Algérie

Re: [Algérie] Une grève illimitée à partir de janvier

Messagede Antigone » 18 Mar 2010, 15:52

Alger républicain, éditorial du numéro de mars-avril 2010

Intensification des luttes sociales
Contradiction inconciliable entre ceux « d’en haut » et ceux « d’en bas »


L’année 2010 s’annonce sous des signes qui incitent à l’optimisme. Le pays assiste à un saut qualitatif dans l’éveil de la conscience sociale des travailleurs, manuels ou intellectuels.

Ouvriers de Rouiba, d’El Hadjar, de Sidi Bel Abbes, enseignants, médecins du secteur public, jeunes chômeurs - la liste des catégories socio-professionnelles entraînées dans le combat social est de plus en plus longue - se mettent en mouvement. Les discours sur la crise, sur la baisse des recettes pétrolières, sur la hausse des prix des biens importés et sur la nécessité qui en découlerait d’accepter des “sacrifices” n’ont pas de prise sur les travailleurs en grève. Tous constatent que les crises ne touchent pas et n’ont jamais touché tout le monde de la même façon. Une minorité s’enrichit de crise en crise, accumule sans état d’âme un patrimoine immobilier insolent ou place l’argent du pillage dans les banques étrangères. Mais les travailleurs, les petits commerçants et artisans, les catégories “moyennes” de salariés, eux, s’appauvrissent.
Les couches sociales dominantes, les hommes des appareils du pouvoir qui avaient conduit le pays au désastre de la crise de 1985 n’ont nullement souffert de l’application des mesures d’ajustements structurels de 1994 provoquées par leur politique. Au contraire, les “réformes” leur ont profité et les ont immensément enrichis. Mieux encore, grâce à “l’esprit des réformes” et à la culpabilisation des principes moraux qualifiés de “populistes” par les tenants d’une “modernité” capitaliste, leurs richesses illicites sont désormais blanchies et les nouveaux nantis peuvent étaler sans avoir à se cacher les fruits de leur rapine.
Les terres nationalisées ont été restituées aux anciens féodaux et gros propriétaires - et même les “dons” des hauts fonctionnaires - sans que le prix des produits alimentaires et le volume de leur importation aient baissé. Les banques publiques se sont pliées “en quatre” pour servir en généreux “crédits téléphoniques”, et sans aucune garantie, les messieurs influents et les enfants de ces messieurs, afin qu’ils importent en toute liberté camelote et biens de luxe, cassent le secteur productif, réduisent au chômage et à la misère des centaines de milliers de travailleurs et leurs familles. Le volume des crédits que ces messieurs ont daigné rembourser est insignifiant. Pour camoufler les trous, le gouvernement a régulièrement recours à une recapitalisation des banques publiques et cette opération est mise mensongèrement sur le compte des dettes du secteur public.

Aucun “capitaine d’industrie” n’a surgi en échange de cette manne. En revanche, des barons de l’huile, du sucre, du rond à béton, du médicament, des voitures, du blé, etc., bref des barons du tout import qui peuplent les coulisses et les couloirs du régime, il y en a à profusion. Les signes de leur prospérité agressent le travailleur de l’usine autant que l’enseignant ou le jeune sans travail, sans logement, sans espoir de se marier : villas somptueuses, véhicules à 10 millions de dinars que conduisent les filles et les fils insouciants de “ceux d’en haut”, heureux d’exhiber leur patriotisme d’apparat à chaque compétition internationale de football, mais n’éprouvant aucun sentiment d’indignation face aux injonctions des ambassadeurs des grandes puissances impérialistes qui nous disent ce qu’il faut faire et ce qu’il ne faut pas faire.

Alors, après 25 ans de réformes et de crises dont les conséquences ont été supportées par les seules couches populaires, après une sanglante décennie qui plonge ses causes dans la politique économique et sociale des couches sociales dominantes, les travailleurs répondent au pouvoir qui les appelle à de nouveaux sacrifices : “faqo !”

Les défenseurs du régime auront beau utiliser la qualification de l’équipe nationale de football au mondial 2010, souffler sur les braises d’un chauvinisme latent, ou discourir sur la criminalisation du colonialisme, pour faire diversion, les travailleurs se laissent de moins en moins prendre facilement au piège.

Le pouvoir pourra encore menacer, intimider, réprimer, bastonner à coups de manches de pioche, acheter des “syndicalistes”serviles, tant qu’il y a encore des miettes à leur donner, il n’empêchera pas l’aiguisement de la conscience de classe et la politisation chez ceux qui produisent les richesses mais sont les derniers à prendre leur part de ces richesses. Le régime ne peut pas faire de concessions de lui-même. Ce sont les luttes et une solidarité des ouvriers et des salariés sans faille qui l’y obligent. Toute sa politique a consisté depuis plus de vingt ans à réduire les impôts sur les plus riches, à leur accorder des cadeaux de toutes sortes aux dépens des équilibres du budget de l’Etat et sans effet aucun sur le niveau de la production matérielle. Le directeur général des Impôts vient de reconnaître que la “pression fiscale” algérienne est la plus basse de la Méditerranée. Rien qu’en dix ans, elle a diminué de 60% ! La baisse réelle est encore plus effarante si l’on tient compte de l’impact des fraudes et de l’informel alimenté par les barons de l’import. Ajoutons à ce tableau les surfacturations à grande échelle des importations et des travaux publics utilisées comme procédé de pillage massif du revenu national par les couches sociales qui forment la base sociale du pouvoir actuel, sans oublier les grands marchés accordés aux multinationales - téléphonie mobile, cimenteries, centrales électriques, usines de liquéfaction du gaz naturel, construction des lignes et fournitures de tramways, etc. - pour consolider les alliances de ces couches sociales avec les puissances impérialistes.

On comprend alors pourquoi les comptes financiers extérieurs de l’Algérie sont sous pression et pourquoi la fiscalité ordinaire (hors fiscalité pétrolière) ne suffit plus depuis des années à couvrir les dépenses de fonctionnement de l’État, le déficit entre celles-ci et les recettes ordinaires s’aggravant à vue d’œil.

Voilà pourquoi le régime n’est pas disposé à écouter les cris de détresse des travailleurs et des couches laborieuses. Toute concession entraînera la nécessité de réduire la part des couches parasitaires que ces dernières ne sont pas disposées à l’accepter, sauf en cas d’un grand mouvement populaire. Il y a une contradiction inconciliable entre les intérêts des travailleurs et ceux des classes possédantes. Peu importe le moyen qui a permis aux possédants d’accumuler leurs richesses, que ce soit par des procédés purement mafieux ou “classiques”, c’est-à-dire par l’extorsion de la plus-value de la classe ouvrière. Face à celle-ci, ils sont tous unis et prêts à réprimer sans hésitation pour conserver leurs privilèges. Aucun dialogue ou “partenariat social” n’est possible dans un régime capitaliste si ce n’est pour berner les travailleurs et gagner du temps et encore plus d’argent.

La seule issue pour les classes populaires réside dans un changement radical débouchant sur l’avènement d’un nouveau système social qui sera sous leur contrôle et exprimera leurs intérêts. C’est la condition pour elles d’améliorer leur condition et de sauver par la même le pays d’un naufrage certain.
Zoheir Bessa
Antigone
 

Re: [Algérie] Une grève illimitée à partir de janvier

Messagede Antigone » 19 Mar 2010, 15:09

TSA - 19 mar 2010

Les mouvements de colère reprennent à Alger: nuit agitée à Zâatcha

Le quartier Zâatcha, situé à côté de la cité Mahieddine au centre d’Alger, a connu une nuit agitée entre mercredi et jeudi. Le mouvement de colère a commencé vers 20 heures par la sortie de bandes de jeunes qui ont fermé la rue en haut de la salle Harcha et le boulevard des Martyrs. Ils ont tenté de casser certains magasins de ce boulevard où se trouve les sièges de la télévision et de la radio algériennes, et se sont attaqués au lampadaires. Des pneus ont été brûlés à côté de la mosquée Ech-Chouhadaa.

Les forces anti émeutes ont fermé la circulation sur ce boulevard vers 21 heures pour empêcher l’avancée des contestataires vers les sièges de ces deux médias mais également vers celui de la présidence de la République située à moins d’un kilomètre de Zâatcha, là où un bidonville s’est développé autour des chalets provisoires construits dans les années 1950. L’affrontement entre les manifestants et les forces de police se sont poursuivis jusqu’à minuit. Les habitants ont voulu exprimer leur refus d’être relogés à Birtouta à 20 km d’Alger.

