sera emmené devant le tribunal le 26 avril pour l’ouverture du procès. Suite à son arrestation, Kherba Abdelkader a commencé une grève de la faim en signe de protestation contre sa détention arbitraire.
Front Line Defenders exprime sa préoccupation face à l’arrestation et la détention de Kherba Abdelkader, et estime qu’elles soient directement liées à son travail légitime et pacifique pour la défense des droits humains, en particulier son engagement avec le Comité de Défense des Chômeurs et la Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l’Homme. Compte tenu de la grève de la faim qu’il a commencé, Front Line Defenders est également préoccupé par l’intégrité physique et psychologique de Kherba Abdelkader pendant sa détention.

Front Line demande instamment aux autorités algériennes de:

1. Assurer la libération immédiate et sans condition de Kherba Abdelkader et abandonner toutes les charges contre lui, car elles semblent être motivées uniquement par son travail légitime et pacifique en défense des droits humains;
2. Prendre toutes les mesures nécessaires afin de garantir l’intégrité physique et psychologique de Kherba Abdelkader pendant sa grève de la faim;
3. Veiller à ce que tous les défenseurs des droits humains en Algérie, exerçant leurs activités légitimes de défense des droits humains, soient en mesure d’opérer sans restrictions ni représailles, y compris le harcèlement judiciaire.


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Re: Algérie

Messagede Massinissa » 27 Avr 2012, 15:55

Nouvelles informations
DZA 002 / 0412 / OBS 037.1


Arrestations et détention arbitraires / Harcèlement judiciaire /
Entrave à la liberté de réunion pacifique

Algérie, 26 avril 2012

L'Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, programme conjoint de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), a reçu de nouvelles informations et vous prie d’intervenir de toute urgence sur la situation suivante en Algérie.

Nouvelles informations:

L’Observatoire a été informé par la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (LADDH) de l'arrestation arbitraire d'au moins sept personnes près du Tribunal de Sidi Mohamed, dont
MM. Hakim Addad, ancien secrétaire général du Rassemblement Action Jeunesse (RAJ),
Tahar Belabès, porte-parole du Comité national de défense pour le droit des chômeurs (CNDDC),
Mourad Tchiko, membre du Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (SNAPAP),
Abdou Bendjoudi, l'un des responsables du Mouvement des jeunes indépendants pour le changement (MJIC),
et Yacine Zaïd, président de la branche de la LADDH de Laghouat,
et de la poursuite du harcèlement judiciaire à l’encontre de M. Abdelkader Kherba, membre du CNDDC et de la LADDH.


Selon les informations reçues, le 26 avril 2012, alors que plusieurs militants venaient assister au procès de M. Kherba afin de lui témoigner leur soutien, ces derniers se sont vus refuser l'accès à la salle d'audience du Tribunal de Sidi Mohamed en violation du principe de publicité des débats. Seules les personnes convoquées dans le cadre de cette audience (avocats, prévenus et témoins) ont pu accéder au tribunal.


En parallèle, un sit-in était organisé devant le tribunal par les militants pour dénoncer le harcèlement judiciaire de M. Kherba. Ce sit-in a été réprimé par les policiers qui ont, au cours de leur intervention, arrêté au moins sept personnes dont MM. Hakim Addad, Tahar Belabès, Mourad Tchiko, Abdou Bendjoudi et Yacine Zaïd. Ces personnes restaient détenues à leur de publication de cet appel.


En outre, selon les informations reçues, le procureur a requis trois ans de prison ferme à l'encontre de M. Kherba pour « incitation directe à attroupement », « usurpation de fonction » et « entrave au fonctionnement d'une institution ». Le verdict est attendu pour le 3 mai. Dans l'intervalle, M. Kherba reste en détention provisoire.


L'Observatoire dénonce vivement ces nouvelles arrestations arbitraires en ce qu'elles visent à sanctionner le libre exercice du droit au rassemblement pacifique des défenseurs des droits de l'Homme. En outre, il déplore, par ailleurs, les conditions dans lesquelles se sont déroulées le procès de M. Kherba en ce que ces dernières s'inscrivent en violation avec le principe essentiel de publicité des débats judiciaires, composante essentielle du droit à un procès équitable.


L'Observatoire rappelle que ces arrestations et nouvelles entraves aux droits des défenseurs interviennent dans un climat de harcèlement judiciaire croissant à l'égard des défenseurs des droits de l'Homme en Algérie[1].


Rappel des faits :

Le 18 avril 2012, au cours d'un sit-in organisé devant le Tribunal de Sidi Mohamed dans le cadre du mouvement de protestation des greffiers lancé dix jours auparavant, M. Abelkader Kherba a été arrêté par des agents des forces de sécurité d'Alger. La présence de M. Kherba à ce sit-in témoignait de son soutien aux revendications de ces travailleurs dénonçant les conditions de travail dans le milieu de la justice en Algérie. Alors que seul M. Kherba a été arrêté, les témoins de l'arrestation ont fait état du caractère brutal de cette dernière et souligné que sa caméra lui a été confisqué par les forces de sécurité.


M. Kherba a ensuite été transféré au commissariat de Cavaignac de la Grande Poste en attendant l'audience devant le procureur de Sidi Mohamed prévue le 19 avril à 10h30. Ce même jour, M. Kherba a comparu à deux reprises devant le parquet, comparutions au cours desquelles il a été interrogé sur les raisons de sa présence à la manifestation. Ses avocats et lui même ont finalement été notifiés de l'ouverture d'une procédure en flagrant délit sur les chefs d'incitation à un attroupement et de son placement en détention provisoire. Il a alors été transféré à la prison de Serkaji, à Alger, en attendant le procès qui se tient ce jour.


Par ailleurs, les conditions procédurales particulièrement difficiles entourant sa mise en détention provisoire ont été soulignées. D'une part, la poursuite de la grève des greffiers a empêché à ses avocats tout accès au dossier judiciaire de M. Kherba ainsi que toute obtention d'un permis de communication avec le détenu. En outre, les procédures de flagrant délit sont, habituellement, très rapidement traitées. En l'espèce, l'écart d'une semaine entre la comparution devant le parquet et la date prévue du procès semblait constituer une prolongation volontaire de la durée de détention provisoire de M. Kherba.


Actions requises:

L’Observatoire vous prie de bien vouloir écrire aux autorités algériennes en leur demandant de :


i. Garantir en toutes circonstances l’intégrité physique et psychologique de l'ensemble de MM. Abelkader Kherba, Hakim Addad, Tahar Belabès, Mourad Tchiko, Abdou Bendjoudi et Yacine Zaïd, ainsi que de l'ensemble des défenseurs des droits de l’Homme algériens ;


ii. Libérer de manière immédiate et inconditionnelle MM. Abelkader Kherba, Hakim Addad, Tahar Belabès, Mourad Tchiko, Abdou Bendjoudi et Yacine Zaïd, ainsi que tous les défenseurs détenus arbitrairement, en ce que le harcèlement judiciaire dont ils font l'objet ne semble viser qu'à sanctionner leurs activités de défense des droits de l'Homme ;


iii. Mettre un terme à toute forme de harcèlement, y compris judiciaire, à l’encontre de MM. Abelkader Kherba, Hakim Addad, Tahar Belabès, Mourad Tchiko, Abdou Bendjoudi et Yacine Zaïd ainsi que de tous les défenseurs des droits de l’Homme algériens, afin qu’ils puissent mener leurs activités de défense des droits de l’Homme librement et sans entrave ;


iv. Se conformer aux dispositions de la Déclaration sur les défenseurs des droits de l’Homme, adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies le 9 décembre 1998, et plus particulièrement à:

- son article 1 qui dispose que «chacun a le droit, individuellement ou en association avec d’autres, de promouvoir la protection et la réalisation des droits de l’Homme et des libertés fondamentales aux niveaux national et international»,

- et son article 12.2, qui dispose que «l'État prend toutes les mesures nécessaires pour assurer que les autorités compétentes protègent toute personne, individuellement ou en association avec d’autres, de toute violence, menace, représailles, discrimination de facto ou de jure, pression ou autre action arbitraire dans le cadre de l’exercice légitime des droits visés dans la présente Déclaration»;


v. Plus généralement, se conformer aux dispositions de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et instruments régionaux et internationaux relatifs aux droits de l’Homme ratifiés par l’Algérie.


Adresses:
· M. Abdelaziz Bouteflika, Président de la République, Présidence, El-Mouradia, Alger, Algérie, Tél : 00 213 21 69 15 15; Fax : +213 21 69 15 95. E-mail : President@el-mouradia.dz

· M. Farouk Ksentini, Président de la Commission nationale consultative des droits de l’Homme, Avenue Franklin Roosevelt, Allée du Peuple, 16000 Alger, Tél : +00 213 (0) 21230311 / 230214

· M. Abdelaziz Ziari, Président de l’Assemblée populaire nationale, 18 boulevard Zirouf Youcef, 16000 Alger, Tél : 00 213 021 73 86 00 / 10

· M. Daho Ould Kablia, Ministre de l’Intérieur, Ministère de l’Intérieur et des Collectivités Locales, de l’Environnement et de la Réforme Administrative, Rue du Docteur Saâdane, Alger ; Tél : 00 213 (0) 21 73 23 40 / 00 213 (0) 21 73 23 48 / 00 213 (0) 21 73 12 00 00 213 ; Fax : (00 213 0) 21 92 12 43

· M. Tayeb Belaiz, Ministre de la Justice, Ministère de la Justice, 8 Place de Bir-Hakem. El-Biar, Alger, Algérie. Tél : 00 213 (0) 21 92 16 08 ; Fax : 00 213 (0) 21 74 76 64 / + 213 21 92 17 01 / 29 56

· Procureur général de la Wilaya de Relizane, Fax : + 213 469 149 993

· S.E. Idriss Jazaïry, Ambassadeur, Représentant permanent de l’Algérie auprès de l’ONU à Genève, Route de Lausanne 308, CH-1293, Bellevue, Suisse, E-mail : mission.algerie@mission-algerie.ch, Fax : +4122 / 774.30.49

· Ambassadeur de l’Algérie auprès du Royaume de Belgique, Avenue Molière 207, 1050 Bruxelles, Fax : 0032 343 51 68, E-mail : Iinfo@algerian-embassy.be

Prière d’écrire également aux représentations diplomatiques d’Algérie dans vos pays respectifs.

***

Paris-Genève, le 26 avril 2012


Merci de bien vouloir informer l’Observatoire de toutes actions entreprises en indiquant le code de cet appel.


L’Observatoire, programme de la FIDH et de l’OMCT, a vocation à protéger les défenseurs des droits de l’Homme victimes de violations et à leur apporter une aide aussi concrète que possible.


Pour contacter l’Observatoire, appeler La Ligne d’Urgence :

· E-mail : Appeals@fidh-omct.org

· Tel et fax FIDH : 33 1 43 55 25 18 / 33 1 43 55 18 80

ALGERIA WATCH
· Tel et fax OMCT : + 41 22 809 49 39 / 41 22 809 49 29
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Re: Algérie

Messagede Massinissa » 29 Avr 2012, 18:29

Entre luttes syndicales, greves et émeutes et immolations et suicides, l'Algérie toujours dans la tournmente, une immolation par le feu qui provoque par la suite une émeute dans la wilaya, je vais vous emmenez en visite au pays des immolations... :x



L'immolation d'un jeune vendeur ambulant provoque des émeutes à Jijel
Algeria-Watch, 29 avril 2012

Dimanche 29 avril 2012 à 10h du matin, la police a débarqué dans le quartier "village de Moussa" en plein centre de Jijel et confisqué de force la table d'un jeune vendeur ambulant. Révolté et désespéré, le jeune s'est immolé et jeté dans la voiture de police. Evacué vers l'hôpital, il est décédé peu après.

La population du quartier est descendue dans la rue pour protester contre cette énième injustice.




Le phénomène resurgit de nouveau

Trois tentatives d’immolation par le feu à Sétif, Khenchela et à Béjaïa

Par : Correspondants, Liberté, 3 mars 2012

Un jeune homme, âgé de 25 ans répondant aux initiales de Z. I., a tenté de mettre fin à ses jours, mercredi, en s’immolant par le feu, après s’être aspergé d’essence, à la cité Sonatrach, au sud de la ville de Sétif. Son état est jugé grave, selon des sources médicales concordantes.

Les éléments de la Protection civile sont intervenus pour évacuer la victime vers le CHU Saâdna-Abdennour de Sétif.
Quant aux éléments de la police du 4e arrondissement, ils ont ouvert une enquête pour déterminer les causes qui ont poussé ce jeune homme à commettre un tel acte. Le même jour, un homme a également tenté de se suicider avec son épouse, devant le siège de la daïra de Kaïs, situé à 22 kilomètres à l’ouest de Khenchela.
Le couple a voulu, à travers cet acte, attirer l’attention des autorités locales sur leurs conditions de vie “difficiles”. Aussi, ils se sont aspergés d’essence en scandant “un logement ou le suicide”, à l’adresse des autorités concernées. L’acte désespéré de ce couple a, non seulement, suscité l’indignation mais aussi la peine de la population qui assistait impuissante à une scène terrible. Il aura fallu toute la sagesse et la persévérance des services de sécurité pour dissuader l’homme et sa femme pour ne pas commettre leur acte.