Le relogement des habitants d’un autre quartier précaire d’Alger, Diar Echms, entamé cette semaine, a crée une vague de colère dans d’autres endroits de la capitale. Jeudi, des mouvements de protestation ont également éclaté à Diar El Kefd, à Ain Naâdja et à Gué de Constantine où se trouve le plus grand bidonville d’Alger
Merouane Mokdad

El Watan - 19 mar 2010

Le plus grand bidonville d’Alger s’enflamme

« Pourquoi Diar Echems et pas nous ? » Après l’annonce de l’attribution de logements dans la cité d’El Madania, les revendications contaminent tous les ghettos d’Alger. Mercredi et hier matin, le plus grand bidonville de la capitale, où vivent 12 000 personnes, a été l’arène d’affrontements avec les gendarmes. Si les 27 jeunes interpellés ne sont pas relâchés aujourd’hui, les habitants menacent de fermer à nouveau la route de S’mar.

Ammi Mesbah, 56 ans, fonctionnaire, Remli I : « Pour rejoindre l’école, mes enfants traversent un oued d’eaux usées »

« Les gendarmes nous ont attaqués comme des vulgaires délinquants. On se serait cru dans une guerre. Nos femmes et nos enfants sont sortis de la maison fuyant les bombes lacrymogènes et autres explosifs… Ils n’ont épargné personne et nous ont demandé d’évacuer les vieux, les femmes et les enfants. Les gendarmes voulaient sûrement interpeller tous les jeunes du quartier et les mettre en prison… Et tout cet assaut pourquoi ? Parce que nous sommes sortis réclamer des logements dans la sérénité. Nous voulions juste marcher vers l’APC. Je vis ici depuis 1982 avec ma famille au milieu d’une immense décharge, des eaux usées… avec les rats. Au départ, j’ai construit ce taudis pour pouvoir me marier, espérant obtenir un logement rapidement car à l’époque, l’administration n’octroyait des logements qu’aux mariés.

Les années ont passé et mon taudis s’est vu réaménagé à plusieurs reprises, car j’ai eu en tout quatre enfants. J’ai honte devant eux car ils me demandent des comptes et m’interpellent chaque jour sur la vie que nous menons. Mon épouse et mes quatre enfants sont asthmatiques. Un de mes fils a failli mourir il y a quelques années de la tuberculose. Pour rejoindre l’école, mes enfants traversent un oued d’eaux usées, marchant sur de vieux pneus, dans la boue. En hiver, c’est l’enfer, puisque l’eau nous submerge. L’année dernière, l’oued a débordé et a tout emporté. En été, c’est pire. Les odeurs nauséabondes rendent les lieux inhabitables et les moustiques nous rendent la vie impossible. Nos enfants sont complètement défigurés et souffrent de problèmes épidermiques. Les autorités ne nous rendent visite qu’en période électorale et la police voit en nous des délinquants et des voleurs. Mon fils, étudiant en droit, est souvent appréhendé par la police à l’entrée du bidonville. Son tort ? Vivre dans un endroit nommé… Remli. »

Redouane, 38 ans, mécanicien, Remli II : « Je mets des bottes à ma fille de peur qu’elle ne soit pas mordue par les rats »

« Hier soir, nous avons compris que nous n’étions pas considérés comme des Algériens mais comme des étrangers. J’ai reçu sept explosifs dans la cour de mon gourbi, j’étais paniqué et je ne savais pas quoi faire, ma femme asthmatique a failli mourir et mes deux petites filles ont étouffé à cause des gaz lacrymogènes. Je vivais avec ma famille dans la baraque voisine avant que je ne me marie. A l’âge de 31 ans, je me suis marié avec une fille du bidonville car nous connaissions tous les deux la situation précaire dans laquelle nous vivons. J’ai construis alors cette baraque de trois pièces, tout en soumettant régulièrement des demandes de logement, dont aucune n’a été satisfaite. Je ne demande pas un logement social, juste un appartement que je pourrai payer à long terme.

Ma fille aînée a 6 ans, c’est sa première année à l’école, et cet hiver, elle a été obligée à porter des bottes à cause des flaques d’eau, de la boue et de peur qu’elle ne soit mordue par les rats. En plus, elle doit traverser la voie ferrée électrifiée récemment. Elle rentre chaque soir déprimée ! Je le vois dans ses yeux alors qu’elle n’a que 6 ans. Un jour, elle m’a demandé : « Papa, pourquoi je ne porte pas des baskets comme les autres filles ? Pourquoi les autres filles me regardent bizarrement ? » Des questions auxquelles je ne trouve pas de réponses. Je m’isole dans ma petite chambre et je pleure comme un enfant. Surtout, lorsque je vois ma fille jouer près de l’oued alors que normalement elle devrait le faire dans un jardin. Parfois, j’ai envie de me jeter dans cet oued. Mon message au gouvernement : Donnez-nous un fil du drapeau et prenez le reste. Pourtant, nous sommes tous sortis acclamer l’équipe nationale. Et aujourd’hui, on nous tire dessus… »

Ahmed, 24 ans, étudiant en psychologie, Remli III : « Je vis avec mes parents et mes huit frères dans trois chambres »

« Nous ne sommes pas des voyous mais notre quartier est devenu avec le temps, synonyme de délinquance. Mais on a oublié de dire que nous vivons dans un bidonville, le plus grand d’Alger, où des gens sont réduits à vivre dans des baraquements exigus, au milieu des ordures, aux abords d’un oued pollué qui peut déborder à n’importe quel moment. Nous sommes dépourvus de tout pour vivre décemment. Je vis avec mes parents et mes huit frères dans trois chambres. Mercredi soir, les habitants du quartier sont sortis dans la rue afin de protester contre la politique injuste pratiquée par les pouvoirs publics dans l’octroi des logements.

Les habitants de Diar Echems ont obtenu des quotas de logement aux cotés d’autres cités de la capitale, alors que notre bidonville est considéré comme le plus vieux et le plus important d’Alger. Comment voulez-vous que ces jeunes, ces vieux, ces femmes ne sortent pas dans la rue ? C’est de la hogra tout simplement. Les jeunes de ce bidonville vivent ici depuis leur enfance… dans la pauvreté, et la mauvaise réputation acquise n’a fait qu’aggraver la situation. On nous traite par le mépris, sinon pourquoi autant de violence dans la réaction des gendarmes et des policiers. Que voulez-vous que ces habitants comprennent ? Ces mêmes gendarmes sont venus sensibiliser les jeunes pour passer leur service national. Aujourd’hui, ils devraient se tenir sur leurs gardes. Les affrontements vont reprendre tant que nous n’aurons pas reçu des excuses et une réponse claire et franche ».

Abderrazek, 62 ans, retraité, Remli II : « Le regard des gens des autres quartiers nous fait mal »

« J’ai été blessé hier soir lors des affrontements avec les gendarmes. Je ne sais pas ce que j’ai reçu sur la tête, mais comme on courait de partout pour trouver un refuge pour nous abriter des tirs de grenades lacrymogènes, ma petite-fille a été piétinée et ma femme s’est évanouie pour avoir inhalé du gaz. Nous avons passé une nuit terrible, où les cris des femmes se mêlaient à ceux des enfants. Tout cela parce que les habitants de notre quartier sont sortis demander leur droit au logement. Je vis ici depuis 32 ans et j’ai cessé de rêver d’avoir une habitation décente. J’ai passé toute ma vie, dans une entreprise publique, au service de mon pays.

En contrepartie, je ne reçois rien, ou mieux, des bombes lacrymogènes. Mes fils m’en veulent car je n’ai pas été à la hauteur, ils me reprochent souvent de ne pas avoir occupé une villa à l’Indépendance, à Hydra comme les autres. Ils se sentent condamnés à vivre dans des gourbis avec leurs enfants, où leur dignité est bafouée tous les jours. Le regard des gens des autres quartiers nous fait mal. Pour toutes ces raisons, je ne mourrai pas tranquille. »
Zouheir Aït Mouhoub
Antigone
 

Actualité(s) en Algérie

Messagede Nico37 » 25 Avr 2010, 08:47

ALGERIE: NON AU LYNCHAGE DES FEMMES.NON A « L’AMNISTIE NATIONALE » !

Nous sommes révoltées devant la folie meurtrière des intégristes islamistes qui a fait une nouvelle fois rage dans le quartier « d’El Haicha » à Hassi-Messaoud, ville pétrolifère du Sud de l’Algérie. Nous n’avons pas oublié la nuit funèbre du 13 juillet 2001 au cours de laquelle près de cinquante femmes ont vécu le martyre dans ce même quartier. En effet, cette nuit là, plusieurs centaines d’individus déchaînés suite au prêche d’un imam s’étaient armés de matraques, de couteaux et de sabres pour s’attaquer aux travailleuses et à leurs enfants.

Jusqu’où ira la barbarie ? Près de dix ans après l’expédition punitive de 2001 le scénario de l’horreur se reproduit encore ! A nouveau le sabre, le couteau, la hache et le bâton contre des femmes sans défense. Elles sont agressées, torturées, violées, assassinées. Depuis plusieurs semaines, le terrorisme fait de nouveau rage et les femmes, toujours et encore elles sont les boucs émissaires d’agresseurs qui tentent d’imposer leur ordre à la société.

Malgré les dépôts de plainte au commissariat, la police s’est figée dans une inertie totale. Les plaintes sont classées sans suite. Aucune mesure n’est prise pour juguler le climat de violence. Dans cette zone sous haute protection, cela signifie-t-il qu’aux yeux des pouvoirs publics algériens la sécurité des bases pétrolières est plus précieuse que les vies humaines !!

Evidemment, cette situation gravissime est le corollaire de toutes les dérives scandaleusement baptisées «rahma», «concorde civile», «réconciliation nationale» mais qui en fait, au nom de « l’amnistie nationale » banalisent voire légalisent le crime, le viol, le kidnapping et menacent l’avenir de l’Algérie sur l’autel du compromis avec l’islamisme politique.

Ces dispositifs n’ont jamais assuré la protection des victimes de la terreur islamiste, elles n’ont pas rendu justice aux familles des victimes, ni aux victimes elles-mêmes et en particulier les survivantes des massacres de HASSI MESSAOUD. Au contraire, ce sont les victimes qui doivent se cacher, se taire, se résoudre à la fuite, au silence, quand ce n’est pas à l’exil.

Ces évènements tragiques mettent une nouvelle fois à l’ordre du jour la nécessité d’abroger le Code de la famille qui ravale les femmes au statut de sous-citoyennes et cultive dans les esprits un obscurantisme d’un autre âge.

L’Etat algérien a failli à sa première mission qui est d’assurer la sécurité de ses citoyens et citoyennes.

L’Initiative Féministe Européenne IFE-EFI est aux cotés des féministes algériennes pour appeler toutes les forces démocratiques à manifester leur solidarité avec les femmes de Hassi-Messaoud et exiger :

la cessation de la terreur qui règne contre les femmes à Hassi-Messaoud et la fin de toutes les exactions,

la mise en place d’une protection immédiate et exceptionnelle pour garantir la sécurité, l’intégrité physique de ces femmes et leur droit au travail,

la reconnaissance publique par les autorités locales et territoriales des actes de terrorisme dont elles sont victimes,

la mise en place de poursuites judiciaires contre tous ceux qui ont été confondus de crimes à leur encontre,

la mise en œuvre d’une procédure de justice destinée à mettre un terme à l’impunité des actes de vandalisme et de terrorisme.

La Coordination Européenne de l’IFE-EFI

15 avril 2010

Premières organisations signataires :

. Initiative Féministe Européenne IFE-EFI (Europe) France, Pays d’Aubagne, Italie, Pologne, Suède, Angleterre, Croatie….

. FEMMES SOLIDAIRES

. UNION DES FAMILLES LAIQUES (UFAL)

. Collectif Femmes PARTI POUR LA LAICITE ET LA DEMOCRATIE-Algérie

. Organisation for Women’s Liberation-Iran

. Secularism is a women’s issue (SIAWI)

. Ligue du Droit International des Femmes

Premières personnalités signataires :

Wassyla TAMZALI, écrivaine

Anne Marie LIZIN, sénatrice honoraire belge

Marieme HELIELUCAS, Coordinatrice réseau SIAWI

André GOMAR, président association laïque de Saint-Denis

Hakim ARABDIOU, militant laïque algérien


Algérie, le lynchage des femmes de Hassi Messaoud se poursuit par Nadia Kaci
LEMONDE.FR | 22.04.10 | 19h59

Des faits extrêmement graves ont eu lieu ces deux derniers mois dans la ville de Hassi Messaoud, base pétrolière du sud algérien où une chasse aux femmes s'est organisée. Ces dernières, venues des quatre coins du pays, travaillant dans des multinationales afin de subvenir aux besoins de leurs familles, se sont fait agresser régulièrement la nuit. Leurs maisons ont été saccagées et pillées par des hommes armés de gourdins, de haches, de couteaux, qui agissaient cagoulés, ou même à visage découvert. La plupart du temps, les femmes avaient beau hurler, aucun voisin ne leur venait en aide. Lorsqu'elles se rendaient au commissariat, elles devaient supplier des policiers méprisants pour que leurs plaintes soient enregistrées. Dans la nuit du dimanche 11 avril 2010, les agressions ont redoublé. Aucun auteur de ces crimes n'a été poursuivi en justice. Aujourd'hui, si un certain calme est revenu, les femmes subissent des pressions et intimidations en tout genre.

Ces crimes ne sont que la continuité de la tragédie du 13 juillet 2001, dont il est important de rappeler les faits : plus d'une centaine de femmes furent violées et torturées à l'appel d'un imam, par quatre cents à cinq cents hommes – l'une d'elles fut enterrée vivante ! Sur cette foule ayant commis ce pogrom, seuls vingt-neuf hommes ont été accusés. Parmi eux, seuls trois hommes ont réellement purgé leur peine. Les autres ont été condamnés par contumace, ou encore innocentés ! L'imam, lui, a été arrêté quelques heures et relâché sur injonction d'Alger !

Le Code de la famille voté en 1984 à l'Assemblée nationale algérienne est pour moi l'un des facteurs qui a rendu possible le lynchage des femmes de Hassi Messaoud. Il régit le statut personnel de la femme au sein du couple, faisant d'elle une mineure à vie, passant de la tutelle du père à celle du mari, devant obéissance à ce dernier, et pouvant être répudiée à n'importe quel moment, le mari ayant le droit de garder le logement conjugal pendant que la femme se retrouve dehors avec ses enfants. Et même si ce code a connu de légers amendements, en 2005, il reste profondément inégalitaire et criminel. En fragilisant les femmes et leurs enfants, c'est une société tout entière qu'il a fragilisée. De plus, en mettant les femmes à la disposition et sous le contrôle des hommes, ce code envoie un message fort à toute la société et aux hommes en particulier : "Si vous avez des problèmes, de mal-être, ne nous cassez pas la tête avec vos revendications, défoulez-vous sur les femmes !" Comme dit le proverbe algérien : "Tekber ou tansa wou ttaffrha fi'n'sa", "Tu grandiras, tu oublieras et tu le feras payer aux femmes."

Le deuxième facteur important est le travail de grande envergure des intégristes qui, pendant des années, ont imprégné tout le tissu social de leurs discours profondément haineux et misogynes, en désignant les femmes comme la cause de tous les maux de la société. Ils ont détourné les textes religieux de façon à renforcer la suprématie des hommes. Pendant les années de terrorisme triomphant, à la menace des femmes qui ne se soumettaient pas, s'est ajouté l'enlèvement de plusieurs milliers d'entre elles dans les maquis par les groupes armés intégristes. Elles y furent violées, torturées, soumises à l'esclavage. Beaucoup d'entre elles ont été assassinées ou ont disparu dans la nature. Leurs bourreaux ont très peu été inquiétés, voire pas du tout. Aujourd'hui, on les appelle des repentis sans qu'ils se soient repentis de rien et ils se meuvent dans les villes en toute impunité.

Partout en Algérie, des femmes humiliées n'arrivent pas à faire valoir leurs droits à la sécurité pourtant inscrits dans la Constitution.

Voilà comment ces dernières années les violences à l'encontre des femmes a augmenté de façon alarmante.

Si ces dernières nuits les femmes de Hassi Messaoud ont pu dormir tranquillement, je sais à quel point leur répit est fragile et temporaire : ceux qui leur en veulent d'avoir crié à l'aide savent attendre…

Aussi, j'en appelle au gouvernement algérien pour faire respecter la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, qu'il a ratifiée en 1996.

J'en appelle à la cinquantaine de multinationales qui emploient ces femmes pour les protéger au lieu de les fragiliser en les menaçant de licenciement, comme certaines l'ont été pour cause d'absence provoquée par leurs agressions.

Et si, aujourd'hui, plusieurs associations algériennes se sont mobilisées, j'appelle le peuple algérien à exprimer son désaccord sur ce qui entache son intégrité.

Hassi Messaoud n'est pas une affaire de femmes, c'est une affaire d'État. C'est aussi une affaire de droits humains. En somme, c'est notre affaire à tous !

Nadia Kaci est comédienne, coauteure de Laissées pour mortes. Le lynchage des femmes de Hassi Messaoud, Max Milo éditions.
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Re: [Algérie] Une grève illimitée à partir de janvier

Messagede Nico37 » 02 Mai 2010, 19:54

Débrayage de deux jours dans les APC : Le marasme de 500 000 agents communaux
El Watan, 30 mars 2010

La malvie, la précarité de l’emploi, l’érosion du pouvoir d’achat, l’instabilité au sein des administrations sont autant de facteurs qui motiveront les travailleurs des communes à prendre part au débrayage.