Par ailleurs, un père de famille, exerçant à l’APC de Sid-Aïch (Béjaïa) dans le cadre du filet social depuis quatorze ans, a tenté de s’immoler par le feu, hier matin, devant le siège de la commune de Sidi-Aïch.
De par son geste désespéré, ce père de famille entend interpeller son employeur sur sa situation sociale précaire afin de le régulariser dans son poste de travail. Heureusement pour lui qu’il a été sauvé par des citoyens présents sur les lieux qu’ils l’ont empêché de se donner le feu par une allumette à son corps aspergé d’essence.


FAOUZI S./M. Z./L. OUBIRA



Huit tentatives d’immolation à Aïn Defla : Les habitants entre le discours et la réalité
El Watan, 3 janvier 2012

Sans regret, la population de Aïn Defla, dans sa majorité, a dit adieu à l’année 2011, émaillée d’incidents et de conflits entre les administrés et les autorités locales.

Le wali, Hadjeri Derfouf, installé à la tête de la wilaya de Aïn Defla suite au dernier mouvement effectué par le Président de la République, a été, dès ses premières sorties sur le terrain, confronté à l’amère réalité du quotidien des citoyens de cette wilaya, et particulièrement dans les zones rurales.
Partout où le premier magistrat de la wilaya s’était déplacé, les revendications étaient les mêmes : problèmes de logement, manque d’emploi, absence de gaz de ville, l’accès à l’eau potable et aux soins médicaux… Comme si aucun programme n’avait été concrétisé depuis des années !

Pourtant, plusieurs localités ont bénéficié de programmes en une décennie, estiment des connaisseurs. Une situation qui n’a pas laissé les concernés indifférents motivés par le vent de liberté qui a secoué des pays arabes et surtout la Tunisie toute proche.

L’effet de Bouazizi a bien eu lieu dans cette wilaya où l’on a enregistré pas moins de 8 tentatives d’immolation et des suicides selon des sources sûres. ,
L’action la plus spectaculaire aura été sans doute celle de Saïd Boutouiga, cet agent d’entretien recruté dans le cadre du filet social par la commune de Khemis Miliana, qui avait tenté de s’immoler devant le ministère de l’Emploi, le 6 février dernier.

Son acte désespéré avait fait la une de la presse nationale et internationale et suscité moult commentaires sur la Toile.
Depuis, le concerné attend toujours une amélioration de sa situation professionnelle comme promis par les autorités locales et nationales et pourquoi pas un logement comme il l’espère. Une équipe de la télévision s’est même invitée chez lui à Khemis Miliana pour enregistrer une émission où il lui a été demandé de diffuser un message d’espoir pour les jeunes Algériens en souffrance, a confié le concerné. Mais l’émission ne sera jamais diffusée.

Désespérément déçu, lui qui avait pris grand soin de ses hôtes venus de la capitale.

Les autres tentatives d’immolation ont eu lieu en mars, juin, juillet et septembre 2011 dans les localités de Bir Ould Khelifa, Khemis Miliana, Djelida, El Attaf et Aïn Defla. Les infortunés avaient agi ainsi faute d’avoir bénéficié d’un logement lors des dernières attributions ou d’un emploi ou encore pour des motifs liés aux lenteurs bureaucratiques dans d’autres cas, nous dit-on. Pour l’année 2012, beaucoup d’observateurs font montre de pessimisme quant à l’amélioration des conditions de vie dans toutes les communes, vu les retards considérables enregistrés dans la réalisation des projets.

Ces derniers estiment qu’il faudra encore faire preuve de patience pour satisfaire les besoins, notamment dans le secteur de l’habitat, de l’hydraulique et de l’emploi. Les plus optimistes, quant à eux, brandissent la carte du plan quinquennal qu’ils jugent déjà gagnante en raison des montants colossaux consentis à cet effet.
Aziza L.


Le feu, moyen de revendication sociale

Voyage dans l’Algérie des immolés

El Watan, 29 janvier 2012

Il ne se passe quasiment pas de jour sans que de nouveaux cas d’immolation par le feu soient signalés. On ne compte plus ces Algériens qui se transforment en torches humaines pour crier leur désarroi dans une société qui semble faire la sourde oreille à leurs souffrances. Après les harraga, voici donc venu le cycle des grands brûlés de la vie. On est passé de l’eau au feu, et l’expression de la détresse sociale est ainsi montée d’un cran. En négatif, le tableau noir d’un peuple profondément tourmenté.

En épluchant les comptes rendus de presse, il ressort clairement que, contrairement à une idée largement répandue, les Algériens n’ont pas attendu Mohamed Bouazizi, l’icône de la révolution tunisienne, pour passer à l’acte. Même si l’année 2011 a connu une véritable explosion du phénomène, les immolations ont commencé bien avant.
Le premier cas à avoir défrayé la chronique, faut-il le rappeler, est celui de Djamel Taleb, 40 ans, entrepreneur établi à Djelfa, qui s’est immolé par le feu, le 18 mai 2004, devant la Maison de la presse, à Alger, pour protester contre la saisie de ses biens par la justice.

Le 29 octobre 2009, c’est toute une famille qui s’asperge d’essence à l’APC de Chlef suite à la démolition de sa construction jugée illicite.

L’année 2010 a été également émaillée par plusieurs tentatives de suicide par le feu.
Le 10 avril, un agriculteur de 52 ans s’est brûlé vif après qu’une décision de justice eut été prononcée à son encontre par le tribunal de Remchi. En voulant le sauver, un jeune étudiant, Mustapha Benbekhti, sera mortellement dévoré par les flammes.

Le 20 janvier de cette même année, trois chômeurs mettent le feu à leurs corps devant la direction de l’action sociale de la wilaya d’Oum El Bouaghi.

Cependant, il est indéniable, comme nous le disions, que l’année 2011 a enregistré un véritable pic à ce sujet. Parmi les cas les plus marquants, celui de cette femme résidant à Biskra, de condition modeste, mère de six enfants, dont quatre en bas âge. Elle a aspergé de carburant toute sa progéniture après s’être imbibée elle-même (Liberté du 21 mai 2011).

Dans le même registre, on retient le geste désespéré de ce père de famille, originaire de la localité de Aïn Rahma, dans la wilaya de Relizane, chauffeur au parc communal de son état, qui, profitant que sa femme et ses trois enfants faisaient la sieste (c’était au mois de Ramadhan, le 11 août), a mis le feu à sa demeure.

Il est important de souligner que le phénomène n’épargne désormais personne : jeunes, vieux, chômeurs, lycéens, entrepreneurs, fonctionnaires… Même les imams ne sont pas en reste, à en croire cette information rapportée par le quotidien Ennahar : «L’imam de la mosquée El Makassem, commune d’El Hanaya, dans la wilaya de Tlemcen, a tenté de se suicider par immolation dès que les services de la commune, accompagnés par la Gendarmerie nationale, avaient procédé à la démolition de son habitation, construite illicitement.» (Ennahar du 2 juillet 2011).


Un instrument de revendication sociale

Le logement et le chômage sont les mobiles les plus invoqués pour expliquer ces actes. Mais en affinant notre enquête, il apparaît que le panel s’élargit à des motifs frisant parfois la désinvolture comme le cas de ce jeune de Bordj Bou Arréridj qui s’est immolé au siège de la wilaya pour s’être vu refuser un récépissé de carte d’identité (Ennahar du 28 février 2011).

A Chréa, dans la wilaya de Tébessa, un collégien s’est embrasé dans la cour de son CEM suite au refus de l’administration de son établissement de valider le certificat médical qu’il avait présenté pour justifier une absence de 17 jours (Le Temps d’Algérie du 20 mai 2011). Dans 9 cas sur 10,
les immolations se déroulent sur la place publique, en ciblant le plus souvent un bâtiment officiel : siège d’APC, daïra, wilaya, commissariat de police, direction de l’emploi, tribunal ou quelque autre institution. Cela se passe rarement entre quatre murs comme dans le cas des pendaisons par exemple, et autres suicides exécutés en solitaire.

On ne manquera pas de noter que les immolations sont devenues un instrument de chantage, de négociation ou de pression, c’est selon, et tendent à s’ériger en moyen de revendication sociale. Nous avons été interpellés en l’occurrence par la multiplication des tentatives d’immolation collectives. Parfois, c’est un groupe de chômeurs, d’autres fois, c’est un collectif de travailleurs d’une même entreprise qui entendent protester par ce moyen contre leur précarité socioprofessionnelle. C’est ce qui s’est passé en mars 2011 lorsque 10 travailleurs de la Société des courses hippiques, qui avaient été suspendus, avaient menacé de s’immoler simultanément (Le Soir d’Algérie du 17 mars 2011).

Autre fait à retenir : la communication. Les immolations s’accompagnent, pour certaines d’entre elles, d’une vraie mise en scène, d’un travail sur la signalétique et sur l’image.
Le cas de Lakhdar Malki est édifiant à ce propos. Il avait pris le soin de se draper de l’emblème national et d’envelopper sa fille d’un drapeau avant de gagner le siège de la BDL pour s’immoler. Des images de son action manquée ont été prises avec un téléphone portable, et l’on retrouve cela sur facebook et sur YouTube. Notre ami Madani de Ouargla a pris des photos du jeune Mohamed Reghis qui s’est incendié dernièrement à Ouargla et ces images ont fait le tour des réseaux sociaux. Les nouvelles technologies permettent ainsi de combler un tant soit peu le déficit en images sur l’ENTV qui observe un black-out total sur le sujet.

Ce ne sont évidemment-là que quelques enseignements livrés en vrac. Il appartient à la communauté scientifique de s’emparer de ce phénomène dont on peine à cerner les contours.
Pourquoi le feu ? Comment le fuel qui est l’emblème de notre richesse nationale est-il devenu une arme de destruction massive ?
Des équipes de recherche pluridisciplinaires, des laboratoires spécialisés, sont appelés à se mettre au travail pour se pencher sérieusement sur la question. Des enquêtes sociologiques sont requises. La psychiatrie serait également d’un apport précieux pour comprendre ce qui se passe dans la tête d’un homme qui s’apprête à jeter sa vie au bûcher. Dans la foulée, il n’est pas interdit de réfléchir à un protocole thérapeutique à même de prendre en charge les auteurs de ces actes ainsi que leurs familles.

Bien évidemment, une réponse de type scientifique au phénomène ne suffit pas. Une réponse politique d’envergure s’impose. Au moment où nous abordons les législatives, force est de constater que l’assemblée sortante ne s’est à aucun moment donné la peine de consacrer un débat en plénière à cette tragédie. Aucune commission d’enquête n’a été mise sur pied pour disséquer publiquement le problème. «On dirait des chiens qui sont morts», nous disaient des citoyens au bord du suicide. C’est une affaire de la plus haute gravité qui appelle, nous semble-t-il, une intervention au plus haut niveau de l’Etat.


L’urgence d’une réponse politique

Il n’est pas anodin de faire remarquer qu’à ce jour, aucun chiffre officiel n’a été rendu public à propos des suicides par le feu. C’est pourtant un secret de Polichinelle que de dire que cela a pris des proportions alarmantes. Cela a dû franchir aisément la barre des 100 victimes quand on sait que le service des grands brûlés du CHU d’Oran a enregistré à lui seul 45 tentatives d’immolation, dont 43 ont succombé à leurs brûlures (Liberté du 12 novembre 2011).
Le gouvernement craindrait-il à ce point de rendre publiques ces statistiques ? Cela risque, on le comprend, de porter un cinglant discrédit à sa gestion.
Nous avons fait 2500 km à sillonner le pays. Deux régions connues pour leurs richesses minières et énergétiques ont particulièrement retenu notre attention : Ouargla et Tébessa.

Les citoyens de ces wilayas se demandent à juste titre comment se fait-il qu’ils manquent à ce point de tout au moment où leur potentiel les autorise à aspirer à une vie nettement meilleure.
Cela nous fait penser fatalement à cette formule de Benbitour qui a fait florès : «Un pays riche pour un peuple pauvre.»

Au moment où nous célébrons le cinquantenaire de l’indépendance, l’épidémie des immolations par le feu couplée à celle des harraga sonne comme un aveu d’échec. Nous ne comptons plus le nombre d’Algériens qui nous disaient un peu partout : «Mazal ma edinache listiqlal.» «Nous n’avons pas encore accédé à l’indépendance.»
Cela est sorti même de la bouche d’anciens maquisards pour qui le combat libérateur, le serment fait aux chouhada, ont été trahis. Puisse l’Algérie renaître des cendres de ses enfants…
Mustapha Benfodil



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Il avait tenté de s'immoler avec sa fille devant la bdl de Staouéli

Lakhdar Malki : «Je ne suis pas un Bouazizi, je veux juste un logement décent»
Il avait tenté de s’immoler avec sa fille handicapée devant la direction générale de la BDL, à Staouéli. C’était le 30 janvier 2011. Il s’agit de Lakhdar Malki, 42 ans, agent de sécurité et de prévention au sein de cette banque.