Après les praticiens de la santé, les enseignants, les agents de la SNTF, c’est au tour des travailleurs communaux de manifester leur mécontentement et leur colère quant à la dégradation de leur situation socioprofessionnelle.
Selon le Conseil national du secteur des communes (CNSC), activant sous la coupe du Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (Snapap), et initiateur du mouvement de grève de deux jours qui débutera aujourd’hui, les travailleurs communaux – qu’ils soient éboueurs, préposés au guichet, employés dans les bureaux – vont adhérer massivement à cette action de protestation.

La malvie, la précarité de l’emploi, l’érosion du pouvoir d’achat, l’instabilité au sein des administrations sont autant de facteurs qui motiveront les travailleurs des communes à prendre part au débrayage. Le CNSC a déposé, il y a huit jours, un préavis de grève auprès des départements concernés, notamment le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales et celui du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale.

Ces deux institutions n’ont, jusqu’à l’heure, ni contesté cette démarche ni invité les futurs grévistes à une table de négociations, comme le stipule la loi.

Actuellement, plus de 500 000 personnes sont employées dans les 1541 communes existant à travers le territoire national, sans oublier d’adjoindre à ce nombre important les centaines d’agents embauchés dans le cadre du pré-emploi et du filet social. Ces deux dernières catégories sont, selon le syndicat, surexploitées, puisque ces agents touchent un salaire de 3000 DA alors qu’ils bouclent leurs huit heures de travail ! Pour le CNSC, la grève demeure leur dernier recours pour la prise en charge de leurs revendications.

« Nous sommes marginalisés, nous ne sommes pas écoutés et la dégradation de nos conditions de travail ainsi que l’érosion de notre pouvoir d’achat nous poussent, non seulement à observer une grève, mais à occuper la rue », a lâché Ali Yahia, porte-parole du syndicat.

Ce sentiment d’injustice est partagé par la majorité des travailleurs et des agents communaux rencontrés hier à Alger. Ces derniers ont, toutefois, refusé de décliner leur identité par crainte de représailles. « Après plus de 20 ans de service, je touche toujours un salaire qui dépasse de peu les 15 000 DA et j’ai cinq bouches à nourrir, si je vous rends compte de notre misère à visage découvert, je risque ma place », a lancé un préposé au guichet dans une administration de la capitale. Celui-ci pense que l’amélioration des prestations de services est liée étroitement à l’amélioration des conditions de travail des employés de l’administration. « Nous touchons un salaire des plus dérisoires, les pouvoirs publics ne nous ont jamais consultés ni associés à l’élaboration de notre statut dont nous ignorons carrément le contenu », ont souligné les responsables du syndicat.

Salaires dérisoires et travail précaire

Les travailleurs communaux et des corps communs ont été, de l’avis des animateurs du débrayage, exclus de toutes les augmentations salariales, des classifications catégorielles dans la nouvelle grille des salaires de la Fonction publique et ils n’ont pas été invités à faire des propositions par rapport au régime indemnitaire. « Le haut gradé au niveau de l’administration touche à peine 30 000DA. Les éboueurs sont classés dans la nouvelle grille des salaires à la catégorie 1, alors qu’ils étaient à la 10, ils perçoivent un salaire de 9000 DA. Dans notre pays, on ne revalorise ni le travail ni le diplôme des fonctionnaires », a tonné Ali Yahia.
Par ailleurs, le syndicat fait part également de l’instabilité qui règne dans les APC en raison du changement de l’équipe dirigeante. [i]« Chaque cinq ans, nous assistons à des changements à la tête des administrations. Les nouveaux élus nomment un nouveau staff. Il y a, à notre sens, des affectations arbitraires. Résultat : il y a un personnel qui évolue et un autre qui stagne », [/i ]explique Ali Yahia qui parle de dysfonctionnement au sein de nos administration dû essentiellement à la mauvaise gestion des élus.

Le syndicat, qui menace d’organiser une grève renouvelable de 3 jours à compter de la deuxième quinzaine d’avril prochain, revendique la promulgation du projet de statut particulier des communaux et le régime indemnitaire, la révision de la classification catégorielle des agents communaux, la revalorisation et l’attribution d’autres primes et indemnités pour les travailleurs communaux et les corps communs, la revalorisation et l’actualisation de la prime de rendement et le maintien de la retraite sans condition d’âge. Le syndicat demande aussi la revalorisation du point indiciaire afin de garantir un salaire de base digne en harmonie avec le coût de la vie, l’intégration des contractuels en poste et la défense des libertés syndicales et le droit de grève.

Par Nabila Amir eL Watan


La grève des travailleurs des communes : Une première en Algérie

Première action du genre dans l’histoire de l’Algérie, le mouvement de grève initié par le Conseil national du secteur des communes, organisation affiliée au Snapap, a connu, selon ses animateurs, un succès inattendu.

Hier, au deuxième jour de ce débrayage de deux jours, le taux de suivi a enregistré une légère amélioration par rapport au premier jour. Plusieurs communes ont rejoint la protestation ramenant ainsi le taux de suivi à plus de 75% alors que la veille, il était de l’ordre de 60%. M. Ali Yahia, porte-parole du syndicat, a rappelé hier, lors d’une conférence de presse animée à la Maison des syndicats que le personnel des communes n’a jamais eu recours à un mouvement de débrayage.

Il s’agit là d’une première. Jamais un syndicat n’a osé bloquer les communes pour revendiquer un droit de regard sur leurs conditions de travail », a-t-il tonné.
« Nous sommes satisfaits du résultat car en dépit des intimidations et des menaces des pouvoirs publics, les travailleurs et fonctionnaires des communes ont adhéré pleinement au mot d’ordre de grève »,
a lâché le conférencier qui estime qu’aujourd’hui les travailleurs des APC, de manière générale, ont brisé le silence et ont bravé l’interdit pour crier leur ras-le-bol quant à leurs conditions de travail, et leur situation socioprofessionnelle qui est des plus catastrophiques.
« Lors de notre tournée sur le terrain, nous avons compris qu’il y a une prise de conscience des travailleurs, leur lucidité et leur rejet de la hogra les ont poussés aujourd’hui à réfléchir sérieusement quant à la constitution d’un comité de travailleurs au sein de chaque entreprise », a révélé M. Ali Yahia.

La peur de la révocation

Ce dernier n’a pas nié que beaucoup de travailleurs et agents des communes ignorent même l’existence d’un syndicat représentant le secteur des communes. Ils ne sont de ce fait ni affiliés ni structurés dans un collectif auprès duquel ils peuvent faire part de leurs doléances.
« Suite à ce débrayage, les travailleurs ont exprimé leur souhait de faire partie du syndicat. Ceci nous réjouit doublement : d’un côté, cela nous permet de renforcer notre existence sur le terrain et de l’autre, cette nouvelle donne va permettre aux travailleurs d’avoir entre leurs mains des instruments et outils pour se défendre », fera remarquer le conférencier.
Toutefois, malgré la non-adhésion de certaines communes à ce mouvement de grève, les représentants du Conseil national du secteur des communes ont affiché un satisfecit et parlent d’une réussite totale. Pour eux, il n’est pas facile d’observer un débrayage dans un contexte où le champ syndical est verrouillé, où toutes les grèves sont réprimées et leurs initiateurs menacés de ponction sur salaire et de révocation.

« Les travailleurs des communes n’ont jamais eu recours à un mouvement de débrayage. Notre grève intervient au lendemain de la répression qui s’est abattue sur les praticiens de la santé et les enseignants. Cet état de fait n’a pas empêché le personnel des communes d’adhérer à la grève »,
a soutenu Ali Yahia qui a tenu à saluer le courage des travailleurs et leur acharnement pour la préservation du droit syndical. Les agents communaux, selon le porte-parole du syndicat, ont compris qu’en 2010, ils n’ont pas besoin d’une autorisation du maire pour adhérer à un syndicat. Par ailleurs, l’adhésion à cette action de protestation va motiver le conseil à aller de l’avant.

Dans ce sillage, il envisage de commencer d’ores et déjà à s’organiser pour la réussite de la prochaine action de trois jours prévue pour ce mois-ci. Les membres du syndicat se réuniront ce week-end pour arrêter la date de ce nouveau débrayage. « Les pouvoirs publics ont tourné le dos à nos revendications, ils ont joué la carte de l’intimidation à la place de la négociation »,
a déploré M. Ali Yahia.

Il est en outre utile de rappeler les revendications du personnel des communes. Des revendications, somme toute, légitimes puisqu’elles concernent l’amélioration de leur vécu. En plus de la promulgation du projet de statut particulier des communaux et le régime indemnitaire, le syndicat du secteur des communes demande la révision de la classification catégorielle des communaux, la revalorisation et l’attribution d’autres primes et indemnités pour les travailleurs communaux et des corps communs, la revalorisation et l’actualisation de la prime de rendement et le maintien de la retraite sans condition d’âge. Les représentants des travailleurs demandent aussi la revalorisation du point indiciaire afin de garantir un salaire de base digne en harmonie avec le coût de la vie.