On s’en souvient, sa tentative d’immolation, avortée suite à l’intervention d’un vigile de la banque qui l’avait empêché in extremis d’actionner son briquet, avait déclenché un vaste mouvement social de plusieurs jours de la part du personnel de la BDL.
Lakhdar Malki est devenu, un peu malgré lui, la voix et le visage des immolés. Il nous avait reçu, peu après son suicide manqué, chez lui, à la Bridja, près de Staouéli. Une habitation des plus glauques, promise à l’enfer été comme hiver. Exhibant les méchantes irritations provoquées par le carburant au contact de sa peau, il nous expliquait à l’époque, avec des mots durs, les raisons qui l’avaient poussé à une telle atrocité. Il eut notamment cette formule chargée de fiel et de colère, qui résume sa condition : «Rani mahroug mel dakhel !» «Je brûle de l’intérieur et l’enfer, j’y suis déjà ! Je préfère l’enfer de Dieu que l’enfer que m’infligent les hommes» martelait-il (Voir El Watan du 31 janvier 2011).

Il dénonçait la précarité de sa situation professionnelle, lui qui était toujours contractuel après 18 ans de service. Il s’était particulièrement appesanti sur ses tourments de père ayant à sa charge une fille handicapée, en l’occurrence la petite Maria, 11 ans, celle-là même qu’il avait embarquée avec lui dans son entreprise suicidaire en recouvrant sa chaise roulante de l’emblème national. Maria est atteinte d’une IMC, une insuffisance motrice cérébrale.
Nous avons retrouvé Lakhdar près de chez lui. Qu’est-ce qui a changé depuis, dans sa vie ? La bonne nouvelle est que sa situation professionnelle s’est nettement améliorée. Lakhdar a été permanisé. Il se plaignait, avant, de ce que le poste auquel il avait été affecté, à Souidania, ne lui convenait pas au point où, dans un accès de dépit, il avait tenté de se pendre dans son bureau.
C’était un mois avant son immolation avortée. Aujourd’hui, il travaille dans une structure de la BDL, à Ouled Fayet, qui lui sied parfaitement. Pour autant, Lakhdar n’est pas tout à fait satisfait. S’il a meilleure mine, le moral est toujours en berne. «J’habite toujours dans ce sinistre taudis que je partage avec mes sept frères», se plaint-il.
Père de trois enfants, avec un quatrième en route, Lakhdar voit sa petite famille grandir. Loin de s’en réjouir, il angoisse à l’idée de ne pouvoir leur offrir le minimum de vie décente.


«Ma baraque est mon tombeau»

Quelques mois après sa première tentative, Lakhdar Malki prend ses enfants et se dirige vers la daïra de Zéralda où il fait un scandale. «J’ai menacé de me couper les veines avec un cutter», raconte le suicidaire récidiviste. «Le wali délégué de Zéralda et le maire de Staouéli m’ont apporté leur soutien. Mais ils me disent qu’il n’y a pas de logements disponibles pour le moment. Pourtant, il y a plein de logements qui sont fermés. Qu’est-ce qu’on attend pour les distribuer ? Le wali d’Alger doit se pencher sur mon cas. La clé de mon problème est entre ses mains.»

Les cris d’alarme de Lakhdar lui ont valu de belles marques de sympathie. Des associations lui ont manifesté leur solidarité, à l’instar de l’association El Amel de Bab El Oued pour les personnes handicapées.
Des bienfaiteurs privés aussi. Lakhdar nous confie que même les services du DRS se sont intéressés de près à son cas : «Des gens du DRS sont venus me voir plusieurs fois. Ils me téléphonaient pour avoir de mes nouvelles. Ils me disaient : ‘Ta fille est notre fille.’ Ils étaient aux petits soins. Ils m’ont promis de toucher un mot au wali.» Lakhdar ajoute : «Un commissaire divisionnaire est venu également me parler, il m’a dit : ‘Ne laisse pas les gens t’utiliser. Il faut penser au pays’.» Et de lancer : «Moi, je ne fais pas de politique. Je ne suis pas un Bouazizi. Je veux juste un toit décent pour mes enfants.»

Forçant sur la métaphore, Lakhdar compare sa demeure à une sépulture : «Ma baraque est mon tombeau. Ne manque que le ‘chahed’, la pierre tombale. On est des morts-vivants.»
A un moment donné, il éclate en sanglots en songeant à sa petite Maria : «J’ai juste envie de mettre ma fille à l’abri. Elle n’a même pas assez d’espace pour ramper. Si les handicapés n’ont aucun droit dans ce pays, qu’on nous le dise ! Je ne souhaite pas à nos responsables d’avoir un enfant handicapé à leur charge, mais au moins, qu’ils pensent à nous. Lazem ihessou bina chouiya. D’ailleurs, qu’ils sachent qu’aux prochaines élections, je ne voterai pas.
Ni moi ni aucun membre de ma famille !»


Mustapha Benfodil



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Après l’immolation de Hicham à Tiaret

Des émeutiers aujourd’hui devant la justice

Tiaret panse ses plaies mais n’est pas sûre de retrouver tout son calme à l’aune d’une grogne qui s’amplifie au gré des humeurs des jeunes, d’un quartier à l’autre, après l’immolation par le feu, jeudi, du jeune Hicham Gacem, 22 ans, au bas de l’escalier dit Ba Salem, à quelques pas de la mythique El Blaça, la «place rouge» au centre-ville.

Hichem, selon ses amis et voisins, «se porterait relativement bien» si l’on se fie aux déclarations faites sur les ondes de la radio par le directeur de l’établissement hospitalier Youcef Damerdji de Tiaret, resté en contact avec le CHU d’Oran.
Brûlé au visage et au bas-ventre, Hicham a été pris en charge et est sous observation médicale en compagnie de ses parents. Son martyre a vite fait le tour de la ville.
Ceux qui le connaissent décrivent Hicham comme un jeune homme tranquille. Il avait à sa charge sa mère et sa sœur depuis que ses parents ont divorcé. Tout jeune, il avait appris à ne pas se laisser intimider et il a pris pour idole le fameux jeune Tunisien, El Bouazizi.

Selon des recoupements, l’acte de s’immoler par le feu a été fait bien avant jeudi, quelques heures avant que les policiers ne l’interpellent pour placer sa table de lunettes sur l’escalier et non sur le trottoir. Les policiers venaient pour la seconde fois le rappeler à l’ordre. Les émeutes déclenchées jeudi suite à l’acte désespéré de Hicham ont jusque-là généré des casses, des arrestations (le chef de la police judiciaire parle de dizaines de personnes qui seront présentées aujourd’hui devant le procureur) mais aussi des blessés parmi les policiers. La même source indique que «douze policiers ont subi des blessures, dont un, gravement atteint au bassin, va subir une intervention chirurgicale».