Par Nabila Amir El Watan
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Re: Actualité(s) en Algérie

Messagede Nico37 » 08 Mai 2010, 19:31

[url=http://www.algerie360.com/algerie/le-departement-de-zerhouni-a-propos-du-biometrique-«pas-de-photos-avec-le-voile-et-la-barbe»]Le département de Zerhouni à propos du biométrique «Pas de photos avec le voile et la barbe»[/url]

L'expression dz | Posté le : Mercredi 28 avril à 4:19 | 0 Comments

Les participants au séminaire ont qualifié l’administration électronique de «clé de voûte» du développement de la société de l’information.

Le ministère de l’Intérieur persiste sur sa position quant au respect des règles définies par l’Organisation internationale de l’aviation
concernant le passeport biometrique. Le directeur général des libertés générales et des affaires juridiques au niveau du département de
l’intérieur, Talbi Mohamed, est revenu à la charge.

Intervenant lors de la journée parlementaire organisée sur l’administration électronique (e-gouvernement), hier au Sénat, a voulu
apporter quelques éclaircissements et estime que le ministère n’a pas laissé le choix aux citoyens d’assumer leurs responsabilités quant à l’identification faciale.

«Certaines parties ont déformé les propos du ministre», a-t-il affirmé mais réitère que les citoyens doivent se soumettre à la loi. Les nouvelles mesures appliquées au niveau des aéroports sont basées sur la photo et l’empreinte digitale. Si le citoyen ne respecte pas les règles il risque de s’exposer à l’humiliation. Voulant balayer toute polémique, le représentant précise que la numérisation des pièces d’identité vise à assurer plus de sécurité aux citoyens.

De son côté, le commandant de la Gendarmerie nationale, ingénieur en informatique, Nourredine Mourad, a fortement défendu ce projet. Afin d’écarter les interprétations erronées faites sur le biométrique, cet ingénieur dit qu’il n’y a pas lieu de s’affoler. Le processus en
question garantit une meilleure protection des données personnelles.

«Personne ne risque de falsifier un passeport ou la pièce d’identité», a-t-il précisé. Même en cas de perte du passeport, le conférencier
explique que les données ne seront pas exploitées puisque le passeport sera immédiatement révoqué juste après la déclaration de perte.


Il faut reconnaître que le lancement de l’opération de numérisation des passeports a provoqué une vive polémique sur le voile et la barbe.
Plusieurs voix se sont élevées pour dénoncer l’interdiction du voile et de la barbe.
Présentant une étude technique, le commandant de la Gendarmerie nationale a précisé que dans les règles arrêtées par l’Oiac, il y a 36 points qui doivent être affichés sur le visage. Or, la partie faciale affiche juste 20 points, ce qui nécessite de montrer les zones d’ombre,
à savoir les oreilles, le front et le menton.
Le séminaire d’hier a été l’occasion pour le département de l’intérieur d’éclaircir les choses à propos de ce sujet qui fait rage en ce moment.

«L’objectif recherché à travers cette journée est de démontrer l’importance d’intégrer les technologies dans le système administratif
pour garantir un fonctionnement efficace», a déclaré le vice-président du Sénat, Rachid Assas. Les participants ont également souligné la
nécessité de mettre en place une stratégie claire des technologies, touchant tous les aspects dans ce domaine.

«Il est nécessaire de faire une véritable évaluation de la situation de la e-administration, qui entre dans le cadre de la stratégie e-Algérie 2013», ont indiqué les experts lors de cette rencontre initiée par le Conseil de la nation.
M.Laskri Tayeb, membre du Conseil de la nation, qui intervenait sur le thème du «e-gouvernement: enjeux et perspectives», a estimé que la politique nationale relative au secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC) vise à moderniser l’administration à travers l’amélioration de sa gestion et de son rapprochement du citoyen.

Qualifiant l’administration électronique de «clé de voûte» du développement de la société de l’information, il a indiqué que le e-gouvernement a pour objectif de mettre en place une administration de meilleure qualité devant permettre aux usagers de ne plus se déplacer de guichet en guichet.
La révolution numérique nécessite l’adaptation de la gestion aussi bien des institutions publiques que des entreprises, aux nouvelles technologies.

Nadia BENAKLI
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Re: Actualité(s) en Algérie

Messagede Antigone » 13 Mai 2010, 15:10

El Watan - 13 mai 2010

Alors que la justice ordonne l’arrêt du mouvement de grève : Les cheminots plus que jamais décidés

La justice ordonne, après une saisine de la SNTF, « l’arrêt du mouvement de grève et la reprise immédiate du travail ». La décision du tribunal s’appuyait particulièrement sur le caractère « illégal » du débrayage. C’est ce qu’a révélé Dakhli Nourdine, directeur des ressources humaines à la SNTF, joint hier par téléphone. « Notre premier souci est d’assurer notre mission de service public à travers le transport des voyageurs et des marchandises », précise-t-il, en appelant les travailleurs à adopter la voie de la sagesse. « Nous appelons les travailleurs à reprendre leur activité. La concertation avec le partenaire social est toujours en cours. Et nous espérons trouver des solutions Incha Allah », affirme ce responsable. La SNTF a engagé dans un premier temps des pourparlers, sans résultat, avec la Fédération nationale des cheminots.

Ce syndicat, qui n’a pas annoncé son approbation au débrayage, a également appelé les grévistes à reprendre le travail en les assurant que « les négociations se poursuivront » avec leur employeur, souligne M. Dakhli. Les protestataires pour leur part, restent mobilisés et ne comptent pas faire marche arrière pour autant. « La justice a tranché en faveur de l’administration. Nous estimons que nous sommes lésés dans notre droit le plus légitime. Maintenant, s’ils veulent suspendre 10 000 travailleurs, qu’ils le fassent. Nous sommes grévistes et nous le resterons jusqu’à l’obtention de notre droit », tonne Abdelhak Boumansour, porte-parole de la cellule de crise composée des représentants syndicaux des quatre régions du pays. Selon lui, la justice devrait au préalable faire la part des choses. « La première infraction relève de l’administration, en refusant l’application de l’article 52 de la convention collective de branches. Pourquoi ces gens ne sont-ils pas inquiétés », s’interroge-t-il.

« L’administration a violé la loi »

Les protestataires, de plus en plus déterminés, ne veulent plus entendre parler des « arguties » de l’administration de la SNTF. Cette dernière avance, ajoutent-il, « l’alibi » d’une situation financière critique pour ne pas augmenter les salaires des cheminots. Les grévistes n’ont d’ailleurs aucune confiance en leur employeur. « Ils nous invitent à reprendre le travail avant de se mettre à la table des négociations. Ils veulent nous rouler dans la farine. Nous en avons marre des promesses sans lendemain. Nous demandons des engagements signés », soutient un syndicaliste. De nombreux cheminots affirment ne pas pouvoir joindre les deux bouts. C’est pourquoi ils exigent seulement l’application de l’article 52 de la convention collective de branches stipulant que « le salaire de base ne peut en aucun cas être inférieur au SNMG », lit-on sur une déclaration remise a la presse. D’après eux, la grille des salaires des cheminots est restée inchangée et le niveau A1 demeure coté à 12 480 DA. S’appuyant sur la force de la loi, les grévistes citent l’article 149 relatif au droit du travail : « Tout employeur qui rémunère un travailleur à un salaire inférieur au SNMG ou à un salaire minimum fixé par la convention ou l’accord collectif du travail est puni d’une amende de 1000 à 2000 DA multipliée par autant de fois qu’il y a d’infractions.

En cas de récidive, la peine est de 2000 à 5000 DA multipliée par autant de fois qu’il y a d’infractions. » La justice devrait, selon leur propos, appliquer aussi la loi, dans toute sa rigueur, quand il s’agit de réprimander ce genre d’infraction au droit du travail. « L’administration de la SNTF a violé la loi en matière de droit du travail. Elle a illégalement lésé les travailleurs », affirment des syndicalistes. Il va sans dire que le conflit entre la SNTF et les protestataires risque encore de perdurer. La grève initiée par la base syndicale a encore paralysé, hier, le transport ferroviaire sur l’ensemble du territoire national. La mobilisation est à son comble. « Pas de reprise du travail sans gain de cause. » C’est à peu près la conviction de nombre de grévistes rencontrés à la gare d’Agha, quelques heures avant la décision de la justice. Par ailleurs, certains grévistes ont été destinataires de mises en demeure de la part de la direction générale de la SNTF. Une procédure qualifiée « d’illégale » par un syndicaliste. « Au lieu d’adresser ces mises en demeure avec accusé de réception ou par le biais d’un huissier de justice, la SNTF a recouru aux chefs de gare. C’est une infraction à la loi. Ces pratiques condamnables veulent semer la zizanie dans les rangs des cheminots », dénonce-t-il avec véhémence. Face aux menaces de l’administration, les travailleurs de la SNTF réitèrent le fait qu’ils sont « dans la légitimité et c’est la direction générale qui n’a pas respecté ses engagements ».
Hocine Lamriben
Antigone
 

Re: Actualité(s) en Algérie

Messagede Antigone » 05 Sep 2010, 13:45

Liberté, rapporté par Algérie dz - 04 sep 2010
http://www.algerie-dz.com/forums/archiv ... 80043.html

L’inquisition contre les non-jeûneurs continue:
Dix personnes dont un restaurateur arrêtées près de Béjaïa

par Djilali Benyoub

Pendant le Ramadhan, cette tendance s’exacerbe avec les dénonciations et les interventions parfois “intempestives” de la police dont l’action s’appuie principalement sur l’article 144 bis 2 du code pénal.