Les autorités n’ont pas chômé hier et ont tout fait pour calmer les esprits surchauffés des marchands à la sauvette. Une rencontre s’est tenue hier matin au conservatoire communal et des décisions temporaires dégagées. «Après le recensement de 83 marchands, l’espace situé au niveau de l’ex-gare ferroviaire leur a été affecté en attendant leur recasement au fur et à mesure des livraisons de locaux», nous a fait savoir Abdelkader Rakaa, chef de la daïra de Tiaret.

Pour autant, les escarmouches n’ont pas cessé avant-hier au niveau des cités Errahma, Sonatiba, Bouhenni et Oued Ettolba. Comme à l’accoutumée, une pluie de pierres et d’objets hétéroclites jonchaient les lieux de l’émeute. Au-delà de l’acte, beaucoup de ceux qui nous ont contactés hier disent «s’interroger sur l’éclipse des pseudo-notables de la ville, des élus et même des partis».
Bien que le chef de l’exécutif ait reçu certains membres de la famille de la victime hier, deux associations, l’ONEM et la section de la LADDH, ont stigmatisé l’approche jusque-là préconisée par les pouvoirs publics quant à la gestion du dossier de l’informel sur fond de défaillance des représentants du peuple.

La mort à… 150 DA !

Beaucoup de gens nous ont interpellés hier pour nous faire part de «la vente libre dans les quincailleries d’alcool et autres produits caustiques à seulement 150 DA la bouteille». Des intermédiaires, de véritables marchands de la mort, se chargent de l’achat puis de bouteilles d’alcool, qu’ils revendent, le soir venu, la double de son prix, c’est-à-dire 300 DA.

«Cette situation doit changer», nous dit-on avec colère, bien qu’il soit de notoriété publique que pour chercher la mort par ces temps de disette, tous les moyens sont bons.

Fawzi Amellal


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Multiplication des suicides par le feu

Une profonde détresse sociale
Direction de l’emploi de la wilaya de Ouargla. Nous sommes dans la cité administrative. Les bâtiments, lugubres au possible, abritent également la direction des affaires religieuses de la wilaya ainsi que l’agence foncière. Des immondices jonchent les lieux.

Ouargla. De notre envoyé spécial


Dans un couloir de l’agence de l’emploi, une image saisissante happe d’emblée le regard : des chaises calcinées sont entreposées négligemment. Un bidon en plastique, de couleur bleu, posé sur les sièges carbonisés. Ce sont-là les «reliques» de l’acte désespéré de Abdallah Q’bili, qui s’était immolé dans ces mêmes locaux le 14 novembre dernier. Le bidon bleu serait celui-là même qu’il avait vidé sur son corps. Abdallah rejoint ainsi la longue liste des Algériens qui se brûlent vifs par dizaines pour exorciser pour de bon le mal-être qui les ronge. «Abdallah s’est immolé dans le bureau même du directeur de l’agence de l’emploi», précise Madani Abderraouf El Madani, membre du bureau de la LADDH de Ouargla. C’est l’une des dernières personnes à l’avoir rencontré.

Le 14 novembre 2011, Abdallah, juriste de formation, originaire d’un quartier périphérique de Ouargla dénommé Saïd Otba, se dirige pour la énième fois vers la direction de l’emploi avec l’espoir d’en ressortir avec un poste. Il était écrit que ce serait la dernière fois qu’il supporterait l’opprobre d’essuyer une fin de non-recevoir.
C’était le camouflet de trop. Profondément dépité, il s’asperge d’essence. Brûlures au troisième degré. Il dévale les escaliers du bâtiment maussade tel une boule en feu.

Après avoir vu une bonne partie de son corps dévorée par les flammes, Abdallah finit par être évacué à l’hôpital Mohamed Boudiaf de Ouargla. Au wali venu lui rendre visite à l’hôpital, il trouve la force de lancer : «Vous voyez bien cheikh, je n’ai fait que demander un boulot. J’ai 30 ans, je n’ai rien. Je dépends de mes parents. Je n’ai pas demandé l’impossible, juste travailler, même pour 12 000 DA.» (lire à ce propos l’excellent reportage de notre collègue Houria Hadji sous le titre : «Abdallah voulait juste un emploi» dans El Watan Week-end du 25 novembre 2011).
Paniquées, les autorités le font transférer vers l’hôpital de Douéra. Une semaine après son acte suicidaire, Abdallah Q’bili rend l’âme. Il avait à peine 30 ans. Son inhumation avait tourné à l’émeute.


«Tout ce qui te reste à faire, c’est de t’immoler !»

Madani décrit un garçon plein de détermination et de bon sens doublé d’un battant dans l’âme. Abdallah avait ainsi observé un sit-in de plus d’un mois, en juin dernier, avec une dizaine de chômeurs devant le siège de la wilaya, pour protester contre l’exclusion des jeunes de la région du marché du travail.
«Deux semaines avant sa mort, on est allés le voir avec un ami. Ce dernier avait des ennuis avec les services de sécurité qui l’ont injustement arrêté et confisqué sa voiture. Il a dit à Abdallah : ‘Trouve-moi une solution.’ Abdallah lui a répondu : ‘Ton problème n’a pas de solution, tout ce qui te reste à faire, c’est de t’immoler. Ici, tu n’as aucune chance d’obtenir réparation.’ Personnellement, je ne l’ai pas pris au sérieux. Et voilà qu’il passe à l’acte.»

Selon Madani, la wilaya de Ouargla aurait enregistré quelque 13 tentatives de suicide ces dernières années, dont pas moins de quatre par le feu. Outre le cas de Abdallah Q’bili qui avait plongé Ouargla dans l’émoi, deux autres cas défrayèrent également la chronique. Ils se sont distingués par un acte spectaculaire, lorsque, le 13 mars 2011, ils ont tenté de se faire exploser avec une bouteille de gaz butane devant une caserne de police sise à Saïd Otba.
Hamza Ziouane, 23 ans, et Adel Aldjia, 26 ans, – c’est d’eux qu’il s’agit – sont tous deux chômeurs et membres du Comité national pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC). Ils sont issus d’une famille totalement déshéritée. Ils seront condamnés à trois ans de prison en première instance avant de voir leur peine ramenée à un an de réclusion. «Ce qui s’est passé est qu’ils ont ramené une bouteille de gaz, ils l’ont posée pas loin d’un centre de la Sûreté nationale», raconte Madani.