Un restaurateur et neuf autres personnes ont été arrêtés mardi dernier dans la ville d’Ouzellaguen, dans la wilaya de Béjaïa, pour ne pas avoir observé le jeûne. La police a procédé à l’interpellation des 10 personnes alors qu’elles se trouvaient dans un fast-food fermé, établi au 2e étage d’un immeuble situé à côté de la place du Marché jouxtant la RN26. Selon les services de la police d’Ouzellaguen, cette irruption a fait suite à des renseignements faisant état de l’existence d’un restaurant qui travaille à porte fermée et où l’on sert des repas en plein jour durant le Ramadhan.
“Pris en flagrant délit”, selon la police, le propriétaire de cet établissement s’affairait à servir ses clients; ces derniers ont tenté de s’échapper. Les plus habiles ont atteint le toit mais les policiers avaient bouclé toutes les issues. Ils seront sommés de descendre avant d’être arrêtés.
Présenté au parquet, le propriétaire du fast-food a été mis sous mandat de dépôt, tandis que les neuf non-jeûneurs seront cités à comparaître devant la justice, a-t-on appris de même source. “L’article 144 bis 2 du code de dogme sera appliqué sur les dix individus”, selon les services de sécurité d’Ouzellaguen. Le grief retenu contre ces derniers dans cette affaire est “dénigrement et non-respect des préceptes de l’islam”.

Depuis quelques années, la montée du salafisme aidant, le code pénal est intimement accolé au mois sacré du Ramadhan en ce sens qu’il est régulièrement invoqué en soutien juridique au comportement inquisiteur de certains zélés qui ne tolèrent aucune différence “confessionnelle”. Pendant le Ramadhan, cette tendance s’exacerbe avec les dénonciations et les interventions parfois “intempestives” de la police dont l’action s’appuie principalement sur l’article 144 bis 2 du code pénal qui condamne quiconque offense le Prophète et les envoyés de Dieu ou dénigre le dogme ou les préceptes de l’Islam que ce soit par voie d’écrit, de dessin, de déclaration ou tout autre à une peine d’emprisonnement de 3 ans à 5 ans et à une amende de 50 000 à 100 000 DA.
C’est sur cette base que des policiers sont intervenus dans un chantier à Aïn El-Hammam pour arrêter deux ouvriers en train de boire de l’eau, ou cette “opération” menée hier dans un petit restaurant à Ouzellaguen où des repas étaient servis dans la journée. Les policiers sont intervenus après enquête suite à des dénonciations. Selon des informations, le restaurant travaillait, mais discrètement en gardant la porte fermée. Détail qui enlève le caractère ostentatoire ou public de l’acte des non-jeûneurs qui est précisé dans l’article du code pénal en question. Car, en réalité, les policiers sont intervenus non pas en raison d’atteinte à l’ordre public ou à la morale, mais pour débusquer des “mécréants”, selon la formule des salafistes, dans des endroits privés ou clos.

La réaction immédiate des services de police dans ces cas, comme fut le cas l’année dernière, à la même période, à Biskra, renseigne sur le glissement dangereux vers la généralisation de l’intolérance même si les cas rapportés demeurent limités à certaines localités. D’où le risque de l’élargissement du phénomène à tout le pays et le retour, inéluctable alors, aux prémices de la décennie noire.
Autre paradoxe : si le non-jeûneur même en cachette est passible certainement des peines de l’article 144 bis 2, puisque les poursuites sont automatiques et engagées d’office par le ministère public, pourquoi “tolérer” des restaurants à Alger et dans les grandes villes ? Pourquoi s’échiner à vanter une image touristique de l’Algérie qui dans les faits ne tolère pas, surtout pas pendant le Ramadhan, les autres confessions ? Un double comportement contradictoire des autorités qui par une sorte d’insidieuse démission laisse le terrain de la confrontation entre les mains des salafistes qui s’appuient sur la police et une population qui n’incarne ni une menace ni un danger tant elle se place aux avant-postes du combat contre le terrorisme qui continue de sévir.

Que faire ? Comme cette population de Aïn El-Hammam, faire des rassemblements devant les tribunaux le jour du procès pour rappeler aux autorités le principe du respect de la liberté du culte consacré dans la Constitution et leur devoir de le protéger ! Cette même population qui a fait preuve d’une rare mobilisation lorsqu’il s’agit de lutte contre les groupes armés.
Le plus surprenant est cette attitude laxiste et permissive des autorités devant ces dérives porteuses de risques certains d’escalades. Car ce procédé inquisitoire qui implique la police tend à inverser l’axe des facteurs de risque et à ouvrir la voie, par ce silence coupable des autorités, devant les nostalgiques du Fis dissous et de ses violentes campagnes de moralisation.
Avec ces cas de dénonciation de non-observation du jeûne, les interventions automatiques de la police, c’est l’islamisme radical qu’on croyait vaincu qui revient avec la bénédiction de certains responsables politiques dont la conception de la réconciliation nationale semble s’accoupler naturellement avec la mansuétude vis-à-vis des islamistes. Ces derniers, fort de cette complaisance, continuent de grignoter horizontalement et verticalement dans la société, patiemment pour arriver à terme à envahir tous les rouages de l’état et s’imposer.

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
TSA - 04 sep 2010
http://www.tsa-algerie.com/divers/douze ... 12082.html

Douze non-jeuneurs jugés lundi à Béjaïa

Douze personnes, dont le propriétaire du restaurant, arrêtées mardi dernier par la police dans la ville d’Ouzellaguen, à 60 km de Béjaïa, pour ne pas avoir observé le jeûne seront jugées, lundi 6 septembre, par le tribunal d’Akbou dans la même wilaya, a appris TSA de source sûre. Ils sont poursuivis pour « dénigrement et non respect des préceptes de l’islam.»

Les douze mis en cause, tous des hommes, ont été interpellés mardi dans la journée lors d’une descente de la police d’Ouzellaguen dans un fast-food au 2e étage d’un immeuble commercial situé à proximité du marché d’Ouzellaguen. Présentés devant le juge, le propriétaire du restaurant a été placé sous mandat de dépôt alors que les autres personnes interpellées ont été citées à comparaître devant la justice.

Selon une source judiciaire, la décision de placer le propriétaire en détention a été motivée par des raisons liées notamment à l’ordre public. Le restaurant servait à ses clients des brochettes de viande dont l’odeur arrivait jusqu’aux passants dans la rue.

Après le cas des deux ouvriers du bâtiment interpellés à Aïn El Hammam dont le procès a été reporté après une mobilisation de la population [lire le post précédent, ndlr], cette nouvelle affaire va relancer le débat sur la liberté d’observer le jeûne en Algérie à quelques jours de la fin du mois sacré.
Lyes Amara
Antigone
 

Algérie

Messagede Pïérô » 09 Jan 2011, 12:05

communiqué de L’ATMF et La FTCR :

Solidarité avec les mobilisations en Algérie !

Le Maghreb s'enflamme

De Sidi Bouzid à Bab Elouad, les mêmes causes produisent les mêmes effets :

La mal-vie, un chômage chronique des jeunes...., la cherté de la vie et une corruption généralisée qui provoque un sentiment d’étouffement.

La rue reste le seul espace d’expression devant l’aveuglement des dirigeants.

Le gouvernement de Ben Ali et celui de Bouteflika répondent à des questions de fond par des artifices tels que le déboulonnage de certains sous-fifres (ministre de la communication, gouverneur...), des subventions destinées à calmer les gens et par la répression de ceux qui bougent.


L’ATMF et La FTCR :

· Dénoncent la répression des manifestations de la jeunesse algérienne.

· Expriment leur solidarité avec la lutte du peuple algérien et de sa jeunesse pour la dignité et un avenir meilleur.

· Appellent les forces démocratiques en France et dans le monde à soutenir cette lutte.

· Demandent que la solidarité exemplaire qui s’est manifestée pour la Tunisie de part le monde soit élargie à l’Algérie.

· Exigent la libération de tous les détenus

· Demandent la remise en cause des politiques suivies et la démocratisation des pays du Maghreb.