«Leur intention était juste d’attirer l’attention sur leur désarroi. Celui qui a l’intention d’attaquer une caserne de police l’aurait jetée à l’intérieur. Ils étaient décidés à en découdre. Ils étaient à bout, karhou. La justice les a condamnés pour tentative d’incendie criminel. C’est complètement aberrant. Il s’agit d’une tentative d’immolation un peu particulière pour dénoncer la hogra et attirer l’attention sur leur condition de chômeurs.» Il faudrait à ce cortège déjà long de suicidaires ajouter le cas de Mohamed Reghis, un jeune de 18 ans, originaire de Oum El Bouaghi, qui a tenté de s’immoler le 18 décembre dernier, à Ouargla toujours, peu après notre passage dans cette ville. Il voulait s’incendier devant le commissariat de police de la cité Ennasr, selon des sources locales, pour protester contre la confiscation de sa moto. Son état est jugé critique.


La «Principauté pétrolière» de Hassi Messaoud

Cette profonde détresse sociale tranche violemment avec les richesses «putatives» de la wilaya. C’est le cas de nombre de nos wilayas sahariennes qui sont le ventre de «l’Algérie utile», et qui ne tirent aucun bénéfice ou si peu de leurs trésors souterrains.

Les habitants de Ouargla ont toujours besoin d’un laissez-passer pour accéder à Hassi Messaoud qui est juste à 80 km, ce qui ne manque pas d’accentuer leur sentiment d’exclusion de cette «principauté pétrolière» qui prend les allures d’un territoire offshore.
Sans mauvais jeu de mots, on note que d’un côté, nous avons les «mahrouqate» (hydrocarbures), et de l’autre, une pléthore de «mahgourine» (laissés-pour-compte) qui deviennent, pour certains, des «mahrouquine» (des immolés) à force d’humiliation.

Chaque matin, l’antenne locale de l’ANEM est assaillie par une foule de demandeurs d’emploi. Ils sont entassés par dizaines dans un bureau nu et exigu en ce matin frisquet de décembre. Les locaux sont sales et poussiéreux. Walid, 25 ans, est du nombre des postulants. Il est là depuis 7h.

D’autres font le guet depuis 6h du matin. Walid a arrêté ses études en 9e AF. Il aspire à un job d’agent de sécurité. Il enrage d’avoir été rayé d’une liste sur laquelle, pourtant, son nom figurait. «Mon nom était clairement inscrit sur une liste d’embauchés pour le compte d’une société japonaise. Mais au prétexte qu’il y avait erreur sur le matricule, mon poste a été affecté à quelqu’un d’autre. Maintenant, je suis obligé de refaire toute la procédure», se plaint-il. Walid a déjà travaillé pour des sociétés étrangères ayant pignon sur rue dans la région. «J’ai, entre autres, bossé dans une société syrienne à Gassi Touil. On posait des pipe-lines dans des conditions infernales. Je n’ai pas pu tenir plus d’un mois. On était payé 17 000 DA pour 12 heures de travail par jour. C’était de l’esclavage.»

Walid ne manque pas de charger au passage les boîtes de sous-traitance qui, dit-il, font de l’exploitation à outrance. «Ils prennent de grosses commissions et nous versent des miettes. Et si tu ouvres ta gueule, ils te disent : kayen ghirek fe’soug !

Ces sociétés sont le ‘‘gilet pare-balles’’ des multinationales. C’est pour leur éviter des ennuis en cas de litige avec les travailleurs. Ce sont des parasites.» Une circulaire signée Ahmed Ouyahia fut émise le 14 mars 2004, en vertu de laquelle l’activité de ces sociétés fut gelée. Sept ans plus tard, la situation ne semble pas avoir bougé à Ouargla, et la mort tragique de Abdallah Q’bili n’est pas pour démentir ce marasme.

Maâmar Belabbès, 35 ans, est membre du Comité national pour la défense des droits des chômeurs qui a vu le jour en février 2011. Il déplore vivement «la marginalisation programmée des compétences locales». «Ici, on voit des expatriés qui sont embauchés alors qu’ils n’ont pas de qualification particulière. Il existe un racisme de classe à Ouargla. Le népotisme et la bureaucratie sont la règle. Les pauvres sont exclus du dispositif de l’emploi à Ouargla», dénonce-t-il. Maâmar insiste sur le fait que le CNDDC se veut avant tout un partenaire pour une meilleure équité dans la répartition des postes : «Nous ne sommes pas des casseurs. Maranache mouâradha taâ tekssar. Nous voulons juste qu’il y ait un peu de transparence dans l’attribution des postes d’emploi. Il n’y pas de mécanisme clair pour une politique de recrutement équitable. Il y a des sociétés qui embauchent par-dessus la tête de l’ANEM.»

Virée dans le dédale du vieux ksar de Ouargla, le site le plus ancien de la ville. L’état du ksar renseigne à lui seul, si besoin est, sur la situation extrêmement précaire d’une bonne partie de la population ouarglie.

Des familles entières vivent dans des habitations troglodytes. La Casbah tombe en miettes par pans entiers. Une femme vient d’y trouver la mort après l’effondrement de son toit. Moussa, 44 ans, gardien dans une entreprise, témoigne : «Quand je me couche le soir, je prononce la chahada. Et quand je me lève le matin, je remercie Dieu d’avoir prolongé ma vie et celle des miens. Nous vivons dans la précarité la plus totale.
Nous sommes carrément en danger. Ici, on dort la peur au ventre. J’ai été voir le chef de daïra pour réclamer un logement, il m’a dit : achète un guitoune. Je vais acheter une tente et la dresser devant la daïra!»


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Re: Algérie

Messagede Massinissa » 30 Avr 2012, 08:55

Après l’immolation d’un jeune, Jijel en proie à l’émeute

KalimaDZ dans ACTUALITE le 29 avril 2012 15 h 53 min



Plusieurs édifices publics ont été saccagés, dont le commissariat de police du quartier, et des affrontements entre la police et les manifestants se déroulent dans le centre ville de Jijel, après la mort du jeune homme.

Un jeune âgé de 25 ans, Rachak Hamza, vendeur ambulant, s’est immolé par le feu ce matin à Jijel, suite à une altercation avec des agents de police.

Le jeune homme a été transporté à l’hôpital de Jijel. Son état est jugé critique. Immédiatement après des émeutes ont éclaté dans la ville. Le commissariat du quartier populaire, Moussa, ou à eu lieu l’immolation a été entièrement brulé. Les policiers ont complétement déserté le commissariat. Le siège de la wilaya a été attaqué par des jeunes en colère. Toute la ville de Jijel est paralysée : les commerçants ont baissé rideaux, plusieurs routes sont fermées à la circulation. Des instructions ont été données aux forces de sécurité d’arrêter toute personne prenant des photos ou vidéos. Il règne dans la ville une pesante atmosphère. En l’espace de deux heures les évènements avaient atteints une certaine ampleur.

Video de l’incendie du commissariat de police.



Les jeunes, rassemblés sur la voie, bloquant la route à toute circulation, avaient pris à partie la façade de la gendarmerie en y lançant des volées de pierres.
Pas de réaction de la part des Darkis. Malgré les évènements, la police est invisible. Devant l’entrée de la Wilaya , quelques vitres du nouveau poste de garde avaient été brisées par des jets de pierres. La police y est en force, prête à toute éventualité. Même situation devant la prison de la ville. Les gardiens sont mobilisés et les accès sont fermés. Quelques voitures en stationnement ont leur lunette arrière brisée. Les administrations du centre ville avaient fermés après avoir donné congé à leur personnel. La situation s’est dégradée dans le centre de la ville ou les jeunes sont regroupés par centaines.


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Re: Algérie

Messagede Massinissa » 02 Mai 2012, 08:52

Il s'est immolé dimanche à Jijel: Rechak Hamza décède au CHU de Constantine
El Watan, 1er mai 2012

Le jeune Rechak Hamza qui s’est immolé par le feu dimanche matin à Jijel est décédé aujourd’hui à 1.00 h de matin, a-t-on appris ce mardi matin auprès du chargé de communication du CHU de Constantine.

Après avoir reçu des soins à l’hôpital de Jijel il sera évacué en urgence vers le CHU de Constantine en fin d’après-midi de la même journée. Selon le médecin-chef du service des brûlés que nous avons contacté hier l’état de Hamza était jugé grave et préoccupant.

En dépit d’un état stationnaire qui n’a pas trop duré et malgré les efforts du staff médical, la victime a finalement succombé à ses blessures.

Son corps a été admis ce matin à la morgue du CHU de Constantine, en attendant l’acheminement de la dépouille vers la ville Jijel où il sera enterré.

Pour rappel, tout a commencé dans la matinée de dimanche 29 avril quand des policiers se sont présentés devant le jeune Hamza pour lui ordonner de démanteler sa bicoque de fortune qu’il a installée pour vendre des cigarettes et des cosmétiques. Un échange de propos entre les deux parties a mis le feu aux poudres.

Ce qui amènera Hamza à déverser une bouteille d’essence sur son corps avant d’y mettre le feu. L’incident a provoqué de violentes émeutes dans la ville de Jijel.


Arslan Selmane


En détention préventive à Serkadji
Abdelkader Kherba affaibli par la grève de la faim

le 30.04.12 |


Le militant des droits de l’homme Abdelkader Kherba est affaibli», a affirmé hier son avocat, maître Amine Sidhoum.

«En conséquence de la grève de la faim entamée par le détenu, son état de santé n’est certes pas critique, mais son taux de glycémie est en forte baisse», explique-t-il. Arrêté le 18 avril dernier alors qu’il apportait son soutien aux greffiers grévistes devant le tribunal Abane Ramdane, Abdelkader Kherba, militant de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH), a décidé de dénoncer son interpellation en optant pour une grève de la faim.
Il croupit actuellement à la prison de Serkadji, sur les hauteurs de La Casbah d’Alger. Egalement membre du Comité national de défense des chômeurs (CNDDC), A. Kherba, 32 ans, a comparu jeudi dernier devant le tribunal Abane Ramdane.

Il est accusé de trois chefs d’inculpation, dont «incitation à attroupement», «usurpation de fonction» et «entrave au fonctionnement d’une institution».
Défendu par un collectif de 20 avocats, le jeune homme risque une lourde peine d’emprisonnement. Lors de ce procès, le procureur de la République avait requis trois ans de prison ferme contre lui. Toujours en détention préventive, Kherba devra comparaître à nouveau jeudi prochain, date prévue par les magistrats pour rendre le verdict. Dans un communiqué, Hakim Addad, candidat du FFS aux législatives à Alger, dénonce cette arrestation et souhaite «consacrer le 1er Mai au symbole d’injustice et du déni de droit qu’incarne malheureusement le militant Kherba».


Mehdi Bsikri
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Re: Algérie

Messagede kuhing » 02 Mai 2012, 09:27

Et bé.. :confus:

En tous cas merci de rapporter ces infos.
je viens de transférer sur la liste du CAam l'info concernant le décès de Rechak Hamza.
( il y a 73 personnes sur notre liste mais hier on m'a dit que pas mal d'informations venant de nous étaient transférées sur d'autres réseaux , notamment celui du FdG de notre région )
kuhing
 

Re: Algérie

Messagede Massinissa » 03 Mai 2012, 14:06

kuhing a écrit:Et bé.. :confus:

En tous cas merci de rapporter ces infos.
je viens de transférer sur la liste du CAam l'info concernant le décès de Rechak Hamza.
( il y a 73 personnes sur notre liste mais hier on m'a dit que pas mal d'informations venant de nous étaient transférées sur d'autres réseaux , notamment celui du FdG de notre région )



c'est bien que ce soit relayé on n'entend jamais parler de l'Algérie dans les médias sauf pour les attentats, mais il se passe beaucoup de choses au niveau de la société et des luttes syndicales là bas.
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Re: Algérie

Messagede Massinissa » 03 Mai 2012, 18:14

Les syndicats autonomes créent une Confédération nationale
SNAPAP. 2 mai 2012

La Confédération nationale autonome des travailleurs algériens (CNATA) vient de naître. Ce nouvel organisme ayant pour tâche le renforcement du mouvement syndical a été créé, hier, à la Maison des syndicats à Alger.

A l’initiative du Syndicat national autonome de l’administration publique (Snapap), des représentants des travailleurs de l’administration ainsi que ceux relevant du secteur économique (public et privé), affilié à ces syndicats, ont discuté durant la matinée des mécanismes en mesure de contrecarrer les pressions que subissent les syndicats autonomes sur le terrain. Le Snapap a opté pour l’idée de la création de cette structure syndicale. a lancé un appel aux autres syndicats autonomes afin de rejoindre cette confédération. «Les syndicats crédibles», a-t-il précisé.

Il a appelé également les travailleurs qui n’adhérent pas jusque-là à des organismes syndicaux afin de se structurer pour donner un nouveau souffle à la lutte syndicale en Algérie.
Deux commissions ont été installé

.1- une commission chargée de l’élaboration du statut et contacte d’ autres syndicats
2- une commission chargée d’ encadrer les travailleurs de secteurs économique publique et privé

Le dépôt d’un dossier d’ enregistrement est tout de même prévu dans un mois, au plus tard.
Les participants à cette rencontre ont soulevé des problèmes ayant trait à l’enregistrement des demandes , la création des syndicats parallèles en vue de casser l’activité syndicale, et les différentes pressions que subissent les syndicalistes sur le terrain et aussi les syndicats attendent depuis des années sans voir leur demande s’ enregistrée.
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