· Exigent le respect des libertés et des droits de l’homme.

L’ATMF et La FTCR appellent à la solidarité avec les luttes des peuples du Maghreb, pour la dignité l’emploi, la liberté et la démocratie et contre la précarité et la corruption.

Vive la solidarité Maghrébine

Pour une Maghreb solidaire des peuples

Paris le 8 janvier 2011

http://www.citoyensdesdeuxrives.eu/bett ... &Itemid=82


Appel à rassemblement, Marseille ce 9 janvier :

Rassemblement de solidarité avec le peuple algérien

‘De cette vie sans lendemain, nous n’en pouvons plus. Nous n’en voulons plus. Il faut leur servir de la violence, ils veulent qu’on les écoute et ils nous écoutent pas’, répond à la question d’une journaliste de l’AFP, un jeune émeutier du quartier populaire de Bab El Oued à Alger.
Ces quelques mots lancés à la face du monde, résument le bilan de douze années de règne du régime autoritaire de Abdelaziz Bouteflika. Douze années durant lesquelles le pays n’a pas cessé d’engranger des milliards de dollars à la faveur de la hausse durable des prix des hydrocarbures et donc de disposer d’opportunités sans précédent pour relancer le secteur économique qui est la condition nécessaire pour sortir le pays de l’état de délabrement dans lequel il s’était enfoncé depuis le début des années 1980.
Au lieu de cela, nous assistons à un immense gâchis. Ce gâchis est fait de dilapidation des richesses nationales par le développement généralisé de la corruption, de répression sociale et politique et de remise en cause de quelques libertés démocratiques acquises au prix d’immenses sacrifices. Il place le pouvoir algérien parmi les régimes les plus autoritaires dans le monde. Un pouvoir qui a poussé les jeunes algériens dans les bras de l’intégrisme ou dans la tentative désespérée de rejoindre un impossible Eldorado en se jetant à la mer au péril de leur vie.

Faute de cadre démocratique, du fait du verrouillage de tous les canaux d’expression, le peuple algérien, à travers son immense majorité constituée par la jeunesse, sort depuis quelques jour dans la rue pour revendiquer par l’émeute, un sort plus enviable.

Pour soutenir ce peuple en quête de justice sociale et de liberté,

Pour exiger la libération immédiate des jeunes arrêtés durant les émeutes,

Pour mettre en garde le pouvoir algérien contre tout réflexe répressif et le rendre ainsi responsable devant l’opinion publique internationale de la moindre goutte de sang versé par un algérien,

nous appelons à un rassemblement de solidarité le
Dimanche 09 janvier 2011 à 15h
Place Léon Blum, 13001 Marseille (Haut de la Canebière).


Collectif Solidarité Maghreb
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Re: Algérie

Messagede kuhing » 09 Jan 2011, 19:12

Ci joint un texte que fait suivre sur notre liste un camarade du CAam :



Subject: [anticolonial] DECLARATION ETOILE NORD AFRICAINE ANTICAPITALISTE RASSEMBLEMENT 6 JANVIER 2011 à la Fontaine aux Innocents

DECLARATION ETOILE NORD AFRICAINE ANTICAPITALISTE RASSEMBLEMENT 6 JANVIER 2011 à la Fontaine aux Innocents


Il existe une véritable lame de fond d'un raz le bol généralisé à l'ensemble de la rive sud de la Méditerranée. Après une année marquée par des mobilisations sur la rive Nord de cette même mer, en Grèce, en France, en Espagne et au Portugal, voici la relève du Sud.

L’Afrique du Nord est en train de vivre une synchronisation des luttes qui n’a qu’un seul précédant : la lutte anticoloniale.

Ce qui se passe actuellement en Tunisie et commence à se manifester dans l’Algérie voisine après un détour par l’Egypte n’est qu’une même et profonde lame de fond d’une contestation sociale et politique dont le facteur déclenchant est la crise économique qui frappe le système capitaliste mondial.

Le rêve des nouvelles classes dominantes nord africaines de « tondre » les classes populaires (travailleurs, paysans, artisans, mais aussi jeunes précaires avec ou sans diplômes) dans une « transe » d’un pur capitalisme sans foi, sans lois et sans aucunes règles autre que celle d’engloutir pour leur seul profit toutes les richesses produites par ces mêmes classes populaires tourne au cauchemar.

Pressurisées, exploitées, renvoyées à un statut dont l’inhumanité fait que l’on préfère aujourd’hui en finir « en s’immolant par le feu », comme ce fut le cas du jeune Bouazizi en Tunisie, que de continuer à subir ce que plus personne ne veut endurer.

Le capitalisme est dans la tourmente à l’échelle de la planète entière, sa crise s’approfondissant parce que liée au fondement même de son fonctionnement. Comment peut-on continuer à considérer les producteurs de richesses comme de simples « variables d’ajustement » ? Comment peut-on continuer à parler de « coût » du travail ? Comment peut-on continuer à vouloir « produire » toujours plus et au moindre « coût » du monde du travail et en même temps chercher à « vendre » à ces mêmes « consommateurs » de ce même monde du travail, désargentés, précarisés, paupérisés, les marchandises produites ?

Il y a là une contradiction que le système capitaliste ne sait résoudre qu’en cherchant à faire payer, toujours plus, aux seules classes populaires, la facture de son disfonctionnement.

C’est que les classes dirigeantes nord africaines ont laissé beaucoup de plumes dans le grand cirque de la finance mondialisée.

Les « 7 familles » tunisiennes qui avaient pensé mettre « leur magot », volé, à l’abri dans les places boursières du Golfe, Dubaï en tête, attiraient qu’elles étaient par le mirage des sables de la péninsule arabique, se sont réveillées étourdis par les pertes abyssales subies à la suite du tsunami financier qui a touché le centre des Etats Unis avant de se propager à l’ensemble de la planète. La bourse de Dubaï a perdu prés de 70% de sa valeur, et le « petit dragon arabe » a pris l’allure d’un parc de Disney, qui ne connaîtra jamais le jour de l’ouverture tant de fois repoussée.

On peut en dire autant des « nouvelles classes de riches » algérienne, marocaine, égyptienne qui ont mordu la poussière durant les deux années qui viennent de s’écouler.

Les mêmes « familles », sur la foi du mimétisme propres « aux nouveaux riches » dont la première génération essuie les plâtres, a remis une partie de leur pactole entre les mains de ce « magicien » de Madoff qui a fait beaucoup de « miracles » avec sa pyramide de Ponzy. (Grande martingale inventée par un italien, Ponzy, aux Etats Unis, qui consistait à bien rémunérer les actionnaires avec leurs propres deniers, jusqu’à ce que la pyramide s’effondre par manque de gogos).

Ce sont les pertes colossales dans le casino financier qui expliquent, en partie, que les « mêmes familles » ont été obligés de rapatrier leurs capitaux, ou ce qu’il en reste pour les faire fructifier dans leur pays à l’abri du corset policier que les dictatures ont imposé aux sociétés nord africaines.

C’est là où le cauchemar de ces familles se transforme en hallucination. Le « peuple » est méconnaissable. Non seulement, le corset policier ne l’empêche plus de crier haut et fort sa révolte contre sa condition d’esclave mais de surcroit il pointe du doigt les responsables de son état : « Les familles régnantes » et réclame leur tête.

Pour nous contacter : etoilenordafricaineantikap@gmail.fr

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Re: Algérie

Messagede JPD » 09 Jan 2011, 19:49

c'est un groupe trotskyste... c'est pas une critique, merci de l'avoir publié, mais il faut le savoir et décrypter.

Et puis on attend toujours une analyse spécifiquement anarchiste !
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Re: Algérie

Messagede kuhing » 09 Jan 2011, 22:52

JPD a écrit:c'est un groupe trotskyste... c'est pas une critique, merci de l'avoir publié, mais il faut le savoir et décrypter.

Et puis on attend toujours une analyse spécifiquement anarchiste !


Je crains que le mouvement anarchiste organisé au Maghreb soit pour ainsi dire inexistant. J'ai bien un vieux copain de fac qui est retourné au pays il y a de nombreuses années à Tizi Ouzou avec qui j'ai des contacts de temps à autres et qui serait bien proche de ce que nous défendons .

Mais bon...

Ceci dit, concernant ce texte lui-même que j'ai lu avec plus d'attention, rien de ce qu'il contient ne me choque vraiment.

Ce qu'il manque c'est juste et, c'est bien sur beaucoup, l'ouverture d'une perspective concrète et immédiate qui permettrait au peuple algérien et tunisien de prendre les choses en mains à savoir organiser la distributions des richesses disponibles sur place directement à la population, investir les lieux de productions de gaz et en bloquer dans un premier temps le fonctionnement, faire appel à la solidarité internationale pour unifier un processus qui s'étend sur la planète.
Ce processus est d'ailleurs bien expliqué dans ce texte, je trouve.
Le camarade du CAam qui a envoyé ce texte, propose d'ailleurs qu'on s'y associe.
En ce qui me concerne, s'y associer tel qu'il est me parait prématuré justement à cause des perspectives manquantes.
Par contre ça peut-être l'occasion d'ouvrir une discussion avec ceux qui l'ont rédigé et qui ne sont pas forcement des trotskistes coulés dans le béton.

Mais on ne peut pas être partout non plus et là on a déjà un emploi du temps pas mal rempli et, nous ne sommes pas des "révolutionnaires professionnels" ...

A suivre avec attention tout de même et bien sur.
kuhing
 

Re: Algérie

Messagede barcelone 36 » 10 Jan 2011, 01:18

http://www.cnt-f.org/international/spip.php?article524
"Qui sème la misère, récolte la colère !"
dimanche 9 janvier 2011, par S.I.
Les émeutes qui se multiplient ces derniers jours en Algérie sont les conséquences des politiques mises en place par les gouvernements algériens successifs, de la corruption et du népotisme qui caractérisent ces deniers, de la misère et de l’oppression dans lesquels ces dirigeants ont maintenus la population algérienne, du mal être dans laquelle elle vit.

La CNT dénonce une fois de plus ces politiques autoritaires qui ne servent que quelques uns au détriment du reste de la population de ce pays. La CNT affirme son soutien aux luttes en cours et son opposition à la répression qui s’abat sur les manifestants. La CNT demande la libération des personnes détenues et l’arrêt des poursuites contre les émeutiers ainsi que la levée de l’état d’urgence.

Solidarité entre les peuples !"
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Re: Algérie

Messagede Pïérô » 11 Jan 2011, 13:27

Communiqué d'Alternative libertaire :

Soutien à la révolte des peuples d'Algérie et de Tunisie

Depuis l'immolation par le feu de Mohamed Bouazizi le 17 décembre à Sidi Bouzid, des manifestations fleurissent dans toute la Tunisie pour protester contre le chômage qui maintient dans la misère une grande partie de la jeunesse. En Algérie également, les classes populaires se révoltent contre une classe politique complètement indifférente aux injustices et aux inégalités.

Si les préoccupations économiques sont au fondement de la révolte, les peuples tunisiens et algériens en ont également assez des pouvoirs autoritaires qui les maintiennent dans la pauvreté et les empêchent de s'exprimer librement, comme le montre la répression sans borne qu'ont connue les manifestant-e-s dans les deux pays, et qui a occasionné de nombreux décès.

Le refus de redistribuer les richesses pour garantir un minimum à la population, par exemple grâce à la manne pétrolière en Algérie, est perçu comme une injustice inacceptable à l'heure où le prix des denrées de base s'envole. Les manifestant-e-s veulent aussi faire entendre que l'absence de libertés, la répression, le népotisme et la corruption ont fait leur temps. Le mouvement des avocats tunisiens est emblématique du refus d'un pouvoir corrompu et refusant toute liberté d'expression.

La France de son côté s'est contentée, après un long silence, d'appeler lundi 10 janvier « à l'apaisement » : Nicolas Sarkozy n'a pas envie de critiquer son ami Ben Ali. Le pouvoir français montre une fois de plus l'indulgence qu'elle peut avoir pour les régimes dictatoriaux. Alternative libertaire condamne cette attitude et plus généralement la politique de la France en Afrique.

Alternative libertaire affirme son entière solidarité avec les luttes des peuples tunisiens et algériens. Non à la répression ! En lutte jusqu'à la chute des dictatures !

Alternative libertaire, le 11 janvier 2011
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Re: Algérie

Messagede JPD » 12 Jan 2011, 13:53

Trois documents sur http://oclibertaire.free.fr/

- Les syndicats autonomes algériens, avec la LADDH, apportent leur soutien à la rébellion de la jeunesse algérienne

Dans une déclaration publiée aujourd’hui, 4 syndicats algériens autonomes (CLA, de l’éducation, SATEF, de l’enseignement professionnel, la Coordination des sections CNES, de l’enseignement supérieur, et le SNAPAP, de l’administration publique en général), en collaboration avec la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH), déclarent apporter leur soutien à la rébellion de la jeunesse algérienne, en proposant une réunion nationale pour discuter des mesures à prendre pour apporter aide, assistance et solidarité à la jeunesse.


- MOUVEMENT CITOYEN DES AARCHS
DECLARATION

- DECLARATION du RAJ Rassemblement – Action - Jeunesse Mouvement de jeunesse d’Algérie
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Re: Algérie

Messagede Pïérô » 04 Fév 2011, 08:04

appel à une marche pour le 12 février :

La dynamique enclenchée par la création de la coordination nationale pour le changement et la démocratie regroupant la LADDH, des partis d’oppositions, des syndicats autonome, des mouvements associations et des jeunes « les Facebookers Algériens » etc.… a aujourd’hui atteint Oran la seconde ville d’Algérie.


En effet, cette coordination à l’origine de la décision d’une marche le 12 Février à Alger, vient de se structurer à Oran avec là encore, la présence de divers courant de la société, des représentants de partis politique, des journalistes, des avocats, des syndicalistes et autres mouvements citoyens, qui ont d’un commun accord décidé d’organiser un grand rassemblement à la date du 12 Février.

Pour les participants, cet appel aux citoyens à se regrouper pacifiquement à la place du 1er Novembre pour demander le changement du système, est une des réponses apportées aux velléités du régime de priver les Algériens de toutes formes d’expressions libres et pacifique et de se prendre en mains.

Tout comme pour le choix d’une marche le 12 Février, les membres de la coordination à Oran se retrouvent autour de ce socle commun qui est la demande de la levée de l’état d’urgence, la libération des émeutiers et de tous ceux qui sont emprisonnés pour fait de manifestation, l’ouverture du champ politique, associatif et médiatique .

Ce sont là d’ailleurs les slogans qui sont aussi retenu pour cet appel au rassemblement, avec la liberté aux participants d’y joindre leurs revendications. Mais c’est probablement sous la bannière d’un slogan résumant parfaitement l’état d’esprit et le sentiment de tous les Algériens que cette première action se fera comme cela a été proposé à savoir « Rendez nous notre pays ».


une marche non autorisée :
Zerhouni : La marche du 12 février “n’est pas autorisée”
Par : Nadia Mellal, Liberté, 3 février 2011

Il n’a pas manqué du coup d’endosser “la responsabilité de tout dérapage aux initiateurs de la marche”.

La marche du 12 février prochain est déclarée par le vice-Premier ministre Yazid Zerhouni “non autorisée”. Intervenant, hier, en marge de la séance de clôture de la session d’automne du Parlement, tant à l’Assemblée populaire nationale (APN) qu’au Conseil de la nation (Sénat), Zerhouni, contrairement au Premier ministre qui n’a pas voulu s’exprimer, a manifesté sa disponibilité à répondre aux questions de la presse.
À commencer par la demande d’autorisation que devait introduire, hier, la Coordination nationale pour le changement et la démocratie d’organiser une marche le 12 février à Alger. “La marche n’est pas autorisée”, lancera le vice-Premier ministre tout de go, rappelant l’interdiction des marches dans la capitale. M. Daho Ould Kablia, dont l’absence à cette séance de clôture de la session parlementaire a été remarquée, avait rappelé récemment cette interdiction des manifestations dans la capitale. Zerhouni n’a pas manqué, du coup, d’endosser “la responsabilité de tout dérapage aux initiateurs de la marche”, non sans rappeler “l’expérience vécue à l’occasion de la marche du 14 juin 2001 dans la capitale”.
“Nous avons tiré les leçons à l’occasion de cette marche”, fait-il observer.
Interpellé à propos de l’état d’urgence qui bride la libre expression et la liberté de manifester, le vice-Premier ministre a indiqué que “nous n'avons jamais pris de décisions au nom de l'état d'urgence, qui réduisent, limitent ou portent atteinte aux libertés individuelles ou collectives”. Aussi, à la question de savoir si le gouvernement peut éventuellement lever l'état d'urgence, le vice-Premier ministre sera catégorique :
“Ce n'est pas actuellement à l'étude.” Et à Zerhouni d’interroger : “Existe-t-il en Algérie, aujourd'hui, un prisonnier politique ?”, avant d’indiquer que “les journalistes écrivent ce qu'ils veulent et sans censure”. C’est qu’aux yeux du vice-Premier ministre, l’état d’urgence est “un instrument qui permet de coordonner l'action, avec plus d'efficacité, de l'Armée nationale populaire, des services de sécurité ainsi que celle de l'administration, dans la lutte antiterroriste”.
“Face à la menace terroriste, il n'est pas raisonnable de demander actuellement la levée de l'état d'urgence”, pense Zerhouni.
(...)

http://www.algeria-watch.org/fr/article ... orisee.htm
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